ILLINOISJOURNALOFMATHEMATICS Volume32, Number1, Spring 1988
SUR L’ALGEBRE DE COHOMOLOGIE CYCLIQUE D’UN ESPACE I-CONNEXE APPLICATIONS
A LA GEOMETRIE DES VARIETES
PAR
MICHELINEVIu-PolmI Introduction
Dans toutela suite, Xd6signeun espace topoligique 1-connexe, point6 par xo, etayant le type d’homotopie d’unC.W.complexe de type fini, et kest un corps de caract6ristique z6ro. I1 a 6t6 prouv6 dans [2, I] que la K-th6orie alg6brique rationnelle r6duitede X, not6e
/,+x(X)
(R) Qet 6gale/
K,+(X)
(R)QIK,+(Xo)
(R) Q,estisomorphetl’homologie cycliquer6duitedeX,not6e
H(,(X,
Q)et6galet HC,( X, Q)/HC,( (
xo), Q).
Ensuite, il a6t6prouv6dans[2, H] queHC,(X, k) estisomorphe/ l’homolo-
S S
gleequivariante del’espacedes lacets libres sur X,not6eHg (X k)et 6gale
H,( xSl sa ESI,
k).
Enfin, dans [5], on a d6crit le mod61e minimal de Sullivan de X
sx s
ES ipartir du mod61ede X, ainsique le mod61e de lafibration p. X
s s
ES1- BS CPoo.
Onvoitque H*(XSx
Xsx
ES1)
a une structure demodule gradu6surl’anneau depolyn6mes H*(BS1,
k) = k[ a]o
dega 2.ReceivedMay28, 1986.
1UAauCNRS751.
(C)1988by the BoardofTrusteesofthe University ofIllinois ManufacturedintheUnitedStatesof America
40
Dans cette note, le th6or6me 1 d6crit avec pr6cision la structure de k[a]- modulesurH*(X
sx s ES),
etonmontrequergkto,lHC*
(X) 1,pourtoutX. Diverses propositions end6coulent facilement. Enparticulier, on retrouve le corollaire 3 de [5] sans aueun calcul, (/ savoir que H*(X) s’injecte dans
HC*-x(X)).
On aimm6diatement une formule pour la K-th6orie alg6brique rationnelle d’un produit d’espaces d’Eilenberg-Mac-Lane (proposition 2). Ce r6sultat 6tait d6j/a dans [8], mais d6coulait delongs calculs. Si A(X) d6signe l’espace de Waldhausen de la K-th6orie alg6briqued’un espace X1-connexe, et siWh(X)
est la fibre homotopique de l’application de stabilisation A(X)As(x),
on donne une formule pour les dimensions des groupes d’homotopie rationnelle deWh(X), (th6or6me
2). Des calculs explicites sont effectu6s pour X= K(Z, n),S",CP",I-If..K(Z,2j).
Ensuite nous rappelonsla th6ofie de Burghelea-Lashofpermettant de calculer, enbasses dimensions, les groupes d’homotopie rationnelle de Diff
M",
le groupe des diff6omomor- phismes d’une vari6t6 COo compacte M de dimension n. Les th6or6mes pr6c6dents nous donnent les valeurs des entiers dimI-I(Diff
M) (R) Q lorsque H*(M,R) estune alg6bre tronqu6e hun g6n6rateur(th6or6me 3),
lorsque Mestunegrassmannienne complexeet < 8
(th6or6me
4).Remarque 1. Grace/lath6oriede Quillen[10] qui6tablit une 6quivalence de cat6gories entre les types d’homotopie rationnelle de C.W. complexes 1-connexes et les alg6bres de Lie diff6rentielles gradu6es minimales sur
Q,
le th6or6me I s’6tend/ la cohomologie cyclique de toute Q-alg6bre de cha]nes connexe (A,d)
ayant une structure d’alg6bre de Hopf diff6rentielle gradu6e cocommutative; (il suffit de travailler avec l’espace X dont le mod61e de Quillen est le mod61e minimal de l’alg6bre de Lie diff6rentielle gradu6e Prim(A, d).Remarque
2. Dans [16], nous donnons un mod61e pour calculer l’homolo- gie cyclique d’une alg6bre dechanes commutative gradu6eet nousmontronsl’analoguedu th6or6me1.
Exlms
desrsultatsNousrenvoyons lelecteur/[2], [5]et[14],pour lad6finitionde l’homologie cyclique, la K-th6orie alg6brique d’un espace, et h [7], [11], [13], pour la d6finition etle calcul du mod61eminimal de Sullivand’un espace. Comme X
est 1-connexe, l’espace X
s
muni de la topologie compacte ouverte, ainsi que l’espace 6quivariant Xs s
ES sont nilpotents, et la th6orie de [7]s’ap-
plique. Rappelons quelefibr6X
sxX ss
ESxBS
42 MICHELINEVIGU-POIRRIER induit, encohomologie, une suite exactede Gysin:
s H* H*
-"
(x es - _....
qui, lorsqu’on identifie H*(Xsl
Xsl
ESt,
k)?
HC*(X,k)
estisomorphe h la suite exactedeConnes.De
plus,le morphismeSdek[a]-module
graduestla multiplication par le g6nSrateur a de H*(BSx,
k). Tous les r6sultats sont formulasen cohomologie, mais, par dualitY, les mSmes r6sultatssontvrais en homologie.Darts la th6orie du modSle minimal de Sullivan [7],
[11]
on associe toutespace
X,
une Q-algSbre diff$rentielle gradu6e minimale, appel6e modSle minimal deX,
etnotre ’x (AZ, dx) o
Zn
>0Zn est un espacevectoriel gradu6, avec Z=
Hom0-I(X),Q),
dx est une diff6rentielle de degr6 +1 telle que si z Z,
alors dxz
appartient/il’alg6bre engendr6e par les g6n6rateurs z Z,
< n, deplusH*([
x,dx)
= H*(X, Q). Si(AZ,
d)est le mod6.1e minimal de
X,
on dfinit Sp>0’
par’ zP+X’
l’application
identiq__e
i"Z
p/IP
s’tend en une d6rivation de degr -1 deAZ AZ
(R)AZ
par i(z Az2)
i(zt)^
z2+__(--1)degZz ^ i(z2)_et
onp_rolonge [i_Z
par 0. On dfinit surAZ
(R)AZ une_
diffrentielle d pardlA
z d et di+ id_
0, on dfinitsur_Aa
(R)AZ
(R)AZ
une diff6rentielle D parDa O, D d+
ai surAZ
(R)AZ.
Darts [5]et [12], on amontr:
TH/oiM [5]. Soit Xun espace1-connexe de module minimal de Sullivan
(AZ,
d); alors(AZ
(R)AZ,
d) estlemodule deXs, (Aa
(R)AZ
(R)A,
D) est lemodule de Xsls
ESt,
etles morphismes(Aa,0) - (Aa
(R)AZ
(R)A, D) (AZ
(R)A, )
(oit est1 ’inclusion, q la projection), sont lesmodules dela
fibration
X
s __,
Xsx
Xsx
ES --, BS1.
Ona
H*(BSX, k) HC*({Xo},k ) k[a]
avecdega= 2.Remarque.
HC*(X,k)
est un module gradu6 de type fini sur l’anneau principal k[a], il admet done une d6composition en somme directe d’un modulelibre de rangfini etd’un module de torsion.Le
th6or6me suivant dit que, pour tout espaceX,
la partielibre est de rang1.THOldME 1. Soit X un espace 1-connexe, on note
(AZ, d)
le module minimaldeSullivandeX,
et(AZ
(R)AZ-, )
celuideXs.
Alors lek[a]-module
gradu$HC*( X,k)
admet unedcompositionensommedirectedek[a]-modules
gradu$s du type: HC*(X,k) k[a]
V*o
V*>
oVnestunk[a]-mod-
ule gradu de torsion,
dfini
?tpartirde(A
Z (R)A
Z,d).
De plus, V* possdeuneseconde graduation V*
*
telle que, pourtoutp > 1,*
O,etpour chaquen > O, on a
n
O sip > n+
2.Remarque.
Leth6or6me 3.5. de[1]ditquesiVestune vari6t6 compacte sur laquelle agitlecercle S et si Festl’ensemble des points fixesdecetteaction, alorsY’.dim Hi(F,R)=
rang H*(VXsl ESI,
R)(o
rg H*(Vsl ES,R)
est le rangde la partielibre duH*(BSX)-module
principal H*(Vs ES)).
Onvoit que ce th6or6me est faux si V
n’est
pas compacte; en effet, soit M une vari6t6 compacte 1-connexe et V Ms,
alors l’ensemble des points fixes de l’actionde S surMs
est M,et onatoujoursrg
H*(
Ms s ESt, R)=
1,d’apr6sle th6or6me1.
Led6monstration duth6or6meI utiliseplusieurs lemmes. Jeremercie
Yves
F61ix de m’avoirmontr6 les lemmes 1 et 2.
L. 1. Tout cocycle #
Aa
(R)A+(Z
Z) s’$critD#’
+/(to),AZ
(R)AZ,
di(to)= O.Preuoe. Soit #
Aa
(R)A +(Z
Z) etD/
0,6cfivons/ =/o
+
a/x+ a/,
avec/jA+(Z ).
On a
0
D/t d-/x
0+ a(i(/.tO) + P’I) +aJ(i(txj-1) + l*j)’’" +at’+li(/’t,)
D’o (/p)
0,i(_..,_x) + d/,
0,...,i(/o)+ d#
0,d/
0 0.I1est_clair
queH.(AZ
(R)AZ,
i) 0, done sii(/,)_.=
0, il existev, _ A +(Z
Z) telque/p
i(,,);
on aalors 0i(/,-x) + di(ve. .) i(p,p-1 dip)._
ParlemSmeraisonnement,ond6termine
v,_x A+(Z
Z)telque/,_xd,, + i(v_x).
De
pr_oche
enproche,ond6termine_.,,_
x,..-, ’0telsquesi 0 <j< p 1,on a /yd,y+ + i(,y);
la conditiond#0
0 implique quedi(vo)=
O. Alors #s’6cdt# i(,o)
+ D(,x +
a,2+ +ar-x’,).
Le k-espacevectorielgradu$
Im
Nker d(Im i)
i(AZ
(R)A)
N Kerd(i(AZ
(R)A))
44 MICHELINEVIGU-POIRRIER
peut
tre
munid une structuredek[
a]-module, etonaHC*( X, k) = k[ a]+
V*.De plus, si onpose, pour p > 1,
i(AZ
(R)AP-t)
N Kerr
g( (az
(R)on a V*
15’’
etV"
0 sip > n+
2.Preuve. I1 d6coule, du lemme 1, une k-application lin6aire surjective de Im N Kerd sur
H*(Aa
(R)A
/(Z $ Z),D). Comme, pour vA
+(Z $ Z) tel que di(v) 0, on a D(i(v)) 0, cette applicationd6finit une application surjective de Imi NKerd/d(Im
i) surH*(Aa
(R)A+(Z
Z), D). Un calcul semblable /i celui de la preuve du lemme 1 montre que cette application lin6aire est injective. Cette bijection entre V* etH*(Aa
(R)A +(Z
$ Z), D)per_met
de transporter/i V*, lastructure dek[a]-module
deH*(Aa_
(R)A /(Z
$ Z), D)de lamani6resuivante: soit v V*,alorsv [i(9)]avec di(9) O, ai(q) Dq dq et i(dq) 0, donc dq i(q0’) et di(qo’) 0. Laclasse de i(q’) dans V* est indpendante du repr6sentant choisi pour v, on peut donc poser a. v [dq0] [i(q0’)]. Dela d6composition ensomme directede k[a]- modules,
HC*(X) k[a] + H*(Aa
(R)A+(Z + ), D),
ild6coule laformuleHC*(X,k)
k[a]
V*. Onremarqueque, pour p > 1,i(AZ
(R)A’-)
cAZ
(R)donc Imi
,ti(AZ
(R)A-I).
D’autrepart,’(AZ
(R)A’-) -ig(AZ
(R)AP-)
ci(AZ
(R)A’-),
ceci prouve que si onpose
* [i(AZ
(R)A-t)
(Kerg]/g(i(AZ
(R)M’-)),
on a
CV ,.
p>l
LEMM 3. Pourtoutp > l, on a a
’ V*
O.Preuve. Soit v
V*,
v [i(q0)],qAZ
(R)A-t,_
eta(q0)
0.D’aprs
le lemme 1, a’i(p) estdela forme
D/ + i(pp),
avecdi(pp)
0; deplus,t- p-1
"
ap-2 -I-"’aP-21l
"I-aP-l,
etla suite t,-..,
%
est d6termin6epard i(Pl), dt
i(p2),.--,i(qp).
Comme pAZ
(R)A-t,
on en d6duitqueLa condition
i(d%_t)
0 implique que%
0, d’oa’i(q0) D(#). C.Q.F.D.
Ceci ach6ve lad6monstrationdu th6or6me 1.
Ceth6or6me permetd’avoir imm6diatementler6sultat suivant:
PROPOSITION1.
par
L’application
fl: (AZ,
d)(Aa
(R)AZ
(R)AZ,
D)dfinie (to) (--1)degi(to)
pour to
AZ,
est un morphisme de complexes qui, en cohomologie, induit un isomorphismedeH*+t(
X, k) surVI*.
COROLLAIRE. (i)
H*-(X,
k)= H*(X, k)(;2Vp *-1)
(ii
/ /,(X)
(R)k = H,( X,k)*
Hom(,
_>2V
*,
Dmonstration. Soit to
AZ,
dto 0; alorsfl(to)
i(AZ) c3 Kerd doncfl*[to] VI*,
etr6ciproquement, tout616merit deVI*
estl’image par/3* d’un616merit de
H*(AZ,
d). Sifl*[to]
0 dansV*,
cela veut dire qu’il existe to’A
Z tel que/3 (to) di(to’),d’oi((--1)de’to + to’)
0,[to] 0 dans
H*(AZ,
d).PROPOSITION 2. Soit X un espace 1-connexe, ayant le type d’homotopie rationnelled unproduit
fini
d espaces d ’Eilenberg-MacLane,p
X-O I-I K(Z, n.) (%
>_2);
j=l
alors HC*( X, k) k[ a] V*. La s&ie de Poincar$
Pv,(
)E
dimVit est46 MICHELINEVIGU]-POIRRIER donn$eparla
formule
Pv*(t)
1+
n "r
(1
tnj)
)<(1 + tn)
rI (1 tn,_l)
1J
njimpair
D$monstration. On a vu que
V*
(Imi
C KerJ)/J(Im i).
Si
x VIf_xK(Z,
nj),
sonmod61eminimal deSullivanest(A(x,,..., x,),
d0)
oh
x,
est ung6n6rateur dedegr6ny.
Lmoduleminimal de Xs
estSoit lad6rivationdedegr6 1prolongeant applicationldentlque
x, x,.
On a, pour tout rn > 1, une courte state exacted’espaces vectonels gradu6s,
o - (K, )- (Az A) m._.)(imi ) -1._)0,
et Vm (Keri)m (Imi)m puisque d O. On end6duitdonc que
dim( A
Z(R)A )
m dimVm+
dimVm de lh, on tirela formule annonc6e.Cesr6sultatsvontnouspermettre defairedes calculsenK-th6oriealg6brique rationnelle d6finie par Waldhausen [14]. I1 construit un foncteur A de la cat6godedes espacestopologiques1-connexes dans celle desespacesde lacets infini; la projection d’un espace X sur son point de base x0 induit une application A(X) --,
A({
x0}),.on
appelle A(X)sa fibrehomotopique, eton a une d6composition A(X) = A(X) XA(xo).
Par d6finition, pour > 0, on poser,(x) II,(a(x)), g,(x)= II,((x)) II,(a(x))/II,(xo).
Ond6finit, de manireclassique, l’application de stabilisation a
( X )
A(
X) . (
X)
XA(
xo)
+lim__.fl ". (
Y."
X)
XA(x).
On appelle
Wh(X)
lafibrehomotopique dea(X).
On supposed6sormaisque X ale type d’homotopie d’un CW complexe fini, Waldhausen d6montre les r6sultats suivants:(1)
A(X) = AS(x) x Wh(X)
surlesrationnels.(2)
II(As(X))
(R)Q = H,(X,
Q), > 0.(3)
Sif:X--,
Y induit un isomorphism en homotopie rationnelle pour< k, alors
II(Wh(X))
(R)Q IIi(Wh(Y))
(R) Q pour < k.Le th6or6me 1 permet de donner une formule explicite pour la srie de Poincard’homotopie de
Wh(X)
dfiniepar1-Iwtx)(t) E dim(IIi(Wh(X))
(R)Q)t
i.i>0
Totu
2.alorson a
I-Iw(x)(t) o
SoitXunespace 1-connexepoint de cohomologie cyclique
1--t4
+ tP%v;(t)= 1-1Wh((0))(t) + tP%v;(t) P..vr(t) Edim(,2vi)t
D$monstration. On a, pour > 0,
1-,(A(X)
kgi(x )
kg,(x)
kK,(Xo)
kHi(X, k) Horn( 2Vj -x, k) Ki(xo)
(R) krI,(Wh(X))
(R)kKi(xo)
(R) kHom( @, 2V i-, k).
I1estbien connuque dim
Ki(xo)
(R) ki>o 1 --t4
i>0E dim(II,(Wh(x0)(R) k)t’
onen d6duitla formule annonc6e.
48 MICHELINEVIGU-POIRRIER
COROLLAIRE 2.1. Si X K(Z, n), n >_ 2, alors
I-Iwhx)(t) I-Iwh(x0)(t).
Wh(X) a les
mmes
groupes d ’homotopierationnelleque lepoint.Ce r6sultat est 6vident h partir du th6or6me 2, car, dans ce cas, on a
, 2V*
0. I1 g6n6ralise des calculs de [3].COROLLAIRE 2.2. Soit Xun espace 1-connexepoint tel queH*( X, Q) soit
unealgbre
tronque
?t ungnrateur
delaforme Q[u]/(un+l),
n >_ 1, degu 2p. AlorsrIw 0)(t) + t2(pn+2p-1)(1 t2P n) (1 -t2p)(1
-t2(en+p-))
Exercice 2.3. Soit X K(Z,2) K(Z,4), alors
rIw x)(t) 1-Iwh{x0)(t) + (1 --t2)(1
--t4)
et done
lI2i(Wh
(X) (R) Q 0pourtout > 0.Nous allons montrer que les th6or6mes 1 et 2 ont des aplications int6- ressantes aucalcul desgroupes d’homotopierationnelled’unevari6t6 diff6ren- tiable M de dimension n h bord
aM.
On note DiFFM le groupe des diff6omorphismes C qui sont l’identit6 surOM,
et onmunit DiFFM de la topologie compacteouverte. Ler6sultat g6om6trique c16 dans cetteth6orieestexpos6dans [3] et[4]etpeut ser6sumerainsi: il existe une fonction croissante (n) qui tend vers l’infini avec n (en fait, (n)- n/12), telle que le ((n)- 1)-6tage de Postnikov de DiFFM, localis6 en 0, a le type d’homo- topie de l’espacetotal d’unfibr6principal
T(M)- [(DiFFM)(.)_,]o- T2(M ).
L’espaee T2(M)
estlelocalis6dugroupe simplieial des diff6omorphismes par blocs,etsesgroupesd’homotopierationnellepeuvent 8treenti6rementcalcul6s h l’aide de la th6orie de la chirurgie, l’espaceT:(M)
est un espaee de laeet infini, dont le type d’homotopierationnellene d6pend que de celui de M, et peut 8tre calcul6 h partir de la K-th6orie alg6brique rationnelle de M. Pour d6crireTI(M),
BurgheleaetLashofconstruisent unfoncteur S de la cat6gorie des CW complexesfinis dans celle des espaces de lacetsinfini tel que:(i) I1existe uneapplication naturelle
O(X):
autX-
S(X)o
autXestlemono’ide topologique des 6quivalences d’homotopie simple de X.
(ii) Pour toutfibr6vectorielstable KO(X), il existe une involution
s(x) s(x)
quiinduit uned6composition S(X)0
(S(X) /) (S(X)_).
(iii) I1 existe une transformation naturelle de foncteurs S f]Wh qui, pour tout CW complexefini,est une6quivalence d’homotopierationnelle.
Si Mestunevari6t6dedimension n, onpose e(n) (- 1)
n,
onconsidrele fibr tangent,
T(M), et on noteO(n)
lecompos
de l’applicationO(M)
d6finie plus haut avec la projection de S(M) sur le facteur
S(M)(n).
Onmontre,(th6or6me2.Bde[3]),que
TI(M
)ale type d’homotopie defS(M)(n)
et que l’application classifiante d6finissant le fibr6 (.) h partir du fibr6 universelest lecompos6
T2(M ) (DiFFM)0 - (aut M)o - S(M),(,,).
On remarque donc que si l’application induite par 0 entre les groupes d’homotopie rationnelle
rIi(aut M)
(R) QIIi(S(M))
(R) Q1-Ii+I(Wh(M))
(R) Qest nullepour < K fix6, alors lafibration
Tx(M) [(DiFFM))_]o T2(M )
esttriviale enbasses dimensions, etdoncon a
0
- II,(T(M))
(R) QFI,(DiFFM)
(R) QFI,(T(M))
(R) Q 0n+(S’(M),)
(R) Qpour < inf(o(n)- 1,K). Dans [9], W. Meier ufilise cette remarque pour calculer les groupes d’homotopie decertainesvari&s dont l’homologieration- nelle est
concentre
endegrs pairs. Grce au thorme 2 dece travail, nous allonsretrouver ouamliorerles rsultats de Burghelea etMeier.THIOltlME 3. Soit M une vari$t$ compacte 1-connexe telle que H*(M,R)
soit une algbre tronqu$e un gn$rateur de la
forme R[u]/(un+),
n > 1,degu 2p. Alors ona, pour 0 <j < (2np):
Sijest pair,
IIj(DiFFM)
(R)Q
0.50 MICHELINEVIGUf-POIRRIER Sijest impair,
dim
Hj (DiFF M)
(R)Q
dim
IIj (aut M)
(R)Q
+dim"(XJ+t(M
t3pt))
(R)Q +
dimIIj+t(S(M)+ )
(R)Q,
2
dimIIj(autM)(R)Q=
10
sij 2p 1, sij 2kp- 1,
sinon
2<k<n+ 1,
dimlIj+l(S(M)+)
(R) Q 0< 1
sij 1
(4),
sij 3
(4),
dim6(Xi+i(M
t2pt)
(R)Q
n+
2.Preuve. D’apr6s le corollaire 2.2, on a
H2i(Wh(M
) (R) Q)= 0 si i<dimM. Par ailleurs, le corollaire 2 de [9] montre que
II2i(aut
M) (R)Q
0, ceci entraineque l’applicationOj" IIj(aut M)
(R) QIIj(S(M))
(R) QIIj+I(Wh(M))
(R) Qest nulle pourtout j < dimM. Le fibr6
2S(M)
+-->[(DiFFM),o(,)-]o (DiFF M)o
estdonctrivial en dimension j< dimM.
Le
calculde dimHj(aut M)
(R) Qr6sulte du corollaire2de[9], etcelui de
dim"(XJ+l(M
t3pt))
(R) Q,du faitque si Yest unespacecompact, on a
KO""(Y)
(R) Q k>on2k(
Y, Q)"Passons aucas plusint6ressantdes grassmanniennes complexes
Gn,
k=U(n)/U(k)
XU(n k)
oh2_<k_<n-k.Ce sont des vari6t6s kiihl6riennes compactes 1-connexes de dimension com- plexe k(n k). On a
H*(G,,,k, C) C[xl,..., xk]
(R)C[Yl,..., y,_k]/1
avec degx degyi 2i, pour n-k, et l’id6al I est engendr6 par les relations
Y’q+r_pX
q Yr,1 <p < n, q >_O,
r >_ O, oh,parconvention x0 Yo1. I1 est faciledevoirque
H*(Gn,k, Q) Q[xl,..., Xk]/(fl, fk)
off
(f,..., f)
formentune suiter6guli6re depolyn6mes homog6nesenlesx,
avec
degfx=2(n-k+l)<degf2=2(n-k+2)<
<degfk=2n.Commele type d’homotopierationnellede
G,
k ned6pendque desacohomo- logie, le morphisme de projection*,
Q[xx,..., Xk]
--*Q[x,..., Xk]/(f,..., fk),
se rel6veK(Q, 2k)en unequiestapplicationune6quivalence d’homotopiecontinue tp:
(Gn,
rationnelle en dimensionk)
o--
Y= K(Q, 2)< 2(n- k
+
1); voir [13]. D’apr6s la th6ode g6n6rale de la K-th6orie alg6brique de[14],on en d6duitquedim
H,(Wh(Gn,k) )
(R)Q
dimHi(Wh(Y))
(R) Qpour < 2(n k
+
1). On aalors uneg6n6ralisation du th6or6me 5 de[9]:Tn/ORi4. SoitM
G,,
k lagrassmanniennecomplexe des k-plansde C (2 <_ k <_ n k). Alors, si 8 < inf(0(2k(n k)) 1, 2(n k)+
1), on a:(i)
H
2(DiFFM) (R)Q H 4(DiFF
M) (R) QH
6(DiFFM) (R) Q 0.(ii) Si k 2,
H Ei(DiFFM
) (R)Q=
0, si 2i <_ inf(o(4(n- 2))- 1, 2(n-2)+1);sik > 2, dimU
s(DiFFM
)(R)Q
< 1.Off)
SoitN,+ Ker[ YI
,+(DiFF M)
(R)Q
--,YI ,
+(DiFF M)
(R) Q -*0]
pour 0 < < 3. Alors
Nx
0,dimN 2, dimN5 1sik 2 etdimN5 _< 2 si k > 2; dimN73sik=2,dimN7<5
si k= 3 et dimN76
si k > 3.La d6monstrationdu th6orb.me 4est semblable
t
celle du th6or6me 3. Elle utilise l’exercice 2.3 pour k 2, et si k > 2 le lemme suivant dont la preuve estlaiss6e aulecteur.Soit Y
II’_K(Z,
2j) etk > 3; alorson altWh(y)kt]
1 4
5
+
7+
akt9 + . Q(t)
k
l-I (1 2’)
j--1
oi Q(t) Z[t] et Q(O) 1, ak 2 sik > 3,
a
1sik 3.52 MICHELINEVIGU-POIRRIER
Nous
allons terminer cette note par une remarque qui a, sans doute, des applicationsen th6oriequantique deschamps; voir[15].Remarque. Soit V unevari6t6 C compacte 1-connexe,et soit (AZ, d)le mod61e minimal de Sullivan de V. Alors
(AZ (R)oR, d_(R)
1)est_
le mod61eminimal de l’alg6bre de de Rham
2*(V),
et(AZ
(R)AZ (R)oR,
d(R) 1) est lemodule minimal de l’algbre de de Rham
2*(vS). Posons,
pour tout sR,
d a7
(R) 1+
si, on ad
2 0, et on peut d6finir leR-espace
vectorielW
Ker
d/Im d, par
analogie avec la construction de Witten. Mais il faut se souvenirque Vs n’estpas compacte, et quel’action I: S Vs
Vs
n’est pas diff6rentiable! Onpeut montrer,grace
au th6or6me 1 et au lemme 5.3 de [1] que, pour tout s 4: 0,on aW
= R.BIBLIOGRAPHIE
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