¤¤¤¤¤¤¤¤¤
MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤
UNIVERSITÉ D’ABOMEY-CAL AVI
¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤
ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI
¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤
DEPARTEMENT DE GENIE DE BIOLOGIE HUMAINE Option : Analyses Biomédicales
POUR L’OBTENTION DU
DIPLÔME DE LICENCE PROFESSIONNELLE
Présenté par:
Mahuton Francine GOUDAYI Sous la direction de :
Tuteur : M. Aurélien KANFON Superviseur: Dr Nicolas AIKOU Membres du jury :
Pr Fréderic LOKO, Professeur titulaire de biochimie, Directeur du Laboratoire de Recherche en Biologie Appliquée LARBA/EPAC (Président),
Dr Julien SEGBO, Maitre assistant, enseignant de Biologie Moléculaire à l’EPAC,
Dr Nicolas AIKOU, Maitre assistant, enseignant de Biochimie à l’EPAC.
Année académique : 2012 – 2013
Molem
Agita
Me t
ns
EXPLORATION DE LA FONCTION HEPATIQUE CHEZ LES LEPREUX SOUS TRAITEMENT ET CEUX AYANT SUBI LE TRAITEMENT ANTI-LEPRE DU CENTRE DE
TRAITEMENT ANTI-LEPRE DE OUIDAH.
Sixième Promotion de Licence Professionnelle
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine i
LISTE DES ENSEIGNANTS CHARGES DE LA LICENCE PROFESSIONNELLE DE BIOLOGIE HUMAINE
DEPARTEMENT DE GENIE DE BIOLOGIE HUMAINE OPTION : ANALYSES BIOMEDICALES
Année : 2010- 2013 I- ENSEIGNANTS PERMANENTS
N° Noms et prénoms Matières
1 Théodora Angèle AHOYO Microbiologie générale
2 Nicolas AIKOU Biochimie Structurale et métabolique
3 Casimir AKPOVI Biologie cellulaire et Physiologie
4 Eugénie ANAGO Biochimie métabolique et clinique
5 Pascal ATCHADE Parasitologie
6 Honoré BANKOLE Bactériologie appliquée, Virologie
7 Frédéric LOKO Biochimie générale et clinique
8 Evelyne LOZES Immunologie générale et Equipements biomédicaux
9 Hospice SECLONDE Immuno-Hématologie et transfusion sanguine
10 Julien SEGBO Biologie Moléculaire
11 Adolphe TOPANOU Hématologie, Hémostase et pharmacologie
12 Paulin YOVO K. S. Physiologie, Toxicologie et Pharmacologie
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine ii
II- ENSEIGNANTS VACATAIRES
N° Noms et prénoms Matières
1 Sylvestre ABLEY Déontologie médicale
2 Cyrille ADISSODA Anglais scientifique
3 Alain ADOMOU Physique
4 Clément AGBANGLA Génétique moléculaire et Génie génétique 5 Gilles AGOSSOU Législation et droit du travail
6 Martin AKOGBETO Entomologie Médicale
7 Guy ALITONOU Chimie générale, organique et minérale 8 Sylvère ANAGONOU Education physique et sportive
9 Félicien AVLESSI Chimie générale
10 Jérôme AVOGNON Anglais
11 Claude César BINAZON Soins infirmiers
12 Raphael DARBOUX Histologie
13 Noël DESSOUASSI Biophysique
14 Lordson DOSSEVI Techniques Instrumentales
15 Cyriaque DOSSOU TEMC
16 Léonard FOURN Santé publique
17 Hyppolite HOUNON Mathématiques
18 Hubert HOUNSOSSOU Biométrie, Biostatistique et Epidémiologie
19 Henri SOCLO Chimie Organique
20 Gabriel YANDJOU TEMC
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine iii
DEDICACES
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine iv
En l’honneur aux efforts et aux souffrances consentis pour ma personne, je dédie ce travail à A mon père GOUDAYI Aristide.
D’une témérité sans égale, vous avez beaucoup lutté durant des années D’espérance de sacrifices physiques, matériels et moraux pour me donner
le confort nécessaire. Aujourd’hui il m’est donné l’occasion de vous exprimer toute ma reconnaissance et mon attachement à vous. Ce travail
n’est qu’une modeste partie du fruit de vos peines. Que le DIEU TOUT MISERICORDIEUX vous bénisse et vous donne longue vie.
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine v
REMERCIEMENT
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine vi
Nos sincères remerciements à tous ceux qui de près ou de loin nous ont aidé à réaliser ce travail. Nous pensons particulièrement à :
Au Dr. AIKOU Nicolas, notre superviseur pour avoir accepté de suivre ce travail et pour tous les conseils qu’il nous a prodigués ;
Au Pr. Félicien AVLESSI et Pr. Clément BONOU, respectivement Directeur et Directeur Adjoint de L’Ecole Polytechnique d’Abomey- Calavi pour tous les efforts déployés pour maintenir la qualité de la formation;
Au Pr. Julien SEGBO, Chef de Département du Génie de Biologie Humaine (GBH) et tous les Enseignants du Département;
Au Docteur Georges Y. OFFRIN, Directeur de l’Hôpital de Mènontin, pour nous avoir permis l’accès au laboratoire d’analyses médicales de l’hôpital dont il a la charge.
A la Directrice du centre de léproserie de OUIDAH
A M. Aurélien KANFON, mon tuteur pour nous avoir aidés et orientés dans nos recherches malgré ces multiples contraintes professionnelles ;
A Monsieur Eustache ACLINOU, pour ses conseils, sa sympathie et ses bénédictions ;
Et à tous les Biotechnologistes et aides du laboratoire pour leur gentillesse et leur contribution à notre formation.
A ma mère MAGNONFINON Annette pour tout ton engagement, ton amour, ton affection et ton dévouement pour ma réussite dans la vie.
Pour les innombrables sacrifices que tu ne cesses de consentir pour tes enfants, trouves en ce travail, le couronnement de tes efforts.
Longue vie à toi Maman ;
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine vii
A mes frères et sœurs Nicole, Claude et Eliezer recevez ce travail comme notre fierté commune. Ceci témoigne de ma reconnaissance et de ma gratitude pour tout ce que vous avez fait pour moi.
A tous les membres de ma famille ; maternelle et paternelle, merci pour toute votre aide.
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine viii
HOMMAGES
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine ix
Nous présentons nos hommages les plus respectueux
A son excellence Monsieur le Président du jury
En acceptant de présider notre jury de soutenance de rapport de fin de formation, vous nous faites un grand honneur. Cher Président de jury, par vos observations nous espérons améliorer la qualité de ce travail. Nous vous prions de croire en l’expression de nos profonds respects et nos vives gratitudes.
Aux honorables Membres du jury
Nous sommes très heureux de vous avoir dans notre jury. Vos critiques et suggestions sont indispensables à l’amélioration de ce travail. A vous, nous adressons nos hommages.
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine x
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS EPAC : Ecole Polytechnique d’Abomey- Calavi
PCT : Poly Chimiothérapie MB : Multi Bacillaires PB : Pauci Bacillaires
ML: Mycobacterium Leprae TT: LèpreTuberculoïde LL : Lèpre Lépromateuse
LLSp : Lèpre Lépromateuse Subpolaire BT: BorderlineTuberculoïde
BB: BorderlineBorderline BL : Borderline Lépromateuse IB : Indice bactériologique
TGP : Glutamate Pyruvate Transférase TGO : Glutamate Oxaloacétique Transférase ASAT : AspatarteAmino Transférase
ALAT : AlamineAmino Transférase GGT : Gamma-Glutamyl-Transférase OMS : Organisation Mondiale de la Santé
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine xi
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Situation de la lèpre par région de l’OMS au début de 2005 (à
l’exclusion de la Région Européenne) ---P.7 Tableau 2 : Situation de la lèpre en Afrique et en Asie du sud-est début 2005---- ---P.8 Tableau 3 : PCT de l’OMS en 1982---P.19 Tableau 4 : Caractéristiques des hépatites---P.25 Tableau 5 : Tableau du Quotient de Deritis---P.34 Tableau 6 : Quelques paramètres statistiques considérés pour le recueil des valeurs de TGO, TGP et GGT---P.45 Tableau 7 : L’effectif et la fréquence des valeurs de TGO chez les patients ayant une durée de traitement entre 6 mois et 4 ans---P.47 Tableau 8 : L’effectif et la fréquence des valeurs de TGO chez les patients ayant une durée de traitement supérieur à 4 ans---P.48 Tableau 9 : L’effectif et la fréquence des valeurs de TGP chez les patients ayant une durée de traitement entre 6 mois et 4 ans---P.49 Tableau 10 : L’effectif et la fréquence des valeurs de TGP chez les patients ayant une durée de traitement supérieur à 4 ans---P.50 Tableau 11 : L’effectif et la fréquence des valeurs de GGT chez les patients ayant une durée de traitement entre 6 mois et 4 ans---P.51 Tableau12 : L’effectif et la fréquence des valeurs de GGT chez les patients ayant une durée de traitement supérieur à 4 ans---P.52
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine xii
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Répartition de la population d’étude selon le sexe des sujets--P.40.
Figure 2 : Répartition de la population d’étude selon l’âge des sujets----P.40.
Figure 3 : Répartition de la population d’étude selon la durée du traitement-- ---P.40 Figure 4 : Corrélation entre TGO et TGP---P.41 Figure 5 : Corrélation entre TGP et GGT---P.42 Figure 6 : Corrélation entre TGO et GGT---P.42 Figure 7 : Pourcentage des valeurs pathologiques et celles non pathologiques de TGO chez les patients de 6 mois à 4 ans de traitement---P.43 Figure 8 : Pourcentage des valeurs pathologiques et celles non pathologiques de TGO chez les patients d’une durée de traitement supérieur à 4 ans---P.43 Figure 9 : Pourcentage des valeurs pathologiques et celles non pathologiques de TGP chez les patients de 6 mois à 4 ans de traitement---P.44 Figure10 :Pourcentage des valeurs pathologiques et celles non pathologiques de TGP chez les patients d’une durée de traitement supérieur à 4 ans---P.45 Figure11 :Pourcentage des valeurs pathologiques et celles non pathologiques de GGT chez les patients de 6 mois à 4 ans de traitement---P.46 Figure12 :Pourcentage des valeurs pathologiques et celles non pathologiques de GGT chez les patients d’une durée de traitement supérieur à 4 ans---P.46
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine xiii
RESUME
La lèpre est une maladie infectieuse contagieuse, due à Mycobacteriumleprae (M. leprae) ou bacille de Hansen. Cette bactérie a une affinité particulière pour la peau et les nerfs périphériques. Connue depuis l’antiquité, cette maladie constitue encore de nos jours un problème de santé publique dans plusieurs pays du monde. Cependant, de nombreux progrès ont été réalisés dans la lutte contre la lèpre parmi lesquels, on peut citer entre autre l’avènement de la Polychimiotherapie (PCT) en 1982 pour tout malade. Le Bénin et de nombreux pays d’Afrique, sont en voie d’élimination de la maladie et la PCT est disponible dans tous les pays. La Polychimiothérapie a vraiment révolutionnée la lutte anti-lépreuse.
L’objectif de notre travail consiste à voir l’impact de la PCT sur la fonction hépatique des lépreux en cour de traitement et ceux ayant fini le traitement.
Pour y arrivé nous avons prélevé 80 lépreux (ceux ayant fini le traitement et ceux en cour de traitement) a qui nous avons fait chacun :
Le dosage des transaminases ASAT/ALAT
Le dosage de gamma-glutamyl-transférase
Le test de l’hépatite B
Le test de l’hépatite C
Ce travail représente la première étude extensive de l’impact des anti-lépreux sur la fonction hépatique. Elle sera d’une grande utilité pour les chercheurs afin de créer des médicaments moins toxiques pour les hépatocytes.
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine xiv
SUMMARY
Leprosy is a contagious infectious illness, due to Mycobacteriumleprae (Mr. leprae) or bacillus of Hansen. This bacterium has a particular affinity for the peripheral skin and nerves. Known since antiquity, this disease still nowadays constitutes public health problems in several countries of the world.
However, of many progresses were realized in the fight against the leprosy among which, one can amongst other things quote the advent of Polychimiotherapie (PCT) in 1982 for any patient. The Benign one and of many countries of Africa, are in process of elimination of the disease and the PCT is available in all the countries.Polychimiotherapie really revolutionized the anti- leprous fight.
The objective of our work consists in seeing the impact of the PCT on the hepatic function of leprous in court of treatment and those having finished the treatment.
For arrived we took 80 leprous there (those having finished the treatment and those in court of treatment) has who we did each one:
The proportioning of transaminases ASAT/ALAT
The proportioning of gamma-glutamyl-transferase
The test of hepatitis B
The test of hepatitis C
This work represents the first extensive study of the impact of anti-leprous on the hepatic function. It will be of a great utility for the researchers in order to create less toxic drugs for the hepatocytes.
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine xv
SOMMAIRE
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : Généralités sur la lèpre , foie DEUXIEME PARTIE : Cadre, matériel & méthodologie TROISIEME PARTIE : Résultats, commentaires & discussion CONCLUSION ET SUGGESTIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES TABLE DES MATIERES
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine 1
Introduction
La lèpre, maladie contagieuse, a été pendant longtemps un fléau redouté de l’humanité. Cette bactérie a une affinité particulière pour la peau et les nerfs périphériques. Certaines communautés attribuaient sa survenue à une malédiction divine et d’autres avaient eu des réactions inhumaines envers les malades, qui de ce fait, étaient chassés de chez eux et même isolés dans des léproseries (OMS, 2006). L’agent pathogène de cette infection, c’est le Mycobacterium Leprae, découvert par ARMAUER HANSEN en 1873.
La Contamination est essentiellement familiale. Le réservoir du Mycobacterium Leprae est essentiellement humain et les sources de contaminations se traduisant par les sécrétions nasales des lépreux non traités, principales sources de contamination, ainsi que les ulcérations, le lait maternel, les selles.
Au regard de la gravité de la maladie, en raison du coup de son handicap et surtout de l’opprobre social qui s’y rattache, des stratégies de lutte ont été organisées à travers nombre de pays. Ainsi la lutte contre lèpre au niveau mondial constitue un des progrès importants de ces dernières années dans le domaine de la sante publique et l’OMS en fait un cheval de bataille d’où le slogan « Eliminer la lèpre en tant que problème de santé publique ». Cependant, de nombreux progrès ont été réalisés dans la lutte contre la lèpre parmi lesquels, on peut citer entre autre l’avènement de la Polychimiotherapie (PCT) en 1982 pour tout malade (WHO, 1982). La Polychimiothérapie a vraiment révolutionné la lutte anti-lépreuse ; ce qui a permis de réduire la prévalence de cette maladie en dessous de 1 cas pour 10000 habitants, (objectif de l’OMS) contre 122 en 1985 dans le monde (Monot et al., 2005). Au BENIN, la lutte anti-lépreuse commencée bien avant 1960 s’est renforcée après l’indépendance par la création de nouveaux secteurs des grandes endémies. Lentement le nombre de malades a diminué, passant de 20000 cas en 1982 à 13771 en 1986 et à 2256 en 1990. La
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine 2
prévalence de la maladie est passée de 3 ,18% en 1986 à 0,47% en 1990 (OMS, 2010).
Le Représentant du Ministre de la Santé a précisé que 75% des nouveaux cas dépistés sont des formes multibacillaires donc très contagieuses.
Malgré les progrès réalisés à l’échelle planétaire, la lèpre est encore loin d’avoir disparue, et une plus grande vigilance est indispensable dans le cadre des actions de lutte contre cette maladie. Le traitement de la lèpre est de longue durée, entre 6 et 12 mois et plus, et fait appel à des médicaments qui peuvent entrainer une hépatotoxicité (Crile et al., 1997). Il est donc important, chez les malades soumis à ces traitements, d’explorer la fonction hépatique avant, en cour et en fin de traitement en vue de la découverte d’une éventuelle atteinte.
Notre travail a consisté à « Explorer la fonction hépatique des sujets sous traitement et ceux ayant subi le traitement Anti-lèpre du Centre de Traitement Anti-lèpre de Ouidah ».
Dans le cadre de ce travail, nos objectifs sont les suivants :
OBJECTIF GENERAL
Explorer les conséquences du traitement anti-lèpre sur le fonctionnement hépatique.
OBJECTIFS SPECIFIQUES Il s’agit de :
Doser les transaminases (ASAT et ALAT) chez les lépreux en cours de traitement et ceux ayant subi le traitement.
Doser la Gamma-Glutamyl-Transférase (GGT) chez les lépreux en cours de traitement et ceux ayant subi le traitement.
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine 3
Rechercher le statut sérologique des lépreux en cours de traitement et ceux ayant subi le traitement vis à vis des hépatites virales B et C chez les sujets.
Pour atteindre ces objectifs, nous avons adopté le plan suivant :
La première partie sera consacrée aux généralités sur la lèpre et le foie.
La deuxième partie est réservée au cadre, matériel et méthodologie de travail.
La troisième partie sera consacrée aux résultats des manipulations, leurs commentaires et notre discussion.
Enfin, nous terminerons par la conclusion et nos suggestions.
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine 4
PREMIERE PARTIE
GENERALITES
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine 5
I. Généralité sur la lèpre et le foie 1. Lèpre
1.1. Historique
La lèpre, maladie mondialisée depuis l’antiquité, a toujours provoqué un rejet social dans toutes les civilisations puisqu’elle était considérée comme le châtiment divin d’une corruption de l’âme. Les premières descriptions datent de 600 ans av. JC. On la retrouve dans les civilisations antiques en Chine, en Egypte, en Inde. On a d’ailleurs longtemps cru à une origine asiatique; on pensait qu’elle se serait ensuite répandue par les guerriers d’Alexandre le Grand puis par les Phéniciens et les Romains. Elle serait arrivée en Afrique de l’ouest avec les explorateurs nord-européens, puis l’esclavage l’aurait disséminée dans les Caraïbes et l’Amérique du Sud. L’empereur Constantin 1er le Grand, aurait fondé les premières léproseries autour de Rome au 4éme siècle. Ces lieux composés d’une multitude de cabanes pour lépreux sont placés dans des endroits difficiles d’accès près d’un coure d’eau.
Les médecins n’auront accès aux léproseries qu’au 14éme siècle. La découverte du Mycobacterium leprae (ML) ou Bacille de Hansen, grâce aux travaux des docteurs Danielsen et Armauer Hansen fut un grand pas pour le traitement des malades lépreux.
En 1942, la découverte des sulfones va permettre de mieux s’attaquer à la maladie. La polychimiothérapie (PCT), instaurée sous l’égide de l’OMS dans la plupart des pays d’endémie, a permis de réaliser des progrès remarquables dans la prise en charge thérapeutique des malades de la lèpre.
Devant ces résultats spectaculaires, l’Assemblée Mondiale de la Santé adopta, dès 1991, une résolution qui fixait comme but l’élimination de la lèpre en tant que problème de santé publique d’ici l’an 2000, en faisant baisser le taux de prévalence au niveau mondial à moins de 1 cas pour 10 000 habitants par ans.
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine 6
Selon l’OMS, il existe un besoin urgent de concevoir des changements décisifs dans l’organisation du contrôle de la lèpre et dans le changement d’attitude des différents intervenants (WHO, 2004)
1.2. Définition de la lèpre et classifications 1.2.1. Définition
La lèpre (ou maladie de Hansen) est une maladie infectieuse chronique due à Mycobacterium leprae (une bactérie proche de l'agent responsable de la tuberculose identifiée par le Norvégien Gerhard Armauer Hansen en 1873) touchant les nerfs périphériques, la peau et les muqueuses, et provoquant des infirmités sévères (Gentillini, 1995). Elle est endémique dans certains pays tropicaux (en particulier de l'Asie) et de l’Afrique. La lèpre est une maladie peu contagieuse.
1.2.2. Classifications
Classifications immunologiques
Classification internationale
C’est la classification de Madrid qui préconise 4 formes (la forme lépromateuse, la forme tuberculoïde, le groupe indéterminé, et le groupe borderline).
Classification de Ridley et de Jopling :
Elle est basée sur les différentes modalités de réponse immunologique du malade vis-à-vis du bacille de la lèpre. En plus des critères cliniques, bactériologiques et immunologiques, elle nécessite des critères anatomo- pathologiques. Le schéma suivant en donne les grandes lignes (Leicker ; Mc- Dougal, 1988).
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine 7
LEPRE INDETERMINEE
TT BT BB BL LLSp LL [ ]
Formes interpolaires instables
Forme polaire
stable Dégradation
Forme polaire stable
Erythème Noueux
Réaction de réversion
Schéma 1 : Classification de Ridley et Jopling
Classification opérationnelle en vue des programmes de lutte
Son intérêt est de faciliter le travail sur le terrain. Elle détermine la durée de traitement (PCT) qui est de 6 mois dans la forme pauci bacillaire (PB) et 12 à 24mois dans la forme multi bacillaire (MB) (OMS, 1989)
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine 8
1.3. Epidémiologie
La lèpre dans le monde début 2005
En fin 2000, le taux de prévalence de la lèpre était inférieur à un cas pour 10.000.Ce taux est passé de 8,4 cas pour 10.000 en 1966 à un pic de 12 cas pour 10.000 en 1985, puis a décliné régulièrement depuis lors. Début 2004, 450 000 cas enregistrés en traitement.
Tableau I : Situation de la lèpre par région de l’OMS au début de 2005 (à l’exclusion de la Région Européenne)
Région OMS Nombre de cas
enregistrés début 2005 (prévalence)
Nombre de cas détectés en
2004
Afrique Amérique
Est – Méditerranée Sud – Est Asiatique Pacifique – Ouest
47 596 (0,66) 36 877 (0,42) 5 398 (0,12) 186 182 (1,14) 10 010 (0,06)
46 918 (6,5) 52 662 (6,0) 3 392 (0,7) 298 603 (18,3) 6 216 (0,4)
Total 286 063 407 791
Début 2005, la lèpre était encore considérée par l’OMS comme un problème de santé publique dans 9 pays situés en Afrique, en Asie et en Amérique latine : Angola, Brésil, Inde, Madagascar, Mozambique, Népal, République démocratique du Congo, Tanzanie. Ces pays totalisent 84% des nouveaux cas détectés en 2004 et 75% des cas enregistrés début 2005.
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine 9
Depuis 1985, plus de 14 millions de malades ont été guéris grâce à la polychimiothérapie (PCT). Cependant, le nombre de cas détectés dans le monde, le nombre des nouveaux cas multi bacillaires (MB) prouve qu’il existe encore une importante réserve de bacilles d’une part ; et d’autre part, le taux de prévalence traduit le nombre de cas de lèpre en traitement à la fin de l’année et ne prend pas en compte les malades détectés au cours de l’année et qui ont fini leur traitement de six mois avant la fin de l’année. Enfin, il faut tenir compte du niveau de fiabilité du recueil de données, du risque de faux diagnostic, de l’absence de suivi post traitement, du problème des perdus de vue.
Actuellement, 2 à 3 millions de malades guéris sont porteurs d’infirmités liées à la lèpre et ne sont pas comptabilisés dans les statistiques.
Tableau II : Situation de la lèpre en Afrique et en Asie du sud-est début 2005
Afrique Asie du sud-est
Prévalence enregistrée 47 596 (0,66/10 000) 186 182 (1,14/10 000) Nombre de nouveaux cas
détectés
46 918 (6,5/100 000) 298 603 (18,3/100 000)
Nombre de nouveaux cas MB 6 514 127 642 Nombre de nouveaux cas
enfants
4 932 38 081
Nombre de nouveaux cas avec infirmité de degré 2
4 549 6 995
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine 10
La lèpre au Bénin
248 nouveaux cas sont dépistés en 2009 dont 170 formes multibacillaires ou MB (69%) et 78 formes paucibacillaires ou PB (31%). Sur les 170 MB, 31 (18%) sont à bacilloscopie positive. Il faut souligner que dans les départements, les centres de traitement anti-lèpre (CTAL) dépistent plus de 50% des cas de leur région sauf Ouidah 33%, Parakou 30% et Natitingou 12%.
Sur les 77 communes, 32 n’ont dépisté aucun nouveau cas en 2009.
Toutes les communes du Mono ont un dépistage nul sauf Athiémé. Les huit (8) Communes suivants sont restées nul en dépistage depuis environ trois(3) ans:
Kpomassè, Bopa, Comè, Grand-Popo, Toviklin depuis 2006 et Aguégués, Lalo, Ouèssè depuis 2007.
Quarante-sept (19%) malades portent au dépistage une infirmité de degré supérieur à 1. Soit à peu près un malade sur cinq. La non amélioration de cet indicateur dans le temps requiert une analyse profonde des déterminants afin de mettre en œuvre des actions correctrices appropriées. Es erreur de classification des nouveaux cas lors du dépistage ou véritable problème de diagnostic tardif ? Autant de questions à élucider.
1.4. Physiopathologie
1.4.1. Facteurs environnementaux
Selon l’OMS (2010), Si le climat et l’altitude ne semblent jouer aucun rôle, les facteurs socio-économiques précaires paraissent déterminants dans la dissémination de la maladie (complexe de pauvreté).
1.4.2. Immunité et résistance
Beaucoup de personnes sont exposées à l’infection par le BH, mais la maladie ne se manifeste que chez 2% des sujets en contacts. Ce qui implique une inégalité de réponses des gens vis-à-vis du bacille qui s’explique par la mise en jeu des facteurs immunologique et génétique :
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine 11
Immunologique : La maladie va se manifester par des formes variées, reflets du type de profil immunologique de l’individu. En effet, les aspects cliniques, bactériologiques et histopathologiques semblent conditionnés par un
« gradient d’intensité immunitaire à médiation cellulaire ». Ce concept est maintenant accepté par presque tous les léprologues et a donné naissance à la classification de Ridley et Jopling. Ce n’est pas pour autant qu’on a résolu tous les problèmes puisqu’il persiste de 5 à 10 % de formes cliniques, qui restent inclassables et non conformes au concept immunologique.
Génétique : la lèpre n’est pas une maladie héréditaire. La sensibilité à la maladie lépreuse est très variable d’un groupe à l’autre. Cette réceptivité semble être en partie liée au système HLA (Human Leucocyt Antigen) (OMS, 1988).
1.4.3. Facteurs physiologiques
Différents épisodes de la vie génitale de la femme et la malnutrition (diminution de l’immunité à médiation cellulaire) sont connus pour favoriser ou aggraver une lèpre :
L’Age : Exceptionnelle dans l’enfance, l’incidence de la lèpre va crescendo jusqu’à l’âge de 20 ans pour descendre ensuite lentement. En fait, le facteur déterminant majeur de la répartition selon l’âge semble être constitué par des occasions d’exposition au ML, plutôt qu’à l’âge lui-même.
Le sexe : Le sexe masculin est le plus touché dans de nombreux pays endémiques et fait de préférence une lèpre lépromateuse (Basset et al., 1988).
1.5. Diagnostic de la lèpre 1.5.1. Diagnostic biologique
La lèpre, forme indéterminée, est la lèpre de début à partir de laquelle et en fonction du profil immunologique du patient se déterminera vers les deux lèpres
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine 12
polaires qui sont stables (TT et LL) et le profil immunologique instable formé par les borderlineTuberculoïde(BT), borderline borderline(BB), borderline lépromateuse(BL) et lèpre lépromateuse subpolaire(LLsp).
La lèpre polaire tuberculoïde est stable et les dégâts occasionnés, dès le départ par l’hypersensibilité du patient, sont définitifs.
La lèpre polaire lépromateuse est aussi stable mais susceptible de développer un état réactionnel (Type II) appelé érythème noueux. Cet érythème noueux se manifeste, soit au cours de la maladie, soit même avant l’apparition de la maladie, par des « nouures», papulo-nodulaires ou plaques inflammatoires douloureuses, localisées sur les membres inférieurs et ou supérieurs et même parfois sur le visage et le tronc, accompagnées de névrite, d’arthralgies parfois céphalées, conjonctivite et hyperthermie.
Les complexes immuns circulants (antigènes-anticorps, immunité humorale) peuvent avoir des conséquences lointaines sur les reins, les testicules et les yeux si on ne prend pas en charge correctement cet état réactionnel à tendance récidivante. Notons que cet érythème noueux peut apparaitre parfois dans les formes LLsp ou BL qui sont des formes instables. Ainsi les formes instables sont aussi capables de développer des états réactionnels à type de réversion (type II) et de dégradation.
La réaction de réversion survient surtout à la suite du traitement spécifique et d’une alimentation plus équilibrée ; ce qui est à l’origine d’une récupération et d’une exacerbation de l’immunité cellulaire. Les lésions initiales vont devenir Inflammatoires, douloureuses et les structures nerveuses sous- jacentes ; si elles existent, sont menacées de destruction (nerf facial, cubital, sciatique poplité externe en particulier) si on n’agit pas tôt par un traitement approprié. Cette réaction de réversion est redoutée tout particulièrement dans la forme BT et peut toucher isolément les troncs nerveux (névrite hypertrophique douloureuse).
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine 13
La dégradation n’est pas à proprement parler une réaction. Il s’agit en effet le plus souvent d’une BT survenant sur un terrain débilité et qui va ainsi descendre le spectre de formes inter polaires (BB, BL…) avec multiplication des lésions et altération de l’état général.
1.5.2. Diagnostic clinique
Le diagnostic de la lèpre ne dépend pas de la mise en évidence de M.
Leprae; le diagnostic de forme de lèpre est indispensable ou, du moins, celui du groupe clinique basé sur le nombre de lésions (Mechali ; Coulaud, 1988).
Lèpre indéterminée
Elle peut être précédée de troubles dysesthésiques variables tels que fourmillements, impression d’eau qui coule sur les membres souvent sources de retard au diagnostic. Elle débute par une ou deux plaques érythémateuses du visage, du tronc ou des fesses. Le caractère inflammatoire va rapidement se dissiper pour faire place à des plaques hypochromiques ou rarement achromiques. Les troubles de la sensibilité vont s’installer plus ou moins rapidement (thermo-analgésie) et le toucher reste longtemps indemne.
LEPRE INDETERMINEE
Source : OMS, Guide de la lutte anti-lépreuse
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine 14
Lèpre polaire tuberculoïde
Ici l’immunité cellulaire est plus ou moins exacerbée, la résistance au BH est de ce fait brutale et peut provoquer rapidement beaucoup de dégâts neurologiques. Nous pouvons aussi avoir des formes strictement cutanées mineures ou majeures sans atteinte des troncs nerveux. Il s’agit de plaques arrondies ou ovalaires, peu nombreuses, de 2 à 4, érythémateuses, bien délimitées par un cordon fin plus foncé et sont le siège de troubles de la sensibilité superficielle très nets : abolition totale à la chaleur, à la douleur, au tact, avec peau sèche par endroits. Elles s’accompagnent assez souvent de troubles neurologiques déficitaires plus ou moins marqués : paralysie faciale (lagophtalmie, signe du sifflet), paralysie cubitale (griffes de l’annulaire et de l’auriculaire avec insensibilité aux trois modes y compris la moitié du majeur), paralysie du médian (griffe totale quand elle est associée à la paralysie du cubital), paralysie du radial (main tombante), paralysie du sciatique poplité externe (steppage), amyotrophie des éminences thénar et hypothénar et des muscles interosseux (main plate dite « de singe » .
Lèpre tuberculoïde
Source : OMS, Guide de la lutte anti-lépreuse
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine 15
Lèpre lépromateuse polaire
L’immunité à médiation cellulaire est ici effondrée. Le BH, une fois dans l’organisme, ne rencontre aucune résistance et s’installe dans certains organes et structures qu’il va détruire progressivement comme les testicules, les yeux et les os. Les deux premiers organes sont en outre la cible des complexes immuns circulants, comme d’ailleurs le rein, et par conséquent seront exposés à des altérations sévères si on n’y prend pas garde.
La lèpre lépromateuse se manifeste parfois au début par de petites macules rosées (roséole lépromateuse) de quelques millimètres à un centimètre de diamètre multiples, symétriques, sans trouble de la sensibilité. Elle simule un pityriasis versicolore achromiant. Elles peuvent rester longtemps isolées ou s’accompagner d’autres manifestations qui viendront redresser le diagnostic, tels qu’un teint fauve avec déglabration de la barbe, une discrète alopécie de la queue des sourcils, des micropapules à la palpation des lobules des oreilles, une discrète rhinite...
D’autres lésions plus évocatrices telles que papules, nodules rouge- sombre ainsi que des plaques érythémateuses plus ou moins infiltrées. Toutes ces lésions sont généralement nombreuses, parfois incomptables et symétriques. Quand elles s’associent au niveau du visage, elles réalisent avec la déglabration des sourcils et de la barbe, le teint halé et une chevelure abondante, l’aspect léonin.
Lèpre lépromateuse : le Faciès léonin avec infiltration du visage par les lépromes et déglabration des sourcils.
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine 16
Lèpre lépromateuse : Léprome des membres et du tronc
Source : OMS, Guide de la lutte anti-lépreuse
La Lèpre Interpolaire
Borderline tuberculoïde. Elle est actuellement la plus fréquemment rencontrée au Maroc dans les formes paucibacillaires. Ce sont des plaques rouge-violacé, «couleur aubergine », légèrement infiltrées, à bordure plus soutenue, large, en pente douce vers l’intérieur, accompagnées souvent de quelques éléments périphériques satellites. Elles sont au nombre de 4 à 12 en moyenne et dont la sensibilité est seulement diminuée aux trois modes. Il faudra être attentif à la réaction de réversion et parfois même savoir la prévenir.
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine 17
Forme borderline tuberculoïde Source : OMS, Guide de la lutte anti-lépreuse
Forme borderline tuberculoïde en état réactionnel (réversion) Source : OMS, Guide de la lutte anti-lépreuse
Borderline Borderline. Elle est caractérisée par des plaques rouge - violacé en nombre plus élevé que la BT et dont certaines sont en dôme ou en « soucoupe renversée » La sensibilité est émoussée.
Borderline Lepromateuse. Les lésions sont nombreuses, plus infiltrées, plus diffuses, symétriques, souvent de formes géographiques et dont la sensibilité est subnormale.
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine 18
Forme borderline lépromateuse Source : OMS, Guide de la lutte anti-lépreuse
1.6. Traitement
1.6.1. Bases actuelles du traitement médical
La nouvelle classification basée uniquement sur la clinique dépend du nombre de lésions et se répartit suivant trois groupes de patients :
Le groupe PB à lésion unique (SL) Le groupe PB ayant 2 à 5 lésions Le groupe MB ayant plus de 5 lésions.
1.6.2. Médicaments anti-lépreux
● La rifampicine (RMP) ou RIFADINE®
Bactéricide
Présentation : gélules à 300 mg Posologie : 10 mg/kg
Pas d’émergence d’une résistance à la RMP, mais risque de sélection de mutants résistants ; la PCR est la méthode d’identification rapide des souches de M.leprae résistantes à la RMP,
Contre-indications : allergie, hépatite chronique
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine 19
●Les sulfones
Diamino-diphényl sulfone ou DDS ou sulfone mère ou DISULONER (dapsone +oxalate de fer) bactériostatique
Présentation : comprimés à 100 mg
Posologie : 1,5 mg/kg/j (adulte = 100 mg) Incidents, accidents :
- effets indésirables : cutané, neurologique, psychiatrique, - anémie hémolytique (déficit en G6PD), méthémoglobinémie - anémie hypochrome (apport de fer : dans la DDS)
- aggravation des névrites et déclenchement d’ENL Résistances : secondaires en cours de traitement
- causes : monothérapie, doses insuffisantes, traitements irréguliers - remèdes : polythérapie, dose maxima d’emblée
- primaires, avant traitement associé à la clofazimine pour éliminer les mutants résistants à la rifampicine.
●La clofazimine (CLO) ou LAMPRENER bactériostatique Présentation : capsule de 100 mg
Posologie : 1 mg/kg
Incidents : coloration de la peau en rouge violacée => refus par certains malades du CLO.
Pas de cas résistance : associé à la DISULONE pour éliminer les mutants résistants à la rifampicine
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine 20
Tableau III : PCT de l’OMS début 1982
Source : OMS, Guide de la lutte anti-lépreuse
Les nouveaux antibiotiques : bactéricides
- fluoroquinolones : ofloxacine (OFLOCETR), norfloxacine, péfloxacine, levofloxacine, sparfloxacine OFLOCET :comprimés à 200 mg, posologie adulte : 400 mg
- tétracyclines : minocycline (MINO)
Comprimés à 100 mg, posologie adulte : 100 mg - macrolides : clarithromycine, Comprimés à 250 mg Posologie adulte : 250 mg
- rifamycine : RIFAPENTINER
- diarylquinolone (R 207910) : travaux en cours : Associations préconisées :
RO : RMP 600 mg + OFLO 400 mg (posologie adulte)
ROM : RMP 600 + OFLO 400 + MINO 100 (posologie adulte) MEDICAMENT
COM P.
DOSE A
RYTHME DUREE
MODALIT
ES DE
PRISE
QUANTIT E
TOTALE RIFAMPICINE 600 mg 1 fois par mois 2 ans MB*
6 mois PB
Orale supervisée
14.400 mg 3.600 mg
CLOFAZIMINE 300 mg
50 mg
1 fois par mois.
1 fois par j
2 ans MB pas de Clofazimine pour PB
Orale supervisée Orale Auto administrée
7.200 mg +
36.500 mg 43.700 mg DAPSONE 100 mg 1 fois par jour 2 ans MB
6 mois PB
Orale Auto administrée
73.870 mg 18.870 mg
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine 21
RMP 300 + OFLO 200 + MINO 50 (posologie enfant)
PMM: rufamycine 600 mg + moxifloxacine 400 mg + MINO 100 mg.
Indications du traitement médical selon la forme de lèpre et/ou le nombre de lésions cutanées
●Lèpre multi bacillaires : LL, BL, BB En pratique : plus de 5 lésions
Buts du traitement : interrompre la transmission et traiter le malade Indications : nouveaux dépistés et malades en rechute
Conduite pratique :
PCT recommandée par l’OMS dans les pays d’endémie RMP : 10 mg/kg/mois, supervisée (Adulte : 600 mg/mois) DDS: 1, 5 mg/kg/j (A: 100 mg/j)
CLO : 1 mg/kg/j (A : 50 mg/j) et 3 mg/kg/mois, supervisée (A : 300 mg/mois) Durée du traitement : 12 mois
● Lèpres pauci bacillaires (TT, BT, 1 à 5 lésions) - but du traitement : traiter le malade
- indications : nouveaux dépistés et malades ayant rechutés - conduite pratique
PCT recommandée par l’OMS dans les pays d’endémie RMP : 10 mg/kg/mois, supervisée (Adulte : 600 mg/mois) DDS: 1,5 mg/kg/j (A: 100 mg/j)
Durée du traitement : 6 mois
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine 22
2. Le foie 2.1. Définition
Le foie est un organe essentiel, aux rôles multiples. Son bon fonctionnement est indispensable à la vie. Il peut être soumis à de nombreuses agressions. Sa résistance est importante et malgré ces agressions, il peut longtemps fonctionner sans qu'aucun trouble ne se manifeste. Cependant, à long terme, des dégâts irréversibles peuvent se constituer silencieusement. Il sera alors trop tard, et aucun traitement ne pourra à ce stade restaurer les fonctions hépatiques. C'est bien avant qu'il faut agir. Eliminer la cause d'agression du foie avant que des dommages irréversibles ne soient installés est la seule façon d'éviter leur apparition et leurs conséquences (WHO, 2004)
Schéma 2 : Le foie
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine 23
2.2. Physiologie et fonction du foie
Le foie a la particularité de pouvoir se régénérer, c'est-à-dire que la diminution du nombre d'hépatocytes due par exemple à leur destruction par une agression virale ou toxique, ou à l'ablation chirurgicale d'une partie du foie, sera compensée par la multiplication des cellules restantes qui vont remplacer les cellules détruites. Le foie peut être comparé à une usine, ou à un laboratoire, qui a de multiples fonctions :
Le foie reçoit deux gros vaisseaux :
- La veine porte qui apporte au foie le sang provenant du tube digestif où ont été absorbées de nombreuses substances : Les molécules d'origine alimentaire, alcool, médicaments pris par voie orale ;
- L'artère hépatique qui contient un sang provenant de l'ensemble de l'organisme, dans lequel circulent de nombreuses molécules fabriquées par tous les organes, ainsi que les médicaments administrés par voie intraveineuse.
Après être passé dans le foie, le sang provenant de la veine porte et de l'artère hépatique passe dans la veine cave qui le conduit au cœur (partie droite).
Il est envoyé vers les poumons puis revient au cœur (partie gauche). Il est ensuite propulsé par les artères dans tout l'organisme (cerveau, muscles, intestins, reins...), et à nouveau vers le foie par l'artère hépatique, et le circuit recommence.
La bile est fabriquée par le foie et est conduite à l'intestin par les voies biliaires.
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine 24
Les "matières premières" sont apportées par la veine porte et l'artère hépatique. Le foie les transforme si nécessaire pour les rendre utilisables, ou inoffensives. Ces matières premières peuvent être d'origine extérieure : aliments, alcool, médicaments..., ou fabriquées par l'organisme : hormones, bilirubine ...
Le foie est une station d'épuration
Parmi les substances qui arrivent au foie, certaines sont toxiques pour l'organisme. Les cellules hépatiques sont capables de les éliminer dans la bile, ou de les transformer en produits non toxiques qui passeront dans la circulation générale et seront éliminées par les reins.
Le foie est une usine de fabrication et un centre de régulation
Le foie fabrique de très nombreuses protéines essentielles, comme par exemple celles qui sont indispensables à la coagulation sanguine.
Le foie intervient dans le métabolisme du glucose, du cholestérol, du fer et de nombreuses autres substances dont l'équilibre est indispensable au bon fonctionnement de l'organisme.
Ses multiples fonctions font du foie un organe essentiel au bon fonctionnement de l'organisme. Du fait de sa place en "première ligne" vis-à-vis des substances éventuellement toxiques d'origine alimentaire, il est le premier exposé à cette toxicité.
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine 25
2.3. Les maladies du foie
Il existe de nombreuses maladies du foie. Mais les plus courantes sont : les hépatites et les cirrhoses (Thangaray ; Yawalkar, 1988).
Les hépatites
Les hépatites sont dues à la destruction d'un nombre plus ou moins important de cellules du foie, pendant une période plus ou moins longue.
Le responsable de cette destruction est le plus souvent d'origine extérieure à l'organisme : virus, alcool, certains médicaments.... plus rarement, les cellules hépatiques qui sont altérées par un dérèglement immunitaire.
0n distingue :
Hépatites aiguës
Une hépatite aiguë est liée à une agression brutale du foie avec destruction d'un grand nombre de cellules en peu de temps. Elle peut se manifester par une jaunisse, une fatigue, des douleurs articulaires, de la fièvre ; mais elle est le plus souvent silencieuse. Dans la majorité des cas, l'élimination de l'agent responsable permet la guérison sans séquelle en moins de six mois.
Ces maladies sont donc le plus souvent bénignes, les réserves cellulaires étant habituellement suffisantes pour assurer un fonctionnement satisfaisant du foie, puis sa régénération. Dans certains cas, heureusement rares, le nombre de cellules détruites est trop important pour que le foie puisse continuer à assurer ses fonctions vitales. Il s'agit alors d'une hépatite fulminante, pouvant être rapidement mortelle.
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine 26
Hépatites chroniques
Si l'agent responsable n'est pas éliminé au bout de six mois, l'hépatite devient chronique. Le nombre de cellules hépatiques détruites tous les jours est modéré, mais la répétition de ce phénomène pendant des années peut avoir des conséquences à long terme. Au niveau microscopique, la vascularisation est perturbée par les réactions inflammatoires, et de petites zones du foie sont remplacées par un tissu fibreux, comme celui d'une cicatrice. Avec le temps, cette fibrose devient de plus en plus importante, et chez certaines personnes, on peut voir se constituer une cirrhose.
Tableau IV : Caractéristiques des hépatites
Modes de transmission Symptômes Mesures de protection
Hépatite A - Transmission, la plupart du temps, par une exposition à de l'eau contaminée ou à des aliments préparés avec de l'eau contaminée ;
- Transmission par voie oro- fécale (c'est-à-dire lorsque des selles contaminées se retrouvent dans la bouche d'une personne à cause d'un mauvais lavage des mains ou que des selles contenant l'hépatite A contaminent de
- Jaunisse
(coloration jaune de la peau et des yeux) ;
- Malaises ; - Perte d'appétit ; -Maux d'estomac ; - Urines foncées ; - Fatigue ;
- La plupart des personnes
infectées par l'hépatite A se
- Vaccin contre l'hépatite A ;
- Se laver les mains adéquatement avant et après la préparation et la consommation d'aliments
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine 27
l'eau qui est ensuite consommée).
rétablissent naturellement.
Hépatite B - Exposition à du sang ou à des organes contaminés ;
- Relations sexuelles ;
- Transmission de la mère à l'enfant ;
- Partage d'articles personnels avec une personne infectée (brosse à dents, rasoir, coupe- ongles, aiguille, matériel pour renifler de la drogue)
- Jaunisse ; - Malaises ; - Perte d'appétit ;
- Maux
d'estomac ;
- Urines foncées ; - Fatigue ;
- Absence de symptômes
possible (au moins 30 % des cas graves ne présentent aucun symptôme)
- Vaccin contre l'hépatite B ;
- Relations sexuelles protégées ;
- Éviter de partager des articles qui
peuvent être
contaminés avec du sang (brosse à dents, rasoir, coupe-ongles, aiguille, matériel pour renifler de la drogue)
Hépatite C - Exposition à du sang ou à des
produits sanguins
contaminés ;
- Transmission de la mère à l'enfant ;
- Relations sexuelles (dans de rares cas) ;
- Partage d'articles personnels avec une personne infectée (brosse à dents, rasoirs, coupe-
- La majorité des cas ne présentent aucun symptôme ; - Possibilité de jaunisse ;
- Malaises ; - Perte d'appétit ;
- Maux
d'estomac ;
- Urines foncées ;
- Éviter de partager des articles qui
peuvent être
contaminés avec du sang (brosses à dents, rasoirs, coupe-ongles, aiguilles, matériel pour renifler de la drogue)
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine 28
ongles, aiguilles, matériel pour renifler de la drogue)
- Fatigue
Hépatite D - N'apparaît habituellement que chez les personnes déjà infectées par l'hépatite B ; - Exposition à du sang contaminé et, dans de rares cas, transmission par les relations sexuelles ;
- Partage d'articles personnels contaminés
- Jaunisse ; - Malaises ; - Perte d'appétit ; - Douleur dans la
région de
l'estomac ;
- Urines foncées ; - Fatigue ;
- Absence de symptômes
possible
- Vaccin contre l'hépatite B ;
- Relations sexuelles protégées ;
- Éviter de partager des articles qui
peuvent être
contaminés avec du sang (brosse à dents, rasoir, coupe-ongles, aiguilles, matériel pour renifler de la drogue)
Hépatite E - Répandue dans les pays en développement
- Transmission par voie oro- fécale (c'est-à-dire lorsque des selles contaminées se retrouve dans la bouche d'une personne à cause d'un mauvais lavage des mains ou que des selles contenant l'hépatite A contaminent de l'eau qui est
ensuite consommée)
- Transmission la plupart du
- Jaunisse ; - Malaises ; - Perte d'appétit ;
- Maux
d'estomac ;
- Urines foncées ; - Fatigue ;
- 90 % des enfants infectés par l'hépatite E ne présentent aucun symptôme
- Se laver les mains adéquatement avant et après la préparation et la consommation d'aliments ;
- Redoubler de vigilance dans les
pays en
développement
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine 29
temps par une exposition à de l'eau contaminée ou à des aliments préparés avec de l'eau contaminée
- L'hépatite E peut être transmise de la mère à l'enfant, mais elle est plus fréquente chez les adultes
Hépatite G - Les sujets atteints sont souvent co-infectés par d'autres virus, comme l'hépatite C, l'hépatite B et le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) ;
- Exposition à du sang ou à des produits sanguins infectés ; - Transmission possible par le partage d'articles personnels contaminés par le virus ;
- Transmission possible de la mère à l'enfant à la naissance ; - Transmission possible pendant les relations sexuelles
Absence de
symptômes
- Vaccin contre l'hépatite B ;
- Relations sexuelles protégées ;
- Éviter de partager des articles qui
peuvent être
contaminés avec du sang (brosse à dents, rasoir, coupe-ongles, aiguilles, matériel pour renifler de la drogue)
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine 30
Les cirrhoses
La cirrhose se définit comme une atteinte diffuse du foie associant fibrose annulaire et nodule de régénération avec désorganisation vasculaire (perte des rapports normaux entre les systèmes artériel, porte et sus-hépatique). Quelle qu'en soit la cause, elle résulte d'un processus chronique mettant en jeu les hépatocytes et les cellules sinusoïdales.
La définition scientifique de la cirrhose est la présence d'une fibrose à disposition annulaire autour de nodules de régénération. Concrètement, cela signifie que le volume occupé par ce tissu cicatriciel inefficace est de plus en plus important, ce qui peut perturber, à terme ou à un niveau microscopique, les contacts entre les cellules hépatiques, isolées par la fibrose, et les vaisseaux sanguins. Toutes les fonctions d'échange des hépatocytes peuvent donc être perturbées.
La fibrose constitue également un obstacle à la circulation sanguine à l'intérieur du foie. Le sang provenant de la veine porte, dont le débit est important, bute donc sur un obstacle au niveau du foie, et se trouve donc en
"sur-pression". Il va être orienté vers des circuits de dérivation, utilisant des veines dont le débit et le volume sont habituellement faibles. L'un de ces circuits de dérivation, utilisant les veines de l'œsophage qui se transforment en
"varices", cause un risque d'hémorragie.
Dans l'esprit du public, le mot cirrhose reste souvent à tort obligatoirement associé à la notion d'alcoolisme. Même si l'alcool reste, la cause la plus fréquente de cirrhose, il existe d'autres causes parmi lesquelles les plus fréquentes sont :
- les hépatites chroniques dues au virus B ou au virus C ;
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine 31
- l'hémochromatose génétique, surcharge en fer de l'organisme d'origine génétique qui peut aboutir à la cirrhose ;
- l'obésité et le diabète peuvent, également dans certains cas, être responsables de cirrhoses ; etc.
Il y a deux périodes dans l'évolution des cirrhoses :
- la période non compliquée ne s'accompagnant pas de troubles majeurs ;
- la période des complications qui survient ensuite en manifestant toute la gravité de la cirrhose : troubles de coagulation, hémorragies digestives, épanchement de liquide dans l'abdomen (ascite), troubles nerveux (encéphalopathie), fragilité aux infections, insuffisance rénale....
- La cirrhose expose également au risque de cancer du foie (Deugnier, 2005) 2.4. Exploration de la fonction hépatique
L'insuffisance hépato-cellulaire entraîne la diminution du taux sérique de très nombreuses protéines. L'albuminémie et le taux de prothrombine sont les marqueurs les plus utilisés.
En cas de cytolyse, les transaminases [alanine-aminotransférase (ALAT ou SGPT) et/ou aspartate-aminotransférase (ASAT ou SGOT)] passent en abondance dans le sérum. Une hyper-transaminasémie importante, supérieure à 500 Unités Internationales (20 fois la limite supérieure de la normale ou 20 N) est observée aux cours des hépatites aiguës virales, toxiques ou médicamenteuses, ou, plus rarement, par anoxie : insuffisance cardiaque aiguë, collapsus cardio-vasculaire, ligature de l'artère hépatique, obstruction aiguë des veines sus-hépatiques, insuffisance respiratoire aiguë.
Une élévation plus modérée (jusqu'à 10 N) se voit dans les hépatites alcooliques, les hépatites chroniques (en particulier d'origine virale), avec ou sans cirrhose, et au cours de la cholestase ; dans quelques cas de cholestase, l'élévation des transaminases peut dépasser 20 N au début de la maladie.
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine 32
En général, l'élévation des transaminases prédomine sur l'ALAT. Une élévation prédominante de l'ASAT oriente vers une hépatite alcoolique, une nécrose ischémique aiguë ou la prise de certains médicaments.
La cholestase élève la bilirubine et les phosphatases alcalines, ainsi que la gammaglutamyl-transpeptidase. Les phosphatases alcalines augmentent également au cours de la croissance, de la grossesse et en cas de lésions osseuses. On peut observer une augmentation modérée des phosphatases alcalines au cours des hépatites et des cirrhoses. L'activité sérique de la gammaglutamyl-transpeptidase peut être élevée dans toutes les maladies hépato-biliaires, dans l'alcoolisme chronique, après la prise de médicaments inducteurs, au cours de maladies non digestives, de l'obésité, de l'hyperlipémie ou du diabète ou quelquefois sans cause décelable. En pratique, son élévation atteste de l'origine hépatique d'une élévation des phosphatases alcalines.
En cas de cholestase, il apparaît une baisse du taux de Quick due à un défaut d'absorption d'une vitamine liposoluble, la vitamine K, indispensable à la formation des facteurs II, VII et X. Elle peut être corrigée par administration parentérale de vitamine K. La vitamine K n'est pas indispensable à la synthèse hépatique du facteur V dont le taux est diminué au cours de l'insuffisance hépato-cellulaire, normal ou augmenté en cas de cholestase.
L'augmentation des phosphatases alcalines et de la gammaglutamyl- transpeptidase sans ictère (cholestase anictérique) peut révéler une maladie pancréatique, le cancer secondaire du foie, les granulomatoses, la cirrhose biliaire primitive et la cholangite sclérosante primitive. On observe dans certaines maladies hépatiques dont la physiopathologie est inflammatoire un ensemble de signes biologiques : hyper-protidémie, hyper-gamma-globulinémie polyclonale, élévation des protéines de l'inflammation.
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine 33
NB : La variation du taux de l'enzyme 5'nucléotidase donne des renseignements spécifiques sur le fonctionnement hépatique.
Comme susmentionné, notre travail s'intéresse à doser les transaminases et le gamma-GT. Et ce, pour déterminer si la toxicité médicamenteuse provoque la cytolyse ou la cholestase. Ce qui nous pousse à bien fixer l'intérêt clinique de ces paramètres.
Les organes les plus riches en transaminases sont, par ordre de concentration décroissante:
· Pour l'ASAT (SGOT)
Il s’agit : le Cœur, le muscle squelettique, le foie, le rein, le pancréas, la rate, les poumons et les globules rouges
· Pour ALAT (SGPT)
Il s’agit: le foie (cytoplasmique), le rein, le cœur, muscle squelettique le pancréas, la rate, les poumons.
Variations physiologiques et pathologiques
· Il y a diminution des transaminases dans le cas de : La Grossesse ; le déficit en vitamine B6.
· Il y a augmentation des transaminases dans le cas de : - Surcharge pondérale, obésité (surtout SGPT) ;
- Hépatites virales et infectieuses aiguës ; - Hépatites médicamenteuses et toxiques ; - Ischémie hépatique ;
- Atteinte hépatique secondaire à une maladie auto-immune (lupus, polyarthrite rhumatoïde, sclérodermie, vascularité) ;
- Hémochromatose ; - Maladie de Wilson ;
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine 34
- Tumeurs hépatiques ;
- Alcoolisme (avec cirrhose, hépatite, stéatose) ; - Infarctus du myocarde (surtout SGOT) ;
- Myopathies, cytolyse musculaire ;
- La migration d'un calcul des voies biliaires - les attaques musculaires (traumatismes) - lors des efforts physiques ;
Quotient de Deritis
Le Quotient de Deritis indique les relations entre Aspartate- Aminotransférase et/ou Glutamate-Oxaloacetate-Transaminase(ASAT) et Alanine Aminotransférase et/ou Glutamate-Pyruvate-Transaminase (ALAT):
Formule : Quotient de Deritis égale ASAT/ALAT
Le secteur de référence du quotient de Deritis en dimensions s'élève de 0,6 à 0,8.
Nous povons alors dire qu’ un petit quotient de Deritis (< 1) parle en faveur de faibles dommages de foie et un grand quotient (> 1) pour des dommages de foie plus sérieux (par ex. : hépatite chronique, ...).
Remarques :
· Le quotient de Deritis accru peut aussi apparaître avec un infarctus du myocarde aigu.
· Le quotient de Deritis s'applique dans le diagnostic du foie pour pouvoir adopter une déclaration sur le poids d'un dommage de cellule de foie et/ou d'une nécrose de cellule du foie : toutefois c'est environ 80% dans les Mitochondries et environ 20% dans le cytoplasme. C'est-à-dire, plus des enzymes mitochondriales sont dégagées, plus l'hépatotoxicité est sérieuse.
· Si les valeurs du foie se trouvent autrement dans le secteur de référence, un quotient de Deritis accru n'est pas valable.
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine 35
Tableaux V : Tableau du quotient de Deritis
ASAT/ ALAT
(Quotient de Deritis)
< 0.6
0,6 - 0,8
> 0.8
Hépatite Virale ;
Hépatite toxique (alcool, médicaments ...) ; Un foie de matière grasse plus facile ; Hépatome Cholestasique
Nécrose des cellules hépatiques Hépatite du foie de matière grasse chronique
Hépatite réactive
Un plus vieil ictère
Foie d'accumulation Intoxications aiguës Cirrhose
Maladies d'autres organes
Participation du foie, (p. ex. infarctus du myocarde)
Maladies de muscles squelettiques
Réalisé et soutenu par GOUDAYI Mahuton Francine 36