J OURNAL DE LA SOCIÉTÉ STATISTIQUE DE P ARIS
JSFS
Variété. Le monopole des tabacs au Japon
Journal de la société statistique de Paris, tome 48 (1907), p. 271
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V
Le monopole des tabacs au Japon
Voici quelques renseignements relatifs au monopole des tabacs du Japon qui sont d'au- tant plus intéressants, que les receltes de ce monopole vont constituer une garantie pour l'emprunt extérieur que ce pays a émis Tannée dernière.
Le premier pas vers la monopolisation de la vente des tabacs avait été fait à la suite de la loi de 1896, qui forçait les producteurs de tabac à vendre le tabac en feuilles à l'État qui le vendait aux manufactures ; en mars 1904, un nouveau pas fut fait vers la monopo- lisation par la décision qui, tout en laissant la culture du tabac entre les mains des parti- culiers, autorisait le gouvernement à racheter aux manufactures leurs droits de fabrication.
Pour les cigarettes, ce nouvel état de choses était applicable dès le lPr juillet 1904, tandis que pour les tabacs coupés, il n'est entré en vigueur qu'à partir du 1er avril 1905.
Quoiqu'on ne soit nullement fixé sur les résultats que donnera le monopole, on compte pour la première année sur un rendement de 32 millions de yens, c'est-à-dire plus de 10 °/0 du nouvel emprunt de 30 millions de livres sterling dit emprunt de Monopole.
Il est cependant possible, d'après les récoltes de tabacs faites jusqu'à ce jour et d'après des bénéfices réalisés jusqu'ici par le gouvernement sur la vente des tabacs, de se mire une idée assez exacte du rendement probable du monopole des tabacs : de 1898 à 1902, la récolte s'est élevée en moyenne#à 9 millions et demi de kwans (1 kwan = 3kg 750).
De 1900 à 1904, la vente par l'État des tabacs indigènes avait laissé en moyenne un bénéfice de 10 millions et demi de yens; or, les prix de vente du tabac à partir du 1er avril sont majorés de 200 °/0, ce qui permet d'arriver au chiffre précité de 32 millions de yens.
A cette somme viendrait s'ajouter le bénéfice résultant de la revente des tabacs importés.
En outre, on compte sur une plus grande consommation et sur une exportation tou- jours croissante.