• Aucun résultat trouvé

Millau «Condatomagus» La Granède

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Millau «Condatomagus» La Granède"

Copied!
5
0
0

Texte intégral

(1)

une revue Gallia Midi-Pyrénées | 1991

Millau « Condatomagus »

La Granède

Édition électronique

URL : http://journals.openedition.org/adlfi/10956 ISSN : 2114-0502

Éditeur

Ministère de la culture

Référence électronique

« Millau « Condatomagus » », ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Midi-Pyrénées, mis en ligne le 01 mars 1997, consulté le 03 mai 2019. URL : http://journals.openedition.org/

adlfi/10956

Ce document a été généré automatiquement le 3 mai 2019.

© Ministère de la Culture et de la Communication, CNRS

(2)

Millau « Condatomagus »

La Granède

Date de l'opération : 1991 (SD) Inventeur(s) : Gruat Philippe

1 Situé au sud-est de Millau, l'éperon barré de la Granède occupe une position géographique privilégiée qui en fait un des sites majeurs de notre région. Peu connu et d'un intérêt presque confidentiel, il regroupe pourtant tout un ensemble de potentialités qui s'insèrent dans une problématique qui va bien au-delà de la « simple » fouille d'un site défensif protohistorique. L'opération d'évaluation se justifiait donc et ceci d'autant plus que nous manquons toujours de séquences stratigraphiques bien datées et que les exemples de continuité d'occupation étalés sur plus de deux mille ans sont rares.

2 Avant tout, nous devons porter notre attention sur son rôle d'appui défensif et de contrôle de l'axe protohistorique venant ou dirigé vers le littoral languedocien, mais aussi vers le Massif central par la haute vallée de l'Aveyron. Plus tardivement, la voie romaine Condatomagus (Millau), Cessero (Saint-Thibéry, Hérault), qui se superposait à une voirie plus ancienne des IIe s et Ier s. avant J.-C., passait contre son flanc ouest et assurait le transfert commercial des sigillées de La Graufesenque vers la Méditerranée. Il était donc naturel que cette position stratégique conditionne l'implantation d'un site défensif, et ceci dès le Bronze final, sur un plateau d'environ 4 ha limité paru ne avancée rocheuse aux bordure sabruptes (797 m d'altitude) et relié au Causse par un isthme très étroit d'une soixantaine de mètres de large.

3 Ce site a donné lieu, depuis le début du XXe s., à de multiples interventions. Elles se sont essentiellement limitées à une « approche » du système défensif qui barre l'isthme, mais aussi au dégagement des substructions les plus perceptibles au sol. Ainsi, il a été repéré un édifice religieux, interprété comme une basilique (?) du Haut Moyen Âge (?), avec une nécropole associée, utilisée jusqu'au Bas Moyen Âge, ensemble qui paraît succéder à un temple gallo-romain.

4 À l'issue de cette rapide synthèse, il apparaît que cet éperon barré est complexe, tant du

(3)

s'assurer de la validité des informations recueillies jusqu'à ce jour et de développer une véritable problématique de recherche (Gallia, 1962 : 551).

5 Une série de sondages a donc été entreprise – essentiellement en retrait du système de fortification – à des emplacements susceptibles de résoudre, de confirmer ou d'infirmer les points de connaissances acquis jusqu'alors. Le site est occupé de façon importante dès le Bronze final IIIB, et c'est à cette époque (mais cela reste encore à confirmer), que s'implante le premier rempart en pierres sèches de type « calciné » (?) à armatures en bois, qui barre l'isthme. Des strates contemporaines, en relation sans doute avec des habitats, ont livré des productions céramiques typiques (plats à lèvres à facettes, coupes carénées), mais aussi des fragments d'un bracelet en lignite et les éléments incomplets de trois anneaux en terre cuite dépendant de fours à sole perforée.

6 Cette occupation qu'il est encore difficile d'évaluer sur le plan de son emprise maximale au sol, est suivie d'une séquence chronologique qui voit l'extension de l'habitat du Premier Âge du fer daté par endroits entre le VIe s et le Ve s.

7 Le matériel archéologique est particulièrement abondant: écuelles à fond plat, coupes à pied annulaire, urnes, avec l'émergence, à la fin du Premier et au début du Deuxième Âge du fer, d'importations d'origines méditerranéennes marquées par la présence d'amphores massaliètes, de pseudo-ionienne peinte etmonochrome grise d'Occident. La datation proposée pour le rempart de type « calciné » reste très imprécise puisqu'elle est tout d'abord rattachée au Premier Âge du fer (contemporain ou postérieur), pour ensuite être ramenée au Bronze final IIIb.

8 La période de transition, IIIe s.-première moitié du IIe s. avant J.-C., semble absente alors même qu'un second rempart (épaisseur variable comprise entre 7 m et 10 m) est implanté en arrière du premier sur un point de rupture de pente dans le courant de la fin du IIe s.

et le tout début du Ier s. avan J.-C.

9 Bâti en gros appareil (Fig. n°1 : Détail du parement externe du rempart de la fin du Deuxième Âge du fer) et parementé sur ses deux faces, il présente un système de porte et de poterne (Gallia, 1962 : 551), l'ensemble étant fondé sur des unités stratigraphiques du Premier Âge du fer. L'aspect particulièrement complexe de la fortification laisse supposer qu'il ne s'agit pas, ici, d'un simple aménagement linéaire, mais plutôt d'un système réfléchi et ordonné utilisant des techniques de flanquement élaborées. En outre, la présence de balles de fronde suggère qu'il ne s'agit pas d'une enceinte de « prestige ». Les sols d'utilisation contemporains de l'édification de cette enceinte ont été mis en évidence dans la plupart des sondages ce qui indique une forte extension de l'habitat intra-muros.

Il s'agit semble-t-il d'unités d'habitation en matériaux légers qui ont livré un mobilier archéologique particulièrement homogène et révélateur de courants d'échanges importants : amphores vinaires italiques Dr. 1A, céramiques à vernis noir,campanienne A et B ou B-oïde, pichets gris ampuritains. Les productions indigènes sont nombreuses et très diversifiées. Outre les types morphologiquement classiques de cette période (urnes peignées, jattes, terrines, ovoïdes, etc.), on dénombre des formes plus anecdotiques comme des céramiques peintes se rapprochant des fabrications de La Tène finale du Forez, etc.

10 En l'état actuel des connaissances, il est difficile de percevoir une continuité d'occupation au-delà du milieu du Ier s. avant J.-C. et ce, jusque dans la première moitié du Ier s. après J.- C.

(4)

11 Plus tard, dans le courant de la seconde moitié du Ier s. après J.-C., l'occupation gallo- romaine tend à se développer et les divers sondages entrepris, tant en bordure du deuxième rempart que sur le plateau, ont livré les vestiges d'un mobilier céramique abondant et classique (sigillées de La Graufesenque, Drag. 15/17, 18, 22,24, 24/25, 27, 29, 30, 35 et 36, Déch. 67, Hermet 7 et 8, Ritt. 12, etc., poteries communes). Cela suppose un milieu homogène compris dans la seconde moitié du Ier s. après J.-C. et le tout début du IIe s. C'est à cette période que semble se rattacher la découverte de fragments de statuettes en terre blanche de l'Allier dont la localisation, à proximité du bâtiment basilical (?), pourrait confirmer la présence d'un sanctuaire gallo-romain. Les limites apportées à la fouille n'ont permis aucune reconnaissance d'habitats structurés, mis à part contre le deuxième rempart, preuve d'ailleurs de sa conservation partielle jusque dans son élévation au cours des périodes de l'Antiquité classique.

12 Durant l'Antiquité tardive et le Haut Moyen Âge, le site ne perd pas son rôle défensif puisque un nouveau mur de défense de faible épaisseur (1,50 m environ) s'installe en avant et sur la deuxième enceinte. Des niveaux d'habitats ont été mis en évidence, notamment intra-muros ; ils ont livré un mobilier archéologique caractéristique marqué parla présence de céramiques communes, mais surtout de DSP des types Rigoir 1, 4, 6 et 9 dont certaines à décor estampé de rouelles, palmettes et arceaux, l'ensemble pouvant être daté entre la fin du IVe s. et le début du Ve s. après J.-C.

13 Les résultats de cette opération,pourtant d'un réel intérêt, n'ont pas résolu de façon convaincante l'échelonnement dans le temps de la construction des trois remparts. En revanche, la chronostratigraphie permet de confirmer les acquis scientifiques des recherches précédentes, mais aussi d'affiner les chronologies surtout pour les périodes gallo-romaines qui avaient été toujours plus ou moins occultées pour privilégier l'aspect protohistorique de cet éperon barré.

14 Pour l'avenir, il conviendra d'apporter des réponses sur les conditions d'implantation des enceintes successives et sur leur architecture. Il faudra également s'interroger sur les perspectives de recherches offertes par la présence, durant la fin du Deuxième Âge du fer et de l'époque gallo-romaine, d'habitats et de lieux de culte contemporains de Condatomagus. Il conviendra enfin d'avoir une réflexion approfondie sur la localisation d'un site défensif de l'Antiquité tardive et sur les conditions qui ont fait évoluer l'implantation humaine du site jusqu'au Moyen Âge.

ANNEXES

(5)

Fig. n°1 : Détail du parement externe du rempart de la fin du Deuxième Âge du fer

Auteur(s) : Gruat, Philippe. Crédits : GI-1997 ; CNRS Éditions 1998 (1991)

INDEX

operation Sondage (SD)

Index géographique : Midi-Pyrénées, Aveyron (12), Millau

Index chronologique : âge du Bronze, âge du Fer, Antiquité romaine, Antiquité tardive, haut Moyen Âge

Références

Documents relatifs

Quant au terme « possessio », il s’explique par le fait que les Romains considèrent les terres provinciales comme un vaste ager publicus où aucun citoyen ne peut être

Résumé Depuis 2002, un programme de recherche pluridisciplinaire est engagé sur les sites de hauteur de l’Antiquité tardive et du haut Moyen Âge dans le

Les productions de poteries de l’aire marseillaise et du pays d’Apt au cours de l’Antiquité tardive et du Haut Moyen Âge. Actes du 5ème colloque sur la céramique médiévale

Au bout du compte, on peut donc comprendre le dépit de Michel Foucault (« le christianisme n’a rien compris à l’amitié ») dans la mesure où, même si les

Ainsi on trouve dans l’Orléanais des sarcophages à couvercle plat ou à trois pans durant tout le haut Moyen Âge ; ni la facture, ni la forme, ni les dimensions des blocs ne

1 L’histoire de la sculpture de l’Antiquité tardive et du haut Moyen Âge en France a été marquée depuis des décennies par des controverses relatives aux datations, aux centres

Celui-ci avait fait de la construction d’un premier ouvrage en terre, réputé inefficace, un signe de la paresse et de la bêtise des Bretons, obligés dans un se- cond temps de faire

Résumé : Le programme de fouilles conduit par Michel Bats dans le quartier sud-est d'Olbia apporte un éclairage nouveau sur le devenir de cette ancienne colonie