HAL Id: tel-00823281
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Submitted on 16 May 2013
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Développement d’une méthode hybride RANS-LES
temporelle pour la simulation de sillages d’obstacles
cylindriques
Thanh Tinh Tran
To cite this version:
Thanh Tinh Tran. Développement d’une méthode hybride RANS-LES temporelle pour la simulation
de sillages d’obstacles cylindriques. Autre. ISAE-ENSMA Ecole Nationale Supérieure de Mécanique
et d’Aérotechique - Poitiers; Institut Polytechnique (Ho Chi Minh-Ville, Vietnam), 2013. Français.
�NNT : 2013ESMA0007�. �tel-00823281�
Pour l'obtention du Grade de
DOCTEUR DE L'ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE
DE MÉCANIQUE ET D'AÉROTECHNIQUE
(DiplmeNational - Arrêté du 7 août 2006)
É ole Do torale : S ien es et Ingénierieen Matériaux,
Mé anique, Énergétique et Aéronautique
Se teur de Re her he : Mé aniquedes milieuxuides
Présentépar :
TRAN Thanh Tinh
Développement d'une méthode hybride
RANS-LES temporelle pour la simulation
de sillages d'obsta les ylindriques
Dire teur de thèse : Rémi MANCEAU
******************************
Soutenue le 28Mars 2013
Devant laCommission d'Examen
******************************
JURY
M. Ja quesBORÉE Professeur, InstitutPprime/ENSMA Président MmeMarianna BRAZA Dire tri e dere her he, Institutde Mé anique
desFluides de Toulouse/ CNRS
Rapportri e
M. Azeddine KOURTA Professeur, Labo.PRISME, Univ. Orléans Rapporteur
M. SylvainLARDEAU Ingénieur, CD-adap o Examinateur
M. Anh ThiNGUYEN Maître de Conféren e, Viet Nam National Univ. HoChi Minh ity
Examinateur
M. Eri LAMBALLAIS Professeur, InstitutPprime/ENSMA Examinateur M. RodolphePERRIN Maître de Conféren e, Institut Pprime/
ENSMA
Examinateur
M. Rémi MANCEAU Chargé de Re her he, Institut Pprime/ CNRS/ ENSMA
Cette thèse s'est déroulée au sein de l'équipe Aérodynamique, Turbulen e,
A ous-tique&Contrle (ATAC) du départementFluides, Thermique,Combustion(FTC) de
l'InstitutPprime àPoitiers,Fran e età l'InstitutPolyte hnique de H Chi Minhville
(IPHCM), Vietnam.
Mesremer iementsvont d'abord àRémiMan eaupour sadisponibilité,les
dis us-sions intéressantes pendant mes séjours en Fran e et les nombreux ourriels é hangés
durant mes séjours au Vietnam, qui m'ont inspiré dans mon travail de re her he et
surtoutdans la façond'aborderles problèmes.
Jevoudraiségalementremer ier haleureusementJa quesBoréepouravoira epté
ma andidature à ettethèse, pour son grandsoutien,son ours de turbulen eetpour
m'avoira ueilli dans lelaboratoire.
Ma gratitude va également à Nguyen Anh Thi qui m'a amené au domaine de la CFD,m'aen ouragéetm'aapportéungrandsoutienpendantmesséjoursauVietnam.
Je voudrais exprimer mes remer iements à Rodolphe Perrin pour les dis ussions
intéressantesquej'aieuesave lui,etpourm'avoirfournidiérentsoutils,enparti ulier
lesroutines pour laDES dans ode Saturne et eux né essaires à l'initialisationet au
post-traitement du as de turbulen e homogène isotrope; ainsi qu'à AlainFar y pour
avoira epté d'être dire teur de thèse pendant ladeuxième etla troisièmeannée.
Je remer ie Marianna Braza et Azeddine Kourta pour avoir a epté de jugermon
travail;ainsique SylvainLardeau,etEri Lamballais pour avoira epté de parti iper
aujury.
Cettethèse a été soutenue nan ièrementpar une bourseEvariste-Galois de
l'Am-bassade de la Fran e au Vietnam, un nan ement omplémentaire de l'équipe ATAC
de Pprime etdu onseil s ientique de l'ENSMA pour les séjours en Fran e, ainsi que
parleNAFOSTED(Vietnam'sNationalFoundationforS ien eand Te hnology
Deve-lopment)dans le adreduprojetnuméro107.03.30.09pendantlesséjoursauVietnam.
En e qui on erne les simulations numériques, ette thèse a été possible grâ e à
l'utilisationdes moyens de al ul de l'équipe ATAC (stations de al uls),de l'institut
Cal ulIntensif,projet2010-020912).Jevoudraiségalementremer ierlesinformati iens Fran is Boissonneauet Pierre-FrançoisLapla eta du site SP2MI-H2 de Pprime.
Mare onnaissan e vaégalementauCROUSde Poiriers,àlas olaritéde l'ENSMA, et auxresponsables du site SP2MI-H2 de Pprime.
J'aieu grand plaisir à é hanger ave les personnels te hniques de Pprime, ave les
thésards de Pprime au SP2MI et à l'ENSMA, et ave les membres du département
aérote hnique à IPHCM. Je vous remer ie tous pour toutesles journées agréables.
La famille a une pla e très importante, et je onsa re un grand hommage à mes parentsTran VanGia ,NguyenThiPhiYen quim'onttoujourstoutdonnéetsoutenu.
J'adresse également une pensée aux familles de mes frères Thuong-The, Tuong-Hanh et leurs petits enfants Toan, Tam, Thu.
1 Introdu tion 1
1.1 Contexte de lamodélisationde laturbulen e . . . 1
1.2 Présentation de l'étude . . . 3
1.2.1 Contexte etobje tifs . . . 3
1.2.2 Organisation de l'ouvrage . . . 3
2 Bibliographie 5 2.1 Introdu tionà laphysique des é oulements turbulents . . . 6
2.1.1 La as ade d'énergie turbulente etles hypothèses de Kolmogorov 6 2.1.2 Le spe tre d'énergie turbulente . . . 7
2.2 ModélisationRANS . . . 9
2.2.1 Moyenne de Reynolds, dé ompositionRANSetproblème de fer-meture . . . 9
2.2.2 Modèles linéairesà vis osité turbulente . . . 11
2.2.3 Modèles auxtensions de Reynolds . . . 12
2.2.4 Modèles non-linéaireset algébriques . . . 13
2.2.5 Modélisationdes eets de paroi . . . 14
2.3 La simulationdes grandes é helles . . . 15
2.4 Appro hes instationnairesintermédiaires . . . 15
2.5 Appro hes hybrides RANS/LES . . . 17
2.6 Con lusion du hapitre . . . 21
3 Introdu tion des formalismes LES et hybrides RANS/LES 23 3.1 Formalisme . . . 23
3.1.1 Moyenne etdé omposition . . . 23
3.1.2 Appro he LESspatiale . . . 25
3.1.3 Appro he LEStemporelle . . . 30
3.2 Modèles hybrides RANS/LES lassiques . . . 32
3.2.2 Modèle PITM . . . 35
3.2.3 Modèle TPITM . . . 40
3.3 Con lusion du hapitre . . . 45
4 Développement d'une nouvelle appro he hybride RANS-TLES 47 4.1 Introdu tion . . . 48
4.2 Analyse en perturbation des systèmes d'équations du TPITM et de la DES . . . 49
4.2.1 Système TPITM . . . 49
4.2.2 Système DES . . . 52
4.3 Appro he DESéquivalente . . . 54
4.3.1 DES équivalentebasée sur une é helle de longueur . . . 54
4.3.2 DES équivalentebasée sur une é helle de temps . . . 55
4.3.3 Comparaison des deux appro hes . . . 55
4.4 Le ratio énergiemodélisée sur énergieu tuante totale (
r
) . . . 564.5 Calibration en turbulen e homogène isotrope . . . 58
5 Méthodes numériques 63 5.1 La méthode des volumes nis . . . 64
5.2 Dis rétisation temporelle . . . 65
5.3 Dis rétisation spatiale . . . 66
5.3.1 Terme de onve tion . . . 66
5.3.2 Terme de diusion . . . 70
5.4 Cal ul des gradients etinterpolations . . . 70
5.5 Conditions aux limites . . . 71
6 Simulation de l'é oulement autour de ylindres 73 6.1 Revue des études portant sur les é oulements autour de ylindres re -tangulaires . . . 74
6.2 Cylindre arré . . . 81
6.2.1 Conguration et maillage. . . 81
6.2.2 Conditions aux limites . . . 82
6.2.3 Convergen e . . . 83
6.2.4 Comparaison des versionsde laHTLES . . . 86
6.2.5 Inuen e du maillage . . . 94
6.2.6 Inuen e de la tailledu domainedans la dire tiontransverse . . 98
6.3.1 Cara téristiques des é oulements autour de ylindres
re tangu-laires de faiblerapportd'aspe t . . . 103
6.3.2 Simulations des as de ylindresre tangulaires . . . 106
6.3.3 Analyse de l'é oulementpour lerapportd'aspe t
R = 0, 4
. . . 1096.3.4 Analyse de l'é oulementpour lerapportd'aspe t
R = 0, 2
. . . 1176.3.5 Re tangulaire rapport d'aspe t
R = 0, 6
. . . 1246.4 Con lusion du hapitre . . . 124
7 Con lusions 127
A URANS 131
A.1
k
-ω
-SST . . . 131B HTLES 133
B.1 HTLES baséesur une é helle de longueur . . . 133
2.1 La as ade d'énergie [93℄ . . . 7
2.2 Trois zones dans lespe tre d'énergie turbulente [93℄ . . . 9
2.3 Illustrationdes grandes atégories de modèles de turbulen e [103℄ . . . 9
3.1 Séparationentreé hellesdetourbillonsdansl'espa ephysiqueetl'espa e de Fourier[119℄ . . . 25
3.2 Dé oupage du spe tre turbulent en PITM [53℄ . . . 35
4.1 Évolution du spe tre d'énergie sur le maillage
32
3
. . . 604.2 Évolution du spe tre d'énergie sur le maillage
64
3
. . . 614.3 Évolution du spe tre d'énergie sur le maillage
128
3
. . . 615.1 Conguration générale de 2 ellulesadja entes
I
etJ
internesaudomaine 67 5.2 Conguration générale d'une elluleI
au bord . . . 715.3 É hange des donnesde la ondition périodique et al ul parallèle[2℄ . . 72
6.1 Coe ient de pression sur la surfa e arrière
C
pb
en fon tion le nombre de ReynoldsRe
pour un ylindre ir ulaire[160℄ . . . 756.2 Nombre de Strouhal
St
en fon tiondu nombre de ReynoldsRe
pourun ylindre ir ulaire[160℄ . . . 766.3 Mode A et mode B du ylindre ir ulaire[160℄ . . . 77
6.4 Formationdu mode A derrièreun ylindre arré [86℄ . . . 78
6.5 Formationdu mode B derrière un ylindre arré [86℄. . . 79
6.6 Coe ient de traînée
C
d
etnombre de StrouhalSt
[127℄ . . . 806.7 Conguration du ylindre arré . . . 82
6.8 Maillage
M1
du ylindre arré . . . 826.9 Évolution de la moyenne temporelle
U ˜
˜
U /U
2
0
en fon tion du nombre de période utilisées,auxtrois apteurs situésen(x/D, y/D, z/D)
: apteur 1 (1,5, 2,0), apteur 2 (2,5, 2,0), apteur 3(1,5, 2, 2).Modèle HTLES 3. MaillageM1
. . . 836.10 Prolsde
U/U
0
,U ˜
˜
U /U
2
0
,u
rms
/U
0
etv
rms
/U
0
surlaligne entrale.ModèleHTLES 3. Maillage
M1
. . . 846.11 Prols de
U/U
0
,U ˜
˜
U /U
2
0
,u
rms
/U
0
etv
rms
/U
0
enx/D = 1
. Modèle HTLES 3. MaillageM1
. . . 856.12 Prols de
U/U
0
sur la ligne entrale. MaillageM1
. . . 886.13 Prols de
u
rms
/U
0
,v
rms
/U
0
etw
rms
/U
0
sur laligne entrale. MaillageM1
89 6.14 Prols deU/U
0
,u
rms
/U
0
,v
rms
/U
0
etw
rms
/U
0
sur la lignex/D = 1
. MaillageM1
. . . 906.15 Prols de
U/U
0
,u
rms
/U
0
,v
rms
/U
0
etw
rms
/U
0
sur la lignex/D = 5
. MaillageM1
. . . 916.16 Iso-surfa es
Q =
0,1 données par les appro hes URANS, DES, HTLES 1, HTLES 2,HTLES 3et HTLES 4. MaillageM1
. . . 926.17 Évolution des tourbillons identiés par iso-surfa es
Q =
0,1, oloré par la norme de la vitesse pour l'appro he HTLES 3, avet
1
/T =
46,809. MaillageM1
. . . 93 6.18 ProlsdeU/U
0
,u
rms
/U
0
,v
rms
/U
0
,k
m
/U
2
0
,k
r
/U
2
0
etk
total
/U
2
0
surlaligne entrale . . . 956.19 Prols de
U/U
0
,u
rms
/U
0
etv
rms
/U
0
sur la lignex/D = 1
. . . 966.20 Critère
Q =
0,5(gau he) etvorti itélongitudinalesur lasurfa ex/D =
1
(droite)pour trois maillagesM1,M2, M3 . . . 976.21 Prols de
U/U
0
,u
rms
/U
0
etv
rms
/U
0
sur la ligne entrale . . . 996.22 Prols de
U/U
0
,u
rms
/U
0
etv
rms
/U
0
sur la lignex/D = 1
. . . 1006.23 Prols de
U/U
0
,u
rms
/U
0
etv
rms
/U
0
sur la lignex/D = 5
. . . 1016.24 Iso-surfa es
Q =
0,1pour les trois tailles de domainedans la dire tion transverse :W/D = 2
,W/D = 4
,W/D = 8
. . . 1026.25 L'é oulement à
Re = 20000
autourd'un ylindre re tangulaire[23℄ . . . 1046.26 Vorti ité instantanée. É oulement à
Re = 22000
autour d'un ylindre re tangulaire de rapport d'aspe t orrespondant au maximum du oef- ient de portan e[127℄ . . . 1046.27 (a)Évolutions temporelles des oe ients de traînée et de portan e du ylindre re tangulaire à
R =
0,2 etRe = 10000
; (b, ) Deux états du sillage àtU
0
/D = 779
(b) ettU
0
/D = 767
( ) [149℄ . . . 1056.28 Coe ient de traînée
C
d
en fon tion du rapportd'aspe tR
. . . 1076.29 Coe ient de pression à la surfa e arrière
−C
pb
en fon tion du rapport d'aspe tR
. . . 1076.30 Nombre de Strouhal
St
en fon tion du rapportd'aspe tR
. . . 1086.32 Convergen e statistique du oe ient
C
d
en fon tion du temps d'a u-mulation etspe tres . . . 112 6.33k
m
/U
2
0
etU ˜
˜
U /U
2
0
au apteur(x/D, y/D, z/D)
= (2,5, 2,0) . . . 112 6.34 Prols dek
m
/U
2
0
etU/U
0
sur laligne entrale . . . 1136.35 Prols de
k
m
/U
2
0
,k
r
/U
2
0
,k
total
/U
2
0
etU/U
0
sur la lignex/D = 1
. . . . 1136.36 Prols de
p
˜
u
2
/U
0
,p
˜
v
2
/U
0
etp
˜
w
2
/U
0
sur lalignex/D = 1
. . . 1146.37 Lignesde ourantmoyenneset hampdu oe ientdepressionmoyenne
C
p
. . . 1156.38 Iso-surfa es de ritère
Q =
0,5, oloré par la vitesse, et vorti ité longi-tudinale dans le planx/D =
0,6à deux instants diérents avet
1
/T =
430,832,t
2
/T =
450,057.Mode haut à gau he, mode bas à droite . . . 1166.39 Évolution temporelle
C
d
et vorti itédans le plan médian . . . 1196.40 Convergen e statistique du oe ient
C
d
en fon tion du temps d'a u-mulation etspe tres . . . 120 6.41k
m
/U
2
0
etU ˜
˜
U /U
2
0
au apteur(x/D, y/D, z/D)
= (2,5, 2,0) . . . 120 6.42 Prolsk
m
/U
2
0
etU/U
0
sur la ligne entrale . . . 1216.43 Prols
k
m
/U
2
0
,k
r
/U
2
0
,k
total
/U
2
0
etU/U
0
sur lalignex/D = 1
. . . 1216.44 Lignesde ourantmoyenneset hampdu oe ientdepressionmoyenne
C
p
. . . 1226.45 Iso-surfa es ritère
Q =
0,5, oloré par la vitesse, et vorti ité longitu-dinale dans le planx/D =
0,5 à deux instants diérents avet
1
/T =
232,238,t
2
/T =
240,089.Mode haut à gau he, mode bas à droite . . . 1236.46 Évolution temporelle de
C
d
. . . 1256.47 Prols de
k
m
/U
2
3.1 Dénition de ltres homogènes . . . 26
3.2 La ompatibilitéde laLES etde la TLES ave des limites RANS etDNS 32
4.1 Les quatre versionsde laDES équivalente . . . 59
4.2 Calibration du oe ient
β
. . . 606.1 Étudesde sillaged'obsta les ylindriques,ave rapportd'aspe t
R = L/D
786.2 Étudesdesillagesde ylindre arré,ave longueurtransversedudomaine
de al ul
W/D
. . . 796.3 Coe ientdetraînée
C
d
, oe ientdepressionC
pb
,etnombrede Strou-halSt
dans le asR =
1,0 . . . 886.4 Inuen e du maillagesur lesgrandeurs globales . . . 96
6.5 Inuen e de la tailledu domainedans la dire tiontransverse . . . 99
6.6 Coe ient de traînée
C
d
, oe ient de pression sur la surfa e arrière−C
pb
, nombre de StrouhalSt
et longueur de lazone re ir ulationl
c
/D
pour le as du ylindre re tangulaireaveR =
0,4 . . . 1106.7 Coe ient de traînée
C
d
, oe ient de pression sur la surfa e arrière−C
pb
, nombre de StrouhalSt
et longueur de lazone re ir ulationl
c
/D
pour le as du ylindre re tangulaireaveR =
0,2 . . . 1186.8 Coe ient de traînée
C
d
, oe ient de pression sur la surfa e arrière−C
pb
, nombre de StrouhalSt
et longueur de lazone re ir ulationl
c
/D
pour le as du ylindre re tangulaireaveR =
0,6 . . . 124Symboles Latins
b
ij
Tenseur d'anisotropieC
DES
Coe ientdu modèle DESC
K
Constantede KolmogorovC
ε1
Constantede l'équationde la dissipationC
ε2
Constantede l'équationde la dissipationC
∗
ε1
Coe ientmodiéde l'équationde ladissipationC
∗
ε2
Coe ientmodiéde l'équationde ladissipationC
d
Coe ientde traînéeC
pb
Coe ientde pressionsur lasurfa e arrièreC
ij
Terme de onve tiond
w
Distan e àla paroiD
ν
ij
Terme de diusion molé ulaireD
T
ij
Terme de transport turbulentE
S
Spe tre spatiald'énergie u tuanteE
T
Spe tre temporel eulérien d'énergie u tuanteG
∆
S
Filtrespatial utilisé en LESG
∆
T
Filtretemporel utilisé en TLESk
m
Moyenne d'ensemblede l'énergienon-résolue en URANS ouLESk
r
Energierésoluek =
1
2
u
i
u
i
Energieu tuante totalel
c
Longueur de la zone re ir ulationl
η
E helle de Kolmogorovl
E helle de longueur des modèlesRANSP
ij
Termede produ tionQ
Critère Qr = r
k
= k
m
/k
Ratio énergie modélisée/énergie u tuantetotaler
ε
= ε
m
/ε
Ratio dissipation modélisée/dissipationtotaleR
ij
Tenseurde ReynoldsRe
Nombre de ReynoldsS
ij
Tenseurde déformationbasé sur le hamp moyen RANSSt
Nombre de Strouhalt
TempsT
E helle intégraletemporelle de laturbulen eU
0
Vitesse d'entréeu
∗
i
Vitesse instantanée (u
∗
, v
∗
, w
∗
)U
i
= u
∗
i
Moyenne d'ensemble de la vitesse (U, V, W
)˜
U
i
= hu
∗
i
i
Vitesse ltréeen URANS ouLES (U , ˜
˜
V , ˜
W
)u
i
= u
∗
i
− U
i
Flu tuation de vitesse en dé omposition RANS(u, v, w
)˜
u
i
= ˜
U
i
− U
i
Vitesse u tuante à grandeé hele en URANS ouLES (u, ˜
˜
v, ˜
w
)u
′′
i
= u
∗
i
− ˜
U
i
Vitesse résiduelle en dé omposition URANS ouLES (u
′′
, v
′′
, w
′′
)
u
η
Vitesse ara téristiqueà l'é helle de Kolmogorovy
+
= yu
τ
/ν
Distan e à la paroi en unités pariétalesSymboles Gre s
β
Coe ient du modèle DESéquivalent∆
S
Largeur du ltre spatial∆
T
Largeur du ltre temporel∆
m
= max (∆
x
, ∆
y
, ∆
z
)
Taillelo ale de mailleδ
ij
Symbolede Krone kerε =
1
2
ε
ii
Taux de dissipation d'énergie u tuanteκ
,κ
c
,κ
d
Nombre d'ondede oupureν
Vis osité inématique du uideν
t
Vis ositéturbulenteρ
Masse volumiquedu uideτ
ij
Tenseur de Reynoldsτ
ijSF S
Tenseur de sous-ltreτ
ijSGS
Tenseur de sous-mailleΦ
∗
ij
Corrélationvitesse-gradientde pressionω
Vorti ité oufréquen eω
c
,ω
d
Fréquen e de oupureΩ
ij
Tenseur des tauxde rotationbasé sur le hamp moyen RANSAutres symboles
C
ij
Tenseur des termes roisésde sous-mailleL
ij
Tenseur de LéonardADM Approximate De onvolution Model
DES Deta hed Eddy Simulation
DDES Delayed Deta hed Eddy Simulation
DNS Dire tNumeri al Simulation
EASM Expli it Algebrai Stress Model
EVM Eddy Vis osity Model
IDDES Improved Delayed Deta hed Eddy Simulation
IP Isotropization of Produ tion
LES Large Eddy Simulation
LEVM Linear EddyVis osity Model
LNS Limited Numeri alS ales
LRR Launder, Ree e, Rodi
NLEVM Non-LinearEddy Vis osity Model
OES Organized Eddy Simulation
PANS PartiallyAveraged Navier-Stokes
PITM PartiallyIntegrated TransportModel
PRNS Partially-Resolved Numeri alSimulation
RANS Reynolds Averaged Navier-Stokes
rms Root Mean Square
RSM Reynolds Stress Model
SDM Semi Deterministi Model
SAS S ale Adaptive Simulation
SGS Sub-GridS ale
SSG Speziale,Sarkar,Gatski
TLES TemporalLarge EddySimulation
TPITM TemporalPartiallyIntegrated TransportModel
TRANS Transient Reynolds AveragedNavier-Stokes
TRRANS Turbulen e-Resolving Reynolds Averaged Navier-Stokes
URANS Unsteady Reynolds AveragedNavier-Stokes
VLES VeryLarge Eddy Simulation
WMLES Wall-ModelledLarge EddySimulation
Introdu tion
Sommaire
1.1 Contexte de la modélisation de la turbulen e . . . 1
1.2 Présentation de l'étude . . . 3
1.2.1 Contexteetobje tifs . . . 3
1.2.2 Organisation de l'ouvrage . . . 3
1.1 Contexte de la modélisation de la turbulen e
La modélisation des é oulements turbulents est un des grands problèmes dans la
mé aniquedeuides.Malgrédetrèsnombreuses étudesquiont ontribuéà edomaine, ilreste beau oup de hallenges à relever, en parti ulier dans le adre des appli ations
industrielles.D'après la théoriede Kolmogorov [74℄, l'agitationturbulentese ompose de stru tures tourbillonnairesdont les tailles ouvrent ontinûment toute une gamme
d'é helles de longueur. L'é helle maximaleest limitéepar lataille ara téristiquede la
géométrie de l'é oulement, tandis que l'é helle minimale, l'é helle de Kolmogorov, est xée par la dissipation et la vis osité du uide. Diérentes appro hes sont proposées
dans lalittérature pour la simulationde laturbulen e à diérents niveaux de des rip-tion,quisont lassiquementdé rites entroisaxesprin ipaux:lasimulationnumérique
dire te,la simulationdes grandes é helles etla modélisationstatistique.
La simulation numérique dire te (ou DNS pour Dire t Numeri al Simulation)
ob-tient expli itement toutes les é helles de la turbulen e en résolvant numériquement
les équations de Navier-Stokes, sans au une modélisation. Elle fournit des
informa-tions pré ises, permettant une analyse ne et able de la topologie de l'é oulement,
oût du al ul est proportionnelà
Re
3
pour les é oulements libres[105,119℄et à
Re
4
τ
,soit environ
Re
3,6
pour les é oulements en présen e de parois [72℄. On a don besoin de puissan es des al ul et de apa ités mémoire onsidérables pour faire des al ul
d'é oulements en ongurations industrielles, et est don limitée dans e adre à des é oulementsàbasnombredeReynolds[105℄.Elleestdon plusadaptéeàdesre her hes
fondamentalessurlaturbulen eetàlafournituredebasesdedonnéesimportantespour
la validationet la alibration d'autreappro hes moins oûteuse en temps de al ul.
La simulationdes grandes é helles (ou LES pour Large Eddy Simulation) onsiste
à résoudre les équations Navier-Stokes ltrées. Les stru tures tourbillonnaires aux
grandesé helles sont résoluestandisque lespetites é helles,qui ontun omportement
plus universel, sont modélisées. Le oût de al ul de ette méthode est proportionnel
à environ
Re
1,8
[105, 104℄ ave résolution pariétale ou à
Re
0,5
en utilisant des lois de
paroi [105℄.La LES est à mi- hemin entre la DNS et lamodélisationstatistique en e
qui on erne les résultatsobtenues etle oût de al ul.
Lamodélisationstatistiquemodélisetouteslesé hellesde laturbulen een
onsidé-rant l'agitationturbulente ommeun pro essus purement aléatoire.La dé omposition
proposée par Reynoldsest utiliséepour séparerlesgrandeurs instantanéesen une
par-tie moyenne et une partie u tuante. Les équations RANS (pour Reynolds Averaged
Navier-Stokes) sont obtenues par l'appli ation de ette dé omposition aux équations
de Navier-Stokes. LaméthodeRANS estpeudépendante dunombre deReynolds etle
temps de al ul est onsidérablement réduit par rapport à la DNS et la LES. Malgré
le fait que lesrésultats obtenus fournissent une informationlimité, laméthode RANS
reste largementutiliséedanslemondeindustrielpour desé oulementsàgrandnombre
de Reynolds grâ eà son faible oût de al ul.
De manière à proposer une appro he plus pré ise que l'appro he RANS et moins
hère que la LES, de multiples appro hes instationnaires intermédiaires entre RANS
etLES ontvule jour:VLES (Very Large Eddy Simulation),LNS(Limited Numeri al
S ales), DES (Deta hed Eddy Simulation), DDES (Delayed DES), IDDES (Improved
DDES),SDM (SemiDeterministi Modeling),OES (OrganizedEddy Simulation),SAS
(S ale Adaptive Simulation), PANS (Partially Averaged Navier-Stokes), PITM
(Par-tiallyIntergratedTransportModel),TPITM(TemporalPITM),ltreadditif,et .Parmi
es appro hes, ertaines sont qualiées d'hybride RANS/LES : une simulationRANS
est ee tuée en zone pariétaleoudansles zonesdans lesquelles onn'a pas besoin faire
de la LES; une simulationLESest ee tuée loindes paroioudans leszones dominées
par des stru tures ohérentes à grandes é helles qui a ont un impa t important sur
1.2 Présentation de l'étude
1.2.1 Contexte et obje tifs
L'axeAérodynamique,Turbulen e,A oustique&Contrle(ATAC)dudépartement
Fluides, Thermique, Combustion (FTC) de l'institut Pprime onsidère des appro hes instationnairesintermédiairesentre les méthodes RANS etLESdepuis de nombreuses
années. À la suite des thèses de Carpy [34℄,de Fadai [49℄ etde Friess [53℄, ette thèse
s'est orientée dans la dire tiondes appro hes hybrides RANS/TLES (TemporalLES).
Ces appro hes proviennent d'une analyse théorique et surmonte les in onsistan es du
ra ordement ontinu du RANS etde laLES.
L'obje tifde ettethèseestledéveloppementd'uneappro hehybrideRANS/TLES
ombinant les avantages de l'appro he TPITM (formalisme onsistant, justi ation
théorique des oe ients) et l'appro he DES (fa ilité de mise en ÷uvre). Cette
ap-pro he, initiéelorsde lathèse de Friess[53℄,va êtredéveloppée dans ettethèse, eten
parti ulier, une nouvelle version basée sur une é helle temporelle va être proposée et
validée dans le adre d'é oulements en géométrie omplexe.
1.2.2 Organisation de l'ouvrage
Ce manus rit ommen e par le présent hapitre d'introdu tion qui présente le
ontexte de la modélisation,ainsi queles obje tifs de l'étude.
Ensuite,le hapitre2présente labibliographieave une introdu tionà laphysique
des é oulements turbulents et une brève revue d'ensembledes modèles de turbulen e,
omprenant les modèles RANS, LES, et les modèles instationnaires intermédiaires et
lesmodèles hybrides RANS/LES.
Le formalisme et les modèles hybrides RANS/LES utilisés dans ette thèse (DES,
PITM)sont présentés de manièreplus détailléedans le hapitre3.
Le hapitre 4 est onsa ré au développement de la nouvelle appro he hybride
RANS/TLES(HTLES).Ilfournit desargumentspour l'interprétationdumodèle DES
ommeune appro he hybride TLES. Quatreversionssont présentées et alibréesdans
le as turbulent homogène isotrope.
Les méthodes numériques utilisées sont présentées au hapitre 5 : dis rétisation
spatialeet temporelle du ode Saturne.
Lesé oulementsautourde ylindresre tangulairesave desrapportsd'aspe tallant
de1,0( arré)à0,2sontutiliséspourvaliderlanouvelleappro he.Lesrésultatsobtenus
sont omparés ave lesrésultats expérimentauxet numériques disponibles dans la
re tangulaire àpetits rapports d'aspe t est dévoilée dans e hapitre.
Bibliographie
Sommaire
2.1 Introdu tion à la physique des é oulements turbulents . . 6
2.1.1 La as ade d'énergieturbulente etles hypothèsesde
Kolmo-gorov . . . 6
2.1.2 Le spe tre d'énergie turbulente . . . 7
2.2 Modélisation RANS . . . 9
2.2.1 Moyenne deReynolds, dé omposition RANSetproblème de
fermeture . . . 9
2.2.2 Modèles linéairesà vis ositéturbulente. . . 11
2.2.3 Modèles auxtensionsde Reynolds . . . 12
2.2.4 Modèles non-linéaires etalgébriques . . . 13
2.2.5 Modélisationdeseetsde paroi . . . 14
2.3 La simulation des grandes é helles . . . 15
2.4 Appro hes instationnaires intermédiaires . . . 15
2.5 Appro hes hybrides RANS/LES . . . 17
2.6 Con lusiondu hapitre . . . 21
Ce hapitre fait une brève revue de la modélisation de laturbulen e ainsi que des
avantages, in onvénients, et des hamps d'appli ation de haque modèle. La
lassi- ation est basée sur la apa ité des modèles à résoudre les diérentes é helles de la
turbulen e. C'est pourquoi un bref rappel de la physique des é oulements turbulents
2.1 Introdu tion à la physique des é oulements
tur-bulents
2.1.1 La as ade d'énergie turbulente et les hypothèses de
Kol-mogorov
Lanotionde as ade d'énergie turbulente, introduitepar Ri hardson [113℄,est une
idée essentielle pour omprendre les é oulements turbulents. La turbulen e omprend
des tourbillons en trois dimensions de diérentes é helles. La plus grande é helle est
xée par la géométrie de l'é oulement (par exemple la tailledu anal, le diamètre du
ylindre, ...) tandis que la plus petite é helle, l'é helle de Kolmogorov, est déterminée
par lavis ositédu uideetladissipation.Laplupartdel'énergieest ontenue dans les
tourbillons aux plus grandes é helles.
Letransferténergievers lespluspetitesé hellesestdûàl'étirementtourbillonnaire,
qui apparaîtdans l'équation de transport de la vorti ité [105℄
ω = rot (u)
Dω
Dt
= ν∇
2
ω + ω · ∇u
(2.1) oùν∇
2
ω
est leterme diusion visqueuse,et
ω · ∇u
est l'étirementtourbillonnaire.En onsidérant un tube tourbillonnaire qui est étiré par exemple en dire tionz
, son in-tensité tourbillonnaireest augmentée. En même temps,à ause de l'in ompressibilité,les tubes adja ents en dire tion
x
ouy
sont étirés. D'après Bradshaw, e mé anisme faituneréa tionen haînetridimensionnelle.Dans e pro essusde as ade,lesgrandesé helles reçoivent l'énergie de l'é oulement moyen, puis transfèrent ette énergie aux
plus petites é helles, qui, à leur tour la transfèrent aux plus petites é helles. Ce
pro- essus ontinue jusqu'à atteindre l'é helle oùl'énergie est dissipée en haleur.
Kolmogorov pré ise la as ade d'énergie turbulente en ajoutant trois hypothèses,
quipermettentd'obtenir desinformationsimportantes ommelatailledes pluspetites
é helles etles ara téristiques du transfert d'énergie turbulente à travers des é helles.
On onsidèrequelesplus grostourbillonssont ara térisésparune é hellede longueur
intégrale
l
0
et une vitesseu
0
.Hypothèse d'isotropie lo ale : À nombre de Reynolds susamment élevé, les
mou-vements turbulents àpetites é helle
(l ≪ l
0
)
sontstatistiquement isotropes.Première hypothèse de similitude de Kolmogorov : Dans un é oulement turbulent
à nombre de Reynolds susamment élevé, les statistiques des mouvements à petite
é helle ont des ara téristiques universelles uniquementdéterminées par
ν
etε
.Les plus petites é helles sont alors ara térisées par l'é helle de Kolmogorov
l
η
≡
(ν
3
/ε)
1/4
et lavitesse
u
η
≡ (νε)
1/4
Deuxième hypothèse de similitude de Kolmogorov : Dans un é oulement turbulent
à nombre de Reynolds susamment élevé, les statistiques des mouvements à é helle intermédiaire (
l
0
≫ l ≫ l
η
) ont des ara téristiques universelles qui sont uniquement déterminéesparε
.Don ,lazoned'équilibreuniverselest subdiviséendeux sous-zones:lazonede
dis-sipationdominéepar deseets visqueux,etlazoneinertielleoùleseets visqueuxsont
négligeables. Pope [105℄ propose de pla er la frontière entre es deux zones à environ
60l
η
,etlazoneénergétique danslagamme1
6
l
0
≪ l ≪ 6l
0
.Un s hémareprésentant es régionsde la as ade d'énergie est présenté sur la gure 2.1.Figure2.1 La as ade d'énergie [93℄
2.1.2 Le spe tre d'énergie turbulente
Le spe tre d'énergie turbulent représente la répartition de l'énergieturbulente sur
uneplage ontinuede nombresd'onde(dansle as duspe trespatial)oude fréquen es
(dans le as spe tre temporel). Il omprend don trois zones : zone énergétique, zone
inertielleetzone dissipative omme montré sur la gure2.2.
La zone énergétique ontient les grandes stru tures les plus énergétiques générées
parl'é oulementmoyen,dontl'énergieesttransféréeauxé hellespluspetitesàuntaux
ε
0
:ε
0
≈
u
2
0
l
0
/u
0
=
u
3
0
l
0
(2.2)Lazone inertielle estasso iée auxé hellesintermédiaires
l
I
, avel
0
≫ l
I
≫ l
η
.Elle est appeléeainsi ar l'énergiey as ade indépendammentdelavis osité molé ulaireet des mé anismes de produ tion. Cette région est d'autant plus étendue que le nombrede Reynoldsturbulentestélevé.Conformémentàl'hypothèsedeKolmogorov,ellen'est régie que par le taux moyen de transfert d'énergie aux plus petites é helles,
ε
I
. Dans une situationd'équilibre,ε
I
est onstanteet vautε
I
≈ ε
0
(2.3)La zone dissipative orrespond aux stru tures ae tées par lavis osité, qui dissipe
leur énergie en haleur. Le tauxde dissipation
ε
peut-être estimé par :ε ≈ νs
2
(2.4)ave
s ≈
u
η
l
η
Dansle as d'une turbulen e en équilibre, laprodu tion
P
est égale àε
, et onaP = ε
0
= ε
I
= ε
(2.5)Dans la région inertielle, le spe tre est régi par e qu'on appelle ommunément le
spe tre de Kolmogorov
E
S
(κ) = C
K
ε
2/3
κ
−
5/3
(2.6)
où
C
K
= 1, 5
est la onstante de Kolmogorov.D'aprèsTennekes[151℄,enl'absen e d'é oulementmoyen, lespe tretemporel
eulé-rien d'uneturbulen e àl'équilibrepeut être obtenuàpartir du spe trede Kolmogorov
en supposant que,dansla zoneinertielle,lesfréquen es observées en un pointxe
or-respondent au passage des stru tures qui sont onve tées par les grandes é helles. La
vitesse de onve tion est alors estimée par
U
c
=
√
k
(vitesse de balayage ou sweeping velo ity), e qui onduitàdk = E
S
(κ) dκ = E
T
(ω) dω
(2.7)ave
ω ∝ κ
√
k
(2.8)On obtientdon le spe tre temporel eulérien
Figure2.2 Troiszones dans lespe tred'énergie turbulente [93℄
Les se tionssuivantes de e hapitre présentent les grandes atégories de modèles. Leur lassementprovientdeleur apa itéàreprésenterlesdiérentesé hellesduspe tre
d'énergie, ommeillustré par lagure 2.3.
Figure2.3 Illustration des grandes atégories de modèles de turbulen e [103℄
2.2 Modélisation RANS
2.2.1 Moyenne de Reynolds, dé omposition RANS et problème
de fermeture
La turbulen e est tridimensionnelle et instationnaire. En modélisation RANS, es
une moyenne d'ensemble pour dé omposer l'é oulement en partie moyenne et partie
turbulente. Lamoyenne d'ensembleest dénie par
f
∗
(x, t) = lim
N →∞
1
N
N
X
n=1
f
∗
n
(x, t)
!
(2.10)'est-à-dire al ulée en haque point et à haque instant en répétant l'expérien e un
grand nombre de fois. Les propriétés prin ipalesde et opérateur sont :
βf
∗
= βf
∗
f
∗
+ g
∗
= f
∗
+ g
∗
∂f
∗
∂φ
=
∂f
∗
∂φ
f
∗
g
∗
= f
∗
g
∗
+ f g
,oùf = f
∗
− f
∗
Unegrandeur instationnairetellequelavitesse
u
∗
i
est alorsé riteu
∗
i
= U
i
+ u
i
,ave la partie moyenneU
i
= u
∗
i
etla partieu tuanteu
i
= u
∗
i
− U
i
.Leséquations de Navier-Stokes pour un é oulement de uide newtonien s'é rivent
∂u
∗
i
∂t
+ u
∗
j
∂u
∗
i
∂x
j
= −
1
ρ
∂p
∗
∂x
i
+ ν
∂
2
u
∗
i
∂x
j
∂x
j
(2.11)ave , pour un é oulement in ompressible
∂u
∗
i
∂x
i
= 0
(2.12)Ces équationsdeviennent, en appliquantla moyenned'ensemble,
∂U
i
∂t
+ U
j
∂U
i
∂x
j
= −
1
ρ
∂P
∂x
i
+ ν
∂
2
U
i
∂x
j
∂x
j
−
∂τ
ij
∂x
j
(2.13)∂U
i
∂x
i
= 0
(2.14)où
τ
ij
= u
i
u
j
est letenseur de Reynolds.Par soustra tion des équations du hamp instantané et du hamp moyenné, on
obtientl'équation des u tuations de vitesse
∂u
i
∂t
+
∂
∂x
k
(u
i
u
k
+ U
i
u
k
+ U
k
u
i
) = −
1
ρ
∂p
∂x
i
+ ν
∂
2
u
i
∂x
k
∂x
k
(2.15)∂u
i
∂x
i
= 0
(2.16)Àpartir deséquations (2.15),onobtientles équationsde transportdes tensionsde
∂u
i
u
j
∂t
+ U
k
∂u
i
u
j
∂x
k
|
{z
}
C
ij
= −u
i
u
k
∂U
j
∂x
k
− u
j
u
k
∂U
i
∂x
k
|
{z
}
P
ij
−
ρ
1
u
i
∂p
∂x
j
−
1
ρ
u
j
∂p
∂x
i
|
{z
}
φ
∗
ij
+ν
∂
2
u
i
u
j
∂x
k
∂x
k
|
{z
}
D
ν
ij
−
∂u
∂x
i
u
j
u
k
k
|
{z
}
D
T
ij
− 2ν
∂x
∂u
i
k
∂u
j
∂x
k
|
{z
}
ε
ij
(2.17) oùC
ij
,D
ν
ij
,D
T
ij
,φ
∗
ij
,P
ij
etε
ij
sont les termesde onve tion, de diusion molé ulaire, detransportturbulent,de orrélationvitesse-gradientde pression, de produ tionde laturbulen eetdedissipationvisqueuse,respe tivement.L'équationdel'énergie inétique
u tuante
k =
1
2
u
i
u
i
sedéduit de l'équation (2.17).LeséquationsRANSfontapparaîtredes orrélationsin onnuesquisontlestensions
de Reynolds
τ
ij
. On adon besoin d'un modèle de fermeture. Les modèles aupremier ordre sont basés sur la notion de vis osité turbulente. La se onde lasse de modèle deturbulen e résout les équations de transport des tensions de Reynolds. Ces modèles
sont qualiés de modèlesaux tensionsde Reynolds oumodèles au se ondordre.
2.2.2 Modèles linéaires à vis osité turbulente
Lesmodèles linéairesàvis ositéturbulente (ouLEVM pour Linear Eddy Vis osity
Model) sont des modèles au premier ordre basés sur la relation de Boussinesq, qui
exprimelestensionsdeReynolds proportionnellementautenseur des tauxde
déforma-tions du hamp moyen :
τ
ij
= −ν
t
∂U
i
∂x
j
+
∂U
j
∂x
i
+
2
3
kδ
ij
(2.18)La détermination de la valeur de la vis osité turbulente
ν
t
, qui est dimensionnel-lement le produit d'une vitesseu
∗
et d'une longueur
l
∗
est né essaire pour fermer les
équations. Les modèles algébriques ou modèles à zéro équation omprennent les
mo-dèles de type longueur de mélange (mixing-length model) omme Cebe i-Smith [35℄
ou Baldwin-Lomax [12℄. La dénomination zéro équation signie qu'au une équation
diérentielle n'estutilisé enplus des équations(2.13)et(2.14).Lavis ositéturbulente
dans tous es modèles est don uniquement déterminée par l'é oulement moyen.
Les modèles à une équation proposés par exemple par Prandtl [159℄ ou
Baldwin-Barth [13℄ résolvent l'équation de l'énergie turbulente
k
et utilisent la relationν
t
=
ck
1/2
l
m
oùlavaleurl
m
dépenddel'é oulement.SpalartetAllmaras[137℄ontdéveloppé unmodèleàune équationportantsur lavis ositéturbulenteν
t
quiéliminele ara tèrein ompletdes modèlesàzéroetuneéquation, 'est-à-direéliminelebesoin depres rire
une quantité, telle qu'une é helle de longueur, qui dépend de l'é oulement onsidéré.
Dans la progression naturellede la démar he de modélisation, les modèles à deux
équations ommele
k −ε
[79℄,lek −ω
[159℄,lek −τ
[145℄ouq −ζ
[58℄,parmibeau oup d'autres, utilisent deux équations pour déterminer les é helles de vitesseu
∗
et d'une
longueur
l
∗
quiinterviennentdans lavis ositéturbulente. Lemodèle
k − ε
proposé par Launder et Spalding[79℄ a été largement utilisé dans l'industrie pour sarobustesse etsa simpli ité.
En raison de l'utilisation de l'hypothèse d'une relation linéaire entre tensions de
Reynolds et déformation moyenne, tous les modèles de la atégorie LEVM ont
beau- oupd'in onvénientsénumérésparexempleparLes hziner[84℄.Ilsnedonnentpas
or-re tementl'anisotropiedes tensionsde Reynolds normales,ne prennent pas en ompte
le transport des tensions de Reynolds (eet mémoire)et supposent un alignement des
axes prin ipaux des tenseurs de Reynolds et de déformation moyenne. Par exemple,
dans le adre d'uné oulementinstationnairesen moyenne, Carpy etMan eau [33℄ ont
montré l'eet néfaste de ette dernière hypothèse sur la dynamique de l'é oulement.
Ils sont par ailleurs in apables de prendre en ompte orre tement les eets dus à la
rotation. Lesmodèles LEVM sont en revan he bien adaptés aux é oulements qui sont
dominés par une tension de isaillementunique.
2.2.3 Modèles aux tensions de Reynolds
Leslimitationdes modèles àvis osité turbulente onduit à re her her des solution
plusnes.LesmodèlesauxtensionsdeReynolds(ouRSMpourReynoldsStressModel)
résolventdire tementlessixéquationsdetransport(2.19)pour letenseur deReynolds
qui ontiennent d'importantmé anismes pour l'évolutionde laturbulen e
Du
i
u
j
Dt
= P
ij
− ε
ij
+ φ
ij
+ D
ij
(2.19)Comme ils ne supposent pas de relation lo ale entre le tenseur de Reynolds et
le isaillement, es modèles sont don apables de représenter les eets mémoires de
l'é oulement.De plus,lestermes de produ tionetde onve tion,quipermettent
d'ex-pliquer beau oup de phénomènes, et sont représentés de manière exa te, 'est-à-dire,
n'ont pas besoin d'être modélisés. A grand nombre de Reynolds et loindes parois, les
petitesé hellesde l'é oulementsont onsidérées ommeisotropes,don letermede
dis-sipationestsouventé ritsousformeisotrope,parlemodèledeKolmogorov
ε
ij
=
2
3
εδ
ij
. En e qui on erne letermede redistribution,de nombreux modèlesquasi-homogènes,LRR[80℄,modèle des Jones etMusonge [73℄, modèle SSG [146℄, et .
Par rapport aux modèles à vis osité turbulente, les modèles RSM reproduisent
mieux l'anisotropie de la turbulen e et l'inuen e des eets omplexes, omme eux
dusàunerotationd'ensembleouàlaottabilité.Cependant,ilspeuventêtreàl'origine
deproblèmesde stabiliténumériqueet onduireàune augmentationdu oûtde al ul.
2.2.4 Modèles non-linéaires et algébriques
Les di ultés de mise en ÷uvre des modèles RSM ont motivé des eorts de
déve-loppement des modèles plus simples, basés sur une vis osité turbulente, mais gardant
ertainesbonnespropriétésdu RSM,notammenten equi on ernelareprodu tionde
l'anisotropie.Cesmodèles omprennentlesmodèlesnonlinéairesàvis ositéturbulente
et les modèles dits algébriques expli ites. Ces deux types de modèles, de forme assez
pro hes,sedistinguentessentiellementpar ladémar he utiliséepourlesobtenir, e qui
ades onséquen es importantes sur leurs oe ients.
Lesmodèlesnonlinéaireàvis ositéturbulente(ouNLEVM pour Non-Linear Eddy Vis osity Model)sontune généralisationdes modèlesLEVM. Ilssontbasés sur
l'intro-du tiond'unerelationnon-linéaires[84,37℄entre letenseur deReynoldsetlestenseurs destaux de déformationetdes taux de rotation(loide omportement).Ilsne font
ap-paraîtreengénéralquedestermesquadratiquesoudestermes ubiques.Les oe ients
quiapparaissentdans ette loide omportement doiventalors être déterminés par
a-libration. Ces modèles donnent de meilleurs résultats que les modèles LEVM en e
qui on erne lareprodu tionde l'anisotropieet la prise en ompte d'eets omplexes,
ommepar exemple l'intera tion entre diérents isaillements oul'inuen e des eets
de Coriolis.Ils sont par ailleursplus fa ileà mettreen ÷uvre queles modèles RSMet né essitent moins de ressour es.
Les modèles algébriques expli ites sont obtenus par une démar he diérente. En
é rivantleséquationsde transportdutenseur d'anisotropie
b
ij
=
u
i
u
j
2k
−
1
3
δ
ij
,eten fai-santdeshypothèsesd'équilibrefaible,qui onsistentànégligerlestermesde onve tionetde diusion dans ette équation, les équationsde transports deviennent de simples
équations algébriques. Elles donne dire tement le tenseur d'anisotropie, et don ,
as-so iées à des équations de transport pour les é helles turbulentes, on peut obtenir le
tenseur de Reynolds sans résoudre d'équations diérentielles pour e dernier.On peut
résoudre esystèmed'équationsalgébriquesimpli ites(non-linéaireset ouplées)[114℄,
mais ette idée onduit à de gros problèmes numériques. Ces di ultés peuvent être
levées en onsidérant la méthode dite algébrique expli ite (ou EASM pour Expli it
e système impli ite en utilisant la théorie de la représentation des hamps de
ten-seurs (théorie des invariants [143℄), qui prend la forme d'une loi de omportement non-linéaire, mais dont les oe ients, en général non onstant, dérivent du modèle
RSM.Ce typed'appro he est un domainede re her he trèsa tifquiaattiré beau oup d'auteurs, ommeparexemple:Pope[106℄,Taulbee[150℄,GatskietSpeziale[55℄,Wall
et Taulbee [157℄, Apsley etLes hziner [8℄, Rung et al.[117℄, O eniet al.[100℄.
2.2.5 Modélisation des eets de paroi
Laplupart des modèles sont développés et alibréspour des é oulements à grands
nombresdeReynoldsturbulentsetquasi-homogènes,don appli ablesuniquementdans
leszonesloindesparois.Laprésen edelaparoiadenombreuxeetssurlaturbulen e,
qui sont listés par exemple, par O eni [101℄. De nombreuses méthodes ont alors été
proposées pour traiter leszones pariétales.
Dans les modèles haut-Reynolds, pour éviter de résoudre l'équation de la vitesse
moyenne jusqu'à la paroi, on utilise des lois de paroi qui demande le pla ement du
premierpointde al ulen
y
+
> 30
.Cetteappro hefa ilitela onstru tiondu maillage et donne de bons résultatsdans des onditions idéales, en parti ulier pour les ou hes
limites parallèles à la paroi, mais ne s'applique pas dans de nombreuses situations ren ontréesenpratique,parexempleauxpointsd'arrêt,dansleszonesdere ir ulation,
et .
Pour éviter l'utilisationdesloisde parois,ilfautintégrerlesmodèlesjusqu'àla
pa-roi.Les modèles dits bas-Reynolds introduisent des termes sour essupplémentaires et
des fon tions d'amortissements dans les équations des modèles lassiques. Ce type de
modèles existe aussi bien dans le adre du premier ordre que du se ond ordre [64℄.
Cependant, l'appro he bas-Reynolds manque d'universalité par e que les fon tions
d'amortissement sont très empiriques.
D'autres appro hes, plus originales,ont également été proposées :
LemodèleSSTdeMenter [90℄qui ombinelesavantagesdumodèle
k −ε
loindes parois etlemodèlek − ω
en pro he paroi.Ce modèle aupremierordre linéairea été appliqueave su ès dans beau oup de ongurations.LarelaxationelliptiquequiutiliselathéorieproposéeparDurbin[42℄pourré rire
le terme de redistribution. Ce terme est alors obtenu par une équation
diéren-tielle, nommée équation de relaxation elliptique. Cette appro he reproduit bien
2.3 La simulation des grandes é helles
La simulation des grandes é helles (ou LES pour Large Eddy Simulation) est une
méthode intermédiaire entre RANS et DNS. La méthode LES résout des stru tures
tourbillonnairesaux grandes é helles, tridimensionnelles etinstationnaires,qui
orres-pondentauxnombresd'onde
κ < κ
c
dansl'espa espe tral,oùκ
c
estunnombred'onde de oupure. Les petites é helles, qui sont quasi-isotropes, sont modélisées. LaLES estpluspré ise quel'appro he RANS par equeleproblème de lamodélisationne sepose
que pour les petites é helles qui sont plus fa ilesà modéliser que les grandes é helles.
Le oûtde al ulde LESest moinsélevéque elui delaDNS, maisbien plusélevéque
eluidu RANS.
EnLES,l'appli ationd'unopérateurdeltrageauxéquationsdeNavier-Stokesfait
apparaîtreletenseurdesous-ltre
τ
ijSGS
quireprésenteleseetsdespetitesé hellessur lesgrandes é helles oules eets de stru tures ex lues par le ltrage sur lesstru turesrésolues. Lesdeux lasses prin ipales d'approximation du tenseur de sous-ltresont la
LES impli ite [61℄ et la LES expli ite. La méthode LES impli ite utilise des s hémas
numériques appropriés pour bien représenter la dissipation d'énergie due aux é helles
non-résolues.Elleades in onvénientsdanslesrégionsdepro he paroietne fournitpas
l'amplitudedu tenseur de sous-ltre [93℄.
LaLES expli iteutilise un modèle physiquepour représenter l'eet des é helles de
sous-maille, omme par exemple : le modèle de Smagorinsky [119℄, le modèle
dyna-mique[56℄,lemodèle de Yoshizawaave une équation de transport[163℄,lemodèle de
similarité d'é helles [14℄, le modèle ADM (Approximate De onvolution Model) [147℄,
et .Pruettetal.[108,109℄ontégalementproposélaTLES(pourTemporalLargeEddy
Simulation),basée sur un ltrage temporel.
Les méthodes LES donnent les résultats souvent plus pré is que la RANS, mais
au prix d'un oût de al ul très élevé, surtout dans les zones pariétales, où la LES
est quasiment équivalente àune DNS [140℄.Et mêmeen utilisantdes méthodes moins
hères pour traiter leszones à té des parois [22,130℄,les oûts de al ulrestent très
supérieurs à eux de l'appro he RANS. De plus, ondoit porter une attention
parti u-lière à l'inuen e du s héma numérique sur le résultat et l'adaptationaux géométries
omplexespeut s'avérer déli ate.
2.4 Appro hes instationnaires intermédiaires
Dans ette se tion, on fait une brève revue de quelques appro hes instationnaires
d'appro hes,quinedépendentpasexpli itementdelatailledesmailles,etlesappro hes
hybride RANS/LES, qui,elles, en dépendent.
Appro hes à dé omposition triple. Certains auteurs [43, 128, 71℄ ont montré
que l'appro he RANS est inadéquate pour simuler des é oulements en fort
déséqui-libre omme, par exemple, les sillages du ylindre. On a alors besoin d'une appro he
permettant de résoudre les u tuations ohérentes, tandis que les u tuations
rési-duelles sont dé rites par un modèle lassique de type RANS. On est alors amené à
introduire une dé omposition triple de l'é oulement, telle qu'introduite initialement
par Reynolds et Hussain [112℄, dans laquelle la vitesse instantanée
u
∗
i
est dé omposée enu
∗
i
= U
i
+ ˜
u
i
+ u
′′
i
, oùU
i
= u
∗
i
est la moyenne temporelle,u
˜
i
= hu
∗
i
i − U
i
la partie ohérente etu
′′
i
= u
∗
i
− hu
∗
i
i
la partie in ohérente. L'opérateurh.i
peut prendre dif-férentes formes selon les as, omme par exemple une moyenne de phase dans le asd'un é oulement statistiquement périodique, ou, dans un adre général, même s'il est
di ilededénirunformalismepré is,onpeutsupposerqu'on appliqueimpli itement
un ltre spatio-temporel apabled'extraire lestourbillons à grandeé helle [82℄.
L'appro he laplussimpleest nomméeURANS(pour Unsteady RANS)ouTRANS
(pour Transient RANS) et onsiste à résoudre les équations d'un modèle RANS
las-sique en onservant un terme instationnaire en
∂/∂t
. Grâ e au fait que l'URANS est moins hère que la LES et la DNS et est apable de donner des informationsintéres-santes dansquelquesdomaines d'appli ation,parexemplel'intera tionuide-stru ture
[70℄,la onve tionnaturelleetmixte[66℄,l'énergétique[24℄oudes as omplexes omme
un ompresseur[60,99℄,dessillages[71℄,desmar hesdes endantes [40,49℄,desjets
o-axiaux ompressibles[111℄,des jetssynthétiques [33℄,elleest largementutiliséeetjoue
un rle importantdans industrie. Cependant,dans les as d'é oulementsmassivement
dé ollés, ommeparexemplelessillagesde ylindres,l'URANSnepermetpasd'obtenir
les ara téristiquesde l'é oulementdansladire tiontransverse [142℄.Dansl'ensemble,
l'URANS ore une alternative intéressante par rapport à la LES dans ertains as,
omme lemontrentles omparaisonsde Travin etal. [153℄.
Dansl'appro he SDM (pourSemi-Deterministi Modelling)proposée par HaMinh
et Kourta [63℄, la dé omposition triple est basée sur l'idée d'une séparation entre la
partie déterministe ou quasi-déterministe et la partie aléatoire de l'é oulement. Les
propriétés de l'opérateur de dé omposition étant elles d'une moyenne de phase, les
équations sont formellement identiques à elles utilisées en URANS, mais lesmodèles
sontadaptéspourprendre en omptelefaitquelemodèlene représentepas l'ensemble
des stru tures instationnaires, mais seulement la partie résiduelle
u
′′
i
. En parti ulier,reprodu tiondes stru tures ohérentes de l'é oulement [18, 10℄.
Cependant, l'intera tion entre les stru tures ohérentes résolues et la turbulen e
résiduelleest susamment omplexepour qu'on puisse her her à s'aran hirde
l'hy-pothèse de proportionnalité entre tensions de Reynolds et tenseur des taux de
défor-mation.En parti ulier,l'instationnaritéintroduit un déphasage entre lesaxes propres
de es deux tenseurs, qui onduità unesurestimationde laprodu tionpar lesmodèles
LEVM [68, 33℄. Dans le adre de l'appro he dite OES (pour Organized Eddy
Simula-tion) [4℄, qui introduit également une dé omposition entre stru tures ohérentes (ou
organisées)et turbulen erésiduelle, Bourguet etal.[28, 27℄ ontproposé un modèle de
vis ositéanisotrope, qui permetde prendre en omptel'inuen e de e déphasage.
SAS (pour S ale Adaptive Simulation). Menter etal.[89℄proposent l'appro he
SAS qui est basée sur un modèle à vis osité turbulente linéaire ave des équations
de transport sur l'énergie et l'é helle de longueur. La SAS est apable de résoudre
des stru tures turbulentes instationnaires omme la DES (présentée plus bas), mais
au lieu de faire apparaître de manière expli ite la taille des mailles dans le modèle,
elle dépend de l'é helle de longueur
(∂U/∂y)/(∂
2
U/∂y
2
)
, qui permet d'identier, au
ours de la simulation, les é helles turbulentes que le al ul est apable d'obtenir. Ce
modèle a donné des résultats intéressants, par exemple dans une avité a oustique et
une hambre ombustion[91,92, 44℄.
TRRANS (pour Turbulen e-Resolving RANS). En se basant sur le modèle
k − ω
[158℄, Travin et al. [153℄ ont proposé l'appro he TTRANS, qui ne dépend pas nonplusdelatailledesmailles,maisfaitintervenirdansletermededissipationlestauxdedéformation
S = S
ij
S
ij
etderotationO = O
ij
O
ij
,qui, ommepour laSAS,permet d'identier au ours du al ul quelle est la tailledes plus petits tourbillons résolus etd'adapter le modèle en onséquen e. Le modèle TRRANS a donné des résultatsaussi
bon la DES pour les as d'é oulement autour de prol NACA0012 et autour d'un
ylindre ir ulaire[153℄.
2.5 Appro hes hybrides RANS/LES
L'appro he RANS ne donne que des informations stationnaires, et l'URANS est
limitée à des informations sur les stru tures résolues à grande é helle, omme dans le
asd'é oulementsmassivementdé ollés.LaLESfournit enrevan he beau oup
d'infor-mationsinstationnaireetrempla edon demanièretrèsavantageuselaRANSdans es
l'é oule-mentave pré ision,tandisquelaLESest extrêmement oûteuse entempsCPUpar e
qu'elle abesoind'un maillagetrès n dans ette zone. C'estpourquoi des modèles hy-bride, qui onjuguentles avantages de haque type de simulation,sont apparues : une
simulation RANS est ee tuée en zone pro he paroi oudans les zones dans lesquelles on n'a besoin que des hamps moyens et des statistiques de la turbulen e; une
simu-lation LES est ee tuée loindes parois oudans leszones dominées par des stru tures
ohérentes àgrandes é helle qui ontun impa timportantsur l'é oulement.
Il existe deux grandes lasses de méthodes en e qui on erne la séparation des
zones traitées par RANS et par LES. Tout d'abord, il y a les appro hes hybrides
RANS/LES dites zonales [120, 39℄, qui onsistent en un dé oupage de l'é oulement
en sous-domaines (respe tivement RANS et LES), qui ne sont ouplées que par les
onditions auxinterfa es.Cetteappro he estdi ileàmettreen ÷uvredans les
on-gurations omplexes. Deplus,leproblèmede l'é hanged'informationàl'interfa eoùla
LESdonnedes valeursinstationnairestandisquelaRANSdonnedes valeursmoyennes
est trèsdi ile.Ladeuxième lasse estl'appro henon-zonale(ou ontinue)oùla
tran-sition entre RANS et LES est faite ontinûment, dans un domaine unique. Quelques
appro hes appartenantà ette lasse sontprésentées i-dessous.
VLES (pour Very Large Eddy Simulation). Speziale [144℄ propose l'appro he
VLESqui al ulelestensionsdeReynoldsparunmodèleRANS lassiqueetlespondère
par une fon tionempirique
f
k
∈ [0, 1]
.Lafon tionf
k
dépend du rapportentre lataille lo ale de maille∆
et l'é helle de KolmogorovL
η
(β
etn
sontdes onstantes) :R
ij
= f
k
R
RAN S
ij
=
1 − exp
−β
∆
L
η
n
R
RAN S
ij
Lorsque la taille de maille est de l'ordre de l'é helle de Kolmogorov, les tensions
de Reynolds
R
ij
tendent vers zéro et le modèle tend vers une DNS. Si la taille de maille est grande,on retrouve lemodèleRANS. Ellea été appliquéepour al ulerdesé oulementsdans des ma hines hydrauliques[31, 118, 62℄.
LNS (pour Limited Numeri al S ales). LaLNS est basée sur lamême idée que
la VLES, mais la forme de la fon tion de pondération
f
k
est diérente. Batten et al. [20,21℄utilisentune fon tionquidépenddurapportdelavis ositédesous-mailleν
LES
t
donnée par un modèleLES etde lavis osité turbulente
ν
RAN S
t
donnée par un modèleRANS :
f
k
= min
1,
ν
LES
t
ν
RAN S
t
PRNS(pourPartially-Resolved Numeri al Simulation). Uneautreappro he,
laPRNS[32,126℄,estdanslaformetrèspro hedesdeuxpré édentes,maisestprésentée omme une appro he basée sur un ltrage temporel des équations de Navier-Stokes.
Elleutiliseunparamètre
F
rcp
(oùr psignieresolution ontrolparameter)quiamortit lavis osité turbulenteν
t
= F
rcp
C
µ
k
2
ε
(2.20)où
F
rcp
est imposé onstant [126℄ ou omme une fon tion de la tailledes mailles [85℄.Méthodes de pondération (blending method). Plusieurs auteurs ont proposé
des appro hes basées sur une pondération entre un modèle LES et un modèle RANS,
par une fon tion de pondération
f
qui vaut zéro dans les zones LES et un dans les zonesRANS :τ
ij
−
2
3
kδ
ij
= − [(1 − f) ν
t
+ f ν
R
] S
ij
(2.21) oùν
t
est lavis ositéturbulentedumodèle Smagorinsky,ν
R
est elledu modèleRANS, etS
ij
est tenseur de déformationdu hamp résolu.La fon tionf
peut dépendre de la distan e à laparoi [11℄, oud'é helles turbulentes [50,51℄.DES(pourDeta hed Eddy Simulation). L'appro he DES,proposéeen1997par
Spalartetal.[139℄(désignéeaujourd'huiparDES97),résoutenmodeRANSlesrégions
atta hées et en mode LES les régions dé ollées. La hangement entre les deux modes
estréalisé grâ eàune omparaisond'é helles de longueur.Lesrelationsdétailléessont
présentées aux hapitre 3. Cette version d'origine utilise le modèle Spalart-Almaras
[137℄ et a ensuite été étendue à d'autres modèles RANS [148, 155℄. Le modèle DES
est très simple à mettre en ÷uvre et a montré sa apa ité à apturer les stru tures
instationnaires à grande é helle dans de nombreuses ongurations [1, 129, 155, 148,
54, 67, 30,93, 3℄.
Le modèle DES97 présente ependant un omportement in orre t dans les régions
oulemaillageest ambiguë.Pour surmonter e problème,Spalartetal.[138℄proposent
unenouvelleméthodebaséesurlemodèleSpalart-Almaras[137℄,nomméeDDES(pour
Delayed DES), qui interdit à la DES de passer en mode LES en pro he paroi,
indé-pendamment du maillage.Cette appro he DDES a également été adaptée au modèle
k − ωSST
[89℄, ouà un modèleRSM [107℄.Travin et al. [154℄ puis Shur etal. [130℄ ont également proposé l'appro he IDDES
(pour Improved DDES), qui permet d'utiliser également la DES omme un modèle
WMLES(pour wall-modelled LES) [6℄, 'est-à-dire, un modèlequi transitionnevers la