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DE VON NEUMANN

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

Ann. Inst. Fourier. Grenoble 28,3(1978), 107-111

SUR LES SOUS-ESPACES SPECTRAUX DTN OPÉRATEUR COMPACT RELATIVEMENT A UNE ALGÈBRE

DE VON NEUMANN

par Michel HILSUM

Introduction.

Soit A une algèbre de von Neumann. On définit les opérateurs compacts de A en prenant l'adhérence normique des opérateurs de rang fini de A .

Soit T un opérateur compact de A . Dans [l], M. Breuer montre que k e r ( l - T ) , et par suite k e r ( l - T ) " , est fini. Nous nous proposons ici d'étendre cette propriété, en généralisant un ré- sultat classique bien connu :

THEOREME. - supker(l - T)" est fini.

Ceci répond à une question de M. Breuer dans [ 1].

Soit (Q^) une suite orthogonale de projecteurs de A de somme infinie. Nous montrons que T ne peut pas être bornée intérieure- ment uniformément sur chaque Q^ .

Cette propriété est appliquée ensuite à la famille de sous-espaces Im Q^ = ker(l - T)" e ker(l - T)'1-1 pour laquelle Q^TQ^ = Q^.

*

* *

Soit A une algèbre de von Neumann opérant dans l'espace H . DEFINITION. — Un élément T de A est dit de rang fini si le projecteur sur Im T est relativement fini dans A . T est dit compact s'il est limite en norme d'opérateurs de rang fini

L'ensemble des opérateurs compacts forme un idéal bilatère autoadjoint fermé de A (cf. [1]). Il est noté K(A).

(2)

Soit E un projecteur de A . L'algèbre réduite EAE est notée AE , l'application canonique de A dans Ag qui à x E A associe ExE est notée 0g .

PROPOSITION 1. -Soit T un élément de A . Les assertions suivan tes son t équivalen tes :

i) T e K(A)

ii) Si E est un projecteur de A tel que Im E C Im T , alors E est fini.

Démonstration — Montrons que 1)==^2). Soit E un pro- jecteur tel que Im E C Im T. Alors ET est inversible sur son image : il existe S G A tel que ETS = E .

LEMME 1. - On a l'inclusion :

0 E ( K ( A ) ) C K ( A E ) .

Soit R E K(A) ; il existe une suite R^ d'opérateurs de rang fini telle que lim R^ = R . Comme 0g (R^) est de rang fini dans AE et lim0g(R^) = 0g (R) on voit que 0g (R) est compact dans A E .

Donc si T G K ( A ) , alors 0g(TS)G K(Ag).

D'autre part nous savons que 0g (TS) = 1. Ceci implique que E est fini, d'après le lemme suivant :

LEMME 2. - Si F est un projecteur infini de A , alors 1 ^ K(Ap).

En effet, considérons la boule de centre 1 et de rayon 1/2 dans Ap : elle est formée d'opérateurs inversibles, donc d'opéra- teurs de rang infini. Par conséquent 1 ne peut pas être limite d'opé- rateurs de rang fini, d'où le résultat.

Réciproquement, soit T vérifiant la propriété ii) et T = U|T|

la décomposition polaire de T. Alors [ T j vérifie la propriété ii) car U Image |T| = Image T. Soit û > 0 et soit E^ le projecteur spectral de T correspondant à l'intervalle [ 0 , û ] , 1 - E^ est fini car son image est contenue dans celle de T. Comme la norme de |T| E^ est < û , on voit que |T| est limite en norme des

|T| (1 - E^) qd a —> 0 + , qui sont de rang fini. Ainsi |T| et T sont compacts, q e d

(3)

SUR LES SOUS-ESPACES SPECTRAUX D'UN OPERATEUR COMPACT 1 09

COROLLAIRE. — Soit T Ç=- K(A) et soit la décomposition spec- trale de |T| = (T^T)1 7 2 :

/.R

|T| = j x d E , .

^o Alors pour a > 0, 1 — E^ est fini.

PROPOSITION 2. — Supposons que A ^o z7 ^^ algèbre semi- finie. Soit (€?„)„=! 2 ^^ ^z^ orthogonale de projecteurs de A , P MAÎ projecteur fini de A et d un réel > 0. Supposons que P 50^

borné intérieurement par d sur Im Q^, quel que soit n > 1 , c 'est-à-dire :

V x C I m Q ^ , ||P;c|| > rf jjxll.

+ <»

^4/0^ ^ Q^ est fini w=i

Démonstration. - Nous établissons d'abord quelques lemmes.

LEMME 3. - On a l'inégalité : Q^PQ^ > ûf2 Q^ . Il faut montrer que quel que soit y G H , on a :

(Q^PQ^,^)> ^ ( Q ^ , ^ ) - Mais cette inégalité se récrit :

IIPQ^II2 > d1 HQ^H2.

Cette dernière inégalité est celle qui est supposée dans l'énoncé de la proposition avec x = Q^V- q.e.d.

Posons f Q^ = Q . w = l

LEMME 4. — 5bzY (^ ^n^ ^rûc^ normale sur A ^//^ ^^^

(^(P) < 4- oo. o^ a <^(p) > d1 (^(Q) .

Démonstration. - On a (^(Q^PQ^) == (^(PQ^P). Donc d'après le lemme 3, on a (^(PQ^P) > ûf2 ^(Q^), d'où il vient l'inégalité

<^(PQP) > d2 </?(Q). De cette dernière relation, il résulte que

^(P) > rf2 ^(Q). q.e.d.

LEMME 5. — Soit E un projecteur de A . Alors E ^ /z^z si et seulement s'il existe une famille fidèle de traces normales

(4)

semi-finies (*) ( ^ , r € I ) /e//^ ^M^, quel que soit i ^ - ï , on ait:

^,(E) < + 0 0 .

Démonstration. — Voir [2], lemme 2.5.3. page 97.

Fin de la démonstration de la prop. 2. — D'après le lemme 5, il existe une famille fidèle de traces normales semi-finies sur A , (<^?,, ( E I) telle que : <^(P) < + °° , pour i e 1. Mais d'après le lemme 4 on a alors : <^(Q) < -h oo quel que soit / € I. Donc, d'après le lemme 5, Q est fini. q.e.d.

PROPOSITION 3. — Supposons que A so it une algèbre semi- finie. Soit T € K(A), (Qn)n=i,2... une suite orthogonale de pro- jecteurs de A , et d un réel > 0, tels que T soit borné intérieu- rement par d sur Im Q^ , pour tout n, c'est-à-dire:

I I T Q ^ x l l > d\\^x\\ pour x G H .

+00

Alors ^ Q^ est fini.

«~\

Démonstration. — Considérons la décomposition spectrale de

|T| = ( T * T )1/2: |T| = F x d E , .

^o

LEMME. - Soit y C H tel que ||Ty|| > d \\y\\. Alors on a l'inégalité: ||(1 - E^)y\\ > ( d / 2 ||T||) \\y\\, avec ûT = rf/2 .

En effet on a : 1|T^|| < ||T(1 - E^)y\\ + I j T E ^ ^ I I . Mais d'autre part :

||T(1-E^)^||<||T||||(1-E^)^|| et IJTE^ || < rf' \\y\\.

On a alors l'inégalité r f | M I < | | T | | ||(1 - ^.)y\\ + d ' \\y\\, d'où il vient: ||(1 -E^)y\\ > ((d - d')/||T||) \\y\\. q.e.d.

D'après ce lemme, il résulte que 1 - E^» est borné intérieu- rement par ( d / 2 ||T||) sur ImQ^ pour tout n.

Or d'après le corollaire à la proposition 1, 1 - E^, est fini.

On peut alors appliquer la proposition 2 avec 1 - E^, et (Q^)^=i,2...,

+00

ce qui montre que ^ Q^ est fini. q.e.d.

w=i

(*) Par famille fidèle il faut entendre : si R e A'^, est tel que ^.(R) = 0, V î , alors R = 0.

(5)

SUR LES SOUS-ESPACES SPECTRAUX D'UN OPERATEUR COMPACT 1 1 1

Soit A une algèbre de von Neumann quelconque.

THEOREME. - Soit T e K(A). Alors sup ker(l - T)" est fini.

n

Démonstration. — On peut supposer que A est semi-finie. En effet, soit G le projecteur central de A tel que Aç soit semi-finie et A^_Q) purement infinie. Pour tout projecteur fini E de A on a (1 - G)E = 0 , et par conséquent K(A) (1 - G) = 0 , ce qui nous ramène au cas où G = 1 .

Soit Q^ le projecteur sur Ker(l - T)" Q Ker(l - T)"-1 .

+00

II faut montrer que ^ Q^ est fini.

n=i

Cela résulte de la proposition 3 et du lemme suivant : LEMME. - On a l'égalité : Q^ TQ^ = Q^ .

En effet on a l'inclusion : (1 - T) ker(l - T)" C ker(l - T)"-1. Il en résulte : Q^(l - T) Q^ == 0, d-où Q^ TQ^ == Q^ . q.e.d.

BIBLIOGRAPHIE

[1] Manfred BREUER, Fredholm théories in von Neumann algebras, 1 & II, Math. Annal., 178 (1968), p. 243-254, et 180 (1969), p. 313-325.

[2] S. SAKAI, C*-algebras and W*-algebras, Springer-Verlag 1971.

Manuscrit reçu le 21 juillet 1977 Proposé par J. Dieudonné.

Michel HILSUM, Laboratoire de

Mathématiques Fondamentales Aile 45-46, 3e étage

4, Place Jussieu 75230 - Paris.

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