• Aucun résultat trouvé

THESE de DOCTORAT DE L’UNIVERSITE DE LYON

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "THESE de DOCTORAT DE L’UNIVERSITE DE LYON "

Copied!
192
0
0

Texte intégral

(1)

N° d’ordre NNT : N003

THESE de DOCTORAT DE L’UNIVERSITE DE LYON

opérée au sein de

Ecole normale supérieure de Lyon

Ecole Doctorale N° 340

Biologie Moléculaire Intégrative et Cellulaire Spécialité de doctorat :

Sciences de la vie

Soutenue publiquement le 24/03/2016, par :

Mlle Wallis Nahaboo

Elongation du fuseau mitotique dans l’embryon de C.

elegans : caractérisation d'une Nouvelle Force de propulsion

Devant le jury composé de

:

Prof. Arezki Boudaoud Laboratoire de Reproduction et Développement des Plantes

Président

Dr. François Nédélec European Molecular Biology Laboratory Rapporteur

Dr. Julien Dumont Institut Jacques Monod Rapporteur

Dr. Matthieu Piel Institut Curie Examinateur

Dr. Marie Delattre Laboratoire de Biologie et Modélisation de la Cellule

Directeur de thèse

(2)
(3)

[…] pour grandes que soient les merveilles de la nature, elles sont toujours explicables par des raisons physiques.

Jules Verne, Voyage au centre de la terre

(4)

Remerciement

Tout d’abord, je tiens à remercier les membres de mon jury de thèse, Prof. Arezki Boudaoud, Dr. Julien Dumont, Dr. François Nédélec et Dr. Matthieu Piel, pour avoir accepté de juger mon travail de thèse.

Je souhaite remercier de tout cœur ma directrice de thèse, Dr. Marie Delattre qui m’a formée pendant toutes ces années. J’ai adoré travailler avec toi et j’espère que cela ne sera pas la dernière fois. Tu as su me remonter le moral dans les mauvaises périodes (au hasard, lors des nombreux rejets des éditeurs), et tu as su alimenter ma force de travail en me donnant avec tes fameuses listes Je souligne notamment ton côté pédagogue dont j’ai grandement profité. Je me rappelle lors de nos Journal Club où tu m’expliquais avec patience les fondamentaux et les règles de la biologie face à ma naïveté de physicienne. Je te dois la grande majorité de mes connaissances en biologie. Je te suis aussi reconnaissante pour m’avoir fait de plus en plus confiance pendant ces années me permettant, je pense, de développer ma personnalité en tant que chercheuse. Je veux aussi te dire que ta bonne humeur, ta diplomatie, et ton humour sont les clés de la bonne ambiance et de la solidarité qui règnent dans ton équipe. Grâce à toi, je ne fais pas partie des thésards qui ne veulent plus entendre parler de la recherche publique. Grâce à toi je suis devenue la chercheuse que je suis maintenant.

Je tiens à remercier les deux membres de mon Comité de Suivi de Thèse, Dr. Julie Plastino et Dr. Cendrine Moskalenko. Vos commentaires sur mon projet de thèse ont toujours été fructueux. Je vous remercie aussi de m’avoir aidée dans mon orientation de choix de post doctorat. Julie, même si nos rencontres ont été assez rares, je te remercie pour ton enthousiasme et ta bonne humeur. Cendrine, j’ai eu la chance d’interagir plus souvent avec toi et je tenais à te dire que tu as grandement joué dans ma vie professionnelle. Je me rappelle de notre première rencontre où grâce à ta générosité tu m’as conseillé des labos pour une thèse. Tu as toujours été présente pour boire un café et parler de l’avenir quand j’avais besoin de conseils. J’ai aussi beaucoup apprécié ton enthousiasme pour les microtubules ! Merci à toutes les deux de m’avoir tant conseillée durant cette thèse que cela soit pour la recherche de thèse et de post-doctorat, ou simplement pour la science.

Je remercie aussi Oliver Thorn-Seshold et Gosia Borowiak de m’avoir donné l’opportunité de travailler sur les molécules photoconvertibles. J’ai adoré collaborer avec vous deux. Je vous remercie de votre patience, de votre aide, de votre disponibilité, de votre optimisme et surtout de votre engouement pour chaque expérience réalisée. Avec vous, tout est « super » et « génial » et cela rend le travail extrêmement agréable même si les expériences sont parfois capricieuses! J’espère pouvoir continuer à travailler avec vous par la suite.

(5)

Je remercie aussi toute l’équipe de PLATIM, Christophe Chamot, Claire Lionet et Elodie Chatre. C’est grâce à vous que les microscopes et les lasers d’ablations fonctionnent, en d’autres termes c’est grâce à vous que j’ai pu réaliser toutes ces expériences sur ces pauvres embryons. Je vous remercie de votre patience et de votre aide lorsque les microscopes (ou moi-même) faisaient des siennes.

Je remercie aussi Prof. Kathrin Gieseler, Dr. Cendrine Moskalenko (encore !), Dr.

Martin Castelnovo, et toute l’équipe d’enseignement du département de biologie de l’ENS Lyon. Grâce à vous j’ai eu l’opportunité de donner des cours magistraux, des TDs et des TPs en biologie et en biophysique. Je garde un très bon souvenir de ces trois années de monitorat.

Par contre, je ne vous remercie pas car « grâce » à vous j’ai eu mon premier coup de vieux : à 22 ans se faire appeler « Madame » par un étudiant de 2 ans votre cadet : on sent que l’on rentre dans la vie active! Mais un des meilleurs souvenirs est d’avoir assisté à l’émerveillement d’étudiants en physique lorsqu’ils découvrent la biologie lors des TPs et d’avoir ainsi transmis ma fascination de la biologie.

Moins sérieusement, je tiens à remercier vivement les membres de l’équipe de Marie Delattre, plus facilement appelés les Delattre ! Merci à Aurore-Cécile, Caroline, Manon, Mélissa et Soizic, et aux différents stagiaires qui m’ont vue sourire ou galérer pendant cette thèse. Je ne peux citer tous les bons moments passés ensemble, cela ferait encore l’objet d’une thèse et je vous avoue que je vais attendre un peu J. Cependant, je vous assure que je ne citerai pas les mauvais moments pour une simple et bonne raison c’est que je n’en trouve pas ! Je peux vous dire que j’ai adoré faire des pauses papotage dans des bureaux surchauffés ou non, dehors au soleil, faire des pauses « goûter » (entre 9h et 18h car c’est connu il y a pas d’heure pour le goûter), aller boire des verres ensemble pour fêter quelque chose (ou non)... Je tiens à remercier en particulier Caroline pour avoir été ma co-bureau pendant ces 3 ans et demi, dont nos conversations quotidiennes vont réellement me manquer. J’espère que je serai dans ton top des meilleurs co-bureaux, en tout cas pour moi tu l’es.

Je voudrais également remercier les membres du LBMC et des autres laboratoires de Lyon avec qui j’ai pu interagir durant ma thèse. Je pourrais tous vous citer mais je vous remercie de vos sourires dans les couloirs, de vos aides et vos intérêts sur mes projets, et de nos échanges scientifiques (ou non). Je voudrais remercier en particulier les personnes qui ont animé ma vie de thésarde au cours de ces années: Axel, Chloé, Claire, Clémence, Coraline, Corentin, Delphine, Fabien, Flore, Florent, Jérôme, Lama, Magali, Marion Herbette, Marion Louveaux, Pauline, Sonia, Thibaut, Vincent (pas de jaloux, c’est classé par ordre alphabétique)

Je tiens à remercier mes amis qui ont pu voir mon évolution au cours de cette thèse Bénédicte, Adé, Sophie, Marine, Clio, Géraldine, Leslie, Christophe, Anthony, Xavier, Julien

(6)

et plein d’autres ! Je vous remercie de m’avoir fait vivre hors de ma thèse. Je vous remercie des nombreux weekends à droite à gauche en France ou à l’étranger. Je vous souligne également votre patience lorsque par sympathie vous écoutiez jusqu’au bout (enfin je crois) ma réponse à la question « c’est sur quoi ta thèse ? ». J’espère que vous avez bien compris que j’étudiais les forces permettant la séparation des chromosomes. Si vous avez simplement retenue que je masacrais des vers de terre je prendrai aussi cela comme une réussite personnelle J. Je remercie aussi mes amis du club du badminton de Bron (B.E.B), en particulier Magalie et Sarah qui m’ont vu progresser tout le long de ma thèse. Grâce à vous j’ai pu taper du volant après de grosses journées de labo pour décompresser. J’ai aussi adoré passer les soirées à rire sur les terrains et à partager des moments toujours sympas avec vous ! J’espère que l’on se reverra vite au cours d’un tournoi.

On rentre maintenant dans le club très select de la famille Nahaboo ! Je tiens à remercier ma sœur, mes parents (et aussi la main et Rihanna!) de m’avoir soutenue durant cette thèse. Je remercie en particulier ma sœur car je sais que je pourrai toujours compter sur elle quoiqu’il arrive. 2016 : grosse année pour les Nahaboo J. Je remercie aussi mes grands- parents, Charles Bustos et Jeanne Nahaboo pour m’avoir toujours témoigné de l’estime à mon égard. Je remercie aussi mon grand-père Khalid Nahaboo pour m’avoir donné envie de faire de la biologie. Même si tu ne peux lire cela je sais que tu aurais été plus que fier de moi aujourd’hui.

Enfin je tiens à remercier Jean-Charles Larrieu. On dit toujours le meilleur pour la fin et je rajouterai que je sais que tu es le seul qui aura la patience de m’écouter parler ou lire jusqu’au bout. Même si nos conditions de vie n’étaient pas évidentes durant ces trois ans et demi je voudrai juste dire : « on l’a fait !». Je ne te remercierai jamais assez pour m’avoir soutenue dans mon projet professionnel, de m’avoir réconfortée quand ces éditeurs diaboliques jouaient avec mon moral, de m’avoir encouragée à faire un post doctorat malgré les difficultés de la recherche académique, et de m’avoir épaulée et comprise durant les coups de bourre et de m’avoir dit « stop » quand j’étais un peu trop … comment dire….

« stressée ». Je ne te remercierai jamais assez d’avoir simplement été là pour moi et de m’aimer pour ce que je suis.

(7)

Sommaire

REMERCIEMENT  ...    

SOMMAIRE  ...    

TABLES  DES  ILLUSTRATIONS  ...    

TABLES  DES  TABLEAUX  ...    

I.   CHAPITRE  1  :  INTRODUCTION  ...  1  

I.A.   LE  CONTEXTE  SCIENTIFIQUE  ...  1  

I.A.1   La  division  cellulaire  dans  un  contexte  évolutif  ...  1  

I.A.2   Les  objectifs  de  thèse  ...  2  

I.B.   LE  NEMATODE  C.  ELEGANS  ET  SON  EMBRYON  ...  3  

I.B.1   C.  elegans  :  un  ver  comme  modèle  ...  3  

I.B.2   Les  outils  génétiques  ...  6  

I.B.3   L’embryon  précoce  de  C.  elegans  ...  7  

I.B.4   Une  approche  biophysique  possible  ...  10  

I.B.5   Conclusion  sur  l’organisme  C.  elegans  et  son  embryon  ...  11  

I.C.   LES  MICROTUBULES  ET  LE  FUSEAU  MITOTIQUE  ...  11  

I.C.1   L’architecture  et  l’activité  d’un  microtubule  ...  11  

I.C.2   Les  protéines  et  les  molécules  influençant  les  microtubules  ...  16  

I.C.2.a.   Les  moteurs  moléculaires  ...  16  

I.C.2.b.   Les  molécules  influençant  la  dynamique  des  microtubules  ...  20  

I.C.3   Les  microtubules,  générateurs  de  forces  mécaniques  ...  22  

I.C.4   Le  fuseau  mitotique  ...  24  

I.D.   LA  DIVISION  CELLULAIRE  ...  26  

I.D.1   Le  cycle  cellulaire  ...  26  

I.D.2   La  métaphase  ...  27  

I.D.2.a.   La  métaphase  chez  les  eucaryotes  ...  27  

I.D.2.b.   La  métaphase  chez  C.  elegans  ...  35  

I.D.3   L’anaphase  ...  36  

I.D.3.a.   L’anaphase  chez  les  eucaryotes  ...  36  

I.D.3.b.   L’anaphase  chez  C.  elegans  ...  44  

I.D.4   La  télophase  ...  51  

I.E.   LA  MICROSCOPIE  ET  LABLATION  LASER  ...  54  

I.E.1   Microscopie  du  vivant  avec  le  Spinning  Disk  confocal  ...  54  

I.E.2   La  microchirurgie  laser  ...  56  

(8)

I.F.   PLAN  EXPERIMENTAL  ...  58  

II.   CHAPITRE  2  :  MATERIELS  ET  METHODES  ...  62  

II.A.   MANIPULATION  DES  NEMATODES  C.  ELEGANS  EN  LABORATOIRE  ...  62  

II.A.1   Maintenance  des  lignées  ...  62  

II.A.2   Lignées  utilisées  ...  64  

II.A.3   Inactivation  de  gène  par  ARNi  chez  C.  elegans  ...  66  

II.B.   PHOTOSTATINS,  COLCHICINE  ET  TAXOL  ...  68  

II.C.   MICROSCOPIE  ...  69  

II.C.1   Montage  des  vers  pour  la  microscopie  du  vivant  ...  69  

II.C.2   Acquisition  des  films  au  Spinning  Disk  ...  70  

II.C.3   La  microchirurgie  laser  ...  71  

II.C.4   Dépolymérisation  instantanée  des  microtubules  ...  73  

II.C.5   In/activation  de  Photostatins  sous  le  confocal  LSM710  ...  73  

II.D.   ANALYSE  DIMAGES  ...  75  

II.D.1   Analyse  des  positions  des  centrosomes  et  des  chromosomes  ...  75  

II.D.2   Calcul  de  la  force  active  initiale  ...  77  

II.D.3   Analyse  de  la  dynamique  des  microtubules  via  l’extrémité  en  croissance  ...  78  

II.D.3.a.   Détection  d’EBP-­‐2  dans  l’embryon  de  C.  elegans  au  centre  du  fuseau  mitotique  ...  78  

II.D.3.b.   Détection  EB3  dans  les  cellules  Hela  sous  l’influence  de  PST  ...  79  

III.   CHAPITRE  3:  CARACTERISATION  D’UNE  FORCE  DE  PROPULSION  AU  CENTRE  DU   FUSEAU  MITOTIQUE  ...  82  

III.A.   CONTEXTE  SCIENTIFIQUE  ...  82  

III.B.   «  CHROMATIDS  SEGREGATE  WITHOUT  CENTROSOMES  DURING  CAENORHABDITIS  ELEGANS  MITOSIS   IN  A  RAN-­‐  AND  CLASP-­‐DEPENDENT  MANNER  »  ...  82  

III.C.   EXPERIENCES  NON  PUBLIEES  SUR  LA  CARACTERISATION  DE  LA  FORCE  DE  PROPULSION  ...  100  

III.C.1   Validation  des  OICDS  ...  100  

III.C.1.a.   Localisation  des  kinétochores  après  OICD  ...  100  

III.C.1.b.   La  force  de  propulsion  est-­‐elle  dépendante  du  centrosome  détruit  ?  ...  100  

III.C.2   Le  frein  SPD-­‐1  est-­‐il  indirectement  lié  aux  freins  kinésine-­‐5  et  RanGDP?  ...  101  

III.C.3   Autres  gènes  candidats  pouvant  influencer  la  nouvelle  force  de  propulsion  ...  103  

III.C.3.a.   Inactivation  du  complexe  centralspindlin  et  de  SPD-­‐1  en  l’absence  de  centrosome  ...  103  

III.C.3.b.   Autres  gènes  candidats  :  ptrn-­‐1,  isw-­‐1  et  tpxl-­‐1  ...  107  

III.C.3.c.   Rôles  potentiels  des  kinésines  dans  une  force  de  propulsion  et  alternative  à  l’OICD  ...  108  

III.C.4   Le  mécanisme  de  la  force  de  propulsion  ...  111  

III.C.4.a.   Repousse  des  microtubules  via  la  température  ...  112  

III.C.4.b.   Suivi  des  comètes  d’EBP-­‐2  après  OICD  ...  112  

III.C.4.c.   Force  initiale  de  séparation  des  chromosomes  ...  114  

(9)

III.C.5   La  force  de  propulsion  dans  d’autres  cellules  ...  117  

III.C.5.a.   Effet  de  RanGTP  sur  l’élongation  du  fuseau  méiotique  de  C.  elegans  ...  118  

III.C.5.b.   Destruction  de  centrosomes  dans  la  cellule  EMS  ...  119  

III.C.6   «  Nuclei  rescue  »  ...  120  

III.D.   DISCUSSION  GENERALE  SUR  LA  NOUVELLE  FORCE  DE  PROPULSION  ...  123  

IV.   CHAPITRE  4:  CARACTERISATION  DES  PHOTOSTATINS  ...  128  

IV.A.   CONTEXTE  BIOLOGIQUE  ...  128  

IV.B.   «  PHOTOSWITCHABLE  INHIBITORS  OF  MICROTUBULE  DYNAMICS  OPTICALLY  CONTROL  MITOSIS  AND   CELL  DEATH  »  ...  129  

IV.C.   INACTIVATION  SUBCELLULAIRE  DES  MICROTUBULES  ...  150  

IV.C.1   Introduction  ...  150  

IV.C.2   Utilisation  de  PST-­‐2  dans  l’embryon  précoce  de  C.  elegans  ...  150  

V.   CHAPITRE  5  :  PERSPECTIVES  ...  155  

VI.   BIBLIOGRAPHIE  ...  158  

VII.   ANNEXE  ...  174  

VII.A.   PROGRAMMES  MATLAB  POUR  LE  PROJET  DE  CARACTERISATION  DUNE  FORCE  DE  PROPULSION  ..  174  

VII.B.   PROGRAMMES  MATLAB  :  QUANTIFICATION  DE  LA  DYNAMIQUE  DES  MICROTUBULES  EN  PRESENCE   DE  PST…  ...  175  

VII.C.   PROGRAMMES  MATLAB:  AUTRES  PROJETS  DE  LEQUIPE  ...  176  

ABSTRACT  ...  177  

RESUME  ...  178    

(10)

Tables des illustrations

FIGURE  1:  IMAGE  REPRESENTANT  LA  PREMIERE  DIVISION  CELLULAIRE  DE  4  ESPECES  DE  NEMATODES  EN  DIC  ...  2  

FIGURE  2:  ANATOMIE  D  UN  VERS  ADULTE  C.  ELEGANS  EN  DIC.  ...  5  

FIGURE  3:  CYCLE  DU  NEMATODE  C.  ELEGANS.  ...  5  

FIGURE  4:  SCHEMA  REPRESENTANT  LINACTIVATION  DE  GENES  PAR  INGESTION  DE  BACTERIES  EXPRIMANT  LE  DOUBLE   BRIN  D’ARN.  ...  7  

FIGURE  5:  SCHEMA  REPRESENTANT  LAPPAREIL  DE  REPRODUCTION  DU  VERS  ADULTE  C.  ELEGANS.  ...  8  

FIGURE  6:  ENTREE  DU  SPERMATOZOÏDES.  ...  8  

FIGURE  7:  IMAGES  EN  DIC  DUN  EMBRYON  C.  ELEGANS  APRES  LA  FECONDATION.  ...  9  

FIGURE  8:  EMBRYOGENESE  DE  C.  ELEGANS.  ...  10  

FIGURE  9:  LES  FILAMENTS  DU  CYTOSQUELETTE.  ...  12  

FIGURE  10:  ARCHITECTURE  ET  ASSEMBLAGE  DUN  MICROTUBULE.  ...  13  

FIGURE  11:  LES  CONFORMATION  DES  LATTICES.  ...  13  

FIGURE  12:  CYCLE  DYNAMIQUE  DUN  MICROTUBULE.  ...  14  

FIGURE  13:  IMAGES  DE  MICROTUBULES  PAR  AFM  EN  PRESENCE  DE  GDP,  GTP  OU  DE  TAXOL.  ...  15  

FIGURE  14:  SCHEMA  REPRESENTANT  LA  DYNEINE.  ...  17  

FIGURE  15:  MECANISME  DE  LA  DYNEINE..  ...  17  

FIGURE  16:  SCHEMA  REPRESENTANT  UNE  KINESINE-­‐N  SUR  UN  MICROTUBULE.    ...  18  

FIGURE  17:  LE  MÉCANISME  DE  LA  KINÉSINE.  ...  19  

FIGURE  18:  SCHEMA  DES  SITES  DE  LIAISON  DES  MOLECULES  TAXOL  ET  COLCHICINE.  ...  20  

FIGURE  19:  LES  FORCES  GENEREES  PAR  LES  MICROTUBULES.  ...  23  

FIGURE  20:  DIFFERENTES  FORCES  GENEREES  PAR  GLISSEMENT  DES  MICROTUBULES  DANS  DES  FAISCEAUX.  ...  24  

FIGURE  21:  SCHEMA  DUN  FUSEAU  MITOTIQUE  ET  DE  SES  FORCES  DURANT  LANAPHASE.  ...  26  

FIGURE  22:  SCHEMA  DU  CYCLE  CELLULAIRE.  ...  27  

FIGURE  23:  SCHEMA  EXPLICATIF  DU  FONCTIONNEMENT  DE  RAN  ET  SON  ACTION  DANS  LA  NUCLEATION  DES   MICROTUBULES  ...  29  

FIGURE  24  :  SCHEMAS  SIMPLIFIES  DE  LINTERACTION  ENTRE  L’ADN  ET  LE  MICROTUBULE  A  LAIDE  DU  KINETOCHORE..31  

FIGURE  25  :  SCHEMA  EXPLICATIF  DE  LINTERACTION  ENTRE  DAM1  (A)  (ANNEAU  ROSE)  ET  SKA1  (B)  (PROTEINE   ORANGE)  ...  32  

FIGURE  26:  TRANSITION  METAPHASE-­‐ANAPHASE.  ...  35  

FIGURE  27:  METAPHASE  DUN  EMBRYON  DE  C.  ELEGANS.  ...  36  

FIGURE  28:  SCHEMA  DES  ANAPHASES  A  ET  B  ...  36  

FIGURE  29:  SCHEMA  DE  PRINCIPE  DE  LANAPHASE  A  (POLEWARD  FLUX  ET  PAC-­‐MAN)  VIA  LES  KINEISNES-­‐13  ET   LACTION  DE  LA  PROTEINES  SKA1.  ...  38  

FIGURE  30:  LA  KINESINE  5.  ...  41  

FIGURE  31:  SCHEMA  DE  LOCALISATION  ET  DES  INTERACTIONS  DE  LA  MAP-­‐65/ASE1/PRC1/SPD-­‐1  DANS  UN   FAISCEAU  DE  MICROTUBULES  ANTIPARALLELES.  ...  42  

FIGURE  32:  SCHEMA  DE  PRINCIPE  DES  GENERATEURS  DE  FORCES  DYNEINE  -­‐  LIN-­‐5  -­‐  GPR-­‐1/2  -­‐  GΑ,  AU  CORTEX  SUR  LE   MICROTUBULES.  ...  43  

(11)

FIGURE  33:  SCHEMA  RECAPITULATIF  DES  DIFFERENTES  FORCES  POUVANT  ETRE  IMPLIQUEES  DURANT  LANAPHASE  ...  44  

FIGURE  34:  ANAPHASE  DANS  LEMBRYON  PRECOCE  DE  C.  ELEGANS  ...  45  

FIGURE  35:  MOUVEMENTS  DES  CENTROSOMES  DANS  LEMBRYON  PRECOCE  DE  C.  ELEGANS.  ...  45  

FIGURE  36:  SCHEMA  EXPLICATIF  DU  MODELE  BIOPHYSIQUE  DES  OSCILLATIONS  TRANSVERSES  DU  FUSEAU  MITOTIQUE   DANS  LEMBRYON  PRECOCE  DE  C.  ELEGANS..  ...  48  

FIGURE  37:  SCHEMA  RESUMANT  LES  FORCES  MECANIQUES  PRESENTES  EN  ANAPHASE  DANS  LEMBRYON  PRECOCE  DE  C.   ELEGANS  ...  49  

FIGURE  38:  LA  MEIOSE  DE  LEMBRYON  DE  C.  ELEGANS..  ...  50  

FIGURE  39  :  MODELES  PROPOSES  PAR  (DUMONT  ET  AL.,  2010)(A)  ET  (MUSCAT  ET  AL.,  2015)  (B)  DE  LA   SEGREGATION  DES  CHROMOSOMES  EN  MEIOSE  CHEZ  C.  ELEGANS  ...  51  

FIGURE  40:  MECANISMES  CELLULAIRES  PERMETTANT  LA  CONSTRICTION  COMPLETE  DU  SILLON  DE  CLIVAGE  VIA  RHOA   (A)  ET  RAC  (B).  ...  52  

FIGURE  41:  SCHEMA  REPRESENTANT  LA  DYNAMIQUES  DES  DEUX  SIGNAUX  INITIALISANT  LE  SILLON  DE  CLIVAGE.  ...  53  

FIGURE  42:  TELOPHASE  DE  LEMBRYON  DE  C.  ELEGANS.  ...  54  

FIGURE  43:  SCHEMA  EXPLIQUANT  LE  PRINCIPE  DE  LA  FLUORESCENCE  POUR  LA  GFP  ET  LE  PHOTOBLANCHIMENT.  ...  55  

FIGURE  44:  PRINCIPE  DES  MICROSCOPES  CONFOCAUX.  ...  56  

FIGURE  45:  SCHEMA  EXPLIQUANT  COMMENT  LA  MATIERE  EST  DETRUITE  AU  NIVEAU  ATOMIQUE  ...  57  

FIGURE  46:  SCHEMA  DES  NIVEAUX  DENERGIE  POUR  LE  LASER  BIPHOTON  A  800  NM  COMPARE  A  UN  LASER  NON  PULSE  A   400  NM  ...  58  

FIGURE  47:  SCHEMA  RESUMANT  LES  DIFFERENTS  PROBLEMATIQUES  DE  THESE  ...  60  

FIGURE  48:  IMAGES  REPRESENTANT  LES  LIGNEES  ANA065  (A)  ET  ANA054  (B).  ...  65  

FIGURE  49:  SCHEMA  EXPLICATIF  D'UN  CROISSEMENT  CHEZ  C.  ELEGANS..  ...  66  

FIGURE  50:  PROTOCOLE  OICD..  ...  72  

FIGURE  51:  IMAGES  REPRESENTANT  DES  EMBRYONS  APRES  OICD  PAR  DEUX  TYPES  DE  MICROCHIRURGIE  LASER.  ...  73  

FIGURE  52:  SCHEMA  DETAILLANT  LE  PROTOCOLE  DIN/ACTIVATION  LOCALE  DE  PST-­‐1..  ...  74  

FIGURE  53:  EXPLICATION  DU  SUIVI  DES  CENTROSOMES  ET  DES  CHROMOSOMES  AUTOMATIQUEMENT  AVEC  MATLAB.  ....  76  

FIGURE  54:  SCHEMA  DES  ENTREES  ET  SORTIES  DES  PROGRAMMES  MATLAB.    ...  77  

FIGURE  55:  PRINCIPE  DE  LA  MACRO  ROTATION  DEVELOPPE  PAR  P-­‐G.  BRUN.  ...  79  

FIGURE  56:  SCHEMA  RESUMANT  LA  BALANCE  DES  FORCES  DANS  LEMBRYON  PRECOCE  DE  C.  ELEGANS.  ...  83  

FIGURE  57:  LOCALISATION  DES  KINETOCHORES  APRES  OICD.  ...  100  

FIGURE  58:  DETRUIRE  LE  CENTROSOME  ANTERIEUR  OU  POSTERIEUR  NINFLUENCE  PAS  LA  FORCE  DE  PROPULSION.  S  .  101   FIGURE  59:  LOCALISATION  DE  SPD-­‐1  EN  ANAPHASE.  ...  102  

FIGURE  60:  LA  ZONE  DE  LOCALISATION  DE  SPD-­‐1  AU  CENTRE  DU  FUSEAU  EST  PLUS  IMPORTANTE  EN  LABSENCE  DE   BMK-­‐1.  ...  102  

FIGURE  61:  LA  DOUBLE  INACTIVATION  DE  CYK-­‐4  ET  SPD-­‐1  NE  SUPPRIME  PAS  LA  SEPARATION  DES  CHROMOSOMES.  104   FIGURE  62:  LE  PHENOTYPE  SPD-­‐1(OJ5)  EST  PLUS  PENETRANT  QUE  CELUI  DE  SPD-­‐1(ARNI).  ...  104  

FIGURE  63:  HYPOTHESES  DE  LACTIVITE  DES  PROTEINES  DU  FUSEAU  CENTRAL  DANS  LES  DIFFERENTES  CONDITIONS   EXPERIMENTALES  ...  106  

FIGURE  64:  INACTIVATION  DE  TPXL-­‐1,  ISW-­‐1,  ET  PTRN-­‐1.  ...  108  

FIGURE  65:  INACTIVATION  DES  KINESINES-­‐14  DANS  UN  CONTEXTE  OU  LES  FORCES  CORTICALES  SONT  REDUITES.  ...  109  

(12)

FIGURE  66:  EMBRYONS  Gα  MUTANTES.  ...  110  

FIGURE  67:  INACTIVATION  GENETIQUE  DES  FORCES  CORTICALES.  ...  111  

FIGURE  68:  DETECTION  DES  COMETES  EBP-­‐2  AU  CENTRE  DU  FUSEAU  MITOTIQUE.  ...  113  

FIGURE  69:  KYMOGRAPHES  DE  LA  DYNAMIQUE  DES  MICROTUBULES  AU  CENTRE  DU  FUSEAU  MITOTIQUE.  ...  114  

FIGURE  70:  LES  FORCES  ACTIVES  INITIALES.  ...  116  

FIGURE  71:  EFFET  DE  RANGTP  SUR  LELONGATION  DU  FUSEAU  MEIOTIQUE.  ...  118  

FIGURE  72:  OICD  DANS  UNE  CELLULE  EMS.  ...  119  

FIGURE  73:  «  NUCLEI  RESCUE  ».  ...  121  

FIGURE  74  :  SCHEMA  EXPLICATIF  DES  HYPOTHESES  SUR  LA  NATURE  DE  LA  NOUVELLE  FORCE  DE  PROPULSION.  ...  125  

FIGURE  75  :  SCHEMA  DE  LA  STRATEGIE  UTILISEE  POUR  ACTIVER  PST  DE  MANIERE  SUBCELLULAIRE  ET  LOCALE  DANS  LES   EMBRYONS  DE  C.  ELEGANS.  ...  130  

FIGURE  76  :  SCHEMA  EXPLICATIF  DE  DEPOLYMERISATION  DES  MICROTUBULES  ASTRAUX.  ...  151  

FIGURE  77  :  ALTERATIONS  DES  OSCILLATIONS  AVEC  PST-­‐2  ACTIF..  ...  151  

FIGURE  78  :  ROTATION  DU  FUSEAU  MITOTIQUE  DANS  LA  CELLULE  AB  AVEC  PST-­‐2  ACTIF.  I.  ...  152  

FIGURE  79  :  DIVISION  SYMETRIQUE  DE  P0  GRACE  A  PST-­‐2  ACTIF..  ...  152  

FIGURE  80:  LES  MOLÉCULES  SIR  DANS  DES  EMBRYONS  PERMÉABILISÉS  DE  C.  ELEGANS.  ...  156  

(13)

Tables des tableaux

TABLEAU  1:  LISTE  DES  KINESINES  CHEZ  C.  ELEGANS..  ...  19  

TABLEAU  2  :  LISTE  DES  EFFECTEURS  DE  RAN  LIES  AUX  MICROTUBULES.  ...  29  

TABLEAU  3  :  LISTE  DES  LIGNEES  C.ELEGANS  UTILISEES..  ...  64  

TABLEAU  4:  LISTE  DES  ARNI  UTILISES  ...  68  

TABLEAU  5:  PARAMETRES  DACQUISITION  SUR  LE  SPINNING  DISK  SANS  ABLATION  LASER  ...  70  

TABLEAU  6:  PARAMETRES  DU  PROGRAMME  UTRACK  POUR  LA  DETECTION  DE  COMETES  EB  DANS  LEMBRYON  DE  C.   ELEGANS  ...  78  

TABLEAU  7:  PARAMETRES  DU  PROGRAMME  UTRACK  POUR  LA  DETECTION  DE  COMETES  EB  DANS  LES  CELLULES  HELA  .  80   TABLEAU  8:  TABLEAU  RECAPITULATIF  DES  CONDITIONS  OU  LA  «  NUCLEI  RESCUE  »  A  ETE  OBSERVEE  ...  122  

TABLEAU  9:  LISTE  DES  PROGRAMMES  MATLAB  DEVELOPPES  POUR  LE  PROJET  «  CARACTERISATION  DUNE  FORCE  DE   PROPULSION  ».  ...  175  

TABLEAU  10:  LISTE  DES  PROGRAMMES  MATLAB  DEVELOPPES  POUR  LE  PROJET  «  PHOTOSTATINS  »  ...  175  

TABLEAU  11:  LISTE  DES  PROGRAMMES  MATLAB  DEVELOPPES  POUR  DAUTRES  PROJETS  DE  LEQUIPE  ...  176  

(14)

INTRODUCTION

(15)

1

I. Chapitre 1 : Introduction

I.A. Le contexte scientifique

I.A.1 La division cellulaire dans un contexte évolutif

La division cellulaire, comme d’autres fonctions cellulaires essentielles, est un processus très conservé au cours de l’évolution. La question qui intéresse mon équipe d’accueil est de comprendre comment, malgré des millions d’années d’évolution, de tels processus cellulaires peuvent rester inchangés. Comment les mutations qui se sont obligatoirement accumulées dans les génomes, n’ont pas conduit à des changements de phénotypes ? Est-ce que des changements dans les mécanismes sous-jacents ont été possibles, sans pour autant affecter le produit final (par exemple la division cellulaire), et si oui quels types de changements ont été possibles ? Pour tenter de répondre à ces questions sur la dynamique évolutive des processus cellulaires, mon équipe d’accueil a choisi d’étudier la première division embryonnaire des nématodes. Dans de très nombreuses espèces, dont l’espèce modèle Caenorhabditis elegans (C. elegans), la première division embryonnaire est asymétrique et donne naissance à deux cellules de taille et de destinée différentes. Ceci est dû au positionnement asymétrique du fuseau mitotique, la structure qui porte les chromosomes. Les mouvements du fuseau mitotique pendant cette première division embryonnaire sont très bien connus et très stéréotypés dans l’espèce C. elegans. Ils reflètent l’action des forces mécaniques agissant sur le fuseau afin de le déplacer.

Des membres de mon équipe ont imagé en microscopie DIC (Differential Interference Contraste) les premières divisions cellulaires de plus d’une quarantaine d’espèces de nématodes. Ils ont remarqué qu’en fonction des espèces, le fuseau mitotique se positionne à chaque fois asymétriquement alors qu’il s’allonge plus ou moins vite, plus ou moins loin, et qu’il oscille avec différentes amplitudes et fréquences (Figure 1) (Valfort et al. in preparation). Les mécanismes de positionnement, d’élongation et d’oscillations du fuseau mitotique sont dépendants de forces mécaniques générées par les microtubules.

(16)

2

Figure 1: Image représentant la première division cellulaire de 4 espèces de nématodes en DIC. Nous remarquons que les divisions ne se sont pas identiques. La zone lisse correspond au fuseau mitotique et aux

noyaux et la zone granuleuse correspond au cytoplasme.

Ces observations montrent que bien que la fonction cellulaire soit extrêmement conservée (division asymétrique), les mécanismes sous-jacents (dynamique du fuseau) divergent en fonction des espèces. Ces résultats suggèrent aussi que des changements dans les forces connues chez C. elegans pour influencer les mouvements du fuseau ne seraient pas suffisants pour expliquer les mouvements observés entre espèces. La variété des dynamiques du fuseau mitotique suggère que la balance des forces mécaniques n’est pas conservée entre les espèces. Pour comprendre les changements évolutifs et entreprendre une approche comparative, il était nécessaire de pouvoir d’abord décrire la balance des forces dans l’espèce C. elegans.

Les déplacements du fuseau mitotique dans l’embryon de C. elegans sont dominés par des forces de traction corticales, agissant sur les microtubules astraux. Avec ma formation en biophysique, j‘ai cherché à savoir pendant ma thèse si le fuseau central, la région qui connecte les deux centrosomes, pouvait également générer une force mécanique pendant la mitose, ou se comportait comme un élément passif.

I.A.2 Les objectifs de thèse

Dans un premier temps, j’ai cherché à savoir si des forces mécaniques, indépendantes des forces corticales, contribuaient à la dynamique du fuseau mitotique. Par microchirurgie laser, j’ai montré l’existence d’une force de propulsion interne au fuseau mitotique permettant la séparation des chromosomes en mitose, agissant indépendamment des centrosomes et de l’activité des microtubules kinétochoriens. En combinant l’inactivation de gènes et la microchirurgie laser, j’ai caractérisé cette force de propulsion comme étant

(17)

3

dépendante, entre autre, de deux protéines favorisant la polymérisation des microtubules, CLASP et RanGTP.

Afin de comprendre comment cette force de propulsion est produite, nous avons été amenés à collaborer avec des biochimistes de l’équipe du Dr. D. Trauner, à Munich, spécialistes des molécules photoactivables. Cette équipe avait développé une molécule photoconvertible, Photostatin, permettant la dépolymérisation des microtubules de manière locale et réversible à la lumière. J’ai utilisé l’embryon de C. elegans pour caractériser cette molécule. Nous avons montré que Photostatins induit le dépolymérisation de manière non invasive, locale et réversible des microtubules in vivo.

Chacun de mes projets de thèse a été validé par une publication :

- identifier et caractériser une force de propulsion interne au fuseau mitotique de C.

elegans, en combinant les approches biophysiques et génétiques (Nahaboo et al., MBoC, 2015)

- caractériser une nouvelle molécule photoactivable, Photostatin, qui contrôle la dynamique des microtubules de manière locale et réversible (Borowiak et al., Cell, 2015).

Dans mon manuscrit, je décrirai en introduction les avantages du modèle C. elegans et de son embryon. Je parlerai ensuite des propriétés des microtubules et du fuseau mitotique avant de faire un état de l’art de la division cellulaire chez les eucaryotes et en particulier chez C. elegans. Je finirai mon introduction avec une partie expliquant les techniques de microscopie et de microchirurgie laser que j’ai utilisées en routine durant ma thèse. Les différents résultats obtenus seront expliqués et discutés dans les chapitres suivants en présence des articles publiés. Les travaux non publiés associés à chacun des projets seront également décrits. Je finirai avec des perspectives de ces projets à long terme.

I.B. Le nématode C. elegans et son embryon

I.B.1 C. elegans : un ver comme modèle

Caenorhabditis elegans (C. elegans) est un animal modèle de laboratoire établit en 1974 par Sydney Brenner, (Brenner, 1974). Il a depuis été extrêmement utilisé sur diverses thématiques, comme la neurologie, l’étude de l’apoptose, le développement et la division cellulaire. Sydney Brenner a obtenu le prix Nobel de physiologie en 2002 avec John E.

Sulston et Robert Horvitz pour ses travaux sur C. elegans et leurs contributions majeures. C.

elegans est un ver rond, non segmenté appartenant à l’embranchement des nématodes.

(18)

4

A l’état sauvage, C. elegans vit dans les fruits en décomposition (Frézal and Félix, 2015). Il possède différentes particularités qui le rendent très intéressant pour l’étude en laboratoire, spécialement car :

- il est petit (1 mm à taille adulte) requérant peu d’espace (Figure 2).

- il possède un temps de vie court, de 2 à 3 semaines. Son temps de génération n’est que de 3 jours.

- il se cultive entre 16 et 25 °C et il se nourrit de bactéries Escherichia Coli.

- il peut rentrer en phase de « dormance » pendant plusieurs mois lorsque les conditions environnementales ne sont pas favorables. Il est extrêmement résistant. Il supporte la congélation à -80 °C, et pour l’anecdote, en 2003, il a été retrouvé dans les

débris de la fusée Columbia détruite au décollage

(http://news.bbc.co.uk/2/hi/science/nature/2992123.stm).

- il est transparent permettant une visualisation des différents organes et structures à l’intérieur du ver (Figure 2). Son embryon est aussi transparent permettant la visualisation du noyau et du fuseau mitotique en optique DIC lors de la division cellulaire.

- son lignage cellulaire est invariant permettant de suivre le développement larvaire et la formation des organes. Au stade adulte, le ver C. elegans possède très précisément 959 cellules somatiques.

- il est hermaphrodite autofécondant avec des mâles facultatifs. Cette particularité est très avantageuse notamment pour la génétique car il est possible de faire des croisements, et il est très simple d’obtenir des animaux homozygotes par l’autofécondation. Un ver a une descendance d’environ 200 vers qui sont les clones du parent.

- son génome est séquencé avec un peu plus de 19 000 gènes très bien annotés. De nombreux outils génétiques sont disponibles et simples à mettre en œuvre comme l’ARN interférant (ARNi) ou la transgénèse.

- il possède un système nerveux et des muscles. Il est constitué d’un pharynx, un intestin, un utérus, et deux gonades. Les gonades sont composées de deux spermathèques et d’une partie distale où les cellules germinales femelles sont produites dans un syncytium. Le syncitium permet l’injection d’ADN, d’ARN ou des protéines qui pourront être incorporés aux ovocytes en formation (Figure 2). En simplifiant, la moitié de son corps est occupé par le système de reproduction afin de produire des embryons à la chaîne. Cela est très intéressant pour notre étude sur l’embryon précoce car nous pouvons travailler sur un nombre d’échantillon important.

(19)

5

Figure 2: Anatomie d ‘un vers adulte C. elegans en DIC. L’image a été adaptée du site web nematode.net. Un ver adulte mesure 1mm de long

La vie d’un nématode commence par une phase embryonnaire, suivie de quatre phases larvaires et enfin d’une phase adulte (Figure 3). A ce dernier stade, le ver a la capacité de procréer et de nouveaux embryons seront générés. L’embryon de C. elegans, mesure 50 µm de long et 30 µm de diamètre. Il est protégé par une coquille formée juste après sa fécondation. Avec sa coquille, l’embryon est totalement autonome, acquérant la capacité de se développer hors de l’utérus. Au bout de 12 h de développement, l’embryon se transforme en larve. Il existe 4 stades larvaires (L1, L2, L3 et L4) correspondant à des tailles de larves et des étapes de développement des appareils reproducteurs différents. Durant les premières phases, les larves, en stades L1 et L2, sont extrêmement petites et leurs organes génitaux ne sont pas encore développés. Au stade L3, les deux gonades et l’utérus sont présents. Au dernier stade, L4, la spermathèque et la vulve se forment. Ainsi au stade adulte, le ver est parfaitement opérationnel pour procréer et générer une nouvelle descendance.

Figure 3: Cycle du nématode C. elegans. Image provenant de wormatlas (http://www.wormatlas.org/hermaphrodite/introduction/Introframeset.html)

(20)

6 I.B.2 Les outils génétiques

Il existe différentes techniques de transgénèse pour C. elegans, permettant l’intégration de transgènes d’intérêt (par exemple, un gène codant pour une protéine fusionnée à une protéine fluorescente) dans le génome:

- le bombardement (Praitis et al., 2001). Un plasmide contenant le transgène d’intérêt est lié à des billes d’or qui vont être bombardées sur des milliers de vers à haute pression. Dans certains vers, les billes d’or pénètrent dans un noyau, et libèrent le plasmide qui va alors s’intégrer au génome. Avec cette technique, la quantité et la localisation du transgène dans le génome sont aléatoires.

- le MosCI (Frøkjær-Jensen et al., 2008). Des animaux possédant un transposon de Drosophile, Mos1 (préalablement introduit dans le génome de C. elegans) vont être microinjectés avec : 1) une transposase permettant l’excision de Mos1, 2) le transgène d’intérêt flanqué des régions du génome bordant Mos1. L’excision du transposon entraine une cassure double brin dans le génome et par recombinaison homologue, le transgène est alors intégré. Cette technique permet d’insérer des gènes en une seule copie avec une localisation précise. Elle requiert l’existence de lignées possédant des copies uniques de Mos1.

- le CRSIPR (Doudna and Charpentier, 2014). Cette technique est la plus récente et en théorie peut s’appliquer sur n’importe quelle espèce de nématodes. L’enzyme Cas9, un brin d’ARN, et le transgène d’intérêt flanqué des régions du génome où doit se faire son insertion sont injectés dans la gonade du ver adulte. Le brin d’ARN définit l’endroit dans le génome où l’enzyme Cas9 va effectuer une cassure double brin. Par recombinaison homologue, le transgène d’intérêt sera intégré dans le génome. Cette technique permet d’intégrer des séquences en copie unique dans le génome, à n’importe quel locus choisi.

De nombreuses lignées transgéniques sont déjà disponibles dans la communauté scientifique. Il existe également une grande collection de mutants. Ces lignées sont le plus souvent stockées au Caenorhabditis Genetics Center (CGC, http://cbs.umn.edu/cgc/home) et distribuées sur demande.

Il est possible d’inactiver les gènes par ARNi de manière très efficace et simple chez C. elegans (Timmons and Fire, 1998). Un double brin d’ARN peut être microinjecté dans la gonade syncytiale, ce qui entraine la dégradation de l’ARN endogène de l’animal injecté, mais également souvent dans sa descendance. Ces brins d’ARN peuvent atteindre des tailles de 800 nucléotides, et il n’est donc pas nécessaire de produire des brins de 21 nucléotides, comme pour les expériences dans les cellules humaines par exemple. Étonnamment, le ver va également déclencher une réaction d’interférence à l’ARN si les double brins d’ARN sont simplement ingérés (Kamath et al., 2003). Ces doubles brins vont être libérés dans l’intestin et ils vont diffuser dans les gonades syncitiales. Lors de la formation des ovocytes, le

(21)

7

cytoplasme provient du cytoplasme de la gonade de la mère où est présent le double brin d‘ARN. Ainsi, les embryons contiennent les doubles brins d’ARN et le mécanisme d’ARNi se déclenche. Une technique très simple consiste donc à nourrir les vers avec des bactéries exprimant le double brin d’ARN, ciblant le gène à inactiver (Figure 4) (II.A.3). Des banques de bactéries contenant plus de 16 000 gènes du génome de C. elegans sont disponibles. Nous possédons la banque de l’équipe Ahringer au laboratoire (Kamath et al., 2003).

Figure 4: Schéma représentant l’inactivation de gènes par ingestion de bactéries exprimant le double brin d’ARN.

I.B.3 L’embryon précoce de C. elegans

Grâce à la transparence du ver, il est possible d’observer facilement la formation et le développement des embryons. L’embryogenèse est extrêmement stéréotypée d’un embryon à un autre, facilitant l’observation des phénotypes par exemple lors de cribles de mutants.

Les ovocytes sont bloqués en méiose I dans la partie proximale de la gonade de C.

elegans, juste avant la fécondation (Figure 5). Les ovocytes passent ensuite dans la spermathèque où ils sont fécondés. A la sortie de la spermathèque, les embryons sont stockés dans l’utérus avant d’être pondus, lorsqu’ils atteignent environ le stade de 40 cellules (Figure 5). La spermathèque est la réserve limitée de spermatozoïdes. Lors de l’accouplement entre un ver hermaphrodite et un ver mâle (facultatif), le mâle injecte ses spermatozoïdes qui vont se localiser dans la spermathèque, en attendant le passage d’un ovocyte. Dans ce cas, l’hermaphrodite aura à la fois ses propres spermatozoïdes et ceux provenant du mâle.

(22)

8

Figure 5: Schéma représentant l’appareil de reproduction du vers adulte C. elegans. Images provenant de http://devbio201415.tumblr.com/

Avant que l’ovocyte ne rentre dans la spermathèque, son noyau se délocalise à l’opposé de la spermathèque. Ainsi, le spermatozoïde rentre dans la majorité des cas dans l’ovocyte, du coté opposé du noyau de l’ovocyte. Le point d’entrée du spermatozoïde définit le côté postérieur de la cellule, car il entraine la polarisation de la cellule (Figure 6) (Goldstein and Hird, 1996). Après fécondation, la méiose de l’ovocyte se termine. Cette méiose se déroule donc du côté antérieur de l’embryon. La polarisation initiale et très précoce de l’embryon juste après la fécondation est une étape cruciale. Cette polarisation va dicter de nombreux autres évènements dans la cellule, notamment le déplacement asymétrique du fuseau mitotique qui va entrainer une première division asymétrique, comme nous le verrons par la suite.

Figure 6: Entrée du spermatozoïdes. A. Image en DIC représentant la fin d’une gonade avec un ovocyte dont le pronoyau s’est déplacé vers le côté antérieur, la spermathèque avec les spermatozoïdes. B. Schéma explicatif de

l’image en DIC (Goldstein and Hird, 1996).

Une fois la méiose terminée, le centrosome apporté par le spermatozoïde se duplique, et les deux centrosomes fils se positionnent de manière opposée autour du pronoyau mâle.

Suite à l’entrée du spermatozoïde, des contractions du cytosquelette sont provoquées et culminent en générant transitoirement un sillon très marqué appelé « le pseudoclivage ».

Le pronoyau femelle, côté antérieur, migre vers le pronoyau mâle, côté postérieur (Figure 7). La migration du pronoyau femelle est due au déplacement du pronoyau le long des microtubules émanant des centrosomes, et à la contraction du réseau d’actine qui génère la formation d’un pseudo-clivage de la membrane (Goldstein et al., 1993). Le complexe formé par les deux pronoyaux associés aux centrosomes migre vers le centre de la cellule tout en

(23)

9

effectuant une rotation de 90° qui aligne les asters selon l’axe antério-postérieur. Ce mécanisme est appelé « centration/rotation ». Une fois les asters alignés, les membranes nucléaires se rompent et le fuseau mitotique se forme (Figure 7). Au cours de l’anaphase, les asters s’éloignent et subissent des oscillations transverses. L’amplitude des oscillations est proportionnelle au déplacement. Le déplacement de l’aster postérieur étant plus important que celui de l’aster antérieur, il en résulte un déplacement global du fuseau mitotique vers le pôle postérieur. En fin de mitose, le sillon de cytokinèse s’alignant au centre du fuseau mitotique, deux cellules filles de tailles différentes se forment : une grande cellule AB antérieure et une plus petite P1 postérieure (Figure 8).

Figure 7: Images en DIC d’un embryon C. elegans après la fécondation. Les parties lisses représentent les pronoyaux et les centrosomes et les parties granuleuses représentent les granules dans le cytoplasme. Sur ces images, nous observons la rencontre, la migration et la centration des pronoyaux, et la rupture de l’enveloppe

nucléaire (NEBD)

L’embryon est entouré d’une coquille rigide qui contraint les cellules pendant les divisions successives. A chaque division, les cellules diminuent en taille. Ainsi, la première cellule de l’embryon, appelée P0, est la plus grande des cellules de l’embryon de C. elegans (Figure 8). Comme pour le reste du développement de C. elegans, tous les évènements cellulaires sont très stéréotypés dans cette cellule : tailles et mouvements des noyaux, contraction de la membrane, flux du cytoplasme, mouvements du fuseau mitotique etc. Il est donc très simple d’identifier des défauts dans ces processus lorsqu’on analyse des mutants ou des phénotypes ARNi. Ainsi, l’embryon précoce de C. elegans est rapidement devenu un modèle pour la biologie cellulaire où de nombreux processus cellulaires ont pu être décryptés (Gönczy and Rose, 2005).

Après sa division, la cellule P0 donne naissance à deux cellules différentes en taille et en devenir : AB, la plus grande cellule est située du côté antérieur de l’embryon, et P1, la plus petite cellule est située du côté postérieur de l’embryon (Figure 8). La cellule AB se divise au stade suivant en cellules ABa et ABp de manière symétrique, contrairement à la cellule P1 qui se divise en cellules EMS et P2 de manière à nouveau asymétrique. Les cellules ABa et ABp se divisent symétriquement, contrairement aux cellules EMS et P2 qui se divisent asymétriquement. La cellule P2 génère les cellules C et P3. A ce stade seulement la

(24)

10

cellule P3 se divise asymétriquement générant les cellules D et P4. P4 est la cellule précurseur de la lignée germinale. Un défaut de division cellulaire dans les cellules précoces de l’embryon peut engendrer des anomalies dans la formation d’organes. Par exemple, si la cellule P4 est anormale alors le futur ver peut être stérile.

Figure 8: Embryogenèse de C. elegans. A. Images en DIC du développement d‘un embryon de C. elegans avant la rencontre des pronoyaux jusqu’à la formation de la larve. Images provenant de

http://www.apsnet.org/publications/apsnetfeatures/Pages/Celegans.aspx. B. Le développement cellulaire lors des premiers stades de l’embryogénèse. La division cellulaire de la cellule P0 est asymétrique et donne

naissance aux cellules AB et P1. La cellule postérieure continue de se diviser asymétriquement donnant naissance à la cellule précurseur de la lignée germinale, P4. Schémas inspirés de(Gönczy and Rose, 2005)

I.B.4 Une approche biophysique possible

La microchirurgie laser a été rapidement utilisée chez le nématode C. elegans, pour identifier notamment les interactions entre cellules au cours du développement. Il est possible grâce à la transparence de l’animal et à son lignage cellulaire parfaitement connu, de détruire une cellule, puis de regarder les conséquences de sa disparition sur le développement d’un organe (Kimble and White, 1981), sur le comportement du ver (dans le cas de l’ablation d’un neurone) (Chung et al., 2006), etc. Grâce aux avancées techniques en optique, il est également possible désormais de cibler des structures subcellulaires avec un laser, avec une précision de l’ordre du micromètre. L’embryon 1-cellule de C. elegans, de part sa grande taille, permet ce type d’approche. Il est possible par exemple de révéler la présence de forces subcellulaires induites pas les filaments du cytosquelette en détruisant une partie de ce cytosquelette (Grill et al., 2001; Mayer et al., 2010).

Références

Documents relatifs

Nous avons montré au chapitre 3 que le cristal Gd 0.87 Y 0.13 COB permet le doublage de fréquence de type I en accord de phase non critique suivant l'axe Z de l'émission laser à 946

 Allez dans le menu Analyse, Comparer les moyennes, puis Test T pour échantillons indépendants..  Ensuite, vous insérez la ou les variables continues dans la boite Variable(s)

Figure IV-55 : Evolution du (a) volume d’usure mécanique V mec et (b) chimique V chem en fonction de l’énergie dissipée cumulée à potentiel libre pour n = 2,9

Autre conséquence de l’indépendance : Cov(X,Y)=0.. Autrement dit, à une valeur donnée de X correspond une et une seule valeur de Y et vice versa.. 2°) Présenter les lois

Puisque (rappel) il n'y a pas de puissance minimale pour le vol d'un aérostat, l'installation, à bord des dirigeables, d'un moteur même assez lourd permet le déplacement aussi lent

Nous allons alors grâce à cela, inscrire un pentagone régulier dans un cercle, dont le rayon sera pris comme unité.. Elle coupe le cercle en deux points E

cherchent ailleurs et nous pourrons tou- jours leur faire savoir que nous leur serons utiles lorsqu'ils se sentiront en état de malaise ... Ueberschlag dans un

Notre seule question, en réalité, est de savoir si nous allons ainsi ouvrir réellement nos clas, ses sur la vie et tuer définitivement la scolas- tique sans