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Submitted on 2 Jun 2020
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Comportement de deux virus filamenteux (carnation vein mottle virus, carnation streak virus) dans deux
especes du genre Dianthus
Alain Poupet, Antoine Marais, D. Beck, B. Bettachini
To cite this version:
Alain Poupet, Antoine Marais, D. Beck, B. Bettachini. Comportement de deux virus filamenteux
(carnation vein mottle virus, carnation streak virus) dans deux especes du genre Dianthus. Agronomie,
EDP Sciences, 1981, 1 (3), pp.231-234. �hal-02727264�
Comportement de deux virus filamenteux
(Carnation Vein Mottle Virus, Carnation Streak
Virus) dans deux espèces du genre Dianthus
Alain POUPET, Antoine MARAIS, Daniel BECK Bernard BETTACHINI
Station de Botanique et de Pathologie végétale, Villa Thuret, B.P. 78, 06602 Antibes Cedex.
RÉSUMÉ
Virus filamenteux, Dosage,
Spectrophotométrie,
OEillet.
L’évolution de la teneur en virus de la Marbrure des Nervures de l’Œillet (CVMV) au cours d’une année de culture a été étudiée dans des individus d’une variété d’oeillet de type méditerranéen naturellement infectés.
Un travail identique a été réalisé dans le cas du virus de la Bigarrure (CSV) en utilisant 2 types de matériel :
-
individus d’une autre variété d’oeillet de type méditerranéen naturellement infectés,
-
plants de D. caryophyllus L. et D. barbatus L. issus de semis et contaminés artificiellement.
Les « pics » de teneur maximale en virus, mesurée par un dosage spectrophotométrique mensuel, sont observés pour les 2 virus en fin d’hiver et en début d’automne. Il apparaît opportun de réaliser les épreuves de
contrôle d’état sanitaire à ces époques ; ceci semble particulièrement indiqué dans le cas d’individus
« régénérés » par culture d’apex, pour lesquels une sensibilité optimale des méthodes de diagnostic est nécessaire, compte tenu de la faible teneur en virus qu’on y observe généralement.
Deux hypothèses peuvent être envisagées, rendant compte des fluctuations de teneur en virus :
-
importance des facteurs de l’environnement,
-
régulation de la synthèse virale induite par un mécanisme de défense passager.
SUMMARY Flexuous viruses, Quantity determination, Spectrophotometry,
Carnation.
Content of Carnation Vein Mottle Virus and Carnation Streak Virus in Virus infected carnations
The content of Carnation Vein Mottle (CVMV) and Carnation Streak Virus (CSV) has been measured by a spectrophotometric method during a cultivation cycle respectively in 2 naturally infected cultivars of
mediterranean type carnations and 2 host species (Dianthus caryophyllus and D. barbatus) contaminated by aphid transmission. The highest rates are observed in february-march and september-october ; it seems
advisable to do the health control tests during these periods.
INTRODUCTION
Les travaux consacrés à ce jour aux viroses de l’aeillet ont concerné d’abord essentiellement les méthodes d’identi- fication, d’isolement et de diagnostic des virus jugés les plus
graves pour les cultures du littoral méditerranéen (DE V E R -
G N
E & C A RD IN , 1967, 1971 ; POUPET et al., 1971, 1975).
Une seconde étape a consisté à étudier les relations entre un virus de type isométrique, celui de la marbrure (Carna- tion Mottle virus, KASSA N IS, 1955) et différentes plantes- hôtes. Deux résultats principaux ont été établis à propos de
ce virus, le plus répandu dans les cultures locales :
-
inégale sensibilité à l’infection des boutures issues d’un même clone d’œillet;
-
existence de fluctuations de sa teneur dans des indivi-
dus infectés, au cours d’une année de culture (POUPET, 1973).
Il est apparu intéressant d’étendre ce dernier type d’étude à 2 autres virus de l’oeillet, de type « filamenteux » : le virus de la Marbrure des Nervures (Carnation Vein Mottle Virus,
ou CVMV, K A SS ANI S, 1955) et le virus de la Bigarrure (Carnation Streak Virus, ou CSV, J ONES , 1945). Ce travail a donc pour but de suivre quantitativement leur évolution
dans 2 espèces du genre Dianthus (D. caryophyllus L. et D.
barbatus L.) naturellement ou artificiellement contaminées par l’un ou l’autre de ces virus.
On espérait ainsi définir, au cours d’un cycle cultural, des périodes de concentration maximale en virus dans les individus infectés, de façon à pratiquer les épreuves de
contrôle d’état sanitaire à ces époques, pour en améliorer
l’efficacité.
MATÉRIEL ET MÉTHODES 1. Matériel végétal
Les fluctuations de teneur en CVMV ont été mesurées dans des individus d’un clone d’oeillet de type méditerra- néen, var. « Molière », reconnus infectés par ce virus.
Les variations de teneur en CSV ont été appréciées dans 2 types de matériel :
-
individus d’un clone d’oeillet de type méditerranéen,
var. « Gisèle », naturellement contaminés, mis en culture
3 mois avant le premier dosage ;
-
plants de D. caryophyllus et de D. barbatus issus de semis, infectés artificiellement par transmission aphidienne
selon des techniques déjà décrites (P OUP E T et al., 1975), 6 mois avant le début des mesures.
Chaque lot expérimental comprend 50 individus cultivés dans des bacs en serre.
2. Technique de dosage des 2 virus
Chaque virus est purifié selon des méthodes décrites
précédemment (P OUPET et al., 1973, 1975) : dans le cas du CVMV, les fractions virales purifiées sont obtenues après
clarification au n-butanol (8,5 p. 100), concentration par le
polyéthylèneglycol (PEG 6000) et ultracentrifugation, et séparation par gradient de densité de saccharose. Les
suspensions virales purifiées du CSV sont isolées après
deux cycles de précipitation au PEG 6000, sans traitement préalable avec un solvant organique, et séparation par
gradient de densité de saccharose.
Les résultats antérieurs avaient permis d’établir, pour chacun des 2 virus, la corrélation entre la quantité de virus
et la densité optique des suspensions virales isolées après centrifugation en gradient de densité : une densité optique
de 1 mesurée à 260 nm correspond respectivement à 375 et
400 pg de virus par millilitre d’extrait (CVMV et CSV).
Les dosages expérimentaux sont pratiqués mensuelle-
ment de la façon suivante : dans les lots de matériel végétal
on prélève 4 échantillons représentant chacun 25 g de matière fraîche ; l’un ou l’autre virus est purifié dans
l’échantillon correspondant selon les techniques précéden-
tes. On mesure la densité optique à 260 nm des fractions
purifiées des 2 virus, isolées après séparation en gradient de
densité de saccharose. Tenant compte des coefficients d’extinction connus et du volume des fractions, nous
pouvons calculer la quantité correspondante de chaque
virus.
Dans tous les cas, la teneur en virus, exprimée en wg de virus par g de matière fraîche, représente la moyenne
arithmétique des mesures portant sur les 4 échantillons.
RÉSULTATS
.1. Validité de la méthode d’échantillonnage
Des dosages préliminaires ont été réalisés uniquement
dans les oeillets des variétés « Molière » et « Gisèle »,
contaminés respectivement par CVMV et le CSV.
Nous avons utilisé 10 échantillons de 25 g de matière fraîche (feuilles), représentant chacun 5 individus : ainsi,
tous les individus des 2 lots sont représentés dans l’échantil- lonnage (tabl. 1).
Les incertitudes liées à l’usage de ce type de technique
sont connues : elles sont imputables au caractère aléatoire
de la reproductibilité des méthodes de purification, au degré
variable d’agrégation des particules de type filamenteux, à
la proportion des nucléoprotéines virales intactes dans les
suspensions purifiées.
Cependant, en l’absence d’autres méthodes de dosage (biologique ou sérologique), cette technique peut raisonna- blement rendre compte quantitativement des fluctuations de la teneur en virus, au moins d’une façon relative.
2. Application aux lots expérimentaux
Les dosages spectrophotométriques mensuels, réalisés dans les lots infectés soit par le CVMV soit par le CSV, ont conduit aux résultats résumés dans les figures 1 et 2.
Nous pouvons en dégager les observations essentielles suivantes :
-
La teneur « absolue » de l’un ou l’autre virus filamen- teux étudié est nettement inférieure à celle observée dans le
cas du virus de la Marbrure (virus de type isométrique) : un rapport de concentration de 1 à 10 peut être établi aux
périodes de teneurs maximales respectives.
- Dans les oeillets de la var. « Molière » infectés par le CVMV, on note que la teneur en virus, bien que restant relativement faible, manifeste deux « pics » (novembre à février, mai à juin) ; la quantité minimale est observée pendant les mois d’été (juillet-août). D’ailleurs, dans les plantations fortement contaminées par ce virus, les symptô-
mes de panachure florale les plus nets sont perceptibles au printemps et s’estompent en été.
-