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D I C T I O N N A I R E

R A I S O N N É , U N I V E R S E L

D ’HISTOIRE NATURELLE.

T O M E T R E I Z I E M E .

S A V = T E G

« €*7 t t j ï

/M t.

H iv -S3

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D I C T I O N N A I R E

R A I S O N N É 3 U N I V E R S E L

D ’H I S T O I R E N A T U R E L L E ,

C O N T E N A N T

L ’ H i s t o i r e des Animaux , des Végétaux et des Minéraux , et celle des Corps célestes , des Météores, et des autres principaux Phénomènes de la Nature ;

^ V E c

L ’H i s t o i r e des trois R é g n é s , et le détail des usages de leuvs productions dans la M éd ecin e, dans l’Économie domestique et c h a m p ê tre , et dans les Arts et Métiers ; Une Ta S i,E concordanti des N om s L a tin s , et h renvoi ami

objets mentionnés dans cet Ouvrage

.

Par Va l m o n t- Bo m a r e , Professeur d’H istoire Naturelle à l’École centrale de Paris.

No u v e l l e Éd i t i o n d ’après la quatrième revue et consider rabkm ent augmentée p a r l'Auteur

.

T O M E T R E I Z I E M E ,

A L Y O N ,

Chez B R U Y S E T a i n e et C. a

fzr-, = = . *a= --- A n

V I I I = ' i 800.

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D I C T I O N N A I R E

R A I S O N N É D HISTOIRE NATURELLE.

S A V

S a V A C O U ou C u i l l c r e ( la ) de M. Brlsson, ert latin Cochharius. N om donné à des oiseaux très- com m uns à la Guiane et au Brésil , et qui , par leurs habitudes , par leur forme , o n t beaucoup da rapports avec le héro n ; mais ils en different to ta ­ lement par la conform ation de leur bec , qui suffit p o u r les distinguer de tous les autres oiseaux , et p o u r constituer un genre à part. Les caractères du savacou s o n t d’avoir la partie inférieure des cuisses dénuée d e plumes ; quatre doigts dénués de membranes , trois d e v a n t , un derrière ; le bec gros et court ; le dem i- bec supérieur en forme de cuillerc et onguiculé à son bout.

M. de Buffon donne l ’idée la plus juste de ce bec singulier , par la description suivante : « Ce sont.

« deux cuillers appliquées l’une contre l’autre par le

» côté concave ; la partie supérieure porte sur sa

» convexité deux rainures profondes qui partent des V narines et se p ro lo n g en t de maniéré que le milieu V forme une arête élevée , qui se term ine par une V petite pointe, crochue ; la moitié inférieure de ce

« b e c , sur laquelle la supérieure s’emboîte , n’est

« p o u r ainsi dire qu’un cadre sur lequel est tendue

» la peau prolongée de la gorge : l’une et l’autre V mandibule s o n t tranchantes par les bords et d’uné 3> corne solide ; ce bec a quatre pouces des angles d à la pointe , et vingt lignes dans la plus grands

» largeur. «

Tome X I I I , A

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Les savacous , dit M. M a u d u yt, se tiennent dans les savannes noyées , le long des rivieres, dans l’in­

térieur des terres , loin <le la mer , perchés sur les arbres au bord des eaux ; ils t o m b e n t , en p lo n ­ g e a n t, sur le poisson qu’ils apperçoivent : ces oiseaux sont sauvages, ils évitent l’approche des lieux habités ; ils o n t la marche et la contenance des hérons, po rtan t de même le cou replié et le dos relevé.

M. Brirson distingue , d’après B a rre n , trois sava- coiis, qu’il nomme : i.° La cuillere ; c’est le savacou de Cayenne, des pl. enlum. 38. z.° Le savacou ou la cuillere tachetée. 3.0 La cuillere brune ; c’est le savacou.

huppé de Cayenne, des pl. enl. 869. M. Mauduyt pré­

sume que ce ne sont que trois variétés d age et de Sexe du même oiseau. Nous décrirons , d’après cet O rnithologiste , le savacou g r is , qui paroît être le mâle adulte , et qu’il su ffit, d i t - i l , de décrire. Sa grosseur est à peu près celle d’une poule de médiocre taille ; sa lo ngueur est d’un pied cinq pouces ; son e n v e rg u re , de près de trois pieds ; le demi-bec supé­

rieur est noirâtre ; l’inférieur , blanchâtre ; les jambes et les pieds s o n t d’un v e r t - j a u n â t r e ; les ongles gris ; le dessus de la tête est noir , et cette couleur se continue plus ou moins sur le derriere du cou ; les plumes de l’occiput sont to u jo u rs un peu a lo n - gées , et forment une huppe assez grande dans cer­

tains individus, fort petite dans d’autres ; cette huppe est tom bante et flotte en arriéré sur le c o u , car les plumes en s o n t molles et sans co n sista n c e , larges , et plus ou moins semblables à un ruban : le bas du cou est en arriéré j le bas du dos et to u t le reste du dessus du corps sont d’un gris plus ou m oins clair ; le haut du dos est tantôt d’un cendré f o n c é , ta n tô t il est d’un beau n oir ; sur chaque côté de la

f

ioitrine est une plaque de cette derniere couleur : es pennes de l’aile et de la queue s o n t d’un gris- blanc ; to u t le r e s t e , le f r o n t , les joues , le devant et les côtés du cou , la poitrine et le dessous du c o r p s , le bord de l’aile , sont blancs.

Il paroit que les autres savacous so n t un peu moins grands que le précédent ; M. Mauduyt dit qu’il y en a dont les plumes s o n t d’un brun-roussâtre 3 d’autres

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fiofit le brun est varié de blanchâtre sous le c o r p s , e t ces individus s o n t probablement des femelles ; et ceux d o n t le plumage est m i - p a r t i de gris et de cendré s o n t évidemment de jeunes savacoas.

S A V A N A . C ’est le tyran à queue fourchue de C a y e n n e , des pl. enlum. ;y i , fig. 2. Les habitans de Cayenne d onnent à cet oiseau le nom de veuve : c ’est un des gobe-mouches de la section de ceux que M. de Bujfon nomme moucherolles ; il a donné à celui-ci le noni de savana , d’après l’habitude qu’il a de se tenir dans les savannes noyées : on le trouve assez com m uném ent à la Guiane , il est à peu près de la grosseur du moineau ; sa longueur totale est de quatorze pouces , do n t la queue seule en emporte plus de neu f le dessus et les côtés de la tète so n t no irs , ainsi que le b e c , les pieds , les ongles et la q u eu e ; la plume la plus extérieure de chaque côté d e la queue est blanche dans la premiere moitié de sa lo ngueur ; le reste du plumage supérieur est cendré ; t o u t l’inférieur est blanc : les pennes des ailes s o n t brunes , bordées de blanchâtre ; la queue est trè s- fo u rc h u e ; toutes les plumes sont fort larges , et dim inuent de longueur des extérieures aux intérieures;

la queue de la femelle est bien plus courte , et les plumes du sommet de la tête n’o n t point à leur base ia teinte jaune que le mâle offre lorsqu’il hérisse o u redresse les plumes de cette partie.

S A V A N N E . N om Espagnol qu’on do n n e dans inos Colonies , en Amérique , aux endroits incultes o ù paissent les animaux. Il y a des savanr.es qui sont autant de grands marécages ou pâturages garnis de petits étangs ; il y a des savannes noyées en plusieurs can to n s ; celles qui so n t situées entre la riviere d’O y a p o c k et celle d e C a c h ip o u r, sont remplies d’une grande quantité de caïmans et d’une belle grosseur.

Les savannes sont souvent couvertes de joncs et d’autres plantes qui en rendent l’entrée tro p difficile ou qui nuisent au développement et à l’abondance des bonnes plantes ; alors les Indiens y mettent le feu.

SAUCANELLE. Voyel S a u q u ê n e .

SAUGE , Salvia. <3n distingue plusieurs especes (le sauges, qui different par la forme et la couleur

A 2

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tie leurs feuilles : elles s o n t rondes dans les uriès-, dentelées dans les a u t r e s , étroites dans c e l l e s - c i , plus larges dans celles-là : on les distingue encore en grande sauge, Salvia officinalis, Linn. 3 4 ; Salvia major, an Sphacalus Thcophrasti ? C. B. Pin. 237 ; et en petite sauge ou sauge franche , Salvia m inor, aiirita it no:i aurica , C. B. Pin. 237 ; Salvia sphtzrocephalus minor. 11 y a aussi la sauge de Catalogne, Salvia folio tenuiore , C. B. Pin. 237.

Les sauges portent tie's fleurs labiées , odorantes j la levre supérieure est grande et recourbée en fau­

cille ; la levre inférieure est divisée en trois : on trouve dans l’intérieur deux étamines entieres , et deux autres qui s o n t avortées ; ces étamines s o n t attachées ensemble et d’une façon singulière par un filet fourchu , qui sert à distinguer les plantes de ce genre ; il leur succede des semences arrondies : les feuilles sont ovales, relevées en dessous d’arêtes assez saillantes, et creusées en dessous de sillons profo n d s:

elles sont placées deux à deux sur les branches.

Les sauges sont vivaces : il y en a dont les tiges o u souches ligneuses , ou rameuses , ou simples , s’élèvent d’un à trois pieds : les coteaux de P r o ­ vence , et les prés secs en certains c a n t o n s , offrent de ces sortes de plantes.

La sauge passe p our être céphalique , c o rd ia le , alexitere : on l’o rdonne en infusion comme le thé , e t su r-to u t la petite espece qui fait aujourd’hui la base de la plupart des gargarismes dont on fait usage p e u r les maux de gorge , p our les affections scorbutiques de la b o u c h e , du palais et des gencives.

Ils sont encore fort utiles p our raffermir les dents branlantes et fortifier les gencives. O n se sert aussi de l’eau de sauge distillée pour les mêmes usages , dit M. Bourgeois. Les Chinois aiment tant la saugt q u ’ils s’étonnent de voir les Européens venir chercher le thé dans leur pays , pendant qu’ils ont chez eux une plante aussi excellente, et qui réellement lui est préférable ; aussi les Hollandois ont - ils grand soin d’enlever , à grand m a rc h é , presque to u te la récolte de la petite sauge qui croit sur nos côtes de P ro ­ vence , et de la porter eu Chine , où ils la vendent

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très - cher , tan t aux Chinois qu’aux Japonoîs. O a prétend que dans l’échange d’une caisse de sauge, ils- en o n t quelquefois obtenu de ces peuples deux caisses, et souvent trois de thé vert. Une telle industrie d o i t nous servir d’exem ple, et nous engager à faire nous- mêines ce commerce d’échange.

O n fume de la sauge comme du tabac , pour dé­

barrasser le cerveau. La décoction des feuilles et des fleurs de cette plante est très-utile p our fortifier les n e r f s , ramollir les tumeurs et dissiper les enflures.

O n prépare avec les fleurs de sauge, une conserve avec la plante entiere une huile distillée , et une huile par infusion et par coction ; l’on fait un vinaigre avec les feuilles et les fleurs. Cette huila arom atique est très-bonne p our les rhumatismes»

Com m e les sauges conservent leurs feuilles pen­

dant l’h i v e r , elles sont t r è s - p r o p r e s à décorer les bosquets pendant ce temps , su r-to u t les especes à feuilles panachées ou à trois c o u le u r s , Salvia tri­

color. T o u te s font un bel effet pendant le mois de Juin , quand elles sont en fleur ; c’est p our cela qu’o n en fait des bordures dans les potagers. Ces plantes ne sont p oint délicates sur la nature, du.

terrain.

Tournefort nous apprend qu’il a vu au Levant des galles fo rt grosses sur les sauges ( ces galles sont for­

mées par des piqûres d’in sectes), qu’elles sont bonnes à manger , qu’on les porte au marché , et qu’on les.

confit au sucre..

Sa u g e a m e r e. Nom donné à une espece de teucrium, d’Espagne et à larges feuilles , Teucrium Hispanicum , latiore f o l i o , T o u r n . 208. Cette plante est apéritivo et vulnéraire. On donne aussi le nom de teucrium- à- la germandrée en arbre.

Sa u g e e n a r b r i s s e a u ou Bo u i l l o n s a u v a g e , Phlomis fruticosa , salvia folio latiore et rotundiore , T o u rn . 1 1 7 ; Verb ascimi lads salvia foliis , C. B_

Pin. 240. Plante qui croît aux lieux secs et pierreux des pays Méridionaux de la France et autres pays chauds. Sa racine est lo n g u e , ligneuse et fibreuse;, elle pousse plusieurs tiges c a rré e s, dures , rameuses et chargées. d’un duyet blanc : ses feuilles, so n t.

A X

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grandes e t ressem b len t à celles de la sauge : ses fleurs s o n t ja unes ; el le s nais sent en g u e u le , v e r tic illé e s ; elles s o n t s u iv ie s c h a c u n e de quatre se m e n c e s o b l o n - g u e s , e t e n v e l o p p é e s dans u n e cap su le qu i a serv i de c a lice à la fleur. C e t t e p l a n t e , d o n t l’odeur n’e s t n i fo rte ni désagréable , e s t e s t im é e p rop re p o u r l a brûlure , les h é m o r r o ïd e s et p o u r le flux de s a n g . O n prétend que les p a y s a n s b r û lo ie n t a u tr e f o is le s ti g e s d essé ch ées du bouillon sauvage p o u r s’éclairer : ils en m e t t o ie n t dans le s la m pes en g u is e de m è c h e . J ’en ai fait un essai qu i ne m’a p o i n t réussi.

O n d is tin g u e u n e autre e s p e c e de bouillon sauvage ^ à feuilles de sauge l o n g u e s et é t r o i t e s , Phlomis lychnitis L in n . 8 1 9 ; Clus. Hist. 2 7 ; Verbascum sylvestre Monspe- liense , flore luteo , klarte , J. B. 3 , 3 0 7 ; Verbascum angustis salvia, fo lie s, C . B. P in . 2 4 0 .

S a u g e g r a n d e de S a i n t - D o m i n g u e . O n y en dis­

ti n g u e deux e s p e c e s : l ’u n e est le Cony^a major ; e l la c r o î t dans le s li eu x m arécageu x , e t est e s t i m é e p e c t o r a l e . L ’autre e s p e c e est a p p elée sauge grande et puante, SoLinum fœtidum , ( oualloiihoumerou des C a­

r a ï b e s . ) Nicolson dit que c’est u n e e s p e c e d’arbrisseau d o n t le s fe uilles s o n t plus la rges qu e c e l le s dç la sauge d’E u r o p e : e lle est e s t im é e co rdiale .

Sa u g e de Jé r u s a l e m et de Bet h l é e m. Voye{ à l'article PULMONAIRE GRANDE.

Sa u g e de Mo n t a g n e. Voye1 à l’article Mo n t- Jo l y.

S a u g e d u P o r t d e P a i x . O n préte nd q u e c’e s t l ’arbrisseau ap p elé cascarille, V o y e z ce mot.

Sa u g e s a u v a g e o u Fa u x Sc o r d i u m. Voye{ à la su ite du mot Ge r m a n d r é e de a u.

S A V I N I E R . Voyei Sa b i n e.

S A U L E o u Sa u l x, Salix. C ’est t a n t ô t un arbre et tantôt un a r b r isse a u , qu i v ie n t fo rt bie n dans le s lieux humides et m arécageux : il cro ît t r è s - v î t e , o a Vétête , et o n en fait des c o u p e s t o u s le s tr ois ou:

quatre ans : lo r s q u ’o n le la isse cro îtr e n a t u r e l l e m e n t , il d evie nt tr ès -g ra n d , très-beau ; il y en a qui acq u ièr en t ju sq u ’à tr ente pieds de haut , e t f o n t un bel effet dans les parties humides des parcs. O n tire alo r s d e

■ces arbres de belles p l a n c h e s , c o m m e du tilleu l,

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C e grand saule est le saule vulgaire Harte, Salix vul­

garis alba , arborescens , C. B. Pin. 473 ; T o u rn . : ses feuilles sont velues , alongées , é t r o i t e s , lancéolées, aiguës , soyeuses et argentées en dessous ; ses jeunes rameaux s o n t flexibles ; l’écorce est verdâtre et lisse : il en croît une petite espece sur le bord des rivieres.

Il y a un très-grand nom bre d’especes de saules, d o n t les unes sont nommées osiers , lorsqu’ils se plient avec facilité : mais en général il y a des fleurs mâles et des fleurs femelles sur différens indi­

vidus. Les (leurs mâles sont à étamines et form ent par leur assemblage des chatons écailleux ; les fleurs femelles sont aussi disposées en c h a t o n s , mais elles ne sont formées que de pistils , auxquels succedent des capsules qui renferment un grand nom bre de semences menues et aigrettées, ce qui fait p aroître ces chatons comme chargés d’un co to n court et très- fin. Ces fleurs s’épanouissent en Mars et en Avril , et s o n t des premieres à fournir à la récolte des abeilles.

Les feuilles de la plupart des saules sont longues et pointues ; il y a cependant des especes qui les o n t presque rondes : elles sont toujours posées alterna­

tivement sur les b ra n c h e s , et l’on ne co n n o ît qu’une seule espece où elles soient opposées.

Le saule se multiplie avec la derniere facilité , it ne s’agit que de piquer des branches de cet arbre en terre , à un pied ou deux de pro fondeur. O n do it préparer le trou avec un pieu , afin d’éviter de meurtrir l’écorce des plantards , parce qu’il se f o r - meroit des chancres aux endroits offensés. O n p la n té aussi beaucoup de ces arbres dans tous les bas prés où ils réussissent très-bien le long des rivieres et des ru isse a u x , et on en vo it plusieurs qui font de trè s - belles pousses , quoiqu’il ne leur reste presque plus que l’écorce et que to u t l’intérieur en soit p o u r r i , par l’effet des eaux qui séjournent sur leurs têtes dé­

pouillées. O n voit souvent de ces misérables troncs qui reprennent tous les ans leur verdure et se cou­

r o n n e n t de branches to u ffu es, preuve convaincante que c’est l’écorce seule qui transmet les sucs nourri­

ciers à toutes les b r a n c h e s , et qu’un arbre p e u t

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végéter sans moelle. N ous avons dit que le santi abandonné aux mains de la N ature devient quelque­

fois très-grand et d’une grosseur considérable. O n a vu dans le siecle - d e r n ie r , des saules creux qui avoient neu f pieds de diametre , c’est-à-dire vin g t- sept pieds de circonférence, et qui fleurissoient tous les ans.

Le saule - parasol, S a lix Baby Ionica , mérite d’être cultivé par sa forme pittoresque et singulière.

Le saule à osier , Salix viminalis , Linn. 1448.

C ’est un arbrisseau à rameaux t r è s - l o n g s , d r o i t s , cassan s, à écorce verdâtre ; les feuilles sont linéaires, pointues , longues , blanchâtres et cotonneuses en dessous ; les dentelures , presque imperceptibles ; les jeunes feuilles , repliées en dessous. Il croit dans les lieux humides.

Le saule amandier, Salix amygdalina. Ses feuilles so n t glabres, lancéolées, trè s -p o in tu e s ; leur pétiole est purpurin ; celles des extrémités sont garnies de stipules trapéziformes ; les rameaux s o n t flexibles , les fleurs mâles o n t deux étamines. Il croît dans les lieux humides.

Il y a le saule vert de mer , Salix glauca.

Q u o iq u e les saules soient des arbres aquatiques 5 quelques especes q u ’on nom m e osiers rouges des vignes, Salix vulgaris rubens, C. B. , T o u rn . ; Salix purpurea , Linn. 1444 , viennent assez bien dans un terrain sec : o n les plante comme la vigne , et on les étête à d e m i-p ie d de terre ; il suffit d’en piquer en terre de petites boutures : ses rameaux sont lo n g s , d ro its , à écorce pourprée ou ro u g e â tre ; les feuilles, longues, étroites , finement denticulées ; les inférieures, quel­

quefois opposées ; les fleurs mâles n’ont qu’une seule étamine. O n se sert de ces rameaux p our lier les ceps de vigne contre les échalas : les gros brins refendus en deux ou trois , servent aux Tonneliers p o u r lier les cerceaux.

Le franc osier est le Salix vitellina , Linn. 1442.

Il croît le long des fossés aquatiques ; il s’éleve de six à dix pieds : ses rameaux sont grêles , longs , droits et flexibles ; ses feuilles , glabres ainsi que çelles de l'osier rouge, longues , étroites , dentées %

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pointues , blanchâtres en dessous : les fleurs mâles o n t deux étamines.

L'osier d o n t les Vanniers fo n t u s a g e , est l'osier à écorce o u franc-osier jaune ; on le plante , comme les vignes , dans un terrain élevé au-dessus de l’eau de deux ou trois pieds : on a soin de détruire les herbes à l’endroit où o n le cultive. Ces osiers, lorsqu’ils s o n t beaux , ne s’emploient qu’écorcés j c’est p o u rq u o i les Vanniers les laissent dans leur cave jusqu’à ce qu’ils poussent et soient en pleine séve ; alors -ils em portent facilement l’écorce , en les passant dans une mâchoire de b o i s , et ils assu­

jettissent ces osiers écorcés par bottes , afin qu’ils ne se c o n to u rn e n t pas en différens sens. L orsqu’ils veulent les e m p l o y e r , ils les mettent tremper dans l’eau p o u r les rendre plus souples. L’écorce de ces osiers est em ployée par les Ja rd in ie rs, p o u r lier les écussons lorsqu’ils greffent.

Les especes de saules qui se rom pent au lieu de plier quand on en veut faire des liens , de même que les especes qu’on nomme marseaux ou petites saules , Salix caprca , peuvent; servir, étant refendues , à faire des perches à échalas. Le meilleur moyen de tirer bon parti de ces échalas de saule, c’est de les conserver pendant un an entier en bottes bien liées., afin d’empêcher q u ’ils ne se recourbent : au bo u t de ce t e m p s , ils sont presque d’un aussi bon usage que ceux de chêne qu’on emploie aujourd’hui , et qui ne s o n t souvent que d’aubier.

Les feuilles et les chatons du saule s o n t estimés astringens et rafraichissans. M. Ed. Stone a donné , dans le cinquante-troisieme volume des Transactions Philosophiques ( Observât. X X X III ) , le détail du succès de l’écorce du saule vulgaire blanc , pour la guérison des fievres. Cette écorce , qui est fort a mere , étant desséchée, puis réduite en poudre e t administrée comme le quinquina , dissipe les fievres, excepté la fievre quarte et celle d'automne , que cette nouvelle poudre diminue bien , mais n’emporte pas ; elle ne les détruit qu’en la mêlant avec le quinquina.

O n dit que le duvet des chatons de saule est propre

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à arrêter le sang. L ’A u teu r de YHistoire des Plantet dt Lyon , assure que le charbon de bois de saule est le meilleur d o n t on puisse se servir p o u r faire la poudre à canon , parce qu’il prend feu fort aisément.

Il dit aussi que les Peintres le brûlent p o u r faire du 'crayon. Voici une propriété singulière que l’on attribue au bois de saule ; c’est que ce bois , quoique t e n d r e , a la propriété d’aiguiser les couteaux , et de les rendre aussi polis et aussi tranchans que le p o u rro it faire une pierre à aiguiser. T o u te s les especes de saules et de peuptiers desséchées dans du papier gris , le teignent en noir tirant sur le v i o l e t , ce qui semble indiquer qu'elles contiennent une matiere p ropre à être employée en teinture. Les fleurs de plusieurs saules o n t une odeur fort a g ré a b le , et on distille d’un saule de Perse une eau , d o n t Kampfer v an te singulièrement la charmante odeur. Ce saule est le c a l a f S a l i x Syriaca , folio oleagineo, argenteo. V o y e z C a l a f .

O n lit dans les Annonces d’Hanovre, ip A vril i y ; 4 , l’histoire d’une espece de co to n qui croît en Alle­

magne sur les saules, et do n t on a réussi à tirer quelque parti. O n v o it aux dernieres branches de l’arbre une sorte de silique longue d’un doigt , et com posée de trente ou quarante capsules, qui s o n t to utes remplies d’un duvet très-lin : elles s’ou v ren t à la fin ou au commencement de Juin , et le duvet qui en so rt s’envole prom ptem ent. Voici la maniere d’en faire la récolte : Dès que les premieres siliques jaunissent un peu , o n c o u p e , avec des' ciseaux à tailler les h a i e s , l’extrémité des branches et toutes celles qui so n t les plus chargées de capsules , et ont les porte dans de grandes chambres où on les amasse.

O n r e t o u r n e , pendant quelques j o u r s , ces bouts d e branches , afin que les capsules s’ouvrent d’elles- mêmes : on a soin de chasser dans un coin de l ’attelier , avec un éventail de p lu m es, to u t le c o to a qui en sort. T o u t e cette opération se fait avec attention et propreté. O n auroit peine à s’imaginer combien ce duvet peut être utile ; on l’emploie dans des courte-pointes, dans des jupons piqués et dans des doublures ; on en fait des mèches p our les bougies e

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les ch andelles et le s lam pes. O n prétend qu'en ld filant et le t r a v a i ll a n t , o n p e u t le mêler a v e c le v é r i ­ table c o t o n et en fabriquer de j o l i e s é toffes. E n f i n , c e m ê m e c o t o n , m ê l é a v e c la plu m e de l’e s t o m a c d’o i e o u de canard , n’im it e pas mal c e d u v e t du N o r d , c o n n u s o u s le n o m à'égledon o u à 'dderdon.

V o y e z Varticle C a n a r d a d u v e t .

S a u l e - m a r s a u t , S a l i x ciprea lu ti/o lia , L i n n . 1 4 4 8 ; T a b e r n . A rbrisseau s a u v a g e qui c r o î t dans le s b o i s au x lieu x humides ; sa tige est b r a n c h u e , cass ante , haute de huit à dix pieds ; l’é c o r c e , d’u n v e r t - grisâtre ; le b o is , bla nc ; la feuille , l a r g e , arrondie , ridée , blanchâtre en d e s s o u s e t c o t o n ­ n e u s e , d’im vert f o n c é en d e s s u s , d e n t é e ; les j e u n e s branches s o n t garnie s de stip ule s d e n té e s qu i e m ­ b rassent la t i g e ; les fleurs s o n t jau n es : il se m u l t i p l i e de m a r c o t te s et de r e je t o n s ; c ’est u n e e s p e c e d e saule. V o y e z et m ot.

S A U M O N , Salm o salar , L in n . ; S alm o rostro ultra inferiorem m a xilla m prominente , A rte d. ; Salm o , W i l l u g h b . ; edam vulgaris et nobilis , A u c t o r ; T h t S a lm o n ., P e n n a n t. En S u e d e , L a x ; en A l l e m a g n e , L a c h s . C ’est le saumon p rop r e m e n t dit o u fr a n c saum on de M. D uham el. C e p o i s s o n , qui est du gen r e d u S a lm o n e , a , s e lo n A r t i d i , la tête petite à p r o p o r t i o n de la taille o u de la grandeur du c o r p s , et en q u e lq u e fa ç o n c o n i q u e quand la g u e u le est ferm ée ; l ’o u v e r ­ tu re de la g u e u le est assez am ple ; la m â c h o i r e s u p é ­ rieure est plus a i o n g é e lo r s q u e la g u e u le est ferm ée , c ’e s t - à - d i r e la m â c h o ir e inférie ure est rétrecie e c réfléchie e n haut , o ù elle e n tre dans le sinus de l a m â c h o i r e su périeure ; mais c e tt e in flexion e s t b e a u ­ c o u p m o i n s sensible dans q u e lq u e s in divid us , d o n t n o u s parle rons dans la suite de c e t a r tic l e , ( o n l e s a p p e ll e bècards ) . Les narines s o n t percées de part e t d’autre de d eu x t r o u s , e t s i tu ées un p e u p l u s p r o c h e des y e u x q u e du m useau : le s y e u x s o n t ro n d s , situés au x c ô t é s de la tête ; leurs i r i s , d e c o u l e u r a r g e n t é e , m ê lé e d’un peu de verdâtre ; leurs prunelles n oir âtres : les o p ercu les des o u ïe s s o n t aussi a r g e n t é s , tac h e t é s de n o ir et c o m p o s é s de ch aq u e c ô t é de quatre la m es o s s e u s e s , et de d o u z e o s s e le ts un peu.

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larges et c o u r b é s , joints ensemble par une membrane r la ligne latérale est de part et d’autre t r è s - d r o ite , plus proche du dos que du v e n tr e , tachetée de noir en dessus et en dessous : les mâchoires sont garnies chacune d’une rangée de dents- aiguës , en plus grand n om bre dans celle de dessus que dans l’inférieure ; entre ces dents il y en a quelques-unes plus petites e t mobiles : deux rangs de dents robustes régnent de chaque côté du palais, disposées en droite ligne sui­

v a n t la l o n g u e u r , entre lesquelles il y a d e u x , trois et quatre dents plus p etite s, situées vers la partie a n ­ térieure ; la langue est épaisse et lisse , mais l’entrée de la gorge est encore garnie de quelques denta aiguës , recourbées vers le gosier. ,11 y a deux na­

geoires au dos , la premiere a quinze ray o n s presque to u s rameux , et dont le quatrième et le cinquième so n t les plus longs ; la postérieure est n o i r e , épaisse et dépourvue de rayons : les nageoires de la poitrine, sont noirâtres à leur extrémité et garnies chacune de quatorze rayons ra m e u x , excepté le premier qui est trè s-lo n g et simple ; celles du ventre sont blanchâtres e t tiquetées de n oir vers leur sommet , elles ont.

chacune neu f ou dix ray o n s ; au-dessus de chacune de ces nageoires est une grande apophyse écailleuse e t blanche : la nageoire de l’anus est blanche , un peu épaisse ; elle a douze ou treize ray o n s , do n t ceux du milieu sont très-longs et rameux : la nageoire de la queue est noirâtre , un peu échancrée ; elle a dix-neuf r a y o n s , sans compter d’autres plus courts y situés sur les côtés.

La peau du saumon est peu épaisse ; les écailles qui recouvrent le corps sont d’une grandeur médiocre et comme tuilées ; les plus grandes sont sur le dos et d’une couleur noirâtre ou bleuâtre ; ailleurs elles so n t de couleur argentine : le dos est épais , un peu convexe , et le ventre un peu large ; la vessie aérienne de ce poisson est lo n g u e , étendue par to u te la capacité du bas-ventre : le long de l’épine du dos,, o n lui voit trente-six vertebres , et environ tren te- trois côtes de chaque côté. Peyerus a donné des obser-<

varions anatomiques très-curieuses sur les entrailles, du saumon.

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O n dit que ce poisson naît dans les rivieres , qu’il descend à la m e r, puis il revient annuellement à son lieu natal p o u r y jeter ses œ u f s , quand il est arrivé à l’âge convenable.

Suivant des relations qui passent p our exactes, les saumons_rem ontent en f o u le , au premier p rin te m p s , de Y Océan dans le Rhin ; de so rte qu’au mois de Mai ils abondent déjà a u to u r de Basle. Ils se plaisent à rem onter ; sur-tout quand les rivieres s o n t troubles e t grossies par l’abondance des pluies : lorsqu’ils f r a i e n t , et plus encore après le f r a i , ils changent de.

co u le u r et de g o û t , même de figure ; ils perdent leur e m b o n p o i n t , les écailles se ternissent plus o u moins ; alors on les prendroit p o u r d’autres especes, a u point q u ’on leur a même donné des noms parti­

culiers ; et cette maigreur ne commence qu’après le solstice d’été , et va en augmentant insensiblement.

Vers, la fin du mois de Novembre ils rem o n ten t les rivieres tan t q u ’ils peuvent p o u r y jeter leurs œ u f s , c e qu’ils commencent d’abord après le solstice d’été ; puis ils continuent pendant l’autom ne et l’hiver ju squ’au commencement du printemps suivant. P o u r cela , ils cherchent un lieu commode , c’est-à-dire des sables sur lesquels la riviere coule assez rapide­

ment. Us y c r e u s e n t , dit-on , avec les nageoires du ventre et de la q u e u e , des sillons longs de trois o u quatre pas , et larges de quelques pouces. Alors la fem elle, après s’être frotté le tro u ombilical c o n tre un corps pointu , p o u r presser , dit L in n e n s, la capsule de l’ovaire , y jette des œufs gros comme des pois , que le mâle arrose de sa l a ita n c e , ce qui les fatigue beaucoup l’un et l’a u tre ; et p o u r empêcher que la riviere ne les entraîne , on prétend q u ’ils o n t l’instinct; et l’industrie de les couvrir de sable ou de les entourer d’un rempart de petites pierres. Le mâle et la femelle travaillent de concert à la construction de cette digue : voilà les œufs à l’abri des flots et de la tempête ; ils restent ainsi jusqu’au p rin te m p s ,,où la chaleur les anime et en fait naître des saumonntaux d’abord mollasses. C ’est une chose singulière que les saumonneaux males se tro u v en t quelquefois pleins 4e laites, et qu’ils fraient avec les femelles a d u lte s,

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tandis que dans les saumonntaux femelles on ne trouve jamais d’œufs. Ils jettent leurs œufs plus volontiers dans les petites rivieres qui to m b en t dans le fleuve que dans le B.hin , et reto u rn e n t à la mer p o u r la plupart.

Quelquefois les crues des rivieres agitent l’eau des fosses , dispersent les œufs fécondés qui y sont déposés , et il en périt une partie , ou par l’inonda­

t i o n , ou parce qu’elle est dévorée par les poissons : quelquefois aussi il peut arriver que les fosses restent à sec pendant quelque t e m p s , sans p ourtant que les œufs , ces tendres dépôts , périssent ; car dès que les eaux viennent à r e c r o îtr e , ils s’animent et éclosent la plupart comme s’ils n’avoient jamais manqué d’eau.

Les pêcheurs prédisent par l’abondance ou la disette dès e a u x , s’il faut attendre p our l’année suivante une grande ou une petite provision de saumons. Pendant que l’e inbryon-poisson croît dans son œ u f , on y distingue très-bien une membrane ou pellicule d é lié e , séparée de la coque. Le petit poisson couché dans c e tte coque est adhérent à la membrane , qui forme u n sac a u to u r de l u i , comme si c’étoit un pois traversé par une petite aiguille ; ce petit sac qui tient l’e m b r y o n - p o i s s o n , et qui remplit presque to u te la capacité de l’œ u f , lui tient lieu d’estomac et d’en­

trailles. Le petit poisson se n o u r r i t , quatre ou cinq semaines après qu’il est éclos , de la matiere ren­

fermée dans cette membrane. Pendant ce temps-Ià sa gueule d’abord informe s’alonge s u ccessiv em en t, puis ensuite le sac disparoît t o u t - à - f a i t , et l’animal a pris la figure qu’il do it avoir.

Les saumonneaux ne se tiennent pas 'volontiers u n Ou deux ans dans le Rhin , mais d’ordinaire avant l ’année révolue , ils descendent des autres rivieres dans le Rhin , et de là dans l’Océan ; ce qu’ils font dès qu’ils o n t quatre à cinq pouces de longueur , car il s’en trouve très-rarement, qui aient déjà huit à n eu f pouces. Enfin ; lorsqu’ils o n t pris leur accrois­

sement dans l’Océan jusqu’à devenir de vrais saumons ( ce qui ne tarde p a s , quoique les pêcheurs , qui o n t observé d’une année à l’autre les progrès de leur d év elo p p em en t, disent qu’ils ne parviennent à leu#

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Perfection qu’au bo u t de six ans ) , ils rem ontent le Rhin , comme il a été dit ci-dessus.

O n a observé qu’après le f r a i , les saumons aVoient sous le ventre des egratignures que q u e l q u e s - u n s attribuoient à des morsures d’inseçtes ; mais il est plus probable qu’elles proviennent de ce que ces poissons se fro tten t contre le gravier p o u r déposer leurs œufs : au r e s t e , plusieurs autres poissons offrent le même f a i t , dans les mêmes circonstances. O n ne peut nier qu’il n’y ait des insectes qui s’attachent aux saumons : quelques Naturalistes même les o n t décrits. Wilhighby rap p o rte que les sangsues incom m odent beaucoup les saumons et les font bondir dans les eaux. Mais ces poissons tro u v en t des ennemis plus redoutables dans les marsouins qui les poursuivent avec tant d’achar­

nem ent , qu’ils en prennent quelquefois jusque dans les filets. O n dit aussi qu’ils accélèrent par leurs attaques , le passage des saumons dans les rivieres.

Il semble que ce poisson fasse perpétuellement effort c o n tre le courant des rivieres. Il est très-agileà sauter ; il courbe son corps en forme de cercle , et d’un certain mouvem ent il s’éleve et bondit au-dessus de l’eau avec impétuosité. N ous reviendrons sur cet objet ; au reste des Auteurs prétendent que le nom de SalmoAonnz à ce poisson , vient de salire (sa u te r ) ; mais quelques-uns le font dériver du m o t sai ( s e l ) , parce qu’on lui fait subir l’opération de la salaison p o u r le conserver.

Ce poisson est encore sujet comme bien d’a u t r e s , à nourrir dans ses entrailles des vers plats. Les C o n ­ tinuateurs de la Matiere Médicale de M . Geoffroy, tro u ­ vèrent , il y a quelques a n n é e s , dans le ventre d’un saumon qui pesoit plus de vingt-cinq liv r e s , un tinta

«l’une longueur extrême et d’une grande b l a n c h e u r, lequel étoit encore plein de vie quatre jours après la m ort du poisson.

Linnœus dit que le saumon habite aussi dans les plus grandes rivieres de la Suede , mais il y passe rarement l’h i v e r , sur-tout dans le Lac Siljam en Dalécarlie.

T o u s les mâles o n t , d i t - i l , la mâchoire crochue.

Dans toutes les grandes rivieres ce poisson rem onte à plus de soixante et de cent lieues loin de la m e r ,

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et descend tous les ans. C ’est ainsi qu’on en tro u v e dans l’Ailier et qui o n t rem onté la Loire. Sa course est très-rapide ; et en certaines circonstances, quand il nage contre le fil de l’e a u , o n diroit que c’est un trait qui est décoché.

On peut regarder le saumon comme un des plus grands poissons de riviere que nous connoissions. Il est gros comme la cuisse ; il égale quelquefois le th o n p our la grandeur : on en prend qui pesent trente à quarante livres ; mais la taille m oyenne de ce pois­

son est entre deux pieds et deux pieds et demi de longueur totale. La chair en dedans est entremêlée de graisse par intervalles et sur-tout au ventre : elle est d'un blanc nué de rose avant que d’être cuite ; mais é tant cuite ou salée , elle devient rouge : elle rassasie beaucoup. Le saumon frais est d’un goût meilleur que celui que l’on a salé p our le garantir de la corruption.

Le meilleur morceau du saumon est la hurt : on en estime ensuite le ventre. Les nageoires sont épaisses et visqueuses.

Les Auteurs ne sont pas d’accord to uchant la.n o u r­

riture do n t use le saumon : on sait cependant qu’il avale assez avidement les vers de terre , les g o u j o n s , o u autres petits poissons qu’o n lui présente p our amorce. Il s’engraisse beaucoup dans l’eau d o u c e , et sa chair y devient plus succulente ; mais quand il reste plus d’un an dans les riv ie re s, sa chair devient pâle , seche , maigre et d’une saveur bien moins agréable. Ce poisson vit plusieurs années , et on peut le tenir un peu de temps hors de l’eau sans q u ’il meure. Le saumon suit les salines ou bateaux de sel qui rem o n ten t nos rivieres : on peut dire qu’il différé en grandeur et en b o n t é , suivant les lieux où il habite. O n vante les saumons de la T a m is e , du R h i n , de la M o s e l l e d e la G a r o n n e , de la D o rd o g n e , même ceux qui rem ontent de la Loire jusque dans l ’Ailler , près d’Issoire , où il y a une-belle pêcherie.

Ceux qu’on pêche en Laponie , p a s s e n t, selon Ron­

delet -, p our les plus exceliens saumons de l’Europe.

Le saumon paroît avoir été in connu aux anciens G re c s , parce que ces peuples n’avoient point pénétré dans l’O c é a n , où ce poisson fait sa demeure ordinaire j

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au lieu qu’on le re n c o n tre très - rarement dans la Méditerranée. Mais il étoit fort recherché par les L a t i n s , comme il paroit s u r - t o u t par un passage d'Ausane, oii ce Poëte , après avoir décrit Facilité avec laquelle il rem onte du fond de l’eau à la surface, parle de la propriété qu’il a de se conserver frais pendant lo n g - te m p s , et de la bonté de sa chair , qu i le rend digne d’être servi dans les repas où la délicatesse des mets laisse les convives indécis sur le choix. ( Dubia facturus fercula mensa. )

Lorsque l’air est f r a i s , les saumons se transportent aisément en bon état à la distance de soixante e t même quatre-vingts lieues. O n a imaginé différentes préparations que l’on fait subir à ce poisson p our la conserver. On appelle saumon marine , celui qu’on à fait cuire d’abord dans de l’eau salée , après l’avoir vidé et lavé avec soin , et sur lequel on a versé après la c u is s o n , du vin légèrement chauffé ou du b o n vinaigre. O n y ajoute des épices , lorsqu’on veut que le poisson se conserve plus lo n g -te m p s; en cet état il est encore^ bon à manger au bo u t de six semaines. O n fume aussi le saumon, comme le hareng saur ; on le dèsseche à la maniere de la morue appelée stocfisch : enfin on sale le saumon à la maniere de la morue.

Histoire de la pèche du Sa u m o n en Bassc-Bretagnc, etc, M. Deslandes dit qu’à Châteaulin , petite ville de la B asse-B retagne , l’on pêche quelquefois jusqu’à quatre mille saumons. Le détail que cet Observateur donne de cette pêche est assez curieux , ainsi que quelques remarques générales qu’il a eu occasion de faire. Les saumons, d i t - i l , qui naissent dans les riv ieres, descendent ensuite à la m e r , et reto u rn en t après cela dans les mêmes rivieres jusqu’à ce qu’ils m e u r e n t , ou ce qui leur arrive plus ordinairement jusqu'à ce qu’ils soient pris. Q uand ils entrent dans un fleuve ou une riv ie r e , ils les rem ontent constam­

ment , et jusqu’à leur source s’il y a assez d’eau ; de sorte que l’on prend s o u v e n t , loin de leur embou­

chure , des saumons qui ne se prennent guere efl

Tome X I I I , g

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pleine mer : effectivement', quoique la riviere ciel Châteaulin se décharge dans la rade de B re st, on ne prend point de saumons dans cette r a d e , ou la pêche d’autres sortes de poissons est d’ailleurs t r è s - a b o n ­ dante ; mais on en verra bientôt la raison.

Une autre particularité qui distingue les saumons, c’est qu’ils ne viennent jamais que par grandes troupes et comme en arm é e , ainsi que les harengs , les ma­

quereaux , les thons et les sardines : mais il y a dans leur marche une différence essentielle ; car nous avons dit que les harengs n’étoient probablement attirés sur les côtes de Normandie , et notam m ent sur celles de la .Grande-Bretagne , que par une infinité de petits vers dont la mer contient alors des quantités innom ­ brables. Les maquereaux se rassemblent à l’entrée dit printemps près de certaines c ô t e s , chassés par de plus gros poissons qu’e u x , et comme p our paître ÿ d i t - o n , en com pagnie, une espece d’algue marine do n t ils sont fort avides. Les thons ne se répandent sur j les côtes de Provence et de Languedoc qu’en fuyant ; ils y trouvent un asile contre les insultes du poisson empereur, appelé espadon, lequel a u n tel ascendant sur les thons, timides de leur n a tu r e l, qu’à son approche ils se faufilent les uns sur les autres , et v o n t échouer sur la premiere terre. Les sardines ne feroient que se m ontrer sur les côtes de Basse- B re ta g n e , si p o u r les y retenir on ne les am o rço it avec une composition préparée en N o r w e g e , d o n t alors on a soin de couvrir la mer. Voyeç au mot

Sa r d i n e.

A l’égard des saumons, ce qui les invite le plus à' s’attrouper et à marcher par bandes et en com pagnie, c’est le désir de travailler à leur multiplication : en e ffe t, quand les saumons entrent dans une riviere , ils marchent toujours sur deux ra n g é e s , qui form ent par leur disposition les deux côtés d’un triangle : ordinairement le plus g r o s , qui est une femelle , ouvre la marche ; ensuite à la distance d’une b ra s s e , il en vient deux jjutres , et la file continue ainsi dans un ordre symétrique ; de sorte que s’il s’en trouve t r e n t e - u n ensemble, il y en a quinze de chaque côté. II y a apparence que les plus am oureu^

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» e n t les plus empressés. Et quand le temps arrive que les femelles jettent leurs œ u f s , alors les mâles les fécondent à l’envi les uns des autres : rien ne les a r r ê te , rien ne peut les détourner. Au reste, les sau- mons ne fréquentent pas indifféremment toutes les rivieres : il y en a deux,dans la rade de Brest presque égales et paralleles, on ne pèche des saumons que dans une seule ; sans doute que la nourriture qu'ils y trouvent leur est plus convenable et les attire davantage: c’est toute la raison qu’on peut rendre de ce choix. Quelques-uns soupçonnent que ies saumons rem ontent plus volor tiers une riviere entretenue par la fonte des neiges : c’est ce qu’il est facile de vérifier.

U ne remarque encore très-im portante de M. Des- landes , c’est que dans les lieux où se fait la pèche des thons , des harengs, des sardines , la mer s’en­

graisse pendant to u t le temps que dure cette p èch e, et file comme de l’huile ; quelquefois même elle é tin celle, su r-to u t quand on la frappe avec le tra n ­ chant des rames : on ne vo it rien de semblable dans les rivieres où se fait la pêche des saumons, quoiqu’il s’y en prenne des quantités prodigieuses , et que cette pêche dure plusieurs mois de suite : l’eau n’y est jamais troublée ni épaissie. La chair d e c e p o is s o n , qui est compacte et ne se réduit point en h u i l e , est également bonne to utes les années ; il n’en est pas de même dans les poissons huileux.

Les saumons o n t un instinct qui a quelque chose de particulier, et qu’un Physicien ne doit pas avoir h o n te d’observer. On sait qu’une riviere a un m o u ­ vement plus rapide à sa surface que proche du fond où elle est beaucoup plus retardée par I’ihégaliré et l ’immobilité des corps qui forment son sol. ( Con­

sulte^ le Traité du mouvement des eaux et des autres corps fluides , de M. Marione. ) Aussi M. Deslandes a - t - i l remarqué que les saumons en rem ontant la riviere , se tiennent tous le plus près qu’ils peuvent du fo n d , qui est moins ra p id e ; au Heu qu’en la descendant ils s’élevant to us à la surface , dont le courant est le plus fort. La raison de cette différente allure se découvre aisément ; et c'est pour le même t u t physique que les Bateliers font remonter leurs

B a

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bateaux le long des bords où le courant est moin»

r a p id e , tandis que p our descendre ils cherchent le milieu de l’eau qui a plus de vîresse. Après ces réfle­

xio ns , M. Deslandes passe à l’établissement qui a été fait à Châteauün p o u r la pèclu des saumons. Cet éta­

blissement consiste dans un double rang de pieux qui traversent la riviere d’un côté à l’autre , et qui éta n t enfoncés à refus de m o u to n , forment une espece de chaussée sur laquelle on peut passer. Ces pieux sont mis les uns près des autres , et il y a encore de longues traverses assujetties par des boucles de fer qui les retiennent tant au-dessus qu’au dessous de l’eau. A gauche en rem o n tan t la riviere , est u n coffre fait en forme de grillage et qui a quinze pieds sur chaque face : on l’a tellement ménagé , que le

•Courant de la riviere s’y porte de lui - même. A u milieu de ce coffre et presque à fleur d’eau , se vo it Un trou de dix - huit à vingt pouces de diametre , env iro n n é de lames de fer-blanc un peu recourbées, qui ont la figure de triangles isoceles , et qui s’ou v ren t et se ferment facilement^ Leur assemblage ressemble assez aux ouvertures des souricieres faites avec du fil de fer. Le saumon conduit par le courant vers le c o f f r e , y entre sans peine en écartant les lames de f e r - b l a n c qui se trouvent sur sa route , do n t les bases bordent le trou. Ces lames en se ra pprochant les unes des a u t r e s , form ent un c ô n e , et elles s’ouvrent jusqu’à devenir un cylindre. Au sortir du coffre le sa; mon entre dans un réservoir , d’où les pêcheurs le retirent par le moyen d’un filet attaché p o u r cela au bout d’une perche. Leur adresse est en cela si grande, qu’ils ne manquent point de retirer aussi-tôt celui qu’ils choisissent de l’œil.

Les saumons ne viennent pas toujours dans la même abondance. Q uand ils se suivent de loin , ils se rendent tous dans le co ffre, et du coffre dans le réservoir , sans monter davantage ; mais quand ils arrivent par grandes troupes , les femelles attirant les m â le s, qui redoublent d’ardeur et de force p o u r les s u iv re , alors ils passent à travers les pieux qui forment la chaussée, avec une vitesse incroyable ; à .peine p eu t-o n les suivre des yeux : par ce m o y en *

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