IL FAUT REVOIR LE PROJET FILLON
ÉDITO
L’HEBDOMADAIRE DU SYNDICAT NATIONAL DES ENSEIGNEMENTS DE SECOND DEGRE
SES MOBILISATION
DEUX LOIS, UN RAPPORT : UN MÊME ESPRIT
ACTUALITÉ 2-3
LOI D’ORIENTATION
Écrivez a votre député.
MOBILISATION 4-5
ÉDUCATION, LES MOBILISATIONS SE POURSUIVENT
Avec des temps forts dans les académies.
MÉTIER 6-7-8
RÉFORME DU BACCALAURÉAT
Répondez à la consultation.
CLASSE DE SECONDE
François Fillon entend raison.
SOMMAIRE
N° 615 10 FÉVRIER 2005
L
’un des grands objectifs de la loi d’orientation du rapport Thélot était de réduire le nombre de sorties sans qualification. Or, la loi d’orientation et la loi de « cohésion sociale » développent de nouveaux dispositifs qui ne visent ni l’un ni l’autre à réduire l’échec scolaire, ni à per- mettre une véritable démocratisation, ni à réduire les inégalités. Au contraire, elles ajoutent de façon incohérente des dispositifs, le CIRE notamment, contrat de réussite éducative, qui personna- lise les apprentissages et culpabilisera élèves et enseignants, sans s’attaquer aux difficultés rencontrées par les élèves dans la classe au moment de l’apprentissage (effectifs chargés, formation pédagogique insuffisante). Au final, le CIRE risque de se construire au détriment d’un développement d’aide et de soutien aujourd’hui en place, et surtout des moyens dispensés aux zones d’éducation prioritaire.La loi Borloo qui comprend un volet éducatif multiplie les actions, par des personnels hors éducation, et confie ainsi aux collectivités le soin de lutter contre les inégalités sociales. Là encore, il s’agit de cibler certaines populations.
De plus la difficulté est médicalisée comme dans le projet de loi sur la délinquance.
Ce projet vise à stigmatiser très tôt les jeunes aux comportements « déviants » dès 2-3 ans et leur famille, et à remettre en cause le secret professionnel, puisque les informations recueillies par les assistants sociaux, les CPE, les enseignants auprès des jeunes et de leurs parents devront être centralisées par le maire.
Sous couvert d’aide précoce, il s’agit de relégation dans des dispositifs qui ne pourront permettre une véritable construction de connaissances, de formation diplômante.
Il faut construire de l’égalité dans l’école et dans la société pour réduire de façon durable la difficulté scolaire, une véri- table démocratisation et une élévation des qualifications pour tous dans une société plus juste.
Gisèle Jean,
cosecrétaire généralela LV2 dans le tronc commun en Seconde, dans des conditions qui ne sont pas complètement précisées. Il affiche, en même temps un dis- cours de fermeté mais qui dénote une fébrilité croissante. Dans son interview à 20 Minutes François Fillon n’hésite pas à utiliser des argu- ments qui ont fait la notoriété de Claude Allègre et de Luc Ferry : les syndicats (le SNES et la FSU sont visés implicitement) sont conser-
vateurs, accusés de désinformation, les enseignants sont soupçon- nés de manipuler les lycéens.
Le SNES qui a réuni son BN le mardi 1erfévrier est résolu à ne mar- quer aucune pause pendant les vacances scolaires dans son action pour une autre loi d’orientation et contre les suppressions de postes. Il déplore les difficultés rencontrées au niveau de l’Interfé- dérale de l’éducation, le SGEN et l’UNSA ayant refusé que soit reprise la demande formulée ensemble d’« abandon du projet Fillon » et que soit retenu le principe d’une action commune le 15 février. Le cadre unitaire est cependant maintenu, notamment dans la perspective d’une initiative de manifestation à caractère national en mars. Au niveau de la FSU, s’il y a eu accord pour donner
un cadre national au 15 février et aux actions de la période de vacances, il est plus difficile de se mettre d’accord sur les modalités de l’action.
En ce qui le concerne, le SNES a décidé de retenir pour la période des vacances de février trois dates permettant de donner un cadre natio- nal aux décisions prises dans les académies et les départements.
15 février avec une grève des trois académies de la région parisienne et des grèves dans l’académie de Bordeaux pour le début du débat parlementaire,puis deux autres dates le 25 février avec des décisions de grève déjà prise dans les académies de Lille et de Reims,ainsi que le 4 mars avec des décisions prises pour l’académie de Marseille et d’Orléans-Tours (voir le détail des décisions pages 4 et 5).
La prochaine US donnera des informations complémentaires pour le 25 février et le 4 mars. Quelle que soit son académie, chacun d’entre nous peut aussi apporter sa contribution au mouvement d’en- semble en s’adressant au député de sa circonscription (cf. lettre ouverte aux parlementaires).
Bernard Boisseau
CLASSES PRÉPARATOIRES
Mobilisation exemplaire à Saint-Denis
Grèves et manifestations ont porté leur fruit, le recteur a annoncé mercredi 2 février qu’il maintenait la classe préparatoire PCSI de Saint-Denis (voir L’US n° 614). Les élèves ont à nouveau la possibilité de s’y porter candidat sur le serveur des admissions http://www.admission-postbac.org.
La manifestation de soutien de l’ensemble des classes préparatoires de la région parisienne, organisée par le SNES, s’annonçait massive tant l’émoi, relayé par les médias, suscité par ce projet de suppression était grand. Nous pouvons maintenant saluer la victoire de tous ceux pour qui l’égalité des chances, en prépa comme dans toute autre formation supérieure, n’est pas qu’une idée accrochée à la une
des journaux de temps en temps. Jean-Hervé Cohen
Les lycéens aussi
Tous les observateurs ont noté
l’impressionnante mobilisation des lycéens aux côtés de l’UNEF, des CAL,
de la FIDL et de l’UNL, eux aussi mobilisés contre le projet de loi Fillon.
Un premier succès
La très forte mobilisation des professeurs de SES : grève massive et manifestation nationale le 12 janvier à l’appel de l’APSES avec le soutien du SNES, les milliers de pétitions et le soutien de l’opinion publique (parents, élèves, universitaires) ont contribué à faire revenir le ministre sur sa décision.
La suppression d’une option de détermination conduisait à la disparition des SES en Seconde et de la filière ES. Après cette première victoire, les enseignants restent mobilisés pour conserver les dédoublements existants.
Gisèle Jean
©THIERRY NECTOUX ©THIERRY NECTOUX
Première étape : grèves, manifestations le 15 février dans les académies de Paris, Créteil, Versailles, Bordeaux
Le projet Fillon suscite une opposition de plus en plus générale. Le SNES entend tout mettre en œuvre pour que le projet soit abandonné et que soient ouvertes de véritables discussions pour une autre loi d’orientation. Il a décidé un dispositif national d’action pour le mois de février pendant les vacances des différentes zones et pour le mois de mars.
Premier rendez-vous : le 15 février
pour l’ouverture du débat parlementaire.
L
a contestation du projet s’amplifie tous les jours. Il y avait déjà les enseignants et leur action de grèves et de manifestation des 7 décembre, 20 janvier et 5 février. Il y a maintenant les lycéens dont la mobilisation touche plusieurs milliers de jeunes presque chaque jour autour de « l’accès à l’éducation pour tous », le « maintien du bac national et anonyme », le « maintien des options » et le « maintien d’un enseignement technique de qualité ». Quant au groupe de travail sur le bac il a été successivement déserté par les syndicats de la FSU, la CGT, le SGEN, la FIDL et pourrait bien l’être demain par l’UNSA, l’UNL, la FCPE, la concertation se réduisant dès lors à un tête à tête avec le SNALC et la PEEP ! La contestation semble même faire des adeptes là où on les attendait le moins : le président de l’As- semblée Nationale s’inquiète d’une possible censure du Conseil Constitutionnel et plusieurs ministères, selon Le Monde se répandent en critiques contre la « méthode Fillon ».Dans cette situation, le ministre a lâché un peu de lest en intégrant
FÉVRIER, MARS : LE DISPOSITIF NATIONAL D’ACTION DU SNES
©THIERRY NECTOUX
5 FÉVRIER
NOUS ÉTIONS PLUS DE
ACTU
CDI REV A L O CNDP
22 L’US N° 615 • 10/02/2005
ACTUALITÉ
L
’INSEE a publié fin janvier la valeur définitive de l’in- dice des prix pour 2004. La hausse (1,9 % hors tabac, 2,1 % pour l’ensemble) est sensiblement plus importante que les prévisions officielles (initiale 1,5 % revue à 1,7 %).La publication simultanée de l’indice du coût de la construc- tion du troisième trimestre 2004, équivalant à 4,8 % de variation annuelle, rappelle que les ménages locataires de leurs logements ou ceux qui l’acquièrent subissent pour se loger une augmentation bien plus forte.
Ce décalage n’est pas sans rappeler celui constaté par l’INSEE lui-même avec la hausse des produits de consom- mation courante (13,2 % de 1998 à 2004, 9,9 % pour l’indice des prix sur la même période).
Si l’on y ajoute la correction opérée pour déterminer l’in- dice des prix lorsqu’un nouveau produit, de meilleure qua- lité mais plus coûteux, remplace un plus ancien retiré du commerce, on comprend que la mesure officielle de l’in- flation soit de plus en plus contestée.
Il ne suffit pourtant pas au gouvernement de minimiser l’inflation. Ce qui a semblé légitime au Parlement, l’in- dexation sur les prix des barèmes de l’impôt de solidarité sur la fortune, est vu par les mêmes comme illégitime pour nos traitements.Trop longtemps accumulé, le retard a des effets considérables. Avec tous les fonctionnaires, les enseignants se sont massivement mobilisés le 20 janvier pour leurs salaires, en y associant les revendications pour
Pour un service public renforcé de l’édition et de la documentation pédagogiques...
Depuis plus de deux ans, les personnels et l’intersyndicale du CNDP lutte, pied à pied contre la délocalisation de leur outil de travail à Chasseneuil-du-Poitou, décision
politicienne prise sans aucune étude préalable. Le conflit vient de connaître un nouveau rebondissement avec la démission du médiateur qui n’a pas eu les moyens de remplir correctement sa mission. Mais nos collègues n’entendent pas se résigner à la casse du service public du Scerèn-CNDP ; ils ont élaboré un projet d’établissement 2005-2008. Des extraits sont publiés sur http://www.snes.edu/docs/spip/article.php3?
id_article=623 et l’intégralité sur
http://www.nodeloc.net/intranet/doc/projet.pdf.
La défense de cet outil pédagogique nous concerne. Vous pouvez envoyer des messages de soutien à intersyndicale@cndp.fr
Documentation, le strapontin
Dans le projet de loi d’orientation, la seule allusion à l’existence des CDI et des professeurs documentalistes est le strapontin que nous aurions dans le conseil
pédagogique. Est-ce un hasard ? Est-ce uniquement pour mettre en place, sous la responsabilité du chef d’établissement, une politique documentaire ? Nous ne récusons d’ailleurs pas ce concept, il peut être un outil de cette professionnalisation que nous revendiquons. Nous défendons la nécessité de rationaliser les ressources pédagogiques dans les établissements, nous estimons avoir une certaine expertise en recherche et en veille informationnelles, mais nous ne voulons pas nous transformer en préposé à une politique documentaire qui ferait l’impasse sur son objectif prioritaire, celui de la formation des élèves à l’information documentation. Et nous nous interrogeons, le rapport de l’inspection générale n’était-il pas prémonitoire ? N’était-il pas un test ? Nous invitons l’ensemble de la profession à se saisir de ces questions. Consultez les contributions publiées sur notre site.
Débattons-en collectivement. Nous sommes déjà assis, par manque criant de personnels, sur un strapontin pédagogique. N’attendons pas de nous en faire éjecter sans réagir.
Jean-Pierre Hennuyer, documentalistes@snes.edu
« Consultation » SE-UNSA sur le baccalauréat
Le SE-UNSA a lancé une consultation sur la loi d’orientation. On découvre ainsi que l’introduction d’une part de contrôle continu dans le baccalauréat recueillerait près de 65 % de réponses positives !
L’AFP souligne que 2 535 enseignants ont répondu à la consultation, dont 80 % d’adhérents du SE-UNSA, tandis que, de son côté, « la lettre de l’éducation » précise que 2/3 des réponses proviennent d’enseignants du premier degré !
Les organisations syndicales ont réussi leur pari, même si, comme on pouvait s’y attendre, le gouvernement l’a contesté. Les salariés du privé étaient bel et bien présents et comme
d’habitude les enseignants formaient une bonne partie des cortèges. Un succès qui appelle des suites.
La barre avait été fixée par François Chérèque à 300 000 manifestants. Elle a été largement dépas- sée avec plus de 500 000 manifestants, dans 118 manifestations sur toute la France, répondant à l’ap- pel lancé par l’ensemble du syndicalisme français, ce qui n’était plus arrivé depuis 2003.
La participation des fonctionnaires et des salariés des entreprises publiques a été aussi forte, voir plus forte que le 20 janvier. Mais ce qui a frappé c’est la participation importante des salariés du privé, notam- ment dans les régions qui ont rencontré des diffi- cultés économiques particulièrement graves. 3 500 personnes ont ainsi, par exemple, manifesté devant l’usine Arkema (Total) de Saint-Auban (Alpes-de- Haute-Provence) où la direction vient d’annoncer la suppression de 380 emplois. Au centre des reven- dications, le maintien de la semaine de travail de 35 heures avec le mot d’ordre «Augmentez les
POUVOIR D’
NOUVEAU
Les ministres ont déclaré
Jean-Pierre Raffarin
« Je reste ouvert, mais nous sommes dans une démocratie. Et dans la démocratie, je ne méprise pas les manifestations mais je demande aux leaders syndicaux de ne pas mépriser le Parlement. » À propos de l’École, « Les syndicats aujourd’hui sont d’accord pour l’union du non mais ils ne sont pas d’accord pour une union du oui. Ils ont une negative attitude, ils n’ont pas une positive proposition ». « Je ne vois pas aujourd’hui de position unitaire pour résoudre les problèmes. » « Vous avez déjà vu une réforme de l’Éducation qui avait été acceptée par les enseignants? »
Jean-François Coppé
« La participation correspond à ce qui était prévu », « ce sont essentiellement des fonctionnaires qui ont manifesté, tout cela est donc sans surprise » : « d’autant plus qu’on a assisté au rassemblement des non : non à l’assouplissement des 35 heures, non aux réformes, non au capitalisme, non au référendum européen ». Les salariés du privé « étaient relativement peu nombreux si on rapporte leur nombre aux 14 millions de salariés du secteur privé. » Il n’a « échappé à personne qu’il y avait beaucoup de militants du PS dans la manifestation ».
Gilles de Robien
« J’espère que la majorité saura être suffisamment pédagogue pour expliquer aux salariés et aux chômeurs de ce pays que, très loin de vouloir remettre en cause un quelconque progrès social, il s’agit simplement de concilier la liberté économique et le progrès social »,
François Fillon dans le journal « 20 minutes » du 6 février :
Les syndicats d’enseignants et de lycéens quittent un à un le groupe de travail sur la réforme du baccalauréat.
Comment expliquer un tel blocage? Face à un projet pragmatique, je n’entends que des contrevérités et des caricatures. Les manœuvres menées par certains relèvent plus de la politique que du débat éducatif.
Il y a des conservateurs qui tentent, depuis vingt ans, quels que soient les gouvernements, d’empêcher toute évolution de l’école.
Vous parlez de la FSU, principal syndicat enseignant… Pour éviter la surenchère, je ne nomme personne.
Mais je n’ai pas l’intention de me laisser faire. Car il y va de l’intérêt des élèves, de leurs familles. Sur la modernisation du bac, il est faux de dire que je veux dévaloriser cet examen. J’y suis attaché, je crois au mérite, mais je ne veux plus que les élèves jouent toute leur scolarité sur la seule épreuve terminale. Les parents réclament aussi une épreuve moins stressante. Voilà pourquoi j e propose que le bac soit organisé autour de six épreuves terminales et non plus douze, et que le reste des matières soit évalué sous forme de contrôle continu ou de partiels.
Les six épreuves, dotées de coefficients élevés, détermineront néanmoins pour l’essentiel la note finale.
Caricaturer la réforme en faisant croire que c’est la fin du bac est donc absurde!
Ne craignez-vous pas que le bac n’ait plus la même valeur selon le lycée dans lequel il est obtenu? Non, puisqu’il restera un diplôme national, marqué par six épreuves déterminantes.
Par ailleurs, une part de contrôle continu peut même être un facteur supplémentaire d’excellence et d’égalité sociale!
C’est discutable. Dans les faits, il existe une hiérarchie des universités et des lycées… Une forme de hiérarchie des établissements existe malheureusement déjà. Je constate que le bac actuel n’a pas empêché cette dérive… Ce qui compte, c’est d’ouvrir des perspectives à tous les élèves, d’où qu’ils viennent.
L’université le fait!
Des manifestations lycéennes se sont déroulées la semaine dernière. Cela vous inquiète? Je suis vigilant et à l’écoute.
J’espère que les enseignants respectent leur sens critique et ne les poussent pas dans la rue. Ce serait une faute professionnelle, car ils sont les garants de la neutralité de l’école.
Peut-on mener une réforme à bien sans l’assentiment des enseignants ? Cette réforme s’appliquera progressivement car aucune mesure n’est fondamentalement rejetée par le corps enseignant. En fait, l’inquiétude des enseignants porte sur les moyens d’appliquer cette réforme. J’espère que le débat parlementaire sera l’occasion de rassurer la communauté éducative sur la volonté de la Nation de l’épauler dans sa mission.
Probablement pas assez pour que les profs cessent de dénoncer leur manque de moyens… Notre pays détient le record des pays développés pour les dépenses d’éducation. Si le seul fait d’augmenter les moyens améliorait les résultats scolaires, alors la France aurait les meilleurs du monde! Or, ce n’est pas le cas. Ma réforme prévoit deux milliards d’euros pour sa mise en œuvre et programme le recrutement de 150000 enseignants sur cinq ans.
Ces deux milliards constituent-ils de l’argent frais ou ont-ils été simplement réaffectés? Ce sont des moyens en plus pour les élèves qui en ont besoin, car je propose de leur garantir, en cas de difficulté dans les matières fondamentales, trois heures hebdomadaires supplémentaires de soutien individualisé, e t je veux aussi améliorer l’enseignement des langues. Mais au-delà de ces moyens, il faut faire bouger les structures, les pratiques, la pédagogie.
Recueilli par Stéphane Colineau
©THIERRY NECTOUX DR
Paris
500 000
Lettre ouverte aux parlementaires Madame, MonsieurLe projet de loi d’orientation pour l’av
enir de l’école soumis au débat de v
otre assemblée présente des objec ambitieux (80 % d’une classe d’âge au niv tifs
eau du bac 50 % de diplômés de l’enseignement supérieur) mais le c ontexte de choix budgétaires pour 2005 sans précédents dans l’éduc
ation comme les orientations contenues dans le projet tournent le dos à ces objectifs. Au lieu de promouv
oir une culture commune,il met en avant « un socle commun » des indispensables
, « compétences et connaissances » minimum,
excluant certains savoirs.Pourtant la diversité des disciplines loin d’être un obstacle à la réussite de tous les élèv
es, permet de créer une dynamique des apprentissages favorable à chacun d’entre eux,
et particulièrement aux plus en difficulté.
En matière de lutte contre l’échec scolaire, il s’accommode de l’idée que la réussite de tous ser
ait impossible, ignore le poids des inégalités sociales pour faire de la réussite une question «
d’aptitudes » ou de « talents individuels», n’affiche aucune politique ambitieuse des ZEP
, insiste sur le fait que l’aide aux élèves en difficulté se substitue à l’aide aux établissements.
Le projet ne propose que des c
ontrats individuels de réussite
, pour la seule scolarité obligatoire, qui renvoient la responsabilité de l’échec ou de la réussite à l’élèv
e et à sa famille, et risquent dese substituer aux dispositifs ac tuels (y compris les ZEP) ou de fonc
tionner par des redéploiements
. Il met en place une série de dispositifs qui font c ourir le risque d’un enfermement de nombreux jeunes
. Au collège, on risque fort de voir s’accentuer des solutions sélec tives : aménagements différenciés des cursus et des progr
ammes, brevet à géométrie variable, dispositifs dérogatoires d’alternance dès la Quatrième
, délestage vers des dispositifs relais multipliés Au lycée, amputation des options de S .
econde, remise en cause des dédoublements
, suppression des TPE sont significatifs : aucune ambition pédagogique
, les seules réponses se situant au plan du resserrement des struc tures.
Globalement, Il aboutira à une réduction de l’offre de formation ainsi qu
’à une fragilisation de certains enseignements et de certaines séries (notamment la série ES) et à une remise en
cause de la valeur nationale du baccalauréat.
Sur fond de décentralisation accrue, le projet propose un renfor
cement de l’autonomie des
établissements, de la contractualisation, la multiplication des pouv
oirs hiérarchiques.Il porte gravement atteinte aux statuts et c onditions de travail des personnels,avec l’introduc
tion de PLP bivalents au collège,la certification complémentaire en français, mathématiques et langues proposés aux nouv
eaux recrutés, la remise en cause des décharges, du droit à la formation continue pour tous,l’individualisation et la c
ontractualisation des carrières.Pour les absences de courte durée,le projet prévoit de conférer au chef d’établissement le pouv
oir de réquisitionner à tout moment les enseignants pour qu remplacent leurs collègues au pied levé.Une telle mesure ignore la réalité du fonc ’ils
tionnement des établissements et constitue un vrai déni du métier d’enseignant.
Il conduirait à des conflits permanents et
à de véritables aberrations pédagogiques.
Les personnels dans la rue le 7 déc
embre et le 20 janvier ont montré par leur très for
te mobilisation leur rejet d’un tel projet. Au Conseil Supérieur de l’éduc
ation, du 16 décembre,le texte a été rejeté à une très lar
ge majorité. Aujourd’hui nous vous demandons d’entendre c
ette parole, de repousser cette loi d’orientation et de demander au ministre un autre projet construit dans le respec
t des éléments du débat national mené l’an passé,
de la concertation la plus large et de l’intérêt de tous les élèv
es.
L’US N° 615 • 10/02/2005 3 ACTUALITÉ
ERREUR OU MANIPULATION ?
Par courrier du 11 janvier, le ministre de la Fonction publique annonçait à la FSU que les pensions des fonctionnaires seraient revalorisées en 2005 de 2 % (1,8 % à titre prévisionnel et 0,2 % au titre de régularisation 2004, basée sur une inflation de 1,7 %).
L’INSEE vient de rendre public l’indice de décembre 2004 et le constat d’une inflation annuelle de 1,9 %.
Erreur de calcul ? Précipitation ? En tout cas, c’est un mauvais calcul ! Il faut revoir la copie !
Le SNES et la FSU sont intervenus immédiatement auprès du ministre.
Le gouvernement surtaxe les retraités imposables de 0,4 % au titre de la CSG dans la loi de finance et refuse de revaloriser salaires et pensions : c’est actifs et retraités ensemble qui etaient dans l’action le 5 février, public et privé enfin réunis.
le système éducatif, pour le retrait du projet de loi Fillon.
Le mépris de Dutreil déclarant « qu’il n’y avait pas d’argent caché sous le tapis » ne surprendra plus personne. Nous n’avons d’autre voie que de poursuivre l’action dans l’unité.
Le 5 février est à un rendez-vous réussi, à prolonger.
■ Anne Féray anne.féray@snes.edu
François Fillon présente dans une lettre aux recteurs les grandes lignes du projet de loi. Peu
d’informations nouvelles mais des oublis significatifs par rapport au contenu du projet et un style qui veut lisser les sujets qui fâchent.
Il s’agit de mettre à pied d’œuvre les recteurs avant même que la loi ne soit débattue au parlement...
On y découvre toutefois à cette occasion l’architecture précise du brevet des collèges (voir ci-contre) sans qu’elle ait fait l’objet d’une quelconque concertation.
Quelques extraits
Fiche n° 4.La place de la pédagogie dans l’établissement
« ... le projet de loi comporte des innovations péda- gogiques majeures, à l’exemple du contrat indivi- duel de réussite éducative ou de la mise en œuvre du cadre européen commun de référence pour l’ensei- gnement des langues au collège et au lycée (avec des groupes de compétences qui se substitueront à la classe). Les établissements disposeront d’une large marge d’initiative pour mettre en œuvre ces dispo- sitions ». Au moment ou les DHG arrivent dans les établissements comment ne pas s’indigner ! Fiche n° 5.Assurer le remplacement des enseignants
« Pour les remplacements de longue durée, des moyens de remplacement existent dans les acadé- mies (enseignants titulaires en zone de remplace- ment, enseignants contractuels). » Aucune allusion aux vacataires pourtant de plus en plus nombreux!
« Les remplacements de courte durée relèvent de la responsabilité de l’établissement... Ils peuvent s’or- ganiser... par accord entre collègues... en les faisant travailler un peu plus dans leur propre discipline (lorsque celle-ci est différente de celle enseignée par le professeur absent)... L’obligation nouvelle faite à l’enseignant ne pourra excéder soixante-
LOI D’ORIENTATION
18 FICHES
POUR LES RECTEURS...
douze heures effectives de remplacement au cours d’une année scolaire. » Admirons la rédaction qui cherche à valoriser un certain volontariat mais rappelle toutefois le caractère obligatoire de la mesure.
Fiche n° 6.Langue vivante
Au collège et au lycée, l’enseignement ne se fera plus dans le cadre de la classe... Au baccalauréat, la LV1 fera l’objet d’une épreuve orale.
Fiche n° 7.L’école à l’heure numérique Le B2i collège sera généralisé et intégré au brevet ; le B2i lycée comptera au baccalauréat.
Fiche n° 9.2007, un baccalauréat modernisé
« Le baccalauréat sera modernisé dans la concerta- tion » (voir page 7 !).
Fiche n° 11.Rénover les voies générales et technologiques du lycée
Le silence est total sur la remise en cause des dédoublements, la suppression décidée unilaté- ralement des TPE en Terminale... Par contre il y a
volonté manifeste de calmer les inquiétudes concernant la série ES : « Les enseignements qui, comme les sciences économiques et sociales, sont aujourd’hui proposés en option continueront à l’être ; ainsi les élèves qui choisissaient “sciences écono- miques et sociales” notamment dans l’optique de poursuivre leurs études en Première économique et sociale (ES) pourront toujours le faire. »
En revanche, des inquiétudes fortes persistent sur l’avenir des séries technologiques. En actant que la série STI « sera modernisée autour de cinq dominantes », le ministre conclut précocement un débat qui ne devrait l’être qu’à partir des résultats des travaux sur les contenus lancés par l’inspection générale,sur les conséquences de ce schéma sur les autres formations, notamment sur la série STL. En tout état de cause, il est inacceptable que les recteurs anticipent les consé- quences de ces projets en intensifiant les fermetures et regroupement de sections tant au niveau bac qu’à celui des BTS.Ces mesures entraînent une réduc- tion de l’offre de formation et de nombreuses sup- pressions de postes d’enseignants.
Fiche n° 11
• Changement de vocabulaire en Seconde : les enseignements de détermination au choix devien- nent enseignement de spécialisation obligatoire.
• Des éléments sont donnés alors qu’ils n’ont rien à voir avec la loi : coefficient 3 pour l’option LA au bac, rénovation de la STT en STG.
• Des effets d’affichage :
– « un indicateur chiffré sera instauré pour mesurer la proportion des jeunes filles dans les séries S et STI afin de s’assurer qu’elle augment de 20 % d’ici 2010 » ; – « l’ouverture généraliste de la série ES sera réaffir- mée ».
Fiche n° 15.Combattre la violence scolaire
« D’ici 2010,6500 emplois d’assistant d’éducation sup- plémentaires seront créés afin de renforcer la présence des adultes dans les établissements.»
Il faut oser : rappelons que 6 600 emplois pour l’en- cadrement éducatif seront supprimés pour la seule rentrée 2005 et que depuis 2003 ce sont plusieurs dizaines de milliers de jeunes adultes qui ont disparu des collèges et lycées (surveillants et aides éduca- teurs).
Claudie Martens
Intégral des fiches disponible sur notre site
www.snes.edu
L
e SNES, la FSU rencontrent, dans la période pré- cèdant l’ouverture du débat à l’assemblée, les groupes parlementaires*. Le SNES leur a par ailleurs envoyé une fiche récapitulant les points qui posent particulièrement problème dans le projet de loi.Mais il est essentiel que la masse de la profession interpelle les députés et sénateurs. Nous vous pro- posons ci contre un projet de lettre, disponible aussi en format texte sur notre site si vous sou- haitez l’adapter.
Envoi individuel ou collectif dans l’établissement, faites comme vous le souhaitez : l’essentiel est que nos parlementaires perçoivent la mobilisation des personnels.
Rappel du calendrier
• Débat en première lecture a l’Assemblée nationale 15-16-17 février.
Débat au Sénat 21-22 mars
*Rencontre SNES parlementaires
• Mercredi 2 février : audience - commission des affaires culturelles de l’Assemblée (chargée de pré- parer le débat).
• Mercredi 2 février : rencontre SNES groupe parle- mentaire UDF.
• Mardi 8 février :rencontre SNES groupe communiste
• Lundi 14 février : rencontre FSU - groupe UMP Contacts en cours pour rencontre du SNES avec le PS et l’UMP.
BREVET DES COLLÈGES FICHE 8
(LIRE L’ARTICLE PAGE 6) Il comprendra :
• Trois épreuves écrites terminales définies au plan national (coefficient 8) : – français (3) ;
– mathématiques (3) ;
– au choix : histoire-géographie-éducation civique ou sciences physique-sciences de la vie et de la Terre (2).
• Deux disciplines obligatoires en contrôle continu (coefficient 4) :
– la matière non choisie à l’écrit, c’est-à-dire sciences physiques-sciences et vie de la Terre ou histoire-géographie-éducation civique (2) ; – la première langue vivante étrangère (2).
• Des matières au choix de l’élève en contrôle continu, pour un coefficient total de 6 : – technologie, seconde langue vivante étrangère
ou régionale, latin, grec, EPS, musique, arts, découverte professionnelle.
• Une note de vie scolaire (coefficient 2) qui pren- dra en compte :
– l’assiduité ;
– le respect du règlement intérieur ; – l’engagement dans la vie du collège.
salaires, pas les horaires», mais aussi l’emploi, les salaires, l’assouplissement du Code du travail et l’axe
« Raffarin-Medef ». C’est toute la politique sociale du gouvernement qui a été ainsi contestée.
On a aussi beaucoup remarqué la présence très visible des personnels de l’Éducation qui dans la quasi totalité des cas formaient à eux seuls, dans les cortèges FSU, 20 à 40 % des manifestants, avec, au centre de leurs préoccupations, le projet de loi Fillon dont ils demandent l’abandon. Tous les observa- teurs ont enfin noté une impressionnante mobilisa- tion des lycéens aux côtés de l’UNEF, des CAL, de la FIDL et de l’UNL, eux aussi mobilisés contre le projet de loi Fillon.
Le gouvernement a immédiatement fait savoir, au soir même de la manifestation qu’il avait « entendu » les manifestants mais qu’il ne tiendrait aucun compte de ce qui s’est exprimé à cette occasion, sur la ques- tion des 35 heures comme sur les autres. La plupart des organisations syndicales qui demandent, notam- ment, le retrait du projet de réforme des 35 heures, considèrent qu’il faut préparer dès maintenant des suites qui puissent permettre de faire à nouveau converger Public et Privé.La FSU, pour sa part, au-delà des actions spécifiques à l’Éducation qu’il faudra mener sur la loi d’orientation comme sur la carte scolaire, est prête à participer à toute discussion sur ce sujet.
Bernard Boisseau
ACHAT
RECUL
Lille
ÉCRIVEZ
A VOTRE
DÉPUTÉ
Février - mars : un disp 15 FÉVRIER
Ouverture du débat parlementaire sur la loi d’orientation
PARIS-CRÉTEIL- VERSAILLES
Grève
À l’appel du SNES Paris, Créteil, Versailles, du SNUEP Paris, Créteil Versailles, du SNUipp 75 et 94, de l’UNSEN CGT Paris, Créteil, Versailles, du SGEN Paris
Manifestation
15 heures République - l’Hôtel de Ville, Rassemblement festif, sportif, revendicatif
« une nuit blanche » contre la loi Fillon, devant l’Hôtel de Ville de Paris
BORDEAUX
(préavis de grève déposé par l’intersyndicale FSU-SGEN-CGT)
Pyrénées-Atlantiques : grève et manifestation à 10 heures devant l’inspection académique à l’appel
de la FSU, du SE UNSA, du SGEN,
de la FERC-CGT et avec le soutien de la FCPE.
Gironde : manifestation sur le Pont de Pierre à 17 h 30 avec fusées de détresse à l’appel de la FSU, du SGEN,
de la FERC-CGT
Lot-et-Garonne : manifestations a 18 heures devant les permanences des députés à Agen, Marmande,
Villeneuve sur Lot à l’appel de la FSU,
du SGEN, de la FERC-CGT et le soutien de la FCPE
©DR ©Clément Martin ©Clément Martin ©DR ©DR
positif national d’action
NANCY-METZ
MANIFESTATION LE 12 MARS À NANCY
MONTPELLIER
HÉRAULT : SEMAINE D’ACTION DU 9 AU 17 MARS
PYRÉNÉES-ORIENTALES : RASSEMBLEMENT LE 9 MARS À PERPIGNAN
RENNES
MANIFESTATION LE 5 MARS À PLABENNEC
Appel de la FSU régionale, à Plabennec, lieu symbolique du Finistère (dans cette commune la population se bat
pour la création d’un collège public)
Premières décisions dans les académies
25 FÉVRIER - 4 MARS
LILLE
GRÈVE LE 25 FÉVRIER
Lille : manifestation à 14 heures Dunkerque : 10 h 30 place Jean-Bart
Valenciennes : rassemblement mercredi 23 février 2005 à 14 heures, inspection académique, 12, rue Cellier
REIMS
GRÈVE LE 25 FÉVRIER
NICE
RASSEMBLEMENTS LE 2 MARS
À l’appel de la FSU, CGT,
SGEN-CFDT, SNCL-FAEN, SNETAA-EIL, FCPE 06 et 83 Nice : rendez-vous à 14 h 30 devant le monument aux morts (Roba
Capeù) pour une action médiatique avec les varappeurs du SNEP-FSU.
Toulon : rendez-vous à 14 h 30 devant l’inspection académique Draguignan : rendez-vous à 14 h 30 devant la sous préfecture
DIJON
MANIFESTATION DÉPARTEMENTALE (SAÔNE-ET-LOIRE) LE 2 MARS GRÈVE DES LYCÉES LE 7 MARS
DANS LA NIÈVRE
AIX-MARSEILLE
GRÈVE LE 4 MARS
Marseille : manifestation à 10 heures, Vieux-Port.
Avignon : rassemblement à 10 heures devant l’inspection académique
ORLÉANS-TOURS
GRÈVE LE 4 MARS
À l’appel du SNES, SNEP, SNUEP
LIMOGES
MANIFESTATION DES SERVICES PUBLICS LE 5 MARS À GUERET
©DR ©Clément Martin ©Clément Martin ©DR ©DanielMaunoury
L’US N° 615 • 10/02/2005
MÉTIER
M TIER
6
CLASSE DE SECONDE
FILLON ENTEND RAISON
L
es enseignements artistiques, c’est vivant, ça bouge, ça bouge les élèves ! »Débats, découvertes, rencontres, échanges, par- tage, inquiétudes, émotions, passion, revendica- tions : ce sont les mots qui nous viennent, à chaud, pour retracer ces deux journées intenses, aux- quelles 300 collègues ont participé.
Les participants sont repartis riches de moments forts :
• Les présentations de séquences de cours qui ont balayé des idées reçues, montré la diversité, la richesse, la modernité, la spécificité de chaque enseignement artistique, qui ont permis des échanges sur éducation artistique et enseigne- ments artistiques, sur la culture commune.
• La grande qualité des interventions des cher- cheurs, IPR, universitaires, des artistes comme Ernest Pignon-Ernest ou Nicolas Frize.
• L’inquiétude de tous concernant le socle com- mun défini par la future loi d’orientation. Nul ne peut imaginer que certains élèves n’auraient pas
COLLOQUE SNES-SNEP
“L’ART, ÇA S’APPREND ! L’ART, ÇA S’ENSEIGNE ! ”
l’obligation des arts plastiques, de l’éducation musi- cale, et de l’éducation physique et sportive au col- lège ; inquiétude également concernant l’existence
des enseignements de détermination en Seconde.
• La présence de collègues de disciplines « non artistiques » qui ont pris part aux débats et apporté leur « regard » à la construction d’une culture com- mune.
Nous avons réaffirmé la nécessité de :
• continuer à se battre pour que les enseignements artistiques aient une vraie place au collège et au lycée, en confortant les enseignements artistiques existants au collège, sans exclure une ouverture sur d’autres domaines artistiques ;
• lutter avec l’ensemble de la profession contre le projet de loi d’orientation et de participer à tous les rendez-vous et actions à venir ;
• diffuser le manifeste du SNES et du SNEP, le signer et le faire signer très largement :
http://www.snes.edu/petitions/?petition=5 Nous publierons les actes du colloque en fin d’an- née scolaire.
■Hélène Davit, Sandrine Charrier, ens.artistiques@snes.edu
F
ace à la mobilisation des collègues et des élèves depuis 2 mois, le ministre a fini par entendre raison sur la question de la Seconde : en intégrant la LV2 dans le tronc commun, il répond à une demande que nous formulons depuis des années. Rappelons que, enseignée depuis le col-lège, la LV2 est obligatoire dans quasiment tous les baccalauréats généraux et technologiques. La laisser au choix en Seconde était une aberration.
Le SNES, par ailleurs,restera vigilant sur les horaires et les conditions d’enseignement des langues vivantes 1 et 2.
Le ministre vient d’annoncer qu’il maintenait, dans cette classe, un enseignement de détermi- nation et la possibilité de 2 options facultatives.
Les élèves devront donc choisir entre SES, langue vivante étrangère ou régionale, musique, arts plastiques, cinéma et audiovisuel, théâtre, his- toire des arts, danse, arts du cirque, IGC, MPI, ISI, ISP, PCL, BMP et SMS, création-design et culture- design.
Ces enseignements sont indispensables pour construire des parcours de formation cohérents pour les élèves. Le SNES prend acte de cette mesure qui devrait conforter les séries ES et L particulièrement menacées par le projet. Pour ces séries, comme pour les séries technologiques, cette mesure doit s’accompagner d’un maintien de l’offre actuelle d’options dans les établisse- ments.
Pourtant, la réalité risque d’être tout autre avec les mesures de cartes scolaires actuellement déci- dées dans les académies et qui se traduisent par des suppressions d’options en seconde dans les établissements à la rentrée 2005 et la fermeture de classes de 1reSTT sans ouverture de 1reSTG. Si les moyens ne sont pas effectivement donnés aux établissements pour assurer ces enseigne- ments, la possibilité offerte aux lycéens de suivre ces options restera purement théorique, consti- tuant ainsi un simple effet d’affichage.
Le SNES poursuit sa mobilisation pour obtenir les moyens nécessaires au maintien d’une offre de formation diversifiée en lycée permettant de véri- tables parcours de réussite pour tous les jeunes.
■Roland Hubert
Écrire à :
nontitulaires@snes.edu
(Secteur non-titulaire)
Justice pour Michel
Michel Bury, enseignant d’arts plastiques au collège du Triolo de Villeneuve-d’Ascq, est victime d’une sanction décidée par le recteur de l’académie de Lille sur proposition de la commission disciplinaire réunie le 27 janvier 2005 : il sera déplacé d’office !
Le SNES dénonce l’injustice faite à cet enseignant, titulaire de ce collège depuis 1977 et qui, depuis trois ans, est soumis à des pressions croissantes de la part de la direction de l’établissement :
• au printemps 2002, la direction fait état de dessins « suspects » ; le rectorat prétend être inquiet à ce sujet, mais ne diligente aucune enquête administrative ;
• au printemps 2003, la direction s’en prend à la notation administrative du collègue et profite de la venue de l’inspecteur pédagogique pour faire à nouveau état des dessins : le rectorat décide d’une inspection, le compte rendu de l’inspecteur n’est pas utilisé par le recteur pour engager une procédure disciplinaire. Dans le même temps, le rectorat donne satisfaction au collègue en demandant au chef d’établissement de revoir
son appréciation ;
• en janvier 2004, il fait l’objet d’un signalement auprès du procureur
de la République qui aboutit à un classement sans suites après une enquête de police approfondie ;
•en septembre 2004, nouvelle accusation, quelques jours après la rentrée, le prétexte est futile (remarques à propos d’une inscription sur un T-shirt) mais l’accusation est si grave (perversité) que le rectorat suspend Michel Bury.
Pendant quatre mois, le rectorat ne procède à aucune enquête, ne recueille aucun témoignage, accepte les quelques accusations sans les vérifier, ignore des dizaines de témoignages de collègues, de parents, d’anciens élèves qui insistent sur le sérieux, le dévouement et la compétence de cet enseignant.
Durant la commission disciplinaire, les seules charges seront finalement quelques dessins réalisés des années auparavant : certains avaient fait l’objet d’expositions au collège qui lui avaient valu les félicitations, non seulement de l’administration du collège mais aussi de l’inspection d’académie.
Le dossier est vide, Michel Bury est une des victimes d’un conflit opposant de longue date le chef d’établissement à la majorité des personnels.
Un comité de soutien vient de se créer à l’initiative des collègues de Michel Bury, de personnels des établissements scolaires voisins, de parents d’élèves et d’anciens élèves de Michel pour l’aider dans son combat contre l’injustice. Pour tout contact : s3lil@snes.edu (Noëlle Celerier).
Le secrétariat académique du S3 de Lille
« Le temps des vacations », agir dans les établissements
Le secteur non-titulaire du S3 de Nantes, comme d’autres, est sur les charbons ardents, D’abord il accompagne depuis plusieurs semaines avec le secteur juridique un recours en TA : le rectorat a engagé des vacataires comme CPE et n’entend les rémunérer à l’heure effective (soit 34,30 E) que 18 heures ! et puis, voici le mois de février :
les remplacements non assurés, les vacataires remerciés, Corinne s’indigne de la situation de la collègue qui vient de l’appeler : « Anne, vacataire en espagnol, termine ses 200 heures mardi 8 février, le congé maladie de la titulaire se termine le 18 février. Outre le fait que les élèves n’auront plus espagnol jusqu’aux vacances de février (nous sommes en vacances le 12/02) si la rumeur d’une prolongation du congé maladie se confirme, les élèves risquent d’avoir un troisième, voire un quatrième enseignant, pour finir leur année scolaire et évidemment, la collègue non titulaire va se retrouver au chômage dès mercredi prochain ».
Il est nécessaire que les S1 recensent les situations des personnels de remplacement, interrogent sur la durée du remplacement, et débattent avec les collègues concernés des actions à mener. Il faut aussi nous aider à fédérer ces actions en les relayant dans les S3.
BREVET DES COLLÈGES
DANS LE PLUS GRAND SECRET !
D
ès le départ, nous avons dénoncé le principe d’un brevet à géométrie variable selon les élèves parce qu’il remet en cause la notion de culture com- mune au collège.La fiche n° 8 envoyée aux recteurs confirme ce qui avait été annoncé en novembre dans les 14 pro- positions de Fillon (cf. L’US n° 609) mais qui n’avait pas été repris dans le projet de loi rendu public en décembre.
On voit clairement que certaines disciplines ne seront plus prises en compte pour le brevet puisque certaines (sans doute trois) seraient choisies par les élèves pour le contrôle continu. Or, cinq disciplines du « portefeuille » proposé au choix correspondent à des enseignements aujourd’hui obligatoires en Troisième (technologie, arts plastiques, éducation musicale, LV2, EPS).
C’est bien la preuve que, contrairement aux affir- mations ministérielles, certaines disciplines seront fragilisées (les élèves devant assister aux cours en sachant que les résultats obtenus ne « compte-
ront » pas pour le brevet) ou – hypothèse plus pro- bable – deviendront optionnelles au collège (au moins en Troisième) dans le cadre de la diversifi- cation des enseignements qui est annoncée dans le rapport annexé, sans jamais être déclinée préci- sément.
Les résultats en français et mathématiques ne seraient pris en compte qu’aux épreuves terminales (avec un coefficient 3) alors qu’à l’heure actuelle chaque discipline est évaluée 2 fois,aux épreuves ter- minales (coefficient 2) et au contrôle continu (coef- ficient 1).Toutes les autres disciplines évaluées sem- blent affectées d’un coefficient 2 (avec une inconnue pour la découverte professionnelle de six heures) et à l’exception des sciences physiques et des SVT qui se retrouvent regroupées dans un même champ disciplinaire! La note de vie scolaire (que nous contes- tons) jouerait un rôle non négligeable en comptant pour 1/6 du contrôle continu !
Ces propositions n’ont jamais été portées officielle- ment à notre connaissance. Face à nos protesta-
tions,on nous a promis qu’elles seraient soumises à un prochain CSE... mais en attendant tout semble écrit d’avance !
■Monique Parra-Ponce monique.parra-ponce@snes.edu
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