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« Le répertoire des casiers ou l’exploration des archives de la Société forestière de la Saussouze-Wallerstein et Cie (Gironde) 1893-1944 »
Un ensemble d’archives inédites provenant de la Société forestière de la Saussouze-Wallerstein et Cie a été découvert à l’occasion d’un déménagement à Arès (33740). Plus de 4000 pièces relatives à l’activité d’une exploitation forestière de 3000 hectares en Gironde de 1893 à 1945 restituent les tâches indispensables pour le bon fonctionnement de cette entreprise, propriété de Sophie Wallerstein. Le dépouillement de ces documents a permis de quantifier, d’étiqueter, d’inventorier pour fournir une synthèse des contenus. Cet article détaille la prise en main de ces documents disparates et épars, parfois grignoté par les souris ou par l’humidité. Il relate un laborieux exercice d’inventaire. Des photos des documents et des graphiques analysent en image les résultats des études.
Une première partie présente le contexte, la localisation de cette entreprise, son fondateur et sa dirigeante. La seconde partie présente l’analyse des archives et se penche sur un document « le répertoire des casiers ».
Une forêt sur le Bassin d’Arcachon
La région des Landes-Gascogne est ainsi décrite par Arago en 1829 : « Ici vivent des êtres sauvages, des hommes abrutis, des peuplades de bergers chasseurs1. » Cette région oubliée, nommée "Sahara français", ou « Thulé mystérieuse2 », connait une forme de colonisation intérieure. La mise en valeur du territoire s’organise grâce à l’ouverture de canaux, l’assainissement, la fixation des dunes et le boisement avec le pin maritime surnommé « l’arbre d’or ». Dès le XVIIIe siècle, Nicolas Brémontier, ingénieur des ponts et chaussées, conçoit le moyen de fixer les dunes en semant des pins et Jules Chambrelent élabore un système de drainage pour délivrer le pays des eaux invasives. La loi du 19 juin 1857 relative à l'assainissement et à la mise en culture des Landes de Gascogne désenclave la région. L’extension des cultures forestières entraine une hausse du prix de la lande et en un siècle, les plantations forestières passent de 211 000 à 1 million d’hectares3. Cette nouvelle culture du pin maritime nécessite une amélioration des moyens de transport ; des routes, chemins, voies ferrées, canaux sont construits. Au fil du XIXe, ce pays jadis marécageux et désert se transforme et s’enrichit grâce à une forêt industrielle qui fournit la moitié de la production du bois résineux en France. Ce désert à conquérir captive des spéculateurs inventifs. Les cercles saint-simoniens s’intéressent à cette terre inconnue, ils prônent un développement de l'industrie pour améliorer les conditions sociales, morales, intellectuelles des classes populaires. Dans leur culte du progrès, les saint- simoniens intègrent l'hygiène et la santé et ils créent des caisses mutuelles de secours, ouvrent des hospices et des maisons de soins. Leurs conceptions positivistes de l’industrialisation s’incarnent dans la rationalité techniciste du XIXe siècle. Ce progrès organise la nature et propose à la société un ordre moral, digne et laborieux. Par le travail, les populations rurales s'élèvent dans la hiérarchie sociale. Cette attractivité du Bassin d’Arcachon attire des investisseurs comme Émile et Isaac Pereire, financiers majeurs du Second Empire, Pierre-Euryale Cazeaux, directeur de la Compagnie agricole et industrielle d'Arcachon, et en 1848, Léopold Javal, banquier parisien, qui achète le domaine d’Arès et de la Saussouze, propriété qu’il légue à sa fille, Sophie Wallerstein.
Les Javal Wallerstein sont ainsi décrits par Louise Weiss dans ses Mémoires :
« Dans la commune d’Arès et les communes voisines, les terres de ma tante Sophie [Wallerstein] avaient été acquises par son père, Léopold, député du parti de l’opposition sous le Second Empire. Personnage d’envergure [.], il comptait parmi les capitalistes libéraux [..]. Fondateur des premières compagnies de chemin de fer, des premiers grands magasins, des bains de la Samaritaine [.] Léopold avait reçu chez lui les saint-simoniens les plus notables et ses collègues républicains [...]. Léopold avait laissé dans la famille, en même temps que d’importantes ressources, une tradition d’intérêt au sort du pays et du
1 - ARAGO, 1829.
2 - SARGOS, 1997, p.85.
3 - PAPY, 1973, p. 129-149
peuple. [..] Les richesses acquises qui les avaient insensiblement transformés de petites gens en grands bourgeois et de grands bourgeois en féodaux ne leur avaient jamais fait oublier leur devoir social.4»
Atlas forestier de la France par département, la Gironde, Bénardeau, Fabien, 1889
4 - WEISS, 1968, p.150.
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Carte du Bassin d’Arcachon Nord
Sophie Wallerstein hérite du domaine d’Arès et de l’exploitation forestière de la Saussouze en 1893. Toute sa vie, elle contribue au développement de ces entreprises, elle crée aussi une maison de santé et un aérium. Elle reste une figure locale importante sur le Bassin d’Arcachon.
La découverte des archives
Ces archives ont été trouvées dans le logement de fonction attribués aux régisseurs. Ces documents sont arrivés pendant la Seconde Guerre mondiale quand le siège social est transféré de Paris à Arès (Gironde). Monsieur Baudiquey, monsieur Handy de 1943 à 1953 et monsieur Martin y logent puis ce dernier rachète cette maison à titre personnel et la revend. Les nouveaux propriétaires découvrent ces documents dans un placard placé derrière une paroi dans la cave et ils en font don en 2019 à l’Association des amis de l’aérium d’Arès5.
Inventaire de 4151 pièces
Trois membres de l’Association des amis de l’aérium d’Arès se sont attelés au déchiffrage et au dépouillement de ces archives. La construction de la base de saisie a été une première étape pour mettre de l’ordre et classifier des informations éparses. Pendant plusieurs mois, les tableaux Excel ont été remplis de données pour procéder à un inventaire des pièces. Un mode de saisie commun et assez sommaire a été fixé. Le dossier détermine l’identifiant numérique, il constitue le lien avec la source et permet de revenir facilement à l’original. Une première synthèse a constaté que les dépouillements rapportaient des informations intéressantes. Ces archives du quotidien forment un matériel de terrain modeste, répétitif et disparate. Veaux, vaches, tracteur, billons, pins, lait, gemmage, fourrage, allocations familiales, tâches à la journée, rubérine, machine à écrire, ce bazar de paperasse peut perdre le chercheur. Ces 4000 lignes résumaient, mais aussi
5 - Cette association veille sur la sauvegarde et la mémoire de l’aérium fondé en 1913 par Sophie Wallerstein à Arès.
appauvrissaient le contenu. Dans une analyse microhistorique, les documents singuliers doivent éclairer une mécanique sociale générale et dépasser l’étude de cas.
Cet article propose par une synthèse des données sur les dates, les noms, les sujets et les formes.
Ces archives ne représentent qu’une partie des pièces produits par l’entreprise, ce type d’écrits est rarement conservé surtout quand la société est revendue. Leur valeur est d’autant plus intéressante. Les séries de données restent à étudier en détail par des spécialistes de l’histoire économique et de la comptabilité.
Sujets des archives représentés sur un pare-feu de la Société forestière de la Saussouze
82 dossiers
Le dépouillement a respecté la présentation et l’organisation des archives. La numérotation s’effectue à partir d’un dossier qui est ensuite séquencé selon le nombre de pièces. La majorité des documents étaient classés dans des chemises cartonnées qui souvent portaient un nom, celui- ci a été repris pour procéder à l’inventaire. Souvent, les noms des dossiers semblent avoir été écrits rapidement sans véritable objectif de classement global. Parfois, des dossiers portent un nom et l'intérieur ne correspond pas à la désignation. Par exemple la chemise « Cartonnier du bureau : Répertoire des casiers » (une des pièces les plus originales) était utilisée pour classer les journaux d’annonces légales Des feuilles étaient aussi éparses et ont été alors classées par date.
La volumétrie des dossiers est très variable, deux documents à une centaine.
Plusieurs registres ont été exploités, ils sont surtout utilisés jusqu’aux années 30 pour la gestion du personnel et des stocks, ensuite, ils ne conviennent plus à la masse à traiter. Quatre livres de courriers reliés contiennent plus de 1000 échanges des régisseurs avec une multitude d’interlocuteurs, entre 1916 et 1925. Le déchiffrage a été très long et reste sommaire, un croisement et une analyse plus détaillée des contenus apporteraient des informations très utiles sur la vie quotidienne d’une exploitation.
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Noms des dossiers par ordre chronologique
Registre des courriers 1916 à 1922
La matérialité des documents
Une myriade de types de documents compose ces archives. En voici une liste non exhaustive : brouillon, note, statut, bulletin d’adhésion, circulaire, bon d'expédition, prospectus, relevé, marché, contrat d’assurance, bordereau, quittance, souche, récépissé, facture, notification, registre, virement, bon de transport, devis, déclaration, statistique, commande, contribution, caisse de comptes mensuels, déclaration sociale, traite, ordre de réquisition, journal de caisse, déclaration d'accident travail, répartition de la main-d'œuvre à la journée, télégramme, certificat de guérison, souche de carnet de chèques, avis de virement, lettre manuscrite, enveloppe, avis de crédit mandat,... Les pièces sont conservées dans de grandes enveloppes, des chemises et des registres. Les souris et l’humidité ont parfois rendu la lecture complexe, mais la majorité des documents reste en bon état. Certains courriers portent des caractéristiques historiques comme le papier à lettres de deuil avec un encadré noir, il était utilisé par les familles qui avaient perdu un proche pendant la première guerre mondiale.
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Lettres de deuil
Les différents collages d’images permettent d’illustrer la multiplicité et la diversité des formes matérielles des documents.
Les registres et dossiers
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Les différents types de documents
Les différents types de documents 2
Les dates
Les courriers s’échelonnent de 1893 à 1945 avec des pics pendant les périodes de guerre ; 1917 à 1919 et en 1940. Les documents juridiques sont nombreux jusqu’en 1920, ils correspondent à la période de création de la Société forestière de la Saussouze et aux relations avec les services des armées pendant la première guerre mondiale. Ensuite, les registres développent de longues séries sur la caisse, les personnels et les déclarations sociales. Ils sont remplacés par des liasses regroupées dans de grandes enveloppes par dates. Pendant la seconde guerre mondiale, les échanges portent sur le transport et le commerce du bois avec des factures, des récépissés. Les courriers avec l'administration sont en forte augmentation, l'entreprise remplit de multiples déclarations pour répondre à une législation tatillonne.
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Nombre de documents par date
Dossiers de plus de 10 pièces par nom et nombre de pièces
Les expéditeurs et destinataires
266 expéditeurs et 351 destinataires sont comptabilisés. La saisie aurait dû se répartir sur plusieurs colonnes, une pour le nom, une seconde pour le prénom ou la dénomination sociale. La fiabilité des sources aurait été meilleure ; le fichier des destinataires/expéditeurs a subi ensuite beaucoup de corrections et il reste à améliorer.
Les destinataires se divisent en trois catégories : les fournisseurs spécialisés, les sociétés commerciales et les services administratifs. Ils figurent en bleu dans l’image. Parmi les pistes de travail à poursuivre, une étude sur les échanges avec les entreprises locales (Pulon, Sournet) permettrait de mieux connaitre la vitalité économique du Bassin d’Arcachon. Les expéditeurs sont des régisseurs, madame Wallerstein et la Société forestière de la Saussouze, ils sont en rouge dans ce graphique.
Expéditeurs et destinataires récurrents.
Les thématiques : marché, travail, propriété
Après ces premières classifications, ces milliers de documents restaient encore hétéroclites.
Des mots clefs ont été ajoutés selon ces trois pistes : le marché, le travail et la propriété6.
- Le marché comprend le transport, le commerce du bois, les achats et représente les deux tiers des documents.
- Le travail désigne la comptabilité, la gestion du personnel et les assurances. Les pièces sur le travail permettent de suivre les listes des salariés, leur fonction, leur salaire. À partir des années 30, la collecte des données augmente avec les cotisations sociales et les assurances.
- La propriété concerne l’organisation financière de la société avec ses statuts, ses transactions immobilières et en filigrane la figure de la femme d’affaires. La propriété rassemble peu de documents, mais ils sont déterminants pour comprendre l’organisation et l’évolution de l’exploitation.
Répartition des pièces selon les trois thématiques.
6 - SALAIS 1994, p. 5 à 10
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Nombre de pièces sur le thème marché par date.
Nombre de pièces sur le domaine travail par date
Des sous- thèmes plus précis (bois, véhicule, agriculture...) ont été ajoutés afin d'affiner la connaissance des sources et pour opérer de nouveaux tris et croisements. Évidemment, la vente de bois est le sujet le plus traité, puis les pièces comptables, la gestion du personnel et les transports. L’agriculture concerne toutes les commandes de fourrages, orge et blé. La
documentation rassemble des articles de journaux. L’équipement traite des outils et travaux, réalisés pour l’entretien du domaine. Ces sous-thèmes ouvrent des pistes de recherche à
approfondir, par exemple la montée en puissance de la motorisation à partir de l’item véhicule (qui va du muletier au tracteur). Le transport concerne le transfert des pins.
Sous thèmes par quantité
Une pièce originale : le répertoire des casiers
le « Cartonnier du bureau : Répertoire des casiers » est une des pièces les plus originales. Ce dossier est sale et raturé a ainsi failli échapper au dépouillement, car il enveloppait des fascicules.
couverture du cartonnier du bureau
En fait, son contenu révèle le soin apporté au rangement par Sophie Wallerstein et il faut rappeler son rôle important dans le développement du Bassin d’Arcachon. Elle est née le 4 octobre 1853 à Paris, fille de Léopold Javal (1804-1872) et de la baronne Augusta Von Laemel (1817-1893). Le 11 septembre 1878, à Paris, elle épouse Paul Wallerstein ingénieur. Le couple hérite en 1893 du domaine d’Arès et s’engage dans la gestion de cette exploitation agricole et aussi dans l’amélioration de la vie des habitants avec la création d’une maison de santé en 1895, d’une bibliothèque populaire en 1899. Paul Wallerstein décède en 1903 à 58 ans. Dix ans après la mort de son époux, en 1913, elle fonde un aérium qui accueille des enfants de condition modeste, malades, souffrants d'anémie, de rachitisme ou de bronchites. Pour accompagner l’effort de guerre en 1914, Sophie Wallerstein est secrétaire générale de l' association « le Vêtement du prisonnier de guerre ». Elle est nommée chevalier de la Légion d’honneur le 11 décembre 1920 pour « 25 ans de services dans les œuvres de bienfaisance. » Chevalière du mérite agricole en 1924, elle assure les fonctions de « gérante à vie » de la Société forestière de la Saussouze jusqu’en 1944.
On peut imaginer que ce Répertoire des casiers a été commencé en 1913 au décès de Paul Wallerstein, quand son épouse est devenue veuve et aussi gestionnaire.
Un cartonnier de bureau est un meuble utilisé couramment dans les entreprises au XIXe, il est aussi nommé classeur de bureau, il comporte des compartiments avec clapets.
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Le répertoire des casiers liste les pièces conservées comme un catalogue, chaque page précise où sont rangés les documents, il comprend 43 feuilles. Ce répertoire n’est qu’un catalogue, les pièces ne figurent pas dans les archives. Les sujets portent sur les actes juridiques et les biens. Les dates mentionnées s’échelonnent entre 1847 (date d’achat du domaine par Léopold Javal) à 1926. A la fin de la guerre, la Société forestière de la Saussouze devient une société en commandite et son organisation comptable évolue et le répertoire des casiers ne suffit plus à détailler les transactions du domaine.
La première page énumère les « dossiers relatifs à la succession de Madame Javal » , « dossiers relatifs à la succession de M. Javal aîné et « dossiers relatifs à la succession de M. Jacques Javal père »7 La liste des pièces est très diverses : inventaire, donation, compte de la maison, acte de décès, conseil de famille, renonciation, …..Certaines pages sont vides.
la listes des noms sur chaque page (par ordre aphabétique) comprend ces thèmes : Algérie Immeubles - Arès château - Bordereaux négociations - Comptes Arès - Comptes mensuel Arès et Saussouze - Correspondances diverses à classer - Dossiers relatifs à Arès - Exploitation Arès - Javal jacques jeune père - Javal Léopold - Javal madame succession - Maison de santé Arès - Petit Montrouge - Pièces comptables Arès - Arès château - Plébisciste de 18708, - incendie 10 avril 1926, dossiers relatifs à la saussouze - Terre d'Arès - Wallerstein madame - wallerstein Paul Deux extraits du répertoire des casiers : la première et la dernière page.
7 - Les deux frères Javal, tous deux prénommés Jacques et dits respectivement « l'aîné » et « le jeune ». En 1808, les juifs sont obligés d’adopter un nom de famille et un prénom courant. La famille Jacob devient Javal. Ils ont trois fils, Abraham, l’ainé, prend le nom de Jacques (1773-1832); le second est Joseph/césar et le troisième Schillen/Jacques le jeune (1780-1858). Il est le père de Léopold et grand- père de Sophie Wallerstein.
8 Plébiscite du 8 mai 1870 : « Le peuple approuve les réformes libérales opérées par l’Empereur avec le concours des grands corps de l’État, et ratifie le senatus-consulte du 20 avril 1870 »
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Succession de Paul Wallerstein - Cartonnier du bureau
Conclusion
Ces archives de la Société forestière de la Saussouze-Wallerstein et Cie retrouvées à l’occasion d’un déménagement à Arès (33740) contiennent plus de 4000 pièces qui retracent l’activité d’une exploitation forestière de 3000 hectares en Gironde de 1893 à 1945. Le dépouillement de ces documents a permis de quantifier, d’étiqueter, d’inventorier pour fournir une synthèse. Cet éclairage général raconte la laborieux travail qui incombe aux découvreurs d’archives. Il décrypte les thèmes, les dates, les acteurs…Ces pièces restituent l’histoire de l’entreprise et elles apportent des informations précises sur le commerce du bois et l'administration d’une société. L’étude de ces archives peut se poursuivre. Elles ouvrent des pistes de travail qui peuvent être approfondies et élargies en les complétant avec d’autres sources. Les sujets sont nombreux, tout d’abord, l’histoire de la société forestière de la Saussouze et un premier article est paru dans Bulletin de la société historique et archéologique d’Arcachon et du pays de Buch en janvier 20229
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. Puis des thèmes plus spécifiques pourraient être étudiés ou ces archives pourraient compléter des recherches sur la lutte contre les incendies, la vie économique locale, les métiers dans une exploitation forestière, histoire d'une comptabilité, l’évolution des9 ANTONUTTI, 2022
transports, la correspondance d'un régisseur mais aussi sur la forme matérielle et la présentation de ces documents (factures, entêtes, marchés, télégrammes …). Elles sont actuellement détenues par l’Association des amis de l’aérium d’Arès et elles devraient prochainement être remises à un service d’archives local.
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ANTONUTTI, Isabelle. « La Bibliothèque populaire d'Arès », Société historique et archéologique d'Arcachon et du pays de Buch, N°175, 2018
ANTONUTTI, Isabelle. « Histoire de la Société forestière de la Saussouze Wallerstein et Cie (1893- 1944) » Bulletin de la société historique et archéologique d’Arcachon et du pays de Buch, janvier 2022, N°191, p.75-88
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Mots clefs
Landes-Gascogne, Bassin d’Arcachon, Gironde, Arès, Lège, Andernos, Exploitation forestière, forêt, pin maritime, bois, résine, première guerre mondiale, seconde guerre mondiale, spoliation des biens juifs, femme d’affaires, comptabilité, gestion du personnel.
Résumé
Les archives de la Société forestière de la Saussouze-Wallerstein et Cie trouvées à l’occasion d’un déménagement à Arès (33740) contiennent plus de 4000 pièces qui retracent l’activité d’une exploitation forestière de 3000 hectares en Gironde de 1893 à 1945. Le dépouillement a permis de d’inventorier les documents et d’établir une synthèse. Ces pièces permettent de restituer l’histoire de l’entreprise et elles apportent des informations précises sur le commerce du bois et la gestion d’une société. L’iconographie est riche, car les pièces sont très variées. Enfin, la figure de la gérante à vie Sophie Wallerstein brosse le portrait d’une femme d’affaires.
Résumé en anglais
19 The archives of the Société forestière de la Saussouze-Wallerstein et Cie, found during a move to Arès (33740), contain more than 4,000 documents tracing the activity of a 3000-hectare forestry operation in Gironde from 1893 to 1945. The documents have been inventoried and a summary drawn up. These documents make it possible to reconstruct the history of the company and provide precise information on the timber trade and the management of a company. The iconography is rich because the documents are very varied. Finally, the figure of the life manager Sophie Wallerstein paints a portrait of a businesswoman.
Les auteurs
Isabelle Antonutti, conservatrice des bibliothèques, historienne, CHSC, Université de saint Quentin en Yvelines –
Christian Darriet, Président de l’Association des amis de l’aérium d’Arès Isabelle Ducroux, Secrétaire de l’Association des amis de l’aérium d’Arès
