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ARTICLE ORIGINAL
Information patient avant injection de toxine botulique intradétrusorienne (Botox ® ) : quels sont les items
indispensables ? Résultats d’un consensus Delphi d’experts du Groupe d’étude de neuro-urologie de langue franc ¸aise
(GENULF)
Patient information before bladder wall injection of botulinum toxin A (Botox ® ): Which essential items? Results of Delphi consensus from GENULF experts
I. Dominique
a,∗, A. Bourmaud
b, B. Tamarelle
a, J.E. Terrier
a, A. Ruffion
aaCHULyonSud,69310Pierre-Bénite,France
bCentrehygée—centrerégionaldepréventiondescancers,Institutdecancérologie Lucien-Neuwirth,42270Saint-Priest-en-Jarez,France
Rec¸ule1ermai2016 ;acceptéle11aoˆut2016 DisponiblesurInternetle17septembre2016
MOTSCLÉS Informationpatient; Onabutiliumtoxine A;
Résumé
Introduction.—L’informationpréopératoired’onabotulinumtoxineA(Botox®)intradétrusorien comportedemultiplesaspectsimportantsàcomprendreetàretenirparlepatient.L’objectifde cetteétudeétaitd’identifierlesitemsdel’informationpréopératoirepatient,indispensables avantinjectionintradétrusoriennedeBotox®selonlesmédecinsexpertsduGENULF.
∗Auteurcorrespondant.
Adressese-mail:inesdominique40@gmail.com(I.Dominique),Aurelie.BOURMAUD@icloire.fr(A.Bourmaud),
blandine.tamarelle@chu-lyon.fr(B.Tamarelle),jean-etienne.terrier01@chu-lyon.fr(J.E.Terrier),alain.ruffion@chu-lyon.fr(A.Ruffion).
http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2016.08.005
1166-7087/©2016ElsevierMassonSAS.Tousdroitsr´eserv´es.
InformationpatientavantinjectiondeBotox intradétrusorien 1207 Hyperactivité
vésicale; GENULF; Delphi
Matériels.—Cetteétudeprospectiveaétémenéededécembre2015àavril2016.Troistoursde DelphiontétéréalisésvialelogicielSurveyMonkey®.Lequestionnaireinitialreprenaitchaque itemdelafiched’informationpatientécriteparleGENULF.ChaquemédecinexpertduGENULF devaitcoterlesitemssuruneéchellenumériqueselonl’intérêtàêtreretenuparlepatient.
Résultats.—Unelistede27itemsconsidérésindispensablesàêtreretenusparlespatientsa étéproposéeàl’issuedes3toursdeDelphi,confirméepar15/19experts(75%).Les items lesmieux notés étaient:« l’apprentissage desautosondagesest indispensable» (moyenne d’intérêt :8,5/9 ;nombre de notes 8/9: 15),« lesreins serontprotégés à long terme » (moyenned’intérêt:8,3/9,nombre denotes8/9:15)et« laduréed’efficacitéestde6à 9mois » (moyenned’intérêt :8,2/9,nombre denotes 8/9:14).Les désaccords portaient majoritairementsurlanon-distinctionentrepatientsneurologiquesetnonneurologiques.
Conclusion.—Nousavonsidentifiélesitemsprécisquiparaissentindispensablesauxexpertsdu domainepourl’informationpatientavantinjectionBotox® intradétrusorienparuneméthode deconsensusDelphirecommandéeparlaHAS.
Niveaudepreuve.— 4.
©2016ElsevierMassonSAS.Tousdroitsr´eserv´es.
KEYWORDS Patientinformation;
Onabotulinumtoxin A;
Overactivebladder;
GENULF;
Delphi
Summary
Introduction.—Preoperativeinformationbefore bladderwallinjectionofbotulinumtoxinA (Botox®)holdsseveralessentialfactstounderstandandretainbythepatients.Theaimofthis studywasareviewofessentialpreoperativeinformationitemsaccordingtoGENULFmedical experts.
Method.—ItwasaprospectivereviewfromDecember2015toApril2016.ThreeDelphirounds hadbeendonefromtheSurveyMonkey® software.Theinitialquestionnairewascomposedof itemsfromthepatientinformationsheeteditedbytheGENULF.Eachitemhadbeenratedby themedicalexpertonanumericscaleofimportanceforpatientinformation.Thelastround askedtoexpertstoconfirmitemseventuallyselected.
Results.—Alistof27itemsregardedasessentialsforpatientinformationhadbeenchecked by experts after three Delphi rounds,confirmed by 15/19 experts (75%). Best rated items were‘‘learningself-catheterisationisessential’’(meaninterest8,5/9;numberofrate8or 9:15),‘‘kidneyareprotectedoverthelongterm’’(meaninterest8,3/9;number ofrate8 or9:15),‘‘efficiencyis6to9months long’’(meaninterest8,2/9;numberofrate8or9:
14).Discrepanciesweremostlyonlackofdistinctionbetweenneurologicandnon-neurologic patients.
Conclusion.—Weidentifiedaccurateitemsconsideredasessentialforpreoperativeinformation topatientsbefore bladderwallinjectionofbotulinumtoxinA (Botox®)by aDelphimethod recommendedbyHAS.
Levelofevidence.— 4.
©2016ElsevierMassonSAS.Allrightsreserved.
Introduction
L’injection intradétrusorienne d’onabutilinum toxine A (Botox®)estuntraitementrécentayantmodifiélapriseen charge thérapeutiquedel’hyperactivitévésicale d’origine neurologique etidiopathique. L’informationpréopératoire deBotox® intradétrusoriencomportedemultiplesaspects importants, queles patientsdoivent avoirintégré pourle consentementéclairépréopératoiremaisaussipourlebon déroulementdel’interventionetdesessuites.Danscette optique, une fiched’information écrite patientpréopéra- toiredeBotox® intradétrusorienaétécrééedanslecadre d’un consensus non formalisé par les experts du Groupe
d’étude de neuro-urologie de langue franc¸aise (GENULF), delaSociétéinterdisciplinairefrancophoned’urodynamique et de pelvi-périnéologie (SIFUD-PP) et de l’Association franc¸aised’urologie(AFU)[1].Cependant,cettefiche n’a encorepasétéévaluéeetlaremisedelafiched’information aupatient,nepeutàelleseule,suffireàassurerlacompré- hension du patient sur l’information préopératoire [2].
De nombreux travaux dans la littérature ont montré la faible compréhension des patients sur l’information don- néelorsdesconsultationsmédicales,mêmelorsqu’unefiche d’informationétaitdonnée,avecdestaux decompréhen- siondans la littérature variant de20 % à 60 % [3—6]. De nombreusesétudesonttentéd’améliorerlacompréhension
del’information par lespatients en utilisant des formats multimédias,des fichessimplifiées,des questionnairesde compréhensionetd’autresformatsavecdesrésultatssigni- ficatifs[7,8].Modifierleformatd’informationpréopératoire detoxinebotuliqueintradétrusoriennepourraitaméliorerla compréhensiondespatients.Unemeilleurecompréhension delapart despatientsdesconduitesàtenir pourraitper- mettrelaréductiondeseffetsindésirablesliésàl’injection detoxine botulique. Pourdévelopper et évaluerces nou- veauxformatsd’information,ilétaitnécessairededéfinir ethiérarchiserlesdifférentsitemsdel’informationpréopé- ratoireetcetravails’inscritdanscettedémarche.
Plusieurs études ont montré que qu’un consensus de groupe avaitune plus grandevalidité qu’un individupour l’élaboration de connaissances [9]. Dans ce travail, nous avonsdonccherchéparunconsensusformaliséd’expertsde neuro-urologieàdéterminerethiérarchiserlesitemsprécis quisemblent lesplusconsensuelsetlesplus importantsà fairecomprendreaupatient.
L’objectifdecetravailadoncétéd’identifierdefac¸on prospective,parlaméthodeduconsensusformaliséDELPHI [10]lesitemsdel’informationpréopératoireindispensables àêtre compris parles patientavant injection intradétru- sorienne d’onabotulinum toxine A (Botox®). Le consensus a été établi par lesmembres experts du Groupe d’étude deneuro-urologiedelanguefranc¸aise(GENULF)quiavaient préalablementtravaillésurcesfichesetquilesutilisentau quotidien.
Matériels et méthodes
Cetteétudeprospectiveaétémenéededécembre2015à avril2016.Laméthode deDelphi étaitutilisée pouravoir leconsensusdesmédecinsexpertsducomitédelecturedu GENULF.LaméthodedeDelphiestunetechniquevalidéepar laHauteAutoritédesanté(HAS)etlargementdécritedans lalittératurepourobtenirunconsensusd’unpaneld’experts surunezoned’indécision[9,11].Unquestionnairecomposé dequestionscibléesavecdesréponsesferméesestenvoyé à tous les expertssélectionnés, etaprès chaque tour est modifiéenfonctiondesréponsesdestoursprécédents.Un minimumde3toursd’avisestnécessaire.Aprèschaquetour deDelphi,lesexperts sontinformésdes résultats dutour précédentafind’obtenirlesréponseslesplusconsensuelles.
Lesexpertssontanonymesentreeux[12].
TroistoursdeDelphiontétéréalisés.Pourchaquetour, unquestionnaireétaitenvoyéàtouslesmédecinsmembres expertsducomitédelectureduGENULFvialelogicielSur- vey Monkey®. Le groupe expert interrogé était composé de24 membresdu GENULF secomposant d’urologues,de neurologuesetde médecinsrééducateurs. La méthodolo- giedel’étudeétaitréaliséeparunexpertenméthodologie delarechercheclinique.Lequestionnairedupremiertour deDelphi (Delphi 1) était composéde 38 questions,cha- cunecorrespondantàunitemissudelafiched’information patient préopératoire de toxine botulique intradétruso- riennecrééeparlaSIFUD,leGENULFetl’AFU[1].Chaque itemdevaitêtre cotépar l’expert sur une échellenumé- riquede0(aucunintérêt)à9(indispensable)selonl’intérêt estiméparl’expertàêtreretenuparlepatient.Unepartie commentaireétait libre pour chaque item.Après analyse
du Delphi 1, lesitems étaient classés parordre d’intérêt en fonction de leur moyenne d’intérêt et du nombre de notes hautes obtenues (notes 8 et 9) pour chaque item.
Lesitems étaientalors, selonla méthodeDelphi, répartis endeuxgroupes :«itemsà garder»et«items àsuppri- mer»pourceuxayantlesmoyennesd’intérêtlesplusbasses etlemoins denotes8/9. Lesitemsdugroupe «àsuppri- mer» correspondaientaux itemsconsidérés, d’après leur notesduDelphi1,commenonindispensablesàêtre rete- nusparlespatients.Lequestionnairedudeuxièmetourde Delphi(Delphi2)comportait38questionsavecpourchaque itemdel’information,lamoyenned’intérêtobtenueauDel- phi 1. Le questionnaire était endeux parties : « items à garder »et«itemsà supprimer»suivantlesrésultats du Delphi1.Chaqueexpertdevaitvoterenbinairesiselonlui l’itemétaitàconserverounondansl’informationpréopéra- toire.Unepartiecommentaireétaitlibrepourchaqueitem.
L’analysedes résultatsduDelphi2asélectionnélesitems del’informationretenusparlesexpertscommeétantimpor- tantsdansl’informationpatient.LederniertourdeDelphi (Delphi3)necomportaitqu’unequestion:lalistedesitems retenusaprèsanalyseduDelphi2étaitdonnéeauxexperts etchacundevaitconfirmers’ilétaitounond’accordavec laliste.Unepartiecommentairelibreétaitouverte.Aucun participantnepouvaitvoirlesrésultatsdesquestionnaires desautresparticipants.Seull’investigateurdel’étudepou- vaitvoirlesréponsesdechaqueexpert,sansanonymatet lireleurscommentaires.
Résultats
Le questionnaire du premier tour de Delphi a obtenu 19 réponses (79,1 % de participation),celui du deuxième tour18réponses(75%departicipation)etceluidutroisième tour 19 réponses (79,1 %). Les résultats du Delphi 1 sont présentés dans le Tableau S1 avec la moyenne d’intérêt recueilliepourchaqueitemainsique,pourchacun,larépar- titiondesnoteshautes8et9obtenues.Lesitemslesplus importantsàêtreretenusparlespatientsselonlesexperts étaient:«l’apprentissage desautosondagesest indispen- sable»(moyenned’intérêt:8,5/9;nombredenotes8/9: 15), «les reins serontprotégés à long terme » (moyenne d’intérêt : 8,3/9, nombre de notes8/9 :15), « la durée d’efficacitéestde6à9mois»(moyenned’intérêt:8,2/9, nombredenotes8/9:14)et«ilestpossible dedévelop- perune infectionurinaireavecdes symptômesdont dela fièvre»(moyenned’intérêt:8,2/9,nombredenotes8/9: 14).
Lesitemsétaientensuite, suivantleurs notes,répartis en deux groupes : groupe « items à garder » compor- tant27itemsetgroupe «itemsàsupprimer»comportant 11items. Lesrésultats duDelphi 2sontprésentés dans le Tableau1présentantlesréponsesdesexpertspourlegroupe
«itemsàgarder»etdansleTableau2pourlegroupe«items àsupprimer».
AprèsanalyseduDelphi2,27itemsontfinalementété retenus etenvoyés pour le tour de Delphi 3 (Tableau 3).
Lors du Delphi 3, la liste d’items a été confirmée par 15/19 experts (75 % des experts). Lors de l’analyse des commentairesdes 4expertsendésaccordaveclaliste,la raisondudésaccordprincipaleétaitlanon-distinctionentre
InformationpatientavantinjectiondeBotox intradétrusorien 1209 Tableau1 Résultatsdesréponsesdes expertsauquestionnaire dutour Delphi2surl’intérêtdegarder(oui ounon) chaque itemrépartidansle groupe «items àgarder »enconnaissant lamoyenne d’intérêtobtenue pour chacun au premiertourdeDelphi.
Itemdel’information Réponse«Intérêt
àêtregardé»,% (n)
Réponse«Pas d’intérêtàêtre gardé»,%(n)
Non répondus (n) L’apprentissagedesautosondagesestindispensable 100%(n=18) 0%(n=0) 0
Lesreinsserontprotégésàlongterme 100%(n=18) 0%(n=0) 0
Laduréedel’efficacitéestde6à9mois 100%(n=18) 0%(n=0) 0 Ilestpossiblededévelopperuneinfectionurinaireavecdes
symptômesdontdelafièvre(Température>38◦C)
88,89%(n=16) 11,11%(n=2) 0 L’efficacitédutraitementcommenceàs’installeren2à10jours 94,40%(n=17) 5,56%(n=1) 0 Ilestpossiblederessentirunefatiguegénéraledanslesjours
suivantl’injection
94,40%(n=17) 5,56%(n=1) 0 UnECBUdoitêtreréaliséenpréopératoire 100%(n=18) 0%(n=0) 0 S’ilexistedesgermesdanslesurines,untraitementest
indispensable
94,40%(n=17) 5,56%(n=1) 0 Encasd’échec,ilestpossibledefaireunenouvelletentative 100%(n=18) 0%(n=0) 0 Ilestpossiblederessentirunesensationdeblocageurinaire
progressifnécessitantdes’autosonder
83,33%(n=15) 16,67%(n=3) 0 Ilestpossiblequelesurinessoientcoloréesenrougeparles
saignementssurvenantsurlespointsdeponction
100%(n=18) 0%(n=0) 0 L’injectiondetoxinedanslavessievaparalyserlescontractions
vésicales
94,40%(n=17) 5,56%(n=1) 0 Legestesefaitsousanesthésielocaleinjectéedanslavessie 100%(n=18) 0%(n=0) 0 Cettenouvelletentativedoitsefaireavecundélaide3mois
minimum
88,89%(n=16) 11,11%(n=2) 0 Lesrisquesd’effetsindésirablessontminimes 88,89%(n=16) 11,11%(n=2) 0
Legestesefaitenambulatoire 94,40%(n=17) 5,56%(n=1) 0
Injectionsmultiplesdansvessieparvoienaturelle,peuoupas douloureuses
88,89%(n=16) 11,11%(n=2) 0 Ilestpossiblederessentirunelégèredouleurdurantlesinjections 83,33%(n=15) 16,67%(n=3) 0 Lesinfectionsurinairessymptomatiquesvontêtrediminuées 77,78%(n=14) 22,22%(n=4) 0 Legesteenluimêmed’injectiondure5—10min 94,40%(n=17) 5,56%(n=1) 0 Unarrêtdetravailoul’arrêtdesactivitéshabituellesnesontpas
nécessaires
88,89%(n=16) 11,11%(n=2) 0 Ilestimportantdesurveillerl’apparitiondesymptômespouvant
évoqueruneinfectionurinaire
77,78%(n=14) 22,22%(n=4) 0 Ilestimportantdesurveillerlesdifficultésàuriner 83,33%(n=15) 16,67%(n=3) 0 Laconsultationdecontrôledoitsefairedansundélaide4à
8semaines
83,33%(n=15) 16,67%(n=3) 0
L’arrêtdesfuitesvaêtrerapide 72,22%(n=13) 27,78%(n=5) 0
Aucunsoinparticuliern’estrequis 77,78%(n=14) 22,22%(n=4) 0 Laconsultationdecontrôledoitcomporterunbilanurodynamique 66,67%(n=12) 33,33%(n=6) 0
patientsneurologiquesetnonneurologiquespourlesitems sur l’ apprentissage des autosondages avant injection, la protectiondes reins àlong terme, lanécessitéd’un bilan urodynamique decontrôle et la surveillance des troubles urinairespostopératoires.
Discussion
La démarche que nous avons engagée est originale car, à notre connaissance, peu d’études ont été faites sur la pertinence de l’information disponible dans des fiches d’informationpatient,notammentenneuro-urologie.
L’originalité de ce travail repose sur la « dissec- tion» d’une fiche d’information préopératoire [1] (écrite par les sociétés expertes) en de nombreux items définis afin d’extraire et de hiérarchiser les notions indispen- sables à être intégrés par les patients avant de réaliser l’intervention.Plusieurstravauxontmontrél’amélioration significative de la satisfaction des patients et de leur compréhension de l’information lors de la remise d’une fiche d’information écrite [13]. Ces fiches ont aussi un réel impact sur les décisions de traitement ; ainsi la revuede littérature de De Bontet al. [14]a mis enévi- dence une réduction d’utilisation des antibiotiques lors de la remise de fiches d’information patient dans plu- sieurspathologiesdifférentes.Cependant,de nombreuses
Tableau2 RésultatsdesréponsesdesexpertsauquestionnairedutourDelphi2surl’intérêtdesupprimer(ouiounon) chaqueitemrépartidanslegroupe«itemsàsupprimer»(enconnaissantlamoyenned’intérêtobtenuepourchacunau premiertourdeDelphi).
Groupe«itemsàsupprimer» Réponse«Itemà
supprimer»
Réponse«itemà garder»
Non répondu Leseffetssecondairesnesontjamaisgraves 83,33%(n=15) 16,67%(n=3) 0 Ilestimportantdesurveillerl’apparitiondefièvreoudefrissons 0 Ilestimportantdesurveillerl’apparitiondesbrûluresenurinant
et/oulessaignementss’ilsdurentplusde24h
72,22%(n=13) 27,78%(n=5) 0 Ilestpossiblequedesbrûluresenurinantsoientperc¸uespendant
24à48heures
83,33%(n=15) 16,67%(n=3) 0
L’arrêtdesfuitesvaêtrerapide 0
Laduréedel’actedanssonensembleestde45min 88,89%(n=16) 11,11%(n=2) 0 Iln’estpasnécessaired’arrêterlesactivitéssexuelles 83,33%(n=15) 16,67%(n=3) 0 Ilestpossiblequelespatientsaientdessensationsdeboufféede
chaleuroud’hypertensionartériellependantquelquesjours
94,44%(n=17) 5,56%(n=1) 0 Ilestpossiblequ’aprèsl’anesthésieoulegestedesmanifestations
allergiquespuissentarriver
83,33%(n=15) 16,67%(n=3) 0 Ilestpossiblededévelopperdelafièvredefac¸onisolée
(température>38◦C)
83,33%(n=15) 16,67%(n=3) 0 Durantl’introductionducystoscopeilestpossiblequelemédecin
n’arrivepasàentrerdanslavessie(«fausseroute»)
88,89%(n=16) 11,11%(n=2) 0
études ont montré des problèmes de lisibilité des fiches d’information pour les patients, notamment en raison de leur complexité et de leur longueur souvent importante [15,16]. Plusieurs travaux ont montré que plus la fiche d’information comportait de données, moins les patients retenaientl’information;ainsidansuneétudecomparant lacompréhensiondespatientssurl’information entreune fiche de consentement simplifiée et une fiche standard, le groupe de patients ayant eu la fiche simplifiée avait unemeilleure compréhensiondel’information[17]. Notre démarcheestdoncenadéquationaveccetteproblématique en tentant de détacher pour le patient les informations clés de la fiche d’information préopératoire. L’objectif n’était pas de réduire l’information mais de hiérarchiser l’information et d’identifier les items les plus importants afindepouvoirmieuxciblerl’informationpréopératoire.
Unedesprincipalesforcesdecetteétudeestl’utilisation de la méthode Delphi [10], recommandée et validée par laHAS pour les« recommandations parconsensus forma- lisé»[11].Touslesparticipantsdenotreétudeétaientdes médecinsexpertsdelaneuro-urologieentantquemembres duGENULFetmultidisciplinairesconformémentauxrecom- mandationsdelaHAS.Lenombred’expertsayantparticipé étaiten adéquationavec les recommandationsde la HAS conseillant de 9 à 15 experts dans le groupe de cotation
«mais pouvant être élargi afin d’accroître le nombre de professionnels impliques, en particulier en cas de thème nécessitantl’interventiondenombreusesprofessions»[11].
Laréalisation detrois toursde Delphi a permis d’obtenir desconsensusd’expertsfortssurlesitemsdel’information préopératoire importants à être compris et retenus par lespatients.Touslesitemsdel’informationpréopératoire d’injectionde toxinebotulique intradétrusorienneutilisés danscetteétudeontétéextraitsdelafiched’information préopératoirevalidéeparle GENULF,l’AFUetlaSIFUD-PP
[1]. La liste finale des items de l’information préopéra- toireayantfaitconsensusauprèsdesexperts,necomporte doncquedesinformationsvalidéesparlesgroupesd’experts franc¸ais.
Une des faiblesses de l’étude pourraitêtre le nombre d’items retenus dans notre étude (27 items) mais ceci est inhérent à la méthode Delphi utilisée en raison du
«découpage»del’information en34 itemsdans leques- tionnaire, du nombres d’experts inclus etde la méthode de sélection des items. Une autre explication peut être la complexité de l’information préopératoire de Botox® intradétrusorien comportant l’intérêt du traitement mais aussi son déroulement pré-, per- et postopératoire ainsi que les risques. Enfin, l’analyse des commentaires des expertspar itemsaaussi montréqu’ilsconsidéraient plu- sieurs items du questionnaire comme des « doublons » d’information. Pourtant chaque item correspondait à une notiondelafiched’information,cequirejointl’hypothèse des fiches d’information longues et redondantes. Une prochaineréflexionpourraitdoncviseràregroupercesinfor- mationsredondantesafindegagnerenlisibilitédelafiche d’informationécrite.D’autrepart,lenombred’itemsrete- nus peut être aussi une force de l’étude, car plusieurs travaux ont montré que les fiches d’information doivent êtrecomplètes[7]etquelespatientspréfèrentlesfiches d’informationcomplètesetprécisespourprendreleursdéci- sions[8,13].
Un des biais de cette étude pourrait être le fait que l’évaluationde lafiche d’informationsoitréaliséeparles mêmes experts ayant créé cette fiche. Cependant cela peut être considéré comme une force car les items de l’informationontétéévaluéspardesmédecinsexpertsde la spécialité (GENULF) et par la méthode de Delphi per- mettant un consensusformalisé. La méthode de Delphi a permisdehiérarchiserlesitemsselonlesnotesdesexperts
InformationpatientavantinjectiondeBotox intradétrusorien 1211 Tableau3 Liste des items retenus par les experts à
l’issue des 3 tours de Delphi, comme indispensables à être comprisparlespatients avantinjection detoxine botulique(Botox®)intradétrusorien.
Itemsretenus
1 L’apprentissagedesautosondagesest indispensable
2 Lesreinsserontprotégésàlongterme 3 Laduréedel’efficacitéestde6à9mois 4 Ilestpossiblededévelopperuneinfection
urinaireavecdessymptômesdontdelafièvre (température>38◦C)
5 L’efficacitédutraitementcommenceà s’installeren2à10jours
6 Ilestpossiblederessentirunefatiguegénérale danslesjourssuivantl’injection
7 UnECBUdoitêtreréaliséenpréopératoire 8 S’ilexistedesgermesdanslesurines,un
traitementestindispensable
9 Encasd’échec,ilestpossibledefaireune nouvelletentative
10 Ilestpossiblederessentirunesensationde blocageurinaireprogressifnécessitantdes’auto sonder
11 Ilestpossiblequelesurinessoientcoloréesen rougeparlessaignementssurvenantsurles pointsdeponction
12 L’injectiondetoxinedanslavessievaparalyser lescontractionsvésicales
13 Legestesefaitsousanesthésielocaleinjectée danslavessie
14 Cettenouvelletentativedoitsefaireavecun délaide3moisminimum
15 Lesrisquesd’effetsindésirablessontminimes 16 Legestesefaitenambulatoire
17 Injectionsmultiplesdansvessieparvoie naturelle,peuoupasdouloureuses
18 Ilestpossiblederessentirunelégèredouleur durantlesinjections
19 Lesinfectionsurinairessymptomatiquesvont êtrediminuées
20 Legesteenluimêmed’injectiondure5—10min 21 Unarrêtdetravailoul’arrêtdesactivités
habituellesnesontpasnécessaires
22 Ilestimportantdesurveillerl’apparitionde symptômespouvantévoqueruneinfection urinaire
23 Ilestimportantdesurveillerlesdifficultésà uriner
24 Laconsultationdecontrôledoitsefairedansun délaide4à8semaines
25 L’arrêtdesfuitesvaêtrerapide 26 Aucunsoinparticuliern’estrequis
27 Laconsultationdecontrôledoitcomporterun bilanurodynamique
et par conséquent d’évaluer la pertinence des items de l’informationpréopératoire.
La principale faiblesse de notre étude est l’absence dedistinction entrepatients neurologiques etnon neuro- logiques, femmes et hommes. Plusieurs experts de notre étudel’ontsignalédans lescommentaires libresdu ques- tionnairenotamment pourlesnotionsd’apprentissagedes autosondages avant injection, la protection des reins à long terme, la nécessité d’un bilan urodynamique, de contrôleetlasurveillancedestroublesurinairespostopéra- toires.Concernantcesitems,certainsexpertsexprimaient la nécessité de distinguer patients neurologiques et non neurologiquesmaisaucuncommentairenedemandaitladis- tinctionhomme/femme.Nousavonschoisi denepasfaire dedifférencedanslequestionnaireenraisondelaminorité d’itemsconcernés.Seulslesitemsconcernantlaprotection desreinsàlongtermeetlebilanurodynamiquedecontrôle nes’appliquentpasaupatientnonneurologiqued’aprèsles recommandations[18].L’apprentissagedesautosondageset lestroublesurinairespostopératoires concernentlesdeux populations.Denombreusesétudessurlatoxinebotulique intradétrusorienne ne différencient pas les deux popula- tions[19—21].D’autrepart,laréalisationdedeuxsondages différents,pourpatientneurologiqueetnonneurologique, auraitpumeneràuntauxdeparticipationdesexpertsmoins importantsetdiminuerla puissancedesrésultats. Pourla pratique quotidienne,la liste finale d’itemsretenus peut parlasuiteêtreadaptéeenfonctiondechaquepatientet desonterrain.
Uneautrefaiblesseestl’absenced’inclusiondepatients oud’associations de patients dans le groupe déterminant lesitems importants à être retenus. En tant que popula- tioncible,ilserait intéressant delesintégrer au sondage afindesavoirquellesinformationssontlesplusimportantes selon eux. Pour cette étude, seuls les médecins experts étaientinterrogés afinde hiérarchiserlesinformationsen fonction de leur fréquence et de leur importance à être intégréspar les patients. La méthodologie Delphi impose ungroupecomposéd’expertsdusujet,etdanscetteétude, seulslesmédecinsexpertsduGENULFontétéintégrés.La suitelogiquedecetravailserad’évaluerlesitemsparles patientsetassociationsdepatients.
Lesitemsdugroupe«itemsàsupprimer»correspondant auxitemsconsidérésparlesexpertscommelesmoinsimpor- tantsà être compris et retenus par lespatients. Cela ne signifiepasqu’ilsnedoiventpasfairepartiedel’information préopératoire mais seulement qu’il n’est pas nécessaire d’insister dessus ni de s’assurer de la bonne compréhen- siondespatients.Aucuncritèredechoixouconsignen’était donné aux experts pour évaluer chaque item. En tant quegroupedemédecinsinterrogés,l’hypothèseétaitfaite queles complications fréquentes etgraves seraientfavo- risées selon la réglementation d’information patient [2].
On retrouvecela dans les résultats de l’étude. Lesitems considérés«nonindispensablesàêtreretenus»sontprinci- palementdesitemsconsidéréscomme«redondants»dans les commentaires des experts tels que le risque de brû- lures urinaires postopératoires apparaissant dans 3 items différentsoulerisquedefièvreévoquéaussidans3items différents. Les autres items considérés de faible intérêt concernaientprincipalementdesrisquesliésàl’intervention
rarestelsquelerisquedefausserouteparlecystoscopeou d’allergieàl’anesthésieetàlatoxine.Celanesignifiepas qu’ilsnedoiventpasêtrementionnéslorsdel’information patientmaisqu’ilsnesontindispensablesàêtreretenuspar lespatientsavantlegeste.
Les items les plus importants selon les experts dans notre étude sont la protection des reins à long terme, l’apprentissagedes autosondages,la duréed’efficacité et le risque d’infection urinaire fébrile postopératoire. Lors delaconsultationpréopératoiredetoxinebotuliqueintra- détrusorienne,ilseraimportantd’insisterparticulièrement sur ces notions et de s’assurer de la compréhension des patients,toutens’adaptantauterraindupatient.Unesorte dequizpourlepatientpourraitêtreintéressantàévaluer dans la pratique quotidienne. Cela devra être validé par étudesincluantlespatientsetassociationdepatientspour évaluerlesdifférentsformatsd’informationproposés.
Conclusion
Nous avons identifié et hiérarchisé les items précis de l’informationquiparaissentindispensablesauxexpertsdu domaineàêtrecomprisparlespatientsavantinjectionde toxinebotuliniqueAintradétrusorienne,paruneméthode de consensus Delphi recommandé par l’HAS. Cette liste d’items pourra par la suite permettre d’évaluer la qua- lité de l’information et de comparer différents formats d’informationpréopératoiredetoxinebotuliqueintradétru- sorienne.
Déclaration de liens d’intérêts
Inès Dominique, Aurélie Bourmaud, Jean-Etienne Terrier et Blandine Tamarelle déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
AlainRuffion:participeauxboards,essaiscliniquespour AMS,Allergan,Ipsen,Takeda,Janssen,Sanofi,AstraZeneca, Pfizer, Medtronic, Coloplast, CL Medical, Steba, Axonics, Ferring,Astellas.
Annexe A. Matériel complémentaire
Le matériel complémentaire (Tableau S1) accompagnant la version en ligne de cet article est disponible sur http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2016.08.005.
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