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Elevage de Cryptophlebia (= Argyroploce) leucotreta, Meyrs (Lèp. Tortricidae)

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Academic year: 2021

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Elevage

de Cryptophlebia (=Argyroploce)

leucotreta/

Meyr.

(Lep. Tortricidae)

R, COUILLOUD et M. GIRET

*

Mots clé : Cryptop1ilebia leucotreta, èlevage en laboratoire.

RtSUMt

Les auteurs dé:::rivent une technique d'élevage en laboratoire de Cryptophleoia. leucotre!:a, un des principaux

rava-geurs du cotonnier en Afrlque.

Cette méth.ode perrnet avec le minimum de manipula :ions d'éiever s1multanéme1,t p'usieurs souches et de dis-poser â tout instant des différents stades de l'insecte,

INTRODUCTION

Cryptophlebia leucotreta est élevé au Laboratoire de Nutrition et d'Elevage d'Insectes du G.E.R.D.A.T;

à Montpellier, depuis avril 1977. La souche provient du Laboratoire d'Entomologie de, la Station centrale de l'I.R.C.T. à Bouaké, en Côte d'Ivoire.

Initialement l'élevage · a été" conduit suivant la technique utilisée à Bouaké et décrite par ANGELINI et LABONNE (1970) avec le milieu alimentaire artifi. ciel mis au point par ces mêmes auteurs.

En vue de diminuer le nombre des manipulations et pour pallier certains inconvénients de cette teclmi-que, nous avons envisagé une méthode d'élevage en continu permettant de dïsposer à chaque moment des · différents stades de l'insecte et susceptible de fournir, à la demande, les éléments nécessaires à

une utilisation plus importante (production d'ento-mopathogènes, études concernant les attractifs sexuels).

CONDITIONS ET TECHNIQUE DE L'ÊLEVAGE

CONDITIONS PHYSIQUES

- température : 25 ° C ; - hygrométrie: 70-75 9î.> I-I.R.;

- photopériode : 12 h - 12 h. MILIEU ALIMENTAIRE

Le milieu nutritif artificiel (1), mis au point au Labo· ratoire du G.E.R.D.A.T. pour l'élevage! de différentes espèces de Noctuelles (Heliothis, Spodoptera et

Earias), a été expérimenté pour l'alimentation des chenilles de C. leucotreta.

Ce milieu s'est révélé aussi satisfaisant que celui utilisé à Bouaké et a été adopté pour nos élevages, sa fabrication êtant plus simple du fait de l'élimi-nation d'une phase cuisson par passage au bain-marie du milieu préalablement conditionné.

* Laboratoire de nutrition et d'élèvage d'insectes. Centre du G.E.R.D.A.T., Montpellier.

({J Miliett nutritif artificiel : camposidon tableau l en annexe.

TECHNIQUE DE L'ËLEVAGE (fig. 1 et fig. 2)

Matériel

Le matériel de base est constitué par des boîtes paraHé1èpipédiques en polystyrène transparent, de dimensions: 120

x

120 X 67 mm.

Ces boîtes peuvent ètre modifiées pour permettre une aération; dans ce cas, les fonds ou les couver-cles sont évidés sur une surf,ace carrée de 70 X 70 mm

et un grillage en toile d'acier inox, à mailles fines, est soudé à la place (la toile de bronze est à pros-crire, car elle se détériore lors des lavages et désin-fection à l'eau de javel).

Pour permettre les communications entre les boîtes, des orifices sont percés sur une des parois latérales et un tube (0 20 mm, longueur 10 mm) est soudé

à cet emplacement. Suivant les opérations, un bou-chon obstrue ce tube ou un manchon noir réalise la communication entre deux boîtes.

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226 - CoUILLOl!D R. et M. GmET

Opérations en cours d'èlevage

Les adultes sont enformes dans une ·boîte, dont le fond et le couvercle sont grillages. Les femelles déposent leurs œufs sur les parois lisses de la boîte.

o Premïère opàation

Les adultes sont éliminés soit par passage au froid, soit après introduction d'anhydride carbonique, CO\

La boîte contenant les œufs est lavée et désin-fectée (cf. infra), l'orifice latéral bouché, et l'ensemble

est place retourne:\ sur une boîte non grH!agee,

conte-nant le milieu nutritif artificiel préalablement coulé. De telles boîtes prêtes avec leur milieu sont conser-vées au réfrigérateur. Les deux boites, renversées l'une sur l'autre, sont maintenues en place par un

bracelet de caoutchouc et un joint de plàtre assure l'étanchéité. (Ce dispositif sera simplitle lorsque l'on aura trouvé un modèle de boîte s'emboitant parfai-tement.)

(Photographie D. BORDAT.) Fig. 1.

l. Montage de la première opération.

2. Montage correspondant a la deu.;:ième opération: A) partie inférieure, milieu avec galeries visibles des

. chenilles;

B l partie supérieure, bande de coton avec nymphes visibles.

3. Montage de la troisième opération. Ce montage était utilise avant lemploi d'une boîte cartonnée obscure ; il nécessitait le transfert de la bande de coton avec les nymphes dans une boîte peinte en noir.

Les chenilles nouveau-nées à leur èclosion

descen-dent de la boite de ponte et s'installent dans le milieu nutritif ; le tout est correctement aéré gràce au fond grillagé de la boite de ponte en position supérieure.

L'assemblage demeure tel quel pendant une semaine.

Cot. Fib. Trop., 1980, voL XX."'<V, fasc. 2 o DelLY.iême opùation

Le joint de Qlâtre est enlevè, une bande de coton hydrophile est placée dans la boite supérieure. main-tenue- le long des- parois latérales, pour ménager l'aération et sans obstruer l'orifice de sortie encore

muni de son bouchon. Les detL"- boîtes sont remises

en contact, maintenues cette fois par le seul bra-cê:let dè caoutchouc, les chenilles déjà développées ne pouvant plus s'enfuir. Le dèveloppernent larvaire se poursuit dans le milieu nutritif ; à la fin, les chenilles pénètrent dans Je coton hydrophile pour se transformer en nymphes.

Le montage est ainsi laissé deux semaines, ce qui fera trois semaines pour le milieu nutritif.

o Troisieme opération

Les boîtes sont désunies, la boite inférieure avec le reliquat de milieu nutritif est éliminée et la boite supérieure, dont la bande de coton contient les clrry-:;a!ides, est remise à l'endroit, recouverte d'un cou-vercle grillagé et abouchée, après ouverture de l'ori-ri.ce latéral, à une boite propœ de même modèle, fond et couvei:-cle grillagés.

La boîte contenant la bande de coton et les chrv-salides a été elle-même, pendant fopéraHon, enfe"r-mée dans une boîte cartonnée dont l'intérieur est maintenu complètement obscur.

L'émergence des adultes a lieu dans la boite placée à l'obscurité ; les papillons, attirés par la lumière,

se déplacent et finissent par s'installer dans la boite placèe au jour. Celle-ci contient un abreuvoi.r d'eau sucrée.

Le montage est maintenu en place deu.x semaines, la densité des œufs déposés sur les ,aroi.s esl alors très élevée.

Nous sommes ramenés à la première opération. Pendant cette opération, des chenilles nouveau-nées provenant de l'éclosion des premiers œufs pondus sont perdues sans que cela nuise à l'élevage: de simple maintenance.

B.M~J,:;: d(; +~-:)t.t)n "°'-,.:c ~lw'.Ja:;..i:.Hil~5

Soit-.:: J~ i;:J,rj·s,:i;l~:;L:j. d:m;; r,::n::-::;r,!.:!: .::rirt0r.r1,;,::

Fig. 2. - · Assemblage des boites lors de la troisième opêration.

Conduite de l'élevage

Dans les conditions régulées définies plus haut, des observations préliminaires faites sur dc:s élevages

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Cot. Fib. Trop., 1980, vol. XXXV, fasc. 2

de type individuel nous ont permis de préciser la durée du cycle de C. Jeucotreta :

- éclosion 4 à 6 jours après la ponte, - prénymphose :

14

à

21

jours après

la

ponte, - sortie des imagos : 27 à 34 jours après la ponte. Ces chiffres sont proches de ceux établis pa~ ST.\EUBLI ( 1976) :

- élevage en laboratoire à 27 •c et 75 ll,j H.R.,

- durée moyenne de développement : 34,2 jours, - extrêmes: 27,5 jours à 42,8 jours.

Les durées moyennes des différents stades de dé-veloppement de l'insecte ont servi de base pour fixer

les étapes chronologiques de notre dispositif d'élevage

semi-massa1. ·

L'dlevage d'une génération se déroule sur cinq semaines et nécessite trois courtes manipiùations aux. jours:

0, pose des œufs,

- +

7, mise en place de la bande de coton,

- +

21.

passage des nympltes à l'obscurité. Nous conduisons simultanément cinq lots dont la date de la première opération est pour chaque lot décalée d'une semaine. Nous disposons ainsi,

a

tout moment, de l'insecte à ses différents stades et chaque lot représente, d'autre part, une lignée désormais différente ; il y a, en: fait, cinq élevages paraUèles

qui permettront des recroisements tùtérieurs en cas de besoin. Pour des utilisateurs, travaillant dans les pays où C. leucotreta est présent, les lots peuvent être constitués

au

départ

par

différentes souches prélevées dans le milieu naturel.

COUILLOt:D R. et M. GIRET - 227

La conduite de l'élevage complet ne demande pas plus de quelques heures, à jour fixe. chaque semaine. L'augmentation de la production peut être réalisée

à tout moment :

- par prélèvement des œufs (première opération) de façon plus fréquente, tout en transférant à chaque fois ks adultes dans de nouvelles boîtes de ponte,

et ceci jusqu'à leur mort ;

- à la troisième opération, il reste dans le milieu nutritif un nombre assez important de· chenilles quj n'ont pas terminé leur développement ; la mise en place de nouvelles boîtes de chrysalida-tion assure l'augmentachrysalida-tion du nombre des nym. phes récoltées.

Des observations complémo::ntaires sur le compor-tement des générations, sur le rendement et sur la consommation en nutritif sont en cours.

Désinfection des œufs

La boîte sur les parois de laquelle se trouvent les œufs est plongée pendant cinq minutes dans la solu-tion suivante (commnicasolu-tion I.N.R.A., Montfavet,

Mme

GuEN:NELON): . - eau - eau de javel: - Teepol 1 000 cc, 20 cc. (38" chlorométrique, ber-lingots du commerce), 1,8 cc.

La boîte

a

œufs est ensuite rincée à l'eau courante pendant un temps au moins égal, puis séchée à l'air avant sa mise en place.

CONCLUSIONS

La technique d'élevage de C. leucotreta que nous

avons décrite est utilisêe, dans notre laboratoire, de. puis quinze générations.

La conduite simultanée de cinq lots permet d'obte-nir, dans nos conditions d'élevage, une production moyenne de 250 adultes par semaine. Des améliora-tions en cours (utilisation du phototropisme des Ian1es néonées pour la rencontre et la première prise de nourriture, coordonnée avec une aération

indis-pensable) nous permettent dès à présent de dépasser 400 adul ks par semaine.

Cette technique présente plusieurs avantages : - très importante réduction des manipulations ; - possibilité d'accroître à la demande la

produc-tion;

- possibi1ité de disposer à tout moment de l'en-semble des stades de l'insecte.

ANNEXE

Tableau 1. - Composition du milieu nutritif artificiel utilise pour l'.élevage des larves de C. leucotreta

- Eau . . . 75,70 ~o - Agar.agar . . . . 2,22 % - Semoule de maïs . . . .. . .. .. . . . .. . . . 12,47 ·% - Germe de blé ... , .. ,... 3,12~-,i - Levure de bière . . . . . .. . . . .. . . .. . .. . . .. 3,34 % - Complexe vitaminé* . . . 0,98 % - Acide ascorbique . . . 0,45 % - Chlorure de choline . . . 0,49 % - Sels minéraux"''' , . . . 0,98 % - Nipagine (méthyl hydroxy4-benzoate).. 0,12-%

- Acide benzoïque . . . 0,14 %

- Chlorydrate d'auréomycine ... , . . . O,ot % '' Vitamine Diet Fortification Mixture (N.B.Co. ),

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228 -

COl'ILLOVD

R.

et

M. GmET

Cot. Fib. Trop~, 1980, t~oL XXXV\ fasc. 2

BIBLIOGRAPHIE Ar.GELIN! A. et V. LA.BONNE, 1970. - Mise au point sur

l'étude· de Crypwpl!1ebia !

=

,frgyroploce I

leuco-t reta, Meyr. en Côte d'Ivoire. Cot. Fib. trop., 25, 4, ..f97-502.

STAEl!BLI A .. 1976. - Contribution à l'étude biologique et écologique de Crypwphle/Jia leucotreta, Meyrick

1 Lep, Tortricidae) en culture cotonnière au

Daho-mey, T!1èse Doctm·at. Ecole Poiyrecl!. de Zurich.

SUMMARY The authors describe a laboratory technique for

rearing C. leucotreta, on.z of the m,1,ior cottmz pests ilz Africa.

This method e11ables several strains to be reared with mi1limwn mallipulatio11S and insects in various instars of derelopment to be made amilable at

a11y time.

RESUMEN

Los autores describen una tec11ica de cria en labo-ratorio de Cryptot1hlebia leucotreta, ww de los prin-cipales destructores del algodonero en .4irica.

Este mitodo permite, con un miulmo de manipu-laciones. criar sinrnlraneamel!te. varias matrices )' disponer en cualquier rnomento de las difereutes rases del illsecto.

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