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Biodiversité. Elles s’adaptent très bien dans leur environnement. Quelques bonnes nouvelles pour les mauvaises herbes

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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HAL Id: hal-02642443

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Submitted on 28 May 2020

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Biodiversité. Elles s’adaptent très bien dans leur environnement. Quelques bonnes nouvelles pour les

mauvaises herbes

Bruno Chauvel, Stéphane Cordeau

To cite this version:

Bruno Chauvel, Stéphane Cordeau. Biodiversité. Elles s’adaptent très bien dans leur environnement.

Quelques bonnes nouvelles pour les mauvaises herbes. Le Bien Public, 2013, p.28. �hal-02642443�

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MAGAZINE / NATURE

LE BIEN PUBLIC Dimanche 15 décembre 2013

£Adventices des cultu- res ?

Georges Brassens nous avait prévenus : « je suis d’la mauvaise herbe, braves gens (…), et c’est pas moi qu’on met en gerbes ». Mais alors pour- quoi vouloir contrôler les po- pulations de mauvaises her- bes dans nos champs ? Les travaux de Malherbologie (étude de la flore des champs) réalisés à l’INRA de Dijon font aujourd’hui appel à l’agronomie et à l’écologie pour nous éclairer sur la né- cessitédelimiterdetropfortes densités de plantes adventices concurrentes des espèces cul- tivées et la volonté de les pro- téger car elles font partie de notre patrimoine végétal.

£D’où viennent les mau- vaises herbes des champs ?

Les mauvaises herbes que l’on peut observer dans les champs ont des origines va- riées. Une partie d’entre elles sont arrivées en France il y a 8 000 ans en provenance d’Asie mineure avec les pre- mières semences de cultures.

Ces messicoles comme le bleuet ou le coquelicot se sont progressivement adaptées de génération en génération et font désormais partie de notre flore locale. D’autres espèces sont arrivées à partir du XVesiècle, avec la découverte desAmériques,commel’ama- rante, ou plus récemment, au XIXesiècle, comme le datura ou l’ambroisie. La flore ad- ventice est donc constituée d’une mosaïque d’espèces ce qui leur confère un fort poten- tiel d’adaptation et de survie.

£Comment peuvent-elles survivremalgrétoutcequ’on

leur fait subir ?

Les mauvaises herbes sont bien adaptées aux milieux perturbés par les activités hu- maines et peuvent tolérer des contraintes (désherbages chi- mique, thermique, mécani- que) qui feraient disparaître beaucoup d’autres végétaux.

Mais comment ? Elles ont une croissance rapide per- mettant, en un temps record, une production d’un très grand nombre de semences pour les espèces annuelles comme la mercuriale ou le brome stérile. D’autres, les es- pèces vivaces, produisent des organes de survie souterrains comme des rhizomes (tiges souterraines du chiendent) ou des bulbes (ail des vignes). Se- mences, bulbes, rhizomes per- sistent dans le sol pour de lon- gues périodes leur permettant de se développer à nouveau quand les conditions seront favorables.

£En quoi sont-elles nuisi- bles ?

La majorité des mauvaises herbes pose surtout des pro- blèmes de compétition avec la culture pour les ressources (lumière, eau et azote notam-

ment). C’est donc unique- ment quand il y a trop de plan- tes qui se partagent cette ressource limitée que la nuisi- bilité peut être perçue par une perte de rendement. D’autres problèmes comme des ris- ques de toxicité (datura, ivraie enivrante), de favoriser des champignons pathogènes (chiendent) ou de créer une gêne à la récolte (gaillet) sont quelquefois signalés.

En partenariat avec l’association Bourgogne Nature, association fédératrice regroupant la Société d’histoire naturelle d’Autun, la Société des sciences naturelles de Bourgogne, le Parc naturel régional du Morvan et le Conservatoire d’espaces naturels de Bourgogne.

www.bourgogne-nature.fr

BIODIVERSITÉ.Elles s’adaptent très bien dans leur environnement.

Quelques bonnes nouvelles pour les mauvaises herbes

On a beaucoup à apprendre d e s p l a n t e s a d v e n t i c e s concurrentes des espèces cultivées, plus communé­

ment appelées les mauvai­

ses herbes,

n

POUR ENSAVOIR PLUS

Dans un article de la re- vue scientifique Bour- gogne Nature (n° 7-2008), S t é p h a n e C o r d e a u e t Bruno Chauvel expliquent l’intérêt environnemental des bandes enherbées le long des cours d’eau. Ces bandes semées en herbe protègent les cours d’eau des produits épandus dans les champs. Elles héber- gent une grande diversité d’adventices, trois fois plus que dans les champs, mais peuvent empêcher le déve- loppement de messicoles rares. On voit donc toute la complexité d’une gestion

“écologique” des zones cultivées.

Une gestion complexe

L’ACTU BN

RENDEZ-VOUS Découverte de la Cistude d’Europe le 16 décembre

Une soirée-conférence orga- nisée par le Conservatoire d’espaces naturels de Bourgo- gne et la commune de Marti- gny-le-Comte (71) amènera à mieux appréhender cette pe- tite tortue d’eau douce qui vit dans le sud de la Bourgogne.

Rendez-vous à la salle des fê- t e s d e P o u i l l o u x ( 7 1 ) , à 19 h 30. Entrée gratuite et ouverte à tous. Contact : Cé- cile Diaz : 03.80.79.25.99 ou cecile.diaz@cen-bourgogne.fr

LES EXPERTS

BRUNO CHAUVEL ET STÉPHANE CORDEAU Chargés de recherche à l’Unité mixte de recherche 1347 agroécologie à l’Inra de Dijon

« Près de 2000 espèces végétales (soit le tiers de la flore en France) peuvent se développer spontanément dans les champs : cet ensemble d’espèces est connu sous le terme de mauvaises herbes. Cette diversité est importante pour le bon fonctionnement des zones agricoles en fournissant de la nourriture sous forme de feuilles, de nectar, de grai- nes aux populations animales (oiseaux, insectes…). La présence de fleurs colorées est appréciée dans les paysa- ges agricoles. Certaines d’entre elles sont encore réguliè- rement consommées par l’homme. »

Les mauvaises herbes

ont­elles quelques qualités ?

CRÉDITS

Coordination :Daniel Sirugue, rédacteur en chef de Bougogne Nature et conseiller scientifique au Parc naturel régional du Morvan.

Illustration :Gilles Macagno Rédaction :Bruno Chauvel et Stéphane Cordeau

Petit glossaire

Adventice : qualifie une plante qui s’ajoute sponta­

nément à un milieu donné.

Ce terme est aujourd’hui utilisé à la place de mauvai­

se herbe.

Mauvaise herbe : plante indésirable là où elle se trouve, notamment à forte densité dans les champs.

M e s s i c o l e s : p l a n t e s (bleuet coquelicot, adonis), associées aux céréales d’hiver (moisson), dont cer­

taines sont devenues rares.

Rhizomes : tiges souter­

raines.

Les mauvaises herbes ne posent problème que lorsqu’elles entrent en concurrence avec d’autres plantes

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