HAL Id: hal-00887654
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Submitted on 1 Jan 1976
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INFLUENCE DU STADE DE VÉGÉTATION ET DE L’ESPÈCE VÉGÉTALE SUR LE COMPORTEMENT ALIMENTAIRE ET MÉRYCIQUE DE MOUTONS RECEVANT DES FOURRAGES VERTS HACHÉS
J.-P. Dulphy, G. Bechet, J.-M. Boissau, H. Bousquet, L. l’Hotelier
To cite this version:
J.-P. Dulphy, G. Bechet, J.-M. Boissau, H. Bousquet, L. l’Hotelier. INFLUENCE DU STADE
DE VÉGÉTATION ET DE L’ESPÈCE VÉGÉTALE SUR LE COMPORTEMENT ALIMENTAIRE
ET MÉRYCIQUE DE MOUTONS RECEVANT DES FOURRAGES VERTS HACHÉS. Annales de
zootechnie, INRA/EDP Sciences, 1976, 25 (4), pp.505-519. �hal-00887654�
INFLUENCE DU STADE DE VÉGÉTATION
ET DE L’ESPÈCE VÉGÉTALE
SUR LE COMPORTEMENT ALIMENTAIRE ET MÉRYCIQUE DE MOUTONS
RECEVANT DES FOURRAGES VERTS HACHÉS
J.-P. DULPHY G. BECHET
J.-M. BOISSAU, H. BOUSQUET L. L’HOTELIER Laboratoire des aliments,
Centre de Recherches ae Clevmont Farand, I. N. R. A., Theix, 63110 Beaumont
RÉSUMÉ
T
. Nous avons complète les observations faites par DLJLPIIV et DEMAHQUTLLY (r9ï4) en
étudiant l’influence du stade de végétation et de l’espèce végétale sur le comportement alimentaire et mérycique de moutons recevant, à l’auge, des fourrages verts hachés. Cette étude a porté
sur 84échantillons de fourrages verts dont 62 correspondant à 1 cspèces végétalcs suivies systé- matiquement au cours de leurs différents cycles de croissance.
2
. La quantité de matière sèche ingérée lors de chacun des 2 repas suivant la distribution de fourrage aux animaux représente un pourcentage très variable (25à 45 p. 1(0) des quantités ingérées par jour, mais en valeur absolue les quantités ingérées lors de ces grands repas varient peu en fonction du stade de végétation du fourrage, c’est-à-dire de sa digestibilité, de son inges-
tibilité et de sa composition chimique. Ces quantités ingérées sont beaucoup plus élevées pour les
légumineuses que pour les graminées.
3
. Lorsque )a plante vieillit la durée journalière d’ingestion du mouton diminuc généralement;
le nombre de repas par jour diminue également nettement, alors que la durée unitaire d’ingestion
reste constante ou augmente.
4
. La durée journalière de rumination augmente rapidement lorsque la digestibilité de la plante diminue de 80 sv 73 p. 100environ. En dessous d’une digestibilité dc 73 p. 100, la durée dc rumination augmente beaucoup plus lentement et ne semble pas pouvoir dépasser 600 minutes
par jour chez le mouton. Simultanément la durée unitaire de rumination augmente nettement lorsque la digestibilité de la plante diminue.
5
. La durée journalière de mastication varie peu lorsque la plante vieillit. Par contre la durée unitaire de mastication DUM augmente rapidement, en particulier lorsque les quantités ingérées
par jour QI diminuent :
6. Les différences observées entre espèces végétâtes sont parfois importantes, mais elles semblent explicables par les différences (te (ligestibilité ou de teneurs en matière sèclie, matières azotées et cellulose brute existant entre plantes.
INTRODUCTION
Dans une
première
étude(D ULPHY
etD EMARQUlLLY , 1974 ),
nous avons observé que le mouton recevant dufourrage
vert modifiait soncomportement
alimentaire etmérycique
au fur et à mesure du vieillissement de laplante,
notamment au coursdu
premier cycle
devégétation.
C’est ainsi que le nombre de repas diminue et que la duréejournalière
de ruminationaugmente jusqu’à
un maximum d’environ laheures ;
on observe aussi une
augmentation
nette de la durée unitaire de rumination et surtout de la durée unitaire de mastication.Cependant,
cette étude avait été faite avec un nombre limité( 2
à4 )
de moutonset les
enregistrements
des manifestations ducomportement
n’avaient pas été effectués d’une manière continue au cours des différentscycles
de croissance dufourrage.
Nous avons donc voulu confirmer les relations mises
précédemment
en évidence§n
travaillant sur un nombreplus important
de moutons suivis en permanence etcompléter
nos observations en mesurant lesquantités ingérées
lors dugrand
repas suivant chacune des deux distributionsjournalières
defourrage
afin d’étudier les conditions danslesquelles
s’établit le rassasiement des animaux. Comme dans l’étudeprécédente
ils’agit
pour nous d’une étudedescriptive permettant
de connaître le«
comportement
de référence » des moutons pour lesfourrages
verts en enprécisant
les facteurs de variation les
plus importants
defaçon
à avoir unecomparaison
avecce
qui
se passe avec lesensilages (D ULPHY
etDF M A RQUII , IV , ig73).
MATÉRIEL
ETMÉTHODES
De 1971 à 1973, les manifestations du comportement alimentaire et mérycique des moutons ont été enregistrées pour 84 échantillons de fourrages verts. Parmi ceux-ci, 6z correspondent à
4espèces végétales : brome (variété FG 90), ray-grass italien (variété Z’étvone) ray-grass anglais (variété Reveille) et trèfle violet (variété Goliath) que nous avons étudiées systématiquement
au cours de leurs différents cycles de croissance. Les 22 autres échantillons appartiennent à des espèces végétales diverses (fétuque élevée, fléole, ray-grass italien, luzerne et sainfoin) récoltées à
un moment précis (vers le début de l’épiaison) et ne seront cités que par comparaison avec le premier groupe d’échantillons.
Les manifestations du comportement alimentaire et mérycique ont été enregistrées selon la technique de RUCKEBUSCH (1963), pendant 5 jours consécutifs, soit au cours de semaines succes-
sives lors de l’étude d’un cycle de végétation, soit après une mise en régime de 10jours environ
pour les échantillons de fourrage isolés (n = 22). Simultanément la digestibilité et l’ingestibilité (i. e. la quantité volontairement ingérée) étaient mesurées.
Les moutons utilisés étaient des béliers mâles castrés de race Texel âgés de 18 mois à 3 ans
et pesant de 45 à 70kg. Chaque lot était composé de 6 animaux ; ces animaux étaient toujours les
mêmes pour l’étude d’une espèce végétale au cours de ses différents cycles de croissance.
Les fourrages verts ont été fauchés chaque matin, hachés dans un hache-paille (brins de
2à 3 cm) et distribués ad H&t’<Mm (10p. 100 de refus) en 2repas par jour à 8 et à 16 heures ; les quantités offertes et refusées ont été pesées chaque jour. De plus, pour 5o échantillons, les quantités
de fourrage non consommées ont également été pesées à la fin du repas principal suivant les
2 distributions journalières de fourrage puis remises à la disposition de l’animal.
Les définitions des différents paramètres ont été données par DULPHY (1971). Les durées journalières d’ingestion et de rumination correspondent à la somme de toutes les activités d’in-
gestion, ou de rumination durant 24 heures. L’activité de mastication représente l’ensemble des activités d’ingestion et de rumination. Les durées unitaires d’ingestion et de rumination corres-
pondent au temps passé à insérer ou à ruminer par gramme de matière sèche ingéré par kilogramme
de poids métaboliquc ; ces durées varient donc en sens inverse des vitesses d’ingestion ou de rumi-
nation. Nous avons appelé repas (ou période de rumination) une période d’ingestion (ou de rumi- nation) d’une durée au moins égale ou supérieure à minutes. Dès qu’une interruption <l’activité à l’intérieur d’une période d’activité donnée excède 7 minutes, deux périodes sont comptées.
RÉSULTATS
Composition chimique
etdigestibilité
desfourrages
étudiésLes teneurs en matière
sèche,
matières azotéestotales,
cellulosebrute,
ainsi que ladigestibilité
de la matièreorganique
des différentsfourrages
sontrapportées
dansle tableau i. La
composition
desplantes
en matières azotées est très variable : de 18-
20p. 100pour les luzernes ou les
graminées
au début d’uncycle
à 6-8 p. 100pour lesgraminées
à la fin dupremier cycle
devégétation.
Simultanément nous observons des teneurs en cellulose brute allant de 18-21 p. 100 à 30-34 p. 100. Ladigestibilité
de la matière
organique
des différents échantillonsvarie, quant
àelle,
de75 -8 0
à6
0 -6
5
p. 100.Quantités ingérées (tabl. 2 ) Quautité ingérée par jour.
I,’ingestibilité
desfourrages
étudiés est très variable selonl’espèce végétale
et lestade de
végétation :
elle diminue de 7°-90 g de matière sèche parkg
PO71 au débutdu
cycle
devégétation
à 45-55g à la fin ducycle ;
pour uneplante donnée,
elle évolue dans le même sens que ladigestibilité
de la matièreorganique
et que la teneur enmatières azotées et en sens inverse de la teneur en cellulose brute.
I,’ingestibilité
dela luzerne et du sainfoin est très élevée
(8 0
à 90g/kg P°>75)
etsupérieure (P
<0 , 05 )
à celle des
graminées
de mêmedigestibilité.
Par contre celle du trèfle n’estsupérieure qu’à
celle du bromeaprès
la montaison etqu’à
celle de lafétuque
tout aulong
ducycle.
Lesingestibilités
des différentesgraminées
sontcomparables
entre elles endébut de pr
cycle,
mais celles des ray-grass sontsupérieures
à celles des autres gra- minées(P
<0 , 05 )
à la fin dupremier cycle. Enfin,
les repousses ont en moyenneune
ingestibilité plus
élevée que lesfourrages
dupremier cycle
dedigestibilité
compa-rable,
mais les différences ne sontsignificatives (P
<0 , 05 )
que pour le brome et le trèfle violet en 1971.Quantité ingé y ée
lors desrepas
suivant les distributions defourrage.
Les
quantités
de matière sècheingérées
lors desgrands
repas(qi,
moyenne pour les repas du matin et dusoir)
varient de 16 à 29g/kg
PO,75 pour l’ensemble des gra- minées et seulement de 27 à 33 g pour la luzerne et le sainfoin. Elles sontplus
élevéespour les repousses que pour les
premiers cycles, quoique
les différences ne soientsignificatives
que pour lebrome,
et sontplus
élevées pour la luzerne et le sainfoin que pour lesgraminées.
Si on
rapporte
cesquantités
à cellesingérées
parjour,
on note unpourcentage
très variable en
général compris
entre 2! et 45p. 100. Cepourcentage est plus
faiblepour le ray-grass
italien,
surtout aupremier cycle ;
pour uneespèce
donnée ilaugmente lorsque
laplante
vieillit.Pour une
plante
donnée lesquantités ingérées
lors desgrands
repas varient peuen fonction du stade de
végétation (fig. r).
Unregroupant
tous les échantillons étu-diés,
nous constatons de même que les variations desquantités ingérées
pargrands
repas ne sont liées ni aux variations des teneurs en matière
sèche,
en matières azotées totales et en cellulosebrute,
ni aux variations dedigestibilité.
Les différencesqui
existent entre
espèces végétales
sont, par contre, liées auxquantités ingérées
parjour (QI) :
ou
Quant
auxquantités
de matière fraîcheingérées
pargrands
repas(8 5
à 26og/kg P<
1.
?5)
elles sont maximaleslorsque
lesquantités
de matière sèchecorrespondantes
sont maximales et elles diminuent en fin de
cycle.
Ellesdépendent
enpremier
lieudes variations de la teneur en matière sèche du
fourrage,
surtout pour lesgraminées,
et de
l’espèce végétale.
Comportement
alimcntaire des animaux(tabl. 2 )
Durée
journalière d’ingcstion.
Pour l’ensemble des
fourrages étudiés,
la duréejournalière d’ingestion
est enmoyenne de 312 minutes
(± 4 r).
I?lle diminue nettement au cours dupremier cycle
de
végétation (de
300-350 à 200-250minutes)
pour le brome et le trèfle violet alorsqu’elle
évolue assez peu pour les ray-grass et lafétuque ( 300 - 350 minutes).
Au 2!cycle,
il
n’y
a une diminutionimportante
avecl’âge
que pour le brome et le ray-grass ita-lien, peut-être
à cause de la remontée entiges
de cesplantes.
Iln’y
a pas de diffé-rences
systématiques
entregraminées
etlégumineuses
de mêmequ’entre cycles
devégétation
d’une mêmeespèce.
lVomb y
e de
repas par jozzr.
Le nombre de repas par
jour
est en moyenne de 7,1(1- 2 , 3 ) (variations
de 3 ài j ).
Il varie dans le même sens que la
digestibilité
de la matièreorganique (r
= +0 , 4 88 ** )
et la teneur en matières azotées totales
(r
= -f-0 , 243 * )
et en sens inverse de la teneuren cellulose brute
(r
= —0 , 47 6 ** ),
cela pour l’ensemble des échantillons defourrage
sauf la luzerne et le sainfoin. De
plus,
pour lesgraminées
ilaugmente lorsque
la teneuren matière sèche de la
plante
diminue(r
= —0 ,6 40
**
).
Le coefficient de corrélationmultiple
liant les 3premiers
facteurs au nombre de repas n’estcependant
que de0 ,6 0 , peut-être
enpartie
à cause de la trèsgrande
variabilité du nombre de repas d’un animal à l’autre dans un lot(coefficient
de variation de 24 p.100 ).
A même
digestibilité
le nombre de repas pour la luzerne et le ray-grass d’Italieau
premier cycle
estsupérieur (P
<0 , 05 )
à celui des autresplantes (fig. 2 ),
sauf àceux du ray-grass
anglais
en fin decycle.
Iln’y
a pas de différence entre rer et 2cycles
sauf pour le ray-grassanglais.
Pour les
graminées,
le nombre de repasaugmente lorsque
laquantité ingérée
par
grands
repas diminue(r
= —0 , 514 ** ;
>1 =43 ).
Deplus,
le nombre de repas et lesquantités ingérées
parjour
varient dans le même sens pour l’ensemble desfourrages
du lercycle ( y
=0 ,68 7 )
et dans une moindre mesure pour les repousses.Durée unitaire
d’ingestion (tabl. 2 ).
La durée unitaire
d’ingestion
desfourrages
est en moyenne de 5,23 il-0 , 5 6 mn/g/kg
P
°
.75
(4
à6 )
pour lesgraminées
et de 3,71 ± 0,44(3
à4,5) pour les légumineuses.
Ellene
présente
pastoujours
de variation nettelorsque
laplante
vieillit.Cependant
elleaugmente
engénéral
durant lepremier cycle
devégétation. Ainsi,
pour lepremier cycle
de brome étudié en 1972 elle passe de 4,2 à5 ,6 mn/g/kg p O&dquo;.,
pour lepremier cycle
de ray-grass italien de4 ,6
à6, 0 (les
différences début-fin decycle
étantsigni-
ficatives dans ces 2
cas),
et pour le ray-grassanglais
au I ercycle de 5 à 5 , 5 (variation
non
significative).
Dans les autres cas on observe peu de variations. Les durées uni- tairesd’ingestion
ne sont passignificativement
différentes d’unegraminée
à l’autre.En revanche celles des
légumineuses
sontsignificativement (P
<o,o 5 )
inférieures à celles desgraminées
etparmi
leslégumineuses
celles de la luzerne sont inférieures à celles du trèfle et du sainfoin.La durée unitaire
d’ingestion
au cours desgrands
repasqui
suivent les distribu- tions defourrage augmente
très peu entre le début et la fin ducycle,
sauf pour le brome. Elle varie de 4 à 4,5mn/g/kg
P°>75 pour lesgraminées
et on n’observe pas de différence entreespèce
oucycle
devégétation.
Avec leslégumineuses
ces durées uni-taires sont de
3 ,6
pour le sainfoin et 2,5 pour la luzerne. Les différences entregrami- nées,
sainfoin et luzerne sont toutessignificatives (P
>0 , 05 ). Au
cours des autrespetits
repas ultérieurs la durée unitaired’ingestion
est, sauf casparticulier, toujours plus
élevéequ’au
cours desgrands
repas.Comportement merycique
des animaux(tabl. 3 )
Durée
joumalière
de rumination.La durée
journalière
de rumination varie d’environ 40o à 600 minutes parjour
et reste
comprise
entre 50o et 60o minutes pour lesplantes
lesplus âgées.
Elle neprésente
pas dedifférences,
à mêmedigestibilité,
entreespèces végétales
oucycles
devégétation.
La durée de rumination est liée à la teneur en cellulose brute de la
plante :
R =
0 , 55 6 *
pour unajustement
curvilinéaire avec l’ensemble des échantillons étudiés et R =0 ,66 7 *
pour un mêmeajustement
avec les seuls échantillons du 1 el’cycle.
Elle est encore
plus
étroitement liée à ladigestibilité
de la matièreorganique (r
= —0,769 **
et y ---- -0 , 73 6 **
dans les mêmesconditions).
Il
s’agit
là de liaisonsglobales,
mais onpeut graphiquement
mettre en évidencetrois
populations
d’échantillons(fig. 3 ) : a)
les 5luzernes,
b)
lesgraminées
et leslégumineuses
autres que la luzerne dont ladigestibilité
est
supérieure
à 73,c)
lesgraminées
et leslégumineuses (sauf luzerne)
dont ladigestibilité
est infé-rieure à 73.
Pour les 5 luzernes la durée de rumination est seulement de 5m minutes pour
une
digestibilité
moyenne de6 2 ,6,
mais cette valeur n’est passignificativement
diffé-rente de celle des
graminées
de mêmedigestibilité ( 5 6o minutes).
Pour lapopulation b,
les variations de la
digestibilité
de la matièreorganique expliquent
nettement lesvariations de la durée de
rumination ;
celle-ci diminue de 13,75 minutes parpoint
de
digestibilité (r
= —0 , 73 ** ). Enfin,
pour lapopulation
c, la durée de rumination varie peu avec ladigestibilité
de la matièreorganique,
elle ne diminue que de 2,92mi- nutes parpoint
dedigestibilité (r
= —0 , 325 * ).
Pour cesfourrages
dedigestibilité
inférieure à 73
l’écart-type
de la moyenne de la durée de rumination d’unfourrage
àl’autre est faible
( 30 minutes)
parrapport
àl’écart-type
pour la durée moyenne de rumination d’un mouton à l’autre( 52 minutes).
Les liaisons avec la teneur en cellulose brute sont
plus
faibles que celles trouvéesavec la
digestibilité
de la matièreorganique :
v = 0,372 pour lapopulation
b etr = 0,143 pour la
population
c.Durée 1t1litaire de rumination.
La durée unitaire de rumination est un
paramètre
très variable(de à
à13
mn!g!kg P°. 75 ) .
Elle est faible pour les luzernes et lesainfoin, plus
élevée pour lesgraminées
et le trèfle violet. Elleaugmente toujours
nettementlorsque
laplante
vieillit. Elle est, pour les
graminées
et letrèfle,
très étroitement liée à la teneur enmatières azotées totales de l’échantillon
(r
= —0 , 723 ** ),
à sa teneur en cellulosebrute
(r
= +0 , 772 ** )
et à sadigestibilité (r
= —0 , 7 66 ** ).
A même teneur en matières
azotées,
les durées unitaires de rumination sontcomparables
pour toutes lesespèces végétales.
Par contre, à mêmedigestibilité,
ellessont nettement inférieures
(P
<0 , 05 )
pour la luzerne et le sainfoin.Si on ne considère que les échantillons du
premier cycle (graminées
ettrèfle)
onnote des liaisons encore
plus
étroites(r
= +o,81 5 **
avec la teneur en cellulosebrute et v = -
o,8 5 1 **
avec ladigestibilité
de la matièreorganique).
Au secondcycle
on noteégalement
une liaison étroite avec la teneur en matières azotées totales(v = - o, g 57 ** ) .
Mastication Durée
journalière
de unasiicaiio>i.Le
temps journalier passé
par les moutons àmastiquer
est leparamètre
leplus
constant du
comportement
alimentaire : en moyenne8 50
minutes( ! 59 )
pour lesgraminées
et8 14 (! 55 )
pour leslégumineuses (différence
nonsignificative),
laplu- part
des valeurs étantcomprises
entre 800 et goo minutes parjour.
L’évolution decette durée avec
l’âge
de laplante
est variable : elleaugmente
d’environ 100minutesentre le début et la fin du
premier cycle
avec les ray-grass, lafétuque
et le trèfle carpour ces
plantes, l’augmentation
de la durée de rumination estimportante
et la baissede la durée
d’ingestion
est faible. Dans le mêmetemps
elle diminue avecl’âge
dubrome au
premier cycle
car pour cetteplante
la duréed’ingestion
diminue nettementalors que la durée de rumination
n’augmente pratiquement
pas(durée
élevée dès ledébut du
cycle).
On n’observe pas d’évolution nette au cours des 2ecycles.
La duréede mastication est
légèrement plus
élevée pour les 2ecycles
que pour lespremiers
par suiteprincipalement
d’uneaugmentation
de la durée derumination,
mais ces diffé-rences ne sont pas
significatives.
Pour l’ensemble desfourrages
dupremier cycle
nous avons
figuré
cette évolution sur lafigure
4.Notons
aussi,
et ceci est trèsimportant, qu’il n’y
a pas de liaisonsignifica-
tive entre la durée
journalière
de mastication et lesquantités
de matière sècheingérées.
D l
trée unitaire de mastication.
La durée unitaire de mastication est un
paramètre
très variable(de 8,8
à19 ,
3
mn/g/kg P O , 75 ).
Elle est liée étroitement à la teneur en matières azotées de laplante (r
= —0 , 720
**
),
à sa teneur en cellulose brute(r
= -ro, 77 g ** )
et à ladigestibilité
de sa matièreorganique (r
= -0 ,68 7 ** ).
A même teneur en matières azotées les durées unitaires de mastication pour la luzerne sont
comparables
à celles pour lesgraminées
et le trèfle violet.C’est avec les
quantités
de matière sècheingérées
parjour 01
que les durées unitaires de mastication DUM(fig. 5 )
sont lesplus
étroitement liées(DU!I ! 2 6,68
- 2,07QI ;
v = -0 , 023 ** )
pour l’ensemblegraminées-trèfle violet, (r
= —o, 94 ,5 **
aupremier cycle
et v = --o,clj6 **
au 2ecycle).
De cepoint
de vue, la luzerne est
comparable
aux autresespèces.
DISCIJSSION
Dans notre
première
étude sur lecomportement
alimentaire etmérycique
desmoutons recevant des
fourrages
verts(Dut,Pa y
etDEMAHQUILLY, 1974 )
nous avonsprincipalement
discuté lecomportement mérycique
et le nombre de repas parjour.
Les résultats de cette seconde étude confirment ceux de la
première,
enparticulier
pour ce
qui
concerne le nombre de repas parjour.
Ilspermettent
aussi depréciser
l’évolution de la durée
journalière
de rumination. Ilsapportent
enfin des élémentsnouveaux, en
particulier
pour lesquantités ingérées
pargrands
repas et pourexpli-
quer des différences de
comportement
entre moutons recevant desfourrages d’espèces
différentes.
L’analyse
ducomportement
alimentaire etmérycique permet
donc d’éclai-rer les mécanismes
qui
contrôlent laquantité
defourrage ingérée
et ses variationsau cours du
cycle
devégétation
et avecl’espèce végétale.
La très faible variation des
quantités
de matière sècheingérées
pargrands
repastout au
long
d’uncycle
devégétation
d’une mêmeplante
est une observation intéres- sante. Lesquantités ingérées
pargrands
repas sont vraisemblablement liées à laquantité
de contenudigestif
au début du repas(Ce!mt,mG
etal., 10 0 1 )
à la vitesse depassage du contenu du rumen vers le feuillet au cours du repas, à la
quantité
decontenu
digestif
à la fin du repas et aussi à la teneur en eau dufourrage ingéré (VÉRITÉ
et
JouxrrWr, 1070 ).
Pour mieuxcomprendre
lepourquoi
duphénomène
observé ilaurait donc fallu mesurer les contenus de rumen avant et
après
chacun desgrands
repas.
Compte
tenu de la constance desquantités ingérées
pargrand
repas, lesquantités
de matière sèche
ingérées
parjour
sont liéesprincipalement
au nombre depetits
repas effectués par l’animal dans la
journée.
Comme nous l’avionsremarqué précé-
demment
(D ULPHY
etDE MARQ uii,r v , ig 7 ,I)
il diminue avecl’âge
de laplante
enmême
temps
que la teneur en cellulose bruteaugmente
et que ladigestibilité
de laplante diminue,
c’est-à-direlorsque
la teneur en membranesaugmente.
D’une
plante
àl’autre,
à mêmedigestibilité,
le nombre total de repas parjour
est
comparable (environ
9au début ducycle
et 6 à la fin ducycle)
sauf pour la luzerne et le ray-grass d’Italie où il estplus
élevé. Il est vraisemblable que le nombre de repas est lié à la vitesse devidange
du rumen, donc à la vitesse dedigestion
dufourrage.
Cela
peut expliquer
le nombre de repasplus
élevé avec la luzerne mais non avec leray-grass
d’Italie,
du moinsquand
on le compare avec le trèfle violet. Il estpossible
que pour le ray-grass d’Italie l’eau contenue dans le
fourrage
encombre momentané- ment le rumen et conduit à un nombre élevé de repas. Pour letrèfle, qui
est encoreplus
riche en eau que le ray-grassd’Italie,
il estpossible
quel’importance
desquanti-
tés
ingérées
pargrands
repas limite le nombre depetits
repas. Ces deuxhypothèses
nous sont
suggérées
par les relationsnégatives qui
existent entre nombre de repas parjour
d’unepart
et la teneur en matière sèche de laplante
et lesquantités ingérées
pargrands
repas d’autrepart.
I,’augmentation
de la duréejournalière
de rumination au cours du vieillissement desplantes
est nette. Commel’indiquent
les liaisons trouvées avec ladigestibilité
et la teneur en cellulose
brute,
cetteaugmentation
est liée surtout à la teneur enmembranes. La durée de rumination
augmente
d’abordrapidement lorsque
ladiges-
tibilité de la
plante diminue, puis
lentement sansdépasser
600minutes parjour.
Larumination étant nécessaire à la réduction du
fourrage
enparticules
suffisamment fines pourquitter
le rumen, il semble donc que la durée de ruminationpuisse
devenirun facteur limitant de la
quantité ingérée.
La durée maximale de ruminationqui
estsituée vers
55 o-6oo
minutes parjour pourrait
alors être unecaractéristique
de l’ani-mal car elle est observée pour des échantillons très différents de
fourrage.
Nous n’avons
jamais
observé des durées de ruminationégales
à6 50 - 700
minutescomme l’a observé GORDON
( 19 6 5 )
enaugmentant progressivement
lesquantités
defoin offertes aux animaux. Il est vraisemblable que ces durées élevées étaient liées au fait que les moutons avaient été très fortement rationnés durant le début de
l’expé-
rience. La limite de
550 -6 00
minutes que nous observons avec desfourrages
vertscorrespond
d’ailleurs à celle que trouve XnrDE(communication personnelle),
540 tnnavec des rations à base de
pailles
seules oucomplémentées ayant
unedigestibilité comprise
entre 40 et 60.De même la durée
journalière
de mastication nedépasse guère
900 mn parjour
et les liaisons très étroites
qui
existent entre lesquantités ingérées
et la durée unitairede mastication
correspondent
à cellesqu’ont
trouvé SKOURI(ig6g)
et BALCH(197 1 )
avec des vaches laitières. Leur existence semblerait montrer que le
premier
facteurqui explique
les variations dequantités ingérées
est letemps
nécessaire pour masti-quer une
quantité
unitaire defourrage,
cetemps
étant vraisemblablement lui-même lié à la teneur en membranes et à la vitesse dedigestion
de laplante
dans le rumen.En fin de
compte, lorsqu’une plante vieillit,
on observe chez le moutonqui
l’in-gère
une diminution du nombre de repas, uneaugmentation
de la durée de rumina-tion
jusqu’à
unplafond
et un accroissement très net de la durée unitaire de mastica- tion. Cesphénomènes
sont liés à ladigestibilité
de laplante
et à ses teneurs en matièresazotées et en cellulose. En
fait,
il est vraisemblable que leprincipal
facteur soit lavariation de la teneur en membranes des
plantes,
leur teneur encellulose,
leurdiges-
tibilité et leur vitesse de
digestion
n’étant que desconséquences
de cette variation.Ensuite,
le fait que la duréejournalière
de mastication varie peu doit alorsplus
oumoins fixer la
quantité ingérée
parjour,
du moins tant que larégulation
de cettequantité ingérée
est detype
«physique
».Les différences de
comportement qui
existent entre lesespèces végétales
doiventdonc
provenir
enpremier
lieu des différences de teneur en membranesresponsables
de la
digestibilité
et de la vitesse dedigestion
variables de cesplantes.
Ellesprovien-
nent
également
de leurs différences de teneur en matières azotées et en eau. Ces trois facteurs induisant des différences au niveau ducomportement
des animaux entraî-nent en fin de compte des différences de
quantités ingérées.
12c°ç pour publication !’K avril 1976.
SUMMARY
EFFECT OF PLANT SPECIES AND GROWTH STAGE ON FEEDING BEHAVIOUR AND RUMINATION IN SHEEP RECEIVING CHOPPED GREEN FORAGES
i. The observations made by DuLrxY and DEMARQUILLY (1974) have been completed in
The present study by investigating the influence of plant species and growth stage on feeding
behaviour and rumination in sheep stall-fed with chopped green forages. This study was made
with 8.1 samples of green forages (table i) among which 6z belonged to 4plant species systemati- cally examined during their different growth cycles.
2
. The percentage of dry matter ingested by the animals at each of the 2 meals following
the administration of the forage was much variable as compared to the daily dry matter intake (zs to 4g p. 100, table z), but in absolute value, the amounts ingested during these large mcals
varied little according to the growth stage of the forage (fig. i), i.e. according to its digesti- bility, voluntary intake and chemical composition. The amounts eaten were much higher for legumes than for grasses.
3
. In the sheep, the daily time spent eating generally decreased with the stage of maturity
of the plant ; the number of meals per day also decreased (fig. z), whereas the unitary eating time
remained constant or increased.
rl. The daily time spent ruminating rapidly increased whcn the digestibility of the plant
decreased from 80 to about 73 p. 100 (fig. 3). When the digestibility was below 73 p. 100, the time spent ruminating increased much slowlier and scemed not to exceed 600minutes per day.
Simultaneously, the unitary ruminating time definitely increased when the digestibility of the plant decreased.
. The daily time spent chewing varied little with the stage of maturity of the plant (fig. 4).
On the other hand, the unitary chewing time (UCT) rapidly increased when the quantities ingested (QI) per day decreased (fig. 5) : &dquo;
6. The differences observed between plant species were somctimes large, but this could
probably be explained by differences between their digestibility as well as dry matter, crude
protein and crude fibre contents.
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