HAL Id: jpa-00209635
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Submitted on 1 Jan 1983
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Détection de la rotation Faraday produite par un gaz
placé dans un interféromètre de Michelson
M. Pinard, L. Julién, F. Laloë
To cite this version:
M. Pinard, L. Julién, F. Laloë.
Détection de la rotation Faraday produite par un gaz
placé dans un interféromètre de Michelson.
Journal de Physique, 1983, 44 (5), pp.589-595.
�10.1051/jphys:01983004405058900�. �jpa-00209635�
Détection de la rotation
Faraday
produite
par
ungaz
placé
dans
uninterféromètre de Michelson
M.Pinard,
L. Julién et F. LaloëLaboratoire de
Spectroscopie
Hertzienne de l’E.N.S., 24, rue Lhomond, F-75231 Paris Cedex 05, France (Reçu le 29 septembre 1982, accepté le 26 janvier 1983)Résumé. 2014 On présente une méthode permettant
d’augmenter
la rotation du plan de polarisation d’un faisceaulumineux
produite
par la traversée d’un gazatomique
doué d’unpouvoir
rotatoire(par
exemple un gaz orientépar pompage
optique).
La cellule contenant les atomes est placée dans l’un des bras d’un interféromètre de Michel-son, dont la différence de marche estréglée
pour que la presque totalité de lapuissance
lumineuse soit réfléchievers l’arrière; si l’on détecte le faisceau lumineux, de faible intensité, défléchi à angle droit par l’interféromètre,
on observe alors une rotation accrue du
plan
depolarisation.
Après une discussion
générale
de l’effet, on décrit desexpériences
de pompageoptique
d’atomes de néon méta-stables où il a été mis en évidence. Des augmentations de la rotation du plan depolarisation atteignant
un facteur 30ont été observées.
Abstract. 2014 We discuss a method
allowing
one to increase the rotation of theplane
ofpolarization
of anoptical
beam,produced
when it crosses acircularly birefringent
gas(e.g. optically pumped gas).
The cellcontaining
the gas is inserted inside one of the arms of a Michelson interferometer, thepath
differencebeing
adjusted
so that almost all theoptical
intensity
is reflected backwards ; if the weak beam, which is deflected atright
angleby
the interfero-meter, is detected, an enhanced rotation of theplane
ofpolarization
can be observed.After a short general discussion of this effect, we report a few
experiments
onoptically pumped
metastable Ne atoms where the effect has been seen. Enhancements of the rotation of theplane
ofpolarization by
a factor 30 have beenmeasured. Classification Physics Abstracts 32.80B - 42.80 Introduction. - La mesure de dichroisme ou de
birefringence
faibles de gazatomiques
ou mole-culairespr6sente
un int6r8t dans diversesexperiences
despecrroscopie
ainsi que dans celles ou 1’on cherche a stabiliser lafrequence
des lasers. Lessignaux
obtenus 6tant souventfaibles,
onpeut
penser adiff6-rentes methodes pour
augmenter
lerapport
signal
sur bruit de
1’experience ;
parexemple,
onpeut
utiliser unsysteme
de miroirspermettant
unmultipassage
du faisceau de
detection,
ou encoreplacer
les atomesdans un interferometre de
Fabry-P6rot
(multipli-cation de la rotation
Faraday
de1’ordre,
soit du nombre de passages, soit de la finesse del’interf6ro-m6tre)
[ l, 2].
Dans les deuxcas, l’absorption
du faisceaupar le gaz lui-meme ou par les fenetres de la cellule
contenant le gaz
peut
poser desproblemes pratiques,
tels que la reduction de la finesse de1’interferometre,
qui
limitent l’ efficacité dusysteme.
Nous d6crivons dans cet article une methode
diff6-rente
qui
permetegalement d’augmenter
lesignal
de rotationFaraday
d’un gazoptiquement
actif,
mais
qui
nepr6sente
pas cet inconvenient. La cellule 6tudi6e estplac6e
dans Fun des bras d’un interfero-mètre de Michelson dont la diff6rence de marche estajust6e
defacon
que laplupart
de lapuissance
lumi-neuse soit
réfléchie,
rintensit6 du faisceau lumineuxd6fl6chi a
angle
droit 6tantbeaucoup plus
faible.La m6thode consiste a detecter les variations de la
polarisation
de ce faisceau d6fl6chi dues a lapresence
du gaz
optiquement
actif Avec cedispositif,
le faisceausonde ne traverse que deux fois la
cellule,
et il estpossible
de compenser1’absorption qui
en r6sulteen
plaqant
dans le deuxieme bras de l’interf6rom6tre un absorbant choisi defacon
que son effet soit decompenser exactement cette
absorption.
Onpourrait
penser a
priori
que l’utilisation d’un interferometrede
Michelson,
dont la « finesse»6quivalente
est de l’ordre de2,
ne peutpermettre
d’augmenter
lesignal
de rotation
Faraday
du gaz que d’un facteur de l’ordre de 2. Nous verronsqu’en
fait il n’en estrien,
et que l’on peut, par cettem6thode,
obtenirexp6ri-mentalement des rotations
Faraday multipli6es
par590
un facteur
egal
aplusieurs
dizaines. Cette rotationFaraday
est toutefois observee sur un faisceau dont l’intensit6 estbeaucoup plus
faible quecelle
du faisceauqui
traverse la cellule.1.
Propri6tis
du faisceau dkflkchi par un interféro-metre de Michelson. - 1.1 GENERALITES. -Consi-d6rons un interferometre de Michelson constitue d’une lame
s6paratrice
S et de deux miroirsparfaite-ment r6fl6chissants
M1
etM2
(Fig.
1) :
soient r et tles coefficients de reflexion et de transmission
(en
amplitude)
de la lames6paratrice,
L la difference de marche entre les cheminsSM,
etSM2.
On envoie"sur 1’interferometre une onde lumineuse
quasi
mono-chromatique
defrequence
v etd’amplitude Eo.
En
general,
rinterferometre r6fl6chit unepartie
de 1’onde incidente et d6fl6chit aangle
droit I’autrepartie;
les intensit6srespectives
de ces deuxparties
dependent
dud6phasage
introduit par Finterferometreentre les deux faisceaux
qui
ont suivi lestrajets SM 1 S
et
SM2S’
Fig. 1. - Schema d’un interferometre de
Michelson; S est la lame
separatrice, M1
etM2
sont les miroirs dont laposition
determine la difference de marche.[Schematic diagram
of a Michelson interferometer; S is the beamsplitter, M
and
M2 are the two end mirrors.]Supposons,
dans unpremier
temps,
l’interfero-metre
parfaitement 6quilibr6,
c’est-a-dire que lesdeux ondes
qui
interferent dans le faisceau défléchiont meme
amplitude rtEo.
Led6phasage
introduitpar I’interféromètre entre ces deux ondes est
cp = n +
4 nvllc.
Un calculsimple
donne la valeur duchamp electrique
de 1’onde d6fl6chie :L:intensit6
Id
de 1’onde d6fl6chie est :avec R
= 1 r 12
et T= 1 t
2,
tandis que laphase 0
de cette onde est donn6e par :
Fig.
2a. - Variation en fonction dudephasage
Q de laphase 0
du faisceau deflechi, soit pour un interf6rom6treparfaitement equilibre
(tiretes), soit en presence d’un legerdesequilibre
(traitspleins).
Si ce desequilibre est tres faible, dupoint
de vue de laphase
du faisceau deflechi, l’inter-ferometre peut etre assimile a un systeme de finesse elevee.[Variation
of thephase 0
of the deflected beam as a function of thephase
difference 9. Dashed curve :perfectly
balanced interferometer; full line : effects of a slight unbalance of the interfering amplitudes.]L’intensité d6fl6chie varie sinusoidalement en
fonc-tion du
dephasage
(p, cequi
est un r6sultat bienconnu
[3].
Pour laphase
03A6,
dont les variations sontrepr6sent6es
en tiret6s sur lafigure
2a,
on constatela
presence
de discontinuiteslorsque
Q vaut n(modulo
2
n),
c’est-a-dire aux minimums de l’intensit6 dufaisceau
deflechi ;
le saut dephase correspondant
est de n en valeur absolue. Ce saut de
phase n’est,
biensur,
pas directement observable pour uninterfé-rom6tre
parfaitement 6quilibr6, puisqu’il
seproduit
pour un faisceau d’intensite nulle. Il est
cependant
possible
dedesequilibrer legerement
l’interféromètreen introduisant des
pertes
faibles dans l’un de sesbras,
de
sorte que les ondesqui
interferent aient desFig.
2b. - Constructiongeometrique
des variations de 0pour un interferometre
legerement desequilibre.
On voit sur cettefigure
que, lorsque cp’It, l’angle P
a des variations d’autant plusrapides
que ledesequilibre
est faible.amplitudes
differentesrtEo
etrtAEo,
avecA $
1.On montre facilement dans ce cas que, a 1’accord de
l’interféromètre
(coefficient
de reflexionmaximal) :
et
(on
suppose fixe laphase
de l’onded’amplitude
laplus grande
et variable celle de l’onded’amplitude
plus
faiblertAEo).
Une constructiongeometrique
simple (Fig. 2b)
permet
d’ailleurs ais6ment de voirpourquoi
laphase 0
varierapidement
lorsque
Test
proche
de n,phenomene
d’autantplus marqu6
que A est
proche
de1,
et de tracer 1’allureg6n6rale
des variations de 0(Fig.
2a).
Considere dupoint
de vue de laphase
du faisceaud6fl6chi,
uninterfero-m6tre de Michelson
pres
de I’accordpeut
etre consid6r6comme un «
amplificateur
de variation dephase »
et
pr6sente
donc des similarit6s avec unsysteme
de finesse 6lev6e.On
pourrait
penser a mettre en evidence cesvaria-tions
rapides
dephase
en faisant interferer le faisceaud6fl6chi avec un faisceau de reference
ayant
subi un autretrajet.
Nous avonscependant prefere
uneautre
m6thode,
qui
consiste a utiliser deux faisceaux suivant le memetrajet,
mais depolarisations
eaet eb
orthogonales;
und6phasage
entre les deux faisceaux se manifestera alors par unchangement
de lapolarisation
du faisceau somme. Defaron
plus precise,
supposons que l’on utilise uninterfero-m6tre de Michelson
ou,
par un moyenquelconque,
les
d6phasages
lpa,b des deuxpolarisations
ea et eb ont ete rendus differents(systeme birefringent place
dans l’un desbras);
lesysteme
sera dit a 1’accordsi lpa et Qb different de n par des
quantit6s oppos6es
±ðlp.
Le faisceau d6fl6chi r6sulte alors de lasuper-position
de deux faisceaux depolarisations
ortho-gonales,
de memeamplitude rtEo(1 -
A),
mais dephases
differentesClairement,
et cette
augmentation
dud6phasage
se traduira par unchangement
plus
marque
de lapolarisation
du faisceau d6fl6chi. Dans le cassimple
ou les deuxpolarisations
ea et eb sont lespolarisations
circulaires droite etgauche, l’effet
obtenu n’est autrequ’une augmentation
de1’angle
de rotationFaraday (nous
donnons a la fin duparagraphe
2.1une
interpretation
physique plus
detaillee de ceteffet).
1.2 CALCUL AU PREMIER ORDRE DE L’EFFET D’UN MILIEU BIREFRINGENT. - Considerons donc
un inter-ferometre de Michelson contenant dans un de ses bras une cellule
remplie
d’atomes dont un niveauest oriente par pompage
optique.
Lafr6quence v
du faisceau lumineux incident est
supposce
proche
de celle d’une raie
d’absorption
partant du niveauatomique
orient6. Le milieuatomique
a pour effet d’introduire und6phasage
2bQat
entre lescompo-santes
Q+
et (1- du faisceau incident dont lapola-risation lin6aire est
parallele
a ex. Dans uneexp6-rience
ordinaire,
ced6phasage
se traduirait par unerotation d’un
angle
ð({Jat
duplan
depolarisation
d’un faisceau traversant la cellule.Soit
T1
le coefficient de transmission(en
intensit6)
de la cellule contenant les atomes etplaces
dans le brasSM 1;
dans unpremier
temps, nousn6gligeons
la difference de transmission pour les ondes 6+ et (1-, c’est-a-dire le dichroisme circulaire du aux
atomes. Dans le bras
SM2
se trouvent diff6rents elementsoptiques
introduits pour compenser lespertes
dues a lacellule;
onappelle T2
le coefficientde transmission de ces elements. Sur le
trajet
dufaisceau d6fl6chi par 1’interferometre est
place
unanalyseur (prisme
de Glan parexemple)
faisant unangle 00
avec la direction de lapolarisation
incidente,
suivi d’un d6tecteur
(le
role de cetanalyseur
est de creer une variation de l’intensit6 lumineuse tombant sur le d6tecteurlorsque
lapolarisation
du faisceaud6fl6chi
toume).
Le faisceau d6fl6chi par 1’interferometre est la
superposition
de deux ondes.L’une,
qui
a suivi letrajet SM2S
ou elle a subi led6phasage
Q2 estpola-ris6e suivant ex et a pour
amplitude :
Pour calculer
1’amplitude
et laphase
de 1’autreonde,
qui
a suivi letrajet SM 1 S,
onpeut
d6composer
1’ondeincidente sur la cellule en ondes (6+ et (1-, chacune de ces
composantes
subissant und6phasage
differenta cause de la
presence
des atomes orientés. Soit Q+ led6phasage
de 1’onde(1 +
sur letrajet SM 1 S, p -
led6phasage
de 1’onde 6- sur le memetrajet.
Les deuxcomposantes
circulaires de cette meme onde d6fi6chieont meme
amplitude, 6gale
artEo
T 1/J2.
Onpeut
donc écrire la contribution du bras contenant la cellule a 1’onde défléchie sous la forme :avec :
Le
champ
du faisceau d6fl6chi estla
somme des deux ondes provenant de chacun des bras :592
Si 1’interferometre est a I’accord
Q
=n),
lechamp
d6fl6chi fait donc un
angle
0 avec la direction Ox(qui
est la direction de lapolarisation incidente)
donne par :
On voit que, par rapport a une
experience
d’effetFaraday classique, 1’angle
de rotation du faisceau transmis a etemultipli6
parT 1/(T 1 -
T2).
L’inten-site transmise parl’analyseur
lin6aire est :Si l’on suppose que
1’angle
ðqJat
estpetit,
onpeut
écrire :
On voit donc que
Fintcnsite,
qui vaut (T
1-T2 )2
cos2
0o
lorsque
les atomes ne sont pasorient6s,
varie d’unequantite 0Alr
= -b(Pal
sin 20o T I (T2 - T ) lorsqu’ils
sont orient6s. La formule
(13)
montre que1’amplitude
du
signal
tend vers zero comme(T, - T2) lorsque TB
1tend vers
T2,
tandis que le niveau continu d6livr6par le detccteur tend vers zero comme
(T I -
T2)2.
Si l’on admet que le bruit est du aux fluctuations de ce niveau continu
(hypothese
r6aliste si 1’on utiliseun laser a colorant dont les fluctuations d’intensite
sont
fortes),
et si 1’onn6glige
toutes les autres sourcesde
bruit,
lerapport
signal
sur bruit varie comme(T I
T2)-1
et tend donc vers l’infinilorsque
T 1 --+ T 2.
Physiquement,
il estpossible
decomprendre
l’ori-gine
de cet effet d’accroissement de1’angle
derota-tion en
remarquant
que lechamp 6lectrique
transmis par le gazatomique
est la somme duchamp
incidentd’amplitude tEo, polarise
selonOx,
et d’unchamp
rayonn6
vers ravant par les atomes,polarise
selonOy
etd’amplitude tEo x
ðCPat;
ajouter
cechamp
perpendiculaire
auprecedent
revient,
aupremier
ordre en
b(Pall
a le faire toumer d’unangle ðCPat [4].
Le role du second bras de l’interf6rom6tre est en faitde fournir un second
champ
lumineuxqui
vientannuler en
grande partie
lechamp
incidenttEo
apres
reflexion sur laseparatrice (mais
ne diminue en rien ni lechamp
« vu » par les atomes dansl’inter-ferometre,
ni lechamp
qu’ils
rayonnent versl’avant).
Il est clair
qu’ajouter
unchamp
d’amplitude
rtEo
xb(Pa,, polarise
selonOy,
a unchamp
polarise
selon Ox
d’amplitude beaucoup plus
faible quertEo,
conduira a des rotationsFaraday
d’autantplus
grandes
que lerapport
deschamps
estaugment6.
En d’autres termes, le
dispositif,
sans modifier lechamp
rayonn6
vers1’avant,
permet
de l’observer dans des conditions de contrasteplus
6levegrace
a la reduction d’une composantequi
n’est pas li6ea la
presence
des atomes.1.3 EFFETS D’ORDRE SUPERIEUR. -
Dans le
para-graphe
precedent,
nous avons calcul6 aupremier
ordre 1’effet de l’orientation des atomes contenus
dans la cellule. Pour calculer cet effet aux ordres
sup6rieurs,
on est amene a tenircompte
a la fois de labirefringence
et du dichroisme circulaire du gaz.Les atomes orientes ont deux effets sur les
compo-santes
u +
et a- de la lumiere incidente : ils intro-duisent und6phasage
entre ces deuxpolarisations
et les transmettent diff6remment.
Appelons
T +
et T _ les deux coefficients de transmission. Onpeut
alors r66crire la formule(9)
sous la forme :Si l’on pose
T, = T 1
±b T,
on obtient en utilisantles notations du
paragraphe precedent :
Si l’on suppose que 1’interferometre est a I’accord
((p
=n),
cetteexpression
devient :On
peut
calculerjusqu’a
l’ordre 3 inclus l’intensit6Itr
transmise par1’analyseur
lin6aire faisant1’angle 00
avec Ox :
Cette
expression
faitapparaitre
des termes d’ordresup6rieur
ne contenant pas le facteurT 2 - TI,
et
qui
peuvent
devenircomparables
au terme du1 er ordre
qui
contient ce facteur. Eneffet,
celui-ciest choisi
expérimentalement petit
defaqon
a obtenirEn
particulier,
siT2 - T 1 ~ b(Qat
6T on devrait tenircompte
des termes du 2e ordre. Il estcependant
possible,
en modulant lapolarisation
du faisceau depompage altemativement
a’
et a- en cr6neaux carr6s a lafrequence Q/2 n
et en d6tectant lapartie
de
l,r
modul6e a cette memefrequence,
de s’affranchir de tous les termes d’ordrepair
dans led6veloppe-ment
(17).
Pour que la th6orie lineairepresentee
au
paragraphe precedent
soitvalable,
il suffit doncque les termes du 3e ordre soient
n6gligeables,
doncque
T2 - T 1
>>ðp;t,
6T
conditionqui,
nous leverrons, est
remplie
dans. nosexperiences
ou lepompage est faible.
2.
Experiences.
-L’objectif
de nosexperiences
était de mettre en evidence
1’effet,
presente
ci-dessus,
d’augmentation
de la rotationFaraday
dans uninterferometre de Michelson. Nous nous sommes
places
dans le cas ou le gazoptiquement
actif est form6 d’atomes de neon m6tastables orientes parpompage
optique
s6lectif en vitesse[5].
2 .1 MONTAGE. - La cellule utilis6e est un cube de
quartz
de 4 cm de cote contenant environ 100 mtorr de neon naturel. Uned6charge
faible a 14 MHz est entretenue dans la cellule defaqon
apeupler
les niveaux m6tastables du neon. Le niveaum6tastable ’p2
(lss
en notation dePaschen)
est orient6 par pompageoptique
en utilisant la transition a640,2
nmqui
lerelie au niveau
2pg
de laconfiguration sup6rieure
2s22ps 3p.
La cellule est
plac6e
dans unchamp magn6tique Bo
de
0,1 G,
parallele
a la direction depropagation
du faisceau sonde dans le brasSM 1.
Le faisceau sonde et le faisceau de pompage sont tous deux issus du meme laser a colorant
pomp6
par un laser a Ar+ et fonctionnant avec un
m6lange
de Rhodamine 590 et de Rhodamine 640. Un
dis-positif
de « double-Michelson », mis aupoint
prece-demment
[6],
permet d’obtenir un fonctionnementmonomode du laser a colorant Le
balayage
de lafrequence
du laser autour de lafrequence
de la transi-tionatomique
est assure par unsysteme
debalayage
de la
pression
dans la cavité laser.Le
montage
optique
est sch6matis6 sur lafigure
3.Les deux bras de l’interféromètre ont pour
longueur
20 cm
environ,
et il existe une difference de marchede 15 mm entre les deux bras
(dans
la mesure ou l’onopere,
comme c’est le casici,
avec des differences de marche suffisammentfaibles,
nous n’avons pasobserve d’effet de la valeur de cette difference de marche sur les
signaux
obtenus).
Le faisceau laserest
separe
en deuxparties
par las6paratrice
S’. Unepartie,
dont lapolarisation
est modulee en cr6neauxaltemativement 6+ et u- a la
frequence (f2/2 n) =
16kHz,
permet de cr6er par pompageoptique
uneorientation modul6e dans le niveau metastable
3P2 ;
ce faisceau de pompage est 6tendu par un
jeu
de deuxlentilles dans un facteur 10 environ
(on
evite de cettefaqon
une saturation de la transitionoptique
utilis6e).
Fig.
3. - Schema dumontage
optique.
Le faisceau laserest separe en deux
parties
par la lame S’ : l’une, depola-risation modulee par C, constitue le faisceau de pompage ;
1’autre,
polarisee
lineairement par P, constitue le faisceau sondequi
se propage dans l’interf6rom&tre. Le faisceaudeflechi est requ par le
photomultiplicateur
apres avoir traverse 1’analyseur P’.[Sketch
of theoptical
set-up. The laser beam is divided into two beamsby a
beamsplitter
S’. One of these beamsis
polarization
modulatedby
theelectro-optic
device C and acts as apumping
beam. The other beam is theprobe
beam which goes
through
the Michelson interferometer.The deflected beam, when
leaving
the interferometer,crosses a polarization analyser P’ and
finally
reaches aphotomultiplier.]
Un ecran E
place
entre la cellule et le miroirM1
permet
d6vl:ter
tout retour du faisceau de pompage dans rinterf6rom6tre. L’autrepartie
du faisceaulaser,
qui
constitue le faisceausonde,
estpolaris6e
lineaire-ment dans le
plan
de lafigure
par lepolariseur
P. Le faisceau sonde est utilise pour d6tecter labire-fringence
circulaire du gaz orient6place
dans le brasSM1
de l’interféromètre. Dans le brasSM2
sont
placees
differentes lames de verrepermettant
d’ajuster
ledéséquilibre
entre lesabsorptions
subiespar le faisceau sonde dans les deux
bras.
Deux lamesde verre normales au faisceau
jouent
un rolesyme-trique
de celui des deux faces de lacellule,
tandisqu’une
lame de verre d’inclinaison variable(autour
d’un axe situe dans le
plan
de lafigure)
permet
parreflexion de cr4er dans ce bras des
pertes
supple-mentaires et donc
d’equilibrer
totalement oupar-tiellement
1’absorption
des atomes a resonance. Le faisceau d6fl6chi par l’interféromètre est filter6 par un ensemble constitue d’une lentille( f
= 200mm)
et d’un trou de
filtrage (0
=100 J.1m).
Il traverseensuite
l’analyseur
lin6aireP’,
orient6 a 45° duplan
de lafigure,
avant d’etre recu par unphotomulti-plicateur.
Lesignal
d6livr6 par ce dernier est d6modul6 a lafrequence Q/2
7r par une detectionsynchrone.
De
faqon
aoperer
au minimum de transmissionde
l’interf6rom&tre,
il s’est av6r6 -utile d’asservir ladifference de marche entre les deux bras : on
s’affran-chit ainsi des variations de chemin
optique
resultant des derivesd’origine thermique
et des fluctuations594
de la densite de Fair sur le
trajet
des faisceaux. A ceteffet,
le miroirM 1
est mont6 sur une calepi6zo-6lectrique
dont la tension est modul6e a3,5
kHz. Lesignal
d’erreur d6livr6 a cettefrequence
par lephotomultiplicateur
de detection permetalors,
apr6s
demodulation etintegration,
depiloter
la tension de la cale defaron
a stabiliser la difference de marche(la phase
de 1’asservissementpeut
etre choisie defaqon
aajuster
cette difference de marche soit auminimum soit au maximum de transmission de
l’inter-f6rom6tre).
La bandepassante
de cet asservissement est suffisamment faible pour que lesignal physique
6tudi6,
module a16 kHz,
ne soit pas affect6 pari’ asservissement.
2.2 RESULTATS. -
Nous avons
enregistr6
diffe-rents
signaux
de rotationFaraday
sur le faisceaud6fi6chi par rinterf6rom6tre de
Michelson,
pourdiff6rentes valeurs de
T2,
c’est-a-dire pourdiff6-rentes inclinaisons de la lame de verre
placee
dans le deuxieme bras.Avant
chaque enregistrement,
ler6glage
optique
de 1’interferometre estoptimise
enagissant
surl’inclinaison du miroir
M,. Lorsque
rinterf6rom6tre est a 1’accord Q = 1t(mod
2n)
le meilleurr6glage
de ce miroir est obtenu
lorsque
l’intensité du faisceaud6fl6chi est
minimale;
on note alorsIm;n
rintensit6reque par le
photomultiplicateur.
L:intensit6 reque par lephotomultiplicateur lorsque
q = 0(modulo 2 n)
est notee
Imax.
Le
signal
de rotationFaraday
obtenu pour unevaleur donn6e de l’intensit6 transmise a resonance
peut
etrecompare
ausignal
obtenu dans les memesconditions en
plaqant
un 6cran opaque dans lebras
SM2,
c’est-a-dire ensupprimant
tout effet d’interference. Le« rapport
d’amplification »
est lerapport
entre lesamplitudes
relatives(ramen6es
à I"intensit6transmise)
de ces deuxsignaux.
La
figure
4 donne unexemple d’enregistrements
obtenus
quand
on balaie lafrequence
du laser autourde celle de la transition
atomique.
Lessignaux
enpresence
et en 1’absence d’effetsd’interference,
res-pectivement
courbes(a)
et(b),
ont desprofils
compa-rables. Nous ne discuterons pas ici en detail la forme
de ces
profils, qui importe
peu pour lapr6sente
dis-cussion et serait calculable en utilisant la th6orie
d6velopp6e
dans la reference[7],
nous contentantd’une discussion
qualitative. Chaque profil
est consti-tu6 de deuxcomposantes
d’importances
diff6rentesqu’on
peut
associerrespectivement
aux deuxisotopes
2oNe
(91 %)
et22Ne
(9 %) presents
dans la cellule. Pourchaque isotope,
lesignal
est la somme de deuxcontributions de
largeurs
diff6rentes etayant
chacuneune allure de
dispersion;
ellescorrespondent
res-pectivement
a 1’aller et au retour du faisceau sonde dans la cellule :- la courbe
large
est lesignal
associ6 a l’orienta-tion des atomes cr66e par le faisceau de pompageet d6tect6e par le faisceau sonde le
long
dutrajet SM1
IFig.
4. -Signaux
de rotationFaraday
obtenus quand onbalaie la
frequence
du laser autour de h = 640,2 nm :(a) en
presence
d7effet d’interference entre les faisceauxayant suivi les
trajets SMIS et SM28;
(b) quand le miroirM2
est cache par un écran opaque. Deux
fr6quences
de resonanceatomique
sont visibles,correspondant respectivement
auxdeux
isotopes
2°Ne et 22Ne (1’ecartisotopique
est de 1,6 GHz).Dans le cas
(a),
la variation relative du signaloptique
est 12 foisplus
grande(augmentation
de la rotationFaraday
due arinterf6rom6tre)
que dans le cas (b).[Faraday
rotationsignals
obtained as a function of the laserfrequency,
which is swept around the A = 640.2 nmneon resonance line :
(a)
when bothoptical paths SM 1 S
andSM2S
of the Michelson device interfer; (b) when an opaque screen isplaced
in front ofM.,
so that theinter-ference no
longer
occurs. The two atomic resonances whichare visible in the
figure correspond
to the twoisotopes
2°Neand 22Ne
(isotope
shift 1.6 GHz).In case (a), the relative
changes
of theoptical signal
are 12 timeslarger
than in case (b) (increase of theFaraday
rotation due to the
interferometer).]
(faisceaux
sepropageant
dans des directionsproches
et ne donnant pas lieu a des
signaux
sans effetDoppler) ;
- la courbe etroite
est le
signal
detecte par lefaisceau sonde le
long
dutrajet M 1 S ;
cette courbe auraitth6oriquement
unelargeur egale
a lalargeur
naturelle de la transition(8 MHz)
si le faisceau de pompage et le faisceau ctaicnt vraimentcolineaires ;
en
fait,
lalargeur
obtenue ici estplus grande
car lesdeux faisceaux font entre eux un
angle
de 1 Sp environ.Les
profils
dessignaux repr6sent6s
en(a)
et en(b)
ne sontcependant
pasrigoureusement identiques.
Ceciprovient
du fait que, dans le cas(b),
l’intensitétotale transmise varie peu en valeur relative au cours d’un
enregistrement,
contrairement au cas(a)
ou cette intensite varie
beaucoup
en valeur relative :- dans le
cas
(b),
un aller et retour du faisceausonde dans la cellule
s’accompagne
d’unedimi-nution de 30
%
de l’intensité de celui-ci due al’ab-sorption
par les atomes;- dans le
cas
(a)
aucontraire,
la transmissionT2
du deuxieme bras compense presque exactement
la transmission de la cellule a resonance et l’intensité
d6fi6chie par rinterf6rom6tre varie
rapidement
envaleur relative autour de cette resonance : cette
intensite est environ 10 fois
plus
faible au centrede la resonance
qu’en
l’absenced’absorption
ato-mique.
Il en r6sulte une distorsion duprofil
dusignal
obtenu
qui
se traduit par uneaugmentation
dupoids
relatif du
signal large.
Notons que pour la memeraison,
lesignal
du al’isotope
22Ne
est favoris6 parrapport
a celui del’isotope
2°Ne
(’).
On
peut
comparer lesamplitudes
dessignaux
obtenus dans les deux situations. Sans effet d’inter-f6rence
[signal (b)],
lesignal correspond
a unemodi-fication relative de l’intensité transmise
Altrlltr
=2 x
10- 2
mesur6e sur unsignal
continu d’environ15 mV. En
presence
d’effet d’interference[signal (a)],
la modification relative de rintensit6, transmise est
de
0,24;
elle est mesur6e maintenant sur unsignal
continubeaucoup
plus
faible(90
J.1 V
dans le casrepr6sent6).
La rotationFaraday
a donc ici etemul-tipli6e
par un facteur12;
des facteursmultiplicatifs
allantjusqu’a
30 ont ete observesexpérimentalement
avec ce
dispositif.
Nous avons cherche a comparer les facteurs
multi-plicatifs
obtenus avec ceux que l’onpeut
d6duiredu calcul
th6orique presente
en 1.2. La formule(13)
donne
1’amplitude
dessignaux
dans le cas(a)
et dans le cas(b) (T2
=0).
Le facteurmultiplicatif
th6orique
est6gal
aurapport
T 1 /(T 1 - T2) qui
n’est autre que
([maxllmin )1/2/2.
11 est doncpossible,
par une mesure du taux d’extinction de
rinterf6ro-m6tre,
deprevoir a
priori
1’amplification
obtenue. Pour cela on mesure les valeurs des deux intensit6sImax et Imin.
Si la valeur deImax
peut
etre d6duite directement dusignal
d6livr6 par lephotomulti-plicateur
pour (p = 0(mod.
2n),
nous avons observeque la valeur de ce
signal
obtenue pour Q = n(mod.
2n)
ne donne pas directementImin
Eneffet,
pour des tauxImaxllm;n
de103
a104,
la moindresource de lumi6re
parasite,
telle que la diffusion(1)
On aurait pu s’affranchir de ces effets en plarant des cellules semblables dans chacun des bras derinterf6ro-m6tre, seule 1’une d’entre elles etant soumise au pompage optique.
des faisceaux sur les differentes
pieces d’optique,
est
susceptible
de fausser totalement la mesure deImin.
Nous avons donc choisi deprendre
commezero &intensit6 le minimum d’intensité. obtenu a l’accord
lorsque
les transmissionsT1
etT2
dans les deux bras sontrigoureusement 6gales,
en admettantdonc que le
signal
vu par lephotomultiplicateur
dans ces conditions est unsignal parasite.
Enpra-tique,
onajuste
finement le niveau de lad6charge
dans la cellule de
faron
a rendre6gales
ces deuxabsorp-tions
(T1
=T2);
on baisse ensuite le niveau de lad6charge
defaqon
ad6s6quilibrer
l’interféromètre(T1
>T2)
et a r6tablir une intensite transmisedont la valeur est
Imin .
Enoperant
de cettefaron,
c’est-a-dire en ne tenant pas
compte
de la lumiereparasite
dont rintensit6 est du meme ordre degrandeur
que
[min’
nous avons pourchaque enregistrement
observe un bon accord entre le facteur
multiplicatif
experimental (compris
entre 5 et30)
et le facteurth6o-rique
d6duit de la valeur de[maxI ImiD.
Dans le casrepr6sent6
sur lafigure
4,
un facteurmultiplicatif
de 12 a 6t6 obtenu pour un taux d’extinction[maxi Imin
de 650 environ.Si la rotation
Faraday
obtenue dans cesexperiences
est effectivement
amplifi6e,
comme lepr6voit
lath6o-rie,
lerapport
signal
sur bruit n’estcependant
pasam6lior6: ce
rapport
est moinsgrand
sur la courbe(a)
de la
figure
4 que sur la courbe(b).
Ce r6sultatindique
que le bruit observe en
presence
d’effet d’interferencen’est pas du aux fluctuations d’intensite du laser. Etant donn6es les conditions
exp6rimentales
danslesquelles
nous avonsopere,
nousinterpr6tons
cebruit comme un effet des fluctuations
parasites
de cheminoptique
ou de transmission dans les deux brasde
rinterf6rom6tre,
fluctuations dues parexemple
a despoussieres
ou a des vibrationsacoustiques, qui
nepeuvent
etrecompensees
par 1’asservissement de ladifference de marche L. On
pourrait
si n6cessaire 61iminer de telles sources de bruit enplaqant
1’inter-f6rom6tre dans une enceinte 6tanche et isolee
phoni-quement Nous n’avons pas realise cette ameliorationcar
l’objet
de nosexperiences
était la mise en evidenced’une
amplification
de la rotationFaraday
par uninterferometre de Michelson au
voisinage
del’accord,
plutot qu’une
6tude durapport
signal
sur bruit quedonnerait cette m6thode dans des conditions
opti-males.
Bibliographie
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