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Toulouse. Le découvreur de Lucy participait au colloque paléontologique au Muséum d'histoire naturelle.

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Samedi 21 Juin 2008

LA DEPECHE DU MIDI

Toulouse. Le découvreur de Lucy participait au colloque paléontologique au Muséum d'histoire naturelle.

Yves Coppens:

« La science, c'est magique »

1 1 est le pape de la paléontolo- gie française .Yves Coppens, qui a fait surgir du désert en 1974 une petite bonne femme vieille de 3 millions d'années, Lucy, a participé pendant ces jours-ci au colloque organisé au Mu- séum d'Histoire naturelle ( 1 ) qui réunissait une impressionnante brochette de spécialistes mon- diaux.

Une rencontre organisée, comme il l'a rappelé, en l'hon- neur du radiologue toulousain

; Yves Coppens :« Grâce \

; au synchrotron, on peut \

«voir»

àî'în- térieur d'un caillou, un in- secte quiy

^ est

| piégé depuis des mil- |

; lions d'années, et même | i l'agrandir par dix !» ;

Jacques Treil, pionnier dans l'uti- lisation du scanner en anthro- pologie.

Pour Yves Coppens, qui a connu

« la paléontologie artisanale », l'utilisation de ces nouvelles tech- niques est une révolution...

Qu'est-ce que le scanner a pu, par exemple, apporter sur la connaissance de Lucy?

Il a notamment fait apparaître une structure croisée de. l'os du bassin. Ce qui signifie un meilleur soutien et cela confirme donc l'hypothèse de la bipédie.

Et puis, souvent, nous décou- vrons des os en petits fragments éparpillés, il est impossible de les reconstruire mécaniquement.

Ainsi, le crâne de Lucy est... un vrai casse-tête ! Eh bien un jour, grâce à l'ordinateur, on pourra le reconstituer de manière à la fois virtuelle et très rigoureuse.

EtFADN?

Pour l'instant, on est bloqué aux alentours de 100 000 ans. Au- delà de cette limite, l'ADN n'est plus exploitable. On espère bien très prochainement pouvoir re- culer cette limite, notamment pour l'étude de l'Homme de Néandertal.

Quelles sont les nouvelles tech- niques à la disposition des pa- léontologues ?

Par exemple le synchrotron, qui est une énorme machine. Pre- nons un caillou. Dans un pre- mier balayage, le synchrotron va détecter une forme. Dans un deuxième balayage plus puis- sant, il va distinguer les contours d'une petitebête. On pourra en-

Le crâne de Lucy recèle sans doute encore bien des secrets.

Photo DR et-DDM. Somaia Munoz.

suite agrandir virtuellement cet insecte pour le rendre dix fois plus gros ! On pourra ainsi VOIR un animal, piégé au fond d'un caillou depuis des millions d'an- nées : la science, c'est magique ! Qu'est-ce que le neurospin ? C'est un aimant géant, terrible- ment puissant. Mieux vaut ne pas s'en approcher avec un pa- cemaker, on ne repartirait pas en utilisant notre bipédie normale ! Cet aimant détecte le fer... qui se trouve dans nos globules rou-

ges, qui sont dans notre sang.

Donc, lorsque l'on utilise le neu- rospin, on aperçoit des régions qui s'éclairent selon le déplace- ment du sang dans telle ou telle région de notre cerveau. En quelque sorte, on commence à savoir lire dans nos pensées !

Dominique Delpiroux

(1) Colloque organisé par par le Laboratoire d'anthropobiologie CNRS/Université Paul Sabotier, l'IRITet leLIRMM,(Montpellier)

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