Mémo cinétique chimique- Etude de réactions d’ordres simples Page 1/4
Etude de quelques réactions d’ordre simple
1- Réaction d’ordre global 1
a) Evolution de la concentration en fonction du temps Soit la réaction chimique écrite symboliquement :
αA + βB → γC + δD La vitesse de cette réaction est définie par la relation v =
dt A d i
i
] . [ 1
ν soit pour les différentes espèces :
v = dt
A d[ ] 1.
−α =
dt B d[ ] 1.
− β = dt
C d[ ] 1.
γ = dt
D d[ ] 1. δ
La réaction considérée est d’ordre 1 par rapport à l’espèce A et 0 par rapport à l’espèce B. On peut ainsi écrire la loi de vitesse sous la forme :
v = k.[A] où k est la constante de vitesse en s-1 Il vient ainsi :
v = dt
A d[ ] 1.
−α = k.[A] ⇔
] [
] [
A A
d = -α.k.dt
⇔Ln([A]) = -α.k.t + cste
On pose [A]0 la concentration initiale en espèce A. On peut alors écrire : Ln([A]0) = cste Il vient ainsi finalement :
Ln([A]) = -α.k.t + Ln([A]0) ⇔ Ln
]0
[ ] [
A
A = -α.k.t ⇔[A] = [A]0.exp(-α.k.t)
b) Temps de demi-réaction
le temps de demi-réaction τ est défini par la relation :
Ln
0 0
] [
2 / ] [
A
A = -α.k.τ ⇔
k Ln
. ) 2 ( τ = α
Notons que ce temps est ici indépendant de la concentration initiale en espèce A.
c) Etude expérimentale d’une réaction d’ordre 1
Par un dosage on parvient à déterminer l’évolution de la concentration en espèce chimique a en fonction du temps. On a ainsi pour différents instants t depuis l’instant initial t = 0, les différentes valeurs de la concentration en espèce A.
L’exploitation graphique de cet ensemble de mesure passe nécessairement par le tracé d’une droite.
En effet, si on traçait directement [A] = f(t), on obtiendrait une courbe exponentielle décroissante qui, visuellement n’est pas distinguable d’une branche d’hyperbole ou d’une autre fonction de ce type.
En traçant Ln([A]) = f(t), on obtiendra, pour une réaction d’ordre 1, une droite décroissante, de coefficient directeur -α.k et d’ordonnée à l’origine Ln([A]0) comme l’indique clairement la relation démontrée au 1-a) : Ln([A]) = -α.k.t + Ln([A]0).
2- Réaction d’ordre global 2 (par rapport à un seul réactif) a) Evolution de la concentration en fonction du temps
On considère toujours la réaction chimique écrite symboliquement : αA + βB → γC + δD
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La vitesse de cette réaction est définie par la relation v =
dt A d i
i
] . [ 1
ν soit pour les différentes espèces :
v = dt
A d[ ] 1.
−α =
dt B d[ ] 1.
− β = dt
C d[ ] 1.
γ = dt
D d[ ] 1. δ
La réaction considérée est d’ordre partiel 2 par rapport à l’espèce A et 0 par rapport à l’espèce B.
On peut ainsi écrire la loi de vitesse sous la forme :
v = k.[A]2 où k est la constante de vitesse en mol-1.L.s-1 Il vient ainsi :
v = dt
A d[ ] 1.
−α = k.[A]2 ⇔- 2
] [
] [ A
A
d = α.k.dt
⇔ [ ] 1
A = α.k.t + cste
On pose [A]0 la concentration initiale en espèce A. On peut alors écrire : ]0
[ 1
A = cste Il vient ainsi finalement :
] [
1
A = α.k.t + ]0
[ 1 A
b) Temps de demi-réaction
le temps de demi-réaction τ est défini par la relation : ]0
[ 2
A = α.k.τ + ]0
[ 1
A ⇔
]0
.[
. 1
A α k τ =
Notons que ce temps est ici dépendant de la concentration initiale en espèce A.
c) Etude expérimentale d’une réaction d’ordre 2
Comme pour l’étude expérimentale d’une réaction d’ordre1, il s’agit de tracer une droite partir des mesures de la concentration en espèce A déterminées à différents instants t.
Dans le cas d’une réaction d’ordre 2 par rapport à a et 0 par rapport à B, la relation établie au 2-a indique qu’il nous faudra tracer la courbe
] [
1
A = f(t) afin d’obtenir une droite croissante de coefficient directeur α.k.
3- Réaction d’ordre global 2 (1 par rapport à chacun des deux réactifs) On considère toujours la réaction chimique écrite symboliquement :
αA + βB → γC + δD La vitesse de cette réaction est définie par la relation v =
dt A d i
i
] . [ 1
ν soit pour les différentes espèces :
v = dt
A d[ ] 1.
−α =
dt B d[ ] 1.
− β = dt
C d[ ] 1.
γ = dt
D d[ ] 1. δ
La réaction considérée est d’ordre partiel 1 par rapport à l’espèce A et 1 par rapport à l’espèce B.
On peut ainsi écrire la loi de vitesse sous la forme :
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v = k.[A].[B] où k est la constante de vitesse en mol-1.L.s-1
La détermination des concentrations en fonction du temps passe alors par la distinction des deux cas suivants :
- soit les réactifs A et B ont été introduits dans les proportions stœchiométriques ; - soit les réactifs A et B ont été introduits dans des proportions quelconques ;
a) Réactifs introduits dans les proportions stœchiométriques Soient [A]0 et [B]0 les concentrations initiales en réactif.
Les réactifs sont introduits dans les proportions stœchiométriques
β α
0
0 [ ]
]
[A B
=
⇔
En utilisant un bilan de matière similaire à celui utilisé au I, on déduit les concentrations [A] et [B]
à un instant t quelconque :
[A] = [A]0 – α.ξv et [B] = [B]0 – β.ξv où ξv est l’avancement volumique de la réaction.
On en déduit alors que :
β α
] [ ]
[A B
=
En conclusion, si à l’instant initial les réactifs sont dans les proportions stœchiométriques, ils le seront à tout instant.
On peut alors substituer dans la loi de vitesse [B]=
β.[αA]
afin d’obtenir : v = k.
α β [A]2 On retrouve alors le même calcul qu’au 2-.
b) Réactifs introduits dans des proportions quelconques
Partant des relations [A] = [A]0 – α.ξv et [B] = [B]0 – β.ξv, on peut écrire la loi de vitesse sous la forme :
v = k. ([A]0 – α.ξv).([B]0 – β.ξv) = dt dξv
⇔ ([ ]0 . v).([ ]0 . v)
v
B A
d
ξ β ξ
α ξ
−
− = k.dt
On pose la fonction de ξv :
) . ] ).([
. ] ([
) 1 (
0
0 v v
v A B
F ξ αξ βξ
−
= −
que l’on décompose en pôles sous la forme :
) . ] ) ([
(
0 v
v A
F P
ξ ξ α
= − +
) . ]
([B 0 v Q
ξ β
− Le calcul de P et Q conduit aux expressions :
P =
0 0 .[B] ]
A .[ −α β
α
− et Q =
0 0 .[B] ]
A .[ −α β
β
On en déduit :
v v 0
d ). . ] A ([
P ξ
ξ α
− + v
v 0
d ). . ] B ([
Q ξ
ξ β
− = k.dt
( )
Q.Ln(
[B] .)
k.t cste. ] A [ Ln P.
v 0 v
0 −βξ = +
− β ξ α α −
−
⇔
] . B .[
] A .[
1
0 0−α
⇔β k.t cste
. ] B [
. ] A Ln [
v 0
v
0 = +
ξ β
− ξ α
− (1)
A t = 0, on a :
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] . B .[
] A .[
1
0 0−α
β cste
] B [
] A Ln [
0 0=
(2)
D’où : (1) – (2) :
( )
+ α
− β
=
ξ β
− ξ α
−
0 0 0
0 v
0 v 0
] B [
] A Ln [ t . k . ] B .[
] A . .[
] B [
. ] A
Ln [
que l’on peut aussi écrire :
( )
+ α
− β
=
0 0 0
0 [B]
] A Ln [ t . k . ] B .[
] A ] .[
B [
] A Ln [
Cette équation associée à la relation de conservation de la matière : β.[A] - α.[B] = β.[A]0 - α.[B]0
Permet d’obtenir les concentrations [A] et [B] en fonction du temps.