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La toile, l'histoire et l'historien

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Academic year: 2022

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Journées d'étude : 6 et 7 juin 2016

Institution : Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Organisateur : Pôle Informatique de Recherche et d’Enseignement en Histoire (PIREH) avec le soutien du Laboratoire de Médiévistique Occidentale de Paris (LAMOP)

Lieu : Sorbonne

La Toile, l'histoire et l'historien

Dès le tournant des années 2000, les bouleversements et les enjeux induits par le développement de l'internet, dans les sciences humaines et sociales en général et au sein de l'histoire en particulier, ont été pointés et décrits, on pense évidemment à l'ouvrage pionnier de Rolando Minuti. Ils sont depuis régulièrement reconsidérés lors de séminaires, de rencontres ou encore d’actes éditoriaux. Ces changements remarqués paraissent s’effectuer dans le cadre d’une recomposition, relative, des relations professionnelles au sein des institutions d’enseignement supérieur et de recherche, d’une évolution des pratiques partagée avec d'autres champs disciplinaires (carnets de recherches, insertion dans des communautés sur les réseaux sociaux, supports de cours en ligne…). Une partie de la communauté historienne a investi l'objet historique que constitue la Toile. Cet engagement a conduit à évoquer les ruptures sociotechniques et à proposer des redéfinitions, tant du périmètre de l'activité historienne que de celui du discours savant dans la cité. La manière même de lire des historiens aurait changé, de même que celle de communiquer leurs travaux. On en vient à questionner parfois, comme Philippe Rygiel, la figure du « cyber-historien ». Mais ce ne sont pas là les seules inflexions.

Sur la Toile, l’information numérique est déjà une archive, et plus de 20 ans d'archives ont été créés et véhiculées sur l'internet. Ce dernier est d’ores et déjà devenu un territoire de recherche en tant que tel pour la discipline. Au-delà d’un renouveau des supports et des pratiques, le rapport de l’historien à ce nouveau matériau, même s’il semble moins préhensible que ne le sont des archives papiers, n'en est pas moins tout aussi « vivant », au sens où Arlette Farge l'entend. L’historien se heurte à un web incarné, moteur et vecteur de nouvelles pratiques, d'identités, de représentations. On parle de données ouvertes, d'un « âge de l’abondance » (Rosenzweig:2003), du passage d'un web de l'information à celui de la connaissance. La « donnée », la trace, n'ont peut-être jamais été autant au cœur de nos sociétés. Toutes deux font l'objet d'enjeux économiques, politiques et cela dès leurs conceptions. Dans ce contexte, les questions posées par l’historien et sa boulimie d'informations débordent, aujourd'hui comme hier, les frontières académiques. Les conditions techniques de fouille de ces nouveaux filons et leur compréhension épistémologique posent cependant problèmes. C'est pourquoi, on ne peut envisager ces études sans la participation d'autres disciplines, comme l'archéologie, la sociologie, les mathématiques et la physique qui se trouvent prises dans des questionnements aujourd'hui convergents.

Fort de ces constats et s’inscrivant dans ces recompositions, l’objet de cette rencontre consistera à revenir sur des problèmes méthodologiques au moyen de l’exposé de cas historiques nourrissant des travaux de thèse ou de recherche. Au-delà donc d’une histoire du temps présent, il s’agit ici de questionner les rapports entretenus par l’histoire vis-à-vis d’un objet du monde présent, le web, en tant que construit social et technique au sein duquel des acteurs se positionnent et communiquent. On essaiera ainsi de conjuguer deux aspects du problème, l'outil et la connaissance produite. Pour ces deux journées, nous proposons trois axes qui doivent permettre de polariser les interventions tout en favorisant leur ouverture.

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2 La place de l'histoire et de l’historien sur la Toile

Le rapport de l’historien à cet objet s’avère problématique, d’abord, parce que la Toile pose à nouveau la question de la coprésence et de l'interaction entre des écritures universitaires, érudites et publiques de l'histoire. Ce nouvel espace est approprié par des acteurs pluriels s’intégrant dans des discursivités dont la transmission s’opère selon des modalités originales. La Toile offre une palette de territoires qui sont autant de scènes de théâtre où peuvent être expérimentées de nouvelles pratiques et définies de nouvelles normes, liées à la discipline historique. Ainsi naissent des formes et des écritures de l’histoire dont la singularité et la variété peut être interrogées, tout comme l’émergence d’hypothétiques normalisations. À l’heure où se développe une histoire « par le bas », dans quelle mesure le web apparaît-il comme un espace critique et public où coexiste une pluralité de discours ou encore comme un lieu où peut s’exprimer une diversité de mémoires ? La compréhension de ces propos d’histoire invite à la perception de ce qui fait l’historien sur le web et soulève des interrogations quant à l’accès aux sources, à l’administration de la preuve, à d’éventuels rapports avec des membres de la communauté historienne et donc à l’intégration au sein de cette dernière.

Temporalité et espace

La temporalité constitue un enjeu, souvent peu relevé, quant à la compréhension de la Toile. C'est pourtant là une préoccupation essentielle de l'histoire. Est-il possible de saisir des dynamiques, des rythmes, d’écritures qui soient liés au champ historique ? Comment naviguer dans l’épaisseur des médiations que forme la Toile ? Comment évaluer l'évolution, les ruptures dans une technologie où l'évanescence est la norme et qui cependant donne l'illusion de la stabilité et de la pérennité ?

Configurer des faits ne consiste pas seulement à établir un sens temporel à ces derniers mais nécessite par ailleurs de les situer dans un espace et cela à toutes les échelles qu'elles soient virtuelles ou non.

Comment appréhender cette dimension spatiale de la Toile, dont l’essence se trouve justement dans le lien, l'hypertexte ? Comment donc spatialiser sans réifier ni figer ce dispositif (Barat:2013) ?

Corpus et documents

Comment parvenir à constituer un corpus à partir d’un web hétérogène, désordonné, instable ? De ce fait, les catégories classiques de constitution de corpus se heurtent à la nature des données ainsi accessibles. Leur caractère mouvant et composite rend malaisée, voire inopérante, la définition de situations de communication déterminées, la diachronie ou encore la contrastivité, clés de voûte dans l’établissement d’un corpus comme Antoine Prost le formulait pour les analyses sémantiques. Ces catégories s’avèrent brouillées au sein de scénographies numériques, le web étant une mise en forme dont la complexité est la règle.

Liée à cette question, se pose celle de l'utilisation des bases de données documentaires ou heuristiques accessibles en ligne. La Toile porte la promesse d'une masse de données interopérables ouvrant vers de nouvelles exploitations. Qu'en est-il concrètement ? Dans quelle mesure l’historien peut-il mettre en œuvre une démarche documentaire à partir de ces informations qui demandent d’être traitées selon des critères, grandement encore à définir, pour devenir matériaux exploitables à des fins scientifiques ?

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3 Soumission des propositions de communications

Les propositions de communication doivent être envoyées aux adresses suivantes : stephane.lamasse@univ-paris1.fr

gaetan.bonnot@univ-paris1.fr

Calendrier

24 mars 2016 : lancement de l’appel à contributions 13 mai 2016 : clôture de l’appel à contribution 6 et 7 juin 2016 : journées d’étude

Comité de sélection des propositions

Stéphane Lamassé (Maître de conférences, Université Paris I Panthéon-Sorbonne, LAMOP, PIREH) Gaëtan Bonnot (PRAG, Université Paris I Panthéon-Sorbonne, PIREH)

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