Lac du Village: Un plan d’action qui nous empêche de passer à l’action.
Isabelle Bérubé
Vincent Fortier
Un plan d’action ne devrait jamais nous empêcher d’agir. C’est pourtant ce qui s’est produit au dernier conseil municipal de Saint-Bruno-de-Montarville. Nous souhaitions que le conseil soutienne la recommandation de la Ville pour mettre en place un projet pilote consistant à retirer manuellement les algues qui, encore cette année, se répandent rapidement sur le lac du Village. Le conseil a préféré attendre l’adoption d’un plan d’action pour agir. Pourtant, rien ne nous empêchait de
soutenir la volonté de la Ville de procéder à un nettoyage dès cet été et d’adopter dans les semaines à venir le plan d’action pour la gestion de nos lacs, plan dont les principaux éléments nous ont été présentés en février dernier. Prétextant l’importance d’avoir un plan d’action, le conseil a donc décidé de bloquer une initiative intéressante de la Ville.
C’est donc une véritable occasion manquée qui aurait permis d’améliorer significativement, pour les Montarvillois et les visiteurs, la qualité visuelle du lac du Village à l’aube de la saison estivale qui, comme on le sait tous, est la période de l’année où ces espaces sont le plus fréquentés.
Cette solution permettant de rapidement améliorer la qualité des lacs du Village a été présentée aux élus en février dernier lorsque la Division de l’environnement est venue faire un bilan des actions réalisées pour nos lacs tout en nous présentant les principales solutions qui permettront à terme d’assurer la santé et la viabilité de ces beaux espaces naturels au cœur de notre ville. En avril dernier, la Ville nous a nouveau présenté ce projet pilote. À ce moment, nous avons été les seuls conseiller-ères à soutenir la démarche.
Pourquoi rendre les choses compliquées quand elles peuvent être simples? Nous sommes parfaitement d’accord avec l’importance de se doter d’un plan d’action audacieux qui permettra de sauver notre lac, qui subit actuellement un vieillissement accéléré. Cela ne devrait pas nous empêcher de poser des actions ciblées ayant un impact immédiat! Nous avons besoin de souplesse pour avancer, pas d’une rigidité contraire à l’intérêt public. Un plan d’action ne devrait pas nous empêcher de poser des actions!
Que l’on invoque aujourd’hui la nécessité d’adopter un plan d’action avant de pouvoir agir n’est qu’un écran de fumée qui dissimule les vraies raisons du refus du conseil d’aller de l’avant. Pour certains de nos collègues, ce n’est qu’une mesure esthétique sans importance. Pour d’autres, l’important est d’adopter des mesures qui règlent le problème à la source.
Une conseillère a même dit que le retrait des algues n’était pas une mesure qui nous était proposée!
C’est vrai que l’objectif premier du retrait des algues vertes est de nature esthétique. Une telle action permettrait d’améliorer rapidement la qualité visuelle du lac tout en diminuant ou faisant disparaître les odeurs nauséabondes des algues vertes filamenteuses. La Ville dépensera cette année 700 000$ pour les travaux d’horticulture qui sont aussi de nature esthétique. Dépenser l’équivalent de 0,03% du budget annuel de la municipalité pour permettre aux citoyens d’avoir un beau lac exempt autant que possible d’odeurs nauséabondes n’est pas déraisonnable.
Nous sommes aussi parfaitement d’accord avec l’importance d’agir sur le long terme en agissant à la source du problème.
La ville ayant terminé l’essentiel de ses analyses et études, il est temps pour le conseil d’adopter un plan d’action global. Nous le disions déjà en février dernier. Or, comme les effets des actions planifiées vont prendre des années avant d’apparaître, nous pensons raisonnable d’affecter une petite partie du budget pour une action qui aura des effets immédiatement. Ne pas le faire constitue l’équivalent de condamner les Montarvillois à subir les effets néfastes causés par la prolifération des algues vertes.
Cette photo et celle à la une ont été prises le 20 juin 2020 Avant de recommander aux élus de procéder au retrait des algues vertes, la Ville a fait ses devoirs. Elle a obtenu la confirmation du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) que ces travaux pouvaient être faits. Le MFFP a même émis des recommandations pour permettre que les travaux se fassent à partir de la mi-juin. Il était donc possible de procéder à une action ciblée qui ne viserait que le retrait des algues vertes.
Des élus laissent aussi entendre que le retrait des algues pourrait se retrouver dans le plan d’action que le conseil adoptera éventuellement. C’est notre souhait, mais nous ne sommes pas naïfs pour autant. Connaissant les opinions de nos collègues qui ont déjà à trois reprises empêché la Ville de procéder au retrait des algues, leur approbation serait une volte-face – que nous serions par ailleurs les premiers à accueillir positivement -. On se croise les doigts!
On présente la décision du conseil de procéder éventuellement à l’adoption d’un plan d’action comme une grande avancée.
Soyons honnêtes: les élus ont en mains depuis février dernier une ébauche du plan d’action. Le plan est bon bien qu’il
nécessite de petits ajustements. Cela dit, nous nous réjouissons aujourd’hui que le sujet soit devenu une priorité du conseil et nous souhaitons que le plan soit adopté dès que possible, en juillet ou en août. Bien que nous soyons isolés au sein du conseil, nous allons continuer à défendre la mise en oeuvre rapides d’actions efficaces.
Plusieurs éléments encourageants méritent d’être soulignés. La ville rendra public le rapport d’analyse du Groupe Hémisphère ainsi que toute la documentation pertinente sur l’état de nos lacs. Nous ne pouvons que nous réjouir de cette décision, nous le demandions depuis un certain temps. De plus, la mobilisation citoyenne des dernières semaines a eu un effet sur le conseil: tous les élus souhaitent qu’on adopte rapidement le plan d’action préparé par la Ville, ce qui est aussi positif.
Vincent Fortier, conseiller district 2, Saint-Bruno-de- Montarville
Isabelle Bérubé, conseillère district 5, Saint-Bruno-de- Montarville
Rubrique: opinion
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Eve Poirier