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Les chelates de fer dans le traitement de la chlorose du poirier

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Academic year: 2021

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Les chelates de fer dans le traitement de la chlorose du poirier

R. Guennelon

To cite this version:

R. Guennelon. Les chelates de fer dans le traitement de la chlorose du poirier. Comptes Rendus des Séances de l’Académie d’Agriculture de France, Académie d’agriculture de France, 1962, pp.209-213.

�hal-02731942�

(2)

ACADÊMIE D'AGRICULTURE DE FRANCE Extrait du procès-verbal de la Séance du 21 Février 1962

pp. 209 à 213

LES CHÉLATES DE FER DANS LE TRAITEMENT DE LA CHLOROSE DU POIRIER

par R. Guennelon

(Note présentée par M Barbier)

Une littérature déjà abondante a mis en évidence l'influence de nombreux facteurs sur le développement de la chlorose calcaire des arbres fruitiers (6). Parmi ces facteurs, les conséquences de l'hiver rigoureux de 1955-1956, les années à printemps pluvieux (1961), sont à l'origine d'une aggravation de cette affection physiologique dans la basse vallée du Rhône. L'extension des vergers, en situations parfois peu adaptées à cette culture, a augmenté le nombre des cas de chlorose; il faut noter, cependant, que ce phénomène a déjà fait l'objet de tant de travaux antérieurs à la période actuelle, qu'il n'y a pas toujours lieu d'incriminer des erreurs récentes de plantation. La sommation des effets de certaines pratiques (irrigations excessives, utilisations répétées de produits de traitement), peut également être, dans certains cas, la cause d'une chlorose ferrique.

Quoiqu'il en soit, l'apparition sur le marché français de produits expérimentés depuis 1950 aux U.S.A., a ouvert de nouvelles possibilités dans le traitement de la chlorose (1, 4, 5).

Dans la basse vallée du Rhône, les chélates de fer furent utilisés en 1959-1960, dans divers essais; l'expérimentation a porté sur les produits suivants :

a) Chélate de fer du sel disodique de l'acide éthylène-diamino tétra- cétique ou E.D.T.A.-Na 2 Fe.

b) Chélate de fer du sel sodique de l'acide diméthylène tri-amino pentacétique ou D.T.P.A.-Na Fe.

c) Chélate de fer du sel sodique de l'acide éthylène diamino-di (o-hydroxyphényl) acétique ou E.D.D.H.A.-Na Fe.

Le dernier corps cité s'est montré particulièrement efficace dans tous les types de sols, y compris en sols très calcaires, à des doses au moins égales à 10 granimes de produit technique par arbre (environ 5 g de chélate de fer), sur poiriers Guyot, Williams, Cl. Blanchet, Wilder et Louise Bonne (2).

CONDITIONS EXPÉRIMENTALES.

La présente note a pour but de

confirmer l'efficacité de la dose préconisée généralement pour des arbres en

pleine production, soit 15 grammes par arbre de E.D.D.H.A.-N a Fe

(soit 30 g de produit technique à 6 % de fer chélaté). Dans le même

dispositif, on a testé une dose de 25 grammes - d'acide E.D.D.H.A.-H 2,

que l'on pourrait considérer comme l'équivalent de 30 grammes de

E.D.D.H.A.-Na Fe. Ce produit très peu soluble sous sa forme acide, a été

incorporé au sol par binage. La remontée, par suite de la capillarité. a

fait apparaître en ourface un produit rouge, coloré comme le chélate de

(3)

— 210

".. • .

fer; ceci indiqué que la chélation peut se produire dans le sol, aux dépens du fer dispersable, malgré la forte concentration en Ca++, grâce à la sta- bilité très élevée-du chélate-en milieu alcalin.

Enfin, un produit plus récent a été comparé à une dose unique de 15 grammes de E.D.D.H.A.-Na Fe, déjà indiquée. Ce produit associe le chélate de fer de l'amide de l'acide E.D.D.H.A.-H 2 à des sels de fer et d'ammoniaque, avec une teneur en produit actif de 17 p. 100 environ.

L'application, un peu tardive (5 mai 1961), a été réalisée par dissolution du produit (sauf E.D.D.H.A.-H2), dans 20 litres d'eau, en arrosant une cuvette de 1 mètre de diamètre autour du tronc et en parachevant la per- colation avec une vingtaine de litres supplémentaires.

Les poiriers expérimentés sont de la variété Guyot,• sur cognassier, de 10-12 ans, plantés à 1,50 m sur 3 mètres, et assez irrégulièrement affranchis. Le sol renferme 82 p, 100 de calcaire actif avec pH : 8,1.

L'évaluation de la chlorose a été réalisée à l'aide d'une échelle comportant 6 degrés de gravité :

Chlorose nulle note 0

faible. — 1

très faible -- 2

moyenne — 3

forte 4

très forte -- 5

et en utilisant des notations comme moyenne à forte = 3,5.

Le dispositif expérimental comprenait quatre blocs de chacun six parcelles, le nombre total d'arbres traités étant de 208, dont 48 témoins.

RÉSULTATS. — Tous les arbres, traités ou non, ont été notés, mais pour homogénéiser les indices de chlorose avant traitement, seuls ont été retenus pour les calculs, les quatre arbres les plus atteints pal parcelle.

Les résultats figurent dans le tableau ci-dessous, dans l'ordre d'efficacité croissante.

TABLEAU I

ÉPPICACITÉ COMPARÉE DES DIVERS TRAITEMENTS

INDICES DE CHLOROSE

POUR- CENTAGE

DOSE G DE DIMI- DE CHLO-

TRAITEMENTS TECHN. CHÉLATE NUTION ROSE

PAR CHELATE DE L'IN- RÉSI-

ARBRE DE FEI{ le 6 mai le 11juin DICE DUELLE

Il 12 12

no —

Il

1. Témoin (g) 0 3,10 2,80 0,30 90

2. Amide (Fe-Nlia) • • 20 3,4 2,80 1,70 1,10 61 3. Amide (Fe-N11.4) . . . 50 8,5 1,80 1,25 1,55 45 4. E.D.D.H.A.-H, . , . . 25 (30) 2,65 1,10 1,55 42 5. Amide (Fe-NH.,) .. . 100 17 2,50 0,65 1,85 26 6. E.D.D.H.A.-Na Fe -tech-

nique. 30 15 2,50 0,45 2,05 18

E.D.D.H.A.-H, hors essai . 10 (12) 2,75 1,10 1,65 40

On peut admettre que les produits E.D.D.H.A.

-

Na Fe et l'amide de ce

(4)

211 —

chélate joint à des sels de Fe et NI -14 aux doses indiquées, sont équivalents, au point de vue efficacité, et que tous les traitements ont présenté, par rapport au témoin, une amélioration proportionnelle à la dose de chélate de fer utilisé.

ACTION SUR LE DÉVELOPPEMENT DES ARBRES.

Dans l'expérience décrite, le reverdissement du feuillage n'a pas eu pour conséquence une augmentation de la croissance du bois au cours de la première année. Mais conformément à des observations faites dans le même verger à la suite d'applications plus précoces, il serait possible d'obtenir une forte augmen- tation de la croissance en débarrassant l'arbre du vieux bois déficient, et en effectuant très tôt en saison les applications au sol (au plus tard le 15 avril dans la basse vallée du Rhône). Il apparaît en effet, dans des essais réalisés par ailleurs, que l'application de chélates doit précéder ou accompagner le départ de la végétation et que, dans ce cas, une croissance notable des rameaux fait suite à la réduction de la chlorose.

Sur le plan pratique, les applications tardives ayant une efficacité plus limitée, les effets bénéfiques augmentent lorsqu'on avance les dates de traitement, même si l'on diminue les doses utilisées.

Des applications à des doses de l'ordre de 2,5 g par arbre (soit 5 g de produit technique ou 5 kg à l'ha), dans des sols argilo-calcaires, ont été insuffisantes pour inhiber totalement l'apparition de la chlorose sur des poiriers Williams de 4 ans, lors de traitements effectués au mois d'avril.

CONCLUSIONS

L'essai rapporté ci-dessus confirme les résultats que l'on peut attendre, dans la pratique, de l'utilisation des chélates de fer, pour combattre la chlorose calcaire du poirier. La rémanence de l'E.D.D.H.A.-Na Fe, mise en évidence par Hill-Cottingham (3), et vérifiée par des essais culturaux, permet son emploi en sols très calcaires.

On peut se baser, en première approximation, sur la nécessité d'ap- porter à des poiriers productifs, de plus de cinq ans, une quantité de matière active de l'ordre de 15 grammes par arbre (soit 30 g de produit technique ou 90 g de produit amide à. 17 0/0).

Il sera bien entendu possible de réduire ces doses jusqu'à 5 grammes de produit technique ou 15 grammes de produit amidé, selon l'âge des arbres, la gravité de la chlorose, et le choix de la date d'application.

(Station agronomique d'Avignon (I.N.R.A.).)

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

(1) BOULD.

-

Chelated iron compounds correct lime-induced chlorosis in fruit crops.

The Agriculiural Remo), 1955, vol. I, no 1.

(2) GUENNELON (R.).

Évolution des techniques de lutte contre la chlorose. Journées fruitières d'Avignon, 1961.

(3) HILL-COTTINGHAM. - A Spectrophotometric method of analysis of chelate solu- tions and its application to the study of iron chelates in sous and plants.

Soit Sci., 1957, 43.

(4) LANGELUDDEKE (P.).

-

Versuche mit Eisenchelaten zur Bekâmpfung der Kalk- chlorose an obstbâumen und Reben. Giessen, 1961.

(5) WALLACE (A.).

Symposium of the use of metal chelates hi plant nutrition.

Palo Alto, Calif., 1956.

(6) WALLACE (A.) et LUNT (O. R.). — Iron chlorosis in Horticultural Plants. A Review.

Proc. of the. Amer. Soc. of Hort. Sel., 1959.

(5)

APRES35JOUR --- 212 --

TABLEAU II

GRAPHIQUE DU NOMBRE D'ARBRES GUÉRIS POUR 16 ARBRES AYANT SUBI LES DIVERS TRAITEMENTS

NOMBRE D'ARBRES

16 100 p. cere

14

12 75

"10

2

ARBRES TRES AMELIOR ES:Ic

.

ABBRES PRESQUE GUERIS 4(0.5 .

ARBRES TOTALEMENT G U ERIS ; O.

TRAITEMENTS : I 2 3 4 5 6

L'essai fait apparattre l'efficacité partielle du produit chelatant, sans fer, et n'in-

dique pas nettement la supériorité d'un chélate de fer additionné de srdfate de fer et

des sels d'ammonium, comme c'est le cas pour le produit amidé. D'autres essais sont

prévus, pour apporter en 1962, toutes les précisions nécessaires à ce sujet.

(6)

-213 —

M. Derme. — La question des chélates est d'actualité : dans la sève circulant le long des vaisseaux du liber, le fer est chélaté sous forme de malate.

Il y a plus d'un demi-siècle que Magrou, à l'Institut Pasteur, avait montré l'efficacité de complexes tels que tartrate ferrico-potassique pour subvenir aux besoins en fer des plantes; les glycérophosphates peuvent aussi mettre à la disposition des plantes, non seulement le fer, mais aussi les divers autres métaux auxquels notre confrère M. F. Robin fait allusion.

La contribution fort intéressante de la note que nous venons d'entendre commenter par notre confrère M. Barbier est de révéler l'efficacité d'un produit appliqué au sol.

M. D. Bertrand. — Nu point de vue pratique je voudrais que l'on attire l'attention des utilisateurs sur le fait qu'il ne faut pas employer n'importe quel chélate dans n'importe quel cas. Il ne s'agit pas de prendre sans expériences préalables pour d'autres arbres les chélates utilisés ici pour le poirier.

En effet, on se trouve un peu pris entre deux feux. Il faut que le fer soit sous une forme telle qu'il ne soit pas insoluble mais il ne faut pas non plus qu'il soit complexé au point que la plante ne puisse plus l'utiliser.

On a vu, aux États-Unis, de nombreux accidents que les gens ne se sont pas expliqués. Ces accidents ont été simplement dûs à un emploi fâcheux d'un chélate qui avait réussi sur une plante et qu'on avait voulu imprudemment appliquer à une autre plante, alors que les racines de cette dernière ne pouvaient pas utiliser le métal ainsi bloqué, soit pour une raison physiologique, soit en raison du pH du sol.

M. Barbier. — Je voudrais ajouter un mot à cette remarque très intéressante.

M. Trocmé a constaté également que, quand on emploie des chélates de fer par pulvérisation sur les feuilles, on peut créer des carences d'autres éléments, en particulier, bien que je ne pourrais être absolument affirmatif, des carences de zinc, justement par chélation du zinc qui se trouve dans les feuilles.

M. Robin. — L'intérêt des chélates est indiscutable.

Il semble qu'on ait trouvé là une méthode remarquable de lutte, pour le moment contre la chlorose, et vraisemblablement, dans un avenir assez proche, contre d'autres carences ou excès. C'est peut-être même dans ces perspectives plus larges que les chélates nous rendront le plus de services.

Pour le moment, comme l'a fait remarquer M. Barbier à la fin de sa

communication, on est surtout freiné par le prix. Dès que celui-ci sera

devenu conforme aux possibilités des grandes productions agricoles,

l'usage des chélates devrait considérablement s'amplifier.

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