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Toi qu on dit «autiste» Le syndrome d Asperger expliqué aux enfants

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Toi qu’on dit « autiste »

Le syndrome d’Asperger expliqué aux enfants

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Claire GRAND

Toi qu’on dit « autiste »

Le syndrome d’Asperger expliqué aux enfants

L’Harmattan

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DU MÊME AUTEUR

Toi qu’on dit « surdoué », L’Harmattan, 2011

© L’Harmattan, 2012

5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com

diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-96818-9 EAN : 9782296968189

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À Reno et Rémi qui m’ont fait connaître cette différence et m’ont donné envie d’en savoir plus.

La photo de couverture m’a été offerte par Pascal Chevallier, que je remercie. Cette photo pourrait signifier qu’il est possible d’être différent tout en étant formidable.

Quant aux dessins, c’est moi qui les ai dessinés.

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Introduction

Ce livre parle de l’autisme et surtout d’une forme légère d’autisme qui s’appelle le syndrome d’Asperger. Je l’ai écrit pour tous les autistes qui savent lire et pour leurs parents.

Si tu lis ce livre, c’est parce que tu sais que tu es autiste ou que tu as le syndrome d’Asperger. On dit que tu es

« Asperger ». Il y a aussi des gens qui disent que tu es

« Aspie ». C’est un autre mot pour parler de ceux qui ont le syndrome d’Asperger. Dans ce livre, je parle à tous les enfants autistes mais surtout à ceux qui ont le syndrome d’Asperger parce que les enfants autistes ne savent pas tous lire alors que les enfants Asperger savent lire. Ce livre est aussi écrit pour les autistes de haut niveau parce qu’ils ressemblent aux Asperger.

Tu sais que tu es Asperger, mais tu ne sais pas vraiment ce qu’est le syndrome d’Asperger. Très peu de gens savent ce que c’est. Tu sens que tu es différent des enfants de ton école et tu ne les comprends pas bien. Tu as du mal à parler avec eux, à te faire des amis et tu ne sais pas pourquoi.

J’ai écrit ce livre pour t’expliquer en quoi tu es différent des autres et pourquoi tu es différent. Mon but est de t’aider à mieux comprendre qui tu es, comment tu penses et comment pensent les autres.

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Je souhaite aussi t’aider à t’aimer comme tu es et à avoir confiance en toi. Être différent ne veut pas dire « être moins bien que les autres ». Tu n’es pas moins bien, tu n’es pas fou, tu n’es pas anormal, tu n’es pas nul. Tu as seulement une façon différente d’être, de penser et de comprendre les choses.

Enfin, je voudrais t’aider à te sentir mieux avec les autres, avec tous ceux qui ne sont pas Asperger. Tu sais bien que tu dois vivre dans un monde où les gens ne sont pas Asperger et ne te comprennent pas. Et pourtant, tu dois vivre dans ce monde-là, avec nous.

C’est important que tu apprennes à te sentir bien dans ce monde. Tu peux réussir à te sentir bien avec nous parce que, finalement, tu es un peu différent, mais tu es quand même comme nous, tu veux la même chose : tu veux être heureux et avoir des amis. Nous voulons la même chose. Tu es seulement un peu différent, mais ce n’est pas si grave. Tu peux trouver ta place dans ce monde parce que c’est ton monde. Tu peux te faire apprécier et te sentir bien.

Comme beaucoup d’autres Asperger, tu peux devenir un adulte épanoui et avoir une vie normale. J’espère que ce livre t’aidera à y arriver.

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Première partie

C’est quoi être autiste ?

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L’autisme et le syndrome d’Asperger

Le syndrome d’Asperger fait partie de l’autisme. C’est un autisme très léger. Il ressemble un peu au vrai autisme, mais il est beaucoup moins grave. L’autisme et le syndrome d’Asperger sont des handicaps. Un handicap est une maladie ou une différence qui empêche de faire les choses comme les autres personnes.

La différence entre l’autisme et le syndrome d’Asperger, c’est qu’un enfant autiste est un enfant très handicapé et qu’il sera plus tard un adulte très handicapé. Un enfant Asperger est un peu handicapé aussi, mais il peut avoir une vie normale, aller à l’école et apprendre. Un autiste de haut niveau est un autiste qui est très intelligent, ce qui lui permet aussi de surmonter son handicap. Un Asperger et un autiste de haut niveau peuvent devenir des adultes différents, mais pas vraiment handicapés.

Un handicap rend les choses plus difficiles, mais n’empêche pas d’avoir une vie heureuse. Un dyslexique, par exemple, est considéré comme un enfant handicapé. Pour lui, c’est plus difficile de lire et de savoir écrire sans faire de faute d’orthographe. Il doit faire beaucoup d’efforts pour réussir à l’école. Pour un Asperger, c’est plus difficile de parler aux autres et de les comprendre. Il doit faire beaucoup d’efforts pour comprendre les gens, les supporter et apprendre à se comporter correctement.

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Qu’est-ce que l’autisme ?

L’autisme est un handicap neurologique d’origine génétique. Ça veut dire que quelque chose ne fonctionne pas bien dans le cerveau et que l’enfant est né comme ça. C’est génétique, c’est écrit dans ses gènes. Le cerveau des autistes n’arrive pas bien à reconnaître et à comprendre toutes les informations qui arrivent jusqu’à lui : ce que les oreilles entendent, ce que les yeux voient, ce que la peau touche. De plus, ses yeux voient trop de choses, ses oreilles entendent trop de choses en même temps et sa peau ressent le contact trop fort, ça peut faire mal et ça fait peur.

Sur dix mille enfants, il y en a environ trois qui sont autistes. Ce sont surtout des garçons. Il y a quatre fois plus de garçons autistes que de filles autistes.

En 1943, le psychiatre Léo Kanner a été le premier à décrire l’autisme. Il a appelé « autistes » les enfants qui ne pouvaient pas parler aux autres et les comprendre, qui restaient tout le temps seuls et qui s’intéressaient à très peu de choses. Un enfant autiste donne l’impression de n’être avec personne. Il n’est qu’avec lui-même. Le mot « autisme » vient du mot grec « autos » qui veut dire « soi-même » ou

« lui-même ». L’enfant autiste est tout seul avec lui-même.

L’enfant autiste est tout seul, il ne regarde pas les autres, ne semble pas les voir, ne s’y intéresse pas. Il préfère regarder et s’intéresser aux objets qu’aux gens. Il préfère les objets parce qu’ils sont toujours pareils. Un objet ne change pas de forme. Les gens ne sont pas comme les objets, ils bougent et leur visage n’est pas toujours pareil. L’enfant autiste n’arrive pas à reconnaître les gens et ne comprend pas ce qu’il voit sur leur visage.

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