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Submitted on 27 Nov 2017
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Analyse dans les espaces métriques
Hervé Pajot, Emmanuel Russ
To cite this version:
Hervé Pajot, Emmanuel Russ. Analyse dans les espaces métriques. CNRS Edition. EDP Sciences,
2018, Collection Savoirs Actuels. �hal-01649911�
Analyse dans les espaces métriques
Hervé Pajot et Emmanuel Russ
27 novembre 2017
Table des matières
Motivations et plan 2
Notations 2
1 Eléments de théorie de la mesure 13
1 Mesures . . . 13
1.1 Définitions et propriétés générales . . . 13
1.2 Fonctions mesurables . . . 22
1.3 Mesure image . . . 22
1.4 Prolongements d’applications continues . . . 22
1.5 Approximation par des fonctions continues . . . 23
2 La mesure de Lebesgue dans R n . . . 25
2.1 Définition . . . 25
2.2 Caractérisation de la mesure de Lebesgue . . . 26
2.3 Changement de variables pour la mesure de Lebesgue . . . 27
2.4 Inégalité isodiamétrique . . . 31
2.5 Une autre approche via l’inégalité de Brunn-Minkowksi . . . 34
3 Lemmes de recouvrement . . . 37
3.1 Un lemme de recouvrement 5r . . . 38
3.2 Un lemme de recouvrement de Vitali . . . 39
3.3 Un lemme de recouvrement de Besicovitch . . . 40
4 Espaces de nature homogène . . . 46
4.1 Définitions et premières propriétés . . . 46
4.2 Espaces doublants . . . 49
4.3 Un lemme de recouvrement de Vitali dans les espaces de nature homogène . . . 50
4.4 Théorème de plongement d’Assouad . . . 51
5 Compléments sur les groupes de Lie . . . 54
5.1 Champs de vecteurs . . . 54
5.2 Algèbres de Lie . . . 55
5.3 Groupes de Lie . . . 56
5.4 Application exponentielle . . . 57
5.5 Distance de Carnot . . . 58
5.6 Groupes de Carnot . . . 59
5.7 Mesure de Haar . . . 61
6 Fonction maximale de Hardy Littlewood . . . 61
7 Différentiation de mesures . . . 66
7.1 Le théorème de différentiation de Lebesgue . . . 66
7.2 Le théorème de Radon Nikodym . . . 67
7.3 Introduction aux fonctions absolument continues . . . 72
7.4 Différentiation de Lebesgue dans les espaces de nature homogène . . . 80
8 Exercices . . . 87
2 Applications lipschitziennes et théorie géométrique de la mesure 97 1 Définition, exemples et propriétés élémentaires des applications lipschitziennes . . . 97
2 Mesures et dimension de Hausdorff . . . 100
2.1 Construction de Carathéodory, mesures et dimension de Hausdorff . . . 100
2.2 L’inégalité isodiamétrique dans R n et l’égalité H n = L n . . . 102
2.3 Exemples de calculs de dimension de Hausdorff . . . 103
2.4 Mesures de Hausdorff et applications lipschitziennes . . . 113
2.5 Résultats de densité pour les mesures de Hausdorff . . . 114
2.6 Constructions de mesures via la convergence faible . . . 117
3 Différentiabilité des applications lipschitziennes et approximation par des fonctions lisses 119 3.1 Théorèmes de différentiabilité de Rademacher et de Stepanov . . . 119
3.2 Théorème d’extension de Whitney et approximation C 1 . . . 123
3.3 Norme du jacobien généralisé d’une application lipschitzienne . . . 126
3.4 Théorèmes de type Rademacher dans les espaces de Banach . . . 128
3.5 Cas du groupe d’Heisenberg : Théorème de Pansu et non-plongement bilipschit- zien dans les espaces euclidiens . . . 134
3.6 Fonctions lipschitziennes et dérivée métrique . . . 136
4 Théorèmes de prolongement des applications lipschitziennes . . . 138
4.1 Le cas euclidien . . . 139
4.2 Topologie faible ∗ et le cas hilbertien . . . 141
4.3 Extension des fonctions lipschitziennes dans les espaces de Banach et les groupes de Carnot . . . 143
4.4 Dimension de Nagata et extension dans le cas métrique . . . 143
5 Autour de la théorie de la rectifiabilité . . . 147
5.1 Ensembles rectifiables et purement non rectifiables . . . 147
5.2 Diverses caractérisations classiques des ensembles rectifiables . . . 152
5.3 Quelques applications de la théorie de la rectifiabilité . . . 156
5.4 Vers une théorie de la rectifiabilité dans les groupes de Carnot ou les espaces métriques ? . . . 164
6 Formules de l’aire et de la coaire . . . 165
6.1 Formule de l’aire dans les espaces euclidiens . . . 165
6.2 Formule de la coaire dans le cas euclidien . . . 169
6.3 Mesure intégrale-géométrique et formule de Crofton . . . 171
6.4 Formules de l’aire et de la coaire dans les groupes de Carnot . . . 173
6.5 Formules de l’aire et de la coaire dans les espaces métriques . . . 175
7 Exercices . . . 179
3 Espaces de Sobolev 189 1 Espaces de Sobolev dans des ouverts de R n . . . 189
1.1 Introduction . . . 189
1.2 Espaces de Hölder . . . 190
1.3 Dérivée faible . . . 190
1.4 Définition des espaces de Sobolev W 1,p . . . 192
1.5 Un premier résultat d’approximation : le théorème de Friedrichs . . . 194
1.6 Une caractérisation de W 1,p (U ) en termes de fonction translatée . . . 196
1.7 Résultat d’extension . . . 200
1.8 Autres résultats d’approximation . . . 203
1.9 Traces . . . 204
1.10 Espaces de traces . . . 207
1.11 Plongements de Sobolev . . . 212
1.12 Inégalités de Poincaré . . . 220
1.13 Introduction aux fonctions à variation bornée . . . 222
1.14 Meilleure constante dans un plongement de Sobolev . . . 225
2 Espaces de Sobolev dans les espaces métriques . . . 227
2.1 Module d’une famille de courbes . . . 228
2.2 Gradients supérieurs . . . 230
2.3 Espaces de Sobolev N 1,p . . . 233
2.4 Espaces de Sobolev à valeurs dans un espace de Banach . . . 240
2.5 Espaces de Sobolev M 1,p . . . 240
3 Exercices . . . 250
4 Inégalités de Poincaré, espaces de Loewner et applications 257 1 Le cas euclidien . . . 257
1.1 Et tout commença avec Poincaré ! . . . 257
1.2 Le théorème fondamental de l’analyse . . . 258
1.3 Une preuve dans le cas euclidien via les potentiels de Riesz . . . 258
1.4 De Sobolev à Poincaré . . . 264
2 Inégalités de Poincaré dans les espaces métriques . . . 266
2.1 Gradients supérieurs et inégalités de Poincaré . . . 266
2.2 Une caractérisation par la fonction maximale . . . 267
2.3 Une caractérisation par la capacité ou le module de familles de courbes . . . 269
2.4 Persistance des inégalités de Poincaré sous la convergence de Gromov-Hausdorff mesurée . . . 277
2.5 Inégalité de Poincaré et quasiconvexité . . . 284
3 Exemples d’espaces de Loewner . . . 286
3.1 Pinceaux de courbes et la géométrie des poids A ∞ -forts . . . 286
3.2 Groupes de Heisenberg . . . 291
3.3 Espaces à courbure de Ricci positive . . . 292
4 Applications . . . 311
4.1 Différentiabilité des applications lipschitziennes dans les espaces de Loewner . . 311
4.2 Théorie quasi-conforme et rigidité des espaces hyperboliques . . . 314
4.3 Fonctions harmoniques à croissance polynômiale . . . 325
4.4 Estimations gaussiennes du noyau de la chaleur . . . 327
5 Quelques exercices . . . 329
Index 338
Motivations et plan
Les notes qui suivent correspondent à un cours de M2 recherche donné par les auteurs à l’Université Joseph Fourier en 2014-2015 mais ont été complétées pour aller plus loin qu’un cours de niveau master.
On s’y consacre à l’analyse dans les espaces métriques mesurés, en se concentrant essentiellement sur les questions de différentiabilité dans les espaces métriques et contient aussi bien des résultats et outils classiques (lemmes de recouvrement, fonction maximale, différentiation de mesures) que des dévelop- pements récents concernant la théorie géométrique de la mesure et le calcul des variations, les espaces de Sobolev et les inégalités de Poincaré dans les espaces métriques.
Les espaces de Sobolev dans des ouverts de R n jouent depuis longtemps un rôle essentiel dans diverses branches des mathématiques (analyse, équations aux dérivées partielles, géométrie). Rappelons que, si 1 ≤ p ≤ +∞ et U ⊂ R n est un ouvert, une fonction u ∈ L p (U ) appartient à l’espace de Sobolev W 1,p (U ) si, et seulement si, u possède un gradient faible (au sens des distributions) qui appartient à L p (U ). Les propriétés de base de cet espace (densité des fonctions lisses, prolongement en une fonction de W 1,p ( R n ), règle de composition, changement de variables, existence de la trace sur ∂U , plongements dans des espaces L p ou des espaces de fonctions hölderiennes) sont bien connues et classiques (voir par exemple [1, 22, 45, 102, 154]). Certaines propriétés de ces espaces (notamment les inégalités données par les plongements de Sobolev) ont pu être étendues à des contextes géométriques plus généraux. En particulier, certaines inégalités de Sobolev sont reliées au comportement du semigroupe de la chaleur engendré par l’opérateur de Laplace-Beltrami sur des variétés, et des phénomènes comparables ont été découverts dans des contextes discrets (groupes, graphes). On se reportera à [145] pour ces différents contextes géométriques.
La théorie des espaces de Sobolev dans des espaces métriques a commencé à être développée à la fin des années 1990. Une motivation de ce développement était l’étude (motivée elle-même par des ques- tions de rigidité en géométrie hyperbolique par exemple) des applications quasi-conformes dans les espaces à géométrie bornée. Rappelons que, dans R n , un homéomorphisme quasi-conforme entre des domaines de R n est différentiable presque partout et appartient localement à W 1,n . La notion d’ap- plication quasi-conforme s’étend sans difficulté aux espaces métriques. Toutefois, l’identification des conditions géométriques sur l’espace qui permettent de donner une description analytique des applica- tions quasi-conformes dans un espace métrique a été une étape essentielle du développement de l’analyse dans les espaces métriques mesurés, mettant en évidence le rôle central joué par la condition de double- ment et les inégalités de Poincaré sur les boules. Ceci a amené à la notion d’espace de Loewner, ce qui est devenu un cadre général pour traiter de questions d’analyse géométrique.
Un objectif majeur de ce cours est de présenter des développements récents de l’analyse dans les espaces
métriques, en mettant l’accent sur la différentiabilité dans les espaces métriques, la théorie géométrique
de la mesure et la calcul des variations, les espaces de Sobolev et les inégalités de Poincaré. On com-
mencera toujours par rappeler la situation classique, c’est à dire dans les espaces euclidiens munis de le
mesure de Lebesque. Puis, nous expliquerons comment l’étendre à d’autres contextes géométriques (es-
paces de Banach, groupes de Carnot, espaces métriques à géométrie bornée, ...). Ces notes ne prétendent
pas donner une présentation exhaustive de l’analyse dans les espaces métriques, un domaine qui a connu
un fort développement ces dernières années. Le cours est accessible à tout étudiant ayant un niveau M1
et comporte notamment les compléments nécessaires en théorie de la mesure. Nous insisterons sur les aspects “géométrie métrique”. Ainsi, des connaissances en géométrie riemannienne ne sont pas néces- saires (même si elles peuvent être utiles parfois, voir le chapitre 4 pour une introduction à la notion de courbure). Plus de 70 exercices et problèmes sont aussi proposés.
On décrit maontenant brièvement le contenu des 4 chapitres. Le premier présente des résultats fonda- mentaux d’analyse dans les espaces de nature homogène. Ces espaces ont été introduits dans les années 1970 par Coifman et Weiss ([28]) comme un cadre général pour faire de l’analyse harmonique (sans théorie des représentations). Un espace de nature homogène est un espace métrique (X, d) muni d’une mesure de Radon µ qui vérifie la condition de doublement, i.e. µ(B(x, 2r)) ≤ C DV µ(B (x, r)) pour une certaine constante uniforme C DV > 0 (appelée souvent constante de doublement). On commence par donner des compléments de théorie de la mesure et d’analyse (théorèmes de représentation de Riesz, de Radon-Nikodym, d’Egoroff, lemme d’Urysohn, inégalité isodiamétrique,...). On introduit ensuite les es- paces de nature homogène et décrit un exemple fondamental qui sera repris plusieurs fois dans le cours : le groupe d’Heisenberg (ou plus généralement les groupes de Carnot). On démontre les théorèmes de recouvrement classique (lemme 5r, Vitali, Besicovitch, ...) et on en donne des applications : théorème de différentiation de Lebesgue, fonction maximale de Hardy-Littlewood, dérivation de mesures, fonctions absolument continues... Ce chapitre doit être considéré comme un prolongement des cours classiques d’analyse et d’intégration de L3 et M1.
Le chapitre 2 porte sur les fonctions lipschitziennes et propose une introduction à la théorie géométrique de la mesure et au calcul des variations. On démontre les principales propriétés des fonctions lipschit- ziennes dans le cas euclidien : théorème de Rademacher sur la différentiabilité, théorème de Kirszbraun sur l’extension, théorème de Whitney (approximation par des fonctions lisses). Les cas non euclidiens (espaces de Banach, groupes de Carnot, espaces métriques) sont toujours discutés à la suite des résultats classiques. Après avoir défini les notions de mesures et dimension de Hausdorff, on définit les concepts fondamentaux autour de la théorie de la rectifiabilité et puis on discute de ses applications en analyse réelle (intégrales singulières), analyse complexe (effaçabilité pour les fonctions holomorphes bornées), segmentation d’images (minimisation de fonctionnelles de type Mumford-Shah), autour du problème de Kakeya (comment retourner efficacement une aiguille) ou des problèmes de type Plateau en lien avec la théorie des courants et des varifolds... La dernière partie du chapitre concerne les formules d’aire et de coaire qui sont des outils fondamentaux en théorie géométrique de la mesure. Nous insistons sur le fait que nous présentons toujours dans un premier temps les résultats classiques. Le lecteur doit bien les assimiler avant de s’attaquer aux généralisations dans des cadres non euclidiens qui sont discutées dans la suite.
Le chapitre 3 est consacré aux espaces de Sobolev dans les espaces métriques. On commence par dé- crire les espaces de Sobolev W 1,p dans les ouverts de R n et leurs principales propriétés (densité des fonctions lisses, extension, trace, plongements de Sobolev, ...). Puis on explique comment étendre cette théorie dans le cadre des espaces métriques. Une approche passe par la notion de gradient supérieur, qui généralise la longueur de gradient dans le cas euclidien et que l’on présente d’abord. Cela permet de définir les espaces de Newton N 1,p sur un espace métrique (introduits par Shanmugalingam, [134]), dont on montre les propriétés principales. Ces espaces coïncident avec W 1,p dans le cadre euclidien, et permettent notamment de caractériser les fonctions de W 1,p en termes d’absolue continuité. Une autre approche des espaces de Sobolev dans le cadre métrique, via une inégalité faisant intervenir la fonction maximale de Hardy-Littlewood, est celle due à Hajłasz ([54]). On obtient ainsi les espaces M 1,p qui gé- néralisent eux aussi les espaces W 1,p du cadre euclidien. Ce chapitre et le suivant décrivent des travaux récents (remontant aux années 1990).
Le chapitre 4 concerne les inégalités de Poincaré dans les espaces métriques et leurs applications. Après
avoir présenté le cas euclidien et le lien avec les inégalités de Sobolev (déjà évoqué au chapitre 3), on
décrit la situation dans le cas des espaces métriques. On donne des propriétés des espaces métriques
qui admettent des inégalités de Poincaré : quasiconvexité, persistance sous la convergence de Gromov- Hausdorff mesurée, ... On présente ensuite des exemples d’espaces de Loewner (c’est à dire des espaces métriques Ahlfors-réguliers qui vérifient des inégalités de Poincaré) : Géométrie des poids forts A ∞
au sens de David-Semmes, groupes de Carnot, espaces à courbure de Ricci positive (critère de Bakry- Emery pour les diffusions, condition de courbure-dimension au sens de Lott-Villani-Sturm en transport optimal, espaces d’Alexandrov en géométrie métrique, ...). On discute aussi du cas des groupes et des graphes discrets. On termine par des applications dans les espaces de Loewner : théorème de Cheeger de différentiabilité des applications lispchitziennes, théorie quasiconforme de Heinonen-Koskela et ap- plications à la géométrie hyperbolique (théorème de rigidité de type Mostow par exemple pour l’espace hyperbolique réel), fonctions harmoniques à croissance polynomiale, estimations gaussiennes du noyau de la chaleur. Ce chapitre est peut-être plus ambitieux que les précédents mais propose une ouverture vers des sujets de recherche très actuels.
Le premier auteur a bénéficié pendant la rédaction de ces notes du soutien financier des projets ANR
“GEOMETRYA” et “SRGI”.
Les auteurs tiennent à remercier Claude Sabbah et les éditions EDP Sciences, qui ont accepté le principe
de ce livre et en ont accompagné la rédaction, ainsi que les relecteurs anonymes dont les nombreuses
remarques et suggestions ont grandement contribué à enrichir le texte. Nous remercions aussi Gilles
Lancien, Antoine Lemenant et Luca Rizzi pour des discussions stimulantes concernant le contenu de ce
livre.
Notations
Espaces métriques
Si X est un ensemble, une distance d sur X est une application d : X × X → R + qui vérifie (i) Pour tous x, y dans X, d(x, y) = 0 si et seulement si x = y ;
(ii) Pour tous x, y dans X, d(x, y) = d(y, x) ;
(iii) Pour tous x, y, z dans X, d(x, y) ≤ d(x, z) + d(z, y).
L’axiome (iii) s’appelle l’inégalité triangulaire et jouera un rôle important dans ce livre.
Si x ∈ X et R > 0, on note B(x, R) la boule ouverte de centre x et de rayon R, c’est à dire B(x, R) = {y ∈ X; d(x, y) < R}. La boule fermée de centre x et de rayon R sera notée B f (x, R) = {y ∈ X, d(x, y) ≤ R}. Nous rappelons qu’un espace métrique est dit propre si ses boules fermées sont compactes.
Structures euclidiennes
On supposera toujours R n muni de la base canonique notée (e 1 , ..., e n ). Un point x de R n sera associé à ses coordonnées (x 1 , ..., x n ) dans la base canonique et on écrira souvent x = (x 1 , ..., x n ).
Si x = (x 1 , ...., x n ) et y = (y 1 , ..., y n ) , on définit leur produit scalaire usuel par hx, yi = P n i=1 x i y i . La norme euclidienne de x est alors
kxk = q
hx, xi = v u u t
n
X
i=1
x 2 i .
Pour tous x, y ∈ R n , la distance euclidienne de x à y, qui vaut kx − yk, sera notée |x − y|, et, sauf mention du contraire, R n sera muni de la distance euclidienne.
Mesures
Les mesures que nous utiliserons le plus souvent dans ce livre sont :
- les mesures de Dirac en un point x d’un ensemble X, c’est à dire δ x (A) = 1 si x ∈ A et δ x (A) = 0 sinon (pour tout sous-ensemble A de X). On notera d’autre part χ A la fonction caractéristique de A, c’est à dire χ A (x) = δ x (A).
- la mesure de Lebesgue n-dimensionnelle notée L n dans le cas X = R n .
- la mesure de Hausdorff s-dimensionnelle notée H s dans le cas d’un espace métrique quelconque (X, d).
On note α(n) := L n (B(0, 1)).
Si µ est une mesure sur X, A ⊂ X, µ A est la restriction de µ à A.
On écrira qu’une propriété (P) est µ-presque partout vraie (ou µ-pp) si l’ensemble des points pour lesquels la propriété (P) n’est pas vérifiée est de µ-mesure nulle.
Si µ est une mesure sur l’espace métrique (X, d) et si f : X → R est une fonction localement intégrable, sa moyenne (si elle existe) sur la boule B (x, R) sera définie et notée par
− Z
B(x,R)
f dµ = 1 µ(B(x, R))
Z
B(x,R)
f dµ.
Espaces fonctionnels
Soit (X, d) un espace métrique. On notera C(X) l’espace des fonctions continues f : X → R et C c (X) l’espace des fonctions continues f : X → R à support compact dans X.
Dans le cas où X = R n , on note C p ( R n ) l’espace des fonctions de f : R n → R de classe C p et C c p ( R n ) l’espace des fonctions f : R n → R de classe C p à support compact dans R n . On englobe ici le cas des fonctions C ∞ , c’est à dire pour p = ∞ .
Si X est muni d’une mesure µ, on note kf k p = ( R X |f(x)| p dµ(x)) 1/p si p < ∞ et kf k ∞ = inf{C; |f (x)| ≤ C pour µ − presque tout x ∈ R n } . On note alors L p (X) = {f; kf k p < ∞} .
Si f est une fonction différentiable sur un ouvert de R n , on note Df sa différentielle, J f sa matrice jacobienne et ∂x ∂f
i
ses dérivées partielles. Si f est à valeurs réelles, on note ∇f le gradient de f . Enfin, on note ∆ = P n i=1 ∂x ∂
22i