^ DE CHARMANTS PETITS FANTOMES :

Ecole Normale du Bourget 1984, IUFM du Bourget 1994

DE CHARMANTS PETITS FANTOMES :

JEAN-PIERRE GESLIN

Professeur à l'Institut Universitaire de Formation des Maîtres du Bourget

Un insecte sans ailes ?

Aujourd'hui, le maître nous a apporté une boîte transparente recouverte d'un fin grillage.

A l'intérieur, il y avait des plantes piquantes dont les tiges coupées trempaient dans un vase.

D'abord, on n'a rien vu d'autre, puis Emile s'est mis à hurler :

"Là !... il y a un bâton qui bouge"... nous, on a d'abord rigolé et on lui a demandé s'il croyait aux fantômes... mais il avait raison, Emile... une baguette avec des pattes minces comme des fils qui avançait lentement...

Carmen a reculé de 2 mètres... des araignées ! Fatima lui a dit qu'elle était nulle... que les araignées, ça avait 8 pattes et que le truc là, il en avait 6... on a vérifié... oui... Fatima sait bien compter jusqu'à 6...

Le Bacille de Rossi : BACILLUS ROSSII, femelle grandeur naturelle (taille de 6 à 10,5 cm).

Les antennes comportent de 20 à 25 articles.

Pas d'ailes. L'espèce vit dans les taillis du midi.

Dessin extrait du livre de P.A. Robert :

" Les insectes, tome 1"

Editions Delachaux et Niestlé.

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Alors c'est quoi ? on a dit au maître... et lui, il a dit - comme d'habitude - qu'il n'en savait rien... qu'il avait trouvé ça avec sa copine en forêt de Fontainebleau ( sa copine aussi, il l'a trouvée dans les bois ? )… que si ça avait 6 pattes, c'était probablement un insecte... et que si on voulait savoir ce que c'était, on n'avait qu'à chercher... et qu'il y avait suffisamment de livres dans la classe...

Nous, on a préféré continuer à les regarder... Lucie m'a dit à l'oreille que le maître était un cancre, que les insectes avaient des ailes et que le bout de bois du bocal n'en avait pas ! En observant bien, on en a repéré d'autres sous les feuilles et le long des tiges...

il y en a de toutes les tailles, les bébés ressemblent aux grands.

Comme on commençait à se bousculer sérieusement autour du bocal et que les coups de coude se transformaient en coups de pied, le maître a hurlé : " Tout le monde à sa place"... on a foncé !

Alors, il a demandé à Marie - toujours les mêmes - de distribuer des couvercles de boîtes de camembert (qu’étaient même pas pleines) et il a lui- même donné les bêtes... " pour éviter que vous les réduisiez en bouillie "... il a dit... et "un pour quatre"...

on est en pleine restriction !

Marc, qui n'a peur de rien, - même pas des grands - a touché " les antennes " du pseudo-insecte sans ailes et il est devenu tout raide - pas Marc -... les deux paires de pattes avant contre les antennes, la 3ème paire vers l'arrière... on avait beau le secouer comme un noisetier - pas Marc -, le mettre sur le dos, lui faire faire "les pieds en l'air "

en équilibre contre le couvercle... rien à en tirer... il faisait le mort... - pas Marc -

Emmanuelle lui a alors appuyé sur la "queue" et là, il a redémarré... on a joué 5 minutes à l'endormir et à le réveiller... le truc ne marche pas à tous les coups.

Après, le maître a demandé à chaque groupe de raconter ce qu'il avait remarqué... le rapporteur du groupe 1 a expliqué qu'un gros avait touché une feuille avec ses antennes, que lorsqu'il marchait, on avait toujours l'impression qu'il allait se casser la figure et qu'il s'était agrippé avec ses pattes avant sur le bord de la boîte...

Celui du groupe 3 a dit que le leur avait perdu une patte, que ce n'était pas de sa faute et que c'était Annie la responsable... Eric a demandé si la patte repousserait et il a fallu qu'il aille écrire sa question au tableau... Ali avait mis une goutte d'eau et le "bâton qui marche" a trempé sa tête dedans... ça doit boire...

Mohamed arrivait à le faire bouger en soufflant dessus... c’est vrai qu’il a tendance à postillonner dur Mohamed !

BACILLUS GALLICUS = CLONOPSIS GALLICA 54 à 70 mm. Antennes courtes à 12 ou 13 articles. Pas d'ailes. Vit dans les haies du

Midi et du Massif Central. Signalé dans la Seine et Marne.

Document extrait d "Aptérygote et Orthoptères de France". Editions Boubée.

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Nous, on a expliqué comment les endormir et les réveiller et tout le monde s'est mis à tapoter les bestioles...

"N'écrasez pas l'abdomen !"... il était tout rouge, le maître...

Après il a fallu écrire un texte, réunissant toutes " nos observations et nos remarques" pour mettre dans le cahier d'éveil. C'était moins marrant...

J’ai corrigé les fautes de Marc, mais le maître a dit que j'en avais rajouté...

En récréation, on a joué aux

"insectes"... une claque dans le dos, on devait s'arrêter... un coup de pied au derrière et on repartait... ça a été la bagarre...

Aujourd'hui, l'inspecteur est venu voir si on travaillait bien :

Le maître nous avait prévenus...

"si vous n'êtes pas sages, ça va chauffer" et pour la sortie : " Vous irez vous faire cuire un oeuf ".

On a bien rigolé dans la cour de l'école... Marc avait mis un nœud papillon et son beau costume... on l'a traité de « pingouin » et il ne pouvait même pas nous taper dessus... il avait peur de se salir ! Pour une fois la maîtresse de C.P. n'est pas arrivée en retard... Comme c’est bizarre…

Quand on est rentré dans la classe, sans nous monter les uns sur les autres pour une fois, il y avait nos questions au tableau :

- Qu'est-ce que c'est ? Un insecte ?

- Est-ce que les pattes peuvent repousser ? - Comment s'appellent les feuilles qu'il mange ? Sophie a fait ajouter :

- Est-ce que ça mange du persil ?

- J'ai dit "pourquoi pas du salami et des cacahuètes !!! "... on a tous rigolé... même l'ins- pecteur..., sauf le maître...

Jean a demandé comment ils faisaient des bébés et jusqu'à quel âge ils pouvaient vivre...

Moi, j'ai proposé une course de bestioles-brindilles pour savoir qui était le meilleur.

Phasme "endormi" = Phasme en catalepsie.

D'après Marcel Sire :

"Les élevages des petits animaux".

Editions Lechevalier.

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- "Comment trouver les réponses à vos questions ? "

- "Dans les livres !"... "Il faut lui donner du persil !"...

- " Et du salami" ... j'ai dit !

Le maître a soupiré qu'il n'avait pas de persil et - en regardant l'inspecteur - encore moins de salami... qu'il ne pouvait pas prévoir... mais qu'il faudrait en apporter... qu'on pouvait en attendant essayer avec des feuilles qu'il avait amenées...

On s'est réparti les questions... c'était pas facile parce que tout le monde voulait leur donner à manger... moi, j'ai pris les deux documents déposés le matin même par le maître... Dix contre un que les réponses sont dedans... même si on pourrait penser le contraire, il n'est pas complètement idiot, le maître...

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On a bien travaillé... oui, c'est un insecte sans ailes :

"le bâton du diable" ou "phasme" (d'un mot grec qui veut dire fantôme... ).

Comme on a lu qu'il existait différentes espèces (environ 2 mille ! )... que trois d'entre elles vivaient en France (Bacillus gallicus, Bacillus rossii et Leptynia hispanica...

comme son nom ne l'indique pas)... qu'elles différaient par la taille...

… On a alors voulu les mesurer.

Avec nos règles, on a écrasé quelques pattes… hystérie du maître qui s'est rué vers son bureau et en a sorti des feuilles avec plein de lignes et de colonnes... Il paraît que ça s'appelle du papier millimétré... On a vite compris comment s'en servir... c'est pratique... on pose la "bébête" dessus et on compte le nombre de millimètres... avec ça, pas de phasmes culs-de-jatte !

... Le maître est un menteur... Mon phasme à moi, il faisait 10 cm... J'ai lu qu'en forêt de Fontainebleau, on pouvait trouver très rarement "Bacillus gallicus "… mais qu’il ne dépassait pas 7 cm... Je l’ai dit à toute la classe - deux fois -... et bien fort... pour être sûr que tout le monde comprenne bien... même l'inspecteur...

Sans ailes, de couleur verte ou brune : DIXIPPUS MOROSUS =

CARAUSIUS MOROSUS = PHASME MOROSE.

Taille environ 10 cm (adulte).

A noter les longues antennes.

Importé des Indes en 1898.

Très fréquemment élevé dans les classes.

( D'après SIRE ).

BACULUM ARTEMIS (D'après Cappe de Baillon).

Document extrait de "La parthénogénèse animale "

par Jean Rostand.

Editions "Presses Universitaires de France".

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Il avait l'air embêté, le maître... comme s’il avait une crise de foie... il a hésité... puis il a dit que j'avais raison... que ceux-là, il se les était procurés au Muséum d'Histoire Naturelle 57 rue Cuvier à Paris, qu'ils s'appelaient des phasmes moroses... mais qu'on pouvait en trouver qui ressemblaient beaucoup en forêt de Fontainebleau...

J'ai pas insisté ... car je suis d'une grande bonté ... et vu que l'inspecteur était là...

On a lu aussi que les pattes pouvaient repousser... mais il y a 2 conditions : 1) Il faut qu'il reste 2 petits morceaux ; la hanche et le trochanter

2) Il faut aussi que l'insecte ne soit pas adulte

... Comme maintenant on se méfie de ce qu'on nous raconte... on a quand même mis le blessé dans une boîte à part pour voir si c'est bien vrai...

Les phasmes mangent des feuilles de ronce - la plante qui pique - mais aussi du lierre, du lilas, du chêne... c'est aussi écrit dans les livres... pourtant, on a pas vu les nôtres manger le lierre du maître... on l'a mis dans la boîte d'élevage - le lierre pas le maître - et on verra demain si les bâtons du diable ont bien grignoté les feuilles...

On essaiera aussi le persil... et le salami...

Cage d'élevage idéale pour phasmes dorlotés.

Document extrait du bulletin de liaison et d'information des professeurs de Sciences Naturelles n°4 - C.N.D.P. Paris.

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On cherche…

Ils vivent de 6 à 9 mois...

Il paraît que chez cette espèce, les mâles n'existent pas ou sont très rares... il n'y a que des filles... Lucie, qu'on embête tout le temps, dit que les phasmes ont bien de la chance... Ah ! j'oubliais : on a pas trouvé comment ces pauvres brindilles femelles faisaient des bébés... on va chercher à la bibliothèque.

L’inspecteur s’incruste…

J'ai bien essayé d'écouter derrière la porte ce que se disaient l'inspecteur et le maître ... j'ai rien compris ... en tout cas, ils ne se sont pas battus et ils n'ont pas parlé de faire une course de phasmes !

L'inspecteur est resté dans l'école toute la semaine... il paraît que ça s'appelle l'inspection de groupe... il y a toute une armada d'autres personnes, des conseillers pédagogiques je crois... entre eux ils disent qu'ils sont des "gens de terrain"… et d'autres qui sont censés apprendre aux instituteurs... ils doivent pas être très efficaces... Un détail... la maîtresse de C.P est arrivée en avance jeudi. Oui je vous jure... c’est vrai... le miracle, quoi !

… mais les phasmes restent notre priorité…

Chaque matin, nous, on va voir les phasmes et on retourne les reluquer quand on a fini notre travail. On leur donne de nouvelles feuilles de ronce que l'on vaporise pour les maintenir humides... on arrose aussi un peu - c’est l’heure de la douche pour tout le monde - on enlève les anciennes feuilles en faisant bien attention de ne pas jeter dans la foulée des phasmes à la poubelle...

Ils mangent aussi du troène et du persil - maman n'avait pas de salami dans le frigo - mais il est rare qu'on les voit faire... ou ils sont timides, ou ça se passe la nuit...

Ils attaquent les feuilles en commençant par le bord et en tenant les antennes relevées.

On a décidé de placer sur les boîtes des "voiles" en matière plastique car le grillage rouillait à cause de

l'eau... Il y a un phasme qui s'est noyé...

On a trouvé des peaux vides sur le fond de la cage ... ils semblent changer de costume de temps en temps... on ne sait pas encore pourquoi... Bouboule

pense que c'est parce qu'ils prennent du poids... j'ai proposé de les mettre au régime pour voir... on en rigole encore !

Cet après-midi, Lucie en regardait un qui faisait semblant de dormir... je m'approche pour lui tirer les pattes et paf ! Je reçois quelque chose... pas tout à fait dans l’œil mais presque... Lucie, hilare, a dit que c'était pas elle... mais le phasme...

Le maître a rappliqué en courant et a cherché le projectile à quatre pattes en nous interdisant de nous approcher "pour pas l'écraser "... C’est le directeur qui a été surpris quand il est rentré dans la classe… avec l’inspecteur… Ils ont trouvé le maître le derrière en l’air et le nez contre un pied de chaise… L’inspecteur, il a dit au directeur que ça, il l’avait encore jamais vu… « un maître mimant avec un tel entrain la démarche dansante et trébuchante du phasme ensommeillé afin d’en faire saisir toute l’élégante subtilité à ses écoliers » !

Les variations chromatiques chez Carausius morosus.

Livrée diurne, intermédiaire et nocturne ( d'après DUPONT - RAABE ).

Les changements de couleurs du milieu sont perçus par les yeux. Le cerveau produit alors une hormone qui

influence la migration de quatre pigments localisés dans des cellules sous-cutanées Ú l'animal prend la

couleur environnante.

Phyllium bioculatum : un insecte proche des phasmes.

Les phyllies vivent du Sri Lanka aux îles Fidji. Taille de 8 à 10 cm. Elles

portent au niveau des pattes et de l’abdomen, des expansions qui les font

ressembler à des feuilles... d’où leur nom (du grec phullon = feuille).

Document L. CHOPARD

J'ai pris un oeuf dans l'œil !!

C'est Pierre qui a repéré la chose sur sa table... C'est une sorte de graine avec un petit bouton jaune... Si c’est un oeuf, il est vraiment bizarre...

On a cherché dans le sable des boîtes... il y en avait d'autres... c'est peut-être un oeuf, mais ça peut être aussi autre chose... vous voyez ce que je veux dire ?...

On a mis les petites boules dans des flacons... on verra bien s'il en sort quelque chose... le maître a ajouté un coton humide et a recouvert les ouvertures de gaze...

sans vouloir nous dire pourquoi.

Le lendemain, Marc a apporté un livre "Photographier la nature" aux Editions Hachette pages 136 et 137... il y avait 2 photographies :

... des oeufs de phasmes... pas d'erreur... c'est bien ça ! ... et un bébé phasme en train de sortir de l’œuf...

Nous, on ne comprend pas...

l'année dernière - avec notre

ancienne maîtresse - on a

étudié les bébés...

Pour faire un bébé, il faut obligatoirement

une femme et un homme ... et

chez les phasmes, il n'y a

que des filles...

Le maître a dit que, dans une basse-cour, même s'il n'y avait pas de coq, les poules pouvaient pondre des oeuf ... mais, Lucien, il lui a retourné qu'alors les oeufs ils ne

donnaient jamais de poussins... qu’il en était sûr vu que son oncle est fermier.

Le maître, il semblait avoir avalé un parapluie, il nous a dit qu'il nous répondrait demain ... Que maintenant - c'était écrit au tableau - nous devions chanter...

Oeufs de Carausius morosus Une femelle pond 200 à 300 oeufs.

"Les élevages des petits animaux " ( M. Sire).

Œuf de phasme : la ponte a lieu de mai à juillet et l’éclosion se produit de juillet à octobre chez le Carausius morosus.

« Un insecte d’élevage facile : le phasme » : CNDP – Paris n° 4.

?? ?

Papa m'a dit qu'il ne savait pas, qu'il avait autre chose à faire que s'occuper de mes bestioles... "que son patron suffisait à sa peine" que je n'avais qu'à demander à maman...

Comme elle non plus ne savait pas, elle m'a aidé à chercher dans le dictionnaire... on a regardé à "phasme", à "phasmidé", puis comme il l'indiquait à "orthoptères"... mais à "orthoptère" il ne citait que le criquet, la sauterelle et le grillon... rien sur ce qui nous interrogeait...

On a alors pris le "gros", celui en 2 volumes et à "phasmidés"

on a trouvé d'abord que ce n'était pas des orthoptères vraiment, mais des "phasmoptères"... qu'ils se reproduisent presque uniquement par "parthénogenèse".

On a cherché "parthénogenèse"... ça vient de 2 mots grecs...

"vierge" et "génération"... "reproduction par des oeufs non fécondés"... j'ai rien compris et maman m'a expliqué... ça a été long et les pommes de terre sautées du repas étaient toutes carbonisées ...

Le lendemain, j'ai expliqué aux autres que c'était très simple... qu'en général pour avoir un bébé, il faut être deux - de sexes différents - mais que chez les phasmes, y a pas besoin, que c'est une exception... et que voilà c'est comme ça ... et que le maître il n'avait qu'à le dire... que j'aimais pas les pommes de terre brûlées... et que papa non plus... et que maman lui avait dit ... "Si tu n'es pas content, tu les fais toi-même"... et qu'ils s'étaient disputés... qu'on avait mangé tout le salami... parce qu’il n’y avait plus que ça… vu que les pommes de terre étaient immangeables et que c'était la faute du maître... et que...

Comme je n'étais pas content, j'ai fait exprès de chanter faux...

ça n'a pas été très difficile ! Pour me punir - c'est sûr - le maître a dit que demain c'est moi qui devrai expliquer aux

autres.

Un phasme : Bacillus rossii Document extrait de

" Zoologie I, Invertébrés 2"

par Boué et Chanton, Editions Doin.

Comment les phasmes font- ils des bébés ?

"A ta place ! "... il a crié le maître... je ne comprends pas... je lui fais son travail et il n'est pas content... et on a même pas fait une course de phasmes !!!

P.S. Il a fallu plus de 3 mois pour que les oeufs éclosent. Les peaux sont des " mues"...

Nos phasmes grandissent d'environ 1 cm quand ils changent de vêtements... Cela se produit 6 fois en 6 mois... les sales ...

On a fait des histogrammes ... des math marrantes, quoi... mais pas avec le même maître rigolo, maintenant nous sommes des grands du CM1... c'est du sérieux... pas toujours !!

PUB : Prière de lire le polycopié intitulé "LES PHASMES" réalisé par les enfants de la classe de CE1 de BERNADETTE SUBRA de l'école CONDORCET à AUBERVILLIERS.

( en collaboration avec J.P. GESLIN et RAYMOND ROGER : IEN ).

Un document pour les CE1 e CM2 :

Les phasmes sont des insectes souvent dépourvus d’ailes. Leur corps est long et mince et leurs 6 pattes sont allongées et fines. Ils ressemblent aux brindilles des buissons sur lesquels

ils vivent. En restant immobiles, ils passent inaperçus de leurs ennemis.

SCIENCE AM fiche détachable n

°1

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Voici un phasme de laboratoire = phasme morose.

On ne le trouve pas dans la nature en Europe mais il en existe de nombreux

élevages.

Taille : 8 à 10 cm.

Très peu de mâles.

Le phasme de laboratoire

reste la plupart du temps immobile durant la

journée.

Il se réveille le soir et se déplace alors lentement

en se balançant sur ses pattes sans avancer de plus de quelques dizaines

de centimètres.

Il se nourrit de feuilles de lierre en commençant

par le bord de la feuille.

Les mâles sont très rares et il n’y a pas d’accouplement… ce qui

n’empêche pas les femelles de pondre ! Elles peuvent envoyer leurs œufs à plusieurs mètres de distance tout

en dormant ou en mangeant ! Les femelles adultes pondent de mai à juillet.

Les œufs ressemblent à des graines et sont très durs. Ils portent une sorte

de petit bouton jaune.

Le bébé phasme ( 12 mm au moment de sa naissance) sort de ce côté

là de l’œuf de juillet à octobre.

Il est d’abord brun puis devient vert.

Il grandit grâce à des mues (6 mues à raison

d’une par mois).

Les œufs des insectes ont des formes souvent très jolies… entoure en rouge ceux

des papillons et en bleu celui du « Bâton du Diable » ou phasme.

Les bombyx, les phalènes, les piérides du chou et les lichénées ( = likénées) sont des papillons. Les ranatres et les nèpes sont des

insectes aquatiques. Les punaises et les phasmes vivent dans les bois. Les blattes ou

cafards s’installent dans les maisons.

Le dessin du phasme est extrait du livre de Zahradnik et Severa : « Guide des insectes » chez Hatier.

Les œufs viennent d’un livre de Maurice Burton « La vie des insectes » aux éditions Fernand Nathan.

SCIENCE AM fiche détachable

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le phasme

un insecte à élever chez soi

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BIOLOGIE

--- Répartition géographique :

La distribution des Orthoptères est conditionnée par la température. Les phasmes sont surtout tropicaux et équatoriaux. Sur les 2000 espèces décrites, 3 vivent en France : Bacillus gallicus Charpentier, Bacillus rossii Fabricius, Leptynia hispanica Bolivar.

Cuniculina imbriga est originaire du Vietnam du Nord.

Leur forme est généralement allongée ou très allongée. Ce sont des insectes de taille au-dessus de la moyenne. Palophus titan d'Australie et Eurycantha horrida de Nouvelle Guinée peuvent atteindre 30 cm de long et comptent parmi les plus grands insectes actuels.

Tous les phasmes sont phytophages mais ne sont généralement pas nuisibles aux cultures. Ils sont parmi les exemples les plus remarquables d'insectes protégés par homotypie copiante, c'est-à-dire qu'ils présentent une ressemblance marquée avec leur milieu, soit par leur forme, soit par leur couleur. Ils présentent en outre deux réactions intéressantes :

- L'immobilisation réflexe : lorsqu'ils tombent ou lorsqu'on les projette sur le sol, on les retrouve raides comme des bâtons avec les antennes et les 2 premières paires de pattes étendues vers l'avant et la 3ème paire raidie vers l'arrière.

- La régénération : la perte des membres est fréquente chez le phasme. Elle se produit par exemple quand un membre, lors d'une mue, reste engagé dans sa coque. Une légère hémorragie s'ensuit. Le membre blessé repoussera à la prochaine mue. Un membre détruit jusqu'à la hanche ne repoussera jamais. Un adulte ne régénère jamais.

Les phasmes sont paurométaboles, c'est-à-dire que dès l'éclosion, les jeunes ressemblent aux parents.

Leurs mouvements sont très lents ; leur marche saccadée est peu rapide.

Les espèces ailées ne se servent de cet appendice que pour amortir les chutes. Ce sont des insectes qui aiment la chaleur, l'humidité. Ils ne quittent guère

leur plante hôte et sont généralement nocturnes.

Les phasmes sont parthénogénétiques thélytotques (1).

Beaucoup de leurs mâles sont encore inconnus.

L'accouplement ne s'observe donc que très rarement. Il n'y a pas de parade nuptiale . Pour la plupart des espèces, la femelle projette parfois même violemment, sur le sol, les oeufs isolés ; dans de rares cas ceux-ci peuvent être collés sur un support (Tachythorax maculicollis, Parasosibia panis). L'enveloppe de l’œuf ou « chorion » est très dure, toujours pourvue d'un opercule qui est détaché au moment de l'éclosion.

Le développement embryonnaire est très long, souvent plusieurs mois. La ponte peut varier selon les espèces de 150 à 700 oeufs. Le développement larvaire se fait par mues successives (5-8) et le comportement est identique à celui des adultes.

(1) Thélytoques : reproduction par individu femelle et dont la descendance ne comprend que des femelles.

CLASSIFICATION : Super ordre : ORTHOPTEROIDEA.

Ordre : PHASMOPTERA Jeannel 1947 ( = Cheleuptera crampton - 1915).

Famille : LONCHODIDAE.

Genre : Cuniculina.

Espèce : Imbriga tedtenbacher 1908.

Nom commun en français : "Bâton du diable".

Les oeufs du phasme.

(Ph. G. Bouloux)

SCIENCE AM fiche détachable (suite)

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CONDITIONS D'ELEVAGE DE CUNICULINA IMBRIGA Le matériel :

Les cages seront les mêmes tant pour élever les larves et les adultes que pour obtenir les pontes.

Ce peut être un cristallisoir, ou un aquarium, recouvert d'un grillage à fines mailles. Il peut s'agir de cages réalisées dans des emballages de récupération, aménagées de telle sorte que l'observation en soit facile et que l'aération soit bonne (veiller à l'étanchéité).

Accouplement et ponte :

Il n’y a pratiquement jamais d'accouplement, compte tenu de la rareté des mâles (voir biologie).

La ponte s'obtient facilement.

Température : optimum 25 °C. Eclairement : pas d'exigence particulière. Hygrométrie : 60 - 70 %.

Alimentation: les adultes se nourrissent de ronces.

Support de ponte : les oeufs sont brutalement projetés au sol. Celui-ci sera nu ou garni de sable humide. Cette dernière solution est intéressante pour ne pas récupérer les oeufs fréquemment.

Nombre d’œufs pondus : plusieurs centaines.

Elevage des larves et des adultes : Température : 20-25 degrés.

Hygrométrie : 60- 70 %. Eviter le plein soleil.

Il n'est pas rare de constater que des oeufs provenant d'une même ponte et placés dans les mêmes conditions demandent pour le déve- loppement un temps variable. Les oeufs de C. im- briga demandent environ 2 mois pour éclore.

Pendant les quelques jours qui suivent l'éclosion, les jeunes phasmes entraînent souvent soit par l'abdomen, soir par 1 de leurs pattes postérieures, la coque vide de l'œuf. Il n’y a pas lieu de s'in- quiéter, la chute du chorion se fera d'elle- même.

Dès l'éclosion les jeunes seront placés en cage contenant quelques feuilles de ronce dont les tiges tremperont dans de l'eau. Leur consommation étant minime, il est prudent de mettre peu de

feuillage à leur disposition, et le renouveler fréquemment. Le feuillage sera pulvérisé avec de l'eau, ou une éponge imbibée sera mise à la disposition des phasmes pour qu'ils puissent boire.

6 à 8 mues seront nécessaires pour arriver à l'état adulte.

L'élevage des adultes est tout aussi facile que celui des jeunes. Le même feuillage sera utilisé mais en quantité plus importante. Les phasmes seront changés de cage en fonction de leur taille.

Le cycle complet de l’œuf à l’œuf est d'environ 8 à 9 mois. R. GUILBOT

BIBLIOGRAPHIE :

La biologie des Orthoptères, L. Chopard, Paul le Chevalier, éditeur.

Les élevages des petits animaux, M. Sire, Editions Paul le Chevalier, volume 1.

Faune de France, Rémy Perrier, tome III, Myriapodes, Insectes inférieurs.

Cahiers de liaison de l’OPIE n° 8.

Le phasme se confond avec le milieu.

Photo Guy Bouloux.

LE PHASME :

Cet animal curieux s'élève très facilement. L'adulte est peu actif, et les enfants se lassent vite de le regarder. Mais l'intérêt s'éveille avec les premières éclosions : les observations continues et les recherches peuvent alors débuter.

Cet insecte se prête bien à l'étude de la croissance discontinue.

Vous trouverez des oeufs de phasme dans de nombreux laboratoires de Facultés de Sciences ou bien, plus simplement dans une école qui en fait l'élevage.

Identification : Le phasme élevé dans

les laboratoires est le phasme morose, originaire de l'Inde.

En Provence et dans le Sud-Ouest de la France, on trouve, dans la nature, un animal très voisin : le

Bacille de Rossi ; il s'élève beaucoup moins facilement que

le précédent.

Le phasme est un insecte sans ailes.

Sous nos climats et dans les élevages, il n'existe que des

femelles.

L'adulte a l'extrémité

de l'abdomen élargie, les oeufs y sont maintenus un certain temps avant d'être pondus (fig. 1 ).

Place dans la classification : les phasmes ont trois paires de pattes : ce sont des insectes ; ils sont classés dans un ordre très voisin de celui des orthoptères, l'ordre des phasmoptères.

Quelques données biologiques :

Les femelles des phasmes pondent des oeufs non fécondés capables de donner de nouveaux individus, eux-mêmes femelles à l'état adulte; c'est le phénomène de parthénogénèse.

L'activité des phasmes est essentiellement nocturne ; cependant on peut observer une certaine activité diurne si la cage a été maintenue quelque temps à l'obscurité.

Le cycle de vie: la femelle pond pendant plusieurs mois de 1 à 3 oeufs par jour - 200 à 300 oeufs au cours de sa vie.

Éclosion des oeufs : 3 à 6 mois après la ponte.

Vie larvaire (6 mues) : 6 mois environ.

Pas de vie nymphale.

Vie adulte: 6 à 9 mois.

Les mues ont lieu à peu près tous les mois et la larve augmente de taille après chaque mue (de 1 cm environ).

Jeune phasme à l’éclosion: 10 à 12 mm.

Phasme adulte : 8 à 10 cm de long.

« Les animaux, les élevages ».

Collection Tavernier.

Editions Bordas.

(mise en page modifiée)

Figure 1 : phasme adulte.

Les Phasmes présentent d'autres particularités biologiques que l'on observera très facilement

au cours de l'élevage :

- Phénomène de mimétisme.

Les phasmes présentent un double phénomène de mimétisme :

* Leur corps ressemble à une brindille de bois avec toutes ses particularités (forme, taille, nœuds, cicatrices des feuilles, etc.) : c'est un mimétisme de forme (d'où le nom « Bâton du Diable »).

* Mais les phasmes prennent aussi la couleur du milieu où ils se trouvent au moment de la mue, cette couleur peut aller d'un brun foncé à une teinte verdâtre : c'est un mimétisme de couleur.

Pour certains auteurs, ces phénomènes constitueraient un moyen de défense contre les prédateurs mais aucune expérience concluante n'a pu le prouver.

- « Le phasme fait le mort » (fig. 2) : c'est le phénomène de catalepsie. Les animaux tombant sur le sol restent immobiles, les pattes le long du corps (la tête est encastrée entre les parties amincies des pattes antérieures) ; ce phénomène réflexe peut se prolonger un certain temps. Il ne faut pas le confondre avec l'état de léthargie où se trouvent la plupart des animaux pendant la journée.

En cas de danger, par exemple si vous le saisissez par une patte, le pha sme peut vous l'abandonner (phénomène d'autotomie). Cette patte pourra être régénérée à la mue suivante, mais en général elle reste plus courte.

La nourriture :

Les phasmes se nourrissent de lierre.

On placera dans la cage un flacon à goulot étroit plein d'eau dans lequel plonge l'extrémité de rameaux de lierre ; si possible des rameaux rampants dont les feuilles (lobées) sont plus souples que celles des rameaux florifères (entières).

A défaut, vous pouvez donner des feuilles de lilas, de chêne, de ronce. Ne pas oublier un abreuvoir qui sera de type « abreuvoir pour oiseaux.»

Entretien et précautions à prendre :

Les rameaux seront renouvelés toutes les semaines ou tous les 15 jours suivant le nombre d'individus et la qualité du lierre fourni.

Lorsque vo us le renouvelez, faites très attention aux animaux qui peuvent être dissimulés, en léthargie, le long des pétioles et des rameaux. Évitez les noyades en fermant, à l'aide de coton, le flacon contenant la base des rameaux de lierre.

Fig. 2 - Phasme en état de catalepsie (vue ventrale ).

« Les animaux, les élevages ».

Collection Tavernier.

Editions Bordas.

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