• Aucun résultat trouvé

Réponses au questionnaire du SNES-FSU Les objectifs en matière d’éducation et l’organisation pédagogique 1.

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Réponses au questionnaire du SNES-FSU Les objectifs en matière d’éducation et l’organisation pédagogique 1."

Copied!
8
0
0

Texte intégral

(1)

Réponses au questionnaire du SNES-FSU Les objectifs en matière d’éducation et l’organisation pédagogique

1. Comment envisagez-vous de réduire significativement les sorties sans diplôme ou qualification ?

Pendant des décennies, l’école a réussi à accompagner des générations d’élèves toujours plus nombreuses vers des niveaux de formation toujours plus élevés. Depuis une quinzaine d’années, au contraire, les effectifs stagnent ou progressent faiblement, mais l’échec scolaire, lui, ne diminue plus.

Cette situation n’est pas acceptable et, surtout, elle n’est pas à la hauteur des réalisations dont l’école républicaine a prouvé qu’elle était capable. Je veux donc que le destin des 160 000 jeunes qui quittent chaque année le système éducatif sans véritable qualification, donc sans réelles perspectives professionnelles et même, parfois, sans avenir personnel, devienne une préoccupation d’intérêt national.

Dès lors, je veux que nous nous donnions les moyens, grâce à des évaluations régulières, de repérer les situations d’échec au moment où en apparaissent les premiers signes, et ce dès le primaire.

Un enfant qui prend du retard doit recevoir au plus tôt le soutien régulier et personnalisé dont il a besoin. Je souhaite également la création d’un sas de rattrapage au collège qui permettra aux enfants qui entrent en sixième sans maîtriser parfaitement l’usage de la lecture, de l’écriture et du calcul de combler leur retard. Ils pourront de plus accéder à des parcours individualisés qui leur permettront d’atteindre à leur rythme, mais sans rien céder sur les exigences, le niveau correspondant au socle fondamental de connaissances et de compétences. Je crois enfin qu’en offrant aux enfants qui le souhaitent de suivre des études dirigées le soir, nous leur permettrons de faire le point avec des personnes qualifiées sur les difficultés ponctuelles qu’ils rencontrent.

Mais l’échec scolaire résulte aussi souvent d’une orientation mal préparée. Les enseignants le savent bien, eux qui voient régulièrement des élèves se rendre compte au bout de quelques mois que le cursus qu’ils ont choisi ne correspond pas à leurs attentes. C’est pourquoi je souhaite qu’au sein de chaque filière l’école offre de vraies perspectives aux élèves et qu’une orientation, quelle qu’elle soit, ne soit jamais irréversible. Je propose donc que la part des enseignements généraux dans les cursus professionnels et technologiques soit renforcée. C’est en dédramatisant l’orientation que nous éviterons qu’elle n’entretienne le sentiment de la relégation là où elle doit reposer sur la motivation.

J’ajoute enfin que les élèves qui ont d’ores et déjà quitté le système scolaire sans qualification ou diplôme doivent se voir offrir une nouvelle chance. Je propose donc de créer des écoles de la seconde chance qui donneront aux jeunes de 16 à 25 ans la possibilité d’acquérir une formation professionnelle, de préparer certains examens ou d’envisager un retour dans un cursus normal.

2. Partagez-vous l’objectif de 50% à bac+3 et si oui quels moyens vous donnez-vous pour les atteindre ?

Le relèvement général des niveaux de qualification est indispensable pour permettre à notre pays de faire face à la bataille de l’intelligence qui se livre au niveau mondial. Mais cet objectif ne doit pas nous conduire à une approche purement quantitative. A quoi sert de se féliciter de la progression du taux d’accès au baccalauréat, si un étudiant sur deux échoue en DEUG ? A quoi sert de vouloir amener

(2)

comparable à celle des diplômés à bac+0 ? Cela n’est pas acceptable et c’est pourquoi je veux redonner de la valeur aux diplômes et de la cohérence et des perspectives aux choix d’orientation.

Je propose pour cela de créer un vrai service public de l’orientation : chaque élève doit bénéficier d’un accompagnement qui soit personnalisé et plus proche des réalités du monde du travail. Je souhaite que chaque jeune, avec sa famille, dispose d’une information transparente sur les débouchés réels des filières qu’il envisage et sur ses chances de réussite dans celles-ci. Ils pourront alors faire leur choix en toute liberté et en toute connaissance de cause. De plus, afin que l’insertion professionnelle des étudiants devienne une priorité pour tous, je propose qu’elle soit mieux prise en compte dans le financement des filières universitaires. Concrètement, nous devons financer en priorité les filières qui donnent des emplois. Je veux enfin développer les formations pluridisciplinaires qui n’enfermeront pas les étudiants dans des choix de spécialisation trop précoces et qui leur offriront des opportunités professionnelles plus nombreuses.

3. Quelle attitude adoptez-vous par rapport à la loi Fillon pour l’avenir de l’école (abrogation, modifications…) ?

La loi Fillon a permis des avancées considérables sur bien des points. Je pense notamment au socle fondamental des connaissances et des compétences devant être acquises au terme de la scolarité obligatoire, à l’instauration d’un conseil pédagogique au sein des établissements scolaires, à la reconnaissance de la liberté pédagogique des enseignants, à la possibilité d’expérimentations dans l’organisation des enseignements dans le cadre du projet d’établissement. C’est sur ces bases que je veux construire une école de l’excellence, pour les élèves dont l’égalité des chances doit être assurée, pour les enseignants dont je veux garantir la liberté pédagogique et l’évolution de carrière, pour les établissements auxquels je veux confier une plus grande marge d’autonomie, pour la Nation dont l’école est l’une des plus belles réussites.

Le collège

1. Quelles mesures comptez-vous prendre pour que le collège permette à tous les élèves d’atteindre les objectifs de fin de Troisième et d’accéder à une classe de Seconde (générale, technologique ou professionnelle) ?

C’est aujourd’hui au collège que l’échec scolaire, dont les causes remontent toutefois souvent au primaire, apparaît et devient irréversible. Cette situation est d’autant plus préoccupante qu’elle survient à un âge où les élèves sont souvent plus vulnérables et prompts au découragement. Je crois donc que la scolarité au collège doit faire l’objet d’une véritable personnalisation des enseignements, afin que les élèves puissent à leur rythme rattraper leur retard éventuel et progresser.

2. Comment vous situez-vous par rapport aux propositions de définition locale de 20% des heures de cours ?

Je suis favorable à une plus grande autonomie des établissements, tout simplement parce que c’est le meilleur moyen de prendre en compte la spécificité de chaque population scolaire et les besoins particuliers des élèves. Dans ces conditions, donner une certaine souplesse aux établissements, sous le contrôle bien sûr des académies, me paraît une excellente chose.

3. Envisagez-vous d’abroger le dispositif d’Apprentissage Junior ?

(3)

Oui. Peut-on raisonnablement penser qu’un élève qui n’a pas encore seize ans possède la maturité suffisante pour décider en toute connaissance de cause de s’engager, le plus souvent définitivement, dans une voie essentiellement professionnelle ? Je ne le crois pas et je pense qu’en tout état de cause, aucune orientation ne doit être irréversible.

Les lycées

1. Faut-il, pour vous, augmenter la proportion des jeunes bacheliers et comment comptez- vous arriver à cet objectif ? (diversification des structures ? recours à l’apprentissage ?) Oui. Il est indiscutablement nécessaire de permettre à un plus grand nombre d’élèves d’atteindre le niveau du baccalauréat. Trop de jeunes arrêtent aujourd’hui leurs études sans avoir achevé le cycle d’études secondaires. Or ce sont le plus souvent des enfants issus des milieux les moins favorisés. Ce n’est pas acceptable. Il nous faut donc prendre acte de la stagnation de la proportion des jeunes bacheliers et en tirer les leçons pour dessiner les nouvelles voies qui permettront la réussite de tous.

Je crois pour ma part qu’il faut offrir à chaque élève, quels que soient ses talents, ses aptitudes ou ses goûts, la possibilité de suivre une scolarité qui lui convienne au mieux. Cela passe sans aucun doute par une meilleure orientation et par une lutte précoce et continue contre le décrochage scolaire.

Mais je suis convaincu que cela suppose également une véritable revalorisation des filières professionnelles et technologiques. Chacun le sait, l’orientation vers ces cursus se fait aujourd’hui essentiellement par défaut alors même que certains élèves poursuivent des études générales pour lesquelles ils n’ont pas de véritable goût. Je propose par conséquent de renforcer la part des enseignements généraux dans ces filières afin de garantir à tout élève qui pense avoir commis une erreur d’orientation de revenir dans l’enseignement général, et de créer des universités des métiers, véritables grandes écoles pour les filières professionnelles et technologiques, qui ont aussi le droit à leur issue d’excellence.

Je crois enfin qu’en permettant aux élèves de réfléchir plus tôt et de manière plus progressive à leur orientation et de nourrir leur choix d’un vrai contact avec la réalité et la diversité des métiers, ils verront d’abord dans leurs études un tremplin vers une profession qui les attire et non plus seulement une obligation plus ou moins pesante. Chacun sait en effet, et toutes les enquêtes le montrent, que la motivation des élèves faiblit au cours de leur scolarité : je suis convaincu que c’est leur permettant de dessiner peu à peu leur avenir professionnel que nous redonnerons à nos enfants la motivation qui peut quelquefois leur manquer.

L’éducation prioritaire

1. Quelles mesures envisagez-vous de prendre en zone d’éducation prioritaire pour maintenir les mêmes exigences qu’ailleurs, améliorer les conditions d’étude des élèves, rendre les postes attractifs et stabiliser les équipes ?

Je veux refonder la politique d’éducation prioritaire. Son échec est patent : chacun sait bien que certains établissements sont devenus des ghettos scolaires. C’est inacceptable. Cessons donc de saupoudrer des crédits qui ne changent rien au quotidien des élèves et des personnels et arrêtons de baisser les exigences pour se donner le sentiment de la réussite à peu de frais. L’école républicaine est le patrimoine de ceux qui n’en ont pas : elle se doit donc de donner beaucoup plus aux établissements qui en ont le plus besoin et d’être plus exigeante avec les enfants des milieux défavorisés, tout

(4)

Je propose donc de diviser par deux les effectifs des classes en ZEP, en commençant par les établissements qui connaissent les difficultés les plus graves. Pour que cette réduction du nombre d’élèves produise tous ses effets, je propose que l’on constitue dans ces établissements des équipes éducatives renforcées, formées d’enseignants volontaires, bien rémunérés et particulièrement motivés, encouragés à mettre en œuvre des méthodes pédagogiques nouvelles. Les progrès qui auront été accomplis seront évalués au bout de trois ans : les établissements ainsi réformés seront pour la plupart devenus, j’en suis sûr, des établissements d’excellence dont les effectifs pourront alors augmenter à nouveau.

Le soutien scolaire et l’accompagnement à la scolarité

1. Êtes-vous d’accord pour supprimer le dégrèvement fiscal pour le soutien scolaire marchant et pour réintégrer les sommes dans le financement d’un soutien scolaire public au sein de l’école ?

Ma philosophie n’est pas et ne sera jamais de supprimer ce que les uns ont pour mettre tout le monde sur un pied d’égalité : celui de ne rien avoir. Ma priorité est donc de créer dans chaque établissement des études dirigées par des personnels qualifiés pour que tous les enfants dont les parents le souhaitent puissent gratuitement y faire leurs devoirs, apprendre leurs leçons et demander toutes les explications dont ils peuvent avoir besoin.

2. Etes-vous favorable à la reprise du recrutement d’étudiants-surveillants dans les établissements scolaires ?

Le statut des assistants d’éducation mis en place en 2003 permet aux établissements de recruter directement en fonction de leurs besoins, des personnes ayant le statut d’agent public pour une durée de trois ans renouvelable une fois. Je souhaite le conserver. Mais je veux aussi encourager le travail étudiant. Je propose que les étudiants qui travaillent puissent cumuler leur revenu avec le montant de leur bourse, de défiscaliser ce revenu et de leur accorder des crédits supplémentaires pour l’obtention de leur diplôme. Cela suppose toutefois d’avoir des emplois à leur proposer, compatibles avec la poursuite d’études supérieures. Certains postes de surveillance dans les établissements scolaires peuvent s’y prêter, à condition de bien veiller à cette compatibilité avec la poursuite d’études supérieures.

Orientation

1. Quelles sont vos propositions pour le service public d’orientation, en particulier pour les CIO ? (Missions, recrutement et qualification des personnels…)

L’orientation se fait aujourd’hui encore trop souvent par défaut ou par ignorance, nourrissant ainsi l’échec scolaire et le sentiment de relégation. Je propose donc de créer un vrai service d’orientation qui permette aux enfants et aux familles de mûrir leur choix en tenant compte des goûts et des compétences des jeunes comme des débouchés réels des filières. Pour cela, nos enfants ont besoin de découvrir progressivement les filières et les métiers. Je souhaite par conséquent que des parcours de découverte permettent à tous les enfants de prendre contact dès le collège avec la richesse et la diversité des professions. Grâce à un accompagnement personnalisé, les élèves seront alors à même de formuler un projet qui conciliera leurs goûts, leurs aptitudes et la situation du marché du travail.

Les enseignants et leur métier

(5)

1. Quelle conception avez-vous des missions et du service des enseignants des collèges et lycées ?

L’organisation du travail des enseignants a considérablement évolué en quelques années. Certains passent beaucoup de temps à rencontrer les parents, d’autres déploient des trésors d’inventivité pour améliorer leur pédagogie, d’autres enfin s’investissent pleinement dans un rôle de chef d’équipe ou de coordinateur. Chacun donne ainsi beaucoup plus que la définition des missions et des obligations de service ne l’exige, sans que ces efforts ne soient récompensés par autre chose que la satisfaction du travail bien fait. Bien souvent même, leurs initiatives sont regardées d’un œil soupçonneux ou indifférent, lorsqu’elles ne sont pas freinées. Les perspectives de carrière et de progression de salaire des enseignants sont minces, tout comme les rémunérations qui ne sont pas à la hauteur du niveau d’études.

Il nous faut sortir de cette situation pour que la Nation puisse à nouveau se rassembler autour de ses enseignants et reconnaître le mérite et le dévouement de ceux qui consacrent leur vie aux idéaux républicains. C’est pourquoi je propose d’engager dès le mois de juin 2007 une grande concertation avec les représentants du monde enseignant sur la revalorisation de leur condition. Nous pourrons ainsi trouver ensemble les moyens de mieux reconnaître leur formation, de rendre plus facile leur début de carrière, de revoir le mécanisme des premières affectations pour que les jeunes enseignants ne soient plus envoyés dans les établissements les plus difficiles, d’assurer réellement la formation continue. Ce sera également l’occasion d’envisager la manière dont les professeurs pourront, comme tout le monde, gagner plus lorsqu’ils travaillent plus. Je suis pour ma part décidé à ce que le pouvoir d’achat des enseignants ne soit plus la principale variable d’ajustement financière de l’Etat lorsqu’il connaît des difficultés budgétaires. Si les enseignants le souhaitent, je suis donc prêt à faire évoluer avec eux les décrets qui régissent depuis plus d’un demi-siècle leur statut. Mais quelles que soient les modalités de la revalorisation du métier d’enseignant qui apparaîtront les plus pertinentes, une chose est claire : je n’accepterai pas que l’on continue à les payer de mots.

2. La bivalence est-elle compatible avec cette conception ?

La bivalence ne doit pas être condamnée par principe : certains exemples de bivalence sont désormais traditionnels, comme les lettres classiques ou les couples histoire et géographie, physique et chimie, sciences économiques et sociales. La bivalence peut donc être réussie à certaines conditions.

J’en vois pour ma part deux : elle doit tout d’abord être laissée à la libre appréciation des professeurs qui voudraient étendre leurs connaissances et leurs compétences professionnelles. Elle doit de plus être préparée en amont : les étudiants doivent pouvoir suivre durant leur cursus universitaire des enseignements approfondis dans la discipline qu’ils comptent enseigner à titre secondaire. De même je souhaite que les enseignants titulaires qui voudraient acquérir une mention complémentaire puissent recevoir une formation continue dans cette discipline, y compris lorsqu’ils l’enseignent déjà. A ces deux conditions, la bivalence me semble être une opportunité supplémentaire pour les enseignants.

3. Quel est selon vous le niveau de recrutement aujourd’hui pertinent ?

Je suis extrêmement attaché au recrutement des professeurs par voie de concours. C’est un principe fondamental qui garantit à nos enfants une égale qualité d’enseignement, où qu’ils se situent sur le territoire de la République. Au demeurant, ce système me paraît fonctionner de manière tout à fait satisfaisante et je ne vois pas de raison de modifier en l’état les conditions auxquelles les candidats peuvent se présenter aux concours, ni le niveau de ces concours. Il me semble toutefois essentiel qu’à

(6)

4. Reviendrez-vous sur les décrets de Robien de 2005 et 2007 sur les services ?

Comme j’ai déjà eu l’occasion de vous le dire, les décrets de 1950 qui organisent le service des personnels enseignants ne me paraissent plus correspondre ni à la réalité des fonctions assumées par les professeurs, ni à leurs aspirations. Si les enseignants le souhaitent, je suis donc prêt à entreprendre avec eux une modernisation profonde de ces textes. Dans ce cadre, toutes les questions seront remises à plat. Le décret du 12 février 2007 présente la caractéristique d’imposer aux enseignants de travailler plus pour gagner autant, ou autant pour gagner moins. Ce n’est pas la philosophie de mon projet politique. Je suis donc favorable à sa suspension.

Former des maîtres, entrer dans la profession

1. Quelles mesures prendrez-vous pour améliorer l’entrée dans le métier des enseignants (aménagement du service, action sociale, etc.) ?

Je veux être le garant de la liberté pédagogique des enseignants. C’est à eux de juger des méthodes pédagogiques les plus adaptées à leurs élèves car rien ne remplace l’expérience acquise devant les classes. La formation des jeunes professeurs stagiaires doit donc les rendre à même d’exercer pleinement cette liberté. Je souhaite par conséquent qu’elle soit essentiellement tournée vers la pratique et qu’elle leur permette d’acquérir une large palette d’outils : ils pourront alors trouver la meilleure manière de faire progresser leurs élèves. Je souhaite également qu’à l’issue de leur période de stage, leur titularisation tienne compte de leurs capacités pédagogiques et qu’en tout état de cause elle ne s’accompagne pas d’une affectation dans un établissement difficile.

2. Vous engagez-vous à revoir la loi pour empêcher le recours à des personnels non titulaires ? Quelles dispositions dans l’immédiat pour résorber la précarité ?

Comme je vous l’ai dit, le principe du recrutement des enseignants par concours me paraît absolument indiscutable. A budget constant, je crois donc préférable de redéployer les postes de professeurs titulaires sur zones de remplacement et d’utiliser les marges de manœuvre qui peuvent exister, en autorisant notamment les enseignants à effectuer plus d’heures supplémentaires s’ils le souhaitent, plutôt que d’avoir recours de manière presque systématique à des personnels non titulaires.

A titre exceptionnel il peut être nécessaire de recruter des personnels sous statut de vacataires ou de contractuels, mais leur titularisation ne peut à mon sens prendre d’autre forme que celle du concours. Il reviendra aux services de l’Education nationale de leur donner les moyens d’en préparer les épreuves dans les meilleures conditions possibles.

(7)

Rémunération, carrières, retraite

1. Prévoyez-vous de revaloriser les traitements et les carrières des enseignants ?

Comme j’ai déjà eu l’occasion de vous le dire, cette question me paraît fondamentale si l’on veut sceller à nouveau le pacte qui unit la Nation à ses enseignants. C’est pourquoi je propose que ce sujet soit abordé dans toutes ses dimensions à l’occasion d’une concertation qui aura lieu dès le mois de juin prochain si je suis élu.

2. Quelles modifications pensez-vous apporter à la loi sur les retraites ?

La loi Fillon du 21 août 2003 doit être préservée et consolidée. Le rendez-vous de 2008 permettra d’apprécier les ajustements qui seront éventuellement nécessaires afin de garantir l’équilibre financier des régimes de retraite.

Organisation du système éducatif

1. Quelle conception avez-vous de l’organisation du système éducatif (carte scolaire, autonomie des établissements, décentralisation, enseignement privé…) ?

L’organisation de notre système éducatif n’est pas pleinement satisfaisante. Car, derrière une égalité de façade, se cachent encore trop souvent des injustices criantes. Le fossé se creuse entre les ghettos scolaires où les destins sont scellés d’avance et les écoles où tout est possible. Ce n’est pas acceptable et c’est à ces inégalités que je souhaite m’attaquer en priorité.

La carte scolaire devait être la garante d’une certaine mixité sociale. Pourtant elle renforce désormais les inégalités qu’elle devait combattre. Chacun le sait bien, la sectorisation ne s’impose plus qu’aux familles qui n’ont pas les moyens ou les relations pour s’en affranchir. Cela nourrit une situation injuste dont les enfants des familles les plus défavorisées sont les premières victimes. Ce constat, personne ne le discute : le désaccord naît lorsqu’il s’agit de proposer des solutions. Certains pensent qu’il suffirait d’accorder les dérogations de manière plus stricte et plus transparente. Mais qui saura distinguer en pratique une dérogation légitime d’une autre qui ne le serait pas ? Et pourquoi tel enfant aura-t-il le droit de suivre telle option rare et non telle autre ? D’autres proposent de faire entrer tous les établissements, y compris ceux du privé sous contrat, dans la carte scolaire. Mais il y a actuellement très peu d’établissements privés dans les zones les plus défavorisées. Cela ne servirait donc à rien, si ce n’est à satisfaire les rares personnes pour qui la guerre scolaire n’est pas terminée. Pire encore, cela ne ferait qu’accentuer la forme de sélection la plus simple et la plus brutale : celle-ci s’effectue par les prix des loyers et des logements.

Je crois qu’il faut donc reconnaître cette évidence : il est contre-productif de conserver le principe de la sectorisation si l’on veut atteindre l’objectif de mixité sociale. Je propose pour ma part d’essayer d’atteindre réellement cet objectif en s’attaquant à la racine du problème : il y a aujourd’hui des établissements dans lesquels des parents refusent à tout prix d’inscrire leurs enfants. Dans bien des cas, qui pourrait honnêtement le leur reprocher ? Donnons-nous donc un objectif vraiment ambitieux : il ne doit plus y avoir d’écoles où des parents puissent avoir peur d’inscrire leurs enfants.

Une double réforme me paraît dès lors indispensable. Je propose tout d’abord d’assouplir

(8)

sera par la suite augmenté progressivement. Les parents pourront dès lors choisir librement l’école de leurs enfants, ce qui me paraît dans une société développée comme la nôtre constituer une véritable liberté fondamentale. Les établissements seront quant à eux tenus de respecter une mixité dans la composition sociale, géographique et scolaire de leurs effectifs. Je veux insister sur ce point : l’obligation de mixité sociale demeurera, mais elle pèsera sur les établissements et non sur les familles.

Mais ce processus n’aurait aucun sens et créerait d’autres injustices si l’on ne donnait pas en même temps une plus grande autonomie aux établissements. Comment en effet choisir l’école de son enfant si toutes les écoles se ressemblent ? Et à l’inverse sur quels critères les établissements décideront-ils d’accueillir leurs élèves s’ils n’ont aucun projet particulier ? C’est pourquoi je propose d’accorder une autonomie plus forte aux établissements : c’est le deuxième volet de la réforme que je propose. Concrètement, cela veut dire donner une plus grande autonomie budgétaire aux établissements pour qu’ils puissent mettre en œuvre de véritables projets pédagogiques. Mais cela signifie aussi donner beaucoup plus de moyens à ceux qui connaissent le plus de difficulté. Ainsi chaque établissement pourra développer sa singularité. Cela ne se fera pas au détriment de la définition nationale des horaires, des programmes et des filières, mais cela s’ajoutera à ce contenu homogène au niveau national. Un établissement sera ainsi libre de mettre l’accent sur les activités scientifiques ou culturelles, les langues ou bien encore le sport. Il y a bien des façons de motiver un élève : ce qui m’importe par-dessus tout, c’est que chaque élève puisse trouver l’école qui lui corresponde le mieux.

C’est à cette condition que chacun pourra réellement viser l’excellence.

Les moyens du système éducatif

1. Envisagez-vous sur la durée de votre mandat une croissance des dépenses intérieures d’éducation (DIE ?) Quelle part pour les crédits du ministère de l’Education nationale dans cette évolution ?

Le budget de l’Education nationale représente plus du quart du budget de l’Etat. Toutes les comparaisons internationales montrent sans discussion possible que la France dépense autant voire plus que les autres pays développés pour son enseignement secondaire. Dans ces conditions, je crois essentiel de se concentrer sur l’adaptation des structures avant d’envisager la progression des moyens.

Je suis convaincu que notre école est capable d’offrir un enseignement qui soit non seulement d’excellente qualité, mais qui de plus ne laisse aucun élève de côté. C’est mon seul objectif.

2. Prévoyez-vous une programmation pluriannuelle du recrutement des enseignants du second degré et envisagez-vous le remplacement des départs à la retraite ?

Il est sans aucun doute nécessaire de mieux programmer le recrutement des enseignants. Cela permet en effet non seulement d’éviter toute pénurie, mais aussi de maintenir le niveau des exigences des concours de recrutement malgré la variation des besoins. S’agissant du remplacement des départs à la retraite, je tiens à lever une ambiguïté : l’ampleur des besoins de l’Education nationale ne permet pas, naturellement, d’envisager le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux comme c’est possible pour d’autres administrations. Le niveau de remplacement des départs à la retraite sera donc mesuré en fonction des évolutions de la démographie scolaire.

Références

Documents relatifs

[r]

Donc er quand on peut remplacer le mot par un autre verbe à l’infinitif.. é : participe passé  J’ai terminé

Le moment que j'ai préféré dans ces deux jours de stage étaient la conférence d'astrophysique qui était juste fabuleuse car vu que j'ai envie de faire astrophysique, il y a

L’école a pour axe central la danse contemporaine, mais elle est ouverte à tous les élèves, quelle que soit la technique dans laquelle ils sont

Tous les triangles ont non seulement coordonnées de sommets et longueurs des côtés qui sont des nombres entiers mais également

PAPA PAPA PAPA PAPA papa papa papa papa.. ECOLE ECOLE

8 Les données PISA 2012 en mathématiques sont de bonne qualité et parfaitement harmonisées pour permettre une mesure précise et comparable entre pays du lien entre position

Le Stage Égalité des Chances, organisé par l’École du Louvre et la Fondation Culture & Diversité, a pour objectifs de vous confirmer dans votre choix de poursuivre des