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29 novembre 2014

Où en est-on de l’affaire des survols de centrale nucléaire par les drones ?

Source : Sciences et Avenir

https://www.sciencesetavenir.fr/high-tech/20141127.OBS6408/ou-en-est-on-de-l-affaire-des-survols-de -centrale-nucleaire-par-les-drones.html

Où en est-on de l'affaire des survols de centrale nucléaire par les drones ?

Par Erwan Lecomte

Publié le 28-11-2014 à 22h46

Un panel d'experts a fait le point lundi 24 novembre 2014 sur la menace éventuelle que représentent ces machines volantes inconnues pour les centrales nucléaires de notre pays. Une conférence très riche en

informations.

Centrale nucléaire de Civaux (Poitou-Charentes), le 4 novembre 2014. AFP

CONFÉRENCE. C'est une discussion très intéressante qui s'est tenue lors d'une réunion publique organisée par l’OPECST (Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques) lundi 24 novembre 2014.

Une vingtaine d'intervenants étaient invités à faire un point de situation sur le thème des Drones et de la sécurité des installations nucléaires en France. Parmi eux, des responsables de fédérations d'aéromodélisme, des fabricants de drones, des responsables de la sécurité aérienne, de la direction générale de l'aviation civile, de l'armée, de la sécurité et de la sureté nucléaire, etc.

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Cette réunion a abordé de nombreuses questions et a permis de dresser un état des lieu mi-figue mi- raisin de la situation. En voici les éléments les plus marquants :

1) Il s'agit d'un phénomène nouveau.

"Depuis quelques semaines, une vingtaine de drones au moins ont survolé les centrales et autres installations nucléaires françaises" pose en préambule Jean-Yves Le Déaut, président de la

conférence.

Ces survols auraient commencé à partir du mois d'octobre, et se poursuivaient encore ces derniers jours. Le dernier recensé officiellement à l'heure où nous écrivons ces lignes aurait eu lieu sur le site de Creys-Malville (Isère) vendredi 21 novembre 2014, comme le signale discrètement EDF sur le site internet de la centrale..

EDF que nous avons contacté par téléphone nous a confirmé la "nouveauté" de ce type

d'évènements. "Des survols par des petits avions ou des ULM ont déjà eu lieu par le passé, et ont donné lieu à des signalements auprès de la gendarmerie. Mais il n'y a pas eu de plaintes portée par EDF pour des survols illégaux de centrales par des drones avant le mois d'octobre" nous a déclaré le service de communication du fournisseur d'électricité.

2) On n'en connait pas encore les auteurs

"Nous ne savons toujours pas qui est derrière cela et comment des personnes peuvent organiser des survols d’installations nucléaires durant des semaines et des semaines en échappant à l’ensemble des services de surveillance du pays" constate gravement Denis Baupin, député d'Europe Écologie Les Verts et vice-président de l'Assemblée nationale. "Le fait qu’on ne sache pas qui est derrière cette opération après tant de temps et de services mobilisés est particulièrement préoccupant" assène-t-il.

En effet, si l'identité de certains pilotes de drones a été découverte dans le cadre de l'enquête en cours, elle n'a pas été encore été rendue publique.

En attendant, plusieurs intervenants s'inquiètent de ce qui ressemble pour eux à une "opération".

"Les survols constatés relèvent visiblement d’une opération concertée, dont la finalité ne semble pas être le simple survol" s'inquiète Yves Marignac, directeur de Wise (World Information Service on Energy) Paris, qui se décrit comme une agence d’information et d’études sur l’énergie et qui revendique une activité "plutôt militante".

Une supposition motivée essentiellement par la simultanéité des survols de centrale. "Le 31 octobre au soir, il y eu 6 sites survolés en même temps" rappelle Yannick Rousselet, Chargé de campagne nucléaire à Greenpeace France.

En effet, les centrales de Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher), Dampierre en Burly (Loiret), Belleville- sur-Loire (Cher), Fessenheim (Haut-Rhin), Flamanville (Manche) et Penly (Seine-Maritime) ont toutes été survolées entre 18 et 22h le 31 octobre 2014.

Au vu des seuls éléments disponibles, il est donc impossible de dire s'il s'agit d'une simple coïncidence, d'une action coordonnée de plaisantins ou de militants, ou d'un repérage avant une éventuelle action terroriste. "Il faut garder la cartographie totalement ouverte" affirme Patrick Lagadec, docteur d’État en sciences politiques, et analyste durant la conférence de l’OPECST.

3) Ces machines pourraient représenter une menace

La piste terroriste semble être prise au sérieux par les autorités, d'autant plus que Greenpeace a remis, lundi 24 novembre, aux parlementaires, un rapport sur la vulnérabilité des centrales à ce type

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d'attaques. Un rapport présenté comme si alarmiste que l'ONG a préféré ne pas le divulguer pour des raisons de sécurité..

Le scénario d'une attaque menée par un engin télécommandé sur une installation a en effet déjà été tenté par des terroristes. En 2013, quatre islamistes britanniques avaient été condamnés pour avoir prévu une attaque contre une base militaire à Luton, à 50 km au nord de Londres, à l'aide d'une petite voiture télécommandée chargée d'explosifs, relatait une dépêche de l'agence Reuters, reprise par le journal 20 minutes.

Nous expliquions il y a quelques jours dans un article que les centrales nucléaires n'étaient pas directement vulnérables à une attaque par un drone, quand bien même celui-ci porterait une petite (du fait de leur faible capacité d'emport) charge explosive.

Toutefois, comme l'explique Jean-Claude Zerbib, ingénieur en radioprotection, "l'analyse des incidents et des accidents survenus (sur les centrales nucléaires NDLR) montrent que des éléments simples (vannes, pompes, tuyauteries...) peuvent, s'ils viennent à être défaillant, mettre en péril une installation de haute technologie".

Le rapport remis par Greenpeace aux autorités détaillerait ces vulnérabilités.

"Il peut y avoir d’autres intentions telles que de déstabiliser le système de production énergétique. On peut empêcher une centrale nucléaire de produire de l’électricité sans créer un accident nucléaire. On peut avoir aussi d’autres objectifs qui sont de préparer des vols de matières nucléaires. Il n’y a donc pas que la sureté nucléaire qui est une cible potentielle" précise Pierre-Franck Chevet, président de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN)

4) On ne sait pas officiellement de quel type de drones il s'agit

À la question du type de machines utilisées pour survoler les centrales, les autorités et les ONG apportent des réponses opposées.

Pour Patrick Oswald, directeur commercial France "air et sécurité" chez Airbus Defence & Space "La probabilité qu’il ne s’agisse pas de drones militaires est très forte. Il s’agit plus vraisemblablement de drones civils hors la loi, qui ne respectent pas la réglementation" ajoute-t-il..

Il pourrait donc s'agir d'un des modèles du fabricant DJI, dont les machines sont très prisées dans la communauté des dronistes. Voici le type d'images que l'on peut tourner avec de telles machines volantes :

Mais cette hypothèse du drone de loisir pour amateur éclairé (cet engin volant coûte tout de même un bon millier d'euros avec ses accessoires) ne convainc pas Greenpeace.

"Les témoignages de gendarmes recueillis sur le site de Crès-Maleville parlent de survols dans des conditions météo de vents de 70 km/h et avec de la pluie. On a des hélicoptères à Golfech qui suivent pendant 9 km ces drones. On a un drone qui circule entre flamanville et la hague sur 18 km, énumère Yannick Rousselet. On voit que la thèse des petits drones que l’on pilote le nez sur la clôture ne tient pas" conclut-il.

Si ces témoignages sont exact (certains qui évoquaient notamment des drones poursuivis par hélicoptère ont été remis en cause) il est vrai qu'un drone de cette gamme semble ne pas pouvoir être taillé pour affronter de telles conditions. Les spécifications du contrôleur de vol du DJI Plantom mentionnent qu'il peut résister à des vents d'une puissance maximale de 8 m/s soit 28,8 Km/h. Et les directives de la notice mentionnent clairement de ne pas voler dans des conditions météo

défavorables telles que le brouillard, la pluie ou le vent.

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Quels drones "civils" pourraient alors circuler dans de telles conditions météorologiques ?

Certains quadri ou octocoptères professionnels ou semi-professionnels semblent suffisamment lourds et robustes pour accomplir des survols de centrales en bravant la pluie et les rafales de vent .

On peut citer des machines telles que le SteadiDrone X. Une machine qui coûte la bagatelle de 10.000 dollars (sans options), mais qui promet une capacité de levage de 8 kilos pendant une

vingtaine de minutes. Et lorsqu'il est à vide son constructeur lui promet une autonomie "dépassant 60 minutes".

Il en existe bien d'autres de ce type.

De plus, la communauté des amateurs de drones comporte également de nombreux bricoleurs. Et parmi eux, certains ont un véritable talent pour mettre au point des engins volants très performants : Dans la présentation du rapport qu'il a réalisé pour le compte de Greenpeace (celui que l'ONG a remis aux autorités), John Large, directeur du cabinet d'expertise et de conseils Large & Associates rappelle qu'il existe même des drones capables d'emporter dans les airs un homme de 60 kilos à la seule force de la propulsion électrique (sans pour autant affirmer le moindrement que c'est ce type de machines qui a pu survoler les centrales).

Après quelques recherches, nous avons effectivement trouvé une machine expérimentale capable d'un tel exploit :

Les drones qui ont survolé les centrales pourraient-ils être de grosses machines de ce type ? C'est possible. Certes on peut supposer que des engins professionnels auraient été plus facilement détectés par les dispositifs radars mis en place autour des centrales nucléaires. En effet, les drones professionnels sont plus massifs que leurs cousins destinés à un usage de loisir.

Néanmoins, leur châssis est souvent fabriqué en fibre de carbone : un matériau robuste et très léger, que les radars ont plus de mal à repérer que le fuselage en métal d'un gros drone militaire.

En effet, comme l'explique Thierry Michal, directeur technique général de l'ONERA (Office national d'études et de recherches aérospatiales) "le problème avec les drones de loisirs c’est la détection car ces machines ont trois inconvénients : ils sont petits, ils ne sont pas forcément métalliques, ils volent bas et ils ne volent pas vite".

Une information que confirme d'ailleurs l'armée de l'air. "Aujourd’hui nos moyens radars ne sont pas adaptés à la détection de ce type d’engins" déplore Denis Mercier, général, chef d’état-major de l’armée de l’air pour le ministère de la défense.

Ultime preuve s'il en fallait de la possibilité de survoler illégalement une centrale avec un petit drone civil, rappelons que Greenpeace a déjà réalisé la chose en novembre 2011 dans le cadre d'une action militante visant à démontrer la faisabilité technique d'une telle opération :

4) Il existe des moyens de les détecter

Si le système de détection radar en place autour des centrales avant cette série d'incidents semble insuffisant pour détecter des intrusions par des drones civils, la bonne nouvelle est que des solutions existent.

"L’ONERA s’est déjà penchée sur cette problématique en ce qui concerne la détection dans le domaine du radar (actif ou passif), de l’optique, de l’accoustique" énumère Thierry Michal.

"Nous avons déjà quelques éléments d’appréciation de signatures optiques ou radar des différents

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modèles de drones existants" affirme le directeur technique général de l'ONERA.

Ce dernier affirme également qu'ont été développées "des choses tout à fait intéressantes" en matière de radar passif, ainsi que des "capteurs pour faire des mesures sur le terrain et évaluer leur capacité à détecter ce type de véhicules".

En attendant, d'après Greenpeace, des radars ANGD (Aladin nouvelle génération durci) auraient été déployés autour de certaines centrales.

Cité par le Figaro, Jean-Vincent Brisset, directeur de recherche à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), affirme que "c'est le seul appareil qui soit capable de détecter des drones".

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