• Aucun résultat trouvé

LA SÉCURITÉ DE L’ADMINISTRATION DU MEDICAMENT

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "LA SÉCURITÉ DE L’ADMINISTRATION DU MEDICAMENT"

Copied!
12
0
0

Texte intégral

(1)

LA SÉCURITÉ DE

L’ADMINISTRATION DU MEDICAMENT

Le circuit du médicament est un thème fréquemment relevé dans les établissements de santé comme non sécurisé, que ce soit lors des démarches de certification, ou lors d’inspections réalisées par les tutelles.

C’est pourquoi, ce thème a été développé par un groupe de travail du RéQua, avec l’objectif de repérer les points à risque dans le circuit du médicament, et d’envisager les moyens de le sécuriser.

Après avoir, dans un premier temps, défini le processus global de circuit du médicament, le travail a été scindé de manière à approfondir en particulier une étape du processus.

L’objet du présent guide est de faire la synthèse de la méthode et des résultats obtenus par le groupe de travail qui a réfléchi sur la sécurisation de l’étape d’administration du médicament.

Version Octobre 07

(2)

1. Le Processus Circuit du médicament

1.1. L’organisation générale du Circuit du médicament

L’HAS a édité en 2005 une fiche thématique portant sur l’ « Organisation du circuit du médicament en établissement de santé ». Cette fiche détaille chacune des 4 étapes du processus et précise les recommandations correspondantes :

L’organisation du circuit du médicament est établie selon des modalités déterminées en commun par les professionnels de la pharmacie et des secteurs d’activité clinique, avec la participation des instances concernées. L’organisation doit porter sur l’ensemble du circuit, et rester conforme aux exigences du contrat de bon usage du médicament (Source HAS1) Décrire le circuit revient à décrire le processus concerné, rendre visible les étapes successives en listant l’enchaînement des tâches. Le macro processus global ci-dessous comprend les étapes principales communes à tous les établissements.

K

Qui Fait Quoi Comment Quand

Médecin Sage femme

PRESCRIPTION Evaluation Initiale

Recueil des données et concertation pluridisciplinaire

Indication médicale, diagnostic Prescription nominative

A chaque patient

Service clinique

Dossier du patient,

ordonnance Pharmacien DISPENSATION Analyse de la prescription

Préparation

Dispensation nominative ou globale

Pour chaque dispensation

Pharmacie

Infirmier Médecin Sage femme

ADMINISTRATION Contrôle de la préparation Distribution au patient

Administration (autonome ou non) Trace de l’administration

Selon prescription

Service clinique

Trace dans le dossier Infirmier,

médecin, Sage femme Pharmacien

SURVEILLANCE Surveillance thérapeutique

Signalement- pharmacovigilance

Si incident Service clinique

h

Les différents modes de dispensation des médicaments ont amené le groupe de travail à proposer trois processus correspondant à :

- la distribution globale à dotation préétablie, - la distribution globalisée à partir de prescriptions,

- la distribution journalière, individuelle et nominative : DJIN.

Ces processus détaillés sont disponibles sur le site du RéQua 2

Patient en attente de prescription

Patient ayant reçu le bon traitement

(3)

1.2. Le processus détaillé d’administration

L’administration du médicament est donc la troisième étape du processus. Pour qu’elle se déroule de manière conforme, cela suppose que toutes les étapes précédentes soient conformes à l’organisation mise en place dans l’établissement afin de satisfaire aux exigences de sécurité (réglementation, bonnes pratiques, procédures internes).

L’acte d’administration est réalisé le plus souvent par l’infirmière, plus rarement par le médecin.

L’administration comprend quatre étapes qui feront l’objet de surveillance : - le contrôle de préparation

- l’administration - le contrôle de la prise - la trace dans le dossier

Contrôle de préparation :

Pour chaque patient individuellement, c’est le contrôle par le soignant de la conformité entre : l’identité du patient (éléments présents dans le dossier, connaissance du patient par l’infirmier)

ET l’identification du pilulier et son contenu : médicament, principe actif, dosage, concentration, forme, intégrité de l’emballage, respect des conditions de conservation ET la prescription : qualité de rédaction, précision des infos, horaire de prise, nom du médecin …

ET l’existence des résultats d’analyse en vue du réajustement, si nécessaire Administration:

Pour chaque patient individuellement, c’est la mise à disposition des médicaments au patient.

Les étapes précédentes étant supposées réalisées, le patient est informé sur son traitement.

Il existe trois types de situation :

- le patient autonome pour prendre son médicament

- le patient à éduquer ou demandant un complément d’information - le patient dépendant, qui nécessite une aide à la prise.

Contrôle de la prise

Pour chaque patient individuellement, c’est la prise du médicament.

La connaissance du patient est importante pour, soit lui faire confiance, soit repérer s’il a besoin d’être aidé pour la prise,

Selon le degré d’autonomie du patient, les risques sont différents.

Un risque important relevé par le groupe est la prise simultanée d’un traitement personnel sans informer le médecin hospitalier.

Des précisions sont apportées concernant l’information et l’éducation du patient : Plus le patient sera informé sur son traitement, plus il aura compris et accepté le bénéfice attendu, et mieux il pourra contribuer activement, faciliter l’administration du médicament…

Il semblerait pertinent de mesurer également ce niveau d’information du patient, comme élément de contribution à la sûreté de l’administration pour tous les patients autonomes, et qui n’ont pas exprimé de refus.

Traçabilité dans le dossier

Le soignant peut enregistrer la distribution du traitement. Mais l’essentiel est la prise du traitement par le patient

La traçabilité de la prise est possible pour un patient dépendant pour lequel le soignant administre directement le médicament, mais il est plus difficile de certifier la prise si ce n’est pas en présence du soignant. Il n’est pas possible de surveiller chaque patient autonome lors de la prise de chaque médicament. En cas de non prise, la difficulté est quelquefois de le savoir, pour l’enregistrer et transmettre l’information.

Le risque de non prise peut être repéré au préalable ou en cours de distribution : par exemple, le retour du pilulier est un élément d’information sur la non prise.

Médicament à administrer

Patient ayant reçu le bon

traitement

(4)

2. Recherche des points à risque lors de l’administration du médicament

Afin de sécuriser chaque étapes, le groupe a recherché a priori les défaillances possibles, et évalué leur criticité par la méthode AMDEC : Analyse des Modes de Défaillances, de leurs Effets et étude de leur Criticité

La méthode AMDEC est une méthode de gestion des risques a priori. Cette méthode est dite de deuxième intention, elle s’applique après avoir décrit précisément le processus concerné.

L’AMDEC comprend 6 phases :

- lister les défaillances potentielles à chaque étape

- évaluer leur criticité (score de gravite, fréquence et détectabilité) - définir les actions correctives sur les points critiques

- mettre en place les actions définies

o soit par des indicateurs de surveillance et d’alerte, o soit par des mesures de prévention.

- évaluer les progrès accomplis par une deuxième mesure.

Pour l’évaluation de la criticité, les grilles suivantes ont été utilisées :

Cotation Fréquence Gravité Détectabilité 1 1-2 fois par an Légères dégradations /gênes

dans le bon fonctionnement Signes avant-coureurs très facilement détectables 2 1-2 fois par trimestre Dégradations / gênes dans le

fonctionnement – pas de risques humains

Signes avant-coureurs détectables

3 plusieurs fois par mois Dégradations / perturbations de l’activité importantes – risques humains réversibles

Signes avant-coureurs difficilement détectables 4 Tous les jours, voire

plusieurs fois par jour Très grandes perturbations de l’activité - Blessures graves/décès

Aucun signe avant-coureur

L’AMDEC s’applique ici à l’administration du médicament.

1) Etape 1 : contrôle de la préparation

Après avoir pris connaissance de la prescription médicale, le soignant se prépare à administrer le bon médicament au bon patient.

Le contrôle préalable à la préparation doit permettre de vérifier les points suivants :

- qualité de la prescription : exhaustivité des informations nécessaires, qualité et lisibilité de l’écriture, compréhension par l’infirmier

- concordance de l’identité du patient / prescription : présence d’élément de vérification de l’identité du patient

- concordance de l’identité du médicament / prescription : principes actifs, dosages, concentration, formes galéniques adaptées aux voies d’administration

- qualité des médicaments : aspect général, intégrité de l’emballage, date de péremption, conditions de conservation,…

La préparation du médicament comprend la maîtrise des points suivants : - prélèvement des médicaments par patient

- vérification des calculs de dose, dilutions, fractionnements …

- contrôle de la compatibilité solvants / produits, notamment pour les injectables

(5)

- reconstitution du médicament - répartition des doses en piluliers

- identification et étiquetage des doses et/ou des piluliers

Les préalables à l’administration : les derniers contrôles avant administration portent sur : - concordance de l’identité du patient / prescription

- concordance médicaments préparés / prescription - respect des horaires d’administration

- vérification des dates de péremption et des conditions de conservation.

Enfin, le soignant s’assure que le patient est informé sur le traitement qui lui est administré, en cas de besoin, il peut compléter l’information

Le groupe a recherché les défaillances possibles pour chacune des tâches ci-dessus, puis a évalué la gravité potentielle des conséquences, la fréquence potentielle d’apparition, et la détectabilité, de chaque défaillance :

Défaillances possibles lors du

contrôle de la préparation Fréquence d’apparition

Gravité des conséquences

Détectabilité Criticité F x G x D Retranscription des prescriptions sur

un document utilisé pour la préparation

2 4 1 8

Erreur dans la retranscription et

non-conformité à la prescription 2 4 1 8

Préparation d’un médicament en trop

2 4 1 8

Identification du médicament impossible (déconditionné, équivalence ou nom générique,

médicament découpé sans date de péremption ou nom

4 4 2 32

Erreur dans la répartition des doses

dans les piluliers 2 3 1 6

Erreur de patient (homonyme, numéro de chambre différent…)

2 4 3 24

Délai de préparation non-

conforme 2 3 2 12

Enfin, on peut retenir un seuil de criticité de 27 correspondant à une cotation 3 pour chaque argument. A ce seuil de 27, l’élaboration d’indicateurs de surveillance contribuera à la maîtrise de l’étape Administration.

Les résultats de l’AMDEC porte sur 2 points critiques:

Identification du médicament impossible (déconditionné, équivalence ou nom générique, médicament découpé sans date de péremption ou nom

Erreur de patient (homonyme, numéro de chambre différent…)

(6)

2) Etape 2 : L’administration – prise du médicament

Cette étape relève à la fois du soignant et du patient, à partir d’une évaluation de son niveau d’autonomie et en tenant compte des informations qu’il possède. Les questions à se poser sont :

- Le patient est-il capable de prendre seul le médicament ?

- Si oui, le patient le prend-il ? (Il accepte et prend le médicament) - Si non, a-t-il besoin d’une aide ? Le soignant doit-il lui administrer ?

- Après une sortie (WE par exemple), l’inventaire des médicaments ramenés par le patient est-il fait ?

Le groupe a recherché les défaillances possibles pour chacune des tâches ci-dessus, puis a évalué la gravité potentielle des conséquences, la fréquence potentielle d’apparition, et la détectabilité, de chaque défaillance :

Défaillances possibles lors de l’administration

Fréquence d’apparition

Gravité des conséquences

Détectabilité Criticité F x G x D Non prise du médicament connue

du soignant (refus conscient, absence du patient, patient à jeun)

3 3 1 9

Non prise du médicament non connue du soignant (refus non signalé, ..)

3 3 4 36

Prise différée / heure de prescription

4 3 1 12

Absence de contrôle de la prise 4 4 1 16

Prise de traitement personnel en

sus, non signalé 2 3 3 18

Erreur de patient lors de la distribution

2 4 1 8

Le risque principal à cette étape porte sur

La non prise des médicaments non connue du soignant

Noter : la prise de traitement personnel en sus et non signalé est à une criticité de 18, nettement inférieur au seuil retenu de 27, mais le risque inquiète l’unanimité des soignants du groupe, d’autant plus que cela leur est difficile à détecter.

Une mesure de surveillance est à rechercher pour maîtriser ce risque.

(7)

3) Etape 3 : contrôle de la prise

L’acte d’administration est réalisé le plus souvent par l’infirmière à partir d’une prescription médicale, plus rarement par le médecin.

C’est le professionnel qui administre qui doit contrôler la prise et en porter la trace, donc enregistrer la preuve dans le dossier du patient.

Il est recommandé que l’infirmier s’assure de la prise du médicament par la personne hospitalisée aux horaires et selon les modalités de prise prescrites. IL aide à la prise si la personne ne peut le faire elle-même ; Il ne confie au patient la totalité des médicaments pour 24 h que s’il a évalué sa compréhension des modalités de prise.3

Par contre si le soignant a repéré un patient non autonome ou refusant son traitement, la surveillance de la prise s’impose.

Le groupe a recherché les défaillances possibles pour l’étape ci-dessus, puis a évalué la gravité potentielle des conséquences, la fréquence potentielle d’apparition, et la détectabilité, de chaque défaillance :

Défaillances possibles lors du contrôle de la prise

Fréquence d’apparition

Gravité des conséquences

Détectabilité Criticité F x G x D Absence d’interrogatoire du

patient au moment de la prise 4 2 2 16

Non respect des conditions d’

administration : présence soignant,

surveillance de la déglutition … 2 3 2 12

Non repérage d’un patient non compliant

2 3 2 12

Après cette AMDEC, aucun point critique n’atteint le seuil retenu (27) ; néanmoins, la notion d’interrogatoire du patient semble être un moyen de maîtrise du risque par la connaissance qu’aura le soignant de l’état d’esprit du patient par rapport à la prise de son traitement.

Moyen de maîtrise : Assurer l’interrogatoire du patient au moment de la prise

4) Etape 4 : La traçabilité de l’administration

L’enregistrement de la prise de médicament doit être faite en temps réel. Les supports de traçabilité sont de différentes formes, papier ou informatique, et l’organisation ne facilite pas toujours cette trace en temps réel.

Une bonne traçabilité de l’administration du médicament doit comprendre :

- tous les médicaments administrés y compris ceux ayant fait l’objet d’une prescription conditionnelle, ou de protocole thérapeutique

- pour chaque médicament, les items suivants : - dénomination commune

- dose, modalité de reconstitution et dilution - date et heure d’administration

- sites d’injection

- numéro de lots pour certains médicaments

- la mention de tout incident lors de l’administration, médicaments non administrés.

Source : HAS 1 , Fiche thématique : Organisation du circuit du médicament – 2005 1

(8)

Le support de traçabilité doit également permettre une traçabilité des médicaments administrés molécule par molécule.

Le groupe a recherché les défaillances possibles pour chacune des tâches ci-dessus, puis a évalué la gravité potentielle des conséquences, la fréquence potentielle d’apparition, et la détectabilité, de chaque défaillance :

Défaillances possibles lors de la trace de l’administration

Fréquence d’apparition

Gravité des conséquences

Détectabilité Criticité F x G x D Traçabilité différée par rapport à la

prise réelle 4 2 1 8

Traçabilité anticipée 1 3 1 3

Absence de traçabilité 3 3 1 9

Non-conformité de la traçabilité (dénomination, dose, heure, date, signature)

3 2 1 6

Non respect des traçabilités particulières ( numéro de lots, …)

1 4 1 4

Aucune criticité élevée n’apparaît sur l’étape de traçabilité, le groupe ne retient pas de point critique.

Néanmoins, un travail collectif sur l’amélioration des supports a permis de dégager les points nécessaires à la sécurité de l’administration et la qualité de la traçabilité dans le dossier :

- Prescription et administration sur le même document pour éviter la recopie de la prescription : la prescription doit être écrite directement sur le plan de soins, permettant la traçabilité de l’administration

- la prescription doit permettre la validation par molécule : il faut une prescription ligne par ligne avec une molécule à chaque ligne

- Pour permettre l’analyse pharmaceutique de la prescription, le support doit reprendre l’exhaustivité des prescriptions du patient

- Les consignes de tenue du dossier doivent prévoir la façon de signaler les changements de traitement de manière évidente.

- Le support doit permettre de noter date et heure d’administration : prévoir 6 cases par jour, tout en laissant suffisamment de place pour écrire

- Les médicaments à fréquents changements de posologie seront prévus séparément - Prévoir une zone ou des consignes pour enregistrer les substitutions.

(9)

5) Synthèse de l’AMDEC

Globalement sur les 4 phases de l’administration du médicament, les points les plus critiques sont :

Défaillances possibles lors du contrôle de la prise

Fréquence d’apparition

Gravité des conséquences

Détectabilité Criticité F x G x D Non prise du médicament non connue

du soignant (refus non signalé, ..) 3 3 4 36

Identification du médicament impossible (déconditionné, équivalence ou nom générique, médicament découpé sans date de péremption ou nom

4 4 2 32

Erreur de patient (homonyme, numéro

de chambre différent…) 2 4 3 24

Pour les 3 points critiques ci-dessus, il s’agit de rechercher le signal d’alerte ou de surveillance le plus efficace pour sécuriser l’administration du médicament :

Î soit un évènement sentinelle à surveiller Î soit un indicateur d’alerte,

Î soit des mesures de prévention.

3. Maîtrise des points critiques : transmission ciblée et indicateurs

Les points à maîtriser sont maintenant connus. Il s’agit de rechercher les causes des défaillances pour envisager des indicateurs de surveillance qui éviteront un accident :

• Rechercher dans la bibliographie, ou l’expérience des membres du groupe

• Ou les construire ensemble

1) Non prise non connue –

Le risque porte sur la non prise du médicament quand le soignant n’a pas repéré que le patient risque de ne pas prendre le médicament.

Les conséquences sont multiples :

- défaut d’information dans le dossier sur la non prise - risque d’erreur de traçabilité

- pas d’information transmise au médecin - pas de réajustement du traitement Ces circonstances existent quand :

- le patient est absent lors de la distribution des médicaments : interrogatoire non fait - le patient est incohérent, dément

- le patient n’est pas autonome

- l’interrogatoire du patient n’est pas fait avant administration

L’information sur ce « patient à risque de non prise » est repérée soit dans l’évaluation initiale par le médecin ou l’infirmier lors de l’entrée en hospitalisation, soit lors de la surveillance ultérieure du patient en cours de séjour. Afin de ne pas perdre l’information sur ce « patient à risque de non prise », le groupe propose d’utiliser les transmissions ciblées.

L’interrogatoire du patient est un moyen de maîtrise du risque de non prise. Il est donc important de retenir l’absence d’interrogatoire comme facteur de risque.

(10)

La cible : Enoncé très précis qui attire l’attention sur ce qui se passe chez la personne soignée.

Le problème ou l’évolution sont signalés (par exemple avec un code rouge

Ì

) sur le

diagramme de soins au moment où il est constaté par le soignant et renvoie à une transmission ciblée :

Les données expliquent la cible, elles sont l’observation du soignant ou ce que dit le patient.

Les actions sont les actes de soins réalisés par le soignant (prescrit ou rôle propre).

Le résultat décrit les données nouvelles suite aux actions en rapport avec la cible.

- Cibles et données sont écrites

- Si le résultat doit être noté une fois la page tournée (ex. : 2 jours plus tard), ouvrir une nouvelle cible et la remplir entièrement (D- A- R)

- Chaque nouvelle écriture sur les transmissions ciblées implique qu’il y ait un code rouge sur le Diagramme de Soins Source : GRIEPS 4

Service : ………. TRANSMISSIONS CIBLEES

DATE HEUR E CIBLES DONNEES

SIGN ATU RE DATE HEUR E

ACTIONS SOINS

REALISES SIGN ATU RE DATE HEUR E

RESULTATS

DE SOINS SIGN ATU RE

30/05 -7h Traitement Risque de non prise AM

Résultats attendus :

- prévenir le risque de non prise

- favoriser la transmission d’information entre professionnels

2) Identification du médicament impossible

L’infirmier qui administre un médicament doit vérifier la conformité de la préparation des médicaments (décret infirmier, Code de la Santé Publique Article R 4311-5)

Or il arrive que cette identification soit impossible : médicament déconditionné, médicament non identifié individuellement.

Le risque en conséquence est une erreur d’administration au patient.

Pour ne pas prendre de risque, des actions correctives sont réalisées :

- l’infirmier contrôle le médicament par comparaison avec le stock disponible dans le service (dispensation globale)

- la pharmacie à usage intérieur blistérise les médicaments déconditionnés pour permettre leur identification (nom, dosage, date péremption)

- en cas de doute, l’infirmier jette le médicament et recommence la préparation.

Dans tous ces cas, cela constitue un dysfonctionnement, un évènement indésirable, et ce dysfonctionnement comportant un risque patient est à signaler sur la fiche d’évènement indésirable.

Afin d’évaluer le risque, la mise en place d’un indicateur de mesure du risque de non identification du médicament.

Cette mesure pourra être confrontée aux informations dont dispose le pharmacien s’il mesure le nombre de médicaments à reconditionner en raison de leur identification individuelle impossible.

Indicateur :

Taux d’identification impossible du médicament, par secteur d’activité

(11)

Résultats attendus :

- mesurer la fréquence de l’identification impossible

- argumenter pour obtenir des moyens pour préparer la distribution

- transmettre cette évaluation globale et régionale aux tutelles, aux agences de pharmacovigilance, ou aux laboratoires pharmaceutiques pour appuyer les demandes d’identification individuelle des médicaments.

La réalisation de cet indicateur est proposée à l’ensemble des établissements volontaires de la région. Dans un deuxième temps, cette mesure sera enrichie de données économiques, e particulier le temps passé et le coût du reconditionnement des médicaments.

La mise en place de cet indicateur est détaillée dans la fiche technique Indicateur « Taux d’identification impossible du médicament ».

3) Erreur de patient

Le seul et unique objectif de la sécurité du circuit du médicament est d’assurer que l’on administre « le bon médicament, au bon patient, au bon moment »

L’erreur de patient est une erreur inadmissible qui pourtant existe pour diverses raisons : - patients homonymes dans le service

- patient nouveau non connu par le personnel - manque de vérification de l’identité…

En cas d’administration à un mauvais patient, le médecin doit être immédiatement prévenu ; la surveillance du patient est accrue et cela fait l’objet d’un évènement indésirable à signaler.

Mais pour ne pas prendre de risque, le soignant dispose de plusieurs possibilités : - vérifier son identité en interrogeant le patient

- demander l’aide d’un collègue qui connaît le patient

- respecter la règle de distribuer le médicament au patient en main propre - disposer d’un pilulier ou contenant identifié au nom du patient.

Indicateur :

Nombre d’erreur de distribution signalées ou repérées

Quand : évaluation un jour donné, au moment de la distribution ; puis recommencer une 2è fois

Où : dans un service donné Résultats attendus :

- Une évaluation du risque d’erreur de patient

- Arguments quantitatifs pour disposer de contenants identifiés

Conclusion

La recherche de la maîtrise de l’administration du médicament repose sur une transmission ciblée, un audit ciblé et un indicateur.

La mise en œuvre des actions de maîtrise validées par les travaux du groupe est du rôle de chaque établissement. Une évaluation de la pertinence de ces outils de maîtrise est à envisager.

La sécurité de l’ensemble du circuit du médicament repose sur la maîtrise de toutes les étapes du circuit depuis la prescription jusqu’à la surveillance des effets indésirables ou inattendus. Le travail est à poursuivre.

(12)

Les établissements participants VILLE Membres du groupe

Centre Jacques Weinmann

Centre de soins des Tilleroyes AVANNE

BESANÇON HENON Annick

Hôpital Local BAUME LES DAMES JACQUARD Nicole

Clinique Médicale Brugnon-Agache BEAUJEU MONGEY Guy BROVADAN Isabelle

Clinique Saint Vincent BESANCON CHAUMONT Sylvie

LANDLER HURY Laurence

Clinique de l’Orangerie BESANCON BASSANI Claude

BARNABE Virginie

Polyclinique de FC BESANCON DOBIN Chantal

C L S Bellevaux BESANÇON PIDOUX J Dr

MAINY Nadia

Centre Hospitalier DOLE ECARNOT Christiane

DAMIS Mr Association Hospitalière de F.C. HERICOURT

SAINT REMY CLAUDEL Florent CHOLLEY Aude CRANCE Maryse SŒUR Solange Polyclinique des Portes du Jura MONTBELIARD DROUART Michel

Centre Hospitalier MOREZ BLOCH Julien

Centre de Rééducation Fonctionnelle NAVENNE MICHEL Céline

Clinique Saint Pierre PONTARLIER BALLI Cécile MAURICE Joëlle LEMAIRE Chantal

Centre de rééducation PONT D’HERY GENELOT Nicole

Centre de Rééducation Fonctionnelle QUINGEY LAPORTE FRAY Angélique MENAT Céline

RAMEY Anne-Marie

Centre Hospitalier SAINT CLAUDE BERÇOT Tania

ZANINETTA Dominique

Centre Hospitalier SALINS LES BAINS BELOT Jean Edouard

BIBLIOGRAPHIE

1 HAS DACEPP Service Accréditation Organisation du circuit du médicament en établissement de santé ; Fiche thématique - 2005

2 Site du RéQua : www.requa.fr ; projet « Circuit du médicament », onglet Communication

3 Direction de l’Hospitalisation et de l’Organisation des soins / E2 – Prise en charge thérapeutique du patient hospitalisé, sécurité du circuit du médicament 2006

4 Diagnostic infirmier et dossier cible pour le malade - Marie Claude MIREMONT POIGT - GRIEPS Lyon

SYNPREFH Sécurisation du circuit du médicament – Guide méthodologique –Mai 2006

Arrêté du 31 mars 1999 relatif à la prescription, la dispensation et l’administration des médicaments soumis à la réglementation des substances vénéneuses dans les établissements de santé disposant d’une pharmacie à usage intérieur /Art L595-1 du code santé publique.

Gestions hospitalières - février 2006 – Amélioration continue de la dispensation journalière individuelle et nominative

AFSSAPS Consultation publique Juillet 2007 – Cahier des charges des bonnes pratiques relatives au conditionnement unitaire des spécialités pharmaceutiques destinées aux établissements de santé.

Références

Documents relatifs

• Faire preuve d’analyse critique et de prise de distance quant à la prise en soin proposée ainsi qu’à sa posture... *

Aas J Am J Gastroenterol 2000 Yoon SS J Clin Gastroenterol 2010 Silverman MS Clin Gastroenterol Hepatol 2010. Khoruts A J Clin Gastroenterol 2010 Kassam Z Arch Intern

elles sont souvent présentes dans les brûlures quand le recouvrement n’a pas pu être réalisé avant la fin du premier mois ; elle n’intéressent donc en principe due des

De nombreux végétaux – fl eurs, fruits, tiges – contiennent des molécules appelées polyphénols, dont les propriétés sont très diverses, au point que toutes ne sont

C’est l’obésité androïde qui porte le plus lourd poids de pathologies associées [1-4] : maladies cardiovasculaires, syndrome d’apnée du sommeil, diabète, baisse

On observera que le résultat collectif est corrélativement meilleur lorsque le mode de prise de décision permet l’utilisation des toutes les ressources du groupe ; en ce sens, le

؟ةبختنملا سلاجملا ؿخاد تارارقلا عنص يف ةأرملا ةكراشم تاقيعم يى ام 3 - ام ايمايمل ايئادأ ؿلاخ فم ةبختنملا سلاجملا يف رارقلا عنص

● Document à destination des élèves concernant la sécurité au laboratoire, les éléments du SGH (Système Général Harmonisé) à appliquer et à connaître, les phrases de