• Aucun résultat trouvé

Réalisation : Conservatoire des Sites Naturels du Nord et du Pas-de-Calais. Direction de l'étude : Vincent SANTUNE

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Réalisation : Conservatoire des Sites Naturels du Nord et du Pas-de-Calais. Direction de l'étude : Vincent SANTUNE"

Copied!
65
0
0

Texte intégral

(1)

Marais de Marœuil

( M a r œ u i l , 6 2 )

Réalisation : Conservatoire des Sites Naturels du Nord et du Pas-de-Calais

Direction de l'étude : Vincent SANTUNE Coordination de l’étude : Cédric

VANAPPELGHEM

Élaboration : Thomas CHEYREZY, John

HOLLIDAY

Avec la participation de : Vincent DAMOY

Ce document a bénéficié d'échanges de données dans le cadre du RAIN (Réseau d'Acteurs de

l'Information Naturaliste)

Validation :

Conseil Scientifique et Technique du

Conservatoire des Sites Naturels du Nord et du Pas-de-Calais :

Avec le soutien de :

(2)
(3)

SOMMAIRE

A. INFORMATIONS GÉNÉRALES SUR LE SITE ... 8

A.1 LOCALISATION ... 8

A.2 DESCRIPTION SOMMAIRE DU SITE ... 8

A.3 STATUT ET LIMITES DU SITE ... 11

A.3.1 Régime foncier et limites ... 11

A.3.2 Maîtrise d'usage ... 11

A.3.3 Zones inventoriées et protégées ... 16

A.3.4 Historique de la conservation sur le site ... 16

A.4 DIAGNOSTIC SOCIO-ECONOMIQUE ... 16

A.4.1 Environnement local ... 16

A.4.2 Vocations, usages passés et récents ... 18

A.4.3 Usages actuels ... 19

A.5 Facteurs écologiques abiotiques ... 27

A.5.1 Climat ... 27

A.5.2 Géologie ... 29

A,5,3 Hydrogéologie et hydrologie ... 31

B.1 UNITES ECOLOGIQUES ... 35

B.1. Méthodologie ... 36

B.1.2. Description ... 36

B.1.3. Évaluation patrimoniale ... 44

B.1.4 Évolution des végétations ... 46

B,2. FLORE ...48

B.2.1. État des inventaires ... 48

B.2.2. Commentaire et évaluation patrimoniale ... 48

B.3. FAUNE ...49

B.3.1. Méthodologie et état des inventaires ... 49

B.3.2. Les mammifères ... 49

B.3.3. L'avifaune ... 50

B.3.4. Les Amphibiens ... 53

B.3.5. Les Poissons ... 53

B.3.6. Les orthoptères ... 54

B.3.7. Les papillons de jour ... 54

B.3.8. Les Odonates ... 55

B.3.9. Les coccinelles ... 55

B.3.10. Les Mollusques ... 55

B.4 EVALUATION PATRIMONIALE DU SITE ... 58

B.4.1 Évaluation quantitative ... 58

B.4.2 Évaluation qualitative ... 58

B.4.2.1 Rareté et originalité ... 58

B.4.2.2 Biodiversité ... 59

B.4.2.3 Fragilité et menaces ... 59

B.4.2.4 Relation de complémentarité avec d’autres milieux ... 60

B.4.2.5 Naturalité ... 60

B.4.2.6 Valeur potentielle ... 63

B.4.2.7 Attrait intrinsèque et utilité sociale ... 63

(4)

C.1 Problématique et enjeux ... 64

C.1.1 Conservation des habitats ... 64

C.1.2 Conservation de la flore ... 64

C.1.3 Conservation de la faune ... 65

C.1.4 Sensibilisation du public ... 66

C.1.5 Facteurs pouvant avoir une influence sur la gestion ... 66

C.1.5.1 Tendances du milieu ... 66

C.1.5.2 Facteurs et contraintes anthropiques ... 66

C.1.5.3 Contraintes techniques ... 67

C.1.5.4 Contraintes juridiques ... 68

C,2 Objectifs à long terme ... 68

C,3 Objectifs du plan de gestion ... 68

(5)

LISTE DES FIGURES

LISTE DES CARTES

Carte 1 -– Localisation du site... 8

Carte 2 -– Parcellaire... 10

Carte 3 – Espaces inventoriés et/ou protégés... 13

Carte 4 – Cheminement et usages... 19

Carte 5 – Variations climatiques régionales... 20

Carte 6 – Contexte géologique... 22

Carte 7 – Réseau hydrographique... 27

Carte 8 – Habitats naturels 35 Carte 9 – Habitats naturels patrimoniaux 38 Carte 10 – Faune patrimoniale 49 Carte 11 – Place du site dans le réseau Trame Verte et Bleue 53

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 – Parcelles cadastrales incluses dans le site 10 Tableau 2 – Liste des habitats présents sur le Marais de Marœuil 36 Tableau 3 – Habitats naturels patrimoniaux présents sur le Marais de Marœuil 37

LISTE DES FIGURES

• Figure 1 : Évolution de la population de Marœuil entre 1793 et 2006...13

• Figure 2 : Carte de Cassini (zoom sur Arras)...15

• Figure 3 : Contexte géologique au sud du marais de Marœuil (DELATTRE, 1969)...23

• Figure 4 : Évolution de la qualité de l'eau de 1993 à 2007 à Acq (station à environ 5 km en amont de la rivière)...27

• Figure 5 : Teneur en NO3- de la nappe alluviale...28

• Figure 6 : Teneur en PO4--- de la nappe alluviale...28

• Figure 7 : Teneur en NO3- de la nappe de la craie...28

• Figure 8 : Teneur en PO4--- de la nappe de la craie...28

• Figure 9 : relations dynamiques simplifiées entre végétations de milieux humides du marais de Marœuil...31

(6)
(7)

A. INFORMATIONS GÉNÉRALES SUR LE SITE

(8)

A.1 LOCALISATION

Le Marais de Marœuil se situe dans le département du Pas-de-Calais et plus précisément sur le commune de Marœuil. Ce site est localisé au cœur de l'Artois-est, et plus exactement au nord-ouest de la ville d'Arras, dans le bassin versant de la Scarpe amont. Il est par ailleurs traversé par la Scarpe et longe la berge nord du Ru. Le marais de Marœuil, d'une superficie de 20,48 ha, s'étend de la source sainte Bertille à l'ouest jusqu'à l'entrée du hameau de Louez à l'est. L'accès au site se fait par ces deux extrémités.

Ses coordonnées géographiques sont : - 50°18'56'' N

- 02°42'36'' E

(soit en unité Lambert 93 ; X : 679347; Y : 7024211)

A.2 DESCRIPTION SOMMAIRE DU SITE

Le marais de Marœuil appartient aux zones humides alluviales du bassin versant de la Scarpe amont. Il est entouré par des zones urbanisées et surtout agricoles (notamment sur les plateaux).

Une part importante du site est occupée par des boisements naturels ou issus de plantations. Les boisements artificiels sont exclusivement constitués de peupliers et se localisent dans la partie centrale du site et dans l'extrémité est. Les systèmes boisés naturels peuvent être classés en deux catégories :

- les boisements jeunes (d'âge inférieur à 10 ans) et spontanés apparus après l'exploitation de peupliers en constitués essentiellement de frênes, de petits saules et d'aulnes ;

- les boisements anciens à l'est du site se composent de vieux aulnes et de saules blanc.

Les zones ouvertes sont présentes sur la partie nord et ouest du site. L'ancienne décharge a été colonisée par une végétation de friche et quelques arbustes. A l'extrémité ouest, les secteurs ouverts correspondent à deux prairies pâturés par des bovins et au terrain communal de pétanque.

Le système aquatique lotique est une composante importante du marais, avec la Scarpe qui coupe le site en deux parts approximativement égales dans un axe ouest- est; le ruisseau de la source Sainte Bertille au nord-ouest et deux affluents de la Scarpe:

le Ru et le Gy (carte 7).

Toutes ces caractéristiques sont à l'origine de l'apparition d'une flore et d'une faune typiques des zones humides dont certaines espèces présentent un enjeu patrimonial non négligeable.

(9)
(10)

A.3 STATUT ET LIMITES DU SITE

A.3.1 R

ÉGIME FONCIER ET LIMITES

Le Marais de Marœuil est composé de 16 parcelles cadastrales situées sur la commune de Marœuil, d'une superficie totale de 20,48 ha. La commune de Marœuil est propriétaire de l'ensemble de ces parcelles (Tableau 1).

Tableau 1 : Parcelles cadastrales incluses dans le site

Commune Section N° de parcelle Propriétaire

Maroeuil OD

500

Commune de Marœuil 501

502 503 504 505 507 508 509 512 513 516 663 785 788 790 791

A.3.2 M

AÎTRISE D

'

USAGE

Le marais de Marœuil, propriété communale, est un site concentrant un certain nombre d'usages classiques des marais alluviaux de la région : la pêche, la chasse, l'agriculture, la populiculture et la promenade. Plusieurs de ces activités sont réglementées par des contrats fixant le cadre de la maîtrise d'usage.

Convention agricole

La commune autorise un agriculteur à faire paître ses animaux sur les parcelles cadastrées 507 et 508, section OD. Une convention de location de terrain a été signée le 28 février 2002 entre la commune de Marœuil et cet agriculteur. Cette convention est effective depuis cette date et prendra fin sur la demande de l'une ou l'autre des

(11)

Bail de chasse

Un bail d'une durée de neuf années a été signé entre la commune de Marœuil et la société de chasse de Marœuil depuis 2005. Ce bail prend fin en 2014.

Bail de pêche

Un bail d'une durée de neuf années a été signé entre la commune de Marœuil et la société de pêche de Marœuil, « les Francs Pêcheurs artésiens Marœuillois » depuis 2005.

Cette société est une Association Agrée de Pêche et de Protection des Milieux Aquatiques (AAPPMA). Chaque AAPPMA doit mettre en œuvre un plan de gestion piscicole conforme aux orientations fixées par la Fédération départementale du Pas de Calais pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique (FDC 62). Ce plan visé par s'articule autour de 3 axes :

la protection des milieux aquatiques et la gestion des ressources piscicoles ;

l'organisation et la promotion de la pêche de loisir ;

Le suivi et l'évaluation des actions entreprises.

En plus de ces différentes maîtrises d'usages effectives depuis plusieurs années sur le marais de Marœuil, une convention de gestion a été signée entre le Conservatoire des Conservatoire des sites naturels du Nord et du Pas-de-Calais et la commune de Marœuil en 2009, pour une durée de 10 ans renouvelable . Cette convention prend en compte les différents usages existant sur le site et définit les règles relatives à ces usages dans le but de préserver les espèces et les habitats patrimoniaux. Ainsi, les activités de chasse, de pêche et d'agriculture sont autorisées et la fréquentation se limite à la promenade pédestre (annexe 1).

(12)

APB: Arrêté de protection de biotope

Znieff: Zone naturelle d'intérêt faunistique et floristique

(13)

A.3.3 Z

ONES INVENTORIÉES ET PROTÉGÉES

Le marais de Marœuil est intégré à zone d'inventaire, une Zone Naturelle d’Intérêt Écologique Faunistique et Floristique (Znieff) de type 1 n°38 ( n° SPN : 31001327) intitulée

« La haute vallée de la Scarpe entre Frevin-Capelle et Anzin-St-Aubin, le Bois de Marœuil et la vallée du Gy en aval de Gouves » d'une surface de 723 hectares s'étendant à l'ouest et au nord-ouest de la ville d'Arras, de part et d'autre de la N 39, entre le Mont Saint Eloi et Marœuil (carte 3). Les Znieffs n'ont pas de caractère réglementaire, ce sont des zones naturelles où des éléments remarquables du patrimoine naturel ont été inventoriés. L'intérêt écologique de cette Znieff réside dans la présence de versants crayeux permettant l'expression de séries de végétation neutrocalcicoles; et de vallées avec végétations hygrophiles inondables et présentant des espèces et des habitats de milieux humides .

Malgré l'intérêt écologique du site relevé par son inscription dans une Znieff, il ne bénéficie pas de protection réglementaire ayant pour vocation la préservation des milieux naturels, de la faune ou de la flore. Il est néanmoins classé comme zone vulnérable pour les nitrates (décembre 2002). Cet arrêté concerne les zones susceptibles d'être modifiées et dégradées par les apports agricoles et notamment les nitrates. Comme dans le reste du Pas-de-Calais, les agriculteurs doivent respecter les prescriptions préfectorales en matière de fertilisation azotée et de gestion de l'inter- culture.

A.3.4 H

ISTORIQUE DE LA CONSERVATION SUR LE SITE

Avant la signature de la convention de gestion entre la commune de Marœuil et le CSN, le site a fait l'objet d'une étude de faisabilité pré-opérationnelle pour la restauration écologique du marais de Marœuil par le Cabinet Delvaux en 2005. Cette étude réalise un diagnostic écologique mais ne réalise pas d'inventaire naturaliste sur le site précisément. Certaines actions proposées avaient une vocation paysagères et seulement certaines ont été retenues et adaptées suite à une concertation entre la commune et le Conservatoire des sites naturels. Ces opérations concernent:

la réalisation d’un parking;

la réalisation d’un cheminement entre le parking et les terrains de pétanque;

la pose de bancs à proximité des terrains de pétanque;

l'abattage des peupliers et la replantation en espèces présentes naturellement sur le site.

A.4 DIAGNOSTIC SOCIO-ECONOMIQUE

A.4.1 E

NVIRONNEMENT LOCAL

(Données INSEE, RP 2005 ; INSEE Nord – Pas- de-Calais, 2006)

Tendance démographique communale

(14)

Entre 1914 et 1918, la commune de Marœuil fut marquée par la bataille de l'Artois avec l'invasion surprise de l'armée allemande par la Belgique. Les premiers combats eurent lieu vers Arras et eurent pour conséquence un exode des populations locales vers le sud ou vers le Haut-Artois. Cet exode a entraîné une diminution de la population de la commune entamée depuis la fin du XIXe siècle (figure 1).

Entre la fin de la seconde guerre mondiale et les années 60, contrairement au bassin minier, Marœuil n'a pas bénéficié de l'implantation de population en provenance de la métropole Lilloise du fait de sa situation géographique plus isolée. Néanmoins, l'Arrageois connaît un essor économique récent, amenant un solde migratoire positif entre le début des années 70 et la fin des années 90 aboutissant à une forte augmentation de la population durant cette période.

Entre 1996 et 2006, la commune de Marœuil connaît une variation annuelle de la population négative (le taux annuel moyen est de -0,6%) alors que cette variation est positive durant cette période sur l'ensemble du Pas-de-Calais (le taux annuel moyen est de 0,1% sur le Pas-de-Calais). Cette diminution s'explique principalement par un solde migratoire déficitaire (-1%) alors que le solde naturelle est positif et identique au solde naturel sur l'ensemble du Pas-de-Calais (0,4%). En 2006, la commune de Marœuil présente une population de 2387 habitants pour une superficie de 11,8 km²; ce qui représente une densité de 201,9 hab/km².

Figure 1 : Évolution de la population de Marœuil entre 1793 et 2006

(15)

Environnement agricole

L'environnement immédiat du site est essentiellement constitué de cultures, de prairies et de peupleraies. En 1988, la Surface Agricole Utile de Marœuil représentait 675 ha pour 19 exploitations concernées; en 2000, elle représentait 519 ha pour 10 exploitations. Cette diminution pourrait être mis en lien avec l'essor démographique qu'a connu la ville à cette période. Parmi cette Surface Agricole Utile, en 2000, les grandes cultures étaient le seul type d'exploitation agricole. La surface occupée par les grandes cultures est en augmentation par rapport à 1988 (passant de 414 ha à 519 ha).

Environnement urbain

Le site s'inscrit également dans un secteur urbanisé, entre les communes de Marœuil au nord, Étrun à l'ouest, Duisans au sud et Arras et son agglomération à l'est. La commune de Marœuil se situe à quelques kilomètres de la ville d'Arras qui comptait en 2007 plus de 40000 habitants. Depuis le début des années 90, la population d'Arras est en légère augmentation. Au niveau économique, le projet de canal Seine Nord Europe qui vise à relier la Seine et l'Escaut pourrait contribuer au développement économique potentiel du secteur dans les années à venir.

A.4.2 V

OCATIONS

,

USAGES PASSÉSET RÉCENTS

Le village s'appelait déjà Marœuil au VIIe siècle, dérivant du celte; maros, « grand » et iaslos « clairière ». Ce nom pourrait avoir une origine romaine: du latin Maraculum qui signifie « la grande clairière »; ce qui présuppose qu'à cette époque le site était une zone ouverte entouré de boisement. La terminaison « œuil » proviendrait de « œill » et de la légende de la sainte Bertille qui voulait que la source eût des vertus et pût guérir les aveugles. À la fin du VIIe siècle, un été, les ouvriers travaillant la moisson, étaient descendus des collines espérant trouver de l'eau alors que la chaleur avait complètement asséché la Scarpe. Bertille, propriétaire du village, frappa à terre et aussitôt une source jaillit. Depuis lors, cette source s'est appelée source Sainte Bertille.

En corollaire, une abbaye fut fondée en 937 (Abbaye Sainte Bertille). Il est supposé que le marais était la propriété de l'abbaye jusqu'à la Révolution française et était préservée comme lieu de culte.

En 1758, cette abbaye est visible sur la carte de Cassini (figure 2). Les cartes de Cassini constituent les plus anciennes cartes réalisées du territoire français. Elles dressent une image des paysages français du XVIIIe siècle. A cette époque, le site n'est pas considéré comme un marais mais comme un vallon de ruisseau. Il n'était pas boisé et donc toujours probablement pâturé. A la fin de la Révolution, les biens de l'Abbaye ont été confisqués par le commune et une grande partie du site est restée communale depuis.

En 1947, contrairement au « Bois de Marœuil » qui fut en partie déboisé par les bombardements durant la seconde guerre mondiale, le site s'est en grande partie boisée naturellement avec une clairière (carte 10). Un pâturage existait alors sur le centre du site, aux bords de la Scarpe.

Après 1947, le site était principalement utilisé pour la populiculture, servant d'une part de bois de chauffage et d'autre part pour assécher le site qui, comme son nom l'indique, était, selon les anciens habitants, très marécageux et impraticable.

Dans les années 70, cette pratique s'est intensifiée et plus de 1000 peupliers ont été plantés. A cette époque, le site était utilisée comme une décharge publique (en particulier (partie ouest de la parcelle 500). Un cultivateur vidaient les déchets liés à son activité tous les 15 jours. Pendant une vingtaine d'années, des gravats et surtout des bidons de peinture se sont accumulés sur le site. Les déchets ont été enterrés

(16)

site venait également rejeter des déchets sur le site et dans la Scarpe. Avant que cet endroit ne fût utilisé comme décharge, le niveau topographique était le même partout. Plusieurs mètres de hauteur ont été remblayés. Le village ne disposait pas à l'époque de système d'assainissement et les égouts de la ville venaient se rejeter également dans la Scarpe. Aucun entretien communal n'était réalisé. La société de pêche réalisait quelques opérations ponctuelles. Une grande majorité du site était plantée en peuplier en 1984. Le pâturage occupe alors une place mineure sur le site.

Au début des années 2000, beaucoup de peupliers ont été coupés. Les zones de coupe ont évoluées en mégaphorbiaie et un terrain de pétanque a été construit. La volonté de la commune a été d'ouvrir le marais à la population locale et de lui donner une vocation écologique.

Figure 2 : Carte de Cassini (zoom sur Arras)

Légende:

Vallon de ruisseau Bois ou forêt

Route empierrée bordée d'arbres Route non empierré

Marais de Marœuil

A.4.3 U

SAGES ACTUELS

L'ensemble des usages actuels des zones humides est aujourd'hui représenté sur le site:

pêche, populiculture, chasse, promenade et autres activités de loisirs (carte 4).

L'agriculture

(17)

Cet usage, probablement l'usage le plus ancien persistant encore actuellement, à une vocation économique, se caractérise par deux types d'activités:

le pâturage: depuis 5 ans, l'extrême ouest du site est toujours pâturé par 5 bovins du 1er avril au 31 octobre sur une surface d'environ 1,5 ha ce qui correspond à une pression de pâturage de 1,35 UGB/ha/an. Ces prairies sont enrichies avec de l'engrais, à la hauteur de 400 kg/ha d'azote tous les ans. Un peu plus au nord, une prairie est fauchée tous les ans au mois de juin. En bordure de la Scarpe, les prairies ne sont pas clôturées pour permettre l'accès aux pêcheurs;

la fauche agricole: le même agriculteur fauche une prairie plus au nord tous les ans au mois de juin, réalisant un ballot de foin.

La chasse

Cette activité récréative est pratiquée depuis de début des années 2000 par la société de chasse de Marœuil qui comprend une quarantaine de sociétaire mais l'activité de chasse concerne la moitié de ceux-ci. Elle se traduit par :

un piégeage (cage avec appât) sur tout le site d'espèces considérées comme nuisibles pour l'activité de chasse (corvidés et renards);

la réintroduction de 130 individus de faisan commun il y a 4-5 ans;

la chasse à la passée (visant les canards de passage), le dimanche à partir d'août et la chasse à la botte avec chien, (visant le petit gibier : lapin, faisan, pigeon...) à partir de novembre, jusqu'en février.

La décharge

Il s'agit d'usage reliquat de la vocation du site dans les années 70 (cf. A.4.2) mais dans une mesure largement moins importante. Ainsi, au nord-est du site, sur une petite partie de la zone anciennement utilisée comme décharge et surélevé par rapport au reste du site, des gravats et de la terre végétale sont déposés occasionnellement (environ une fois par an) par la commune.

La fauche et le débroussaillage

Les bords de chemin sont fauchés entre la fin avril et le mois de septembre environ 1 fois par mois. La végétation sous les peupliers à l'est du site est également débroussaillée au bras de coupe, environ 1 fois par an, au mois de juillet. La végétation sous les peupliers plus à l'ouest est débroussaillée plus fréquemment, une fois par mois entre avril et septembre. Le « parking des pêcheurs » est fauché avec une tondeuse tous les 15 jours entre avril et septembre. Les produits de fauche et de débroussaillage sont exportés au sud-est du site, là où le Ru prend sa source, entre le terrain de pétanque et le Ru.

Pêche

Une association de pêche appelée « Les Francs pêcheurs Marœuillois » pêche le long de la Scarpe et du Ru depuis les années 50. Aujourd'hui cette association est composée d'une quarantaine de personnes et elle limitée à 70 personnes. Le site est pêché entre mars et septembre, seulement le dimanche et les jours fériés, toute la journée. 2 espèces sont pêchées: la Truite fario et la Truite arc-en-ciel. Des truitelles de ces espèces sont déversées dans le cours d'eau tous les ans au mois d'octobre avec la FDC 62. La société de pêche a également un rôle traditionnel de gestionnaire du site.

Elle a installée des piquets aux entrées du site afin de limiter la pénétration des quads.

(18)

Pétanque

Une association locale, appelée « La boule Marœuil » emprunte des terrains et organise des concours. Entre 10 et 30 personnes fréquentent ces terrains, environ 2-3 fois par semaine, généralement en été. Cette activité ludique, génère surtout une fréquentation accrue lors des compétitions.

Randonnée

Le site est fréquenté par les promeneurs du village et des environs. Le chemin principal traversant le centre site d'est en ouest est un chemin de Grande Randonnée de plusieurs mètres de large. Les autres chemins sont de largeur inférieure. Cette promenade se fait généralement à pied mais également à vélo, à cheval voire en quad.

(19)
(20)

A.5 F ACTEURS ÉCOLOGIQUES ABIOTIQUES

(21)

A.5.1 C

LIMAT

Le Nord – Pas-de-Calais; de manière générale est soumis au climat océanique (hivers et étés doux, automnes pluvieux). Certaines zones de la région sont en limite de ce climat océanique; se traduisant par des variations climatiques régionales (carte 5).

Ainsi, le marais de Marœuil se trouve dans un secteur à climat artésien à forte influence maritime.

Les hauteurs de précipitations annuelles sont d'environ 650 mm; ce qui est en dessous de la moyenne régionale (le minimum régional est inférieur à 600 mm/an et le maximum au dessus de 1000 mm/an).

Ces précipitations sont surtout faibles en automne; marquant une différence quasiment nulle avec le niveau des précipitations en été. En effet, l'indice de pluies d'automne (cumul des pluies d'octobre à décembre) de la zone climatique dans laquelle se situe le Marais de Marœuil est le plus faible de la région, sensiblement inférieur à 1; ce qui met en évidence un automne assez sec pour la région; et un été avec une pluviométrie normale.

L'amplitude thermique (différence entre le maxi moyen du mois le plus chaud et mini moyen du mois le plus froid); faible par rapport à la moyenne de la France, est plus élevé que la moyenne régionale; subissant moins l'influence océanique que d'autres secteurs de la région. Ainsi l'été est en moyenne plus chaud et l'hiver plus froid que le reste de la région.

Même si les précipitations sont normales en été, l’augmentation des températures et de l’ensoleillement favorisent l’évaporation de l’eau du sol et la transpiration des plantes. L’eau de pluie est utilisé rapidement par la végétation, limitant l’infiltration dans les nappes souterraines. La recharge de la nappe phréatique est effective en hiver, lorsque la température et la croissance des végétaux sont moins importantes.

Cette recharge n'est néanmoins sans doute pas aussi importante que dans des secteurs de la région plus proche de la mer où les pluies à l'automne sont importantes et les températures en été plus douces.

(22)
(23)

A.5.2 G

ÉOLOGIE

Contexte géologique (d'après DELATTRE,1969)

Au Dévonien moyen, la région était recouverte par la mer, responsable d'une sédimentation majoritairement calcaire.

Durant le Carbonifère, la collision entre 2 continents, le Laurentia et le Godwana, a entrainé la formation d'une importante chaîne montagneuse: la chaîne hercynienne (le Massif central, les Vosges, les Ardennes et le Massif armoricain en témoignent).

Durant cette orogenèse, les sédiments houillers vont s'accumuler et les terrains dévoniens sont poussés au-dessus des formations houillères. Ces terrains sont soumis à l'érosion; particulièrement le Dévonien moyen et supérieur; ce qui est mis en évidence par la coupe géologique (figure 3). Néanmoins l'Arrageois a été assez préservé par cette érosion: des terrains du Dévonien supérieur et moyen subsistent.

Au Crétacé supérieur, cette chaîne est complètement érodée permettant l'installation d'une mer boréale dans la quasi totalité de la région jusqu'à la fin du secondaire: la mer de la craie. Ainsi des dépôts de craie se sont formés durant le Cénomanien, le Turonien et le Sénonien. La craie sénonienne affleure à proximité du secteur d'étude.

Les premiers mouvements tectoniques liés à l'orogenèse alpine sont à l'origine du bombement de l'Artois et de l'axe de l'Artois, constituant une ligne de partage des eaux.

Au Tertiaire, plus précisément au Landénien, la mer qui recouvrait une grande partie de la région a déposé des sédiments argileux et sableux, couche affleurante sporadiquement au nord de Marœuil. Ceux-ci peuvent soit être érodés, laissant place à l'affleurement du Sénonien, soit être recouvert par des limons.

Au Quaternaire cette couche crayeuse est érodée puis recouverte par les poussières périglacières. Celles-ci vont se superposer aux produits de l'érosion du massif crayeux:

les silex de la craie, des argiles et constituer une couche argileuse: le limon du Pléistocène. L'entaillage par le réseau hydrographique poursuit l'érosion. Cet entaillage de la craie et des limons du Landénien va constituer les alluvions modernes, composés d'argile de sable, de silex et parfois de lits tourbeux. Dans les secteurs d'altitude plus élevée, cette érosion est moins importante, et la couche du Landénien subsiste.

Couches affleurantes

Au droit du site, ce sont ces alluvions modernes qui affleurent.

Le site se situe sur un secteur où l'érosion a été intense puisqu'il est dans le lit du cours d'eau la Scarpe. Cette érosion a complètement retiré des limons pléistocène et permit l'affleurement de la craie au nord-est et sud-ouest et les limons de lavage au nord- ouest et sud-ouest du site.

Dans le secteur, nous pouvons donc supposer que:

soit l'érosion est plus forte là où la craie affleure;

soit les limons sont moins épais dans ce secteur.

Succession stratigraphique

Ainsi, la couche géologique située directement sous les alluvions modernes peut être soit les limons du Pléistocène, soit la craie sénonienne; en fonction de l'intensité de l'érosion, ce qui est confirmée par la coupe géologique de DELATTRE en 1969 (figure 3).

La succession géologique au droit du Marais de Marœuil serait (de la surface vers la profondeur):

les alluvions modernes

(24)

la craie;

le Dévonien.

Figure 3 : Contexte géologique au sud du marais de Marœuil (DELATTRE, 1969)

(25)

A,5,3 H

YDROGÉOLOGIE ET HYDROLOGIE

Le site fait partie d’un vaste ensemble morphologique : la vallée de la Scarpe. Ce bassin versant est délimité au nord par les collines de l’Artois, à l’ouest par les collines du Ternois et au sud par les vallonnements de Beaufort-Blavincourt.

Les eaux de surface, quand elles circulent sur des roches poreuses, s'infiltrent via les pores et fractures jusqu'à atteindre en profondeur un niveau imperméable au-dessus duquel elles vont s'accumuler. Cette accumulation remplit tous les vides présents et connectés pour constituer une zone saturée. La nappe est ainsi dite libre et la surface entre la zone saturée et la partie supérieure non-saturée de la roche est appelée surface de la nappe ou toit de la nappe.

Niveaux aquifères

Les couches géologiques se succédant au droit du site sont plus ou moins aquifères:

les alluvions modernes contiennent une nappe retenue par la présence d'argile.

L'écoulement est faible;

les limons Pléistocène ne contiennent pas de nappe car ils trouvent au-dessus d'une crayeuse qui est perméable;

la craie contient une nappe d'eau souterraine.

Hydrographie Réseau d'eau libre

Les dépressions dans les secteurs les plus humides sont en eau au moins une partie de l'année. Ces dépressions sont alimentées par la nappe affleurante, les eaux de pluie et les eaux de ruissellement.

Les fossés atterris et non atterris

Ils drainent l'eau surfacique du site; les ruissellements superficiels, provoqués par imperméabilité de la nappe et les eaux de pluies.

Les cours d'eau

Un ruisseau prend sa source à quelques mètres au nord-ouest du site, à la source Sainte-Bertille et se jette dans la Scarpe qui s'écoule vers le sud-ouest. Cette source est issue de la nappe de la craie, La nappe de la craie étant captive sous le niveau imperméable supérieur, l'eau est donc mise sous pression et la surface piézométrique de la nappe se retrouve au-dessus de son toit. Ainsi, s'il existe une ouverture du niveau imperméable, l'eau de la nappe de la craie remonte jusqu'à atteindre le niveau piézométrique, et si celui se trouve au-dessus du niveau topographique l'eau jaillit et constitue une source. L'eau de ce ruisseau provient donc de la nappe de la craie.

Le Ru longe l'extrémité sud du site avant de se jeter dans la Scarpe au sud-ouest du site.

Sur le site, les berges sont abruptes. Des pylônes en béton ont été enfouis au niveau des berges près du pont à l'entrée principale du site, afin de stabiliser ces berges.

Néanmoins la couche géologique est relativement cohésive (argiles, sables limoneux) et limite l'érosion des berges.

La Scarpe prend sa source à Berles-Monchel à environ 15 km de linéaire de cours d'eau, par affleurement de la nappe de la craie, la surface piézométrique rencontrant la surface topographique.

Ces cours d'eau drainent les ruissellements superficiels du marais et drainent l'eau des

(26)

Apports et pertes naturels sur le site Apport

Les apports d'eau sur le site ont 3 origines :

la nappe alluviale: la présence d'argile dans les alluvions limite les échanges entre la nappe phréatique et la nappe de la craie. Ainsi, les échanges d'eau se font seulement entre les eaux surfaciques et la nappe alluviale. L'eau de cette nappe phréatique représente une grande part de l'alimentation du site, d'autant qu'en raison de la situation topographique, la nappe est subaffleurante. Les remontées de nappe semblent intervenir de manière majeure dans le processus d'inondation du marais, selon l'atlas pour la prévention des risques majeurs (BRGM, 2005).

le réseau hydrographique alimente ponctuellement la nappe alluviale et les bords, et le site en lui-même en période de fortes crues;

les eaux météoriques alimentent également l'eau superficielle et la nappe alluviale.

Pertes

Les pertes d'eau ont 3 origines:

en dehors des périodes de fortes crues, la majorité de l'année, le site est asséché par le réseau hydrographique qui draine l'eau superficielle du site vers les fossés puis vers les cours d'eau;

l'été, le phénomène d'évaporation et d'évapo-transpiration chez les plantes entraînent un assèchement du site;

Les pertes au niveau de la nappe alluviale sont certainement très limité en raison de l'imperméabilité du substrat, limitant les écoulements latéraux ou en profondeur.

Qualité de l'eau

Comme évoqué précédemment, les sources naturelles d'apport en eau sur le marais sont les eaux météoriques, la nappe alluviale et, dans une moindre mesure, l'eau du réseau hydrographique. Le bilan des apports nous informe que la présence d'eau sur le site est conditionné principalement par la nappe alluviale, ensuite par les précipitations et enfin légèrement par les cours d'eau traversant le site. Aucune donnée n'existe sur la qualité de l'eau de la nappe alluviale ou des précipitations. Concernant les cours d'eau, leur qualité est influencée en amont par divers apports anthropiques comme le rejet des eaux usées. Les ruissellements des eaux de surface vers ces cours d'eaux entrainent également les substances contenues dans le sol, pouvant être une source de pollution.

La Scarpe alimente légèrement le marais et surtout la qualité de ce système aquatique va influencer les espèces utilisant à la fois un système terrestre et un système aquatique.

Des mesures ont été effectuées à Acq environ 5 km de rivière en amont du site- et comparés à des valeurs seuils établies par la circulaire de la DCE 2005-12 du 28/07/2005.

Depuis 1997, l'eau de la Scarpe oscille entre une qualité « passable » et « Très mauvaise » (figure 4). Ces indices sont calculés à partir des critères suivants:

les matières azotées et phosphorées;

les matières organiques oxydables;

les effets des proliférations végétales;

les particules en suspension;

(27)

l'acidification;

(28)

la conductivité.

Figure 4 : Évolution de la qualité de l'eau de 1993 à 2007 à Acq (station à environ 5 km en amont de la rivière)

Année 2007 2006 2005 2004 2003 2002 2001 2000 1999 1998 1997 1996

qualité SEQ'EAU 4 5 5 5 3 3 3 3 3 4 5 0

0: non calculé 3: Passable

1: Très bonne 4: Mauvaise

2: Bonne 5: Très mauvaise

D'après les suivis effectués par l'Agence de l'Eau Artois-Picardie, on constate que depuis une vingtaine d'année, la teneur en nitrate et en orthophosphate atteint fréquemment le seuil de mauvaise qualité (figure 5 et 6). De plus, les variations sont importantes; ce qui indique des pics de pollutions. Ces valeurs expliquent, au moins partiellement la mauvaise qualité des eaux de la Scarpe et l'eutrophisation excessive des eaux par un enrichissement des eaux en nutriments. Ces apports conduisent à une augmentation de la biomasse végétale qui n'est pas totalement recyclée via le réseau trophique conduisant à une sédimentation et une augmentation de la matière organique sédimentée. Celle-ci favorise la prolifération des bactéries qui, en consommant l'oxygène, conduisent à des conditions anoxiques et par conséquent à la disparition de la faune et la flore.

Cette eutrophisation est engendrée par 2 facteurs:

les apports des eaux usées domestiques;

le lessivage des sols cultivés fertilisés par des engrais organiques et chimiques.

Figure 5 : Teneur en NO3- de la nappe alluviale

Seuil de mauvaise qualité à 50 mg/l Figure 6 : Teneur en PO4--- de la nappe alluviale Seuil de mauvaise qualité à 2 mg/l

La pollution peut provenir de la pollution de la nappe de la craie, alimentant à la

(29)

la nappe de la craie est représentative de celle qui alimente la Scarpe à la source.

Suite aux suivis effectués par l'Agence de l'Eau Artois-Picardie, on peut estimer que la nappe de la craie est polluée en nitrate (NO3-) mais pas en orthophosphate (PO4---) (figure 7 et 8); ce qui met en évidence une pollution intrinsèque de la Scarpe en azote.

Cette pollution peut être due à une absence de niveau imperméable permettant ainsi aux eaux de surfaces pollués de s'infiltrer.

Figure 7 : Teneur en NO3- de la nappe de la craie Figure 8 : Teneur en PO4--- de la nappe de la craie

B.1 UNITES ECOLOGIQUES

(30)

B.1. M

ÉTHODOLOGIE

Un inventaire des habitats naturels a été réalisé en 2009. Les levées de terrain ont été menées au cours de 3 sorties au mois de juin et juillet. Le but de ces sortie était de réaliser une cartographie des habitats, en effectuant des relevés phytosociologiques.

La cartographie a ensuite été réalisée sur support photographique, au 1/1500ème. L’échelle de restitution est au 1/2000ème (carte 8).

Pour la construction de la légende, une couleur et une étiquette (code lettre) ont été attribuées à chaque habitat élémentaire. Ces dernières ont été rattachées aux codes Corine Biotopes et Directive Habitats correspondant (BISSARDON et GUIBAL, 1997 ; BENSETTITI, 2005).

B.1.2. D

ESCRIPTION

Végétations aquatiques et amphibies

Eaux courantes et herbiers à callitriches (All/Ranunculion fluitantis; CB : 24.1x 24.4) et Cressonnière de petits cours d'eau (All/Apion nodiflori; CB : 53.4). 0,56 ha.

Cette mosaïque est localisée sur le cours de la Scarpe et du ruisseau Sainte-Bertille. Elle se compose d'herbiers dominés par les callitriches dans le lit des cours et des formations à petites hélophytes (Apium nodiflorum, Nasturtium officinale principalement) sur les berges.

Le courant moyen de la Scarpe et du ruisseau Sainte-Bertille permet le développement de ces formations à callitriches, qui poussent en touffes ou accomodats aquatiques.

Liée à la pollution trophique des eaux par les activités humaines, cette formation assez pionnière se maintient car le substrat est sans cesse perturbé par le courant.

Adaptées à ces eaux courantes à débit faible à moyen, les formations à petites hélophytes se développent en linéaire le long des deux cours d'eau. Les pentes relativement douces à moyennes de la Scarpe au niveau du marais permet une bonne expression de cette végétation rivulaire dominée par le Cresson de fontaine, mais aussi d'autres petits hélophytes tels que l'Ache nodiflore et la Bérule à feuilles étroites. Ce groupement est principalement constitué d’espèces sociales qui forment des colonies donnant à cette végétation un aspect très homogène.

Voiles à lenticules mineures (Ord/Lemnetalia minoris) (CB : 22,4; EUR 15/2 : 3150). 0,05 ha.

L'association relevant du Lemnetalia minoris se développe dans les eaux stagnantes et eutrophisées. Cette formation flottante se développe essentiellement au sein d'un large et profond fossé au sud-est du site, entre une peupleraie et une saulaie, dans un secteur où l'eau est stagnante. L'habitat est fragmentaire sur le reste du site à l'image de fossés plus étroits régulièrement asséchés en période estival et qui ne permettent pas l'installation durable des pleustophytes (hydrophytes libres). Leurs surfaces sont faibles pour apparaître sur la cartographie. Sur le Marais de Maroeuil, seules 2 espèces caractérisent cette formation : Lemna minor (espèce dominante) et Lemna trisulca (espèce plus localisée). La domination de la Lenticule mineure est liée à la richesse trophique des eaux.

(31)

Roselières, cariçaies et mégaphorbiaies

Cariçaie des substrats eutrophes à Laîches des rives et Laîches des marais (All/

Caricion gracilis) (CB : 53.212). 0,01 ha.

Ces formations de grandes laîches se développent sur des sols mésotrophiques, riches en bases, neutres à légèrement acides, tourbeux ou minéraux. Dominée par les Cypéracées, la végétation est relativement homogène du point de sa physionomie et est particulièrement intéressante pour la faune (Vertigo moulinsiana notamment). Sur le site, les cariçaies sont localisées et couvrent de faibles surfaces dans la zone ouverte en contre-bas de la décharge. Celle-ci est pauvre en espèces végétales et est largement dominée par la Laîche des rives (Carex riparia).

Roselière eutrophisée à Baldingère (Ass/ Phalaridetum arundinacea) (CB : 53.11). 0,23 ha.

Cette roselière, dominée par la Baldingère (Phalaris arundinacea), est très résistante à la sécheresse, la pollution et autres perturbations ; elle est souvent caractéristique de systèmes dégradés. Un peuplement quasiment pur est localisé dans la grande zone ouverte en contre-bas de l'ancienne décharge. Cette roselière se développe également en linéaire sur une portion des rives de la Scarpe, entre les formations à cressons et les végétations prairiales des niveaux topographiques supérieurs. Liée à la dynamique fluviale du cours d'eau, cette formation est habituellement stable dans le temps.

Remarque : en contre-bas de l'ancienne décharge, la dynamique préforestière est bien développée avec la présence de nombreux petits saules. D'un point de vue cartographique, il est impossible de préciser les contours de chaque unité écologique.

Ils apparaissent sur la cartographie sous l'appellation mosaïque : Roselière eutrophe à Baldingère X Saussaies marécageuses à Saules cendrés (cf schéma 9 : relations dynamiques simplifiées entre végétations de milieux humides du marais de Marœuil).

Mégaphorbiaie neutrophile à Circes maraichers et à Reine des près (Ass/ Cirsio oleracei – Filipenduletum ulmariae) (CB : 37.1, EUR15/2 : 6430 ). 1,08 ha.

La mégaphorbiaie succède aux roselières et cariçaies suite à la dynamique naturelle.

Elle occupe une surface relativement importante sur le marais de Marœuil et notamment en contre-bas de l'ancienne décharge. Situé topographiquement légèrement plus haut que les roselières et cariçaies, le groupement à Reine des prés et à Cirse maraîcher se caractérise par une végétation luxuriante et ponctuée de nombreuses inflorescences (Reine des prés, Épilobe hérissé, Eupatoire chanvrine,...).

Cependant en l'absence de fauche, la dynamique préforestière se met progressivement en place et aboutira à terme à la transformation de la mégaphorbiaie en saulaie. Ces végétations hautes constituent la transition entre les prairies humides et les boisements alluviaux.

Remarque : en contre-bas de l'ancienne décharge, la dynamique préforestière est bien développée avec la présence de nombreux petits saules. D'un point de vue cartographique, il est impossible de préciser les contours de chaque unité écologique.

Ils apparaissent sur la cartographie sous l'appellation mosaïque : Mégaphorbiaie neutrophile à Circe maraîcher et à Reine des près X Saussaies marécageuses à Saules cendrés (cf du schéma 9 : relations dynamiques simplifiées entre végétations de milieux humides du marais de Marœuil).

Figure 9 : relations dynamiques simplifiées entre végétations de milieux humides du marais de Marœuil

Roselière eutrophisée à

(32)

Prairies et friches

Prairie de fauche eutrophisée à Fromental elevé (All/ Arrhenatherion s.s.) (CB 38.22).

0,31 ha.

Cette formation se cantonne à une petite parcelle à l’ouest du marais, au bord du ruisseau Sainte-Bertille et de la Scarpe. On distingue cette alliance par la présence de quelques espèces mésophiles comme le Fromental (Arrhenatherum elatius) ou la grande Berce (Heracleum sphondylium). La présence de certaines espèces nitrophiles comme le Cirse des champs (Circium arvense), la Patience crépue (Rumex crispus) ou encore l’Ortie dioïque (Urtica dioïca) montrent un niveau trophique important sans doute lié à des amendements. La forte présence d’apiacées, la grande Berce (Heracleum sphondylium) et l’Anthrisque sauvage (Anthriscus sylvestris) tend à penser à un abandon assez récent des pratiques de fauches.

Prairie mésophile pâturée (Ass/Lolio-Cynosuretum cristati) (CB 38.111). 1,15 ha.

La prairie ouest est soumis à un pâturage intensif bovins qui entraîne une banalisation de la végétation, dominé par le Ray-grass (Lolium perenne). Certaines espèces sensibles au piétinement (apiacées…) vont disparaître au profit d’espèces à port rampant ou appliqué au sol, comme le Trèfle rampant (Trifolium repens), la Pâquerette (Bellis perenis) ou la Renoncule rampante (Ranunculus repens). Le sur-pâturage entraîne également l’eutrophisation du groupement qui présente de plusieurs espèces nitrophiles qui se développent en de nombreux refus de pâturage (Ortie dioïque, chardons, …).

Friche rudérale mésotrophe à eutrophe à Fromental élevé (All/ Arrhenatherion s.s.) (CB 38.22). 1,98 ha.

La fauche plus ou moins régulière sans exportation de la zone d'accueil a permis l'installation d'une végétation mésophile à Fromental et Houlque laineuse. Cette formation est composée par une majorité d'espèces prairiales (Trèfle rampant, Plantain lancéolé, Luzerne lupuline...). Dans les zones non fauchées, l'eutrophisation est par endroit importante et conduit au développement de faciès à Ortie dioïque ou Cirse des champs. Quelques taches de Renouée du Japon sont présent en bordure.

Mégaphorbiaie neutrophile à Circe maraichers et à reine des près

Saulaie marécageuse à Saule cendré

Aulnaie marécageuse à Circe maraîcher

(33)

Boisements

Saussaie marécageuse à Saules cendrés (Ass/ Alno glutinosae-Salicetum cinereae) (CB : 44.921). 0,9 ha.

Cette formation arbustive est dominée par le Saule cendré (Salix cinerea) et colonise progressivement les mégaphorbiaies, roselières à Baldingère ainsi que les cariçaies ; il s'agit d'une formation intermédiaire entre les habitats ouverts et l'aulnaie.

L’engorgement important de la saussaie permet le maintien d’espèces de mégaphorbaie en sous-bois comme le Circe maraîcher (Circium oleraceum) ou la Grande Consoude (Symphytum officinale). La dynamique de la saussaie est très forte sur toutes les zones humides ouvertes du site et particulièrement en contre-bas de l'ancienne décharge.

Aulnaie marécageuse à Circe maraicher (Ass/ Cirsio oleracei-Alnetum glutinosae) (CB : 44.911). 4,53 ha.

Cette formation (un peu moins hygrophile que les saulaies) colonise les végétations de cariçaies, roselières ou mégaphorbiaies, directement ou par l’intermédiaire de la Saussaie à Saule cendré. Sous cette formation arborescente, le sol est gorgé d'eau une grande partie de l'année et la strate herbacée reste riche et diversifiée: on y rencontre une majorité d'espèces hygrophiles des mégaphorbiaies et roselières telles que Iris pseudacorus, Caltha palustris, Cirsium oleraceum et des carex. Des aulnaies plus ou moins jeunes se développent à l'est et au sud de l'ancienne décharge. Celles-ci sont par ailleurs parsemées de fossés et de mares en cours de comblements.

Saulaie eutrophisée à Saules blancs

(

All/ Salicion albae

) (

CB 44.13).0,62 ha.

Cette formation, dominée par un boisement à Saule blanc (Salix alba), s'étend sur une zone topographiquement plus haute au cœur des aulnaies et Saussaies marécageuses. Le sous-bois est composé d’un végétation nitrophile à Ortie dioïque et Gaillet gratteron ponctuée de quelques arbustes (Crataegus monogyna, Sambucus nigra…) ou de quelques ronciers.

Frênaie nitrophile à Aegopode podagraire (Ass/Aegopodio-Fraxinetum ) (CB 44.332;

EUR15/2 : 91E0*). 1,89 ha.

Ce type de boisement se développe principalement sur la partie sud-est du marais entre la Scarpe et le Ru. La strate herbacée présente des espèces mésohygrophiles d'affinités forestières (Brachypodium sylvaticum, Stachys sylcatica, Aegopodium podagraria, Ribes rubrum, Adoxa moschatellina ...). La strate arbustive est elle aussi diversifiée, associant des espèces mésophiles telles que Ulmus minor et des espèces hygrophiles comme Salix cinerea. Au printemps, la flore herbacée est dominée par les géophytes forestières tels que la Renoncule ficaire, le Gouet tacheté... . La strate arborescente est dominée par le frêne et dans un second temps par l'Aulne glutineux.

Fourrés arbustifs nitrophiles à Saules marsault et Sureau noir

(

Cl/ Crataego monogynae- Prunetea spinosae) (CB 31.872). 0,54 ha.

Cette formation dominée par les arbustes, et notamment le Sureau noir (Sambucus

(34)

La densité de ces fourrés limite la présence d’une strate herbacée dense ; quelques espèces également nitrophiles subsistent telles que l'Ortie dioïque (Urtica dioica) ou le Gaillet gratteron(Gallium aparine).

Végétations liées aux activités humaines

Plantations et alignement de peupliers (CB : 83.321). 6,10 ha.

Il s’agit des plantations et des alignements de peupliers (Populus sp) plantés sur le site.

La plupart de ces arbres ont aux alentours de 50 ans et sont arrivés à maturité. Leur présence participe à l’assèchement du marais et accélère l’eutrophisation des végétations en sous-bois. Certaines de ces peupleraies ont un sous-étage arbustif et d'autres non.

Végétations rudérales (CB : 87.2). : 0,28 ha.

Sur l'ancienne décharge, des dépôts plus ou moins récents de matériaux inertes ont été déposé. Ces tas de gravats sont colonisés par des communautés d'espèces annuelles et pionnières généralement banales. Ces dépôts favorisent l’introduction d’échappées de jardin, qui peuvent par la suite proliférer et poser des problèmes en terme de gestion tel que le Sumac hérissé (Rhus typhina).

Chemins et Boulodrome (CB : 85,12). : 0,34 ha.

Cette unité correspond à toutes les zones créées à des fins récréatives comme le boulodrome et les chemins tondus très régulièrement. La flore et la faune qui s'y développent est très peu diversifiée et banales.

(35)
(36)
(37)

Tableau 2 : Liste des habitats présents sur le Marais de Marœuil Habitats naturels Nomenclature

phytosociologique

Code Corine

Biotopes Dir.Hab. Rar.

NPD C

Men.

NPD C

Pat Eaux courantes et herbiers à

callitriches

All/Ranunculion

fluitantis 24,1x 24,4 / AR? NT? /

Cressonnière de petits cours

d'eau All/Apion nodiflori 53,4 / PC LC /

Voile flottant de Lenticule

mineure O/Lemnetalia minoris 22.41

EUR 15/2:

3150

? ? oui

Cariçaie des substrats eutrophe à Laiches des rives et

Laiches des marais All/ Caricion gracilis 53.212 / AR LC /

Roselière eutrophisée à Baldingère

Ass/ Phalaridetum

arundinacea 53.11 / AR LC /

Mégaphorbiaie neutrophile à Circe maraichers et à reine des

près

Ass/ Cirsio oleracei –

Filipenduletum ulmariae 37.1 EUR15/2

: 6430 PC NT oui

Prairie de fauche eutrophisée

à Fromental all/ Arrhenatherion s.s. 38.22 /

Prairie mésophile pâturée ass/Lolio-Cynosuretum

cristati 38.111 /

Friche rudérale mésotrophe à

eutrophe à Fromental élevé all/ Arrhenatherion s.s. 38.22 / Saulaie marécageuse à Saule

cendré All/Salicion cinereae 44.921 / AR? LC? /

Aulnaie marécageuse à Cirse

maraîcher Ass/ Cirsio oleracei-

Alnetum glutinosae 44.911 / AR VU oui

Saulaie eutrophisée à Saules

blancs All/ Salicion albae 44.13

Frênaie nitrophile à Aegopode

podagraire Ass/Aegopodio-

Fraxinetum 44.332 91E0* AR? NT? oui

Fourrés arbustifs nitrophiles à Saules marsault et Sureau noir

Cl/ Crataego monogynae-Prunetea

spinosae 31.872 / ? ? /

Plantations et alignement de

Peupliers / 83.321 / / / /

Végétations rudérales / 87.2 / / / /

Chemins et Boulodrome / 85.12 / / / /

Rareté NPdC (CATTEAU, 2006) : AR = Assez Rare; PC = Peu Commun

Menace NPdC (CATTEAU, 2006) : VU = habitat vulnérable; NT = habitat quasi menacé; LC = Habitat de préoccupation mineure

DIRECTIVE : * = HABITAT PRIORITAIRE; / = NON INSCRIT

(38)

B.1.3. É

VALUATION PATRIMONIALE

La valeur patrimoniale des habitats naturels a été évaluée avec les récentes publications régionales, nationales et européennes, l (COMMISSION EUROPEENNE, 1999 ; BARDAT et al., 2004, CATTEAU et al., 2006). Le « Guide des végétations des zones humides de la région Nord-Pas de Calais » a été édité récemment par le Centre Régional de Phytosociologie/Conservatoire Botanique National de Bailleul (CRP/CBNBl) (CATTEAU et al., 2006) et précise les statuts de rareté et de menace de chacun des habitats des stations humides dans la région (cf. tableau 2).

Quatre habitats naturels présentent un intérêt patrimonial; trois sont d’intérêt communautaire et un d'intérêt régional.

Bien que typique des fonds de vallées, Les boisements hygrophiles comme les aulnaies et les boisements meso-hygrophile comme les frênaies (Ass/ Cirsio oleracei-Alnetum glutinosae & ass/Aegopodio-Fraxinetum)sont assez rare dans la région. En effet, ces végétations sont souvent résiduelles, détruites ou profondément modifiées par l'homme et notamment par les plantation de peupliers. Ces formations, quand elles s'expriment de manière suffisante, jouent un rôle clé dans l'écosystème des grandes et moyennes vallées, avec de nombreuses végétations d'intérêt patrimonial associées. Ce boisement fait partie des habitats prioritaires repris par la Directive Habitat et sa forte régression au niveau national comme européen (à cause du drainage, populiculture…) justifie ce classement.

Au niveau régional, les mégaphorbiaies (Ass/ Cirsio oleracei – Filipenduletum ulmariae)ne sont pas rares. Étant considérées comme un élément représentatif d’une région biogéographique donnée au niveau européen, elles sont néanmoins reprises par la Directive Habitats 92/43/CEE. Elles sont donc d’intérêt européen et se classent dans les cahiers d’habitats Natura 2000 parmi les « mégaphorbiaies hydrophiles d’ourlets planitaires et des étages montagnards à alpin » (Code 6430.4). La dynamique de la végétation est importante sur ce type de milieu et les mégaphorbiaies sont rapidement colonisées par les arbustes. La mise en place d’une fauche régulière (avec un pas de temps de 3 à 5 ans) peut permettre le maintien de ces habitats et favoriser leur biodiversité.

Les voiles à Lentilles (O/Lemnetalia minoris) sont reprises dans la Directive Habitats 92/43/CEE (code Natura 2000 : 3150). Se développant dans des eaux eutrophes, ces végétations sont bien répandues en France et dans la région Nord - Pas-de-Calais.

Sensibles à la dégradation de la qualité des eaux, ces formations sont considérées d’intérêt européen.

Tableau 3 : Habitats naturels patrimoniaux présents sur le Marais de Marœuil Habitats naturels Nomenclature

phytosociologique

Code Corine

Biotopes Dir.Hab. Rar.

NPDC Men.

NPDC superficie Voile flottant de Lenticule mineure O/Lemnetalia minoris 22.41 EUR 15/2:

3150 ? ? 0,05 ha

Mégaphorbiaie neutrophile à Circe

maraichers et à reine des près Ass/ Cirsio oleracei –

Filipenduletum ulmariae 37.1 EUR15/2 :

6430 PC NT 0,72 ha

Aulnaie marécageuse à Cirse maraîcher

Ass/ Cirsio oleracei-Alnetum

glutinosae 44.911 / AR VU 4,53 ha

Frênaie nitrophile à Aegopode

podagraire ass/Aegopodio-Fraxinetum 44.332 91E0* AR? NT? 1,89 ha

Rareté : PC / Peu Commun; AR / Assez Rare menaces : NT / Quasi-Menacé; VU / Vulnérable

(39)
(40)

B.1.4 É

VOLUTIONDES VÉGÉTATIONS

La carte 10 permet d'apprécier l'évolution du Marais de Marœuil au cours de la seconde moitié du XXème siècle jusqu'à début du XXIème, grâce à quatre prises de vues : 1947, 1989, 2000 et 2009.

1947

En 1947, le Marais de Marœuil était majoritairement recouvert par des milieux boisés naturels paraissant relativement anciens, ce qui laisse supposer un abandon des pratiques agro-pastorales depuis longtemps. Quelques secteurs ouverts se maintiennent tout de même le long de la Scarpe.

1989

En 1989, on peut noter l'apparition de la décharge au nord du site. Celle-ci, encore en activité, avait quasiment atteint la superficie qu'on lui connait aujourd'hui. Les plantation de peupliers ont également fait leur apparition au centre et au sud du site remplaçant une grande partie du boisement naturel de 1947. les deux prairies à l'ouest sont également visibles à cette époque.

2000

En 2000, le site se divise en trois grandes entités. La peupleraie est la principale en couvrant la majeure partie du site, viennent ensuite les zones ouvertes (prairies et décharge) et un boisement naturel. La végétation herbacée couvrant la décharge montre quelle n'est plus utilisé.

2009

La proportion de peupleraies a diminuée en 2009 au profit de milieux ouverts de types roselières/mégaphorbiaies notamment dans la partie centrale, juste au sud de la décharge. La zone de boisement naturel présente à l'est de la décharge, semble ne pas avoir été exploitée depuis 1947, conférant à cet petit secteur du site un degrès de naturalité assez élevé.

(41)
(42)

B,2. FLORE

B.2.1. É

TAT DESINVENTAIRES

Un recensement de la flore du marais a été mené en 2009 par un salarié du Conservatoire des Sites. Quatre sorties spécifiques ont été effectuées afin de réaliser un inventaire exhaustif des espèces floristiques entre les mois d'avril et de juillet. Les espèces végétales patrimoniales ont été particulièrement recherchées par la réalisation d’un parcours aléatoire passant par les habitats potentiellement favorables.

Cet inventaire a également été complété lors des levées cartographiques.

L’ensemble des espèces végétales (espèces communes et patrimoniales) a été noté au fur et à mesure d’un parcours aléatoire passant par l’ensemble des unités de végétation recensées. Cette première liste ne peut encore prétendre à l’exhaustivité.

En 2009, ce sont au total 131 espèces qui ont été inventoriées sur le site.

B.2.2. C

OMMENTAIRE ET ÉVALUATIONPATRIMONIALE

Parmi les 135 espèces végétales recensées sur le Marais de Marœuil, une seule peut être considérée comme d'intérêt patrimonial : le Polypode commun (Polypodium vulgare). Cette espèce de fougère est considérée comme rare mais non menacée à l'échelle régionale.

5 espèces sont considérées comme non indigènes à la région. Celles-ci sont arrivées spontanément sur le site ou par l'apport de matériaux sur la décharge.

une espèces est considérée comme invasives dans la région Nord-Pas de Calais : la Vrillée du Japon (Fallopia japonica). Cette plante naturalisée peut induire par sa prolifération dans les milieux naturels des changements significatifs de composition, de structure ou de fonctionnement des écosystèmes. Elles sont essentiellement présentes sur le site au niveau de l'ancienne décharge.

La diversité floristique du marais est moyenne (130 espèces végétales indigènes), elle est à mettre en lien avec la mosaïque d’habitats humides dans des états de conservation plus ou moins bon et généralement eutrophe.

(43)

B.3. FAUNE

B.3.1. M

ÉTHODOLOGIE ETÉTAT DES INVENTAIRES

Sept sorties de terrain ont été effectuées sur le site en 2009 et 2010 (principalement entre les mois de mars et de juillet). Elles ont été réalisées par un salarié du Conservatoire des Sites Naturels du Nord et du Pas-de-Calais. Ces sorties ont permis d’inventorier ou de compléter des inventaires sur plusieurs groupes tels que les oiseaux, les papillons de jour (Rhopalocères), les criquets (Orthoptères), les mammifères, les coccinelles, certaines espèces de poissons et de mollusques, etc… Les différentes espèces ont été notées au fur et à mesure d’un parcours empruntant un maximum d’habitats. Certaines espèces patrimoniales ont été cartographiées (carte 10).

Pour certains groupes faunistiques, les inventaires peuvent être considérés comme exhaustifs. C’est notamment le cas des oiseaux. Les inventaires des autres groupes présentent des lacunes plus ou moins importantes : les coccinelles, les mammifères et les orthoptères entre autres.

B.3.2. L

ES MAMMIFÈRES

- Méthodologie d’inventaire

Les chiroptères ont été inventoriés par la technique de la sonométrie. Cette technique consiste à identifier les espèces via leurs émissions d’ultrasons (spécifique à chaque espèce) grâce à un sonomètre.

Les autres espèces ont été notées au cours des différentes visites. Les données proviennent uniquement d’observations réalisées au cours des sorties de terrain.

- État des connaissances

La connaissance des mammifères est limitée, seules les espèces les plus visibles de jour rencontrées au hasard des inventaires et quelques espèces de chiroptères ont été notées.

- Commentaires et évaluation patrimoniale

8 espèces de mammifères ont été recensées sur le site en 2009, 3 sont des espèces de chauves-souris ou chiroptères. Parmi ces espèces, 3 ont un intérêt patrimonial plus ou moins important : le complexe des murins (Myotis sp.), la Noctule commune et le Lapin de garenne.

Les espèces du groupe Myotis, 8 au total dans la région, présentent un intérêt patrimonial plus ou moins fort selon les espèces (comme par exemple le Murin à moustaches, d'intérêt régionale ou le Murin des marais, d'intérêt européen). Même si l'espèce reste encore inconnue sur le site, le genre est suffisant pour intégrer le tableau de patrimonialité (intérêt régional). En 2009, plusieurs contacts avec des individus du genre myotis ont été réalisés au détecteur d'ultrason. L'analyse de ces signaux par un logiciel spécialisé n'a pas permit d'identifier précisément l'espèce ou les espèces présentent. En 2010, un individu a pu être identifié avec certitude : le Murin de Daubenton (Myotis daubentonii); cette espèce est vulnérable à l'échelle régionale.

la Noctule commune (Nyctalus noctula) est une espèce fissuricole, appréciant les grands arbres et les hautes constructions humaines. Son aire de répartition recouvre une très grande partie de l'Europe; au début du printemps et à la fin de l’été, les populations continentales migrent entre l'Europe du nord et de l'est et l'Europe du sud-

Références

Documents relatifs

aux élèves du Conservatoire Entrée libre dans la limite des places disponibles. LUNDI 30

On y distingue deux sites tourbeux majeurs séparés d’un kilomètre et reliés par la ripisylve du ruisseau du Chajoux, des tourbières hautes dégradées et des

A ce titre, la Métropole Aix-Marseille-Provence (MAMP) et le Conservatoire d'espaces naturels de Provence-Alpes-Côte d'Azur (CEN PACA) ont décidé d'unir leurs efforts pour mettre

Les élèves ont cours tous les jours mais avec un emploi du temps optimisé : une pause méridienne réduite permet de dégager un certain nombre d’heures par semaine pour la

Depuis 1989, le Conservatoire d’espaces naturels (CEN) d’Auvergne s’investit dans la préservation des espèces, des habitats naturels ou aménagés par l’Homme, de

L’aval, encore ouvert aujourd’hui malgré une déprise agricole ces dernières décennies, fait l’objet, sur près de 20 ha, d’une opération foncière ciblée menée par

Une fois cette méthodologie finalisée et validée par le CEN et ses partenaires (Groupe Technique Ongulés envahissants PROTEGE et Comité de suivi scientifique du projet,

Lors de la notification de l’attribution de votre bourse, le bureau des aides privées vous informera du fonds de provenance de votre bourse, afin que vous puissiez le mentionner