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De la valeur des injections sous-cutanées d'eau salée dans les anémies aiguës post-hémorrhagiques

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Thesis

Reference

De la valeur des injections sous-cutanées d'eau salée dans les anémies aiguës post-hémorrhagiques

LIPNOWSKA, Anna

LIPNOWSKA, Anna. De la valeur des injections sous-cutanées d'eau salée dans les anémies aiguës post-hémorrhagiques. Thèse de doctorat : Univ. Genève, 1896

DOI : 10.13097/archive-ouverte/unige:27215

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:27215

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DE LA VALEUR

DES

INJECTIONS SOUS-CUTANÉES

D'EAU SALEE

DANS LES

ANÉMIES AIGUËS POST-HÉMORRHAGIQUES

PAR

Mlle ANNA LIPNOWSKA

MÉDECJN ASSISTANT DES ÛLINIQU!l:S GYNÉCOLOGIQUE ET OBSTÉTRICALE DE L'UNIVERSITÉ DE GEN~VE

---~·œi~

·---

THÈSE INAUGURALE

PRÉSENTÉE A LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE L'UNIVERSITÉ DE GENÈVE POUR OBTENIR LE GRADE DE DOCTEUR EN MÉDECINE

~~

GENÈVE

IMPRIMERIE F. TAPONNIER Rue de Carouge, 19

1896

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La Faculté de fJvfédecine autorise l'impression de la présente thèse~ sans prétendre par là émettre d' opi·

nion sur les proposiûons qui y sont énoncées.

Le Doyen:

G. Julliard.

Genève, le 12 Juin 1896.

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INTRODUCTION

L'histoire de la transfusion nous apprend que de tout temps les chirurgiens-accoucheurs se sont efforcés de combattre les conséquences graves de l'hémorrhagie, cet ennemi si redouté du médecin-accoucheur.

Nous en avons les preuves dans l'ingéniosité qu'ils ont mise à la construction de nombreux appareils de transfusion - dans la multiplicité des procédés opéra- toires et enfin dans le dévouement qu'ils ont montré, allant jusqu'à offrir leur propre sang aux malheureuses victimes ..

Combien de fois, dans nos rapports constants et

·précis avec des malades atteintes d'affections gynécolo- giques et obstétricales, ne nous sommes-nous pas trou- vée désarmée en face d'une femme exsangue post-par- tum ou post-abortum, nous sentant forcée de renoncer

à la transfusion du sang vu ses dangers, son manuel opératoire compliqué et surtout faute d'avoir le sang nécessaire à cette transfusion.

Notre honoré chef de clinique, Monsieur le profes- seur Vaucher, nous a heureusement sorti d'embarras, en nous conseillant d'essayer dans ces cas particuliers les injections de sérum artificiel ; à ce moment nous ne connaissions pas la grande valeur de cette méthode thérapeutique, ni les services qu'elle peut rendre dans

· les anémies aiguës post-hémorrhagiques. Au début nous allions timidement, en tâtonnant, même avec une certaine défiance; mais bientôt nous étions convaincue

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et même surprise des effets favorables et immé~iats

observés à la suite de son application au traitement de collapsus post-hémorrhagique. Quelques succès nous ont inspiré le désir d'en faire une étude plus approfon- die. Nous en sommes reconnaissante~ à l'honoré mai- tre, dont nous avons l'honneur d'être interne, et nous profitons de cette· occasion pour lui exprimer nos sin-- cères remerciements de ce qu'il nous a toujours honorè de sa confiance et de sa bienveillance. Nous lui assu- rons l'expression de notre très profonde reconnaissance.

Nous tenons également à exprimer notre profonde grati- tude à tous les professeurs de l'Université de Genève, qui ont contribué à notre instruction scientifique et médicale.

Dans notre travail nous avons successivement passé en revue la transfusion du sang, son historique et sa valeur comparativement à la tt·ansfusion d'eau salée ; après avoir établi l'efficacité de cette dernière méthode · de traitement, nous avons motivé son usage dans la.

pratique hospitalière en lui substituant dans la pratique privée l'hypodermoclyse ou injections sous-cutanées d'eau salée; nous avons insisté très particulièrement su:r- ce point, car notre but est de faire ressortir toute la va- leur des injections sous-cutanées d'eau salée, de démon- trer leur efficacité dans les anémies aiguës post-hémor- rhagiques, et recommander spécialement ce procédé opératoire à la pratique privée, où le médecin n'est ni secondé ni outillé. Combien de vies seraient sauvées~

si les médecins voulaient user et 1nême abuser de ce- procédé aussi simple que salutaire l

Bon· nombre de nos malades doivent leur salut à cette méthode ; et c'est avec la plus entière conviction, que nous recommandons les injections d'eau salée.

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Historique de la transfusion du sang

L'historique de la transfusion du sang nous apprend que cette méthode de traitement a été à un moment donné portée aux nues, puis est retombée dans l'oubli.

La raison de cette ancienne défaveur se laisse facile- nlent justifier ; rarement les opérateurs pratiquaient la véritable transfusion directe d'homme à homme ; ils injectaient de préférence à l'homme ou du sang d'ani- mal physiologiquement inc01npaLible, ou du sang hu- tnain altéré par la défibrination, qui le privaü de ses plus importantes parties constituantes. D'autres, enfin, tout en s'adressant au sang humain complet, n'avaient pris dans leur instrumentation aucune des préêautions indispensables à prévenir la coagulation du sang, coa- gulation excessivement rapide, lorsque le sang a été ex- posé à l'air et mis en contact d'instruments construits

en verre ou en métal.

Enfin, le trocart métallique qu'il faut introduire dans la veine du donneur est un instrument défectueux, le sang y pénètre lentement, s'y coagule et la présence de .ce trocart, corps étranger dans la veine, est une cause certaine de coagulation, souvent aussi de phlébite.

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Or, si l'on peut demander à des hommes dévoués de donner du sang à leurs semblables, on n'a pas le droit de les exposer aux dangers d'embolies ou de phlébites ; il faut forcément que la prise de ce sang soit pratiquée de la façon la plus inoffensive, par une simple saignée.

On peut distinguer trois périodes dans l'histoire de la transfusion du sang. La première période paraît fa- buleuse, ce serait celle de l'antiquité. D'après La Marti- nière qui écrivit contre la transfusion au xvnrne siècle, les anciens auraient connu et pratiqué l'opération. Les preuves qu'il apporte et qui ne sont autre chose qu'une compilation d'allégories ou de fictions poétiques recueil- lies dans certains auteurs (Livre de sagesse, Ovide, Hérodote, Celse, etc.) sont loin de démontrer que la transfusion du sang remonte à ranti(JUité. Tout au plus donnent-elles la preuve que celle-ci avait entrevu la possibilité de ce procédé opératoire.

Il en est de mème du moyen-âge, qui ne nous apporte non plus aucune donnée scientifique précise. L'histoire du pape Innocent VIII, qui aurait été transfusé par un médecin juif, longtemps avant la découverte de la cir- culation du sang, n'est, si elle est authentique, qu'un fait isolë, qui n'a laissé aucun enseignement et n'exerça aucune influence sur l'époque où. il se produisit. Cet essai n'étant fondé que sur l'empirisme, sans aucune base scientifique, et n'ayant pas réussi, l'opération tomba dans l'oubli. Plus tard on trouve une mention sur l'échange direct du sang entre deux individus, effec- tuée par Cardan us ( 1556) de vaisseau à vaisseau.

A la fin du XVIme et au commencement du xvnme siècle, la transfusion fut proclamée par le docteur Ma- gnus Pegelius, professeur à Rostock et développée par

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le docteur Andreas Libavius, de Coburg, lequel recom- mande un . tuyau · en argent pour transfuser le sang artériel d'un homme dans l'artère d'tin autre homme.

A vrai dire, la transfusion date seulement du milieu du

xvnme

siècle.

Après la découverte de la circulation du sang en An- gleterre, en 1638, Potter renouvela l'idée de la trans- fusion du sang; à ce moment l'opération se dégage vraiment de la période de la fiction pour entrer dans sa vraie période, celle de la réalité, et devient une opéra- tion régulière de la chirurgie.

En 1664, Timotheus Clarke et Henshaw_, en Angle- terre, firent les premiers essais sur les animaux, essais infructueux du reste; selon d'autres auteurs ce fut Wren et Boyle qui ont les premiers inauguré ces expé- riences en Angleterre.

En Allemagne, Balthasar Kaufmann de Küstrin et Gottfried Purmann de Frankfurt sur l'Oder, firent en 1668, avec succès partiel, des essais de transfusion avec le sang d'agneau, sur les soldats scorbutiques.

Les premiers essais de transfusion_, couronnés de suc- cès, furent opérés par Richard Lower d'Oxvord en 1666; il fit passer le sang artériel d'un chien dans

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veine d'un autre chien près d'expirer; le chien se ra- nima et se rétablit définitivement.

A Londres, King, en 1667, transfusa deux fois avec succès, le sang d'un agneau à l'homme; depuis lors la Société physiologique de Londres prêta une grande at- tention à ces essais et les encouragea.

En France, la transfusion fut pratiquée pour la pre- mière fois sur l'homme en 1667 par Denis et Emmerez

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aussi avec le sang d'agneau; leurs essais furent cou- ronnés de succès.

Tout d'abord la nouvelle méthode fut accueillie avec enthou'siasme, mais elle ne tarda pas à susciter d'ar- dentes contradictions. Les ennemis de la transfusion obtinrent, en 1668, une restriction des autorités par laquelle il fut défendu de pratiquer cette opération sans autorisation de la faculté de médecine de Paris.

Les polémiques qui éclatèrent au sujet de la transfusion au XVIJmè siècle, furent des plus vives et des plus in- jurieuses.

De longues discussions eurent lieu dans les jour- naux sur l'utilité et les dangers de la transfusion du

sang~ de sorte que l'opération tomba en déconsidéra- tion. L'exemple donné par Denis fut suivi en '1667 par les médecins italiens Jean Riva et Paulius Manfredus à

Rome ; mais la transfusion du sang animal à l'homme fut prohibée par les autorités de Rome en 1668 .

. A partir de cette époque, des expérimentations qui avaient commencé avec tant d'éclat furent arrêtées court, et le silence se fit autour _de l'opération qui tomba à· peu près dans l'oubli.

La troisième phase de la transfusion commence en 18.18, après un long silence de 1f)0 ans, Michel Rosa de Modène_, Bicha et Portal de Paris, Hoffeland père et fils en Allemagne, recommencèrent une série d'essais physiologiques sur les animaux; mais c'est à James Blondell en 1821,, que revient l'honneur d'avoir ressus- cité la question par une série d'expériences scientifi- ques et par l'application pratique de ce procéd.é opé- ratoire aux femmes accouchées atteintes d'hémorrhagie_, c'est cette méthode que Blondell a suivie dans la

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clinique de Doublaiday. Blondell recommande l'usage du sang veineux pour la transfusion et l'emploi d'une seringue pour le transfuser.

Doublaiday et Waller ont pris beaucoup de peine pour vulgat•iser la transfusion du sang. Ce dernier pu- blia une brochure: « Les observations sur la transfu- sion du sang, » Londres 182o~ et en 1832 une disserta- tion en latin sur le même sujet, dans le but de recom- mander autant que possible l'opération.

En Allemagne, Aug. Tietze! écrivit une dissertation sur la transfusion du sang en 1824, quelques années après parut le travail de Diffenbach, qui fut la conti- nuation de l'ouvrage de Schelle sur la transfusion du sang datant de 1828.

Bischoff publia en 183o et 1838 d'intéressantes expé- riences physiologiques sur la transfusion, qui cepen- dant n'ont pas attiré l'attention de ses contemporains.

A ce moment survient une nouvelle période de décou- ragement et d'oubli. De loin en loin, quelques tentatives hardies, comme celles de Monneret et Chassagnac 1843, de Nélaton, 18o0, de Maisonneuve, '1854, se produisent, mais devant leur insuccès persistant, l'opération paraît condamnée une deuxième fois.

Mais l'oubli, dans lequel elle tomba de nouveau, ne devait pas être de longue durée.

A partir de 1860, avec l'élan imprimé aux études physiologiques, la question de la transfusion du sang

€St reprise et étudiée par Moncog, Oré, Roussel, Behier, Glenard, Braxtan-Hicks, Avelling, Dumas, Prévost et d'autres.

Panum étudia avec zèle la transfusion du sang, il a fait un travail sur ce sujet, dans lequel il arrive à la

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conclusion que ·la transfusion ne doit se faire chez l'homme qu'avec du sang défibriné (Virchow's Archiv, XXVII, 1863). Ses conclusions sont en contradiction. avec celles de Martin, qui a publié à peu près à la même époque un travail sur la transfusion du sang (Ueber die Transfusion bei Blutungen Neuentbundener, Ber- lin -1859). Martin préconise la transfusion avec du sang complet, non défibriné ; il eomrnunique les résultats de 55 observations de transfusion du sang, pratiquées aux femmes accouchée.:;, la plupart avec succès.

Monneret s'oppose à la transfusion du sang, en di- sant que c'est une opération anti-physiologique, par le fait qu'on injecte le cadavre du sang, dont l'action est incertaine.

Les travaux de Huter sont dignes d'être mentionnés, il fut le premier à introduire dans la pratique la trans- fusion du sang artériel.

Plus récemment Verrier donne une statistique de t30 cas de transfusion du sang humain avec des· ré- sultats plus ou moins satisfaisants, ainsi que la des- cription d'un nouvel appareil de tt'ansfusion de son invention. Les idées de l'époque sur la valeur de la transfusion et de ses indications semblent bien résu- mées par Panum, 1877. <c La seule indication vraiment rationnelle pour la transfusion est le défaut d'une quantité suffisante de globules r~:mges du sang capables de se combiner avec l'oxygène atmosphérique et de rendre cet oxygène aux tissus qui en ont besoin pour leur fonction. ))

Le cadre ~e notre travail ne nous permet pas d'ana- lyser tous les travaux se rattachant à la transfusion du sang, nous ne pouvons non plus citer les. nom-

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breuses expériences physiologiques, qui ont été faites ces dernières années.

L'intérêt que cette opération réveille dans le monde médical prouve qu'elle n'est pas sans valeur, cepen- dant son exécution étant trop difficile, sinon quelque- fois impossible, on chercha à lui substituer la trans- fusion d'une solution dite sérum artificiel.

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CHAPITRE II

Les injections d'eau salée nans les anémies aiguës et leur valeur comparativement à la transfusion du sang

La transfusion du sang humain serait une opération de choix répondant au traitement des anémies graves post-hémorrhagiques, si ce n'était la difficulté de son exécution et les dangers auxquelles elle expose.

La transfusion du sang hétérogène c'est-à-dire de l'animal à l'homme, ou d'une espèce animale à une autre espèce animale est dangereuse. La nocuité dépend de l'espèce choisie et de la dose, car elle est la consé- quence de l'intensité plus ou moins grande des dé- sordres produits par le mélange des deux sangs étran- gers réagissant réciproquement l'un sur l'autre. Hayem a étudié cette action ré ci pro que à l'aide de l' expérimen- tati on et il a conclu qu'elle a pour résultat, non seule- ment une dissolution globulaire plus ou moins pro- noncée, mais en outre ce mélange des sangs (par exemple sang de chien inject~ au lapin) détermine des concrétions sanguines massives, qui entravent la circu- lation cai'diaque. Dans certains cas, la dissolution- des globules est le seul fait appréciable. Il en résulte une hémoglobinurie plus ou moins intense par hémo- globinhémie.

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Comme il est plus commode de se procurer du sang d'animal que du sang humain, l'emploi de sang étran- ger compte un certain nombre d'adeptes.

Le sang d'agneau paraît échapper à cette loi d'anta- gonisme de liquide circulatoire chez les espèces diffé- rentes et jouir de la propriété d'être injecté dans l'organisme humain sans y produire d'accidents. On est plutôt autorisé pour le moment, à constater qu'ayant été inoffensif, il a été également inutile. Du reste, c'est surtout dans la tuberculose pulmonaire et dans les affections où il s'agit de mettre en pratique la transfusion à doses réfractées, que ce procédé a été plus spécialement préconisé.

Récemment De Domenicis (Wien. med. Wochensch., 30, XI, et 7., XII, 189o) communique les résultats de 92 transfusions avèc du sang de chien, appliquées à ~~ malades principalement tuberculeux et chloro- anémiques. Il déclare avoir eu 19 guérisons et 6 amé- liorations; par ces transfusions répétées De Domenicis a surtout comme but d'activee les fonctions languis- santes de l'organisme, d'exciter les organes hemato- poïetiques; il n'avait nullement l'intention de suppléer par la transfusion à la quantité de sang qui manquait à l'organisme. Il _voit dans la transfusion une puissante ressource pour tous les états d'auto-intoxication aiguë et chronique dans lesquels l'organisme est débilité par les toxines. L'auteur cite quelques pètites complica- tions dans le cours de ces expériences, comme hémo- globinurie, urobilinurie, albuminurie passagère, urti- caire généralisé, etc.

Le principe de l'hérnatothérapie, posé par De Dorne- nicis est aussi celui de la sérothérapie. MM. Richet et

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Héricourt ont montré (note adressée à l'Académie des Sciences, 1888) que l'introduction d'une certaine quan- tité de sang d'un animal réfractaire à la tubereulose (chien) dans l'organisme facilement tuberculisable (lapin) a la propriété d'atténuer le virus tuberculeux.

Les résultats favorables de cette médication appliquée à l'homme ont été communiqués pour la première fois par MM. Richet et Héricourt. Ces expériences étant du domaine de la sérothérapie, nous ne faisons que les mentionner, en concluant que cette méthode de traite- ment n'est pas applicable dans le but que nous pour- smvons.

Nous avons dit plus haut que la transfusion du sang humain n'est pas sans dangers ; en effet le danger résulte : 1° de la possibilité de la pénétration de l'air dans les vaisseaux de l'individu opéré ; possibilité de la production des caillots et ce qui en résulte - des embolies; 3° possibilité de . l'inflammation de la veine à l'r,ndroit opéré (phlébite) par le fait de dénu- dation et ligature de la veine.

D'autres accidents assez fréquents et cités par beau- coup d'expérimentateurs sont : syncope, état convulsif, symptômes de congestion pulmonaire s'annonçant par une toux sèche, etc.

La transfusion du sang offre des difficultés opéra- toires indiscutables, elle exige l'habileté du chirurgien, une assistance, un appareillage compliqué, de sorte qu'elle se borne presque exclusivement à la pratique hospitalière ; les difficultés augmentent lorsqu'il s'agit de trouver au moment critique un homme robuste et sain, qui serait disposé de donner son sang à une vie qui s'éteint.

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Il faut encore noter une grande responsabilité du chirurgien vis-à-vis le donneur du sang, vu que les accidents de phlébite ont été observés chez ce dernier, dans les cas de transfusion directe.

Pour mettre à l'abri d'accidents le donneur du sang et prévenir le danger d'embolie, certains auteurs ont proposé de transfuser le sang défibriné, mais ce procédé n'a pas donné de résultats satisfaisants. Selon Hayem les éléments du sang défibriné sont frappés à mort et ils disparaissent promptement dans l'organisme du transfusé.

Les expériences faites sur les animaux ont montré à l'autopsie des transsudats hémorrhagiques dans les cavités séreuses ; Alexandre Schmidt donne à ce sujet l'explication ·suivante : « dans le sang défibriné il se produit une certaine quantité de ferment, lequel intro- duit dans l'organisme, peut occasionner des grandes coagulations dans le système circulatoire, favorisant la transsudation du sérum, tenant en suspension les hémas- ties dissoutes ».

La transfusion du sang humain complet, tout en étant efficace, offre de ·grandes difficultés et souvent des suites fâcheuses, c'est pourquoi on chercha un moyen nouveau pour le lui substituer.

Les travaux de l'Institut physiologique de Leipzig ont contribué à cette étude. Les archives de Virchauv, Bd. 2·1-2~ ; Rapport de l'Académie Saxonne de sciences, 187~; Archives de Dubois-Reymond, !878;

Goltz, Worm-Müller, v. Lesser, Cohnheim et Schwarz en Allemagne, Hayem en France ont eu le mérite de préciser le mécanisme de la mort par hémorrhagie.

En expérimentant sur les animaux, ces auteurs ont

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conclu que la mort par suite d'hémorrhagie n'est pas causée dans la majorité des cas, par la perte des glo- bules rouges, ni par la diminution d'oxygène dans le sang, comme on le croyait pendant longtemps, mais par la disproportion mécanique entre la lumière du vaisseau et son contenu, dont le résultat est l'arrêt des fonctions du cœur.

La mort est certainement produite par défaut d'oxygénation des tissus, mais ce défaut d'oxygénation ne tient pas au nombre insuffisant des globules rouges ; selon Goltz. .dans hmmense majorité des faits cli- niques, le nombre des hématies contenues dans le système cardio-vasculaire après les hémorrhagies serait.

suffisant à entreter:.tir la vie, si la masse totale du sang·

était assez considérable pour maintenir la tension intra-vasculaire nécessaire à sa circulation.

On connaît la tendance remarquable des vaisseaux à s'adapter petit à petit aux conditions nouvelles qui leur sont faites de tension intra-vasculaire insuffisante ; Johanson et Eigerstedt étudiaient tout récemment encore le mécanisme de cette adaptation, celle-ci peut aller jusqu'au rétablissement complet de la pression normale ; mais, d'une part, elle ne se fait que ]ente- ment, et le danger est imminent; d'autre part, elle a ses limites que lui trace la quantité de sang demeurée dans les vaisseaux. Celle-ci est-elle insuffisante, le sang stagi1e, le cœur se contracte à vide; la circulation est définitivement interrompue, les hématies ne vont plus s'oxygéner au niveau des poumons, et cependant ils seraient, le plus souvent, en quantité suft1sante pour subvenir à l'oxygénation des tissus.

· L'indication thérapeutique s'impose; il faut remettre

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ces globules en circulation par des moyens artificiels, il faut élever la tension intra-vasculaire ; les injections d'eau salée dans le système circulatoire furent la conséquence thérapeutique de cette nouvelle concep- tion pathogénique, comme la transfusion du sang avait été celle de la théorie antérieurement admise.

Les expériences de Kronecker et Sander, puis et surtout cel1es de Schwarz permirent de fixer la compo- sitïon du liquide et de poser les indications principales de son emploi.

Ces auteurs ont proposé pour la transfusion, un liquide ayant pour base le chlorure de sodium, qui s'est montré inoffensif pour les corpuscules du sang.

Il était donc très important d'examiner si l'eau salée pouvait rendre les mêmes services que le sang. Cette question a été étudiée expérimentalement à un double point de vue.

On a dû se demander, tout d'abord, si les injections d'eau salée peuvent .être efficaces en cas de mort imminente par anémie aiguë post-hémorrhagique. En second lieu, il était utile de se rendre compte de l'in- fluence de la dilution sanguine sur la régénération du sang.

Les premières recherches à ce sujet furent faites en France par H"ayem, Jolyet et Laffon, en Allemagne par Kronecker et Sander.

Voici la note adressée à la Société de biologie (séance du ~ novembre 1878) par M. Jolyet: « Si on injecte de

<( l'eau salée à 0,5

°/o,

c'est-à-dire la solution des phy-

« siologistes, celle qui n'altère pas ou peu le globule

<< sanguin, et qui diffuse difficilement, on ranime les

« animaux exsangues.

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<< Lorsqu'on saigne un animal à blanc, les battements

« du cœur s'affaiblissent, la pression du sang artériel

« tombe, la respiration se ralentit et s'arrête, et la

<< mort a lieu parce que les centres nerveux ne sont

<< plus suffisamment excités par le sang. Comment se

« fait-il que l'injection d'eau salée ranime cependant

« les animaux ?

« Evidemment, cette eau salée ne remplace pas le

« sang, c'est-à-dire que ce n'est pas elle qui peut por-

« ter aux centres l'oxygène capable de les exciter et de

« les faire fonctionner.

<< Pour remplir ce rôle, il n'y a absolument que le

<< globule normal, et on chercherait en vain, par

« exemple, à entretenir la vie en remplaçant le_ sang

<< par une solution d'hémoglobine oxygénée.

« Quand on injecte l'eau salée pour remplacer le

« sang perdu, on voit les pulsations cardiaques repren-

<< dre de la force, les respirations renaître et la pres-

<< sion du sang dans les artères remonter. Eh bien, l'eau

« salée agit simplement en remplaçant le sang. perdu

« comme masse et en faisant remonter la tension ar-

<< térielle, tension qui est une des conditions essen-

<< tielles de la vie.

<< Pour que les centres nerveux soient excités, il faut

« qu'il leur arrive du sang contenant des ·globules nor-

« maux chargés d'oxygène, mais aussi que ce sang leur

« arrive sous une certaine pression.

« L'eau salée injectée a pour effet de rétablir cette

<< condition chez les animaux exsangues, et si l'eau

« pure ne lé fait pas, c'est qu'elle altère le globule san-

« gmn. »

En 1881, M. Hayem institue aussi les expériences sur

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le même sujet. Il arrive à la conclusion que l'injection d'eau salée faite au moment de l'apparition des grandes convulsions (mort imminente) ne produit qu'une résur- rection temporaire chez les chiens. Elle serait incapa- ble d'assurer la survie par suite de l'insuffisance de la quantité de sang restant dans l'organisme au moment où se produisent des geandes convulsions post-hémor-

rhagiques. _

Ces con cl usions, comme dit Haye rn plus tard, étaient prématurées.

M. Kronecker, dans un nouveau travail (t886), a fait voir que si l'eau salée ne vaut pas le sang complet, elle peut cependant être assez efficace peur ramener défini- tivement à la vie des chiens su~ le point de succomber par hémorrhagie. Pour atteindre ce but, il est néces- saire, d'après lui, d'opérer d'une certaine manière. La solution saline doit être faite exclusivement avec un liquide porté à 38° environ. Tous les instruments doi- vent au préalable être stérilisés. Enfin, il faut que la quantité de liquide injecté soit au moins égale à celle du sang perdu et qu'on facilite. le mélange du sang res- tant dans l'organisme avec le liquide de dilution à

l'aide du massage des principaux viscères. Le mémoire de Kronecker contenait des faits dans lesquels les ani- maux ont certainement perdu une quantité de sang telle qu'ils n'auraient pu revenir à la vie sans le se- cours de la transfusioii saline.

Dès que M. Hayem en eut pris connaissance, il s'em- pressa de vérifier les expériences de Kronecker.

M. Hayem chercha d'abord un critérium de la mort fa··

tale par hémorrhagie chez lés chiens, lorsqu'on les abandonne à eux-mêmes.

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Il avait vu que quand on arrête l'hémorrhagie chez le- chien avant l'apparition des grandes convulsions, qu~

serviraient de critère pour apprécier l'imminence de la mort, toutes les variétés de la transfusion permettent la survie. Il a pu fixer au 1/19 du poids du corps la.

quantité d~ sang qu'il faut soustraire à un chien moyennement vigoureux, en une seule fois, pour le- faire tomber dans un état d'anél~ie aiguë, fatalement mortel. Une perte un peu plus faible, ne s'élevant_

qu'au vingtième du poids du corps, peut également.

être suivie de mort, mais habituellement elle permet la.

survie, si on applique la transfusion d'eau salée ; cette fois M. Hayem arrive à la conclusion que « les injec- tions d'eau salée produisent leurs effets de survie sur- les animaux qui ont perdu assez de sang pour être- condamnés à mort ».

La réparation du sang après les injections -salines s'effectue comme elle le ferait après une forte hémor-.

rhagie. Ott prétend qu'elle marche plus rapidement au point de vue de la régénération des globules rouges,.

que dans le cas de transfusion sanguine.

Selon Hayem, ce résultat mériterait confirmation,., voici son opinion à ce sujet: « En admettant qu'il soit

« exact, il est utile de faire observer que le retour à la

« normale du chiffre des globules rouges n'indique pas

« une reconstitution parfaite de la masse totale du

« sang. J'ai, en effet, constaté qu'après les saignées

« suivies de transfusions sanguines, le nombre des

« globules rouges redevient normal à une époque où

« la masse du sang est encore sensiblement diminuée)).

D'après Gaule la réparation du sang s'effectuerait plus vite lorsqu'on ajoute du sucre de :canne à l'eau

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salée. D'une autre série des expériences de Hayem il résulte que la solution chlorurée sodique exerce une .action hémostatique puissante. « Le plus souvent, dit-il,

<< on aura essayé divers procédés d'hémostase ayant de

<< songer à la transfusion. Celle-ci agira comme moyen

-{< hémostatique, et, à mon avis, c'est à ce titre qu'elle

est formellement indiquée dans les lésions pouvant

<< faire redouter le renouvellement des pertes de sang,

<< et dans les états hémophiliques post-hémorrhagi-

-<' ques, alors que la coagulabilité du sang a diminué

<{( par le fait d'un état morbide· particulier ou simple-

« ment par suite de la répétition fréquente des h~mor­

« I'hagies. ))

« Certaines injections intra-vasculaires ont la pro-

·<< priété singulière de faire coaguler le sang stagnant

<< sans modifier la fluidité .du sang circulant. Le sérum

du sang est le plus actif de ces liquides coagulateurs

<< du sang stagn'ant. L'eau salée est moins active que

"'< le sérum du sang emprunté à un animal de la même

-<< espèce, mais elle est plus coagulatrice que le sang

«< même. Dans tous les cas on devra toujours faciliter

<< la stase du sang dans la partie malade, puisque

·« l'effet coagulateur des injections intra-vasculaires ne

·« s'exerce que sur le sang stagnant. Cette condition se

·« trouve fort heureusement réalisée dans toutes les

hémorrhagies non traumatiques récentes, la partie

« qui donne issue au sang étant le siège d'une fluxion

(< avec stase plus ou moins étendue )) .

Les injections .d'eau salée pratiquées sur l'homme, -ont en réalité produit des effets aussi efficaces que .celles essayées sur les animaux; quand même on n'a pas toujours réussi à sauver la vie (ce qu'on ne peut

(23)

- 22-

pas toujours attendre en pratiquant l'opération sur les moribonds), une amélioration manifeste eut lieu, même dans les cas o~ l'opération fut suivie de mort.

E. Schwarz les recommande chaleureusement:

« Cette. opération, dit-il, nous permet de sauver la

« vie dans les cas d'hémorrhagie grave; nous devons

« les employer partout où l'on nous appelle trop tard

« pour empêcher l'hémorrhagie qui ·amène le danger

« de mort, amsi que dans les cas où nous ne pouvons pas

« l'empêcher. Les injections d'eau salée ont une grande

« importance pour l'accoucheur, c'est dans cette bran-

« che de la médecine que se produisent des hémorrha-

« gies pour causes diverses, sans que le médecin soit

« souvent en état de les arrêter immédiatement, le

« client en mourrait certainement, si nous ne possé-

« dions pas les moyens pour réagir énergiquement.

« Chaque médecin devrait être prêt à les faire, le cas

« échéant. >>

Les opinions et ]es expériences de Hayem, Kronec- ker et Schwarz n'ont ·pas toujours trouvé des partisans.

Maydl refuse aux injections salées la valeur de sauver la vie d'uri homme mourant par suite d'hémorrhagie grave. Son opinion est basée sur un grand nombre d'expériences de laboratoire; de tous les animaux qu'il avait saignés et auxquels il avait injecté la solution sa- lée, un seul a survécu à l'opération. Maydl soutient · que l'injection intra-veineuse de solution salée est su- perflue, parce que le liquide s'élimine à mesure par les - reins. En effet, les expériences de Maydl ne sont pas encourageantes et jettent une note discordante dans l'ensemble des opinions sur ce sujet. La littérature de ces dernières années est presque unanime à reconnaître

(24)

aux injections de solution salée un gt·and succès en chirurgie et en obstétrique. Ces injections tendent cha- que jour davantage à se substituer aux transfusions sanguines ; leur manuel opératoire est beaucoup plus simple ; leur appareil instrumental moins compliqué, elles suppriment la nécessité des recherches souvent très difficiles pour se procurer du sang humain ; enfin et surtout, elles donnent les résultats aussi favorables que les injections du sang, qui ne sont pas toujours inoffensives.

Quelques médecins, comme Kummel, Bischoff, Kelly et autres craignant le danger d'introduction de l'air dans les veines, ont préconisé l'injection intra-arté- rielle, mais sans succès ; le cas de Kummel fut suivi de gangrène du bras, nécessitant son amputation, de sorte que cette manière d'opérer n'a eu que peu de partisans, d'autant plus que son n1anuel opératoire est bien plus minutieux et demande plus de temps que celui des in- jections intra-veineuses. Pour concilier les deux sys- tèmes,. transfusion du sang d'un côté, les injections intra-veineuses d·'eau salée de l'autre, Landerer essaya d'injecter un mélange de sang défibriné et de solution salée, il prenait sur 300 grammes de sang, 700 grammes de solution salée, ses expériences sur l'homme et les animaux furent suivies de succès.

Plus tard il injecta un mélange de sucre de canne et de solution salée, afin de donner au corps des parties nutritives.

Son système ne fut pas adopté dans la pratique, on revint à la solution salée.

(25)

CHAPITRE III

Les injections sous-cutanées d'eau salée

A l'heure actuelle on se sert presque exclusivement des injections intra-veineuses dans les anémies aiguës post-hémorrhagiques. De nombreuses cliniques d'ac- couchement et de chirurgie sont munies d'un matériel nécessaire pour parer aux syncopes hémorrhagiques, suite d'accouchenlent compliqué ou d'opérations graves.

A l'hôpital de l'Ile, à Berne, dans le service du pro- fesseur Kocher. l'installation pour les injections intra- veineuses compte parmi les préparatifs d'une opération grave. La mêmr disposition est établie dans la clinique du professeur Roux à Lausanne.

En France, les professeurs P.oz·zi, Guyon et Segon ont adopté un système analogue dans leurs services.

Les AnglaisE. Jennings, W. Coates, Whipple, Rem- fry, Smith, Mayo-Robson mettent aussi souvent .. en pratique ce mode de traitement, ce dernier cherche à le généraliser, en conseillant d'introduire la transfu- sion dans l'arsenal chirurgical destiné aux laparotomies et aux grandes amputations.

Nous trouvons superflu de multiplier ces exemples, la méthode dont la ·paternité appartient à Haye rn, Kro-

(26)

necker et Sander est d'une valeur thérapeutique incon- testable.

Cette méthode de traitement se présente, hélas, sous un jour fâcheux au point de vue de la pratique non hospitalière.

Beaucoup de médecins sont restés timides, ils redou- tent la phlébite ou l'entrée de l'air dans les veines ; enfin, ils éprouvent une certaine répugnance à prendre le bistouri, à inciser la peau et la veine, à se trans- former, en un mot, en chirurgien. Ils ont été à la recherche d'une opération plus simple encore que les injections intra-veineuses et pouvant donner les mêmes résultats. Ils ont alors créé les i·njections sous-cutanées de grandes quantités de liquide, appelées par les uns hypo- dermoclyse, par les autres transfusion hypodermique.

Mich::el de Hambourg, après ses nombreuses expé- riences, recommande la voie hypodermique exclusive- ment pour l'introduction des liquides dans l'économie, d'après lui la transfusion hypodermique ne le cédérait en rien à la transfusion intra-veineuse.

Cette méthode trouva pour la première fois son ap- plication pratique en 1883, Mich::el et Samuel (de Ko- nigsberg) recommandèrent presque simultanément de substituer dans les cas de choléra, les injections sous- cutanées d'eau salée aux injections intra-veineuses pratiquées dans cette maladie depuis environ 50 ans.

En 1884, Cantani utilisa la nouvelle méthode dans l'épidémie de choléra à Naples et engagea plusieurs de ses confrères napolitains dans la même voie; sur 187 cholériques traités à Naples par l'hypodermoclyse, i l4 guérirent, soit 61 °jo guérisons. Dès lors Cantani se prononce en faveur de l'hypodermoclyse, il dit que

(27)

- 2 6 -

dans la veine la colonne d'eau salée résultant de l'in- jection ne se diffuse que lentement, mais lorsque l'in- jection est faite dans le tissu cellulaire, le liquide est entraîné peu à peu avec le sang, qui passe au niveau de la région injectée et le mélange est plus intime.

La même année, ·semmola (de Naples) se déclare partisan du procédé nouveau.

Aujourd'hui les médecins sont unanimes à recon- naître que le véritable traitement de la période algide du choléra c'est la transfus.ion d'eau salée, mais cette transfusion ils la pratiquent par des voies différentes, les uns par la voie intra-veineuse, les autres par la voie hypodermique.

En 1892, pendant l'épidémie de choléra à Hambourg, les médecins se sont divisés en deux camps, les uns, Rummpf, Schede, Rieder, Jolasse, Heyse et Monchot, se sont déclarés partisans de la transfusion intra-vei- neuse ; les autres, Michcel, Lauenstein et Kümme], tiennent pour l'hypodermoclyse (Deutsche med. Woch., n° 39, 1892).

Lauenstein en devient un grand partisan ; d'après lui les injections intra-veineuses ne sont pas sans danger puisqu'il a vu mourir deux personnes à la suite de leur application.

En comparant les chiffres du rapport du Dr Jolasse sur l'épidémie de choléra à Hambourg, on voit que les deux modes de traitement ont donné des résultats presque identiques ; ainsi Schede compte dans sa pra- tique 25,8

°/o

de guérison avec la transfusion intra-vei-

·neuse, tandis que Eisenlor en obtient 30

°/o

avec la transfusion hypodermique; les résultats obtenus par d'autres médecins sont inverses, mais comme la gravité

(28)

des cas était peut-être différente, il est difficile d'en tirer une conclusion certaine.

A Paris, en 1892, MM. Siredey et Mathieu (commun.

à la Soc. Méd. des Hôp., 4 nov. 1892), médecins des hôpitaux acceptent et mettent en pratique l'hypoder- moclyse. Voici comment .M. Mathieu rend compte de ce traitement :

« La transfusion intra-veineuse s'applique aux cas ·

« graves. Pour les cas plus légers, et dans les cas gra-

« ves pour soutenir l'effet de la transfusion intra-

« veineuse, nous injectons sous la peau à l'aide de l'ap-

« pareil de Burlureaux, de 200 à 600 grammes de sé-

« rum. Ces injections ne sont pas très douloureuses ;

« on peut facilement continuer pendant quatre à six (( jours de suite. Elles nous ont- paru contribuer beau-

« co.up à relever l'action du cœur et avoir une influence

<( favorable sur la diurèse. Notre but, en les employant,

« est de fournir à l'organisme une quantité d'eau qui,

« déposée dans le tissu cellulaire, passe moins rapide-

« ment dans la circulation que l'eau injectée dans les

« veines. Elle s'élimine donc moins rapidement par

« l'intestin que le liquide de transfusion intra-vei-

« neuse. ))

Pregaldino, croyons-nous, a le premier préconisé les injections sous-cutanées de solution salée dans l'ané- mie aiguë post-hémorrhagique. Ces injections devraient être préférées, suivant lui, afin d'éviter la phlébite et l'entrée de l'air dans les veines.

Feichenfeld, en expérimentant sur les animaux, trouva que les injections sous-cutanées de solution salée appliquées aux animaux dans les conditions nor- . males n'àugmentaient pas la pression du sang, le liquide

(29)

- 2 8 -

n'était résorbé que lentement et éliminé à mesure, par suite de la pression du sang, maintenu au même degré ; le gonflement à l'endroit d'injection était visible encore le jour suivant. Les choses se passaient autrement lors- qu'on avait saigné préalablement les animaux, la solu- tion salée se résorbait rapidement, le pouls et la respi- ration augmentaient, l'animal revenait à lui.

Feichenfeld, en outre, a conclu que plus vite l'injec- tion suit la saignée, plus vite la pression du sang aug- mente.

Nous avons constaté que les injections salées hypo- dermiques dans les anémies aiguës, ne sont utilisées que par de rares partisans ; la voie veineuse est de beaucoup préférée.

Pourtant, von Ziemssen, de Munich, Bareggi et Bene-·

zur, ont recommandé les injections sous-cutanées du sang complet ou défibriné, ils espéraient réaliser ainsi tous les bénéfices de la transfusion sanguine intra-vei- neuse, sans en avoir les inconvénients (Centralblat für Gyn., 1889, 6, 460). Ces observateurs ont établi que la durée de la résorption du sang est en général assez courte, qu'elle dépend de la quantité du sang injecté et de la constitution anatomique de la région, elle est d'autant plus longue que la partie est plus riche en tissu adipeux. Ils admettent que le sang est résorbé en na- ture. Pour le démontl'er, Bareggi a examiné le contenu du canal thoracique pendant le cours de l'absorption du sang injecté ; il y a trouvé des globules rouges. Les expériences de Hayem sur les animaux n'ont pas con- firmé ces résultats.

L'opération étant très douloureuse, Ziemssen con- seille de l'entreprendre sous la narcose, la place d'in-

(30)

jection doit être massée énergiquement par un assis- tant pour éviter le caillot.

Ziems.sen dit lui-même que deux assistants doi- vent fonctionner à tour de rôle, car celui qui est chargé du massage remplit la fonction la plus fati- gante. Il est clair qu'une méthode opératoire aussi compliquée qu'embarassante n'a pas eu de partisans.

Ziemssen en revient lui-même ; suivant la gravité d'a- némie post-hémorrhagique, il .pratique soit la transfu- sion intra-veineuse du sang complet, soit les injections sous-cutanées d'eau salée (Semaine Médicale no f 9 en !895).

Ponfick de Breslau a imaginé en f879 la transfusion péritonéale sanguine. Bizzozero et Golgi ont complété et confirmé ses recherches, selon leur opinion, le sang injecté dans la eavité péritonéale est résorbé en nature, d'où il résulte que la transfusion péritonéale équivaut à la transfusion intra-veineuse faite lentement. En Allemagne et en Italie la transfusion péritonéale san- guine prit la place de la transfusion intra-veineuse, , elle entra dans le domaine de la clinique d'une façon

très prépondérante.

Pour la pratiquer ces auteurs conseillent de sectionner au bistouri les parties molles de l'abdomen jusqu'aux aponévroses, en un point situé sur la ligne médiane un peu au-dessous de l'ombilic, puis de perforer le reste de la paroi abdominale, en enfonçant par un coup sec la petite canule.

L'opinion de Hayem est défavorable pour la transfu- sion péritonéale, voici ce qu'il dit à ce sujet : « je ne vois réellement aucune bonne raison pour qu'on subs- titue la transfusion péritonéale, dans certains cas, à la · transfusion intra-vasculaire. »

(31)

- 3 0 -

En France, en Angleterre, en Amérique cette opéra- tion ne fut jamais en faveur; elle est maintenant complètement délaissée. Plus tard on a remplacé le sang par du sérum artificiel, mais la transfusion périto-.

néale de solution salée a l'inconvénient d'être doulou- reuse et de sembler être une opération toujours sérieuse.

Aussi est-elle peu employée; on a cité des cas de péri- tonite, qui ont entraîné la mort.

Après avoir examiné les différents modes d'introduc- tion du liquide dans l'économie en cas d'anémie aiguë, nous nous croyons autorisée, en nous basant sur nos observations, de nous prononcer catégoriquement pour les injections sous-cutanées d'eau salée à la suite d'hé- morrhagies profuses puerpérales ou chirurgicales; ces injections peuvent avantageusement, remplacer les autres procédés opératoires et doivent être considérées comme le traitement rationel de l'anémie aiguë post- . hémorrhagiqne; dans les cas extrêmes, nous nous ré- servons toutefois de donner la priorité à la transfusion sanguine.

C'est un moyen thérapeutique presque toujours effi- cace, à coup sûr inoffensif, et ce qui le rend précieux, c'est sa facilité d'exécution, contrairement aux autres procédés qui ne sont guère praticables que dans les hôpitaux bien outillés, munis d'une assistal_lce suffi-

sante.

Les résultats que nous publions nous ont paru sé- rieux et faits pour nous encourager; notre but serait atteint si nous pouvions convaincre les médecins prati- ciens d'user de ce procédé dans la pratique privée. Le

· médecin n'a pas le droit. de se désintéresser de cette méthode toujours sans danger et ne doit pas laisser un

(32)

-:31-

malade mourir d'hémorrhagie sans en avoir fait l'essai.

Il nous paraît très important d'agir vite, de ne pas per- dre de temps, bien des insuccès sont imputables à une trop longue temporisation, le danger est imminent, et, ici comme dans le choléra, les accidents ne sauraient s'accommoder de demi-mesures.

On ne peut pas se repentir d'avoir pratiqué l'opéra- tion à temps, on peut regretter trop tard de l'avoir omise.

Nous n'avons pas l'intention de convaincre les parti- sans des injections intra-vasculaires, comme nous n'avons pas la prétention de trancher la question de savoir lequel des pror-édés examinés plus haut est pré- férable; mais, en nous basant sur l'expérimentation physiologique, l'opinion des cliniciens distingués et sur nos observations personnelles, nous estimons que les injections sous-cutanées d'eau salée fournissent au mé- decin une arme précieuse pour lutter énergiquement contre le collapsus post-hémorrhagique et ne le cèdent en rien aux injections intra-vasculaires, peut-être même leur sont-elles supérieures par la simplicité de leur exé- cution ; par contre les injections intra-vasculaires ont leurs applications légitimes dans d'autres affections que nous examinerons rapidement.

Les expériences de Dastre et Loye sont le point de départ d'un_e thérapeutique nouvelle, appelée par ces auteurs « lavage du sang >>. Ces physiologistes, après les recherches sur les animaux, communiquent les ré- sultats suivants en 1888 :

« Après les injections intra-vasculaires d'eau salée

« physiologique (7

°/oo,

chez le chien et le lapin, on

« peut obtenir, disent-ils, un véritable lavage du sang

(33)

- 3 2 -

<< et des tissus. On peut introduire par l'appareil cir-

« culatoire une quantité considérable d'eau salée (qua-

« druple du volume du sang et même au-delà), sans

« provoquer chez l'animal aucun accident si les reins

« sont en bon état. Le liquide injecté passe du sang

cc dans les tissus pendant la première phase de l'expé-

« rience et revient ensuite des tissus dans le sang pen-

« dant la deuxième phase. Les émonctoires, et en toute (( première ligne l'émonctoire rénal, rejettent pendant

« ces deux phases d'une manière régulière et constante,

« l'excès d'eau introduite.

<< En s'échappant de l'organisme, ce liquide n'en-

« traîne aucun élément essentiel, il est seulement

« chargé d'une petite quantité de produits solubles in-

cc différents. Il s'est opéré ainsi un véritable lavage à la

« fois du sang et de.s tissus ; l'urée en particulier, pa-

« raît avoir été balayée au fur et à mesure de sa for-

« mation.

« Il était à supposer que parmi ces matériaux enlevés

« par le la v age à l'organisme et éliminés par les urines,

« pourraient se trouver quelques principes solubles,

« nuisibles à l'économie; dans le cas où ces produits y

<< auraient été introduits directement, soit par intoxi-

cc cations chimiques, soit par intoxications virulentes.

« S'il en était ainsi. le lavage du sang -eut constitué

<< une méthode thérapeutique intéressante, au moins au

« point de vue théorique. C'est cette conséquence que

« nous avons voulu soumettre à l'épreuve expérimen-

<< tale. >>

L'idée· inaugurée par ces physiologistes paraissait féconde; en effet, les cliniciens ne l'ont pas laissé vieil- lir. Le professeur Sahli, de Berne, était le premier à

(34)

..

- 3 3 -

l'appliquer dans la pratique. Inutile de dire que l'essai sur l'homme .est de la plus grande signification théra- peutique.

Chez l'homme, la nouvelle méthode a donné des ré- sultats très satisfaisants. L'eau salée, dit le professeur Sahli, introduite dans l'organisme par la voie veineuse ou hypodermique, constitue un moyen puissant d'épu- ration de l'organisme par augmentation de la diurèse ; elle permet la dissolution et la neutralisation ctes toxines qui circulent dans le sang, en menaçant la vie par l'infection et réagit d'une manière efficace contre la sécheresse des tissus, occasionnée par de grandes pertes liquides ; son utilité dans tous les cas d'hémor- rhagie est incontestable ; d'où résulte son application dans toutes les intoxications, com1ne urémie, septicé- · mie, coma diabétique, typhus, choléra et d'autres, et dans les hémorrhagies.

En Italie, à peu près à la même époque, Castellino a fait une série d'expériences analogues et communiqua ses résultats en 1892, au congrès de médecine interne à Rome.

« J'ai institué, dit-il, de nombreuses expériences

<1 avec les injecti.ons intra-veineuses de solution de

« chlorure de sodium, pratiquées dans le but de neu- (( traliser directement certaines substances toxiques

« ayant pénétré dans le torrent circulatoire, de provo-

« quer l'élimination des substances nocives en stimu-

« lant la fonction rénale, et enfin de maintenir. une ré-

« plétion constante des vaisseaux dans les cas d'hé-

« morrhagies graves.

(( Voici les résultats de mes recherches :

« 1 o Les injections intra-veineuses pratiquées en ob-

(35)

- 3 4 -

« servant toutes les précautions antiseptiques, avec le

<< chlorure de sodium parfaitement pur et des solutions

<< bien filtrées, sont exemptes de tout danger.

« 2° Lorsque, au cours de ces injections, surviennent (( des symptômes d'intolérance, il suffit, pour y remé-

« dier, de suspendre l'injection pendant un moment.

« Les injections sodiques intra-veineuses ont un

« effet prompt et excellent dans l'intoxication urémique,

<< le diabète et l'ictère, où elles agissent, soit en neu-

,1 tralisant en partie la substance toxique, soit en accé-

« lérant son élimination par les reins.

« Dans les hémorrhagies graves, elles peuvent

« remplacer la transfusion du sang qui, comme on

« sait, n'est pas facile à pratiquer et, en outre, n'est

<< pas exempte de danger.

<<. Elles sont utiles dans l'anémie où elles aug- ·

« mentent le nombre des hématies, stimulent la fonc- tion hémoglobinique et diminuent l'action globulicide

<< du sérum sanguin. ))

Nous croyons que 'la manière d'introduction du li- quide dans l'organisme n'est pas indifférente dans ces affections diverses.

C'est ici que nous voulons· préciser la part qui re- vient aux injections intra-veineuses et sous-cutanées.

Ces dernières sont indiquées chaque fois que la masse totale du sang est diminuée, soit par une perte directe (hémorrha- gie) soit indirectement (choléra, typhus, diarrhées graves) ; l'absorption par le tissu cellulaire étant directement pro- portionnelle à la quantité de liquide contenu dans le sang (Feichenfeld, Dastre et Loye, Delbet). Ce dernier (Re·- cherches expérimentales sur le lavage du sang, Annales de gynécologie et d'obstétrique, 1.889), a démontré dans

(36)

ses essais sur le lavage du péritoine, que cette séreuse cesse d'absorber lorsque l'hydratation du sang a atteint un certain taux, non seulement il cesse d'absorber, mais il transsude, comme l'ont constaté MM. Dastre et Loye, quand on injecte une grande quantité de liquide dans le sang.

Delbet suppose que les choses se passent dans le . tissu cellulaire sous-cutané comme dans les séreuses.

L'absorption est très rapide quand la masse du sang est diminuée ; c'est pour cela que les injections dans le tissu cellulaire rendent de grands services dans les hé- morragies.

Lorsque la masse du sang est à son taux maximum, .l'absorption dans le tissu cellulaire devient insignifiante ; c'est pourquoi, tout en conservant une action incon- testable, les injections sous-cutanées seront, sans doute, inférieures aux injections intra-veineuses dans les ma-

ladies infectieuses.

Dans le choléra, l'~tilité des injections sous-cuta- nées est incontestable, pour. rendre évidente leur op- portunité dans· d'autres affecions, caractérisées par l'abaissement de la tension artérielle, suite de la dimi- nution des liquides dans l'organisme, nous nous bor- nerons à citer les résultats de ce traitement, appliqué .aux diarrhées graves et. à l'athrepsie infantiles dans le service de professeur Hutinel à Paris, publiés par le Dr Marois en 1893 :

« 1 o La méthode des injections sous-c~Itanées de so-

« lutions salines dites sérums artificiels (eau salée ph y-

« siologique, sérum de M. Hayem) dans le traitement

« des diarrhées graves et de l'atl)repsie infantiles,

« s'impose à l'attention et à l'étude des médecins ;

(37)

- 3 6 -

(\ cette méthode, non· spécifique, purement symptoma-

« tique, doit être associée aux autres .méthodes ration-

« nelles de traitement, actuellement en usage dans ces

« maladies. Ainsi associée et appliquée, comme il va

« être dit, elle semble devoir diminqer la mortalité

« encore si considérable de ces maladies de l'enfance.

« 2° Ces injections possèdent les avantages suivants :

« a) Elles activent la circulation en augmentant la.

« force de contraction du cœur et en relevant la ten-

« sion artérielle.

« b) Elles donnent une énergie nouvelle à la respira-

<< tion et à l'hématose.

(\ c) Des deux actions précédentes réunies, il résulte

« une irrigation sanguine plus complète des diffé1·ents

cc organes nutritifs, caractérisés par une production de

<< chaleur plus forte et plus également répartie et par-

<< une augmentation de l'urée.

« d) De ces effets physiologiques découlent un relè-

<< vement de l'état général et un accroissement des

<< forces.

« e) De l'élévation de la tension art~rielle résulte une

« augmentation de la diurèse.

« f) Dans les cas favorables, lorsque ces effets phy-

« siologiques ont été obtenus dans leur intégrité, l'ap-

<< pétit des enfants augmente, ainsi que le poids cor-

<< porel. ))

Pour rentrer dans un autre domaine médical, nous voyons appliquer les injections sous-cutanées d'eau salée au traitement de l'éclampsie. Ce traitement a été institué pour la première fois à l'hôpital Lariboisière~

dans le service du

or

Porak.

Voici les résultats communiqués par le

or

Bernheim :

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