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Intérêt des analyses toxicologiques lors d'une recherche des causes de décès (résultats de 358 analyses)

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(1)

Annalesde Toxicologie Analytique, vol. XVTI,n° 3,2005

Intérêt des analyses toxicologiques lors d'une recherche des causes de décès (résultats de 358 analyses)

Interest of toxicological analysis in the research of case of death (results of 358 analysis)

Charlotte DUVERNEUIL», Isabelle ETTING

(1),

Bertille MATHIEU

»,

François PARAIRE(2), Geoffroy LORIN DE LA GRANDMAISON®, Caroline RAIMBAULT(2), Michel DURIGON(2), Philippe de MAZANCOURT

(1),

Jean-Claude ALVAREZ1*

(1)LaboratoiredePharmacologie - Toxicologie (2) Servicede MédecineLégale, CentreHospitalier UniversitaireRaymond Poincaré, AP-HP, 104,Boulevard R.Poincaré- 92380GARCHES

*Auteur

àquiadresserlacorrespondance : Jean-ClaudeALVAREZ, LaboratoiredePharmacologie-Toxicologie, CentreHospitalier Universitaire RaymondPoincaré, 104, BoulevardR. Poincaré -92380GARCHES Tel : 01 47 1079 38-Fax : 01 47 1079 23

(Reçule 12

avril

2005; accepté aprèsmodifications le 12août2005)

RESUME

Trois centcinquante-huitprélèvementspost-mortem, repré¬

sentant30 mois d'expertises toxicologiques, ontétéanalysés afin de déterminerl'intérêtdes résultats dans le cadre des recherchesde causes de décès. Nous avonspourcelacom¬

parélesrésultats d'analyses aux conclusions établieslorsde l'autopsielorsquecelle-ci était pratiquée(n=292).Dans 66 cas, l'autopsien'apas étéeffectuée, lesprélèvementsayant été réalisés lors de « levée de corps ». La présence d'au moins unxénobiotiqueestretrouvéedans272cas(76%)sur les 358décès. Surles80décèspourlesquelsla conclusion de l'autopsie était une origine toxiqueprobable, 68 (85%) ontétéconfirmésparl'analyse, 12cas(15%)nerévélantpas de toxiques. Surles 181 décèspourlesquels la cause était

SUMMARY

358post-mortem samplesovera30monthsfollow-uppério¬

de have been analysed in orderto establish the interestof toxicologicalanalysisin the research

of

cause

of

death. We have also compared the analysis results with the autopsy conclusions whenavailable(n=292).In66cases, the autop¬

syhasnotbeen carriedout, thesamples beingcollectedon thesite

of

death. Thepresence

of

atleastonexenobioticwas found in272/358cases(76%). Concerningthe80 deaths

for

which the autopsy conclusion could be attributed to toxic origin, 68 (85%) have been confirmed by the analysis, 12 cases (15%) did not evidence any toxic. Among the 181 deaths where the cause appeared to be obvious during autopsy (drowning, homicide or hanging), 112 (61,8 %)

187 Annalesde Toxicologie Analytique, vol. XVTI,n° 3,2005

Intérêt des analyses toxicologiques lors d'une recherche des causes de décès (résultats de 358 analyses)

Interest of toxicological analysis in the research of case of death (results of 358 analysis)

Charlotte DUVERNEUIL», Isabelle ETTING

(1),

Bertille MATHIEU

»,

François PARAIRE(2), Geoffroy LORIN DE LA GRANDMAISON®, Caroline RAIMBAULT(2), Michel DURIGON(2), Philippe de MAZANCOURT

(1),

Jean-Claude ALVAREZ1*

(1)LaboratoiredePharmacologie - Toxicologie (2) Servicede MédecineLégale, CentreHospitalier UniversitaireRaymond Poincaré, AP-HP, 104,Boulevard R.Poincaré- 92380GARCHES

*Auteur

àquiadresserlacorrespondance : Jean-ClaudeALVAREZ, LaboratoiredePharmacologie-Toxicologie, CentreHospitalier Universitaire RaymondPoincaré, 104, BoulevardR. Poincaré -92380GARCHES Tel : 01 47 1079 38-Fax : 01 47 1079 23

(Reçule 12

avril

2005; accepté aprèsmodifications le 12août2005)

RESUME

Trois centcinquante-huitprélèvementspost-mortem, repré¬

sentant30 mois d'expertises toxicologiques, ontétéanalysés afin de déterminerl'intérêtdes résultats dans le cadre des recherchesde causes de décès. Nous avonspourcelacom¬

parélesrésultats d'analyses aux conclusions établieslorsde l'autopsielorsquecelle-ci était pratiquée(n=292).Dans 66 cas, l'autopsien'apas étéeffectuée, lesprélèvementsayant été réalisés lors de « levée de corps ». La présence d'au moins unxénobiotiqueestretrouvéedans272cas(76%)sur les 358décès. Surles80décèspourlesquelsla conclusion de l'autopsie était une origine toxiqueprobable, 68 (85%) ontétéconfirmésparl'analyse, 12cas(15%)nerévélantpas de toxiques. Surles 181 décèspourlesquels la cause était

SUMMARY

358post-mortem samplesovera30monthsfollow-uppério¬

de have been analysed in orderto establish the interestof toxicologicalanalysisin the research

of

cause

of

death. We have also compared the analysis results with the autopsy conclusions whenavailable(n=292).In66cases, the autop¬

syhasnotbeen carriedout, thesamples beingcollectedon thesite

of

death. Thepresence

of

atleastonexenobioticwas found in272/358cases(76%). Concerningthe80 deaths

for

which the autopsy conclusion could be attributed to toxic origin, 68 (85%) have been confirmed by the analysis, 12 cases (15%) did not evidence any toxic. Among the 181 deaths where the cause appeared to be obvious during autopsy (drowning, homicide or hanging), 112 (61,8 %)

187

(2)

AnnalesdeToxicologie Analytique, vol.

XVU,

3,2005

évidente à l'autopsie et apriori d'originenon toxique, par- exemplepar noyade, homicide oupendaison, 112 (61,8%) ont révélé l'absence de tout toxique et 69 (34,2%) mon¬

traient laprésence de toxiquespouvantavoirjoué un rôle danslescirconstances dudécès.Sept de ces décèspouvaient même être directement expliquésparla seuleprésencedes toxiques. Enfin, sur les 31 décès d'origine naturelle pro¬

bable, 27 (87%) ont montré l'absence de tout toxique et 4 (13%) ont révéléun décès d'origine toxique. Les médica¬

mentssontlessubstanceslesplussouvent rencontrées(168 décès, soit61,7%), essentiellementreprésentésparlesben¬

zodiazepines(27%)et lesantidépresseurs(16,2%). L'alcool

estretrouvé dans158 cas(58%). Les stupéfiantssontretrou¬

vésdans 62 cas (22,7%), le cannabis étantleplussouvent rencontré(n=50),devantlamorphine(n-21),dont 15impu¬

tablesàuneprised'héroïne (présencede 6-MAMetcodéi¬

ne).

MOTS-CLÉS

Analyses toxicologiques, recherche des causes de décès, xénobiotiques, statistiques.

revealedtheabsence

of

toxic. Theother 69 deaths (34,2%) showedthepresence

of

toxics, thatcouldbeinvolvedinthe cause of death. Seven

of

these deaths could be directly explained bythepresenceoftoxics. Finally, 31deaths were listed with a natural origin. Among these 31 deaths, 27 (87%) revealedthe absence

of

toxicand 4 (13%) showeda toxic death. Thepharmaceuticals were the substances the mostfi-equeritly detected (168 deaths, 61,7%), essentially benzodiazepines (27%) and antidepressants (16,2%).

Alcoholwasfound in158cases(58%).Drugs

of

abusewere observedin 62 cases (22,7%), essentially cannabis(n-50), then morphine (n-21 including 15 with a intake ofheroin characterised bythepresenceof6-MAMand codeine).

KEY-WORDS

Toxicological analysis, détermination of cause of death, xenobiotics, statistics.

Introduction

Les causes de décès sont déterminées dès l'étape de l'autopsie dans de nombreux cas, notamment dans la plupart des morts violentes, traumatiques ou instru¬

mentales (blessures par arme blanche ou par arme à feu, pendaisons,strangulations, accidents delacircula¬

tion...). Toutefois, pour certaines autopsies, persiste parfois le doute d'une association avec des toxiques, parexemple lors d'unenoyade.Eneffet,

il

estpossible que l'absorption d'une ou plusieurs substances psy¬

choactives puisseentraîner certainstroublesde lavigi¬

lance, voire de la conscience, pouvant avoir pour conséquence la survenue du décès. Par ailleurs, cer¬

taines autopsies nepermettentpas

d'établir

lacausedu décès (absence de lésions de violence et de lésions organiques). Une expertisetoxicologique est, dans ces cas,souvent demandéeafind'expliquerledécès.Même si parfois cette expertise ne permet pas davantage de conclureàlacausede décès(absence dexénobiotiques ou quantitétrop infimedeprélèvements àdisposition), elle apporte, laplupart du temps, des renseignements trèsimportantsaboutissantsoità

l'explication

dudécès (commepourune noyade),soit àl'établissement de la causedu décès(mort toxique,suicide médicamenteux).

Ainsi, dans une précédente étude (1), les expertises toxicologiques avaient permis

d'établir

la cause de la mort (décès imputables à la buprenorphine) alors que les autopsies avaient mis en évidence uniquement des signesd'asphyxie(aucune autrecausede décès n'ayant pu être retenuepardesmédecinslégistesexpérimentés).

Ces expertises toxicologiques sont parfois également demandées longtemps après le décès (lors d'exhuma¬

tiondescorps)etpermettent ainsidedécelerunempoi

sonnement alors que les circonstances de la mort étaient restées inaperçues au départ (2). L'importance de cesanalysestoxicologiquesestparailleursreconnue dans d'autres pays puisqu'en Finlande, par exemple, toutemortsusceptibled'être toxiqueestsoumisesysté¬

matiquementàuneexpertisetoxicologique (3).

Le but decette étude estdedémontrerl'importancede l'analyse toxicologique consécutive à une autopsie, et

d'établir

lesrelations entre les résultatstoxicologiques etlesconclusions d'autopsies. Parailleurs, cetteétude permet également de recenser les molécules les plus fréquemmentrencontrées dans des affairesd'autolyse, d'empoisonnementou encore d'accidents, un tel bilan n'ayantpasétéeffectuéenFrancedepuis l'étudelyon¬

naisedePascalet

coli

en 1996 (4).

Matériel et méthodes

Population étudiée

Les prélèvements analysés proviennent d'autopsies réalisées pour la plupart dans le service

d'Anatomie-

Pathologique du

CHU

R. Poincaré de Garches entre

juin

2001 et décembre 2003. Dans ce cas, les conclu¬

sions de l'autopsie ont été systématiquement collec¬

tées. Lesautres prélèvementsproviennentdelevéesde corps pour lesquels une autopsie

n'a

pas été réalisée.

Les résultats toxicologiques des levées de corps

n'ont

pas étéretenuspour l'établissementdesrelations entre les résultatstoxicologiqueset les conclusions d'autop¬

sies (étudede 272 dossiers).

Au

total, les prélèvements de 358 autopsies ou levées de corps ont été analysés, demandés par leparquet et AnnalesdeToxicologie Analytique, vol.

XVU,

3,2005

évidente à l'autopsie et apriori d'originenon toxique, par- exemplepar noyade, homicide oupendaison, 112 (61,8%) ont révélé l'absence de tout toxique et 69 (34,2%) mon¬

traient laprésence de toxiquespouvantavoirjoué un rôle danslescirconstances dudécès.Sept de ces décèspouvaient même être directement expliquésparla seuleprésencedes toxiques. Enfin, sur les 31 décès d'origine naturelle pro¬

bable, 27 (87%) ont montré l'absence de tout toxique et 4 (13%) ont révéléun décès d'origine toxique. Les médica¬

mentssontlessubstanceslesplussouvent rencontrées(168 décès, soit61,7%), essentiellementreprésentésparlesben¬

zodiazepines(27%)et lesantidépresseurs(16,2%). L'alcool

estretrouvé dans158 cas(58%). Les stupéfiantssontretrou¬

vésdans 62 cas (22,7%), le cannabis étantleplussouvent rencontré(n=50),devantlamorphine(n-21),dont 15impu¬

tablesàuneprised'héroïne (présencede 6-MAMetcodéi¬

ne).

MOTS-CLÉS

Analyses toxicologiques, recherche des causes de décès, xénobiotiques, statistiques.

revealedtheabsence

of

toxic. Theother 69 deaths (34,2%) showedthepresence

of

toxics, thatcouldbeinvolvedinthe cause of death. Seven

of

these deaths could be directly explained bythepresenceoftoxics. Finally, 31deaths were listed with a natural origin. Among these 31 deaths, 27 (87%) revealedthe absence

of

toxicand 4 (13%) showeda toxic death. Thepharmaceuticals were the substances the mostfi-equeritly detected (168 deaths, 61,7%), essentially benzodiazepines (27%) and antidepressants (16,2%).

Alcoholwasfound in158cases(58%).Drugs

of

abusewere observedin 62 cases (22,7%), essentially cannabis(n-50), then morphine (n-21 including 15 with a intake ofheroin characterised bythepresenceof6-MAMand codeine).

KEY-WORDS

Toxicological analysis, détermination of cause of death, xenobiotics, statistics.

Introduction

Les causes de décès sont déterminées dès l'étape de l'autopsie dans de nombreux cas, notamment dans la plupart des morts violentes, traumatiques ou instru¬

mentales (blessures par arme blanche ou par arme à feu, pendaisons,strangulations, accidents delacircula¬

tion...). Toutefois, pour certaines autopsies, persiste parfois le doute d'une association avec des toxiques, parexemple lors d'unenoyade.Eneffet,

il

estpossible que l'absorption d'une ou plusieurs substances psy¬

choactives puisseentraîner certainstroublesde lavigi¬

lance, voire de la conscience, pouvant avoir pour conséquence la survenue du décès. Par ailleurs, cer¬

taines autopsies nepermettentpas

d'établir

lacausedu décès (absence de lésions de violence et de lésions organiques). Une expertisetoxicologique est, dans ces cas,souvent demandéeafind'expliquerledécès.Même si parfois cette expertise ne permet pas davantage de conclureàlacausede décès(absence dexénobiotiques ou quantitétrop infimedeprélèvements àdisposition), elle apporte, laplupart du temps, des renseignements trèsimportantsaboutissantsoità

l'explication

dudécès (commepourune noyade),soit àl'établissement de la causedu décès(mort toxique,suicide médicamenteux).

Ainsi, dans une précédente étude (1), les expertises toxicologiques avaient permis

d'établir

la cause de la mort (décès imputables à la buprenorphine) alors que les autopsies avaient mis en évidence uniquement des signesd'asphyxie(aucune autrecausede décès n'ayant pu être retenuepardesmédecinslégistesexpérimentés).

Ces expertises toxicologiques sont parfois également demandées longtemps après le décès (lors d'exhuma¬

tiondescorps)etpermettent ainsidedécelerunempoi

sonnement alors que les circonstances de la mort étaient restées inaperçues au départ (2). L'importance de cesanalysestoxicologiquesestparailleursreconnue dans d'autres pays puisqu'en Finlande, par exemple, toutemortsusceptibled'être toxiqueestsoumisesysté¬

matiquementàuneexpertisetoxicologique (3).

Le but decette étude estdedémontrerl'importancede l'analyse toxicologique consécutive à une autopsie, et

d'établir

lesrelations entre les résultatstoxicologiques etlesconclusions d'autopsies. Parailleurs, cetteétude permet également de recenser les molécules les plus fréquemmentrencontrées dans des affairesd'autolyse, d'empoisonnementou encore d'accidents, un tel bilan n'ayantpasétéeffectuéenFrancedepuis l'étudelyon¬

naisedePascalet

coli

en 1996 (4).

Matériel et méthodes

Population étudiée

Les prélèvements analysés proviennent d'autopsies réalisées pour la plupart dans le service

d'Anatomie-

Pathologique du

CHU

R. Poincaré de Garches entre

juin

2001 et décembre 2003. Dans ce cas, les conclu¬

sions de l'autopsie ont été systématiquement collec¬

tées. Lesautres prélèvementsproviennentdelevéesde corps pour lesquels une autopsie

n'a

pas été réalisée.

Les résultats toxicologiques des levées de corps

n'ont

pas étéretenuspour l'établissementdesrelations entre les résultatstoxicologiqueset les conclusions d'autop¬

sies (étudede 272 dossiers).

Au

total, les prélèvements de 358 autopsies ou levées de corps ont été analysés, demandés par leparquet et

(3)

AnnalesdeToxicologie Analytique,vol. XVTI,n° 3,2005

correspondant le plus souvent à des décès

d'origine

a

priori

non naturelle. Pour les dossiers les plus com¬

plets, nous avions à notre disposition du sang, des urines, du contenu gastrique, de la bile (prélèvements analysésensystématique) etd'autresorganes(nonana¬

lysés). Pour certains dossiers, nous n'avions que du sang ou quedes organes (muscle etfoieen général).

Recherche et/ou dosage de stupéfiants

Dépistage

urinaire

Lorsqu'un

prélèvement urinaire est disponible, un dépistage rapide par technique immunochimique sur automate

AXSYM (Abbott®)

estréalisépourles opia¬

cés (anticorps dirigé contre la morphine), la cocaïne (anticorps

dirigé

contre la benzoylecgonine), les amphétamines (anticorps dirigé contre l'amphétamine et la métamphétamine), le cannabis (anticorps dirigé contre

l'acide

11-nor-tétrahydrocannabinol-carboxy- lique) et la methadone (anticorps dirigé contre la methadone). Unerecherchedebuprenorphineestréali¬

sée par technique immunochimique Elisa en micro¬

plaque (Microgenics®) utilisant un anticorps dirigé contre labuprenorphine.

Confirmation

etdosagedesstupéfiantsdanslesang et

l'urine

Tout résultat

positif

lors du dépistage estconfirmé par la chromatographieen phase gazeusecoupléeàlaspec¬

trométrie de masse (CPG/SM) ou chromatographie liquide couplée à une spectrométrie de masse en tan¬

dem

(CL/SM/SM)

pour labuprenorphine.

Recherche et/ou dosage de médicaments

Recherche non spécifique

par

chromatographie en phase gazeuse couplée à

la

spectrométrie de masse

(CPG/SM).

Après extraction acide et basique à

partir

des

milieux

biologiques en utilisant une association de quatre sol¬

vants (éther/dichlorométhane/hexane/alcool isoamy- lique, 250 ml/150 ml/100 ml/2,5 ml), les extraits méthanoliques obtenus avant et après acétylation sont injectés dans le chromatographe.

L'identification

des composés est obtenue par comparaison des temps de rétention chromatographique et des spectres de masse desmolécules éventuellement trouvéesaveccellespré¬

sentes dans des bibliothèques de référence

(NIST

et

PMW

Maurerversion 1.7).

Recherche non spécifique

par

chromatographie en phaseliquidecoupléeàla spectrophotometry

UV

utili¬

santundétecteuràbarrettedediodes

(CLHP/UV-BD)

Les 50 pide

l'extrait

méthanoliquepréalablementpré¬

parépourla CPG/SMsont évaporés etreprispar100pi

d'un

mélange tampon phosphate 20mM/acétonitrile (70/30). 50 pisontinjectésdans le chromatographe.

L'identification

des composés est obtenue par compa¬

raisondestempsderétention chromatographiqueetdes spectres

UV

desproduitséventuellement trouvés, avec ceux stockés dansunebibliothèque réalisée aulabora¬

toireetcontenant plus de700spectres demédicaments, toxiques et stupéfiants constamment réactualisée.

Méthodesspécifiques

d'une

classe thérapeutique La recherche toxicologique non spécifique précédem¬

mentdécritenepermettantdedétecter quedesconcen¬

trations relativement élevées de médicaments, des méthodes complémentaires spécifiques de certaines classes sont réalisées. Ces techniques spécifiques per¬

mettent également le dosage des molécules mises en évidence lorsde larecherche nonspécifique.

Les antidépresseurs

tricycliques

sont dosés en CPG/SM, les antidépresseurs

non-tricycliques

en

CLHP/BD

(5). Les neuroleptiques sont dosés soit en CPG/SM, soit en

CLHP/BD,

les benzodiazepines en

CL/SM/SM,

les béta-bloquants en

CLHP/BD

(6), les barbituriques en CPG/SM. Le dépistage des digita- liques (digoxine-digitaline) est réalisé par technique immunochimique sur automate

AXSYM

(Abbott®).

La confirmation estréalisée enCL/SM/SM. Ledosage de

lithium

estréaliséà

l'aide d'un

photomètrede flam¬

me etcelui de la carboxyhémoglobineest effectué par

l'intermédiaire d'un

hémoxymètre

ABL

700 (Radiometer). Le dosage de

l'alcool

est réalisé par chromatographie en phase gazeuse couplée à une détection par ionisation de flamme. Le propanol-1 est utilisécomme étalon interne.

Cette liste de techniques est non exhaustive puisque d'autres recherchesplus spécifiques peuvent être réali¬

sées en fonction du contexte (dosage de paracetamol, dedextropropoxyphène,decyanures,recherchedesub¬

stances volatiles...).

Résultats et discussion

Substances mises en évidence

Laprésence

d'un

xénobiotique est retrouvée dans 272 des 358 autopsies ou levées de corps étudiées (76%).

Nous avons choisi de regrouper les substances retrou¬

vées en 6 catégories (figure 1) à savoir les médica¬

ments,

l'alcool,

les stupéfiants, les médicaments de substitution, lemonoxyde de carbone(CO) et une der¬

nièrecatégorie nommée« autres ».

Lesmédicaments

(figure

2)

Les médicaments sontles substances lesplus fréquem¬

ment rencontrées puisque dans 168 cas (61,7%) des AnnalesdeToxicologie Analytique,vol. XVTI,n° 3,2005

correspondant le plus souvent à des décès

d'origine

a

priori

non naturelle. Pour les dossiers les plus com¬

plets, nous avions à notre disposition du sang, des urines, du contenu gastrique, de la bile (prélèvements analysésensystématique) etd'autresorganes(nonana¬

lysés). Pour certains dossiers, nous n'avions que du sang ou quedes organes (muscle etfoieen général).

Recherche et/ou dosage de stupéfiants

Dépistage

urinaire

Lorsqu'un

prélèvement urinaire est disponible, un dépistage rapide par technique immunochimique sur automate

AXSYM (Abbott®)

estréalisépourles opia¬

cés (anticorps dirigé contre la morphine), la cocaïne (anticorps

dirigé

contre la benzoylecgonine), les amphétamines (anticorps dirigé contre l'amphétamine et la métamphétamine), le cannabis (anticorps dirigé contre

l'acide

11-nor-tétrahydrocannabinol-carboxy- lique) et la methadone (anticorps dirigé contre la methadone). Unerecherchedebuprenorphineestréali¬

sée par technique immunochimique Elisa en micro¬

plaque (Microgenics®) utilisant un anticorps dirigé contre labuprenorphine.

Confirmation

etdosagedesstupéfiantsdanslesang et

l'urine

Tout résultat

positif

lors du dépistage estconfirmé par la chromatographieen phase gazeusecoupléeàlaspec¬

trométrie de masse (CPG/SM) ou chromatographie liquide couplée à une spectrométrie de masse en tan¬

dem

(CL/SM/SM)

pour labuprenorphine.

Recherche et/ou dosage de médicaments

Recherche non spécifique

par

chromatographie en phase gazeuse couplée à

la

spectrométrie de masse

(CPG/SM).

Après extraction acide et basique à

partir

des

milieux

biologiques en utilisant une association de quatre sol¬

vants (éther/dichlorométhane/hexane/alcool isoamy- lique, 250 ml/150 ml/100 ml/2,5 ml), les extraits méthanoliques obtenus avant et après acétylation sont injectés dans le chromatographe.

L'identification

des composés est obtenue par comparaison des temps de rétention chromatographique et des spectres de masse desmolécules éventuellement trouvéesaveccellespré¬

sentes dans des bibliothèques de référence

(NIST

et

PMW

Maurerversion 1.7).

Recherche non spécifique

par

chromatographie en phaseliquidecoupléeàla spectrophotometry

UV

utili¬

santundétecteuràbarrettedediodes

(CLHP/UV-BD)

Les 50 pide

l'extrait

méthanoliquepréalablementpré¬

parépourla CPG/SMsont évaporés etreprispar100pi

d'un

mélange tampon phosphate 20mM/acétonitrile (70/30). 50 pisontinjectésdans le chromatographe.

L'identification

des composés est obtenue par compa¬

raisondestempsderétention chromatographiqueetdes spectres

UV

desproduitséventuellement trouvés, avec ceux stockés dansunebibliothèque réalisée aulabora¬

toireetcontenant plus de700spectres demédicaments, toxiques et stupéfiants constamment réactualisée.

Méthodesspécifiques

d'une

classe thérapeutique La recherche toxicologique non spécifique précédem¬

mentdécritenepermettantdedétecter quedesconcen¬

trations relativement élevées de médicaments, des méthodes complémentaires spécifiques de certaines classes sont réalisées. Ces techniques spécifiques per¬

mettent également le dosage des molécules mises en évidence lorsde larecherche nonspécifique.

Les antidépresseurs

tricycliques

sont dosés en CPG/SM, les antidépresseurs

non-tricycliques

en

CLHP/BD

(5). Les neuroleptiques sont dosés soit en CPG/SM, soit en

CLHP/BD,

les benzodiazepines en

CL/SM/SM,

les béta-bloquants en

CLHP/BD

(6), les barbituriques en CPG/SM. Le dépistage des digita- liques (digoxine-digitaline) est réalisé par technique immunochimique sur automate

AXSYM

(Abbott®).

La confirmation estréalisée enCL/SM/SM. Ledosage de

lithium

estréaliséà

l'aide d'un

photomètrede flam¬

me etcelui de la carboxyhémoglobineest effectué par

l'intermédiaire d'un

hémoxymètre

ABL

700 (Radiometer). Le dosage de

l'alcool

est réalisé par chromatographie en phase gazeuse couplée à une détection par ionisation de flamme. Le propanol-1 est utilisécomme étalon interne.

Cette liste de techniques est non exhaustive puisque d'autres recherchesplus spécifiques peuvent être réali¬

sées en fonction du contexte (dosage de paracetamol, dedextropropoxyphène,decyanures,recherchedesub¬

stances volatiles...).

Résultats et discussion

Substances mises en évidence

Laprésence

d'un

xénobiotique est retrouvée dans 272 des 358 autopsies ou levées de corps étudiées (76%).

Nous avons choisi de regrouper les substances retrou¬

vées en 6 catégories (figure 1) à savoir les médica¬

ments,

l'alcool,

les stupéfiants, les médicaments de substitution, lemonoxyde de carbone(CO) et une der¬

nièrecatégorie nommée« autres ».

Lesmédicaments

(figure

2)

Les médicaments sontles substances lesplus fréquem¬

ment rencontrées puisque dans 168 cas (61,7%) des

(4)

AnnalesdeToxicologie Analytique, vol.

XYU,

3, 2005

Autres HbCO (1,8%) (5.5%)

Substitutifs (S.SÏ

Stupéfiants (22.7%)

) - ""

'[

"

'

Alcool (5E%)

(61,7V.)

Médicaments Alcool Q Stupéfiants D Substitutifs OHBCO>17%

Autres

Figure1 : Typesdesubstances retrouvées.

dossiers analysés, au moins un médicamentest retrou¬

vé. Parmi cesmédicaments, les plusfréquents sontles benzodiazepines (enparticulier lediazepam, lenordia- zépam, 1'oxazepametlebromazepam) retrouvées dans 97 cas (27%). Le succès des benzodiazepines, comme lesoulignent Tracquiet Ludes (7), s'explique par une efficacité reconnue dans plusieurs domaines donc une prescription très importante, une réputation de grande sécurité et un faible coût. Viennent ensuite les antidé¬

presseursretrouvésdans58 cas(16,2%)avec essentiel¬

lement delaclomipramine, de lafluoxetineet ducita¬

lopram.

Il

est admis que le risque suicidaire chez les patients déprimés traités persiste au moins durant les 15premiersjoursdetraitement, la levéede

l'inhibition

psychomotrice pouvant précéder

l'action

antidépressi¬

veproprementditedu médicament, cecipouvant expli¬

quer la forte proportion d'antidépresseurs retrouvés lors de suicide. Les neuroleptiques, quant à eux, sont retrouvés dans 41 cas (11,5%), surtout la cyamémazi¬

ne,

l'

alimémazine, et l'acéprométazine.

Neuf

dossiers comportent des béta-bloquants (2,5%).

Le paracetamol (n=17), le méprobamate (n=15), l'aci¬

de valproïque (n=13), le dextropropoxyphène

(n=ll),

letramadol (n=8) sontles autres médicaments les plus souvent retrouvés.L'atracurium(àconcentrationthéra¬

peutique, probablement administré en ante-mortem lors de la prise en charge médicale) a été retrouvé quatre fois. Unseulcas debarbituriqueaété retrouvé, en l'occurrenceduphénobarbital.

Ces résultats diffèrent de la précédente étude réalisée en 1996 par Pascal et coll. (4), le méprobamate arri¬

vant,danscette étude,ensecondepositiondesmédica¬

mentslesplusfréquemmentrencontrés. Cettedifféren¬

ce de résultats montre, comme le mentionnaient les auteurs, l'importance

d'établir

régulièrement un bilan destoxiques rencontrés aucours desexpertises toxico¬

logiques.

Figure2:Médicamentslesplusfréquemment rencontrés.

L'alcool

Parmi les 158 cas (58%) dans lesquels de

l'alcool

est retrouvé,l'alcoolémieest inférieureà 1 g/1dans75 cas (47,5%), entre 1 et 2 g/1 dans47 cas (29,7%) et supé¬

rieureà2 g/1dans 36 cas(22,7%).

Lesstupéfiants(figure3)

Dans 62 casparmi les 358 analysés, au moins un stu¬

péfiantaété misen évidence (22,7%).Le cannabisest le plus souvent rencontré (n=50), suivi de la morphine (n=21), dont 15 imputables à uneprise d'héroïne(pré¬

sence de morphine, de 6-monoacétylmorphine et de codéine). Viennentensuitelacocaïne(n=9),les amphé¬

tamines(n=5),lapholcodine(uncas)etl'éphédrine(un cas).

L'étude réalisée en-1996 parPascal etcoll. (4) mettait en évidence une prépondérance écrasante des opiacés etnotammentd'héroïneparmilesstupéfiantsretrouvés, alors que le cannabis est nettementprépondérantdans

50

45

40

35

30

25

20

15

10

5-

0

'21

""** Itiio un K.MA.M]. CmsIi

; ...;:

u Ajuphelai" ***"

.1:'

'*""

Figure3:Stupéfiantslesplusfréquemment rencontrés.

AnnalesdeToxicologie Analytique, vol.

XYU,

3, 2005

Autres HbCO (1,8%) (5.5%)

Substitutifs (S.SÏ

Stupéfiants (22.7%)

) - ""

'[

"

'

Alcool (5E%)

(61,7V.)

Médicaments Alcool Q Stupéfiants D Substitutifs OHBCO>17%

Autres

Figure1 : Typesdesubstances retrouvées.

dossiers analysés, au moins un médicamentest retrou¬

vé. Parmi cesmédicaments, les plusfréquents sontles benzodiazepines (enparticulier lediazepam, lenordia- zépam, 1'oxazepametlebromazepam) retrouvées dans 97 cas (27%). Le succès des benzodiazepines, comme lesoulignent Tracquiet Ludes (7), s'explique par une efficacité reconnue dans plusieurs domaines donc une prescription très importante, une réputation de grande sécurité et un faible coût. Viennent ensuite les antidé¬

presseursretrouvésdans58 cas(16,2%)avec essentiel¬

lement delaclomipramine, de lafluoxetineet ducita¬

lopram.

Il

est admis que le risque suicidaire chez les patients déprimés traités persiste au moins durant les 15premiersjoursdetraitement, la levéede

l'inhibition

psychomotrice pouvant précéder

l'action

antidépressi¬

veproprementditedu médicament, cecipouvant expli¬

quer la forte proportion d'antidépresseurs retrouvés lors de suicide. Les neuroleptiques, quant à eux, sont retrouvés dans 41 cas (11,5%), surtout la cyamémazi¬

ne,

l'

alimémazine, et l'acéprométazine.

Neuf

dossiers comportent des béta-bloquants (2,5%).

Le paracetamol (n=17), le méprobamate (n=15), l'aci¬

de valproïque (n=13), le dextropropoxyphène

(n=ll),

letramadol (n=8) sontles autres médicaments les plus souvent retrouvés.L'atracurium(àconcentrationthéra¬

peutique, probablement administré en ante-mortem lors de la prise en charge médicale) a été retrouvé quatre fois. Unseulcas debarbituriqueaété retrouvé, en l'occurrenceduphénobarbital.

Ces résultats diffèrent de la précédente étude réalisée en 1996 par Pascal et coll. (4), le méprobamate arri¬

vant,danscette étude,ensecondepositiondesmédica¬

mentslesplusfréquemmentrencontrés. Cettedifféren¬

ce de résultats montre, comme le mentionnaient les auteurs, l'importance

d'établir

régulièrement un bilan destoxiques rencontrés aucours desexpertises toxico¬

logiques.

Figure2:Médicamentslesplusfréquemment rencontrés.

L'alcool

Parmi les 158 cas (58%) dans lesquels de

l'alcool

est retrouvé,l'alcoolémieest inférieureà 1 g/1dans75 cas (47,5%), entre 1 et 2 g/1 dans47 cas (29,7%) et supé¬

rieureà2 g/1dans 36 cas(22,7%).

Lesstupéfiants(figure3)

Dans 62 casparmi les 358 analysés, au moins un stu¬

péfiantaété misen évidence (22,7%).Le cannabisest le plus souvent rencontré (n=50), suivi de la morphine (n=21), dont 15 imputables à uneprise d'héroïne(pré¬

sence de morphine, de 6-monoacétylmorphine et de codéine). Viennentensuitelacocaïne(n=9),les amphé¬

tamines(n=5),lapholcodine(uncas)etl'éphédrine(un cas).

L'étude réalisée en-1996 parPascal etcoll. (4) mettait en évidence une prépondérance écrasante des opiacés etnotammentd'héroïneparmilesstupéfiantsretrouvés, alors que le cannabis est nettementprépondérantdans

50

45

40

35

30

25

20

15

10

5-

0

'21

""** Itiio un K.MA.M]. CmsIi

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u Ajuphelai" ***"

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Figure3:Stupéfiantslesplusfréquemment rencontrés.

(5)

Annales deToxicologie Analytique, vol. XVJ1,n°3,2005

notre étude. Ce phénomène de recrudescence du can¬

nabis est inquiétant, carmême si« onne meurtpasdu cannabis...

il

tue ! (8) », danslamesureoù saconsom¬

mationentraîne bien souventdes troubles du compor¬

tementpouvantêtrelacause

d'un

décès.

La

plus faible proportion de décès à l'héroïne retrouvée dans notre étude est probablement le refletde laforte diminution deconsommationde cette substanceenFrance.

Lestraitementsdesubstitution (substitutifs)

aux

opia¬

cés

Lestraitementsdesubstitutionaux opiacés (methadone n= 11,buprenorphine n = 10 ou lesdeux n = 2) sont retrouvésdans 24 cas (8,8%). Dans 5 cas, les concen¬

trations de methadone étaient thérapeutiques (com¬

prisesentre5et 158ng/ml),ettoxiquesdans8cas(355 à 2330 ng/ml). Pour la buprenorphine, 7 cas présen¬

taient desconcentrations thérapeutiques (entre 0,4 et5

ng/ml) et 5 des concentrations toxiques (7,4 à 20 ng/ml).Laprésencerelativement importantede metha¬

done peut s'expliquer par sa forte utilisation dans le traitement

substitutif

des pharmacodépendances majeures aux opiacés. Du

fait

de sa disponibilité, son usage détourné peut être lacause de décès.

La

préva¬

lence similaire de buprenorphine peut être expliquée d'une partpar sonutilisationcroissantecommeanalgé¬

sique (elle est de plus en plus souvent préférée à la morphine) dans le traitementdes douleurs post-opéra¬

toires aiguës ou chroniques (cancéreuses), et surtout par son

utilisation

dans letraitement desdépendances aux opiacés quis'est généraliséecesdernièresannées.

Le monoxydedecarbone

Une carboxyhémoglobinesupérieureà 15%est retrou¬

vée dans 15 cas (5,5%) (un taux

d'HbCO

supérieur à 15% étant considéré cliniquement comme le reflet d'une intoxicationaiguë), avec des taux compris entre

17%et77%.

Autres

Dela strychnine(9), dudichlorvos (organophosphoré), dela

crimidine

(souricide),del'embutramide(euthana- siant)(10) et du

White spirit®

ontétéretrouvés chacun dans uncas.

Associations entre les différentes sub¬

stances

Le tableau

I

regroupe les dossiers analysés selon les associations entre les différentes classes desubstances.

Ainsi

parmi les272 dossiers d'autopsies, 144 dossiers (53%) contiennentun seultype de substances, pour la plupartdesmédicaments (69 dossiers).De

l'alcool

seul aétéretrouvédans 52 dossiers (associé leplus souvent à desnoyades,pendaisonoudéfenestration),desstupé

fiants seuls dans 15 dossiers et du CO dans trois dos¬

siers. Les cinq dossiers classés dans la catégorie « autres»dela figure

I

contiennent également chacun un seultype desubstance.

Encequiconcerneles dossierspourlesquels seuls des médicaments ont été mis en évidence,

il

s'agissait la plupart du temps

d'intoxications

poly-médicamen- teuses etnotammentavecplusieurs classes de médica¬

ments (benzodiazepines associées à des antidépres¬

seurs ou des neuroleptiques). Les intoxications mono¬

médicamenteuses, notamment par des benzodiaze¬

pines, qui sont les médicaments les plus souventren¬

contrées, sont peufréquentes et les décès imputables à ces seulesbenzodiazepines sontrares(11).

De même,lessurdosagespar antidépresseursseulssont peu fréquents, mais ils sont retrouvés dans des intoxi¬

cations fatales en association avec d'autres psycho¬

tropes (12).

Une étude réalisée en2001 parGoeringeretcoll. mon¬

trait

que les antidépresseurs (notamment la venlafaxi¬

ne) étaientla plupartdutempsassociésà d'autrespsy¬

chotropes dans les cas de décès(13).

Il

est à noterque les substitutifs (methadone et bupre¬

norphine) ne sontpas retrouvés seuls maistoujours en association, notamment avec des médicaments.

Concernant la buprenorphine(14), celle-ci était systé¬

matiquementassociéeàdes benzodiazepines.

Cesassociationsdedeux typesdesubstances représen¬

tent 103 de nos 272 dossiers (37,8%)avec en majorité des associationsalcool etmédicaments leplus souvent psychotropes, dont

l'alcool

potentialiseles effetsphar- macologiques.

Les associations de trois types de substances les plus fréquemment rencontrées sont celles incluant des stu¬

péfiants,desmédicamentset de

l'alcool

(6dossierssur les 18de cettecatégorie detroistypes desubstances).

Seuls sept dossiers contenaient des substitutifs, des médicaments, des stupéfiants et de

l'alcool.

Relations entre conclusions d'autopsies et résultats toxicologiques (tableau II)

Unepremière catégorie regroupeles dossiers pourles¬

quels lacause dudécès est considéréecommetoxique

a

priori.

Cette catégorie compte 80 dossiers parmi les 292 dossiers pour lesquels nous avions accès aux rap¬

ports d'autopsies. Dans 85% des cas, lacause toxique

aété confirméeparlesanalysestoxicologiques.

Ladeuxième catégorie concerne les causes de décès a

priori

non toxiques (noyade, homicide, pendaison...).

Pour 61,8% de ces dossiers, l'analyse toxicologique

n'a

pas apportéd'éléments nouveaux, aucune substan- Annales deToxicologie Analytique, vol. XVJ1,n°3,2005

notre étude. Ce phénomène de recrudescence du can¬

nabis est inquiétant, carmême si« onne meurtpasdu cannabis...

il

tue ! (8) », danslamesureoù saconsom¬

mationentraîne bien souventdes troubles du compor¬

tementpouvantêtrelacause

d'un

décès.

La

plus faible proportion de décès à l'héroïne retrouvée dans notre étude est probablement le refletde laforte diminution deconsommationde cette substanceenFrance.

Lestraitementsdesubstitution (substitutifs)

aux

opia¬

cés

Lestraitementsdesubstitutionaux opiacés (methadone n= 11,buprenorphine n = 10 ou lesdeux n = 2) sont retrouvésdans 24 cas (8,8%). Dans 5 cas, les concen¬

trations de methadone étaient thérapeutiques (com¬

prisesentre5et 158ng/ml),ettoxiquesdans8cas(355 à 2330 ng/ml). Pour la buprenorphine, 7 cas présen¬

taient desconcentrations thérapeutiques (entre 0,4 et5

ng/ml) et 5 des concentrations toxiques (7,4 à 20 ng/ml).Laprésencerelativement importantede metha¬

done peut s'expliquer par sa forte utilisation dans le traitement

substitutif

des pharmacodépendances majeures aux opiacés. Du

fait

de sa disponibilité, son usage détourné peut être lacause de décès.

La

préva¬

lence similaire de buprenorphine peut être expliquée d'une partpar sonutilisationcroissantecommeanalgé¬

sique (elle est de plus en plus souvent préférée à la morphine) dans le traitementdes douleurs post-opéra¬

toires aiguës ou chroniques (cancéreuses), et surtout par son

utilisation

dans letraitement desdépendances aux opiacés quis'est généraliséecesdernièresannées.

Le monoxydedecarbone

Une carboxyhémoglobinesupérieureà 15%est retrou¬

vée dans 15 cas (5,5%) (un taux

d'HbCO

supérieur à 15% étant considéré cliniquement comme le reflet d'une intoxicationaiguë), avec des taux compris entre

17%et77%.

Autres

Dela strychnine(9), dudichlorvos (organophosphoré), dela

crimidine

(souricide),del'embutramide(euthana- siant)(10) et du

White spirit®

ontétéretrouvés chacun dans uncas.

Associations entre les différentes sub¬

stances

Le tableau

I

regroupe les dossiers analysés selon les associations entre les différentes classes desubstances.

Ainsi

parmi les272 dossiers d'autopsies, 144 dossiers (53%) contiennentun seultype de substances, pour la plupartdesmédicaments (69 dossiers).De

l'alcool

seul aétéretrouvédans 52 dossiers (associé leplus souvent à desnoyades,pendaisonoudéfenestration),desstupé

fiants seuls dans 15 dossiers et du CO dans trois dos¬

siers. Les cinq dossiers classés dans la catégorie « autres»dela figure

I

contiennent également chacun un seultype desubstance.

Encequiconcerneles dossierspourlesquels seuls des médicaments ont été mis en évidence,

il

s'agissait la plupart du temps

d'intoxications

poly-médicamen- teuses etnotammentavecplusieurs classes de médica¬

ments (benzodiazepines associées à des antidépres¬

seurs ou des neuroleptiques). Les intoxications mono¬

médicamenteuses, notamment par des benzodiaze¬

pines, qui sont les médicaments les plus souventren¬

contrées, sont peufréquentes et les décès imputables à ces seulesbenzodiazepines sontrares(11).

De même,lessurdosagespar antidépresseursseulssont peu fréquents, mais ils sont retrouvés dans des intoxi¬

cations fatales en association avec d'autres psycho¬

tropes (12).

Une étude réalisée en2001 parGoeringeretcoll. mon¬

trait

que les antidépresseurs (notamment la venlafaxi¬

ne) étaientla plupartdutempsassociésà d'autrespsy¬

chotropes dans les cas de décès(13).

Il

est à noterque les substitutifs (methadone et bupre¬

norphine) ne sontpas retrouvés seuls maistoujours en association, notamment avec des médicaments.

Concernant la buprenorphine(14), celle-ci était systé¬

matiquementassociéeàdes benzodiazepines.

Cesassociationsdedeux typesdesubstances représen¬

tent 103 de nos 272 dossiers (37,8%)avec en majorité des associationsalcool etmédicaments leplus souvent psychotropes, dont

l'alcool

potentialiseles effetsphar- macologiques.

Les associations de trois types de substances les plus fréquemment rencontrées sont celles incluant des stu¬

péfiants,desmédicamentset de

l'alcool

(6dossierssur les 18de cettecatégorie detroistypes desubstances).

Seuls sept dossiers contenaient des substitutifs, des médicaments, des stupéfiants et de

l'alcool.

Relations entre conclusions d'autopsies et résultats toxicologiques (tableau II)

Unepremière catégorie regroupeles dossiers pourles¬

quels lacause dudécès est considéréecommetoxique

a

priori.

Cette catégorie compte 80 dossiers parmi les 292 dossiers pour lesquels nous avions accès aux rap¬

ports d'autopsies. Dans 85% des cas, lacause toxique

aété confirméeparlesanalysestoxicologiques.

Ladeuxième catégorie concerne les causes de décès a

priori

non toxiques (noyade, homicide, pendaison...).

Pour 61,8% de ces dossiers, l'analyse toxicologique

n'a

pas apportéd'éléments nouveaux, aucune substan-

(6)

AnnalesdeToxicologieAnalytique, vol.

XVE,

3,2005

TableauI :Lesassociationsentre lesdifférentessubstances.

NOMBRE DEDOSSIERS TYPESDESUBSTANCES (nombrededossiers)

1 seultypedesubstances 144

2typesdesubstances 103

3typesdesubstances

4types de substances

18

-médicamentsseuls(69) -alcool seul(52) -stupéfiants seuls(15)

-strychnine, crimidine, dichlorvos,embutramide, whitespirit(5) -HbCO (3)

-médicaments+alcool(58) - stupéfiants+alcool (19) - stupéfiants+médicaments(9) - substitutifs+médicaments (7) -HbCO+alcool (7)

-HbCO + médicaments (2) - HbCO + stupéfiants (1)

- stupéfiants+ médicaments+alcool(6) - substitutifs+médicaments+ alcool (5) -substitutifs+médicaments+ stupéfiants (3) -HbCO+médicaments+ alcool (2)

-substitutifs+stupéfiants+alcool(2)

-substitutifs + médicaments+stupéfiants+alcool (7)

Tableau

II

:Relationsentreconclusionsd'autopsiesetrésultats toxicologiques.

NOMBRE DE CONCLUSIONS

DOSSIERS TOXICOLOGIQUES

confirmé CONCLUSIONS

D'AUTOPSIES Causedu décèsconnue

(toxiqueapriori)

Causedu décèsconnue (nontoxiqueapriori)

Mortnaturelle?

80

181

31

nonconfirmé

résultatsnontoxiques ou absence desubstancereùouvée

présence desubstancespouvantavoirunrapport directouindirectavecla causeconnue dudécès résultats toxiques,ledécèsauraitpusurvenirpar

laprésence detoxiques Mort toxique Mortnontoxique

NOMBREDE DOSSLERS

68 12 112

62

4 27

ce n'ayant été retrouvée ou les substances retrouvées ne pouvant être incriminées dans les causes de décès.

En revanche,dans34%de ces casa

priori

nontoxiques, les analyses toxicologiques ont permis de mettre en évidence la présence de substance pouvant avoir un rapport direct ou indirect avec la cause connue du décès.Nous citerons, en exemple, un cas dedécès par polytraumatisme suite à une chute du sixième étage.

L'analyse toxicologique avait mis en évidence une concentration sanguine de 2,34 g/1 d'alcool, pouvant avoirétéunecausede cettechute.

Dans cette même catégorie de décès a

priori

non toxiques, pour7 des 181 dossiers analysés (3,8%), les résultats toxicologiques ont établi que ces décès auraient pu survenir parla seule présence de toxiques (par exemple, intoxication massive suivie d'une pen¬

daison).

Ladernièrecatégorie rassembleles 31 des292 dossiers pourlesquels l'autopsie avait pressenti unemort natu¬

relle. 27 (87%) de ces cas ontmontrél'absencedetout toxique et 4 (13%) ont révélé un décès pouvant être

d'origine

toxique. Lapremière associait du diazepam, AnnalesdeToxicologieAnalytique, vol.

XVE,

3,2005

TableauI :Lesassociationsentre lesdifférentessubstances.

NOMBRE DEDOSSIERS TYPESDESUBSTANCES (nombrededossiers)

1 seultypedesubstances 144

2typesdesubstances 103

3typesdesubstances

4types de substances

18

-médicamentsseuls(69) -alcool seul(52) -stupéfiants seuls(15)

-strychnine, crimidine, dichlorvos,embutramide, whitespirit(5) -HbCO (3)

-médicaments+alcool(58) - stupéfiants+alcool (19) - stupéfiants+médicaments(9) - substitutifs+médicaments (7) -HbCO+alcool (7)

-HbCO + médicaments (2) - HbCO + stupéfiants (1)

- stupéfiants+ médicaments+alcool(6) - substitutifs+médicaments+ alcool (5) -substitutifs+médicaments+ stupéfiants (3) -HbCO+médicaments+ alcool (2)

-substitutifs+stupéfiants+alcool(2)

-substitutifs + médicaments+stupéfiants+alcool (7)

Tableau

II

:Relationsentreconclusionsd'autopsiesetrésultats toxicologiques.

NOMBRE DE CONCLUSIONS

DOSSIERS TOXICOLOGIQUES

confirmé CONCLUSIONS

D'AUTOPSIES Causedu décèsconnue

(toxiqueapriori)

Causedu décèsconnue (nontoxiqueapriori)

Mortnaturelle?

80

181

31

nonconfirmé

résultatsnontoxiques ou absence desubstancereùouvée

présence desubstancespouvantavoirunrapport directouindirectavecla causeconnue dudécès résultats toxiques,ledécèsauraitpusurvenirpar

laprésence detoxiques Mort toxique Mortnontoxique

NOMBREDE DOSSLERS

68 12 112

62

4 27

ce n'ayant été retrouvée ou les substances retrouvées ne pouvant être incriminées dans les causes de décès.

En revanche,dans34%de ces casa

priori

nontoxiques, les analyses toxicologiques ont permis de mettre en évidence la présence de substance pouvant avoir un rapport direct ou indirect avec la cause connue du décès.Nous citerons, en exemple, un cas dedécès par polytraumatisme suite à une chute du sixième étage.

L'analyse toxicologique avait mis en évidence une concentration sanguine de 2,34 g/1 d'alcool, pouvant avoirétéunecausede cettechute.

Dans cette même catégorie de décès a

priori

non toxiques, pour7 des 181 dossiers analysés (3,8%), les résultats toxicologiques ont établi que ces décès auraient pu survenir parla seule présence de toxiques (par exemple, intoxication massive suivie d'une pen¬

daison).

Ladernièrecatégorie rassembleles 31 des292 dossiers pourlesquels l'autopsie avait pressenti unemort natu¬

relle. 27 (87%) de ces cas ontmontrél'absencedetout toxique et 4 (13%) ont révélé un décès pouvant être

d'origine

toxique. Lapremière associait du diazepam,

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