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Les BETON et Orangina

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Les BETON et Orangina 1899-1963

Le recensement de 1852 en Algérie dénombre 170 hectares d’orangers avec 22 330 arbres.

La famille BETON, juifs originaires d’Espagne, arrive à Boufarik (Algérie) en 1872 En 1873, Alphonse Daudet publie les oranges :

« Pour bien connaître les oranges, il faut les avoir vues chez elles, aux îles Baléares, en Sardaigne, en Corse, en Algérie, dans l’air bleu doré, l’atmosphère tiède de la Méditerranée. Je me rappelle un petit bois d’orangers, aux portes de Blida ; c’est là qu’elles étaient belles ! Dans le feuillage sombre, lustré, vernissé, les fruits avaient l’éclat de verres de couleur, et doraient l’air environnant avec cette auréole de splendeur qui entoure les fleurs éclatantes. Çà et là des éclaircies laissaient voir à travers les branches les remparts de la petite ville, le minaret d’une mosquée, le dôme d’un marabout, et au-dessus l’énorme masse de l’Atlas, verte à sa base, couronnée de neige comme d’une fourrure blanche, avec des moutonnements, un flou de flocons tombés.

Une nuit, pendant que j’étais là, je ne sais par quel phénomène ignoré depuis trente ans, cette zone de frimas et d’hiver se secoua sur la ville endormie, et Blida se réveilla transformée poudrée à blanc.

Dans cet air algérien si léger, si pur, la neige semblait une poussière de nacre. Elle avait des reflets de plumes de paon blanc. Le plus beau, c’était le bois d’orangers. Les feuilles solides gardaient la neige intacte et droite comme des sorbets sur des plateaux de laque, et tous les fruits poudrés à frimas avaient une douceur splendide, un rayonnement discret comme de l’or voilé de claires étoffes blanches. Cela donnait vaguement l’impression d’une fête d’église, de soutanes rouges sous des robes de dentelles, de dorures d’autel enveloppées de guipures … »

Le 14 mars 1884, à Bône, décès du rabbin Jacob Beton, 70 ans.

Dans la Gaieté (programme des spectacles) du 1er janvier 1886, on peut lire (peut-être une coquille) :

Le 31 mars 1892, à Alger, Joseph Beton, né le 14 octobre 1862 à Ténès, commerçant, épouse Fortunée CHEKLER, née le 28 décembre 1867 à Alger, couturière

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Le 19 août 1899, à Boufarik, naissance de leur fils Léon

Dans la Revue des vins et liqueurs du 31 janvier 1910, on peut lire : « Barbaroux (A.), à Marseille - Orangeat, Orangine, Orangina »

Dans Lyon exposition du 25 avril 1913 (pour l’exposition de 1914) :

En 1913, il y a 4000 hectares d’orangers en Algérie et 10 000 tonnes exportées

Dans l’Echo d’Alger du 23 juin 1914 : Boufarik Certificat d’Etudes Primaires : Beton Léon Le 28 décembre 1917, à Alger, Léon est engagé volontaire

Le 13 décembre 1920, Léon est brigadier

Le 17 décembre 1923, à Blida, Léon épouse Julia Germaine DERAÏ, née le 13 janvier 1900 à Blida Le 14 janvier 1925, à Boufarik, naissance de leur fils, Jean-Claude

Léon devient négociant en huiles essentielles de lavande et de géranium près d'Alger et recherche des débouchés pour la production d’oranges de la région :

« Un jour, nous connaîtrons la formule qui nous permettra de boire le jus de nos oranges aux quatre coins du monde. » aurait dit Léon Beton

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En 1926, à Venda do Pinheiro, Portugal, une boisson gazeuse à l'orange est lancée (remarquez la forme de la bouteille)

En 1928, il y a 8000 hectares d’orangers en Algérie et 20 000 tonnes exportées

En avril 1931, le docteur Trigo Miralles, pharmacien, devient le premier maire de Valence (Espagne)

… pour six mois seulement !

Le 16 juin 1931, à Boufarik, décès de Joseph Beton

Dans le Matin du 12 février 1932, première publicité pour Naranjina de Trigo :

Dans the Menton and Monte-Carlo News du 13 février 1932

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Dans l’Intransigeant du 12 mai 1932, Naranjina Trigo côtoie de grandes marques à la foire de Paris

Dans Paris Soir du 10 août 1932 (notez la coquille « narajina » pour « naranjina »)

Dans l’Action française du 21 juillet 1933

Dans le petit Marocain du 2 février 1934, à l’occasion de la braderie de Casablanca

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A ne pas confondre avec le produit commercialisé en Espagne par le docteur Trigo dès 1934 : Trin Najanus (jus de trois oranges : Valence,Salustiana et Cadenera)

Dans le petit Marocain du 12 août 1934, première mention officielle ?

Dans la Gazette de Mostaganem du 7 septembre 1935

Dans l’Echo d’Alger sportif du 3 mars 1936

Dans l’Echo d’Alger du 2 août 1936, on peut lire : « Trois lots d’extraits d’Orangina de la Société Naranjina, Alger »

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Fin septembre 1936, lors de la foire de Marseille, Léon Beton prend contact avec le docteur Trigo Mirallès, dont tous les travaux tournent autour de l’orange : arômes, huiles essentielles, jus, produits de traitement des orangers … mais aussi la pénicilline, peu de temps après Fleming (1928)

Pour régler ses dettes, Trigo Mirallès vend à Léon Beton la formule et la marque.

Léon Beton nomme cette boisson dans un premier temps « Naranjina » (naranja signifiant "orange"

en espagnol) et crée la société « Naranjina-Nord-Afrique ».

A l’origine, l’étrange bouteille, figurant le soleil et/ou une orange, est surmontée d’une minuscule fiole verte remplie d’huiles essentielles extraites de l’écorce d’orange.

Pour déguster une Naranjina. il faut donc verser le contenu de la fiole dans la bouteille, ajouter de l’eau et du sucre … et secouer !

Cependant, la guerre civile faisant rage en Espagne (depuis juillet 1936), d'où vient le concentré d'orange, interrompt sa production.

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Dans l’Echo d’Alger du 6 février 1937, à l’occasion du XIVème Critérium cycliste de l’ « Echo d’Alger »

En 1937, il y a 10357 hectares d’orangers en Algérie

Le concentré d’oranges est alors fabriqué à l’usine de Boufarik dans la Mitidja …

1938

Il est ensuite stocké à l’intérieur de fûts de châtaignier paraffinés, puis mis en bouteilles (alors consignées) de 24 cl au cul encore très rond

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Souvent copiée, jamais égalée

Juin 1937 1938 Le 24 décembre 1939, Léon Beton est nommé maréchal des logis chef.

Fin 1939, début 1940, la deuxième guerre mondiale interrompt à nouveau la production.

Après le débarquement américain à Alger, le 8 novembre 1942 (opération Torch), et l’arrivée avec les soldats des sodas (notamment Coca Cola), Léon Beton affine son jus en y rajoutant du sirop de sucre et de l'eau gazéifiée au mélange : Naranjina devient alors … Orangina, le « fruit attendu » comme le proclament les premières affichettes placardées dans les cafés.

En 1943, il y a 21900 hectares d’orangers en Algérie

En 1946, Jean-Claude Beton, qui a terminé son service militaire (en RFA) et ses études d’ingénieur agronome, reprend le flambeau à la suite de son père Léon : ses oncles maternels Lucien et Edmond Deraï apportent les fonds nécessaires.

Jean-Claude à droite du docteur Trigo

1947

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Vers 1950

Le 23 janvier 1951, Jean-Claude Beton crée la Compagnie Française des Produits Orangina (CFPO).

Tandis qu'il produit à Boufarik les concentrés, il accorde à deux embouteilleurs, les Ets Marin et les Ets Montserrat, des licences de fabrication et de distribution d'Orangina en Algérie.

En 1952, Jean Claude signe un accord de distribution en France avec les sociétés Fruidam à Paris, Denni à Strasbourg, Milles à Perpignan et la Rhodanienne de boissons à Marseille créée à l’occasion par lui-même, ce qui donne à la marque une stature nationale, et c’est ainsi que l’on trouve, dès 1953, la fameuse boisson à la pulpe d’orange sur les Champs-Élysées …

La « petite bouteille boule » doit cependant vaincre les réticences : les limonadiers trouvent sa forme mal commode (elle prend trop de place dans les réfrigérateurs) et les « plongeurs » pestent contre la pulpe qui vient se coller sur les chopes de bière.

En 1953, Bernard Villemot, célèbre affichiste français, crée une affiche représentant une table et un parasol formé d’un zeste d’orange, image qui deviendra le logo de la marque.

1953

La société CFPO dépose le brevet de la marque, qui doit être renouvelé avant 1963 …

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1955

1955

En 1956, Jean-Claude Beton crée sur le site de Caluire, près de Lyon, Rhône-Orangina, première filiale de Naranjina Nord-Afrique en métropole.

En 1959, Orangina franchise la société Chane-Hive située à Saint-Pierre de la Réunion pour mettre en bouteille et commercialiser ce nouveau produit dans l’île.

Le cap des 50 millions de bouteilles est dépassé.

En 10 ans, la marque s'impose en France comme l'une des deux premières sur le marché des boissons gazéifiées.

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1959 Dans le Recueil des actes administratifs du 17 mai 1960

En 1960, la CFPO laisse la gestion de son usine aux établissements André Marin, de Blida, qui produit la Marinette

En 1961, il y a 40 000 hectares d’orangers en Algérie qui exporte 200 000 tonnes d’oranges par an

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En 1962, à l’indépendance de l’Algérie, les établissements Marin « abandonnent » l’usine. Un des fils d’André Marin aurait participé à des actions de l’OAS.

La CFPO s'installe à Marseille et continue son expansion en prenant comme slogan « Orangina, un soda mieux qu'un soda. »

Le 20 juillet 1962 à midi, tous les ouvriers de Boufarik attendent leur patron dans l'aérogare d'Alger pour le conduire dans ses anciens locaux.

Le renouvellement du dépôt de la marque par la CFPO, qui devait se faire avant 1963, ne peut se faire en Algérie du fait des « événements » et de l’indépendance.

En 1963, le docteur Trigo Miralles décède … Françoise, la fille de Jean-Claude Beton et Madeleine, naît à Alger.

En 1963, les travailleurs algériens de l’usine veulent s'organiser pour la faire redémarrer : ils font appel au wali de Blida.

L'usine, « nationalisée », redémarre sous le nom de BGA. A cette époque, elle fabrique des sodas sous le nom de la SPORTIVE.

Le 2 décembre 2013, à Marseille, décès de Jean-Claude Beton

Le 1er décembre 2016, trois ans après sa mort, une plaque de rue à son nom est dévoilée pour lui rendre hommage : l'esplanade Jean-Claude-Beton se situe dans le 8ème arrondissement de Marseille, à côté du rond-point Henri-Frenay.

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