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Entre pouvoirs et altérité, la région frontalière du Sud-Liban

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Academic year: 2021

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(1)Entre pouvoirs et altérité, la région frontalière du Sud-Liban Daniel Meier. To cite this version: Daniel Meier. Entre pouvoirs et altérité, la région frontalière du Sud-Liban. Orients Stratégiques , L’Harmattan, 2016, Les frontières dans le monde arabe, 4. �hal-01959974�. HAL Id: hal-01959974 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01959974 Submitted on 19 Dec 2018. HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of scientific research documents, whether they are published or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés..

(2) Entre pouvoirs et altérité, la région frontalière du Sud-Liban Daniel Meier*. A ne pas diffuser. Résumé Comment expliquer qu’un espace frontalier aussi réduit que le Sud Liban concentre une si forte composante belligène sur une période depuis près d’un demi-siècle. Par le biais de l’examen de l’espace frontalier entendu comme processus liant espace, identités et pouvoirs, l’auteur montre la dimension changeante et complexe d’un espace frontalier où s’aff rontent les conceptions et visions d’acteurs aussi variés que la résistance palestinienne, les’États libanais et israélien, les Nations Unies ou le Hezbollah.. Abstract How one can explain that a so tiny borderland space like South Lebanon gathered a so high density of violence and hatred during already half a century now? Thanks to a conception of the border as a social process linking space, identities and powers, the author tries to highlight tha changing and complex nature of that borderland. There, visions of the Palestinian resistance, the Lebanese or the Israeli states, the UN or the Hizbullah movement compete in sometimes conflicting bordering processes.. ............... * Daniel Meier, chercheur associé, laboratoire PACTE UMR 5194, Institut de Géographie Alpine (IGA) - 38100 Grenoble - France.. . OS-N4.indb 31. 13/10/2016 09:33:38.

(3) n° 4-2016. A ne pas diffuser. Depuis plusieurs décennies, le Sud-Liban fait sporadiquement la une de la presse avec des accrochages, des kidnappings, des bombardements et bien sûr des guerres. La dernière en date, l’offensive israélienne de l’été 2006, avait pour but d’annihiler le principal groupe politico-militaire libanais qui exerce une emprise significative sur cette région, le Hezbollah. D’autres invasions ont par le passé ravagé la région au point de faire apparaître le Sud Liban comme un axe majeur de la confrontation israélo-arabe, une région d’affrontement ou les Nations Unies ont déployé depuis 1978 la Force Intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) et dont le corps expéditionnaire à connu un renforcement significatif suite à la guerre de l’été 20061. Les soulèvements arabes et la guerre en Syrie semblent avoir mis la conflictualité de ce segment frontalier en sourdine. Pourtant, la tension avec Israël perdure et l’année 2014 a été riche en accrochages, notamment dans la zone contestée dite des Fermes de Chebaa2. Enfin, ce front semble connaître une extension, à la frontière syro-israélienne sur le Golan occupé, comme en atteste la frappe de drone israélien qui a tué le 18 janvier 2015, six combattants du Hezbollah et un haut gradé iranien à la lisière de la clôture frontalière3 provoquant une riposte du Hezbollah quelques jours plus tard contre les soldats israéliens dans la zone des Fermes de Chebaa. Comment alors expliquer qu’un espace périphérique si réduit d’un des plus petits Etats du Moyen-Orient concentre une si forte composante belligène ? Comment comprendre et expliquer les importantes transformations politiques qu’il a connu ces cinquante dernières années au point de focaliser pareilles tensions ? De fait, dès les années  la présence palestinienne et sa confrontation avec l’armée israélienne dans cet espace frontalier a transformé la représentation ainsi que la réalité des rapports sociaux qui s’y déploient. Plus encore, c’est bien la durée de cette ligne de confrontation israélo-arabe qui surprend puisqu’après le départ des combattants palestiniens en , un nouveau type de confrontation s’y produit entre le mouvement chiite du Hezbollah et Israël autour de la bande frontalière que ce dernier occupe. Si l’on y ajoute la présence de la FINUL dans la zone sud depuis , les jeux d’influence syrien et iraniens dans leur rapport antagoniste avec Israël, force est de noter désormais l’envergure régionale de cet espace frontalier que nous nous proposons d’interroger ici. Outre les dynamiques de transformations, nous nous intéresserons aux principaux acteurs étatiques et non étatiques qui ont 1 2 3. Déployée au Sud-Liban depuis 1978, la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) possède un effectif de 11 354 personnes au 30 juin 2016. Cf. http://www.un.org/fr/peacekeeping/resources/statistics/factsheet.shtml Ainsi les 14 et 18 mars puis le 7 octobre 2014, le Hezbollah a fait détoner des explosifs en ciblant les troupes israéliennes. Cf. Al-Monitor, 19 janvier 2015.. . OS-N4.indb 32. 13/10/2016 09:33:38.

(4) A ne pas diffuser. façonné le Sud Liban en tant qu’ils mettent en lumière des processus identitaires et spatiaux qui ont influé sur la définition de cette région frontalière. Afin de rendre compte de l’interaction entre l’espace géographique ici étudié et les acteurs, leurs pratiques et leurs représentations, il convient d’abord de concevoir la frontière non pas comme un fait immuable mais comme une réalité autrement plus mouvante, c’est-à-dire un processus changeant. Depuis le tournant « spatial » dans l’appréhension de la frontière en géographie au tournant du xxie siècle, les border studies proposent de troquer le terme descriptif et statique de « border » pour celui plus dynamique de « bordering » (faire frontière) de façon a se déprendre d’une conception fixiste de la frontière par trop attachée à sa représentation classique en tant que ligne de séparation internationale4. À ce terme de bordering, d’autres chercheurs inspirés par une approche plus anthropologique y ont articulé deux autres dimensions qui lui sont inhérentes, la production de normes sociales (ordering) et le rapport à l’altérité (othering)5. Cette conception élargie de l’espace frontalier permet ainsi d’y penser conjointement les pratiques et représentations des acteurs en tant qu’ils prennent part à divers degrés à la production de la frontière (shaping the border).. La fabrication de cette frontière en tant que construction arbitraire est le fruit d’une âpre négociation franco-britannique sur la délimitation du nord de la Palestine d’avec le sud du Liban (voir notamment l’article de Pierre Berthelot dans ce volume). L’entente est scellée par l’accord frontalier Paulet-Newcombe du 3 février 1922 (entré en vigueur le 7 mars 1923), lequel sépare le Jabal Amel, au Sud-Liban, du plateau de la Galilée en Palestine, qui ensemble formaient une région imbriquée économiquement et socialement, par-delà sa société pluricommunautaire6. Ce premier acte de géographie politique a lieu sous l’emprise mandataire française au Liban (1920-1943) et implique une identification nationale qui n’avait alors guère de sens pour les populations concernées de la région sud. Largement peuplé par la communauté chiite, cette partie méridionale du Liban était plutôt déconsidérée par les nouvelles autorités de l’État naissant à la fois en raison de sa pauvreté, de sa composante chiite perçue comme peu éduquée 4 5 6. Pour une vue générale sur les enjeux taxinomiques des frontières, cf. Gabriel Popescu, Bordering and Ordering the Twenty-first Century. Understanding Borders, Lanham, Rowman & Littlefield, 2012. Henk Van Houtum and Ton Van Naerssen, “Bordering, ordering and othering”, Tijdschrift voor Economische en Sociale Geografie, Vol 93, no 2, 2002 pp. 125–36. Frederic C. Hof, Galilee Divided. The Israeli-Lebanon Frontiers 1916-1948, Boulder, Westview Press, 1984.. D. Meier : Entre pouvoirs et altérité, la région frontalière du Sud-Liban. De la frontière nationale à la zone de confrontation. . OS-N4.indb 33. 13/10/2016 09:33:38.

(5) n° 4-2016. A ne pas diffuser. et de son éloignement de Beyrouth, où les élites mandataires et libanaises organisaient la répartition du pouvoir. L’héritage ottoman des collecteurs d’impôts favorisa l’émergence de logiques clientélistes entre élites et populations locales, ce qui au Sud-Liban se traduisit bientôt par un monopole exercé par les grands propriétaires terriens sur l’accès au centre et une autorité quasi féodale sur les populations travaillant la terre7. On voit ainsi comment le processus de mise en frontières du Liban (bordering) est le résultat, sur le versant sud, d’une rivalité entre grandes puissances qui fait fi des acteurs locaux et induit la diffusion d’une norme nationale (ordering) laquelle induit des différenciations identitaires internes (othering) où les habitants des marges, notamment le sud chiite, se retrouvent marginalisés. Après l’indépendance, en , il fallut attendre les années  pour que la politique étatiste du président Fouad Chéhab (-) porte ses fruits avec l’asphaltage de routes, l’électrification et le raccordement des villages du Sud au réseau d’eau courante. Ce mépris du centre pour une région de marge perçue comme arriérée faisait l’impasse sur le foyer intellectuel que le Sud-Liban avait été et sur ses liens avec le chiisme iranien8. Et c’est bien d’Iran qu’arriva à la fin des années  Moussa al-Sadr (), un clerc charismatique descendant d’une grande famille religieuse chiite. Celui-ci joua un rôle fondamental dans le réveil des chiites au Sud-Liban, dans la prise de conscience identitaire propre de cette communauté marginalisée au sein de l’État libanais et bientôt sa mobilisation politique. Ce processus se produisit à l’orée des années  au moment où émergeaient les premières structures politiques palestiniennes et que se développaient des mouvements de gauche radicaux. La contestation sociale au Liban conduisit à de nombreuses grèves et manifestations et cristallisèrent bientôt un discours politico-identitaire chiite d’identification en tant que « communauté-classe » et appelant à un changement politique9. Cette mobilisation sociale sans précédent où les chiites du « mouvement des déshérités » de Moussa al-Sadr adoptaient un profi l résolument révolutionnaire faisait écho à une autre revendication, celle du droit à la résistance palestinienne de mener sa lutte de libération à partir du territoire libanais. La cause palestinienne vint alors créer un espoir de 7. 8 9. Elizabeth Picard, Liban, Etat de discorde. Des fondations aux guerres fratricides, Paris, Flammarion, 1988. Sabrina Mervin, Un réformisme chiite. Ulémas et lettrés du Jabal ‘Âmil (actuel Liban-Sud) de la fin de l’Empire ottoman à l’indépendance du Liban. Paris/Beirut, Karthala-CERMOC-IFEA, 2000. Sur la trajectoire politique des chiites du Liban durant ces années, cf. Elizabeth Picard, « De la ‘communauté-classe’ à la résistance ‘nationale’. Pour une analyse du rôle des Chiites dans le système politique libanais (1970-1985) », Revue française de science politique, Vol. 35, n o 6, 1985, pp. 999–1028.. . OS-N4.indb 34. 13/10/2016 09:33:38.

(6) 10 Cette banalisation était encore renforcée par la caution du port d’arme comme élément consubstantiel de l’individu. Moussa al-Sadr utilisa ainsi une formule restée célèbre : « L’arme est la parure des hommes ». cf. Olfa Lamloum, « L’histoire sociale du Hezbollah à travers ses médias », Politix, n° 87, 2009, pp. 169-187.. D. Meier : Entre pouvoirs et altérité, la région frontalière du Sud-Liban. A ne pas diffuser. changement au sein de la gauche libanaise, rapprochant la mouvance de la gauche radicale avec le mouvement des déshérités. En outre, la résistance palestinienne qui opérait quotidiennement par-delà la frontière sud au début des années  banalisa l’usage et le port d’armes au risque de faire croire que toute solution politique passe par l’affrontement armé10. Le monopole de l’État sur le sud commençait à vaciller et du même coup sa capacité à faire frontière face aux commandos des mouvements de la résistance palestinienne. Cela apparaissait clair avec les accords du Caire ( novembre ), qui accordaient aux Palestiniens de pouvoir mener des opérations armées par delà la frontière. Cela devint plus évident après la crise de  lorsque l’armée libanaise et l’État furent délégitimés aux yeux des sudistes du fait des attaques perpétrées par la troupe contre les commandos palestiniens alors que l’armée se révélait incapable d’arrêter les commandos israéliens venus assassiner des leaders palestiniens à Beyrouth. Accompagnant la montée en force de cette norme de résistance armée au sud (ordering), la cause palestinienne y diffusa sa relation à l’altérité – concevant Israël comme une entité ennemie illégitime et non pas comme un simple voisin avec lequel il convenait de préserver une paix froide, ce qu’avait fait l’État libanais jusque là. Par voie de conséquence, la frontière n’était plus perçue comme légitime aux yeux de nombreux sudistes qui soutenaient et aidaient les Palestiniens. Ce processus d’effondrement de la souveraineté nationale sur la zone frontalière (de-bordering) correspond à une montée en force de l’autorité de la résistance palestinienne sur ce même espace (re-bordering) et la subséquente requalification du voisin du Sud en ennemi (othering). Avec le début de la guerre civile (-), les milices s’imposèrent comme acteurs majeurs dans la relation à l’espace, le territoire national étant fragmenté le long de lignes politico-confessionnelles décrivant une géographie des multiples divisions nationales. Au sud du Liban, l’effondrement de l’État pris une tournure aigue suite à l’effondrement de l’armée avec le retour dans les villages frontaliers chrétiens de conscrits et officiers qui en étaient originaires. L’animosité qui existait parfois entre certains de ces villages et ceux appuyant sans réserve l’action de la résistance palestinienne n’allait guère au-delà de quelques escarmouches. Profitant de l’appauvrissement de ces villages frontaliers en raison de l’effondrement du secteur du tabac subventionné par l’État et principale ressource pour ces villages, Israël leur offrit son soutien matériel, en vivre et en armes.. . OS-N4.indb 35. 13/10/2016 09:33:38.

(7) A ne pas diffuser. Ce faisant, il soutint la formation d’une milice locale, dirigée par le major libanais Saad Haddad (-), qui se livra à des attaques contre des villages soutenant les fédayins palestiniens11. Son intérêt apparaissait ainsi clairement : utiliser ces supplétifs chrétiens comme ceinture de sécurité (security belt) contre les infiltrations palestiniennes. Au cœur de ce processus de construction de l’ennemi (othering), l’avantage de l’alliance stratégique avec Israël pour cette milice chrétienne frontalière se lisait aussi dans l’espace : son isolement initial dans trois enclaves le long de la frontière internationale rendait d’autant plus nécessaire l’utilisation de la profondeur stratégique du territoire israélien pour faire passer les véhicules de patrouille et les hommes en armes de cette milice d’une enclave à l’autre (cf. carte 1 : Évolution de la zone de sécurité au Sud Liban (1976-1978)). n° 4-2016. La « mise en frontière » du Sud Liban par Israël En mars 1978, Israël saisit le prétexte d’une opération meurtrière d’un commando palestinien venue du Liban pour lancer sa première offensive terrestre au Sud-Liban (cf. carte 1). Si les troupes de l’État hébreu s’avancèrent jusqu’au fleuve Litani, leur retrait en juin 1978 plus de trois mois après la condamnation internationale de cette opération, le vote de la résolution 425 au Conseil de sécurité des Nations Unies et le déploiement la Forces intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) resta incomplet. En effet, ce retrait laissa une bande territoriale d’environ 10 kilomètres de large le long de tout le tracé frontalier aux mains des supplétifs chrétiens du major Haddad. Par leur biais, Israël illustrait sa nouvelle stratégie pour redessiner la frontière (re-bordering) suivant ses intérêts : institutionnaliser la milice de Haddad en Armée (dite Armée du Liban Libre en 1979), gardienne d’une zone tampon où régnait une norme libaniste collaborationniste (ordering). Le Sud-Liban se trouvait donc divisé en deux secteurs, l’un sous la coupe de cette milice et de son puissant voisin et l’autre sous l’autorité des groupes palestiniens et leurs alliés progressistes. L’antagonisme était à son maximum et les affrontements quotidiens, les populations civiles faisant les frais notamment des contre-attaques indiscriminées de l’aviation israélienne ou de l’épuration meurtrière lancée par les supplétifs du major Haddad sur les villages musulmans de la région frontalière désormais occupée. Jusqu’en l’an 2000, la frontière internationale (ou ligne d’armistice de 1949) au Sud Liban allait rester sous le contrôle intégral d’Israël ; de fait, une nouvelle frontière imposée par l’occupation la remplaça, à la limite nord de la zone occupée.. 11 Beate Hamizrachi, The Emergence of the South Lebanon Security Belt. Major Saad Haddad and the Ties with Israel, 1975-1978, New York, Praeger, 1988.. . OS-N4.indb 36. 13/10/2016 09:33:38.

(8) 12 Alain Ménargues, Les secrets de la guerre du Liban, Albin Michel, 2004. 13 Notamment après la célébration de la Achoura – le martyr de l’imam Hussein lors de la bataille de Kerbala en 680 – en 1983 qui vit les troupes israéliennes violemment prise à parti lorsqu’elles voulurent interrompre la commémoration théâtralisée. Cf. Sabrina Mervin, « Le théâtre chiite au Liban, entre rituel et spectacle », in N.Puig, F.Mermier (dir.), Itinéraires esthétiques et scènes culturelles au Proche-Orient, Beyrouth, Presses de l’IFPO, 2007, pp. 57-75, disponible sur http://books.openedition.org/ ifpo/546. D. Meier : Entre pouvoirs et altérité, la région frontalière du Sud-Liban. A ne pas diffuser. Dans la seconde moitié des années , les relations entre les habitants du Sud Liban et la résistance palestinienne connurent une dégradation due à la montée d’un discours très critique parmi les populations chiites à l’égard des fédayins, leur reprochant d’être responsable des dommages et pertes occasionnés par les frappes israéliennes. Ces tensions qui s’actualisaient par des affrontements entre la milice chiite Amal, bras armé du Mouvement des Déshérités et dirigée par Moussa al-Sadr et la résistance palestinienne contribua à un relatif isolement des fédayins au Sud-Liban parallèlement à la montée d’un discours plus religieux adopté par une frange de militants du mouvement Amal, notamment après l’avènement de la République islamique à Téhéran (). C’est dès lors avec une forme de soulagement que des villages chiites virent arriver les troupes israéliennes en  lors de leur seconde invasion destinée à éradiquer la présence palestinienne au Liban. Les buts de cette invasion étaient également politiques puisqu’elle se déroulait en coordination avec les Forces libanaises, alors sous l’égide du dirigeant chrétien Bachir Gemayel (), dans le but de favoriser son accession au pouvoir à Beyrouth12. Face à cette entreprise soutenue par les États-Unis, qui comptaient attirer le Liban dans l’orbite israélienne et lui faire signer un traité de paix, la Syrie fit capoter le processus, avec l’aide de Téhéran, qui soutenait la création d’une milice propre, le Hezbollah. Le processus de mise en frontière (bordering) du Liban par Israël se trouva donc entravé par plusieurs acteurs étatiques et para-étatiques. Parmi ces derniers, soulignons l’impact déstabilisant pour l’armée israélienne de l’action concertée d’un front de résistance national libanais, dominé par des groupes de gauches et laïcs auxquels se joignaient des organisations miliciennes qui tous entendaient chasser l’occupant israélien par le harcèlement quotidien de ses troupes. Si l’affaiblissement de la milice chrétienne des Forces Libanaises après la perte de son chef semble être un facteur dans la déconfiture israélienne au Liban, c’est bien la politique dite de la main de fer (iron fist policy) visant à mater et enrégimenter la population sudiste au sein du nouvel ordre israélien (ordering) qui va opérer un retournement de la perception (othering) des soldats israéliens comme occupants qu’il convenait de combattre13. Subséquemment,. . OS-N4.indb 37. 13/10/2016 09:33:38.

(9) n° 4-2016. A ne pas diffuser. l’armée israélienne fut acculée au repli tant les pertes dans ses rangs devinrent élevées. L’ultime retrait eu lieu en juin  lorsque les troupes de l’État juif se replièrent sur la « bande de sécurité », une zone tampon sur le modèle de celle créée après l’invasion de  et de  km le long de la frontière internationale (cf. carte 2 : L’invasion israélienne de 1982 et ses retraits jusqu’en 2000). Celle-ci était alors gérée par les supplétifs de l’Armée du Liban Sud (ALS) eux-mêmes issus de l’ancienne Armée du Liban Libre du major Haddad décédé en . La différence nominale apparue dans la foulée de l’échec du projet israélien au Liban témoigne bien de l’abandon du projet national au profit d’un repli sur la fonction sécuritaire de zone tampon frontalière (buffer zone). Manière là de voir aussi un effet de frontière (border effect) sur l’identité même des acteurs en jeu dans l’espace frontalier. Au repli israélien correspondait une croissante emprise syrienne sur l’agenda local, c’est-à-dire sur le contrôle de la carte milicienne d’abord. Ce re-b/ordering eut pour effet de concentrer la lutte anti-israélienne dans les deux milices chiites Amal et le Hezbollah. Articulant avec brio la mobilisation de larges segments de la population sudiste avec un message politico-religieux via des clercs locaux et une action armée de plus en plus aguerrie, ce dernier imposa bientôt une norme religieuse (ordering) de « résistance » au Sud durant la seconde moitié des années . Faisant place nette, le « parti de Dieu » se défit de ses rivaux locaux dans la lutte anti-israélienne, au besoin par la force, et monopolisa le territoire de la lisière de la zone occupée par Israël et ses supplétifs libanais.14 Cette façon de re-faire frontière (re-bordering) lui permit de mener des opérations d’infiltrations à sa guise mais surtout d’engranger un capital symbolique auprès des populations chiites du Sud. Ces dernières étaient d’autant plus convaincues de l’efficacité de la stratégie du Hezbollah qu’elles pouvaient accéder à la manne de ses services sociaux palliant l’État libanais failli. L’appui significatif de l’Iran dans ce domaine a contribué à l’édification d’une « société de la résistance » à Beyrouth et au Sud-Liban, reposant sur un ensemble de normes et de valeurs reliée entre elle par un engagement religieux à la résistance armée contre un ennemi clairement identifié15.. 14 Olfa Lamloum, « Retour sur les traces d’un conflit. Amal vs Hezbollah (19881990) », in Mermier Franck, Varin Christophe (dir.), Mémoires de guerres au Liban (1975-1990), Paris, Actes Sud, 2010, pp. 205-225. 15 Bien qu’il ne soit pas inspiré par la littérature des border studies, l’ouvrage de Mona Harb, Le Hezbollah à Beyrouth (1985-2005) : De la banlieue à la ville, IFPO/Karthala, 2010 met bien en lumière l’interpénétration des logiques spatiales, identitaires et politiques.. . OS-N4.indb 38. 13/10/2016 09:33:39.

(10) A ne pas diffuser. La fin de la guerre civile en 1990 n’a pas modifié cette équation territoriale et politique puisque Damas a réussi à faire avaliser son entreprise hégémonique sur le Liban par les États-Unis en participant à la coalition anti-irakienne lors de l’opération Tempête du Désert en 1991. Plus encore, c’est l’alliance stratégique syro-iranienne qui, lors d’un arrangement en décembre 1990, a permis d’assurer au Hezbollah une sortie du conflit civil libanais en conservant son arsenal au motif que le mouvement chiite devait continuer la lutte armée contre l’occupation israélienne de la bande frontalière du sud tout en abandonnant son projet d’État islamique au profit d’un recentrage de sa mission sur le territoire national. Une fois transformé en parti politique et adoubé au sein du nouveau Parlement post-conflit16, le Hezbollah put accomplir d’autant plus aisément sa tâche de routinisation/normalisation de son emprise sur le sud qu’il était couvert par un système politique contrôlé par l’allié syrien. Cette position des plus confortables dans le Liban de l’après-guerre civile lui permit aussi de mener consciencieusement une politique de harcèlement d’Israël et de ses supplétifs de l’Armée du Liban-Sud (ALS) dans la zone frontalière occupée. Israël répliqua brutalement et le Sud-Liban connu deux opérations militaires israéliennes d’envergure (en 1993 et 1996) qui pour la seconde se solda par un Mémorandum d’entente qui reconnaissait le droit au Hezbollah de continuer sa lutte armée contre la zone occupée17. L’absurdité de cette occupation dont l’impopularité se mesurait aussi au nombre de décès annuel de soldats israéliens devenait insoutenable pour le pouvoir à Tel-Aviv et le poussa à chercher une porte de sortie moyennant des garanties de sécurité. Face à l’intransigeance libanaise, Israël décida d’un retrait unilatéral de ses troupes, sans en avertir les miliciens de l’ALS qui, le jour du retrait, le 22 mai 2000, se trouvèrent obligé de se rendre aux autorités libanaises ou de fuir en Israël. Ce de-bordering obtenu pacifiquement ajoutait au crédit du Hezbollah en tant qu’entité libanaise légitime dans la défense du territoire du Liban. La maîtrise que le parti de Dieu manifesta dans la gestion des animosités, notamment en évitant que les anciens supplétifs libanais qui s’étaient rendus soient lynchés par la population ajouta au capital symbolique du mouvement. C’est dans ce contexte qu’une mission d’experts des Nations unies dépêchée depuis New-York vint délimiter la ligne de retrait des 16 Processus présenté comme celui de sa « libanisation » par certains auteurs. Sur ce point voir Joseph Alagha, The Shifts in Hizbullah’s Ideology, Amsterdam, Amsterdam University Press, 2006. 17 Sur le “April Understanding” de 1996 et son effet bénéfique pour le Hezbollah, voir Richard A. Norton, Hezbollah : A Short History, Princeton, Princeton University Press, 2007.. D. Meier : Entre pouvoirs et altérité, la région frontalière du Sud-Liban. Les usages de l’espace frontalier national par le Hezbollah. . OS-N4.indb 39. 13/10/2016 09:33:39.

(11) n° 4-2016. A ne pas diffuser. troupes israéliennes au Sud-Liban avec deux objectifs clairs. D’une part entériner la résolution onusienne  qui, en , demandait le retrait complet des troupes israéliennes du territoire libanais. Et d’autre part, tracer une délimitation onusienne, connue sous le nom de ligne bleue ou ligne de retrait de , en accord avec les États belligérants. Si le Liban donna son aval à ce tracé moyennant treize réserves mineures, une pierre d’achoppement majeure, celle des fermes de Chebaa, subsista entre le Liban et les Nations unies, ces derniers ne reconnaissant pas la souveraineté libanaise sur ce territoire18 (cf. carte 3 : La ligne bleue (2000) et les points de contestations libanais). Le Hezbollah ne tarda guère à utiliser ce prétexte territorial pour proclamer la nécessité de continuer sa lutte armée pour la libération intégrale du territoire libanais. Plus encore, dans le processus de re-bordering entrepris par le mouvement chiite, ce dernier fut beaucoup aidé par la décision du Président libanais de ne pas déployer son armée jusqu’à la ligne bleue afin de ne pas ratifier le fait accompli unilatéral israélien19. En conséquence, le Hezbollah pris le relais de la troupe en se déployant jusqu’à la ligne bleue au point de faire flotter son drapeau non loin de celui d’Israël de l’autre côté de la clôture. Le mouvement de Hassan Nasrallah utilisa cette nouvelle profondeur stratégique pour aménager le terrain, mobiliser sa population et ainsi ordonner un territoire (ordering) comme s’il en était le gouvernement. Si les six années qui ont suivies furent alors les moins meurtrières pour Israël et les Libanais en regard de la décennie précédente, le Hezbollah n’en utilisa pas moins ses nouvelles positions de voisinage direct avec Israël pour procéder à des embuscades accompagnées d’enlèvement de soldats israéliens. Les échanges de prisonniers qui s’ensuivaient donnaient ainsi l’occasion au Hezbollah de montrer sa puissance en faisant libérer des prisonniers libanais et rapatrier les corps d’autres combattants dont de nombreux Palestiniens tués lors d’opérations par delà la frontière. Engranger pareillement du capital symbolique contribua à asseoir la stature nationale du Hezbollah mais donnait également du crédit au recours à la force. Toutefois, cette posture rendait prévisible les actions du « parti de Dieu » et pouvait fournir à Israël une justification à une intervention au moment opportun.. 18 Asher Kaufman, « Size does not matter: The Shebaa Farms in History and Contemporary Politics », in The MIT Electronic Journal of Middle East Studies, Vol.6, été 2006, pp. 163-176. 19 Elizabeth Picard, « Autorité et souveraineté de l’État à l’épreuve du Liban sud », Maghreb-Machrek, no 169, 2000, pp. 32-42.. . OS-N4.indb 40. 13/10/2016 09:33:39.

(12) A ne pas diffuser. Ce moment arriva à l’été 2006 alors que la région connaissait une ébullition suite à l’entreprise américaine en Afghanistan et en Irak et suite à la pression que la communauté internationale faisait peser sur le régime de Bachar al-Assad alors suspecté d’avoir commandité l’assassinat, le 24 février 2005, de l’ancien Premier ministre libanais Rafiq Hariri (19921998 et 2000-2004). Le retrait des troupes syriennes du Liban au printemps 2005 mit le Hezbollah dans une position plus délicate dans un jeu politique alors dominé par l’opposition anti-syrienne. En juillet 2006, Israël prit prétexte d’une embuscade meurtrière avec kidnapping de deux de ses soldats pour lancer une offensive qui avait pour but déclaré d’éradiquer le Hezbollah. Cette opération avait l’appui des États-Unis qui justifièrent cette guerre par l’avènement d’un nouveau Moyen-Orient s’inscrivant dans un dessein naïf consistant à renverser les régimes ou groupes qualifiés de terroristes par Washington. Si l’échec de ce projet devenait de plus en plus évident au fur et à mesure que la guerre avançait en raison d’une résistance armée du Hezbollah largement sous estimée par l’état-major israélien, les bombardements aériens et l’incapacité du Liban de pouvoir y réagir causèrent d’énormes dommages à l’économie et à la société libanaise. Comme dans un retour de balancier (border effect) de l’empreinte hezbollahie au Sud-Liban, cette région paya le prix fort en terme de victimes (près de 1200 morts) et de dommages physiques puisque plusieurs de ses villages furent en grande partie détruits. Incapable d’avancer au sol plus loin que les villages frontaliers et les faubourgs de Bint Jbeil, l’armée israélienne, n’hésita pas à disséminer des centaines de milliers de bombes à fragmentations sur la tous les Sud Liban à quelques jours du cessez-le-feu, comme une punition collective infligée à tous les résidents de cette région frontalière. Si le message était clair et visait en priorité les sudistes pour leur soutien au Hezbollah, il devait également rendre plus difficile à ce dernier d’utiliser ce territoire (bordering) comme il l’avait fait par le passé. Mais plus contraignant encore fut la teneur de la résolution  votée par les Nations unies du  août  puisqu’elle renforçait l’intervention du contingent de casques bleus de la FINUL et légitimait l’entrée au Sud de l’armée libanaise pour la première fois depuis sa débandade en . La mission de contrôle auxquelles ces forces étaient dédiées incluait le désarmement de tout groupe non étatique et la confiscation de toute arme saisie. Le Hezbollah se redéploya au nord du Litani mais n’en conserva pas moins une emprise sur le Sud via ses nombreux relais politiques et sociaux locaux, incluant de nouveaux dispositifs culturels et de divertissements supportant son idéologie de résistance comme le Musée de la prison de Khiam malgré les importantes destructions subies du fait des. D. Meier : Entre pouvoirs et altérité, la région frontalière du Sud-Liban. Une frontière entre guerre et paix. . OS-N4.indb 41. 13/10/2016 09:33:39.

(13) A ne pas diffuser. bombardements israéliens et bien sûr celui de Mleeta ouvert au public en 20. Pour sa part, la FINUL pouvait enfin accéder à la frontière, avec le soutien de l’État libanais, et entreprit entre autre de marquer la ligne bleue au sol (bordering) par un mécanisme d’accord des belligérants sur l’emplacement des marqueurs frontaliers (blue barrels). Cette nouvelle phase de la mise en frontière a redéfini un modus vivendi au Sud où l’investissement international a été massif et la pacification de la frontière significative, concurrençant le Hezbollah sur son terrain de prédilection. La guerre en Syrie ne semble pas pour l’instant devoir remettre en question cette équation mais là aussi les paramètres sont volatiles tant les belligérants semblent tenir à « leur » capacité de frontiériser le Sud Liban.. n° 4-2016. Conclusion. Cette article a tenu a rappelé que la forte dimension belligène du Sud Liban est à concevoir comme à l’articulation entre des dynamiques régionales – l’axe israélo-arabe – et des dynamiques nationales propres. La mutation du rapport agonistique israélo-palestinien en conflit israélolibano-syrien s’est alors ajoutée aux diverses occupations israéliennes ainsi qu’aux différends territoriaux au point de faire de ce segment frontalier et de sa région un espace qui peut s’enflammer rapidement et ce malgré l’important dispositif onusien déployé depuis  et qui vise à pacifier le tracé frontalier sous le label de « ligne bleue ». Du point de vue théorique, l’exemple libanais présenté donne à voir la nature fluctuante de la frontière mais aussi l’interdépendance qui existe entre l’action de faire frontière (bordering) avec les processus identitaires (othering) et politiques (ordering) qui lui sont attachés. Une autre façon de dire que la frontière n’est pas seulement une institution mais qu’elle est probablement avant tout une relation. Depuis le début du soulèvement populaire en Syrie, le Sud-Liban a peu à peu vu affluer des réfugiés et malgré l’investissement considérable que le Hezbollah a entrepris en Syrie pour sauver le pouvoir de Bachar el-Assad, un allié stratégique aux plans politiques et militaires, la région frontalière est restée un foyer de tension sporadique. La relative paix qui règne au Sud Liban, surtout si on la compare aux affrontements réguliers à Tripoli et aux attentats qui ont frappé les bastions chiites depuis , ne doit 20 Sur la localisation de ce musée sur l’ancienne ligne de confrontation du Hezbollah avec l’ALS et l’analyse de son dispositif comme « borderscape », cf Daniel Meier, « From Frontline to Borderscape: The Hizbullah Memorial Museum in South of Lebanon », in Chiara Brambilla, Jussi Laine, James W. Scott & Gianluca Bocchi (Eds), Border Imaginations, Imaginaries and Images: From Bordering to Borderscapes, London, Routledge, 2015, pp. 77-86.. . OS-N4.indb 42. 13/10/2016 09:33:39.

(14) Carte 1 : Evolution de la zone de sécurité au Sud Liban (-). 21 Suivant le titre d’un des rapports de International Crisis Group qui mettait justement en avant l’importance de cet axe stratégique dans l’équation d’une possible confrontation à venir. Cf. International Crisis Group (ICG). (2010). Drums of War: Israel and the Axis of Resistance, Middle East Report 97, Brussels. Disponible sur https://www.crisisgroup. org/middle-east-north-africa/eastern-mediterranean/israelpalestine/ drums-war-israel-and-axis-resistance. D. Meier : Entre pouvoirs et altérité, la région frontalière du Sud-Liban. A ne pas diffuser. pas faire oublier ce que cet axe de confrontation israélo-arabe incarne. À moins de renverser tous les pouvoirs de « l’axe de la résistance »21 ou de solutionner les différends territoriaux israélo-syriens et israélo-libanais, le Sud Liban est appelé à rester un espace où des échanges armés continueront à avoir lieu comme autant de messages que les belligérants s’adressent par delà les canaux diplomatiques. Les stratégies rivales de bordering ont donc encore de beaux jours devant elles qui plus est tant que la situation sur le terrain en Syrie du Sud, notamment à la frontière avec le Golan occupé, n’est pas normalisée. Ce prolongement territorial en Syrie de la frontière libano-israélienne pourrait rouvrir d’anciens foyers au Sud Liban a fortiori si l’engagement du Hezbollah s’intensifiait le long du segment frontalier syro-israélien.. . OS-N4.indb 43. 13/10/2016 09:33:40.

(15) A ne pas diffuser n° 4-2016. Carte 2 : L’invasion israélienne de  et ses retraits jusqu’en . . OS-N4.indb 44. 13/10/2016 09:33:42.

(16) D. Meier : Entre pouvoirs et altérité, la région frontalière du Sud-Liban. A ne pas diffuser Carte 3 : La ligne bleue () et les points de contestations libanais. . OS-N4.indb 45. 13/10/2016 09:33:44.

(17) A ne pas diffuser OS-N4.indb 46. 13/10/2016 09:33:44.

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