• Aucun résultat trouvé

Évaluation des activités hypoglycémiante et antihyperglycémiante des extraits combinés au vin de palme des écorces du tronc de

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Évaluation des activités hypoglycémiante et antihyperglycémiante des extraits combinés au vin de palme des écorces du tronc de"

Copied!
10
0
0

Texte intégral

(1)

Journal of Applied Biosciences 126: 12717-12723

ISSN 1997-5902

Évaluation des activités hypoglycémiante et

antihyperglycémiante des extraits combinés au vin de palme des écorces du tronc de Musanga cecropioides et des fruits de Combretum micranthum chez les rats de la souche albinos

wistar

Gisèle ETAME-LOE1, Cécile OKALLA EBONGUE1, Guy Pascal NGABA1, Nathalie EKOSSONO1, Catherine KIDIK POUKA1, Jean Pierre Ngene1, Charles Christian NGOULE1, Jacques YINYANG1, TANKEU Séverin Elisée2, Siegfried Didier DIBONG*(1,2)

1 Département des Science, Pharmaceutiques, Faculté de Médecine et des Sciences Pharmaceutiques, Université de Douala, B.P. 2701 Douala, Cameroun

2 Département de Biologie des Organismes Végétaux, Faculté des Sciences, B.P. 24157 Douala, Cameroun

* Auteur correspondant : didierdibong@yahoo.fr

Original submitted in on 14th March 2018. Published online at www.m.elewa.org on 30th June 2018 https://dx.doi.org/10.4314/jab.v126i1.10

RESUME

Objectif : La recherche menée a été d’évaluer les activités hypoglycémiantes et antihyperglycémiante des deux extraits combinés au vin de palme des écorces du tronc de Musanga cecropioides (parasolier) et des fruits de Combretum micranthum (quinqueliba) chez rats albinos de la souche wistar.

Méthodologie et résultats : Le contrôle de qualité microbiologique a été réalisé. Les extraits bruts de Musanga cecropioides et de Combretum micranthum ont été caractérisés pour rechercher la présence des métabolites secondaires. Le test de toxicité aigüe a été effectué suivant le protocole de la ligne directive 423 de l’OCDE. La glycémie des rats a été évaluée. La qualité microbienne des différents extraits est conforme aux normes des préparations des médicaments à base de plantes. L’extrait de Musanga cecropioides a une coloration rouge foncée et un rendement supérieur à celui de Combretum micranthum. La caractérisation phytochimique a permis de mettre en évidence les métabolites secondaires des différents extraits. Les essais limites aux doses de 2000 mg/kg et 5000 mg/kg sur les rats albinos femelles de la souche wistar immédiatement après le gavage oral et pendant les 14 jours suivants n’ont montré aucun trouble du comportement, ni de décès. La DL 50 est donc supérieur à 5000 mg/kg. La molécule de référence a entrainé une baisse significative de la glycémie 30 mn après gavage des rats par rapport au lot du contrôle négatif et ceux ayant reçu les extraits combinés. Une baisse de la glycémie, mais non statistiquement significative (p-value ˃ 0,05) a été observé pour les extraits combinés aux doses testées dès la 2e heure, pour le contrôle négatif ainsi que le contrôle positif. Cependant, cette baisse a été statistiquement significative (p-value <

0,05) à la 3e heure à la dose de 5000 mg/kg de poids corporel. La molécule de référence a entrainé une baisse significative de la glycémie 90 mn après gavage des animaux par rapport au lot du contrôle négatif et ceux ayant reçu les extraits. De plus, la glycémie a continué de baisser significativement (p-value < 0,05) proportionnellement au temps. Par ailleurs, bien que l’on note aussi une baisse de la glycémie chez les rats ayant reçu l’extrait aux deux doses, aucune différence statistiquement significativement (p-value > 0,05) n’a été enregistrée par rapport aux rats du contrôle négatif.

(2)

Conclusion et applications des résultats : Les extraits combinés à la dose de 5000 mg/kg de poids corporel possèdent des activités hypoglycémiantes et anti hyperglycémiante, pouvant justifier la formulation d’un médicament traditionnel amélioré.

Mots clés : extraits combinés, toxicité, hypoglycémiante, antihyperglycémiante

Evaluation of the hypoglycemic and antihyperglycemic activities of the palm wine extracts of the bark trunk of Musanga cecropioides and the fruits of Combretum micranthum in albino wistar rats

ABSTRACT

Objective: The main objective of this study was to evaluate the hypoglycemic and antihyperglycemic activities of the two extracts of the bark trunk of the Musanga cecropioides (parasolier) and the fruits of Combretum micranthum (quinqueliba) combined with palm wine in albino rats of the wistar strain.

Methodology and results : The objective of the microbiological quality control was realized. Crude extracts of Musanga cecropioides and Combretum micranthum were characterized for the presence of secondary metabolites.

The acute toxicity test was carried out according to the protocol of the guideline 423 OCDE. The blood glucose levels of the rats were measured. The microbial quality of the various extracts is in line with the standards of preparations of herbal medicines. Musanga cecropioides extract has a dark red color and a higher yield than Combretum micranthum. Phytochemical characterization revealed the secondary metabolites of the various extracts.

Limit tests at 2000 mg/kg and 5000 mg/kg doses in female albino rats of the wistar strain immediately after oral

"gavage" and for the following 14 days showed no behavioral disturbances or deaths. The LD 50 is therefore greater than 5000 mg/kg. The reference molecule resulted in a significant decrease in blood glucose 30 min after "gavage"

of the rats compared to the lot of the negative control and those who received the combined extracts. A decrease in blood glucose, but not statistically significant (p-value ˃ 0.05) was observed for the combined extracts at the doses tested at the 2nd hour, for the negative control as well as the positive control. However, this decrease was statistically significant (p-value < 0.05) at the 3rd hour at a dose of 5000 mg/kg body weight. The reference molecule resulted in a significant decrease in glycemia 90 min after "gavage" of the animals compared to the lot of the negative control and those who received the extracts. In addition, blood glucose continued to drop significantly (p- value < 0.05) in proportion to time. Furthermore, although there was also a decrease in blood glucose in the rats given the extract at both doses, no difference statistically significantly (p-value > 0.05) was recorded compared to the rats of the negative control.

Conclusion and applications of results: the combined extracts at the dose of 5000 mg/kg of body weight has a hypoglycemic and anti-hyperglycemic activity, which can justify the formulation of a traditional improved medicine.

Keywords: combined extracts, toxicity, hypoglycemic, antihyperglycemic

INTRODUCTION

Le diabète est une des maladies métaboliques les plus courantes et devenue un problème de santé publique dans tous les pays du monde. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en a fait un programme de santé prioritaire ces dernières années (Atlas, 2013). Le diabète est une maladie chronique qui survient, lorsque l’organisme est incapable de produire suffisamment d’insuline ou d’utiliser l’insuline de manière efficace (Alberti and Zimmet, 2008). En fonction de son étiologie, les principaux types de diabète sont connus : le diabète sucré de type 1 résultant d’une destruction sélective et auto-immune des cellules β du pancréas, le diabète sucré de type 2 caractérisé par une résistance

à l’insuline ou un défaut de sécrétion de cette hormone.

Il existe d’autres types spécifiques de diabète comme le diabète gestationnel dont la fréquence d’apparition est faible (Alberti and Zimmet, 2008). Des données récentes révèlent qu’il y a environ 382 millions de personnes adultes atteintes de diabète dans le monde, soit une prévalence 8,3% dans la progression du nombre de décès prématurés dus au diabète (Atlas, 2013). Toutes les six secondes, une personne meurt de cette maladie. Environ 4/5 de ces personnes vivent dans des pays à faible et moyen revenus. En Afrique, le diabète touche 20 millions d’adultes, soit une prévalence de 5,7% et au Cameroun en particulier le

(3)

nombre est de 497,98 milliers soit 4,88%. Cette prévalence pour l’Afrique, est estimé à 6,0% soit 41,5 millions de personnes atteintes de diabète en 2035 (Atlas, 2013). L’essentiel de cette augmentation est observé dans les pays en développement et est due à l’accroissement démographique, au vieillissement de la population, à des régimes alimentaires déséquilibrés, à l’obésité et à un mode de vie sédentaire. Les causes réelles du diabète restent inconnues mais la génétique, l’alimentation, l’obésité, le manque d’exercice physique peuvent jouer un rôle dans le développement du diabète, en particulier du diabète de type 2 (Raccah, 2004 ; Din et al., 2011). La prise en charge du diabète n’étant pas à la portée de tous, la médecine traditionnelle reste encore le premier recours pour bon nombre des populations africaines à cause de l’inaccessibilité des médicaments conventionnels (N’Diaye et al., 2008). Face à ces problèmes, la

pharmacopée traditionnelle offre une solution à la portée de toutes les bourses et les extraits de certaines plantes ont été testés pour leur activité antidiabétique notamment Musanga cecropioides et Combretum micranthum utilisées pour le traitement de plusieurs affections (Eloff et al., 2008). L’objectif principal de cette étude a été d’évaluer les activités hypoglycémiante et antihyperglycémiante des deux extraits combinés au vin de palme des écorces du tronc de Musanga cecropioides et des fruits de Combretum micranthum chez rats albinos de la souche wistar. Les objectifs spécifiques ont été de contrôler de qualité microbiologique des deux extraits, de caractériser les métabolites secondaires des deux extraits, de déterminer la toxicité aigüe des deux extraits et d’évaluer les effets hypoglycémiante et antihyperglycémiante des deux extraits combinés.

MATERIEL ET METHODES

Matériel : Les écorces de tronc de Musanga cecropioides et les fruits de Combretum micranthum ont été récoltées au mois de décembre 2016 dans le village nommé Bikoko arrondissement de Meyomessala, département du Dja et

Lobo, région du Sud Cameroun, puis identifiés à l’Herbier National du Cameroun par comparaison avec les spécimens N° 289/HNC, pour Musanga cecropioides et N° 41604/HNC, pour Combretum micranthum (Figure 1).

Figure1 : Échantillons récoltés. A : feuillage de Musanga cecropioides ; b : fruits de Combretum micranthum Le matériel animal sur lequel les recherches ont été menées

est constitué des rats de l’espèce Rattus norvegicus de la souche wistar fournis par le Département de Biologie des Organismes Animaux de la Faculté des Sciences de l’Université de Douala. A leur arrivée, ces rats pesaient entre

80 g et 100 g et au début de l’expérimentation, ils devaient avoir un poids moyen +/- 20%. Les rats ont été acclimatés à la température ambiante avec un éclairage journalier de 12 h de lumière et 12 h d’obscurité. Ces animaux mangeaient quotidiennement de la provende (aliment complet d’une

A B

(4)

composition suivante : maïs, arachide, soja, poissons et compléments vitaminiques) en guise de nourriture et de l'eau potable à volonté (ad libitum). Pour l’évaluation de la toxicité aiguë, 20 rats femelles âgés de 8 à 12 semaines ont été sollicités, pour une meilleure sensibilité des paramètres biologiques et 27 mâles âgés de 16 à 20 semaines pour les activités hypoglycémiantes et antihyperglycémiante ont été nécessaires.

Méthodologie : Les recherches ont port sur les expérimentations conduites au Laboratoire de Phytochimie de la Faculté de Médecine et des Sciences Pharmaceutiques, à l’Animalerie de la Faculté de Médecine et des Sciences Pharmaceutiques de l’Université de Douala et à l’hôpital Gynéco-Obstétrique de Douala. Ces recherches ont porté sur une période de 7 mois, du 2 novembre 2016 au 31 mai 2017.

Contrôle de qualité microbiologique : Le contrôle de qualité microbiologique avait pour but de montrer que l’extrait au vin de palme répond aux normes de conformité de la pharmacopée européenne. Les paramètres choisis ont été les suivants : Salmonelles, levures et moisissures, coliformes totaux (CT) et coliformes fécaux (CF) (Pharmacopée Européenne, 2008 ; Tangara, 2016).

Préparation des échantillons en vue de l’examen microbiologique : Dans un flacon stérile a été pesé 1 g de l’extrait représentatif de l’échantillon pour essai et 10 ml d’EPT a été ajouté et le mélange homogénéisé. A l’aide d’une pipette stérile et avec une incertitude de ±5%, 1 ml de la suspension mère a été transvasé dans un tube de 9 ml d’EPT stérile à la température appropriée. La pipette ne doit pas introduite dans la suspension mère à 1 cm et tout contact entre la pipette contenant l’inoculum et le diluant stérile doit être évité. La prise d’essai d’EPT a été mélangée soigneusement pendant 5 à 10 s pour obtenir la dilution à 10-1. Ces opérations sont répétées si nécessaire sur la dilution 10-1 et les dilutions décimales suivantes en utilisant à

chaque fois une nouvelle pipette stérile, afin d’obtenir les dilutions 10-2, 10-3 etc. jusqu’à l’obtention du nombre approprié de microorganismes. Les étapes suivantes ont été exécutées dans un délai de 45 mn, après la préparation de la suspension mère.

Le principe du dénombrement des coliformes totaux (CT) a été celui de l’ensemencement en profondeur sur gélose Mc Conkey avec une boîte de pétri.

Le principe du dénombrement des coliformes fécaux (CF) a été celui de l’ensemencement en profondeur sur gélose Mc Conkey avec une boîte de pétri.

Le principe du dénombrement des levures et moisissures totaux (LMT) a été celui de l’ensemencement en profondeur sur gélose Sabouraud+ Chloramphénicol avec une boîte de pétri.

Préparation des extraits

Principe : La préparation des extraits a été basée sur la capacité des solvants (hexane, acétate d’éthyle, éthanol, méthanol et vin de palme frais) à entrainer le maximum de composés permettant d’obtenir des extraits actifs des drogues utilisées.

Mode opératoire : Les écorces de M. cecropioides, les graines et péricarpes de C. micranthum récoltés ont été découpés en petits morceaux et séchés à l’étuve à 40 °C pendant dix jours. Ils ont ensuite été moulus chacun jusqu’à obtention des poudres. Deux cent grammes de poudre de chaque drogue ont été macérés successivement pendant 48 h dans 1 l de chaque solvant notamment (hexane, acétate d’éthyle, éthanol, méthanol) et 1000 g dans 5 l de vin de palme frais, pour l’activité. Après macération, les différents mélanges ont été filtrés sur papier filtre whatman N° 1 et les filtrats obtenus ont été concentrés à l’évaporateur rotatif, jusqu’à l’obtention des extraits. Ces extraits bruts ont été pesés et conservés à température de + 4 °C. Les rendements (Rd) d’extraction ont été calculés suivants la formule :

Caractérisation phytochimique : Les extraits bruts de Musanga cecropioides et de Combretum micranthum ont été caractérisés pour rechercher la présence des groupes de composés chimiques existants (stérols et triterpènes, tanins, flavonoïdes, saponines, sucres réducteurs, coumarines, alcaloïdes, phénols et anthraquinones et anthocyanes). Les méthodes utilisées ont été décrites par Ladoh et al. (2014).

Évaluation de la toxicité aigue : Le test de toxicité aigüe a été effectué suivant le protocole de la ligne directive 423 de l’Organisation pour la Coopération et le Développement

Économique (OCDE, 2001). Le principe de cet essai est qu’avec un processus séquentiel, utilisant un nombre minimum d’animaux par étape, des informations sur la toxicité aiguë de la substance sont obtenues et suffisantes pour les besoins de classification. Une dose déterminée de la substance est administrée par voie orale à un groupe d’animaux. La substance est testée dans un processus séquentiel dans lequel trois animaux d’un seul sexe (en général des femelles) sont utilisés à chaque étape.

L’absence ou la manifestation de mortalité liée à la

(5)

substance dans un groupe ayant reçu une dose à une étape donnée détermine l’étape suivante, c’est à dire : arrêt de l’essai, administration de la même dose à trois animaux supplémentaires et administration de la dose immédiatement supérieure ou inférieure à trois animaux supplémentaires. Les rats femelles sensibles choisis au hasard ayant entre 8 à 12 semaines d’âge, ont été acclimatés aux conditions de l’animalerie pendant cinq jours avant l’expérience, puis privées de nourriture pendant 3 h avant l’essai, excepté la privation d’eau. Après le jeune, les femelles ont été pesées et la substance d’essai leur a été administré oralement à l’aide d’une sonde oro-gastrique.

Les essais limites à 2000 mg/kg et à 5000 mg/kg ont été réalisés chez les rats femelles âgés de 8 à 12 semaines. Au cours de l’expérimentation avec un rat femelle s’il n’y a pas décès, on passe à l’essai limite avec trois rats femelles si les trois survivent, l’essai est terminé. Si par contre, il y a décès des trois rats femelles, on continue le test avec deux animaux supplémentaires. La DL 50 est inférieure à la dose d'essai (2000 mg/kg ou 5000 mg/kg), si au moins trois animaux meurent. La DL 50 est supérieure à la dose d'essai (2000 mg/kg ou 5000 mg/kg), si au moins trois animaux survivent (OCDE, 2008).

La détermination des différentes concentrations pondérales à administrer a été faite selon la formule suivante : Cp = (Pm x D)/V

Cp : concentration pondérale (g/ml) Pm : poids moyen des animaux (g)

D : doses d’essai (2000 mg/kg ou 5000 mg/kg) V : volume d’administration (2 ml)

Les concentrations pondérales à administrer ont été calculées et les rats femelles répartis en fonction de leur poids moyen. Les solutions d’extraits et d’eau distillée préparées sont administrées par gavage oral de manière progressive, à l’aide d’une sonde de gavage. Après administration, les rats ont été observés individuellement au moins une fois pendant les 30 premières heures et régulièrement pendant les 24 h après le traitement, avec

une attention particulière pendant les 4 premières heures. Ils ont été ensuite observés quotidiennement durant 14 jours après administration de la substance. Les observations ont porté sur les modifications de la peau, des poils, la salivation et le comportement notamment l’observation des diverses manifestations de tremblements, des convulsions, des diarrhées, du sommeil et du coma. Le poids corporel est un facteur important pour surveiller la santé d’un animal. La perte de poids corporel est souvent le premier indicateur de l’apparition d’un effet néfaste. Une dose qui entraine une diminution de 10% ou plus du poids corporel, est considérée comme dose toxique (OCDE, 2001). Les femelles ont subi 8 pesées respectivement à J0 (le jour de l’administration), J2, J4, J6, J8, J10, J12 et J14 (le quatorzième jour après administration), afin d’évaluer la variation pondérale.

L’intérêt de ce suivi avait pour objectif de vérifier si l’extrait au vin de palme entrainait une perte ou une prise de poids pendant la période d’étude.

Évaluation de l’activité hypoglycémiante : Les rats mâles bien portants, choisis au hasard ayant 4 à 5 mois d’âge ont été privés de nourriture, mais pas d’eau 12 h avant l’expérience. Après le jeune, chaque rat a été pesé, afin de déterminer la quantité de substance à administrer à chacun.

Les substances (l’eau distillée, le glibenclamide témoin standard, l’extrait au vin de palme à la dose 2000 mg/kg et 5000 mg/kg) ont été administrées oralement grâce à une sonde orogastrique.

Évaluation de l’activité antihyperglycémiante : Les rats mâles bien portants, ayant entre 4 à 5 mois d’âge ont été privés de nourriture, mais pas d’eau 12 h avant l’expérience.

Puis, chacun des rats a été pesé, afin de déterminer la quantité de substance à leur administrer chacun. Toutes ces substances (eau distillée, glibenclamide à la dose de 10 mg/kg, eau distillée + glucose, extrait au vin de palme à la dose de 2000 mg/kg et extrait au vin de palme à la dose de 5000 mg/kg) leur ont été administrées oralement grâce à une sonde orogastrique.

RESULTATS

Contrôle de qualité microbiologique des différents extraits : Les résultats concernant le dénombrement des coliformes totaux ont révélé l’absence de colonies. Il en est de même des résultats concernant le dénombrement des coliformes fécaux et des moisissures et levures totaux. La recherche des salmonelles a été négative dans tous les échantillons analysés. Ces résultats sont donc conformes

aux normes des préparations des médicaments à base de plantes.

Caractérisation phytochimique des extraits : Après obtention des extraits au vin de palme, les caractéristiques physiques ont été notées et le rendement des extractions calculés (Tableau 1).

Tableau 1 : Caractéristiques physiques et rendements des extraits

(6)

Espèces Masse de l’extrait Rendement Couleur Aspect

M. cecropioides 80 g 8 % Rouge foncée Pâteux

C. micranthum 68,5 g 6,85 % Marronne Pâteux

L’extrait de Musanga cecropioides a une coloration rouge foncée et un rendement supérieur à celui de Combretum micranthum. Le screening phytochimique a permis de mettre en évidence les métabolites secondaires des différents extraits (Tableaux 2 et 3). La mise en évidence de ces

composés chimiques a été effectuée par des tests colorimétriques et identifiés à l’aide d’un spectrophotomètre en fonction de l’intensité des concentrations des métabolites secondaires.

Tableau 2 : Screening phytochimique des extraits de Musanga cecrcopioides Métabolites

secondaires

Extrait à l’hexane Extrait à l’acétate d’éthyle

Extrait à l’éthanol

Extrait au méthanol

Extrait au vin de palme

Alcaloïdes + ++ ++ +++ +

Stérols + - - ++ +

Terpènes + - - + -

Phénols - + + + +

Coumarines + - - + -

Flavonoïdes - - - + -

Tanins - + + + -

Saponines - - - +++ ++

Liqueur de Fehling

- - + ++ +

Anthraquinones - - - - -

Anthocyanes - - - - -

+++ : Positif (concentration forte) ++ : Positif (concentration moyenne) + : Positif (concentration faible) - : Négatif

Tableau 3 : Screening phytochimique des extraits de Combretum micranthum Métabolites secondaires Extrait à

l’hexane

Extrait à l’acétate d’éthyle

Extrait à l’éthanol

Extrait au méthanol

Extrait au vin de palme

Alcaloïdes - - + - +

Stérols - - - + -

Terpènes - - - + -

Phénols - - + ++ +

Coumarines - -

Flavonoïdes - -

Tanins - - + + -

Saponines - - ++ +++ +

Liqueur de Fehling - - + ++ +

Anthraquinones - - - - -

Anthocyanes - - - - -

+++ : Positif (concentration forte) ++ : Positif (concentration moyenne) + : Positif (concentration faible) - : Négatif

(7)

La même procédure a été exécutée pour le screening phytochimique des extraits de M. cecropioides, pour la mise en évidence et l’identification des métabolites secondaires.

Évaluation de la toxicité aiguë des extraits combinés des écorces de tronc de Musanga cecropioides et fruits de Combretum micranthum chez les rats albinos de la

souche wistar : L’observation des essais limites aux doses de 2000 mg/kg et 5000 mg/kg sur les rats albinos femelles de la souche wistar immédiatement après le gavage oral et pendant les 14 jours suivants n’ont montré aucun trouble du comportement, ni de décès (Tableau 4).

Tableau 4 : Paramètres observés lors de la toxicité aigue Essais

limites

Mobilité Agitation Sensibilité au son

Aspect des selles

Agressivité Vigilan- ce

Décès 2000

mg/kg

Oui Non Oui Normal Non Normal Aucun

5000 mg/kg

Oui Non Oui Normal Non Normal Aucun

Les extraits au vin de palme n’ont entrainé la mort d’aucun rat tout au long de l’étude. La DL 50 est donc supérieure à 5000 mg/kg.

Effets des extraits combinés sur la croissance pondérale : Les rats albinos femelles de la souche wistar

ont été suivis pendant les 14 jours. Durant cette période, la croissance pondérale a été enregistrée, afin d’évaluer les variations du poids en fonction du temps aux doses respectives de 2000 mg/kg et 5000 mg/kg (Figures 2,3).

Figure 2 : Variations du poids en fonction du temps à l’essai limite à la dose de 2000 mg/kg

Figure 3. Variations du poids en fonction du temps à l’essai limite à la dose de 5000 mg/kg

(8)

Un léger gain de poids a été noté dans les lots traités, mais cette différence n’a pas été statistiquement significative (p- value ˃ 0,05).

Évaluation de l’activité hypoglycémiante des extraits combinés chez les rats albinos : La glycémie des rats était mesurée toutes les 30 mn pour les tests hypoglycémiante et antihyperglycémiante, pendant une durée de 3 h, pour le premier test et 2 h 30 mn, pour le

second test grâce à un glucomètre de marque « One touch vita a ». Les figures 9 et 10 montrent les variations de la glycémie en fonction du temps après administration de chaque substance (eau, glibenclamide, glucose, extrait au vin de palme à 2000 mg/kg et 5000 mg/kg de poids corporel).

Figure 4 : Variations de la glycémie pour les différents lots de l’activité hypoglycémiante La molécule de référence (lot témoin positif) a entrainé une

baisse significative (p-value < 0,05) de la glycémie 30 mn après gavage des rats et s’est poursuivie jusqu’à la 3 h par rapport au lot témoin négatif et ceux ayant reçu les extraits combinés. Cette baisse de la glycémie dans les deux derniers cas a été non significative (p-value ˃ 0,05).

Cependant, à la 3e heure à la dose de 5000 mg/kg de poids corporel, cette baisse a été significative (p-value < 0,05).

Évaluation de l’activité antihyperglycémiante des extraits combinés chez les rats albinos : La molécule de référence (lot témoin positif) a entrainé une baisse significative de la glycémie 30 mn après gavage des rats par

rapport au lot témoin négatif et aux ceux ayant reçu les extraits combinés. De plus, la glycémie a continué de baisser significativement (p-value < 0,05) proportionnellement au temps pour tous les lots. Par ailleurs, bien que l’on note aussi une baisse de la glycémie chez les rats ayant reçu les extraits combinés aux deux doses, aucune différence statistiquement significativement (p-value

> 0,05) n’a été enregistrée par rapport aux rats du lot témoin négatif (Figure 5).

Figure 5 : Variations de la glycémie pour les différents lots au test à l’effet antihyperglycémiante

(9)

DISCUSSION

Au niveau du contrôle de qualité microbiologique, le nombre de coliformes totaux et le nombre de coliformes fécaux ont été nuls, ce qui pourrait expliquer une absence de contamination par des germes en provenance de la matière fécale. Par ailleurs, la recherche pour les salmonelles a été négative, et les dénombrements des levures et moisissures totaux ont été négatifs, suivant les dispositions spéciales de la pharmacopée européenne pour la préparation des médicaments à bases des plantes (Pharmacopée Européenne, 2008). Les extraits combinés ont révélé la présence des composés phénoliques, des tanins, des flavonoïdes, des alcaloïdes, et des saponines. Il a été rapporté par Owolabi et al. (2010) que ces substances possèdent des activités antidiabétiques. De plus selon les travaux d’Odiogenyi et al. (2009), certains de ces métabolites secondaires possèdent une activité hypoglycémiante et/ou antiherglycémiante (flavonoïdes, phénols). L’influence des métabolites secondaires présents dans les plantes sur la glycémie selon les travaux de Cano- Marquina et al. (2016) a montré qu’à long terme les alcaloïdes seraient responsables d’une baisse de la glycémie. Mangano et al. (2010) ont également rapporté que les polyphénols et l’acide phénolique sont utiles dans la prévention du diabète de type 2, en provoquant la réduction de l’absorption intestinale du glucose, qui réduit ainsi les pics de glycémie qui suivent les repas. La toxicité aiguë a permis de montrer que les extraits combinés administrés par voie orale n’entrainent aucune mortalité pour l’essai limite à 2000 mg/kg et 5000 mg/kg de poids corporel.

Conformément aux travaux de Venkateshwarlu and Dilep (2013), une plante dont la DL 50 est supérieure à 5000 mg/kg de poids corporel est considérée comme non toxique pour une expérimentation animale. La glycémie des rats du lot témoin positif (glibenclamide) a varié significativement (p

< 0,05) à partir de 30 mn jusqu’à 2 h 30 mn après le gavage du glibenclamide à la dose de 10 mg/kg de poids corporel par rapport à la glycémie initiale H0 (30 mn avant le gavage). Cette variation significative de la glycémie du lot témoin positif, par rapport au lot témoin négatif (eau distillée) démontre que le glibenclamide (substance de référence), est une molécule hypoglycémiante. Ces résultats corroborent avec ceux d’Adebayo et al. (2010), de Venkateshwarlu and Dilep (2013), Arumugan et al. (2013), qui ont démontré l’activité hypoglycémiante du glibenclamide à la dose de 10

mg/kg de poids corporel chez le rat. La glycémie des rats du lot 2000 mg/kg de poids corporel ne varie pas significativement (p ˃ 0,05) dans le lot tout au long de l’étude par rapport à la valeur de la glycémie initiale (30 mn avant le gavage de l’extrait. Ces résultats montrent ainsi que les extraits combinés au vin de palme à la dose de 2000 mg/kg de poids corporel n’entrainent pas une baisse considérable de la glycémie. Ces résultats sont comparables à ceux d’Akouah et al. (2015), qui ont montré que l’extrait éthanolique de Rauwolfia vomitoria 70% à 500 mg/kg de poids corporel ne possédait pas d’activité hypoglycémiante, car la différence de la valeur glycémique n’était pas significative (p ˃ 0,05) par rapport à celle du lot eau distillée.

La glycémie des rats du lot 5000 mg/kg de poids corporel ne varie pas significativement (p ˃ 0,05) tout au long de l’étude par rapport à la valeur de la glycémie initiale (30 mn avant le gavage des extraits combinés), Elle varie significativement (p < 0,005) dès la 3e heure par rapport au lot eau distillée (lot témoin négatif), mais cette variation n’est pas significative (p ˃ 0,05), par rapport au lot glibenclamide (lot témoin positif). Les extraits combinés au vin de palme administrés à 5000 mg/kg de poids corporel ne possèdent pas d’activité hypoglycémiante (Akouah et al. (2015. La glycémie des rats du lot témoin positif varie significativement (p < 0,05) à partir de 1 h 30 mn jusqu’à 2 h 30 mn après le gavage du glibenclamide à la dose de 10 mg/kg de poids corporel par rapport à la glycémie initiale H0 (au moment du gavage du glibenclamide et 30 mn avant l’hyperglycémie provoquée par voie orale). Elle varie significativement (p <

0,05) par rapport à la valeur de la glycémie du lot témoin négatif (lot eau distillée + glucose à la dose de 4 g/kg de poids corporel). Cette variation significative de la glycémie du lot témoin positif, par rapport au lot témoin négatif démontre que le glibenclamide (substance de référence), est une molécule responsable de l’activité antihyperglycémiante.

Les résultats obtenus par Ndoumou et al. (2013) ont montré également que le glibenclamide administré aux rats à la dose de 10 mg/kg de poids corporel a entrainé une activité antihyperglycémiante. Les extraits au vin de palme aux doses de 2000 mg/kg et 5000 mg/kg de poids corporel possèdent aussi une activité antihyperglycémiante (Adeneye et al. 2007).

CONCLUSION

La présence de phénols, flavonoïdes, tanins et saponines dans les extraits combinés au vin de palme des écorces du tronc de Musanga cecropioides et des fruits de Combretum micranthum leur confère les propriétés hypogycémiante et

antihyperglycémiante. La DL 50 supérieure à 5000 mg/kg de l’extrait montre l’innocuité de la plante. La formulation d’un médicament traditionnel amélioré doit être envisagée, pour l’essor de la médecine traditionnelle.

(10)

REMERCIEMENTS

Les auteurs adressent leur profonde gratitude à GENEMARK Cameroun (B.P. 15 515 Douala, Cameroun ; Tél/Fax : 00 237 697 408 065) pour son aide financière et matérielle.

REFERENCES

Adebayo A, Gbolade A, 2010. Antihyperglycemic and hypolipidemic studies of three medicinal plant on alloxan-induced diabetic rats. Journal of pharmaceutical Research, 2 (3):81-86.

Adeneye AA, Ajagbonna OP, Ayodele OW, 2007.

Hypoglycemic and antidiabetic activities of the stem bark aqueous and ethanol extracts of Musanga cecropioides in normal and alloxan induced diabetic rats. Fitoterapia, 78: 502–505.

Akouah L, N’Doua R, Koakou J, Abo C, Aoussi S, Moussa Gbagbo, 2015. Effets hypoglycémique et antihyperglycémique de l’extrait ethanolique des racines de Rauvolfia vomitoria Afzel (Apocynacées). European scientific Journal, 15:

60-65.

Alberti KG, Zimmet P, 2008. Definition, diagnosis and classification of diabetes mellitus and its complications : diagnosis and classification of diabetes mellitus provisional. Diabet Med., 15 (7):

539-553.

Arumugan G, Manjula P, Rakesh K, Sandhya, 2013.

Evaluation of anti-diabetic activity of Carica papaya seeds on streptozotocin induced type II diabetic rats. Journal of advanced scientific research, 4 (2) :38-41.

Atlas, 2013. Diabète de la Fédération Internationale du Diabète. 6ième édition.

Cano-Marquina A, Tarim JJ, Cano A, 2013. The impact of coffee on health. Pub Med., 75 (1): 7-21.

Mangano S, Williamson G, 2010. Polyphenols and phenolic acid from decrease glucose uptake and transport by human intestinal caco-2 cells. Molecular nutrition and food research, 54 (12): 1773-1780.

Din N, Dibong SD, Mpondo Mpondo E, Priso RJ, Kwin NF and Ngoye A, 2011. Inventory and Identification of Plants Used in the Treatment of Diabetes in Douala Town (Cameroon). European Journal of Medicinal Plants, 1 (3): 60-73.

Eloff JN, Katerere DR, Mc Gaw LJ, 2008. The Biological Activity and Chemistry of Southern Africa Combretaceae and Cecropiaceae. J.

Ethnopharmacol., 119 (3) : 686-699.

N’Diaye M, Diatta W, Fall AD, 2008. Activité antihyperglycémiante de l’extrait éthanolique de feuilles d’Icacina senegalensis Jus (Icacinaceae).

Médecine d’Afrique noire 55 : 8-9.

Ndoumou, Patricia Kannegue, Ayong M, Gouado I, Tchegang C, 2014. Évaluation de l’activité antidiabétique des extraits de feuilles de Gnetum africanum et Gnetum bulchozzianum (Gnétacées).

Sciences, Technologies et Développement, 15: 60- 65.

OCDE, 1979. Résumé des considérations du rapport des groupes d’experts de l’OCDE sur la toxicologie à court et à long terme. In lignes directrice de l’OCDE pour l’impact des essais de produits chimiques sur le poids, 1 : 1-15.

OCDE, 2001. Toxicité orale aigue–Méthode par classe de toxicité aigue. In lignes directrices de l’OCDE pour les essais de produits chimiques, 1 : 1-14.

OCDE, 2008. Toxicité orale aigue – Méthode de l’ajustement des doses. In lignes directrices de l’OCDE pour les essais de produits chimiques, pp.

75-80.

Owolabi OJ, Ayinde BA, Iwogu ZA, Ogbonna OO, 2010.

Properties evaluation of the ethanol extract of Musanga cecropioides. Methods and findings in experimental and clinical pharmacology, 32 (6):

407-411.

Pharmacopée européenne, 2008. 6e Edition Tome 1, pp.

178-568.

Raccah D, 2004. Épidémiologie et physiopathologie des complications dégénératives du diabète sucré.

EMC-Endocrinologie, 1 (1) : 29-42.

Tangara MS, 2016. Essais sur un Médicament Traditionnel Amélioré à base des calices d’Hibiscus sabdariffa utilisés contre l’hypertension artérielle : formulation et dénomination commercial. Thèse de pharmacie, USST de Bamako, 130p.

Venkateshwarlu E, Dilep P, 2013. Evaluation of anti-diabetic activity of Carica papaya seeds on streptozotocin induced type II diabetic rats. Journal of pharmaceutical Research, 4 (2) : 38-41.

Références

Documents relatifs

La méthode consiste à faire apparaitre le même facteur devant l’une des inconnues dans les deux équations en multipliant les deux équations par un facteur adapté, puis à

Und schließlich wäre die heftige Polemik, die im heißen polnischen Herbst 1956 zwischen dem polnischen Parteiorgan Trybuna Ludu und der sowjetischen Pravda entbrannte, für die Zwe-

La trajectoire intérieure, très proche des valeurs d’équilibre, correspond à des valeurs initiales de 900 pour les sardines et 1900 pour les requins, elles aussi très

Calculons l’aire d’un secteur de cercle de rayon 1 et d’angle π/3. Cette aire est 1/6 de l’aire du disque, soit A 1 = π.. π π π π π Sommes pythagoriciennes 1.

Évolution (en %) 2014 Évolution (en %) 2013 2012 CUI-CIE Emplois d’avenir marchands CAE-DOM Ensemble secteur marchand CUI-CAE hors ceux des ACI Emplois d’avenir

In general, higher growth rates and lower decay rate constants were measured in sediments from Vidy containing higher nutrient and organic matter levels and finer grain size..

Non-contrast-enhanced cardiac computed tomography (unenhanced CT) is increasingly being used for attenuation correction of cardiac nuclear scans as it has been shown to improve