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Le bourg gaulois d’Acy-Romance (Ardennes)

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Academic year: 2021

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HAL Id: hal-02536568

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02536568

Submitted on 20 Aug 2020

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Le bourg gaulois d’Acy-Romance (Ardennes)

Bernard Lambot

To cite this version:

Bernard Lambot. Le bourg gaulois d’Acy-Romance (Ardennes). Bulletin de l’Association française pour l’étude de l’âge du fer, AFEAF, 1996, 14, pp.15-19. �hal-02536568�

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Le bourg gaulois d' Acy-Romance (Ardennes)

par Bernard Lambot*

L'année 1995 a amené la découverte cfun ensemble cultuel monumental sur ! 'habitat de La Tène finale de« La Warde » à Acy-Romance (Ardennes). Après huit années de fouilles par décapagesmécaniques un sixième de la superficie, estimée à vingt et un hectares cfaprès les photographies aériennes, a été étudié ( 35 000 m2 ).

L'organisation spatiale de cet habitat commence à se dessiner. Plusieurs unités comprenant la maison cf habitation, des greniers sur poteaux, un ou des bâtiments annexes et généralement un silo, sont implantés cf après un plan précis, le long de voies de 6 à 8 m de largeur. Du chemin principal partent plusieurs diverticules desservant ces ilots. Aucune limite précise n'a été reconnue (fossé ou palissade). Il est probable que la périphérie était simplement matérialisée par un alignement de constructions sur solides poteaux porteurs à destination

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granges ou étables, que nous avons reconnu sur plusieurs centaines de mètres au nord/ nord/ est.

Certains ilots ont été occupés dès! 'origine jusqu'à l'abandon ~finitif , cf autres au contraire n'existent que pendant une période plus ou moins longue. Mais quelque soit la date de leur construction ils respectent la trame initiale. La majorité des bâtiments présentent des traces de reconstructions toujours au même emplacement, les trous recevant les nouveaux poteaux étant accolés aux précédents. Un certain nombre de ces constructions ont été ~tru ites par

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incendies et les ~biais ont été rejetés dans les silos. Nous avons la chance cfavoir ainsi quelquefois la majorité du mobiiier céramique dune maison constituant ce que nous pourrions appeler un« ensemble contemporain scellé » donnant une bonne image du corpus utilisé à un moment donné. S'y trouve bien souvent mêlé du matériel métallique (fibu les, monnaies, outils), de la parure {perles, brai::elets en verre ou en lignite) et des objets domestiques (poids de tisserands, fragments de meules) et cf importation (amphores). Ces ensembles privilégiés servent de marqueurs et permettent ~jà de proposer une chronologie relative (neuf phases de -180 à + 2 0) qui sera affinée au fur et à mesure de 1 'étude

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l'ensemble du mobilier.

L'état de conservation exceptionnelle des os offre une image remarquable de la faune,

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techniques bouchères, de la gestion des troupeaux et des activités cynégétiques. La pêche est particulièrement bien représentée. A ce jour 90 000 ossements ont été enregistrés par P.

Ménie!.

Les premières traces cf une activité métallurgique ont été découvertes (scories et fragment

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loupe?) tout comme celtes dune fabrication locale des céramiques (fragment de sole

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four).

Mais la ~couverte la plus spectaculaire est représentée par l'enclos central en« quartier d'orange » et son environnement immédiat. Interpr étée comme place publique depuis quelques années cette enceinte est en fait un des éléments d'un vaste complexe cultuel.

Le long de son grand côté orienté nord/sud quatre bâtiments sont alignés en façade, ménageant une voie de circulation. Un cinquième bâtiment de plan similaire est placé dans l'axe de œ

« chemin », au sud et fait partie du plan général sans aucun doute. Entre ces constructions rectangulaires à pans coupés ont été élevées des bâtiments annexes sur quatre ou six poteaux.

La plus vaste de ces constructions, à 1 'extrémité nord de l'alignement, surmonte u"l puits carré de 7,60 m de profondeur, creusé dans l'axe de l'ent rée. Devant ce« temple » une esplanade ou parvis, limité par deux palissades et le prolongement de la voie, a été réservée pour ! 'inhumation de seize individus en position repliée dans des fosses circulaires peu profondes. Trois autres inhumations de même type sont placées dans l'axe de l'entrée ckJ

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temple, dans l'axe de la voie et dans l'axe del 'accès en entonnoir ~limité par le côté nord

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l'enclos et la palissade sud del 'esplanade.

Dans! 'aire de l'enceinte n'ont été ~couverts que six paires de trous de poteau et quelques chablis. L'entrée est aménagéesur le petit côté sud, zone ou ont été ~couvertes deux têtes

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bovidés complètes. Trois tranchées parallèles s'étirent sur une douzaine de mètres franchissant le fossé vers l'intérieur de l'enclos sur une longueur d'1 m environ. Cet aménagement est bordé par une palissade qui se poursuit sur 1 0 m dans l'enceinte s'interrompant à hauteur d'un chabli. De nombreux os animaux, des tessons et quelques éléments humains (dents, calotte cranienne) marquent en certains secteurs l'emplacement des poteaux de la palissade bloqués dans le fossé.

Al 'est del 'esplanade huit constructions nous livrent des plans très purs, comprenant maison d'habitation, bâtiments annexes carrés à pans coupés, deux autres bâtiments rectangulaires et deux greniers. Al 'angle nord/est de ce que nous pensons être la maison d'habitation, une jeune femme assassinée (main I iées dans le dos, coup de hache(?) au temporal droit) a été balancée dans une petite tranchée creusée partiellement dans une fosse de type cave.

A l'angle nord du « temple » principal part un alignement de constructions sur quatre poteaux parallèle à une autre palissade orientée vers l'ouest. Derrière l'alignement

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« temples » s'étend une vaste cour.

L'absence de toute perturbation, trous de poteaux, fosses ou silos, sur toute la superficie

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cet ensemble (temples, enceinte, esplanade) permet deconclure que son élaboration remonte à 1 'installation primaire du village. Son caractère religieux, outre l'harmonie parfaite du plan cf ensemble et sa régularité, trouve une confirmation dans le respect du lieu jusqu'à l'abandon ~finif du site au œbut du premier siècle de notre ère.

Ce lieu cultuel résulte cf un plan préconçu répondant à des normes géométriques et mathématiques rigoureuses. Les bâtiments cultuels présentent du sud au nord une croissante régulière de leurs dimensions: 6, 8, 9, 10, 11 m de longueur. Il en est de même pour leur espacement d'axe en axe : 17,5 m, 22 m, 27,S m, 34,37 m soit à chaque fois un mêrre coefficient multiplicateur de 1,25. La largeur de la voie en façade répond au même critère.

D'autres normes sont nettement perceptibles : alignement des façades et des pignons arrières, symétrie et ciimensions des bâtiments annexes, etc.

Les plans des temples, similaires dans leurs tracés, varient par le nombre des poteaux et leur disposition. Du petit bâtiment sud à huit poteaux nous aboutissons au temple nord à vinqt quatre poteaux dont quatre intérieurs. Ces derniers supports énormes laissent imaginer une tour de type clocher très élevée. Toutes les fosses à poteaux sont très nettement supérieures à celles des bâtiments « civils >>. Les agencements latéraux et les dimensions des poteaux

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toutes ces constructions, de la plus petite au sud à la plus imposante, conduisent à I eu r attribuer une hauteur conséquente. li est probable que leur élévation était en rapport avec leur architecture et leur superficie et respectait une progression r éguliêre dont le coefficientpourrait étreégalementde1,25 ( leshauteursseraientde7,50 m, 10 m, 11,25 m, 12,50 m, 13,75 m).

Les tombes sur l'esplanade sont également peu banales: inhumation alors que l'incinération est la r êgle, position assise, jambes p I iées tête entre les pieds, absence de tout mobilier. Tous les squelettes étudiables sont masculins. Le choix même d'une zone réservée et œlimitée devant le temple au puits n'est pas sans poser nombre de questions et en premier lieu quel était le statut social de ces individus. Nous sommes enclin à y voir des représentants de la classe sacerdotale. Ils seraient les premiers reconnus dans le monde celtique.

La poursuite des fouilles nous permettra de reconnaître la place exacte qu'occupe cet ensemble cultuel au sein de! 'habitat, sa superficie précise (superf icie et limite de la cour ouest) et ses relations avec les secteurs civils les plus proches. Pour l'instant en l'absence de comparaisons nous sommes dans l'expectative.

*

CRAVO, 21 rue des Cordeliers, 60200 Compiègne.

Membre associé UMR 126-6 CNRS

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Bibliographie

Lambot 1992 : LAMBOT (B.) et MENIEL (P.) - Le site protohistorique c!Acy-Romance (Ardennes), /, L'habitat gaulois 1988-1990 . Mémoire de la Société Archéologique Champenoise, 7, 1992, 181 p.

Lambot 199 4 : LAMBOT (B.), FRIBOULET (M.) et MENIEL (P.) - Le site protohistorique d'Acy-Romance (Ardennes), Il Les nécropoles. Mémoire de la Société Archéologique Champenoise, 8, 1 ~94, 31 5 p.

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