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«LES SACREMENTS RÉVEILLENT LA VIE»

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Academic year: 2022

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« LES SACREMENTS RÉVEILLENT LA VIE »

Le titre de cet ouvrage déjà ancien de Gérard FOUREZ (Le Centurion, 1982) permet de comprendre que dans chaque sacrement Dieu, par son Fils Jésus, donne sa Vie pour que nous ayons la vie et la vie en abondance (cf. Jn 10,10). Les lignes qui suivent sont très largement inspirées par le Catéchisme de l’Église Catholique, en particulier les paragraphes 1077-1130.

Sacrements œuvres du Père

Les sacrements sont des dons que Dieu fait à ses enfants. Ils prennent leur source dans la vie même de Dieu, Père, Fils et Esprit Saint. L’Écriture révèle que Dieu est un Père de bénédiction. Ainsi le poème de la création est ponctué six fois par le même refrain :

« Dieu vit que cela était bon ». Et après que le Seigneur eut créé l’homme et la femme, une septième fois, il est écrit : « Dieu vit tout ce qu’il avait fait. Voilà c’était très bon ». Après la création de l’homme et de la femme, « Dieu les bénit » (cf. Gn 1). Dès l’origine le Père est un Dieu de bénédiction et de bonté. Et Il ne s’en départira jamais.

Abraham, le père des croyants, quitte son pays sur une seule certitude : Dieu est un Dieu de bénédiction : « Pars de ton pays, de ta famille et de la maison de ton père vers le pays que te ferai voir. Je ferai de toi une grande nation et je te bénirai. Je rendrai grand ton nom.

Sois en bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront, qui te bafouera je le maudirai ; en toi seront bénies toutes les familles de la terre » (Gn 12, 1-4). Dans ce bref passage, les mots bénir et bénédiction reviennent cinq fois. Cette bénédiction prit la forme d’une alliance entre le Seigneur et les hommes (Noë, Abraham, puis le Peuple par Moïse). Malgré les nombreuses infidélités du peuple élu, jamais Dieu ne revint sur cette alliance. Par les prophètes il ne cessa jamais d’appeler les fils de la promesse à revenir vers lui, à changer de vie.

La liturgie juive, puis la liturgie chrétienne sont d’abord une réponse aux bénédictions du Père, une action de grâce. La bénédiction de Dieu culmine dans le don qu’il fait de son Fils, « le Fils de son amour » (Col 1, 13). Ainsi comprenons-nous que le don que Dieu fait dans les sacrements, c’est Dieu. Nous saisissons aussi pourquoi l’Eucharistie est comme la clef de voûte de toute l’architecture sacramentelle. Le concile Vatican II affirme qu’elle est le sommet et la source de la vie chrétienne.

Sacrements : œuvres du Fils

Relisons le Catéchisme de l’Église Catholique : « ‘Assis à la droite du Père’ et répandant l’Esprit Saint en son Corps qui est l’Église, le Christ agit désormais par les sacrements institués par Lui pour communiquer sa grâce. Les sacrements sont des signes sensibles (paroles et actes), accessibles à notre humanité actuelle. Ils réalisent efficacement la grâce qu’ils signifient en vertu de l’action du Christ et par la puissance de l’Esprit Saint » (1084).

C’est dans le mystère pascal, la mort et la résurrection de Jésus, que chaque sacrement prend non seulement source et sens, mais force et efficacité. Arrêtons-nous quelques

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instants sur l’événement qu’est la mort et la résurrection de Jésus. Habituellement, les événements surviennent dans l’histoire, puis ils appartiennent au passé. La plupart sont même oubliés. La mort et la résurrection de Jésus sont bien un événement réel, survenu dans notre histoire. Mais il surplombe en quelque sorte toute l’histoire des hommes et demeure actuel. Dans la célébration de l’Eucharistie, après l’élévation du Corps et du Sang du Christ, le prêtre invite l’assemblée à proclamer sa foi : « Proclamons le mystère de la foi ». Et nous répondons : « Christ était mort, il est vivant, il reviendra ». Les trois temps de notre existence, passé, présent et avenir, sont récapitulés dans le mystère pascal. « Le mystère Pascal du Christ ne peut pas rester seulement dans le passé, puisque par sa Mort il a détruit la mort, et que tout ce que le Christ est, et tout ce qu’Il a fait et souffert pour tous les hommes, participe de l’éternité divine et surplombe ainsi tous les temps et y est rendu présent. L’Événement de la Croix et de la Résurrection demeure et attire tout vers la Vie » (CEC, 1085).

Les sacrements et principalement l’Eucharistie actualisent la mort et la résurrection de Jésus, nous donnent accès à sa vie et nous procurent le salut. Cette mission de sanctification est confiée par le Christ aux apôtres et à leurs successeurs jusqu’à nous.

Mieux, le Seigneur nous assure de sa présence parmi nous dans la liturgie et particulièrement dans la liturgie sacramentelle. Ainsi dans l’assemblée, selon sa parole :

« Là ou deux ou trois sont rassemblés en mon nom, je suis là, au milieu d’eux » (Mt 18, 20).

Il est présent dans sa Parole, dans les sacrements, dont l’archétype est l’Eucharistie puisque nous y recevons le Corps et le Sang du Seigneur. « En vérité, je vous le déclare, chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits, qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40). La finalité des sacrements est bien la mise en œuvre concrète du commandement d’amour. Ils sont toujours ouverture sur la charité.

Ainsi, dans la liturgie sacramentelle, l’assemblée chrétienne et chaque baptisé en elle participent déjà à la liturgie céleste qui est l’action de grâce éternelle rendue au Dieu d’amour.

Sacrements : œuvres de l’Esprit

Nous l’avons dit : la structure sacramentelle est celle de l’Alliance. Cette dernière suppose deux partenaires qui, librement, se répondent l’un à l’autre et acceptent d’unir leurs projets, leur avenir et leur vie. Toute l’Écriture révèle que Dieu est fidèle à l’Alliance qu’il propose et atteste que l’homme choisit souvent la maison de servitude et refuse d’être tiré des esclavages du péché. Le Père de bénédiction et le Fils de l’Amour donné jusqu’à l’extrême, suscitent en nous l’Esprit qui nous prépare à la rencontre du Seigneur. L’apôtre Paul l’exprime admirablement dans sa lettre aux chrétiens de la ville de Rome : « Ceux-là sont fils de Dieu qui sont conduits par l’Esprit de Dieu : vous n’avez pas reçu un esprit qui vous rende esclaves et vous ramène à la peur, mais un Esprit qui fait de vous des fils adoptifs et par lequel nous crions : Abba, Père » (Ro 8, 14-15). La libération de l’esclavage d’Égypte, la maison de servitude, préfigure le salut que donne le Christ par le sang de sa Croix. L’Esprit nous incite à choisir sans cesse le chemin de la liberté.

Dans chaque sacrement, l’Église demande à celui ou celle qui le reçoit de proclamer sa foi. Sans la foi, il n’y a pas de sacrement. La foi, notre foi est la réponse que nous faisons à l’amour que Dieu nous donne. Aussi l’Esprit est-il invoqué pour qu’il accomplisse en nous ce que le Christ donne par le sacrement. Dans l’Eucharistie, par exemple, le

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célébrant appelle plusieurs fois la communauté à proclamer sa foi : après la lecture de l’Évangile, lors de la profession de foi évidemment, après l’élévation du Corps et du Sang du Christ et au moment de la communion. Et pendant la prière eucharistique, le célébrant invoque deux fois l’Esprit : d’abord sur le pain et la vin pour qu’il les sanctifie afin qu’ils deviennent pour nous le corps et le sang de Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Ensuite il prie ainsi : « que l’Esprit Saint fasse de nous une éternelle offrande à ta gloire ».

C’est l’Esprit qui rend actuel le mystère du Christ : il est invoqué sur le pain et le vin au moment où le Seigneur sera réellement et sacramentellement présent. Il est invoqué aussi sur les baptisés réunis en son Nom pour qu’ils deviennent le Corps du Christ. Il est instamment prié pour que soit exaucée la prière de Jésus à son Père : « Que tous soient un comme toi, Père, tu es en moi en que je suis en toi, qu’ils soient en nous eux aussi, afin que le monde croie que tu m’as envoyé » (Jn 17, 20-21).

L’œuvre du Père, du Fils et de l’Esprit est bien d’accomplir l’union des hommes en Dieu, en les faisant fils du Père et frères du Christ dans un même Esprit et la communion entre eux. Chaque sacrement met en œuvre ce grand désir de Dieu. Puisque les sacrements sont un don d’amour du Père, du Fils et de l’Esprit, nous comprenons que toute la vie liturgique de l’Église s’enracine dans l’Eucharistie et les sacrements. De même, l’objectif ultime de l’action missionnaire, l’annonce du Christ, de son amour et de son salut aux hommes et aux femmes de ce temps est de les conduire au baptême – là ils deviennent enfants de Dieu – et à l’Eucharistie – là ils reçoivent Dieu lui-même. Enfin, si nous recevons en vérité les sacrements de la Vie, nous ne pouvons pas ne pas être missionnaires.

Caractéristiques des sacrements de l’Église

Au cours des siècles l’Église a discerné sept sacrements qui sont le baptême, la confirmation, l’eucharistie, la pénitence, l’onction des malades, l’ordre et le mariage. Le Catéchisme de l’Église Catholique enseigne qu’ils sont les sacrements du Christ au sens où ils ont institués par le Seigneur lui-même. Toutes les actions et les paroles de Jésus de Nazareh sont déjà salvifiques. Elles anticipent sur la puissance de la Résurrection.

« Forces qui sortent du Corps du Christ, toujours vivant et vivifiant, actions de l’Esprit Saint à l’œuvre dans son Corps qui est l’Église, les sacrements sont ‘les chefs d’œuvre de Dieu’

dans la nouvelle et éternelle alliance » (CEC 1116). Dire qu’ils sont institués par le Christ signifie que les sacrements prennent leur source et leur sens dans l’incarnation du Fils de Dieu. C’est parce qu’il a pris notre chair que nous sommes rejoints dans tout notre être, corps, âme et esprit, par les actes sacramentels. Comme nous le verrons plus tard, le corps, notre corps, est directement concerné dans la célébration du sacrement.

Ils sont les sacrements de l’Église. Dans l’Esprit Saint, l’Église a reconnu peu à peu ce trésor qu’elle recevait du Christ. Très vite, elle a célébré le baptême, l’eucharistie, l’imposition des mains. De même manière qu’elle a arrêté le canon des Écritures, c’est à dire fixé définitivement la listes des livres saints et qu’elle a fixé la doctrine de la foi que nous recevons dans les symboles des apôtres et celui de Nicée-Constantinople, l’Église au concile de Trente a fixé définitivement la liste des sept sacrements.

En ce sens ils sont de l’Église mais aussi pour l’Église et par l’Église. Saint Augustin nous a donné une formule devenue célèbre : « les sacrements font l’Église ». Ils manifestent et communiquent aux hommes, surtout dans l’Eucharistie, le mystère de la communion du

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Dieu Amour, Un en trois Personnes. Par l’Église : elle agit en effet dans les sacrements, comme ‘communauté sacerdotale’, apte à célébrer la liturgie. Au service de ce sacerdoce baptismal, commun à tous les baptisés, les ministres ordonnés, évêques, prêtres et diacres, sont les garants de l’action du Christ dans chaque sacrement. Ils sont le lien avec les apôtres qui ont reçu mission de baptiser toutes les nations. Dans sa foi et son discernement, l’Église a établi dans l’Esprit que le baptême, la confirmation et l’ordre confèrent aux personnes qui les reçoivent un caractère indélébile, un sceau, parce que chacun de ces sacrements associe le baptisé au sacerdoce du Christ. Ils ne sont donc reçus qu’une fois.

Nous parlons aussi des sacrements de la foi. En quel sens ? La mission du Christ à ses apôtres est explicite : « Allez donc : de toutes les nations, faites des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, leur apprenant à garder tout ce que je vous ai prescrit » (Mt 28, 19). Ainsi l’annonce de la foi est étroitement liée à la réception du baptême. Comme nous l’avons dit plus haut, le sacrement exige la foi et la foi conduit au sacrement. Dans la lettre aux Romains, saint Paul donne une très ancienne profession de foi baptismale : « Cette parole, c’est la parole de foi que nous proclamons. Si de ta bouche tu confesses que Jésus est Seigneur et si, dans ton cœur, tu crois que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé » (Ro 10, 8b-9).

Nous pouvons citer la constitution conciliaire sur la liturgie : « Les sacrements ont pour fin de sanctifier les hommes, d’édifier le Corps du Christ, enfin de rendre le culte à Dieu ; mais, à titre de signes, ils ont aussi un rôle d’enseignement. Non seulement ils supposent la foi, mais encore, par les paroles et par les choses, ils la nourrissent, ils la fortifient, ils l’expriment ; c’est pourquoi ils sont dit sacrements de la foi » (SC 59). La foi de l’Église précède les personnes qui demandent à recevoir un sacrement. Elle invite le baptisé à adhérer à la même foi, dans l’acte même du baptême. Un ancien adage dit que « la loi de la prière est la loi de la foi ». Nous pourrions dire autrement que les sacrements éduquent la foi. Ils sont en eux-mêmes un enseignement ou une catéchèse, si l’on veut.

Ainsi, comment comprendre le don que le Christ nous fait de sa vie et de son amour, si nous ne participons jamais à l’eucharistie : là, nous célébrons et vivons cet événement ; là nous communions à la vie même du Seigneur ; là, grâce à l’Esprit Saint nous nous saisissons comme une assemblée de fils, de frères et de saints.

Les sacrements nous donnent le salut. Ce sont les sacrements du Christ. Il est à l’œuvre dans chacun d’eux. L’Église a toujours tenu que les sacrements étaient efficaces.

Chaque sacrement communique la vie de Dieu. De la même manière que l’Eucharistie est une action de grâce, comme son nom l’indique, chaque sacrement est une action de grâce pour la vie que nous recevons.

L’Église affirme même que les sacrements agissent par le fait même que l’action est accomplie. C’est la traduction de l’ « ex opere operato ». La célébration et l’efficacité du sacrement ne dépendent pas de la sainteté personnelle du ministre. Ils requièrent cependant la foi et l’ouverture à la grâce de celui ou celle qui le reçoit.

Les sacrements sont-ils nécessaires au salut ? Oui ! écoutons l’apôtre Pierre : « La puissance divine nous a fait don de tout ce qui est nécessaire à la vie et à la piété en nous faisant connaître celui qui nous a appelés par sa propre gloire et sa force agissante. Par elles, les biens du plus haut prix qui avaient été promis nous ont été accordés pour que par

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ceux-ci vous entriez en communion avec la nature divine » (2 P 1, 3-4). Le salut en effet est d’être accueilli par le Seigneur Dieu comme ses enfants. C’est l’Esprit qui, par les sacrements nous introduit ainsi dans la demeure de Dieu. Plus encore, par chaque sacrement Dieu fait sa demeure en nous jusqu’à ce que nous participions à la nature divine comme dit l’apôtre Pierre. Dans chaque sacrement, rappelons-le, nous recevons Dieu comme Père, Jésus-Christ comme Sauveur et l’Esprit qui nous fait fils et frère.

« Nous attendons que tu viennes ». Cette prière d’espérance que nous formulons après la consécration rejoint le dernier mot de toute la Bible : « Amen, viens Seigneur Jésus ! » (Ap 22, 20). La liturgie chrétienne est comme une anticipation de la liturgie céleste. Les sacrements sont aussi une anticipation de la vie éternelle. Chacun des sept nous attire vers elle.

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