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Guide ANAP, Sécuriser la prise en charge médicamenteuse du patient : la délivrance nominative des médicaments en établissement de santé, déc. 2012 - APHP DAJDP

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Texte intégral

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Sécuriser la prise en charge médicamenteuse du patient

La délivrance nominative des médicaments dans les établissements de santé

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23 avenue d’Italie - 75013 Paris - 01 57 27 12 00 contact@anap.fr - www.anap.fr

Agence Nationale d’Appui à la Performance des établissements de santé et médico-sociaux

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2 3 5 6

Ce document s’inscrit dans le cadre du levier no 5,

« Des investisse- ments efficaces » Des

établissements transformés

Des processus De proDuction efficients

Des parcours De personnes optimisés

Des ressources humaines valorisées

Des investis- sements efficaces

une culture partagée De la

performance

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Sécuriser la prise en charge médicamenteuse du patient - La délivrance nominative des médicaments dans les établissements de san

La sécurisation de la prise en charge médicamenteuse est au cœur des préoccupations des établissements de santé.

Pour les aider à maîtriser les risques liés aux différentes étapes composant ce processus complexe, l’ANAP s’est penchée sur la délivrance des médicaments. Ce document présente les expériences de 15 établissements de santé ayant mis en place la délivrance nominative avec des niveaux de déploiement variable et différents modes d’organisation.

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Contact :

Majid TALLA

ANAP

majid.talla@anap.fr

Xavier LIU

ANAP

xavier.liu@anap.fr

Conception et réalisation : www.pixelis.fr - novembre 2012 Secrétaire de rédaction : Fanny LeNtz

Crédit photos : ANAP

Imprimé par CARACtèRe, imprimerie certifiée Iso 14001, sur du papier PeFC.

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© ANAP 2012 » et respecter l’intégrité du contenu.

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Sécuriser la

prise en charge

médicamenteuse du patient

La délivrance nominative des médicaments dans les établissements de santé

Contacts : Majid TALLA, ANAP

majid.talla@anap.fr Xavier LIU, ANAP xavier.liu@anap.fr

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Résumé

La sécurisation de la prise en charge médicamenteuse est au cœur des préoccupations des tutelles et des établissements de santé. La réduction de la iatrogénie médicamenteuse évitable repose notamment sur la sécurisation des différentes étapes de ce processus complexe impliquant plusieurs professionnels de santé. Le présent rapport met le focus sur l’une de ces étapes : la délivrance des médicaments. Plusieurs études françaises et internationales convergent vers une contribution significative de la délivrance nominative (DN) à la réduction de l’iatrogénie médicamenteuse évitable.

Ainsi, l’ANAP a réalisé un retour d’expériences de 15 établissements de différentes typologies ayant mis en place la DN avec des organisations variées :

• la DN manuelle : centralisée ou décentralisée ;

• la DN automatisée : formes orales sèches ou formes orales liquides ou toutes formes galéniques ;

• l’armoire automatisée en complément de la DN.

Ce rapport a pour objectif d’une part d’apporter un éclairage aux établissements de santé sur les déterminants quantitatifs et qualitatifs des solutions adoptées et d’autre part d’émettre des préconisations en termes de conduite de projet. Les expériences présentées ne sont pas toujours comparables et correspondent à des contextes différents, d’où la nécessité de rechercher une solution adaptée aux spécificités locales de l’établissement.

Mots clés : Délivrance nominative, établissement de santé, sécurisation de la prise en charge médicamenteuse, iatrogénie médicamenteuse, retours d’expérience

Summary

Drugs safety management is a primary concern of health care trustees and health care facilities alike.

To reduce preventable drug-related iatrogeny, the different phases of the complex drugs administration process must be made safe, which presupposes the involvement of several health care professionals. This report focuses on one of these phases: drugs administration. Several convergent French and international studies point to a significant contribution of personalised drugs administration in reducing preventable drugs-related iatrogeny.

This is why the ANAP analysed the feedback from 15 French health care facilities of different typologies that implemented the following kinds of personalised drugs administration:

• manual personalised drugs administration: centralised or decentralised;

• automated: dry oral forms or liquid or galenical;

• the automated medicine cabinet in addition to personalised drugs administration.

The goal of this report is to shed light on the quantitative and qualitative determinant factors for health care facilities regarding adopted solutions, as well as to make project management recommendations.

The experiences presented herein are not always comparable and correspond to different contexts;

hence, solutions suited to the facility’s local distinctive features must be sought.

Keywords: personalised drugs administration, health care facility, drugs safety management, drug- related iatrogeny, feedback

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Sommaire

 

INTRODUCTION ... 4 

1.  CONTEXTE ET ENJEUX ... 6 

CONTEXTE REGLEMENTAIRE ET PROCEDURE DE CERTIFICATION ...6 

OBJECTIFS DU RAPPORT ...7 

PERIMETRE ET LIMITES ...7 

METHODOLOGIE DE LETUDE ...9 

2.  ETAT DES LIEUX ... 11 

DEFINITIONS ... 11 

SYNTHESE DES APPORTS DE LA DELIVRANCE NOMINATIVE ... 11 

LA REPARTITION DES CAUSES DERREURS MEDICAMENTEUSES DANS LE CIRCUIT DU MEDICAMENT ... 13 

LES CONSEQUENCES DES EVENEMENTS IATROGENES ... 13 

L’INCIDENCE DU COUT DES EVENEMENTS INDESIRABLES MEDICAMENTEUX ... 15 

SYNTHESE ... 15 

DESCRIPTION DU PROCESSUS DE LA DELIVRANCE NOMINATIVE ... 17 

3.  RETOURS D’EXPERIENCE SUR LA MISE EN PLACE DE LA DELIVRANCE NOMINATIVE... 20 

LA DELIVRANCE NOMINATIVE MANUELLE CENTRALISEE ... 20 

LA DELIVRANCE NOMINATIVE MANUELLE DECENTRALISEE ... 22 

LA DELIVRANCE NOMINATIVE AVEC AUTOMATISATION DES FORMES ORALES SECHES ... 24 

LA DELIVRANCE NOMINATIVE AVEC AUTOMATISATION MULTIFORMES ... 28 

LA DELIVRANCE NOMINATIVE AVEC AUTOMATISATION DES FORMES ORALES LIQUIDES ... 32 

LES PREMIERS ENSEIGNEMENTS DES RETOURS DEXPERIENCE SUR LA MISE EN PLACE DE LA DELIVRANCE NOMINATIVE ... 33 

4.  CONCLUSIONS DE L’ETUDE ... 39 

LA DELIVRANCE NOMINATIVE MANUELLE CENTRALISEE ... 39 

LA DELIVRANCE NOMINATIVE MANUELLE DECENTRALISEE ... 39 

LA DELIVRANCE NOMINATIVE AUTOMATISEE FORMES ORALES SECHES ... 39 

LA DELIVRANCE NOMINATIVE AUTOMATISEE FORMES ORALES LIQUIDES ... 40 

LA DELIVRANCE NOMINATIVE AUTOMATISEE MULTIFORMES ... 40 

L’ARMOIRE AUTOMATISEE EN COMPLEMENT DUNE DELIVRANCE NOMINATIVE ... 40 

5.  ANNEXES ... 42 

MONOGRAPHIES DES ETABLISSEMENTS DE SANTE AYANT PARTICIPE A LETUDE... 42 

LA DESTRUCTION DU CONDITIONNEMENT PRIMAIRE ... 79 

ETAT DE LART DES SOLUTIONS TECHNOLOGIQUES ... 80 

TABLEAU DE SYNTHESE DES SOLUTIONS TECHNOLOGIQUES ... 84 

SYNTHESE ... 87 

6.  LEXIQUE ... 90 

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Introduction

La prise en charge médicamenteuse est un macro-processus complexe, hétérogène qui implique de nombreux professionnels de santé, et qui repose sur une chaîne de compétences dans laquelle la communication entre les différents acteurs et la coordination des interventions de chacun sont des facteurs essentiels.

En mai 2011, l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), dans son rapport sur le circuit du médicament à l’hôpital1, distingue deux circuits interdépendants dans le processus de la prise en charge médicamenteuse du patient en établissements de santé :

• Le circuit clinique de la « prise en charge médicamenteuse du patient hospitalisé depuis son entrée, au moment où son traitement personnel est pris en compte, jusqu’à sa sortie, au moment où une prescription, qui sera dispensée en ville, est effectuée ». Au sein de l’hôpital, ce circuit clinique inclut les phases de prescription, dispensation, administration, suivi et réévaluation du traitement.

• Le circuit physique, qui concerne le médicament en tant que produit, « de l’achat jusqu’à la délivrance dans l’unité de soins (US), rejoignant le circuit clinique au stade ultime, celui de l’administration du médicament au patient ».

La dispensation des médicaments associe à l’analyse et la validation de la prescription, la mise à disposition des informations et les conseils nécessaires au bon usage du médicament, la préparation éventuelle des doses à administrer et l’acheminement des médicaments aux unités de soins. Le terme de « délivrance » des médicaments englobe les deux dernières étapes qui relèvent du circuit « physique » du médicament.

A ce titre, trois modes organisationnels se distinguent dans les établissements de santé :

• la délivrance nominative (DN) : les médicaments sont préparés par la PUI et délivrés aux US en doses unitaires, par patient, et correspondent à l’administration pour une période prédéterminée selon les organisations (journalière, hebdomadaire, bihebdomadaire, mensuel,….)

• la délivrance globale (ou distribution globale) : il se caractérise par la présence permanente d’une dotation de médicaments dans l’US. Son contenu est déterminé conjointement par le pharmacien, le médecin responsable de l’US. Cette dotation fait l’objet d’une mise à jour régulière.

• la délivrance reglobalisée : il s’agit d’une organisation intermédiaire, qui se différencie du circuit en DN par le fait que les médicaments sont délivrés à une US de manière globale en quantité correspondant aux besoins des patients pour une période donnée au vue des prescriptions. La préparation des doses unitaires est assurée par l’infirmière.

Le rapport d’étude de la DGOS2 sur l’impact organisationnel et économique de la sécurisation du circuit du médicament dans les établissements de santé (publié en octobre 2009) fait état, sur une base de 1528 établissements de santé ayant participé à l’étude, que la délivrance nominative des médicaments concerne 26% des lits en moyenne, toutes catégories d’établissements confondues (établissements de santé publics, ESPIC, ES privés à but lucratif). Aux deux extrêmes, la DN est développée pour 37% des lits dans les établissements publics « hors MCO » avec un taux de croissance annuel de 17% par an, pour 15% des lits dans les CHU avec un taux de croissance annuel de 12% par an.

1 Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS): Le circuit du médicament à l'hôpital. In.: RM2011- 063P; 2011.

2 Direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins (actuelle DGOS) : Etude d'impact organisationnel et économique de la sécurisation du circuit du médicament dans les établissements de santé. In.; 2009.

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Malgré l’absence d’une valorisation consensuelle qui reste toujours difficile à mener, les résultats d’études françaises convergent tous vers une contribution significative de la délivrance nominative à la sécurisation de la prise en charge médicamenteuse et à une meilleure maîtrise médicalisée des dépenses médicamenteuses dans les établissements de santé. En effet, la délivrance nominative renforce considérablement les liens entre les unités de soins et la pharmacie à usage intérieur (PUI), et permet de sécuriser la prise en charge médicamenteuse du patient. En revanche, elle génère de nouvelles contraintes dans l’organisation du processus, notamment l’augmentation des charges de travail de l’équipe de la PUI et la nécessité d’une coordination forte entre la PUI et les services cliniques.

Ayant pour mission d’accompagner les établissements de santé dans la recherche d’amélioration de leur performance, l’ANAP a souhaité réaliser un tour d’horizon des expériences de déploiement de la délivrance nominative des médicaments. Ces expériences reposent sur des organisations différentes et des technologies parfois à l’état de prototypes. Il ne s’agit pas ici d’émettre des recommandations organisationnelles et techniques, mais de documenter les initiatives des professionnels pour le développement de la délivrance nominative. La réduction de l’incidence des événements indésirables liés aux médicaments constitue un critère de performance pour les systèmes de soins.

Le lecteur sera parfois tenté de comparer les retours d’expériences des différents établissements. Les expériences décrites ne sont pas toujours comparables et correspondent à des contextes différents (locaux, équipements, historique, processus et organisations). Toutefois, ces retours d’expérience permettent de tirer un certain nombre d’enseignements tout en soulignant la nécessité de rechercher une solution de délivrance nominative (DN) adaptée à un environnement donné.

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1. Contexte et enjeux

Contexte réglementaire et procédure de certification

Plusieurs dispositifs incitent les établissements de santé à la sécurisation de la prise en charge médicamenteuse :

• La loi n°2009-879 du 21 juillet 2009 portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires (HPST) inscrit comme priorité la qualité et la sécurité des soins, avec un rôle renforcé de la commission médicale d’établissement (CME) ou de la conférence médicale d’établissement, notamment en ce qui concerne « la définition de la politique du médicament et des dispositifs médicaux stériles (Décret n°2010-1029 du 30 août 2010 relatif à la politique du médicament et des dispositifs médicaux stériles dans les établissements de santé).

• Le Décret n° 2008-1121 du 31 octobre 2008 relatif au contrat de bon usage des médicaments et des produits et prestations mentionné à l’article L. 162-22-7 du code de la sécurité sociale incite, par des mesures financières, les établissements de santé à s’engager contractuellement à l’amélioration de la sécurisation du circuit du médicament. A ce titre, L'établissement souscrit à des engagements relatifs aux médicaments notamment par l'informatisation du circuit du médicament et le développement de la prescription et de la dispensation à délivrance nominative ;

• Le décret du 12 novembre 2010 relatif à la lutte contre les évènements indésirables associés aux soins : la sécurisation et la gestion des risques liés à la prise en charge médicamenteuse s’intègre dans la gestion globale des risques associés aux soins.

• L’arrêté du 6 avril 2011 relatif au management de la qualité de la prise en charge médicamenteuse et aux médicaments dans les établissements de santé :

Le pharmacien doit assurer dans son intégralité l’acte de dispensation du médicament, associant à sa délivrance : l’analyse pharmaceutique de l’ordonnance médicale si elle existe, la préparation éventuelle des doses à administrer, la mise à disposition des informations et les conseils nécessaires au bon usage du médicament.

Il doit, par des conseils appropriés et dans le domaine de ses compétences, participer au soutien apporté au patient.

Les médicaments peuvent être délivrés globalement à l’unité de soins en renouvellement d’une dotation adaptée, préalablement définie par le pharmacien et le médecin responsable de l’unité de soins ou à défaut celui désigné par l’ensemble des prescripteurs concernés, cela dans l’attente de la mise en place d’une informatisation pour permettre à la pharmacie à usage intérieur l’accès aux informations nécessaires à l’analyse pharmaceutique des prescriptions…

Les établissements médico-sociaux disposant d’une pharmacie à usage intérieur relèvent de l’arrêté du 31 mars 1999 relatif à la prescription, à la dispensation et à l’administration des médicaments soumis à la réglementation des substances vénéneuses (Art. 15 de l’arrêté d 6 avril 2011).

• Le manuel de certification V 2010 des établissements de santé (révision avril 2011) :

Le manuel de certification identifie la démarche de qualité de la « Prise en charge médicamenteuse » du patient comme une pratique exigible prioritaire PEP (référence 20).

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La référence 20 énonce les éléments d’appréciation qui permettent d’évaluer le degré de sécurisation du processus de prise en charge médicamenteuse du patient, notamment : E1 : Les modalités assurant la sécurisation de la dispensation des médicaments sont définies.

E2 : Le développement de l’analyse pharmaceutique des prescriptions et de la délivrance nominative des médicaments est engagé.

Objectifs du rapport

L’objectif du présent rapport est de présenter des retours d’expériences concernant la mise en place de la DN dans les établissements de santé. Ce rapport s’appuie sur deux sources d’information :

• Le retour d’expériences d’établissements ayant effectivement opté pour une solution de mise en place de la DN. La richesse de cette expérience est très élevée ; les établissements étant précurseurs dans leur domaine, ils ont souvent pris du recul sur leurs réalisations ;

• Et l’importante masse d’informations issues de la littérature. Cet apport pouvant être parfois peu reproductible, il sera complété des éléments de mesure issus des sites visités.

Ce rapport se propose donc d’être un outil d’information à l’intention des PUI pour la mise en place de la DN, en essayant d’apporter le maximum d’éclairage et de réponses aux principales questions posées :

• Quelles sont les différentes typologies d’organisations de la DN ?

• Quels sont les retours d’expérience des établissements ayant déjà mis en place la DN ?

Périmètre et limites

La sécurisation de la prise en charge médicamenteuse du patient est un sujet vaste et impacte les composantes essentielles de ce processus telles que la prescription, la délivrance et l’administration au patient. Le projet dont est issu ce rapport a fait le choix de se focaliser sur une des étapes de ce processus : il aborde exclusivement le thème de la DN qui n’est effectivement qu’une des composantes du management de la qualité de la prise en charge médicamenteuse.

• Au sein de ce thème, l’analyse menée porte principalement sur l’étape de la délivrance des médicaments. L’étape de l’analyse pharmaceutique de la prescription, une étape en amont de la délivrance et une garantie importante dans la sécurisation de la prise en charge médicamenteuse du patient, est exclue de l’étude, car les dimensions de l’analyse pharmaceutique en termes d’organisation pluridisciplinaire, de maturité des systèmes d’information et du respect de la réglementation sont beaucoup plus larges que celles de la délivrance des médicaments ;

• La délivrance elle-même est analysée sous l’angle de retours d’expérience qui sont, comme pourra en juger le lecteur, souvent des projets en cours de déploiement.

Les informations présentes dans ce document devraient faire gagner du temps aux établissements qui mènent ou vont mener des projets similaires à ceux qui sont décrits ici. Il convient toutefois de noter deux limites fondamentales de ce travail :

• Les organisations présentées sont des réponses pragmatiques apportées dans un contexte particulier (pénurie de pharmaciens ou préparateurs ou personnel paramédical, construction d’un nouvel établissement, maturité de la culture de sécurité du patient dans l’établissement, volonté de rapprocher pharmaciens et unités de soins, contraintes économiques…). Elles sont propres à ce contexte et donc difficilement comparables ;

• Le travail présenté analyse les différentes organisations et les technologies utilisées. Mais, il ne porte pas sur l’évaluation du niveau de performance atteint dans les établissements. Les principales raisons de cette limite sont les suivantes : le déploiement n’est pas encore arrivé à son terme ; l’évaluation du niveau de performance de la situation antérieure est absente ; l’évaluation de la performance seule de la délivrance nominative sans l’analyse pharmaceutique s’avère plus délicate à mener ;

Par ailleurs, les établissements ayant participé à cette étude doivent être considérés comme pionniers dans la mise en place de la DN et non pas comme modèles statistiquement représentatifs, notamment

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quand il s’agit du secteur MCO où la marge de progrès dans le développement de la DN est encore importante en France.

Au niveau des solutions technologiques, notons bien la non-industrialisation de certaines d’entre elles.

Il s’agit parfois d’un exemplaire unique, presque un prototype développé en collaboration avec l’établissement de santé.

Les points de débat sont également dus à la nouveauté des solutions technologiques et à une offre industrielle limitée. Enfin, le périmètre de l’étude ne saurait être exhaustif. Quinze établissements de santé étudiés ne couvrent sûrement pas toutes les formes d’organisation possibles de la DN.

Il faut donc retenir que cette étude s’inscrit dans un contexte d’innovation technologique et organisationnelle et que ce contexte pose des limites au crible comparatif des solutions existantes.

Ce travail appelle donc probablement d’autres travaux sur les thèmes qui n’ont pas été traités. Ces limites étant clairement établies, les informations recueillies dans ce rapport n’en sont pas moins riches en enseignements.

Etablissements ayant participé à cette étude

CHU de Grenoble, CHU de Tours, Groupement Hospitalier Est - Hospices Civils de Lyon), CH d’Annecy, CH de Douai, CH de Lunéville, CH de Meaux, CHIC Quimper-Concarneau CH de Valenciennes

CH La Charité-sur-Loire, CH de Rouffach, CH Le Vinatier Hôpital Broca (AP-HP), Hôpital Corentin-Celton (AP-HP), GCS PUI des EHPAD du Territoire de Belfort

Autres partenaires associés à cette étude

Syndicats professionnels : SNPHPU, SYNPREFH, SNPGH

Industriels* : EURAF, FRANCEHOPITAL, MACH4, Pyxis-Carefusion, SINTECO, SWISSLOG

* Les industriels participants sont tous fournisseurs des établissements partenaires dans le cadre du projet. Leur rôle se limite dans la contribution à l’évaluation des dispositifs opérationnels au moment de l’étude dans les établissements.

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Méthodologie de l’étude

L’objectif de cette étude était de réunir, dans le cadre d’un retour d’expériences, le maximum de témoignages et de partager l’expérience des établissements ayant participé à cette étude suite à un appel à candidatures de l’ANAP en 2010.

Lancement de l’étude 

Les établissements de santé volontaires ainsi que les industriels et les syndicats des pharmaciens des établissements de santé ont été intégrés dès le début, afin de bénéficier de leur expertise et de leurs retours d’expérience en amont de l’étude. Deux réunions de lancement ont permis de cerner les éléments principaux dans la mise en place de la DN et de bâtir une méthodologie de concert avec les différentes parties prenantes.

Les établissements participants étant des pionniers, ces réunions ont permis d’identifier des problématiques globales propres à la DN pour lesquelles les établissements ont mis en place différentes solutions organisationnelles.

Ces réunions ont également permis d’organiser deux ateliers de travail en groupe. Le premier atelier a été consacré à l’élaboration d’une liste des pré-requis à la mise en place de la DN au sein des établissements. Le second atelier de travail a été consacré à une tentative de définition d’une méthode d’estimation du coût de l’erreur médicamenteuse, élément important dans l’évaluation de l’impact de la DN.

Questionnaire 

La réunion de lancement et les séances de travail associées ont permis d’élaborer un questionnaire général qui s’est avéré être un premier document de travail permettant de prendre connaissance des différentes situations des établissements, notamment en termes d’activités, de périmètre de déploiement, de montée en charge et de ressources nécessaires à la mise en place et le déploiement de la DN.

Chaque établissement a rempli un questionnaire pour recenser :

• la capacité en lits de l’établissement et son activité en journées

• l’activité de la PUI (nombre de monodoses dispensées en délivrance nominative, montant des achats, stocks,..)

• l’organisation de la DN (repérage des temps et postes de travail, organisation hors routine,..)

• les ressources humaines totales de la PUI et celles mobilisées pour la DN

• le coût des équipements et d’exploitation (consommables, maintenance)

• l’informatisation du processus de la prise en charge médicamenteuse

Visites sur sites 

Un des grands enjeux de cette étude a été de comprendre les solutions mises en place au regard des caractéristiques de chacun des établissements. Pour ce faire, chacun des établissements volontaires a été visité, de manière à pouvoir mesurer l’impact organisationnel et économique de la mise en place de la DN.

Les objectifs de ces visites étaient multiples, notamment :

• Rencontrer et échanger de manière directe et individualisée avec les pharmaciens responsables de la PUI, plus particulièrement sur le périmètre de la DN,

• Observer les solutions en fonctionnement et les incidences de celles-ci sur l’organisation de l’établissement de santé (pharmacie, logistique, unités de soins …),

• Collecter un certain nombre de données en ce qui concerne la DN (historique, portage du projet, étapes de déploiement …)

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Ces visites ont aussi été l’occasion de mieux comprendre les données fournies dans la réponse au questionnaire. Les visites sur sites dans les établissements de santé ont permis de comprendre concrètement l’organisation de la DN sur chacun des sites concernés. Cette compréhension ajoutée à la confrontation des différents cas a permis d’identifier certaines notions, telles que la notion de

« routine » et de « hors routine » ou encore de déduire un schéma général du médicament en DN sur lequel chacune des solutions d’organisation étudiée peut se retrouver.

Des échanges avec l’ensemble des participants à cette étude ont été poursuivis au cours de réunions de travail de manière à valider le cas échéant certaines notions et ont permis de présenter les différents outils permettant d’en mesurer la pertinence.

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2. Etat des lieux

Définitions

Afin d’éviter un certain nombre de confusions, quelques termes sont précisés. En annexe est joint un lexique plus complet.

Dispensation Individuelle Nominative (DIN) 

Acte pharmaceutique qui consiste, sur la base d'une prescription médicale individuelle analysée par le pharmacien, à préparer les doses de médicament, prise par prise, pour chacun des patients, en identifiant celui auquel elles seront administrées, puis à les délivrer à l'unité de soins en renseignant sur les modalités de prise de ces médicaments le cas échéant.

La dispensation du médicament recouvre trois étapes essentielles du circuit du médicament : l’analyse pharmaceutique des prescriptions, la préparation éventuelle des doses et la délivrance.

L’analyse pharmaceutique d’une prescription est nécessairement individuelle et nominative. La préparation des doses et la délivrance des médicaments peuvent être soit globales soit individuelles.

La DIN peut se décliner en :

• DHIN (délivrance hebdomadaire individuelle et nominative), soit chaque semaine par patient ;

• DJIN (délivrance journalière individuelle et nominative), soit chaque jour, par patient, et ce pour les différentes heures d’administrations de la journée (matin, midi, soir, nuit).

Avec l’arrivée de la robotisation, on voit apparaître des termes tels que DJDR (délivrance journalière à délivrance robotisée).

La DIN est le terme le plus répandu, mais pour des questions de précision, la terminologie utilisée dans ce rapport est la DN : délivrance nominative.

Indicateur de volumétrie de la délivrance 

Selon les organisations et les choix technologiques des établissements, l’activité de la délivrance ne se mesure pas avec la même unité. Certains établissements calculent plus facilement le nombre de prises ou le nombre de monodoses délivrées.

Par convention, l’unité de mesure retenue est la « monodose ». Exemples :

• ¼ comprimé de Fluindione = 1 monodose

• 1 comprimé de Paracétamol = 1 monodose

• 2 comprimés de Paracétamol dans 1 prise = 2 monodoses

Synthèse des apports de la délivrance nominative

Le premier gain qualitatif porte sur la contribution de la DN à la sécurité des soins au patient. Compte tenu de la complexité pour un établissement de mesurer les gains apportés par la DN dans la réduction de la iatrogénie médicamenteuse, tous les établissements n’ont pas entrepris une telle démarche d’évaluation. Les résultats obtenus sont souvent partiels et ils sont présentés dans les fiches établissements.

Néanmoins, une première étape de l’évaluation des gains qualitatifs a été réalisée avec les établissements. Il s’agit du choix et de la pondération d’un certain nombre de critères qualitatifs à prendre en compte dans la mise en place de la délivrance nominative.

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Le tableau ci-après présente le résultat de l’évaluation qualitative. Le poids de chaque critère est à évaluer par l’établissement en fonction de sa sensibilité face à l’élément en question (de 1 à 5, 5 = très important).

Les établissements ayant participé à cette étude se sont livrés à cet exercice. Il en ressort que :

• les critères liés à la sécurité des soins au patient ont la cotation la plus élevée (5). On peut noter toutefois que le critère « respect du conditionnement primaire» est évalué différemment selon la solution de DN choisie.

• Les critères liés aux ressources humaines ou à l’environnement ont un score plus faible.

Lecture : un coefficient de variation élevé exprime une forte dispersion des résultats Dans ce chapitre, trois types de gains sont estimés :

• Les gains pour la réduction de la iatrogénie médicamenteuse

• Les gains en temps infirmier

• Les gains sur les achats et les stocks

Les gains pour la réduction de la iatrogénie médicamenteuse 

Définition de l’erreur médicamenteuse3 :

L’erreur médicamenteuse est l’écart par rapport à ce qui aurait dû être fait au cours de la prise en charge thérapeutique médicamenteuse du malade. Dans le domaine de la santé, l’erreur médicamenteuse est l'omission ou la réalisation non intentionnelle d'un acte survenu au cours du processus de soins impliquant un médicament, qui peut être à l’origine d’un risque ou d’un événement

3Manuel de certification V2010 de la HAS

Moyennne Minimum Maximum

Coefficient de variation

Identification des médicaments, de la délivrance à l’administration 4,8 3 5 13%

Traçabilité de la délivrance 4,3 3 5 19%

Respect du conditionnement primaire 3,5 1 5 56%

Respect de l’intégrité du produit de santé 4,6 1 5 27%

Diminution des erreurs de préparation 5,0 5 5 0%

Diminution des erreurs de délivrance 5,0 5 5 0%

Sécurisation de l’administration 4,8 4 5 9%

Respect de l’identité du patient 4,8 3 5 14%

Mise à disposition d’informations sur le bon usage 3,5 1 5 34%

Economie de temps soignant 3,1 1 5 44%

Investissement sur des tâches à plus forte valeur ajoutée (PUI) 3,7 1 5 38%

Prise en compte des difficultés de recrutement (PUI) 2,1 1 5 65%

Amélioration des conditions de travail 2,8 1 5 50%

Amélioration des relations PUI/US 3,0 1 5 35%

Satisfaction du personnel des US 4,0 1 5 31%

Facilité mise en œuvre 3,3 2 5 38%

Rapidité d’adaptation, formation 3,5 2 5 28%

Interfaçage (PUI) 4,3 2 5 25%

Capacité d’autonomie de la maintenance 3,7 1 5 39%

Satisfaction sur l’adéquation de la solution aux besoins 4,5 3 5 16%

Réactivité, capacité de réponse, réajustement 4,3 3 5 16%

Capacité à réutiliser les retours 3,1 1 5 51%

Amélioration délais de livraison, approvisionnement… 3,6 2 5 30%

Environnement Production de déchets 2,4 1 5 56%

Facilité d'intégration

Flux

Poids du critère

A COMPLETER ENTRE 1 ET 5 Critère

Sécurité

Ressources Humaines

(15)

13

indésirable pour le malade. Par définition, l'erreur est évitable car elle manifeste ce qui aurait dû être fait et qui ne l'a pas été au cours de la prise en charge thérapeutique d'un malade.

L’événement indésirable médicamenteux est la cause de l’erreur survenue lors la prise en charge médicamenteuse du patient. L’événement indésirable est évitable si l’erreur peut être prévenue ou interceptée.

La répartition des causes d’erreurs médicamenteuses dans le circuit du médicament

Les deux sources principales des erreurs médicamenteuses résident dans la prescription et au moment de l’administration. Les erreurs dues à la préparation et à la délivrance sont loin d’être négligeables, représentant 15 à 30% selon les différentes études.

JAMA - Journal of the American Medical Association - n°274

« System analysis of Adverse Drug Events »

Leape et al Juillet 1995

JAMA - Journal of the American Medical Association - n°274

« Incidence of Adverse Drug Events »

Bates et al Juillet 1995

Formation APHBFC -

« Délivrance individuelle des médicaments : pré-

requis, intérêts, contraintes » Etienne Schmitt 13 Septembre 2007

Prescription 39% 49% 40,7%

Retranscription 12% 11% 12,3%

Préparation 11% -

13,1%

Délivrance - 14%

Administration 38% 26% 33,9%

Les conséquences des événements iatrogènes

Sans qu’il soit toujours possible de distinguer effet indésirable ou erreur médicamenteuse, les conséquences des événements indésirables médicamenteux sont particulièrement importantes. La problématique de la iatrogénie médicamenteuse est très bien documentée dans la littérature, les études sur ce sujet sont relativement abondantes. A ce titre, il convient de rapporter ci-après quelques références bibliographiques à titre d’exemple, et sans avoir la prétention d’une revue systématique de la littérature qui n’est pas l’objectif poursuivi par le présent rapport :

(16)

14

Source Données

MEDMARX 2003 Data Report – A Chart book of 2003 Findings and Trends 1999 - 2003

Erreurs médicamenteuses :

• 46% atteignent le patient

• 1,5% causent des préjudices

• 35% entrainent une prolongation de l’hospitalisation

• 4,5% mettent en jeu le pronostic vital du patient

• 1,5% entraînent un décès La Presse médicale vol.

34 n°4, février 2005,

« Conséquences médicales et socio- économiques des effets indésirables

médicamenteux » E Apretna,

F Haramburu, et al

Cette étude est descriptive, prospective et non comparative fondée sur la notification spontanée des effets indésirables médicamenteux. Le suivi de chaque patient a été réalisé sur une période de 6 mois.

115 cas d’effets indésirables ont été recueillis pour 113 malades (58 hommes et 55 femmes). La moyenne d’âge était de 59,5 ans. Les atteintes cutanées et hématologiques étaient les plus fréquentes, les médicaments cardiovasculaires et psychotropes étaient les plus souvent en cause. 63% des effets indésirables étaient graves :

• 49% ont entraîné (ou prolongé) une hospitalisation,

• 6% ont entraîné un décès,

• 4% des séquelles,

• 3% ont mis en jeu le pronostic vital

• 1% a entraîné une malformation congénitale.

La durée moyenne d’un effet indésirable était de 37,4 jours.

Enquête 2009 ENEIS (Étude Nationale sur les Événements

Indésirables Graves liés aux Soins)

DREES n°17, 2010

«Les événements indésirables graves associés aux soins observés dans les établissements de santé» - Premiers résultats

L’étude consiste à rechercher :

• le taux d’incidence des EIG en milieu hospitalier (causes d’hospitalisation ou identifiés pendant l’hospitalisation),

• l’évitabilité : «ne serait pas survenu si les soins avaient été conformes à la prise en charge considérée comme satisfaisante »,

• l’analyse des causes latentes et les facteurs contributifs,

• l’évolution des indicateurs par rapport à la même étude réalisée en 2004.

Les résultats portent sur 8 269 séjours de patients soit 31 663 jours. Par extrapolation au niveau national, il était estimé que :

• Il y aurait 95 000 - 180 000 EIG évitables en cours d’hospitalisations, dont 27% seraient imputables à la iatrogénie médicamenteuse,

• Il y aurait 160 000 – 290 000 EIG évitables en cause d’hospitalisations, dont 50% seraient imputables à la iatrogénie médicamenteuse.

Etienne Schmitt, dans son livre « Le risque médicamenteux nosocomial » en 1999, démontre «une corrélation entre l’incidence des événements iatrogènes médicamenteux et les systèmes d’organisation du circuit du médicament. Ainsi, en dispensation individuelle, la part des évènements iatrogènes médicamenteux dans la iatrogénie varie de 16% à 38%, tandis qu’en distribution globale, celle-ci se situe entre 42% et 58% ».

(17)

15

L’incidence du coût des événements indésirables médicamenteux

Une étude réalisée au CHU de Bordeaux4 sur 113 patients a permis de quantifier le coût global moyen à 5 305 € par événement d’iatrogénie en cours d’hospitalisation, ce qui en projection nationale situerait entre 350 et 450 M€ le coût annuel des seuls événements indésirables graves, dont 42%

seraient évitables.

Dans une étude américaine5, Bates et al ont estimé le coût moyen de prise en charge hospitalière d’un EIG lié aux médicaments à 3244 $.

Synthèse

De toute évidence, la DN contribue à la diminution du risque lié :

• à l’absence d’identification des médicaments et de leur traçabilité (qui se retrouvent dans les erreurs d’administration)

• à la préparation des doses à administrer

• à l’administration des médicaments

Par ailleurs, la mise en place de la DN s’accompagne souvent de l‘informatisation de la prescription qui diminue le risque lié à la retranscription des prescriptions.

Néanmoins, il apparaît difficile et complexe, d’un point de vue méthodologique, d’évaluer la réduction des coûts liée à la mise en place de la DN à l’échelle d’un établissement.

Les gains en temps infirmier 

La mise en place d’une DN a un impact sur le temps infirmier, qui se trouve libéré de la préparation des piluliers, de la commande des médicaments et de leur rangement. Ces différents temps sont repérables, quantifiables. Elle peut faire également gagner du temps au moment de l’administration.

Une évaluation en psychiatrie a démontré un gain de temps infirmier de 30 à 45 minutes par 24h pour une IDE pour un service de 20 lits de psychiatrie gériatrie (audit pharmacien versus audit infirmier) Source : Production robotisée des doses médicamenteuses prêtes à l'emploi : bilan après cinq ans.

Techniques Hospitalières 15.1.2010. F. Lagrange, F. Jacq, C. Arnoux, M.-A. Boraso / 8 pages

4 APRETNA E et al « conséquences médicales et socio-économiques des effets indésirables médicamenteux. La Presse Médicale. 2005 ; 34 ; 271-6

5 BATES DW et al. : the costs of adverse drug events in hospitalized patients. Adverse Drug Events prevention study group. JAMA 1997; 277 (4): 307 - 311

(18)

16

La mise en place de la DN permet donc de recentrer les équipes infirmières sur leur métier, en particulier les activités de soins, permettant ainsi une meilleure qualité de prise en charge des patients.

Néanmoins, il n’y a pas de valorisation financière réelle de ce temps économisé. Il s’agit donc d’un transfert de charge sur la PUI et d’un gain de temps de présence auprès du patient plutôt qu’un gain au sens économique du terme. Il se pourrait qu’à l’avenir ce gain de temps soit davantage pris en compte, notamment en EHPAD où le temps infirmier est rare.

Les gains sur les achats et les stocks 

La mise en place d’une DN a un impact sur les stocks, au niveau des unités de soins. Ainsi, un établissement a mené 2 études successives sur ce sujet. Elles ont démontré que la valeur du stock peut être diminuée par 4 ou 5 par la mise en place de la DN.

Mais il n’a pas été trouvé de littérature ou d’études portant sur des gains générés au niveau des achats de médicaments engendrés par un passage en DN. Ceci n’a pas été non plus retrouvé parmi les établissements participant à la présente étude. De l’avis des pharmaciens, c’est davantage le passage à des prescriptions informatisées qui permet un meilleur contrôle des prescriptions et qui pourrait être ainsi un facteur d’économie sur le budget médicament.

De l’avis des pharmaciens, la substitution n’est pas non plus augmentée du fait du passage en DN.

A noter également qu’il a pu être constaté, dans des unités de soins avec DN, une diminution du

« coulage ». Celui-ci se centre essentiellement sur les antalgiques, les anti-inflammatoires, les anxiolytiques … mais il est difficile d’en déterminer le coût. L’exploitation de la littérature est complexe.

Cependant il est raisonnable d’estimer que l’informatisation de la prescription plus la DN et la réduction concomitante du coulage aboutissent à des réductions de consommation de l’ordre de 10%.

Gain effectif et temps de soin

Enquête de la Pharmacie Audit Direction des Soins Infirmiers Etude projective :

160 min/jour/20 patients.

(8 lignes 3 fois/jour x 20 patients = 480 manip x 20sec)

Augmentation effectif du temps de soins Suppression des postes des infirmiers de nuit en

médico-social

Enquête observationnelle 45 min/jour/20 patients

Audit observationnel 30 min/jour/20 patients

Ce qui a indiscutablement disparu selon les deux partis:

– sortir-ranger les médicaments de l’armoire

– découper chaque unité de traitement, compter les « gouttes » – répartir dans les semainiers

– « Mains douloureuses »

– Amélioration du temps de soins et de la formation des étudiants – Suppression des postes des infirmiers de nuit en médico-social

(19)

17

Description du processus de la délivrance nominative Introduction 

L’observation des différentes organisations et solutions adoptées par les établissements du panel de l’étude a permis d’aborder la DN de manière concrète et pratique. L’analyse de ces organisations met en évidence un certain nombre d’activités communes aux établissements en DN, dont certaines semblent immuables.

Il est donc possible d’esquisser un schéma général du processus métier de la DN, applicable à toutes les organisations en DN. Chacune des solutions organisationnelles particulières qui sont abordé par la suite peut se lire et se comprendre dans ce schéma général du processus métier de la DN.

Notions préalables 

Pour décrire plus facilement les organisations, deux notions concernant l’organisation de la DN ont été définies. Ces deux notions sont développées à titre pédagogique et n’ont pas de correspondance pharmaceutique. Il s’agit d’un mode « routine » et d’un mode « hors routine ».

Le mode « routine » assure la production des médicaments délivrés en grande quantité (notion de production de masse), de manière régulière, et compatibles avec la solution choisie pour assurer la production en routine.

Le mode « hors routine » regroupe la production de tout ce qui ne peut pas rentrer dans le cadre de la production en routine. Il ne s’agit absolument pas d’un mode dégradé, ni d’un mode de moindre importance qualitative.

Prenons un exemple simple : un établissement qui est organisé en DN pour toutes ses unités de soins et qui assure les besoins urgents par des demandes expresses à la PUI. On écrira que pour cet établissement, la routine est une DN et le hors routine est la délivrance en urgence par une demande à la PUI.

On déduit de cette définition que le mode « hors routine » découle du mode « routine », puisqu’il regroupe les éléments qui ne le composent pas.

Le circuit général décrit ci-après correspond à la description du mode « routine ». Un ou plusieurs modes hors routine peuvent exister au sein d’une même organisation en fonction des raisons de la non-routine (non-compatibilité, non-régularité, autre forme…).

Par exemple, si un établissement a choisi d’opter pour un automate de production dédié aux formes orales sèches pour sa production « routine », toute la plage des médicaments non-compatibles sera nécessairement gérée en « hors routine ». Pour autant, une pommade, un flacon ou une seringue ne seront pas nécessairement gérés de la même manière.

(20)

18

Description du processus de la délivrance nominative 

Les circuits du médicament organisés en DN ont tous pour point de départ la prescription médicale qui est l’acte déclencheur de la dispensation.

La prescription est transmise à la PUI en vue d’une analyse pharmaceutique réalisée par un pharmacien. Cette étape pharmaceutique comporte une analyse réglementaire et une analyse pharmaco-thérapeutique, visant à optimiser la thérapeutique médicamenteuse prescrite au patient.

L’analyse pharmaceutique peut être bloquante pour le reste du processus ou non, selon les établissements observés.

Lors de l’étape de délivrance, les médicaments sont « transformés » en doses nominatives c'est-à- dire qu’ils sont liés à un patient dans un dispositif de délivrance. Elle peut s’effectuer au sein de la PUI [production centralisée] ou dans les antennes de la PUI [production décentralisée].

Une étape de contrôle des opérations manuelles et automatiques sur la concordance « médicament préparé-ordonnance du patient-dispositif de délivrance étiqueté au nom du patient » est nécessaire avant rangement des dispositifs de délivrance dans le moyen de transport et remise des traitements aux unités de soins.

Ces médicaments seront préalablement sortis du stock et subiront, le cas échéant, un déconditionnement / reconditionnement ou un surconditionnement, afin d’être compatibles en entrée avec la « solution de production routine ».

Les doses ainsi produites sont alors transportées dans les unités de soins (dans le cas d’une production centralisée) ou directement triées sur place (dans le cas d’une production décentralisée) pour la préparation du chariot de soins.

Administration des médicaments

au patient Analyse

pharmaceutique

Préparation du chariot de soins Prescription

Prescription Doses

Doses

nominatives Chariot

Réintégration aux stocks

Déchets

Suivi de l’administration Stocks

Gestion des stocks PUI

Stocks Achats

Flux d’information Flux physique

Activité

1 3 4

Retour des médicaments

PUI US

Gestion des retours

Spécificité établissement

Doses Stocks

Processus DN

Gestion des stocks (US ou antennes)

Préparation en routine des doses

nominatives (centralisée ou décentralisée)

- - - - - Préparation hors routine des doses

nominatives (centralisée ou décentralisée) Préparation

éventuelle des doses (reconditionnement surconditionnement)

2 Stocks

(21)

19

Lors de l’activité d’administration des médicaments par l’IDE, les doses nominatives sont prélevées du chariot de soins pour l’administration au patient. L’administration est enregistrée par l’IDE, ce qui constitue la dernière phase du circuit du médicament avant l’observation et la surveillance des effets du traitement.

Une gestion des retours est alors éventuellement mise en place pour l’élimination des médicaments et les médicaments non-utilisés.

Familles d’organisation 

Au cours de l’étude, deux modes d’organisation de la DN en routine ont été observés : une routine centralisée à la PUI ou une DN décentralisée dans des antennes de la PUI. Une antenne de PUI est un local de la pharmacie proche des services cliniques et qui approvisionne environ 4 unités de soins.

Dans les deux cas, le processus de délivrance peut être plus ou moins automatisé.

De même, 3 organisations géographiques du mode hors routine ont été observés : en PUI, dans des antennes PUI ou dans les unités de soins. Là encore, ce mode organisationnel peut être plus ou moins automatisé.

On peut proposer un schéma de synthèse pour résumer cette approche :

Dans le cas d’un établissement qui projette de mettre en place une DN, celui-ci devra faire un choix pour l’organisation de sa production routinière (centralisée ou décentralisée), mais aussi pour l’organisation du flux hors routine.

Pour aller plus loin dans la description, il est nécessaire de présenter un état de lieux des technologies et des organisations associées. En effet, chaque organisation peut s’appuyer sur un outil adapté. Cet état des lieux n’a pas la prétention d’être exhaustif, il peut être complété en tant que de besoin par le retour d’expériences d’autres établissements n’ayant pas participé à la présente étude.

DN Centralisée

(en PUI)

DN Décentralisée

(Antennes PUI)

Organisations diverses  pour le flux hors

routine :

Stock US

Stock Antennes

Demandes à la PUI

Routine Hors routine

(22)

20

3. Retours d’expérience sur la mise en place de la délivrance nominative

Les retours d’expériences sont présentés et analysés par typologie d’organisation de la DN. Le lecteur peut se reporter à aux annexes (page 42) pour consulter les monographies détaillées des établissements ayant participé à l’étude.

La délivrance nominative manuelle centralisée

Trois établissements ayant mis en place une délivrance nominative manuelle centralisée ont fait partie de cette étude :

Etablissement H1 : CH de Lunéville Etablissement H2 : CHIC Quimper-Concarneau

Etablissement H3 : GCS PUI des EHPAD du Territoire de Belfort

Typologie des établissements 

Les activités de ces 3 ES et leurs capacités sont assez différentes. H1 est un établissement MCO de petite taille alors que H2 est déjà d’un volume assez conséquent. H3 est un groupement d’établissement de long séjour et d’EHPAD. Concernant H1, seuls les services d’USC, pédiatrie et cardiologie ne sont pas organisés en DN. Pour H2, les unités de réanimation, néonatologie, urgences, bloc opératoire ne sont pas concernées par la DN. Pour H3, la DN concerne tous les lits de long séjour et d’EHPAD.

Modalité de délivrance 

Les deux établissements MCO sont en DN journalière pour les lits entrant dans le périmètre de la DN et le groupement H3 est en DN hebdomadaire.

La production en unités délivrées/journées réalisées 

En nombre de monodoses dispensées par journée d’hospitalisation ou de présence (formes orales sèches et liquides et injectables), les deux établissements MCO sont comparables alors que le chiffre du H3 (formes orales sèches) est plus faible, à cause des spécificités de son activité.

Les moyens nécessaires pour la délivrance 

Le tableau ci-après donne le temps quotidien mobilisé pour le reconditionnement des formes unitaires et la préparation des piluliers (Ces temps ont été mesurés à partir de relevés ponctuels réalisés en PUI et peuvent de ce fait s’avérer aléatoires). Rapporté au nombre de lits desservis, on observe un

H1 H2 H3

MCO 127 412 0

SSR 0 65 0

EHPAD‐USLD 252 0 967

Total lits 379 477 967

% des lits en DN 90% 35% 100%

Lits en DN

H1 H2 H3

1 388 544 1 851 190 3 123 523

14,8 13,3 9,6

Nombre d'unités dispensées

Nombre d'unités par journée

(23)

21

temps équivalent pour les deux établissements, 3 minutes environ par lit. Le temps pour le H3 est plus court parce que la DN est hebdomadaire.

Les erreurs de délivrance 

L’établissement H1 a mesuré un taux d’erreurs de 0,15%, interceptées avant délivrance au service de soins par le premier contrôle préparateur.

Le groupement H3 a procédé à des mesures d’erreurs piluliers. Son dernier bilan fait état d’un taux d’erreurs de 5% interceptées au contrôle pharmaceutique avant la délivrance, et d’un taux d’erreurs signalées par les services de soins de 3% dont seulement 0,85% sont imputables et corrigeables par la PUI.

H1 H2 H3

Sortie stocks

Reconditionnement forme unitaire 1,6 3,2 1,5

Rangement commandes antenne

Préparation des piluliers, réajustement 18,3 24 16

Retours, remise en stocks 2 1

Total 19,9 29,2 18,5

Nombre heures/nombre de lits 0,06 0,07 0,02

temps/jour (en heures)

Modalités de production du périmètre

(24)

22

La délivrance nominative manuelle décentralisée

Dans cette étude, 2 établissements ayant mis en place une délivrance nominative manuelle décentralisée ont été étudiés :

Etablissement H4 : CH de Douai Etablissement H5 : CHU de Grenoble

Typologie des établissements 

Leurs activités sont essentiellement du MCO.

Pour H4, la DN porte sur 80% des capacités de MCO. Seules les unités de réanimation, surveillance continue, soins intensifs de cardiologie, néonatologie et hôpital de jour ne sont pas couvertes par la DN. Parmi les lits en DN, environ 50% sont des lits de médecine, 27% des lits de chirurgie et 13% des lits de gynécologie-obstétrique.

Pour H5, ce n’est que sur une toute petite partie de l’établissement qu’une antenne a été mise en place, actuellement 59 lits, prévue pour 70 lits. Il s’agit d’unités de médecine.

L’organisation 

H4 a mis en place 6 antennes, chaque antenne desservant en moyenne 70 lits. La prise en charge du traitement en nominatif par les préparateurs est complète (voie orale, injectable, multidoses, gestion des traitements personnels des patients si besoin), les modalités de délivrance sont sécurisées et adaptées à l'organisation des soignants (casiers nominatifs étiquetés au nom du patient, absence de surconditionnement, répartition par ordre chronologique de prise, casiers nominatifs regroupés par secteur de soin donc par IDE, simple transfert de la cassette par l'IDE dans le chariot de soins).

Un préparateur est affecté chaque jour à chaque antenne. Outre la prise en charge du traitement en nominatif dans les antennes, la gestion des commandes, les préparateurs assurent également les rangements des produits stockés (solutés, dispositifs médicaux, …) dans les unités de soins (18 unités).

Les réajustements sont pris en charge par les préparateurs d'antenne du lundi au samedi compris de 9h à 20h30, 2 préparateurs volants assurant la tranche horaire 18h/20h30. Au-delà de 20h30 et en cas de besoin, les infirmiers ont un accès sécurisé aux antennes (pas de double stockage antennes- unités de soins).

L’heure limite de réception des prescriptions est fixée à 13h ou 16h, l’heure de livraison à 16h ou 18h.

L’analyse pharmaceutique des ordonnances est faite par les pharmaciens au sein des antennes.

Pour H5, un préparateur est affecté du lundi au vendredi, de 9h à 17h au niveau de l’antenne. (2 préparateurs le vendredi pour préparer les 3 jours du vendredi au dimanche). Au-delà de 17h et le week-end, les infirmiers ont à leur disposition une armoire automatisée située devant l’antenne.

La production en monodoses/journées réalisées 

En nombre de monodoses (formes orales sèches et liquides et injectables), H4 livre en moyenne 13 unités par journée d’hospitalisation et H5 12,2 unités.

H4 H5

MCO 385 59

SSR 20 0

EHPAD‐USLD 0 0

Total lits 405 59

% des lits en DN 91% 3%

Lits en DN

(25)

23

Les moyens nécessaires pour la délivrance 

Le tableau ci-dessous donne le temps quotidien mobilisé uniquement pour la prise en charge du traitement en nominatif dans les antennes. Rapporté au nombre de lits, on observe un temps équivalent pour ces deux établissements, 9 minutes environ par lit.

H4 H5

1 579 411 263 000

13 12,2

Nombre d'unités dispensées Nombre d'unités par journée

H4 H5

temps/jour (en heures)

Sortie stocks 2 0,8

Reconditionnement forme unitaire 3

Rangement commandes antenne 1,5 0,8

Préparation des piluliers, réajustement 51,5 6

Retours, remise en stocks 2,8 1

Total 60,80 8,6

Nombre heures/nombre de lits 0,15 0,15

Modalités de production du périmètre

(26)

24

La délivrance nominative avec automatisation des formes orales sèches

Dans cette étude, 5 établissements disposent d’un automate de délivrance de formes sèches (comprimés, gélules) :

Etablissement H6 : CHS Le Vinatier

Etablissement H7 : Hôpital Corentin-Celton (AP-HP) Etablissement H8 : CHS La Charité-sur-Loire,

Etablissement H9 : CH de Rouffach Etablissement H10 : Hôpital Broca (AP-HP)

Typologie des établissements 

Ces 5 établissements ont des activités principales en SSR, EHPAD-USLD et psychiatrie. Les activités de court séjour liées à leur activité principale sont de type court séjour gériatrique.

Leur capacité totale varie de 268 à 698 lits. L’ensemble des lits de ces établissements sont en DN, à l’exception de H9 dont l’automatisation de la DN est relativement récente (2ème semestre 2009).

Leur activité mesurée en nombre de journées réalisées montre un ratio comparable de journées par lit installé, compris entre 332 et 356 journées.

Modalités de délivrance nominative 

Le mode de délivrance est dans chaque établissement toujours journalier pour les activités MCO, SSR et psychiatrie. Pour les lits d’EHPAD ou de long séjour, les établissements assurent généralement une délivrance hebdomadaire ou bihebdomadaire.

H6 H7 H8 H9 H10

MCO 22 20 10

SSR 24 190 140

EHPAD‐USLD 172 105 414

Psychiatrie 652 54 164 351

Autres (MAS/FAM/HJ psy) 104 100

Total  698 436 268 556 564

Lits en DN

H6 H7 H8 H9 H10

Total lits 698 436 268 556 564

Total journées 232 878 155 156 89 042 186 070 196 115

Journées/lits 334 356 332 335 348

Lits Journées

H6 H7 H8 H9 H10

MCO Journalier Journalier Journalier

SSR Journalier Journalier Journalier

EHPAD‐USLD Hebdomadaire Bihebdomadaire Hebdo ou bihebdo

Psychiatrie Journalier Journalier Journalier Journalier

Autres  Hebdo ou bihebdo Hebdomadaire

(27)

25

La production en monodoses/journées réalisées 

Parmi ces 5 établissements, 4 ont une production comparable avec 1,6 millions de monodoses dispensées en formes sèches/an, H6 produisant un peu plus du double de doses

Ramené à l’activité (journées), on remarque que le nombre de monodoses par journée peut varier assez fortement, du simple au double.

La proportion de formes sèches / consommation totale 

Pour tous ces établissements, les formes sèches représentent 75 à 80% de la consommation totale en médicaments des patients.

L’organisation de la production des formes sèches 

L’utilisation d’un automate pour formes sèches exige un déconditionnement des médicaments, les cassettes de l’automate ne pouvant accepter que des formes nues. Cette tâche est assurée par les préparateurs, dans un cas par un aide préparateur. Dans tous les cas, une traçabilité des produits déconditionnés est assurée (n° du lot, quantités). Il s’agit le plus souvent d’un travail posté, représentant de 3 à 7 h/jour, selon la production quotidienne à assurer.

Schématiquement, la production mobilise 2 personnes autour de l’automate, un pour le pilotage et pour le chargement des plateaux supplémentaires, l’autre pour le contrôle des sachets à la sortie de l’automate. Dans un établissement, les pharmaciens interviennent directement dans ce processus de production. Au total, la production quotidienne nécessite de 8 à 15h/jour selon les volumes à assurer.

Le tableau suivant donne les temps quotidiens mobilisés par poste ou métier. On observe que pour les quatre établissements ayant environ 6 500 monodoses à produire par jour, le temps total mobilisé est de l’ordre de 14h par jour, et que l’établissement ayant à produire le double (H6) nécessite environ le double de temps quotidien.

H6 H7 H8 H9 H10

232 878 155 156 89 042 186 070 196 115

3 850 750 1 625 000 1 740 000 1 621 125 1 640 000

16,5 10,5 19,5 8,7 8,4

Nombre d'unités dispensées Nombre d'unités par journée Total journées

H6 H7 H8 H9 H10

Préparateur Préparateur Préparateur Préparateur Préparateur Préparateur Préparateur Préparateur Préparateur 

Pharmacien Préparateur Déconditionnement

Production automate/contrôle sortie

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