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MARCEL AUTIN. Jeanne d' Arc. Son Procès ~ Sa Mort GUIDE DU TOURISTE ET DU ROUENNAIS

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Academic year: 2022

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MARCEL AUTIN

Jeanne d' Arc

à R o u e n

Son Procès ~ Sa M o r t

GUIDE DU TOURISTE ET DU ROUENNAIS

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I ~ L Château Je Rouen

Au touriste venu à Rouen par le train, se présente à gauche, aussitôt franchi le « boulevard », un quadrilatère de banales maisons de rapport, coupé de rues neuves et peu bruyantes Pourtant, dans ce quartier, et visible d'où nous sommes, se dresse, coiffée d'un toit conique, une vieille tour qui, avec d'au- tres souvenirs du même temps, a fait de Rouen un des hauts lieux de la France...

Elle est bien — et tristement singulière — l'histoire de ce quar- tier ! Déjà, aux premiers temps de la Gaule chrétienne, y subsis- tait un temple païen, au bas d'un chaos de rochers qu'on avait aménagé en un grossier amphithéâtre. Sur les gradins, la rivière Gaalor cherchait par endroits son chemin, ici cascadant, là s'éta- lant en puants marécages. Près de l'édifice, où se réunissaient en cachette les derniers païens, ce n'était que mares ou flaques où une eau noire croupissait. Ajoutons à cela une caverne avec dégagement de méthane et sarabandes de feux follets, et nous comprendrons pourquoi nos pères regardaient cet endroit comme une des entrées de l'Enfer !

Mais que de fois le coin de terre ne mérita-t-il pas, depuis, son antique réputation, et tout récemment lorsque, d'une maison proche de la tour, s'échappaient les cris et les râles des patriotes normands que la Gestapo torturait ou massacrait ?

Et, entre ces dates extrêmes, n'avait-ce pas aussi été un enfer, la vie que, dans le château édifié sur les ruines du temple, menait, prisonnière des Anglais, abandonnée de son roi, persé- cutée par des prêtres de son Eglise, gardée nuit et jour par des soudards ennemis, Jehanne la Pucelle, aujourd'hui patronne de notre pays ?

Décembre 1430, sous les murs de Rouen, ville anglaise, à l'endroit où nous nous trouvons. Une morne fin d'après-midi aux premiers jours du solstice d'hiver. Dans les bois qui accro- chent aujourd'hui leurs orées aux coteaux du Mont Saint-Aignan, du Mont Renard, du Mont Fortin, mais dévalaient alors jusqu'aux fossés de la ville, les arbres ont perdu leurs feuilles. Du ravin

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serpentant entre ces coteaux, nous parvient un bruit de che- vaux...

Un petit cortège débouche : une dizaine d'hommes, une femme. Les hommes, des archers anglais en armes ; elle, au milieu, à cheval comme eux, mais entravée, Jeanne Darc, grande fille d'à peine vingt ans, brune, bien prise, le col seulement un peu court comme chez les femmes de son pays. Belle ? Une femme pouvait-elle le paraître, ayant adopté, outre des habits d'homme, cette coiffure masculine de l'époque, sans rapport avec celle que nous appelons « à la Jeanne d'Arc », tempes et nuque rasées, avec seulement sur le sommet de la tête un peu de cheveux ridiculement taillés « en écuelle ». Non, ce jour-là, vraiment, ayant en outre peu mangé, encore moins dormi, le visage bleu de froid ou fouetté de pluie, le corps voûté, meurtri par le pas de la bête sans selle sous le ventre de laquelle on avait lié ses chevilles, Jeanne ne pouvait être belle !

Au reste, aucun habitant de la ville n'eut le loisir de la voir : les Anglais n'y tenaient guère, et c'est au soir tombant que, par la porte la plus proche, Jeanne prisonnière fit son entrée au châ- teau de Rouen.

Elevé par Philippe-Auguste au XIII siècle pour tenir la Nor- mandie en échec, utilisé ensuite pour défendre la ville qu'il venait de conquérir, le Château occupait, entre l'actuel boulevard de la Marne et la rue du Bailliage, entre la rue Bouvreuil et la rue Jeanne-d'Arc, l'emplacement du temple païen et de son péribole en amphithéâtre, dominant la cité de la majesté un peu massive de ses tours et de ses hautes murailles. Le Gaalor empruntait le fond de ses fossés...

Au temps de Jeanne, trois portes y donnaient accès. La plus fréquentée, c'était au midi celle qui se situerait aujourd'hui à l'ouest de la rue Faucon, mais assez loin de son escalier. Alors, comme la rue actuelle, la porte dominait d'une quinzaine de pieds le niveau du sol pavé, l'atteignant sans doute par une courte sente en lacet. Mais, malgré cet inconvénient, piétons, cavaliers même l'utilisaient, car, pour gagner la ville ou en reve- nir, c'était le chemin le plus court. C'est par elle que la Pucelle sortira du château lors de l'abjuration de Saint-Ouen.

Une autre porte, celle-là de plain-pied, c'était celle qui, avant la conquête, s'était appelée porte vers les Champs et que l'on nommait couramment la porte de derrière. Une gravure du XVI siècle nous la montre avec son pont traversant une petite tour carrée plantée au milieu d'un fossé. Là pénétraient dans le Châ- teau, au moins jusqu'à la venue des Anglais, les cortèges, les

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convois de blé, de vivres et de fourrage, les armes et les muni- tions. Par là, Jeanne, ayant traversé déjà une autre porte dont nous allons parler, pénétra pour gagner sa prison. Par là encore, au matin du 30 mai, sortira la charrette fatale en direction du Vieux-Marché. Cette issue, connue aussi sous le nom de Porte de la Basse-Tour, se présentait un peu en retrait des immeubles de la rue Jeanne-d'Arc, à hauteur de la rue Morand.

Enfin, au nord, pour se ménager une sortie en cas d'une attaque imprévue des Français, Henri V, à l'endroit où le Gaalor pénétrait dans l'enceinte, où maintenant se croisent rue Jeanne- d'Arc et boulevard, avait fait rapidement élever une tour de défense et percer une autre porte que l'on appelait la Porte du Secours ou vers les Champs. C'était évidemment celle par où l'héroïne avait été introduite dans les ouvrages avancés du Châ- teau.

Un donjon et six autres tours formaient le principal de la for- teresse. Un BAS-RELIEF (*) placé au-dessus de l'entrée d'une pro- priété situé au n° 102 de la rue Jeanne-d'Arc et qui ne reproduit sans doute pas très fidèlement le Château de Rouen, donne cepen- dant une idée assez heureuse de ce qu'étaient, vus du dehors, nos châteaux-forts du Moyen-Age.

L'immeuble présente un attrait autrement important. En creu- sant pour en établir les fondations, on a retrouvé là la base d'une tour qui a dû aux cinq mois de la captivité de Jeanne entre ses murs, d'échanger jadis son premier nom de tour du Fou ou vers les Champs contre celui de TOUR DE LA PUCELLE.

Auprès de. ces pierres se voit le vieux puits qui alimentait en eau Jeanne et les défenseurs éventuels de la tour...

Les travaux ont permis de constater que le diamètre de l'édi- fice, d'un mur à l'autre, était de six mètres, et que ces murs étaient fort épais. Nous n'avons naturellement aucune idée de sa hauteur, ni de son aménagement intérieur. Grâce à la vieille gravure, nous savons cependant que la tour possédait un rez-de- chaussée surmonté de deux étages et que le toit ne couvrait pas les murs, sur lesquels circulait certainement un chemin de ronde.

Comme dans d'autres ouvrages semblables, des ouvertures pra- tiquées dans les planchers permettaient à des treuils d'amener là-haut aux défenseurs les vivres, l'eau et naturellement les muni- tions, les boulets de pierre qu'ils faisaient ricocher sur le pied évasé de la tour pour tenir l'ennemi en respect.

(*) Les sites ou monuments mentionnés en caractères petites capitales existent toujours, au moins partiellement.

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ANG. IMP. ETAIX - LE HAVRE

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