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Vie coopérative: l'entretien

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Academic year: 2022

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* Vie coopérative l'entretien *

Compte rendu d 'un e réunion de travail ((Vie coopérative)) ayant pour sujet: L 'E NTRETIEN paru dans le (( PAS DE COTE))

n O

7 du G.D. 45.

On était cinq: Toto e t J ea n - Pierre

Iper!.), Christian IC . M . ), Joël et Martine IC . P. - C. E .1).

Après le cture d 'un compte rend u du groupe « maternelle », o n ess aie de d é- gage r l es pistes de travai l qui so rt ent

d e l'ent re ti e n :

- pour la sema in e, - pour la j o urn ée.

Sujets d e l'entreti e n : La l é ll !.

J 'ai vu untel de la classe hi er.

Jeu x ave c untel s de l a classe.

- Ce que j'a i fait, j'ai é (visites).

- Apport d 'a n imaux.

- Appor t d 'objets (fo ssi les, r éalisa tio n s personnelles de travail manue l faites à la

m aison, livres pour la bibliothèque, e t c. J.

- Rêves.

J'ai lu .

- Lettres r ues des correspond a nts.

Accidents, incid ents dans la f amille.

B ea uco up d'affe c ti vi té se dégage de s en - tre ti ens. M ais es t -ce que l 'e ntre t ien n' es t

qu'affe c tif 1

Le rô le de l' in stit es t d 'ai der le gamin à faire passe r son message e t de valo ri ser le messa ge .

M ais comme nt d éboucher et fa ut -il dé - boucher sur d es pi stes de travai l ?

Les pro lo ngement s à l'e ntre ti en ne so nt pas fr équ ent s.

Est -ce un probl ème de stru c ture ou d 'âge de s en fan ts ou d e l' adu lt e?

De s s uj ets se s uffi se nt à e ux - m ê mes et n'ont p as de pro l on - gements: narration s de jeu x, visi t es.

- «J 'a i é té à Ca rref our ... »

«J'a i mangé des c rêpes ... »

- «J 'ai jou é au vélo avec Xav ier ... »

- «J e su is allé c h ez l e coi ff eu r .. . ))

Les prolongements p e uv e nt êt re imm é di ats avec l'aide du m a îtr e, parti - c ip ation de la classe mai s il s p ourrai ent avoir li eu à d'autr es m ome nt s d e vie d e

la classe.

Halim. - J'avais un ch io t , i l es t parti par l e b alco n.

Les au tres . - C'est pas possible. /1 a pas pu sa uter.

Halim . - Ma is

SI:

j'habite au rez-de- ch aussée.

Les en fant s ne comprenne nt pas ce mot.

Le maître exp liqu e: rez -d e-c hau ssée,

é tage, par rapp ort à l'école à é ta ges.

A la suite d ' un film sur les animaux préh ist o riq ues:

- E s t-ce qu'il y en a dan s l a forê t ?

- Co mment i l s ont fait pour l es filmer ?

Ça d ébou c he s ur les tru cages d es film s, sur la préh ist oire .

Sylvi e. - Maman a été à l a cl i nique pour se faire opérer. En partant , je l'ai vue pleur e r .

Laur ent. - Un père o u un e m ère ça ne d oit pas pleurer. M o n père e t ma m ère n e pleurent jamais. Ta mère c'es t un bébé.

M oi. - Est-ce que le s adultes n 'o nt pas l e droit de pleurer quand ils on t une

forte émotion?

On fai t le t our de la classe pour d e mander qui a d é jà vu d es adu lt es pl eurer . Le

cas d e Sylvie n'e st pas uniqu e. (C 'es t importan t pour Sylvie et pour Laurent d e l'avoi r ent endu . )

Caries . - Le dentis te m 'a pa ssé la ro u - le tte.

M o i. - A quoi ça sert ?

Expli ca tion de la ca ri e, hyg iè ne d ent ai re.

D es s uj ets ont d es pr o long e ment s

à un a utre moment de la c l asse:

D ébats propo sés par l'in stit à p ar tir d 'une di scussion co mm encée et prog rammés dan s la semaine .

Ca rin e. - J 'ai l u dans l a 8 . T.J. que le coq montait sur la p oul e .

Clair e. - C'es t pour lui donner sa graine.

On p arl e rapid emen t des au tr es an imau x, de l' homme.

Chri st elle. - J 'ai un livre

0 11

voit l'homme e l la femm e. Je l'a pporterai.

(Education sex u ell e, Hac h eu e.l

Un e di sCllssion sur la co ncep tion et la n aissa n ce d es b éb és a eu li eu dans la semaI

n e.

Lect ur e d e B.T . - B.T . J . ap rès di s-

cu ssion su r un suj et sur leq uel on se pose des qu es ti ons sur propositi o n de l'in stit.

Après narration d 'un film sur la pêche à la bal ein e, l ec ture de la B.T. Les baleùws ...

Album, ex po sé d ' un groupe:

Pa sca l . - M o n père a é té app elé par la sirène ce malù', avant qu e je parte à l' école.

Dis cu ssio n su r l es p ompi ers b én évo les d e Sara n .

L~

p èr e de Pas ca l acce pte de recevoir la classe dans le l oca l de s p o mpi ers pour r épondre aux que stions des enfa nt s . Un group e f ait un al bum sur la visite.

Questions de la class e, d'un enfant :

reponse

Khady vi ent souvent racon t er sa vie au Sén éga l sur des points d e détail.

Je propo se un e discu ss ion qu 'on enre- gist re ra pour un ap r ès -midi d e la se main e . On choisit de parler de sa mai so n, l'école, la nourriture, commen t ell e dort, ses j eu x.

Le s pr olongements à l 'e ntretien, c'es t

la plupart du temps la part du maître . C'est lui qui fait les proposition s de travai l.

Les dires de l'entretien :

So uven t , il n ' y a pa s d e di sc us sion ; c'es t plut ô t un dire .sa n s que sti o ns de s autres.

Le di re dit (<Î nint éresSa n h ) dans l'art icle du groupe maternell e a pour suje t prin - ci pal, en p erf ec tionn ement : la t é lé.

Chez Jean - Pierre et To t o, les trois quart s des en tr eti ens r oul ent sur la t élé.

Pour l'a dulte , ça p eut p araitr e inint éres·

san t , mai s les gamins s urt o ut e n perfectionnemen t pa sse nt to us l e ur s loisirs devant la tél é. Alor s, de Quoi pour raie nt -il s bi en ca u ser 7

La t élé, c'es t leu r vie, di sa it J ean - Pi err e.

E t à l' en tre t ien, c'es t la vie des gamins qui entr e dans la classe.

Que co ntiennent ces di sc u ss ion s t é l é 7

E n C.M., C.P., C.E., la té lé c'es t plut ô t le

sujet d es d iscuss ion s d ans la co ur avec les copa in s en arri vant. Qua nd ils en ca usent e n classe: il s se raco nt ent, se rem é·

moren t un e ém iss ion, un film , un e p art ie d e f ilm .

A la suite d'émotions fortes vécues au m oye n d e la télé, il es t très utile de «d ém ystifi er » :

- an imaux préhisto riqu es,

- King Ko ng ,

- cc

Les yeux sa ns visage» : f ilms d' hor - reur en général.

Il n 'es t pas possib le d e supp rim er les f antasmes c r éés p ar l es imag es violen t es c hez d es enfants d e 7-8 ans, mai s il es t d éjà important qu e l 'e nfant pui sse en parl er, qu e l 'a dulte d édramati se, donn e so n ex pli ca ti o n .

En gé néral, les discussions n' abo uti sse nt pa s, parce qu e la t élé ne va pas ju sq u ' au

bout.

Les di sc u ssions n 'ava n ce nt pas et r es t ent au ni vea u d e l' int erdit parce qu e la t élé res te à ce niveau (s ex ualit é),

Ceci, surtout en classe d e p e rfe c tion - n e ment , par rapport a u vécu d es gamins dan s leur famille, où la sex u al it é n 'es t pa s un dire p oss ibl e, mais es t d e l'o rd re des fant asme s n on ex prim és où le vécu sex uel et l' informati o n f ormen t enco r e plu s blo ca ge c h ez des enfant s dit s «à probl èmes )).

A la télé, on voit d es couples s'em bra sse r, la f emm e se déshabill e r . On ne voi t qu'une p artie du corps, j am ais le sexe d e l'homm e . On n e les voit ni nus , ni fair e l'a mour. Alors pourquoi s'é tonner des ri ca nements de s g amin s et de leur impO SSibilit é de ca u se r ...

Isuite p. 311

25

(2)

(Suite de l'article: Vio cooptjrativo: l'en- trotion p.

25 . )

Comment sortir de la télé 7

- Chez Joël: pré se ntations de lettres, Journaux.

- Chez Christian et Jean-Pierre: pré - sentation de B .T.

Durée de l'entretien:

- Limitée en C. M., C.P., C.E. à une demi-heure - trois Quarts d ' heure.

- En perfe c tionnem ent, généralement il se finit de lui -même au bout d' une demi - heure.

L'éducat i on du travail peut-elle être en 1980

le fondement

de notre pédagog i e?

ET SI FREINET

- -

S'ETAIT TROMPE?

La pédagogie Freinet fait peur: elle demande à ses adeptes des investissements en temps et deniers excessifs, prétendent ceux qui la refu- sent ou "abandonnent. Or le surmenage avec son cortège de déceptions et de dépres-

sions ne sourit à personne.

Freinet, lui·même, passait pour un bourreau de travail, sans cesse actif et préoccupé. Il est mort à la tache. Le livre qui traduit le mieux sa philosophie ne s'intitule-t-il pas L 'tJducat;on du travail 7 Il s'agit d'une éducation qui, appuyée sur le travail, garantit (da santl!, la fratemité, la bonté et l'amouf)), ces deux derniers mots étant le titre

du chapitre final.

Or, voici qu'en ce moment on se méfie de cette boulimie du travail. On ressort Paul Lafargue : Le droit il la paresse 11883!1, on parle d'allergie au travail (Rousselet) et un collectif (Adret: Travailler deux heures par jour) remue un problème qu'on croyait réservé

aux utopistes: et si 10 travail ne jouait pas avant tout un rôle de conditionnement social 7

Napo léon y avait pensé

On peut se demander si la production à outrance a encore un rapport avec la satis- faction des besoins ou si au contraire elle n'est pas liée à l'abrutissement du peuple, rendant son autonomie impossible.

Là où il fallait en 1896 un travail hebdo- madaire d'une soixantaine d'heures, six heures suHisent aujourd'hui pour assurer la même production. L'horaire hebdomadaire de travail n'a pas diminué en proportion: 30 % au lieu de 90

%

1 Il est passé de 56 heures en 1896 à 40 heures en 1936, puis à 42 heures en

1976. Il Y a même un recul par rapport à 1936. la civilisation production-consommation nous tient.

Napoléon serait heureux: ((Plus mes peuples lfavaillent, moins il y aUla de vices. Je suis

Prise de parole:

Les enfants qui ont des choses à dire

à la classe le font:

en rond (chez Jean-Pierrel,

- à leur pla ce (Chri stian, Total,

- devant les autres (Joël, Martine) .

Se déplacer et venir devant les autres (se sortir du groupe) ne facilite pas la parole des enfants qui parlent peu.

Quand on a un mobilier adapté, on peut se mettre en rond . Tout le monde se voit et c'est plus facile pour prendre la parole.

Quand on a un mobilier traditionnel dans une classe petite, c'est diHicile, on ne voit pas celui qui parle . On est obligé de se déplacer pour parler et voir les autres.

C'est plus bloquant.

l'autotitl! et je selais disposl! à oldonfler que le dimanche, passé 1'0uvertUfe des offices, les boutiques fussent ouvertes et les ouvriels lendus à leur travail (Ostelode,

5

mai 1807).)) C'est fait.

Où nous conduira

la

production forcenée 7 Paul Lafargue (marxiste convaincu et gendre de Marx) l'avait prévu, il y a un siècle déjà.

On nous a peu parlé de Lafargue, c'est normal:

la société a intérêt à ce que huit heures de travail par jour apparaissent comme un dogme, le chômage comme une malédiction et la re- traite comme une déchéance. Lafargue l'avait prédit :

«Travaillez, tlaval'llez, proll!taÎres, pOUl agrandit la fOltune sociale et vos mis~res individuelles,

tfaval1lez, travaillez pOUl que devenant plus pauvres, vous ayez plus de ,aison de travailler et d'être misl!rables. Telle est la loi inexorable de la ploduction capitaliste.

Parce que plêtant /'olel1le aux fallacieuses pa- roles des I!conomistes, les ptoll!taites se sont livrl!s COlpS et âme au vice du lfavail, ils pIl!cipitent la société tout enti~re dans ces crises industrielles de sUlploductio/1 qui convul- sent l'organisme social. AIOIS, parce que l'l y a pMthore de marchandises et pl!nuries d'ache-

teurs, les ateliels se felment et la faim cingle les populations ouvriéres de son fouet aux mille laniéles. Les ploll!tailes, ablutis par le dogme du travail, ne comprennent pas que/e surtlavail qu'ils se sont infligl! pendant le temps de la prl!tendue prospl!Iité est la cause de leur miséle présente .. . )J

Antidogmatique par principe, La pédagogie Freinet

propage -t-e/le le dogme du travail?

Deux raisons poussent la société, qu'elle soit capitaliste ou «socialiste» à maintenir une durée de travail élevée:

1. Le désir du profit de l'entrepreneur (privé ou public) et le désir d'accumulation du consommateur.

2. Le temps libre est un ferment économique et politique dangereux : les gens feraient eux- mêmes ce qu'ils doivent acheter: aménager un logement, culliver un jardin, prendre soin du corps. Pour cela la société a créé des ((services») inévitables si l'on tient compte, en plus, des temps de trajet s'ajoutant aux heures de travail (cités dortoirsl. Les gens pourraient s'intéresser aussi plus activement à la politique en ayant le temps de discuter, de gérer, de

Qu i donne la parole 7

Au début de l'année , c'est l'in stit, puis

à tour de rôle les enfants (au bout d ' un trim es tre en C.P. - C.E.).

Chez Toto et Jean -Pierre, ce sont eux Qui donnent la parole.

Il est important Que l 'i nstit lève la main Quand il a quelque chose à d ire . Cela fait partie du climat qui se c rée, ou dans les discussions, réunions de coopé on essaie d'ê tre un membre de la classe.

Il est aussi important d'être pré sid ent de j'ENTRETIEN chacun son tour par rapport aux leaders de la parole de la classe.

Rapporté par Martine MONTANT

Toutes rl!actions aux articles palaissant dafls la levue doivent êlfe envoyées au secIl!tariat de Il!daction,' ,. C.E.M. (Michel BARRÊJ,

B. P. 257, 06406 CANNES CMBX.

s'associer en communautés d'immeubles, or· ganismes de quartier, villages, sociétéidiverses de loisirs.

Beaucoup de camarades Freinet ont renoncé à la vie syndicale ou politique et s'étonnent qu'on leur reproche leur ((pédagogismen. la plupart exaltent en classo le travail perpétuel.

Ne sont-ils pas en train de créer une secte nouvelle du stakhanovisme, en se droguant de travail 7 Si nous parlons d'atelier, de chantier, de planning, quelle idéologie véhi- culons-nous 7 Dans l'homme de marbre, film polonais de Wajda, nous suivons l'itinéraire désenchanté d'un stakhanoviste. Cela donne à réfléchir. L'image que nous donnons à nos élèves du travail peut-ello être la même Qu'au

temps de Freinet 7

Mais quittons un peu la France ou les pays européens industrialisés. Le dogme du travail est un sérieux aliment du racisme: les pays qui ne savent pas astreindre toute la population adulte au travail nous paraissent coupables, incapables ...

((Quand on vivait en Afrique du NOld, ma femme et mal: on voyait beaucoup de gens qu'on appelle maintenant des ch6meUfs: des Arabes qui étaient I/J, qui vivaient heureux, qui I!taient al/ongl!s ou assis. Les Europdens les traitaient de fainéallts; de toute façon aUlaient-ils voulu tlavaillal, il n'y avait pas de travail. Avec ma femme on se disait .' ((Mais est-ce qu'on rend vlaiment service à ces gens- de leul apporter noUe industrialisation lJ,

Evidemment, je mets à part tous ceux qui étaiellt sous-alimentl!s. Mais, enfin, il y avait là des gens qui vivaient de peu et qui dtaient heureux,' /1s avaient tout Ce qu'ils souhaitaient, ils pouvaient plofiter de la vie; /1s plofitaient du paysage dans lequel ils étaient, ils avaient rellcontré un ami, ils parlaient avec lui, il y avait des échallges humaills.

Je scandalise quelquefois les FIançais quand je leur dis que pour les Arabes étaient plus civilisl!s que les Parisiens. TrtJs souvent on entend par civilisation le deglé de dévelop- pement technique. Moi, j'appelle civ;lisation la façon de se comporter elltre hommes.)) (J'a;

commencl! le boulot /J quatolZe ans, comme applellti seffurier: extrait de Travail/or daux hauros par jour, Adret, Seuil 19n.)

A l ors 7 l'éducation du travai l, qu'est- ce en 1980 7

R. Uaberschlag (mult/1ettre F.I.M.E.M.J

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