HAL Id: tel-00139542
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intégrés soumis à des décharges électrostatiques
Nicolas Guitard
To cite this version:
Nicolas Guitard. Caractérisation de défauts latents dans les circuits intégrés soumis à des décharges électrostatiques. Micro et nanotechnologies/Microélectronique. Université Paul Sabatier - Toulouse III, 2006. Français. �tel-00139542�
Universit´e Paul Sabatier TOULOUSE III
N˚ d’ordre : ????? Ecole doctorale GEET´
Caract´ erisation de d´ efauts latents dans les circuits int´ egr´ es soumis ` a des
d´ echarges ´ electrostatiques
TH` ESE
pr´ esent´ ee et soutenue publiquement le pour l’obtention du
Doctorat de l’Universit´ e Paul Sabatier TOULOUSE III
(sp´ecialit´e ´electronique)
par
Nicolas GUITARD
Composition du jury
Pr´ esident : T. Parra
Rapporteurs : N. Labat P. Nouet Examinateurs : L. Lescouzeres
P. Perdu
Invit´ e : T. Smedes
Directrice de th` ese : M. Bafleur co-Directeur de th` ese : L. Escotte
Laboratoire d’Analyse et d’Architecture des Syst`emes du CNRS
Remerciements
Le travail pr´ esent´ e dans ce m´ emoire a ´ et´ e effectu´ e au sein du groupe ”Int´ egration de Syst` eme de Gestion de l’ ´ Energie” (ISGE) du laboratoire d’analyse et d’architecture des syst` emes (LAAS) du CNRS ` a Toulouse.
J’exprime mes profonds remerciements ` a ma directrice de th` ese, Marise BAFLEUR pour l’aide inestimable qu’elle m’a apport´ ee, pour sa patience et ses encouragements tout au long de ce travail commenc´ e il y a maintenant plus de quatre ans. Ses comp´ etences dans le domaine de la recherche ont ´ et´ e un atout ind´ eniable ` a la r´ eussite de ces travaux et m’a permis d’apprendre
´
enorm´ ement durant ces quatre ann´ ees de collaboration. Je souhaite ´ egalement remercier mon co-directeur de th` ese Laurent ESCOTTE du groupe (CISHT) pour son expertise scientifique et sa bonne humeur.
Je remercie Messieurs LAPRIE et GHALLAB, directeurs successifs du laboratoire d’Analyse et d’Architecture des Syst` emes du CNRS de Toulouse pour m’avoir permis de r´ ealiser cette th` ese en ces lieux. Je remercie aussi les responsables successifs de l’´ ecole doctorale GEET, Messieurs MARTINEZ et GRAFFEUIL, pour leur engagement dans notre formation doctorale.
Je remercie ´ egalement Monsieur CHARITAT qui m’a accueilli dans le groupe Composants et Int´ egration de Puissance (CIP) lors de mon arriv´ ee dans ce groupe lors de mon stage de DEA dont il ´ etait responsable.
Je souhaiterais aussi remercier les rapporteurs Madame LABAT et Monsieur NOUET qui ont accept´ e de se plonger dans ce sujet, ainsi que les autres membres du jury et invit´ es, Mes- sieurs PARRA, PERDU, LESCOUZERES, et SMEDES pour avoir parfaitement rempli leur rˆ ole d’analyse scientifique, et fait de cette soutenance un moment particuli` erement int´ eressant.
Il me reste ` a remercier les personnes avec qui j’ai travaill´ e durant ces ann´ ees, notamment Nicolas NOLHIER et toute sa famille. Ensuite viennent les personnes cˆ otoy´ ees en salle de ca- ract´ erisation, Nicolas MAURANT et Sandrine SOUBIELLE ainsi que Laurent BAARY avec qui ce fut un plaisir de travailler. Enfin d’une mani` ere g´ en´ erale, je remercie l’ensemble du service 2I qui m’a permis de travailler dans de si bonnes conditions et toujours dans la bonne humeur !
Enfin, je tiens ` a remercier tous ceux qui ont fait de ces quelques ann´ ees une si bonne ex- p´ erience, David TREMOUILLES avec qui ce fut un r´ eel plaisir de travailler et d’apprendre, mes ”colocataires” de bureau successifs, Ghislain (et Emilie) pour son calme reposant, Nicolas 4 (dit Padawan) pour son enthousiasme et son bel accent aveyronnais. Je n’oublie pas tous ceux qui ont contribu´ e, grˆ ace ` a leur bonne humeur quotidienne, ` a faire de mon s´ ejour au LAAS une tr` es belle exp´ erience : J´ erome (qui m’a fait d´ ecouvrir le rugby), Christophe (pour son aide dans les a´ eroports), Olive, Yuan, Eric, Magalie, Sabine, Jean-Louis, et plus g´ en´ eralement tout les membres du groupe ISGE.
Je souhaite ´ egalement remercier tous les amis qui m’ont support´ e, aid´ e, encourag´ e et avec
lesquels j’ai pass´ e de bon moments : Roro (tu vois t’y est dans les remerciements et en 1˚mˆ eme) et
Marl` ene, Padawan (encore lui...)et Aur´ elie , JB et Virginie. Un clin d’oeil particulier ` a Christian
qui j’esp` ere ne va pas battre tous les records . . .
de science bien sˆ ur ! Merci Steph d’avoir pris la rel` eve et de t’occuper de lui maintenant que je ne suis plus l` a.
Pour finir je tiens ` a exprimer mes plus grands remerciements ` a mes parents sans qui je ne
serais pas l` a et plus g´ en´ eralement mon entourage familial pour leur soutien et leur aide durant
cette th` ese. Merci Anne et Paul d’avoir relu ce manuscrit et de m’avoir support´ e, je n’aurais pas
pu mener ` a bien ce projet sans vous.
Une personne qui n’a jamais commis d’erreurs n’a jamais tent´e d’innover.
Albert Einstein
Table des mati` eres
Liste des tableaux 9
Table des figures 11
Introduction g´en´erale 1
Chapitre 1
D´echarges ´Electrostatiques et d´efaillances induites
1.1 Les D´ echarges ´ Electrostatiques . . . . 4
1.1.1 Les D´ echarges ´ Electrostatiques, un probl` eme pour la micro´ electronique . 4 1.1.2 Mod` eles de d´ echarges . . . . 6
1.1.3 Outils de caract´ erisation . . . . 10
1.2 Nature des d´ efaillances li´ ees ` a une ESD . . . . 13
1.2.1 D´ egradations des oxydes . . . . 14
1.2.2 D´ egradation des jonctions . . . . 19
1.2.3 D´ egradation des lignes m´ etalliques . . . . 20
1.2.4 Conclusion . . . . 21
1.3 Techniques ´ electriques de d´ etection des d´ egradations . . . . 21
1.3.1 Outils de caract´ erisation des oxydes . . . . 23
1.3.2 Caract´ eristiques ´ electriques des transistors . . . . 24
1.3.3 Courant de fuite (I
DDq) et de consommation (I
DDt) . . . . 24
1.3.4 Param` etres S . . . . 24
1.3.5 Bruit basse fr´ equence (BF) . . . . 25
1.3.6 Avantages et inconv´ enients des diff´ erentes techniques . . . . 30
1.4 Techniques de localisation de d´ efaillance . . . . 31
1.4.1 La microscopie ` a ´ emission de lumi` ere : EMMI . . . . 31
1.4.2 Les techniques de stimulation LASER . . . . 32
1.4.3 L’´ emission de lumi` ere dynamique : Imagerie PicoSeconde (PICA) . . . . . 34
1.5 Conclusion . . . . 35
Chapitre 2
Etude de l’impact de d´´ efauts latents induits par ESD sur les circuits int´egr´es
2.1 Fiabilit´ e des syst` emes micro´ electroniques . . . . 38
2.1.1 Quelques d´ efinitions . . . . 38
2.1.2 Syst` emes ` a haute fiabilit´ e . . . . 39
2.2 Fiabilit´ e face aux d´ echarges ´ electrostatiques . . . . 42
2.2.1 Les d´ efauts latents . . . . 43
2.2.2 Probl´ ematique des d´ efauts latents pour les applications ` a haute fiabilit´ e . 43 2.2.3 Tendance technologique pour l’avenir . . . . 43
2.2.4 Les ph´ enom` enes ESD face aux futures technologies . . . . 44
2.3 Etude de d´ ´ efauts latents grˆ ace ` a un v´ ehicule de test . . . . 46
2.3.1 Motivations et plan d’exp´ erience . . . . 46
2.3.2 Description du circuit de test . . . . 47
2.3.3 Cr´ eation des d´ efauts latents . . . . 48
2.3.4 Caract´ erisation ´ electrique . . . . 48
2.3.5 Analyse de d´ efaillance . . . . 51
2.3.6 Validation de l’impact des d´ efauts sur le fonctionnement du circuit par simulation ´ electrique . . . . 57
2.3.7 M´ ecanisme de d´ efaillance lors des stress SCDM. Validation grˆ ace ` a une simulation physique 2D . . . . 58
2.3.8 Conclusion de l’analyse de d´ efaillance . . . . 62
2.3.9 D´ efauts induits indirectement . . . . 63
2.4 Conclusion . . . . 65
Chapitre 3 Mise en place d’une technique avanc´ee pour la caract´erisation des d´efauts la- tents
3.1 Potentialit´ es de la mesure du bruit basse fr´ equence pour la d´ etection de d´ efauts latents . . . . 68
3.1.1 Strat´ egies de protection des circuits int´ egr´ es face aux ESD . . . . 68
3.1.2 Fonctionnement d’une protection ESD bas´ ee sur un Transistor Bipolaire Autopolaris´ e . . . . 69
3.1.3 Etude d’un GCNMOS . . . . ´ 71
3.1.4 Confirmation avec des protections ESD de type NPN . . . . 82
3.2 Etude de transistors MOS . . . . ´ 87
3.2.1 D´ efauts de type filamentaire dans un NMOS . . . . 87
3.2.2 D´ efauts dans un oxyde d’un transistor PMOS . . . . 90
3.2.3 Conclusion . . . . 95
3.3 Validation de la technique sur des circuits . . . . 95
3.3.1 Circuits inverseurs . . . . 96
3.3.2 Convertisseur DC/DC . . . . 99 3.4 Conclusion . . . 105
Conclusion g´en´erale 107
Bibliographie 111
Liste des publications 119
Liste des tableaux
1.1 Tension ´ electrostatique g´ en´ er´ ee par une activit´ e humaine . . . . 4
1.2 Classes ESD pour le mod` ele HBM . . . . 7
1.3 Classes ESD pour le mod` ele MM . . . . 7
1.4 Classes ESD pour le mod` ele CDM . . . . 8
2.1 Param` etres technologiques et leurs impacts sur la tenue en ESD et latch-up des circuits avec la r´ eduction des dimensions . . . . 44
2.2 Diff´ erents types de stress appliqu´ es . . . . 48
2.3 Param` etres ´ electriques des circuits inverseurs apr` es les stress . . . . 49
2.4 Evolution des courants de fuite des circuits digitaux apr` ´ es 200 heures de vieillis- sement ` a
VDD=4V . . . . 50
2.5 Param` etres ´ electriques des circuits digitaux apr` es 2 ann´ ees de stockage . . . . 51
2.6 R´ esultats des mesures ´ electriques avanc´ ees . . . . 53
2.7 Evolution des courants de fuite des circuits NAND ´ . . . . 64
3.1 Param` etres du mod` ele de spectre de bruit . . . . 78
3.2 Param` etres du mod` ele de spectre de bruit avant et apr` es vieillissement . . . . 81
3.3 Historique des stress appliqu´ es . . . . 91
3.4 Param` etres du mod` ele de bruit pour le circuit 3 . . . . 99
3.5 Proc´ edure de stress CDM des convertisseurs DC/DC et caract´ eristiques apr` es
stress CDM et burn-in de 24h ` a 125˚C : courant au repos Iddq, statuts apr` es
test de fonctionnalit´ e. OK indique que le composant reste dans la sp´ ecification, F
(Fail) indique qu’un (ou des) param` etre(s) est (sont) hors sp´ ecifications mais que
le circuit est encore fonctionnel, A (Alarm) indique que le composant est d´ efaillant 100
3.6 Param` etres du mod` ele de spectre de bruit pour convertisseur DC/DC n
o1 au
cours de la p´ eriode de stockage . . . 104
Table des figures
1.1 D´ efauts cr´ e´ es par un ESD . . . . 5
1.2 Mod` ele du corps humain (HBM) (a) et sch´ ema ´ electrique d’un testeur HBM (b). 6 1.3 Mod` ele des machines (MM) (a) et sch´ ema ´ electrique d’un testeur MM (b). . . . . 7
1.4 Sch´ ema d’un Testeur FCDM (Field Charge Device Model . . . . 9
1.5 Formes d’onde des diff´ erents mod` eles ESD . . . . 10
1.6 Caract´ eristique quasi statique d’une structure de protection ESD avec ses marges de conception . . . . 11
1.7 Sch´ ema ´ electrique du montage TLP . . . . 12
1.8 Sch´ ema ´ electrique du montage vfTLP . . . . 13
1.9 Diagramme de bandes d’une structure MOS de type P dans le cas d’un courant tunnel direct (a) ou d’un courant tunnel Fowler-Nordheim (b) . . . . 15
1.10 Modes de transport du courant au travers d’un oxyde . . . . 15
1.11 Injection de trous par l’anode . . . . 16
1.12 Cr´ eation d’un centre E’ (pi´ egeage d’un trou) . . . . 17
1.13 Illustration du mod` ele du breakdown par percolation bas´ e sur la g´ en´ eration de pi` eges et la conduction assist´ ee par les pi` eges . . . . 18
1.14 Evolution future des courants de fuite dans les circuits micro´ electroniques . . . . 22
1.15 Fluctuations de courant I(t) autour de sa valeur moyenne . . . . 25
1.16 Diff´ erentes sources de bruit pouvant exister dans un composant . . . . 30
1.17 Principe de fonctionnement des techniques SPL . . . . 34
2.1 Courbe en baignoire . . . . 39
2.2 Evolution du taux de d´ ´ efaillance avant et apr` es tri . . . . 40
2.3 Evolution du FIT au cours des 35 derni` ´ eres ann´ ees . . . . 41
2.4 Tendance de la sensibilit´ e aux ESD des composants . . . . 45
2.5 V´ ehicule de test mont´ e dans un boˆıtier PGA 68 . . . . 46
2.6 Layout du circuit inverseur . . . . 47
2.7 Table de v´ erit´ e d’une porte logique NAND et sch´ ema du circuit inverseur . . . . 48
2.8 Sch´ ema ´ electrique du onzi` eme ´ etage inverseur . . . . 49
2.9 Evolutions des courants I
DDet I
stren fonction de (V
DD-V
str) . . . . 52
2.10 Image EMMI de la pi` ece 6 ` a V
DD= 5,8V . . . . 54
2.11 Image OBIRCH de la pi` ece 6 ` a V
DD= 4V . . . . 54
2.12 Pi` ece r´ ef´ erence . . . . 55
2.13 Pi` ece n
o6 . . . . 55
2.14 Graphique d’´ emission temporelle de la pi` ece de r´ ef´ erence . . . . 55
2.15 Graphique d’´ emission temporelle de la pi` ece 6 . . . . 56
2.16 Courant au travers d’un NMOS d’un ´ etage inverseur . . . . 56
2.17 Signal de sortie du circuit . . . . 57
2.18 Signal de sortie du circuit 6 . . . . 57
2.19 Sch´ ema ´ electrique et coupe de la structure simul´ ee . . . . 58
2.20 Courant de stress simul´ e au niveau de la broche de stress . . . . 59
2.21 Temp´ erature de la structure au cours d’un
stress n´egatif. . . . 60
2.22 Temp´ erature de la structure au cours d’un
stress positif. . . . 60
2.23 R´ esultats de simulation montrant le champ ´ electrique dans la structure au niveau du pic en courant du stress SCDM . . . . 61
2.24 R´ esultats de simulation montrant la densit´ e de courant dans la structure au niveau du pic en courant du stress SCDM . . . . 62
2.25 Surtension simul´ ee au niveau des grilles du PMOS et du NMOS de l’´ etage stress´ e 63 2.26 circuit NOR . . . . 64
2.27 circuit NAND . . . . 64
2.28 Image EMMI du circuit NAND n
o3 . . . . 65
3.1 Strat´ egie de protection des circuits face aux d´ echarges ´ electrostatiques . . . . 69
3.2 Coupe technologique d’un transistor GCNMOS utilis´ e comme protection ESD . . 70
3.3 Sch´ ema de fonctionnement d’un transistor GCNMOS . . . . 70
3.4 Photographie et sch´ ema ´ electrique d’un GCNMOS . . . . 71
3.5 Evolution du courant inverse dans le GCNMOS ´ . . . . 72
3.6 Banc de mesure du bruit basse fr´ equence . . . . 72
3.7 Mesures de la densit´ e spectrale de bruit basse fr´ equence d’une structure de r´ ef´ e- rence et du banc de mesure de 1Hz ` a 1kHz . . . . 73
3.8 Comparaison du mod` ele avec la mesure . . . . 74
3.9 Caract´ eristique quasi-statique du GCNMOS . . . . 75
3.10 Comparaison de l’´ evolution des caract´ eristiques ´ electriques au cours des stress . . 76
3.11 Comparaison de l’´ evolution des caract´ eristiques ´ electriques au cours des stress . . 77
3.12 Comparaison de l’´ evolution des caract´ eristiques ´ electriques avant et apr` es les stress 79 3.13 Spectre de bruit pour diff´ erentes polarisations et ´ evolution du plateau ` a 10kHz . . 79
3.14 Courant de fuite avant et apr` es le vieillissement de 2000 heures ` a 125 ˚
C. . . . . 80
3.15 Densit´ e spectrale de bruit avant et apr` es le vieillissement de 2000 heures ` a 125 ˚
C81 3.16 Coupe sch´ ematique d’une structure de protection de type NPN . . . . 82
3.17 Evolution du courant de fuite apr` ´ es les stress . . . . 83
3.18 Mesure du bruit basse fr´ equence apr` es les stress TLP et HBM . . . . 83
3.19 Sch´ ema et image OBIC de r´ ef´ erence . . . . 84
3.20 Image OBIC des NPN stress´ es . . . . 84
3.21 R´ esultats de simulation electrothermique deux dimensions au cours d’un stress HBM . . . . 85
3.22 Evolution du maximum de temp´ ´ erature au cours d’un stress TLP et HBM dans la structure TBA NPN . . . . 86
3.23 Sch´ ema ´ electrique du mode de stress . . . . 88
3.24 Evolution des caract´ ´ eristiques statiques avant et apr` es stress . . . . 88
3.25 Sch´ ema du banc de mesure du bruit basse fr´ equence . . . . 89
3.26 Mesure du spectre de bruit basse fr´ equence pour diff´ erentes polarisations . . . . . 89
3.27 Sch´ ema ´ electrique du mode de stress . . . . 91
3.28 Caract´ eristiques ´ electriques statiques des transistors PMOS apr` es les stress VF-TLP 92 3.29 Spectre de bruit basse fr´ equence pour diff´ erents r´ egimes de fonctionnement . . . . 93
3.30 Evolution du niveau de bruit BF ` ´ a 1kHz pour diff´ erents courants de polarisation en r´ egime Ohmique . . . . 94
3.31 Support de test adapt´ e 50 Ohms pour boˆıtier PGA . . . . 96
3.32 Bruit basse fr´ equence de la pi` ece de r´ ef´ erence . . . . 97
3.33 Mesures du bruit BF de la pi` ece n
o6 . . . . 98
3.34 Mesures du Bruit BF du circuit n
o3 (le courant passe au travers de l’oxyde) . . . 98
3.35 Sch´ ema synth´ etique du convertisseur DC/DC . . . . 99
3.36 Mesures du bruit BF des convertisseurs DC/DC apr` es les stress CDM . . . 101
3.37 Spectre de bruit BF pour plusieurs courants de polarisation . . . 102
3.38 Niveau de bruit BF ` a 1kHz en fonction du courant au carr´ e pour le circuit n
o1 103 3.39 Mesure du bruit BF juste apr` es stress CDM et apr` es 1 puis 3 mois de stockage. . 104
3.40 Mesure du bruit BF divis´ e par le courant de polarisation au carr´ e. . . . 105
3.41 Evolution de la densit´ ´ e de pi` eges au cours du stockage. . . . 105
Introduction g´ en´ erale
Les puces micro´ electroniques sont, de nos jours, pr´ esentes partout autour de nous (t´ el´ ephone mobile, ordinateur, lecteur mp3 . . .). On les retrouve ´ egalement dans des domaines touchant directement ` a notre s´ ecurit´ e (automobile, aviation, m´ edecine . . .). L’av` enement des technologies sans fil et des applications dites ”plus ´ electriques” en automobile et dans l’aviation renforce leur pr´ esence et leur criticit´ e. Il est donc primordial, dans ces applications, de garantir la fiabilit´ e des composants micro´ electroniques utilis´ es. Le domaine spatial, du fait des ´ enormes coˆ uts qu’il engendre, n´ ecessite ´ egalement une grande fiabilit´ e des composants embarqu´ es. Les d´ echarges
´
electrostatiques ou ”electrostatic discharges” (ESD) en anglais sont des ph´ enom` enes naturels, elles sont donc incontournables, et provoque la d´ efaillance des circuits int´ egr´ es.
Diff´ erents moyens sont mis en œuvre pour prot´ eger les circuits int´ egr´ es des d´ echarges ´ electro- statiques.
D’une part, ils consistent ` a prendre des pr´ ecautions dans l’environnement industriel pour limiter le risque d’ESD ainsi que la g´ en´ eration de charges :
– port de bracelet et de chaussures antistatiques
– connexion ` a la masse des plans de travail destin´ es ` a recevoir des composants – ionisation de l’air
– contrˆ ole du degr´ e d’humidit´ e – . . .
D’autre part, des structures de protection contre les ESD, connect´ ees aux plots d’entr´ ee et de sortie, sont int´ egr´ ees sur la mˆ eme puce que le circuit. Malgr´ e toutes ces pr´ ecautions mises en œuvre, ces agressions ´ electriques, sont ` a l’origine de plus de 20% des d´ efaillances des circuits int´ egr´ es. A cela plusieurs raisons :
– la r´ eduction des dimensions et la complexit´ e croissante des technologies rendent de plus en plus difficile la protection des circuits micro´ electroniques
– l’efficacit´ e limit´ ee des protections mises en place pour des d´ echarges ´ electrostatiques de fortes intensit´ es
Afin de r´ epondre ` a ces nouvelles exigences de fiabilit´ e, l’am´ elioration des performances des
circuits micro´ electroniques face aux ESD, mais aussi le contrˆ ole de l’environnement de l’appli-
cation finale sont des points essentiels. Pour garantir la fiabilit´ e ` a long terme du composant ` a
int´ egrer dans l’application, il est important de s’assurer que ce dernier n’a pas ´ et´ e affaibli par
des ´ ev` enements ant´ erieurs ` a son utilisation. Pour les applications de haute fiabilit´ e ou mettant
en jeu la s´ ecurit´ e de personnes, la probl´ ematique des d´ efauts latents, d´ efauts n’entraˆınant pas
le dysfonctionnement du circuit mais diminuant sa dur´ ee de vie, est devenu incontournable. Le tri des composants avant leur int´ egration dans l’application finale est devenu capital ainsi que la d´ etection des d´ efauts latents. Or, la diminution des dimensions lithographiques a ´ egalement pour cons´ equence une augmentation des courants de repos des circuits micro´ electroniques. Cette augmentation rend difficile voire impossible la d´ etection de d´ efauts latents susceptibles de ”d´ e- fiabiliser” des syst` emes micro´ electroniques, par la mesure classique du courant de fuite.
Nous avons, dans cette th` ese, ´ etudi´ e les potentialit´ es d’une nouvelle m´ ethodologie pour la d´ e- tection de d´ efauts de type ESD, afin d’am´ eliorer le tri des composants pour les applications de tr` es haute fiabilit´ e.
Le premier chapitre donnera un aper¸ cu du ph´ enom` ene des d´ echarges ´ electrostatiques et les diff´ erents mod` eles et outils utilis´ es pour qualifier la robustesse des circuits face aux ESD. Nous pr´ esenterons ensuite une liste non exhaustive des diff´ erents types de d´ efaillances induites par les ESD et les principes physiques ` a l’origine de ces derni` eres. Nous d´ ecrirons dans la suite de ce chapitre les outils utilis´ es pour la
d´etectiondes d´ egradations dans les circuits micro´ electro- niques ainsi que les techniques utilis´ ees pour la
localisationdes d´ efaillances.
Le deuxi` eme chapitre sera consacr´ e au probl` eme de fiabilit´ e dans le domaine de la micro-
´
electronique. Nous commencerons par d´ efinir les termes li´ es ` a la fiabilit´ e des circuits int´ egr´ es et pr´ esenter quelques points historiques. La probl´ ematique des d´ efauts latents ainsi que les ten- dances technologiques seront ´ evoqu´ ees. Nous nous attacherons ´ egalement ` a pointer les difficult´ es qu’elles engendreront pour la protection des circuits face aux ESD. Dans la derni` ere partie de ce chapitre, nous pr´ esenterons l’´ etude effectu´ ee grˆ ace ` a un v´ ehicule de test sp´ ecialement dessin´ e pour analyser l’impact de d´ efauts latents induits par stress ESD de type CDM sur la fiabilit´ e des circuits.
Enfin, le dernier chapitre pr´ esentera les r´ esultats obtenus par l’utilisation de la technique de
mesure du bruit basse fr´ equence comme outil de d´ etection en la comparant avec la technique
classique de mesure du courant de fuite sur diff´ erents composants. Nous validerons, dans une
premi` ere partie, la possibilit´ e d’utilisation de cette technique sur une protection ESD de type
GCNMOS (Gate Coupled NMOS). Nous discuterons par la suite des limites et des avantages de
cette technique grˆ ace ` a l’application de cette derni` ere pour la d´ etection de d´ efauts d’oxyde ou
de jonction dans des transitors MOS. Nous validerons enfin l’emploi de cette technique sur des
circuits complets, dans un premi` er temps sur un circuit logique puis sur un circuit commercial,
un convertisseur DC/DC.
Chapitre 1
D´ echarges ´ Electrostatiques et d´ efaillances induites
Sommaire
1.1 Les D´echarges ´Electrostatiques . . . 4
1.1.1 Les D´echarges ´Electrostatiques, un probl`eme pour la micro´electronique 4 1.1.2 Mod`eles de d´echarges . . . 6
1.1.3 Outils de caract´erisation . . . 10
1.2 Nature des d´efaillances li´ees `a une ESD . . . 13
1.2.1 D´egradations des oxydes . . . 14
1.2.2 D´egradation des jonctions . . . 19
1.2.3 D´egradation des lignes m´etalliques . . . 20
1.2.4 Conclusion . . . 21
1.3 Techniques ´electriques de d´etection des d´egradations . . . 21
1.3.1 Outils de caract´erisation des oxydes . . . 23
1.3.2 Caract´eristiques ´electriques des transistors . . . 24
1.3.3 Courant de fuite (IDDq) et de consommation (IDDt) . . . 24
1.3.4 Param`etres S . . . 24
1.3.5 Bruit basse fr´equence (BF) . . . 25
1.3.6 Avantages et inconv´enients des diff´erentes techniques . . . 30
1.4 Techniques de localisation de d´efaillance . . . 31
1.4.1 La microscopie `a ´emission de lumi`ere : EMMI . . . 31
1.4.2 Les techniques de stimulation LASER . . . 32
1.4.3 L’´emission de lumi`ere dynamique : Imagerie PicoSeconde (PICA) . . . . 34
1.5 Conclusion . . . 35
1.1 Les D´ echarges ´ Electrostatiques
D` es l’antiquit´ e, le ph´ enom` ene d’´ electrification a ´ et´ e observ´ e par les Grecs (Thal` es de Milet au 5
iemesi` ecle avant J.C), qui ont remarqu´ e que certains corps s’attirent ou se repoussent. Il faudra attendre le XVIII
iemesi` ecle avec Charles Augustin de Coulomb pour sortir du simple domaine de la curiosit´ e et commencer ` a th´ eoriser le ph´ enom` ene. Les notions de d´ echarge et d’arc ´ electrique font leur apparition. A la mˆ eme ´ epoque, Benjamin Franklin cr´ ee la premi` ere protection contre les d´ echarges ´ electrostatiques : le paratonnerre.
Les d´ echarges ´ electrostatiques (ESD) sont des ph´ enom` enes naturels de r´ e´ equilibrage de charges.
Elles correspondent ` a un transfert tr` es rapide de charges ´ electriques entre deux objets. L’ESD apparaˆıt lorsque le champ ´ electrique maximum dˆ u ` a la charge accumul´ ee sur un corps isolant d´ epasse la valeur du champ disruptif dans le milieu consid´ er´ e (Champ disruptif dans l’air dans des conditions normales (20˚C, 11
g/m3d’humidit´ e,. . . ) : Ed = 3 MV/m). Selon la nature des objets, l’´ echange de charges peut s’av´ erer tr` es rapide (plusieurs nanosecondes), g´ en´ erant ainsi des courants de plusieurs amp` eres. Les ESD sont un ph´ enom` ene courant. Une personne est ´ elec- triquement charg´ ee et d´ echarg´ ee plusieurs fois par jour. Le processus de d´ echarge peut ˆ etre un
´
ev` enement insignifiant, comme la sensation piquante que l’on ressent parfois quand on touche la poign´ ee d’une porte en m´ etal ou qu’on embrasse quelqu’un. Ce peut ˆ etre aussi un ´ ev` enement catastrophique, par exemple lorsqu’un bˆ atiment est touch´ e par la foudre ou qu’une ´ etincelle se produit ` a proximit´ e d’une r´ eserve de produit inflammable.
Nous n’entrerons pas dans les d´ etails des m´ ecanismes de g´ en´ eration du d´ es´ equilibre de charges initiateur des d´ echarges ´ electrostatiques. Ce dernier a plusieurs origines, les plus significatives dans l’environnement de la micro´ electronique sont la tribo´ electrification, l’induction et la conduc- tion. Le ph´ enom` ene de tribo´ electricit´ e, c’est-` a-dire la s´ eparation de charges due au frottement entre deux mat´ eriaux dont au moins un est isolant, peut engendrer des tensions ´ electrostatiques extrˆ emement importantes. Le tableau 1.1 pr´ esente la tension ´ electrostatique r´ esultant de diff´ e- rentes activit´ es humaines. La large fenˆ etre de tension ´ electrostatique g´ en´ er´ ee pour une mˆ eme activit´ e est due au fait que la tribo´ electrification est un ph´ enom` ene tr` es sensible ` a l’humidit´ e relative de l’air ambiant. Un air humide att´ enuera les m´ efaits des d´ echarges ´ electrostatiques, tandis qu’un air sec entraˆınera des tensions vingt ` a trente fois plus importantes [1].
Activit´ es pouvant g´ en´ erer des charges Tension ´ electrostatique
Marcher sur une moquette 1 500 - 35 000 volts
Marcher sur un revˆ etement vinyle non trait´ e 250 - 12 000 volts
Op´ erateur ` a son ´ etabli 700 - 6 000 volts
D´ erouler un ruban adh´ esif standard 9 000 - 15 000 volts Tab. 1.1 – Tension ´ electrostatique g´ en´ er´ ee par une activit´ e humaine
1.1.1 Les D´ echarges ´ Electrostatiques, un probl` eme pour la micro´ electronique
Les d´ efaillances li´ ees aux ESD ont fait leur apparition en ´ electronique au d´ ebut des ann´ ees
70. Leur impact n´ egatif sur la fiabilit´ e des composants micro´ electroniques est un probl` eme ma-
jeur. En effet, ` a l’´ echelle du transistor, la brique ´ el´ ementaire des circuits micro´ electroniques, une
1.1. Les D´ echarges ´ Electrostatiques
ESD peut avoir des cons´ equences ´ equivalentes ` a celle de la foudre frappant un arbre. Mˆ eme une tension de charge ESD tr` es faible, qu’un humain ne ressentirait pas (inf´ erieure ` a 3 kV), peut endommager ou mˆ eme d´ etruire un transistor. Les ESD sont donc un ph´ enom` ene critique pour la micro´ electronique qui a pour cons´ equence d’endommager ou de d´ etruire les composants ´ elec- troniques sensibles, effacer ou changer les donn´ ees magn´ etiques. On estime, que chaque ann´ ee, 40 milliards de dollars sont perdus ` a cause de dommages provoqu´ es par les d´ echarges ´ electrosta- tiques, dans la seule industrie ´ electronique [2]. L’´ energie d’une d´ echarge ´ electrostatique peut se coupler avec un circuit ´ electronique par conduction directe, couplage inductif, couplage capacitif, couplage par rayonnement. Les effets peuvent aller de la cr´ eation de d´ efauts latents ` a la destruc- tion du dispositif. Les images de la figure 1.1 [3, 4] pr´ esentent les exemples de d´ efaillances que peut engendrer une d´ echarge ´ electrostatique sur un composant micro´ electronique. On comprend bien que, suite ` a ce type de d´ efaillance, le circuit risque de ne plus ˆ etre fonctionnel.
Fig. 1.1 – D´ efauts cr´ e´ es par un ESD
Il est donc imp´ eratif de limiter l’impact de ce ph´ enom` ene, d’une part en contrˆ olant la g´ en´ era-
tion de charges ´ electriques dans les lieux strat´ egiques que sont les zones de fabrication et de test
des dispositifs, par l’utilisation de bracelets, de vˆ etements et de mat´ eriaux antistatiques . . . et
d’autre part, en int´ egrant des composants de protection au cœur mˆ eme du syst` eme qui vont
d´ etecter et d´ etourner les d´ echarges prot´ egeant ainsi les parties actives [5]. Ainsi, les enjeux du
d´ eveloppement de solutions de protection tiennent dans l’optimisation de composants perfor-
mants, en terme de robustesse par unit´ e de surface de silicium occup´ ee, et la mise au point de
nouveaux outils et m´ ethodes permettant de traiter ce probl` eme d` es le d´ ebut de la conception d’un
circuit. Afin de d´ efinir une mesure de la robustesse ESD, c’est-` a-dire un niveau de d´ efaillance
ESD, diff´ erents types de testeurs ont ´ et´ e d´ evelopp´ es. Ces testeurs sont suppos´ es reproduire les
diff´ erentes formes d’ondes en courant g´ en´ er´ ees lors des ´ ev´ enements ESD. Ces tests ob´ eissent ` a
des normes garantissant ainsi la compatibilit´ e des r´ esultats de mesure entre les diff´ erents types
de testeurs (norme IEC). Les principaux testeurs et outils de caract´ erisation sont d´ ecrits dans
la partie suivante.
1.1.2 Mod` eles de d´ echarges
Beaucoup de param` etres peuvent influer sur la forme du courant et la dur´ ee totale d’une d´ echarge ´ electrostatique. Plusieurs mod` eles de d´ echarges ont donc ´ et´ e d´ evelopp´ es en fonction des diff´ erentes situations rencontr´ ees en micro´ electronique. Le plus courant est le mod` ele du corps humain, en anglais Human Body Model (HBM) qui, charg´ e ´ electriquement, se d´ echarge au tra- vers d’un composant. De la mˆ eme mani` ere, le mod` ele de la machine (MM) d´ ecrit la d´ echarge engendr´ ee par un ´ equipement. Le mod` ele du composant charg´ e, en anglais Charged Device Mo- del (CDM), consid` ere le cas o` u le composant lui-mˆ eme est charg´ e et se d´ echarge en entrant en contact avec un conducteur. Le mod` ele du ”gun” (IEC-1000-4-2) est utilis´ e dans le cas d’ESD appliqu´ ees au niveau d’un syst` eme. Les testeurs utilis´ es dans l’industrie reproduisent les mod` eles de d´ echarges pr´ ec´ edents en respectant certaines normes. La caract´ erisation de la robustesse d’un circuit vis-` a-vis des ESD consiste ` a soumettre le composant ` a une s´ erie de d´ echarges d’intensit´ e croissante, jusqu’` a sa destruction. Ces tests destructifs, outre le fait qu’ils ne permettent d’´ eva- luer que le niveau de robustesse ESD d’un composant, n’apportent aucune information pour la compr´ ehension du comportement de la structure de protection. C’est pourquoi, parall` element
`
a ces tests industriels, ont ´ et´ e d´ evelopp´ ees des techniques de caract´ erisation ESD qui ne sont pas obligatoirement destructives. Ces derni` eres ont le double avantage d’´ evaluer la robustesse ESD du dispositif mais ´ egalement d’extraire certains param` etres ´ electriques caract´ eristiques d’une structure de protection ESD. La connaissance de ces param` etres aboutit ` a une meilleure compr´ ehension du comportement du dispositif ce qui permet par la suite son optimisation. Les principales techniques de caract´ erisation ESD d´ ecrites dans les paragraphes ci-apr` es sont le TLP (Transmission Line Pulsing) et le VFTLP (Very Fast Transmission Line Pulsing).
Mod` ele HBM : Human Body Model
Consid´ er´ e comme le principal mod` ele de d´ echarges ´ electrostatiques, il est ´ egalement le plus ancien [6, 7]. Il d´ ecrit la d´ echarge d’un ˆ etre humain debout, par l’extr´ emit´ e d’un de ses doigts.
En premi` ere approximation, on peut le repr´ esenter par un simple r´ eseau RC, compos´ e d’une capacit´ e de 100 pF et d’une r´ esistance de 1500 Ω (Fig. 1.2(a)).
CT
C
CS
LS RS
(a) (b)
1500 Ω
100 pF
Fig. 1.2 – Mod` ele du corps humain (HBM) (a) et sch´ ema ´ electrique d’un testeur HBM (b).
Avant la d´ echarge, la capacit´ e est typiquement charg´ ee ` a des tensions de l’ordre de quelques kV. Cette tension de pr´ echarge est utilis´ ee pour caract´ eriser l’intensit´ e de la d´ echarge HBM.
L’imp´ edance offerte par un circuit int´ egr´ e au courant de d´ echarge ESD pouvant en g´ en´ eral
1.1. Les D´ echarges ´ Electrostatiques
ˆ
etre consid´ er´ ee comme tr` es faible, la d´ echarge HBM est assimil´ ee ` a une impulsion de courant ind´ ependante du composant test´ e. La dur´ ee totale de l’impulsion est d’environ 300 ns avec un temps de mont´ ee qui peut varier entre 2 et 10 ns. Le pic d’intensit´ e a une valeur comprise entre 1 et 10 A. Pour les circuits, une robustesse minimum de 2 kV est g´ en´ eralement requise pour permettre leur manipulation dans des conditions classiques de stockage et d’assemblage.
Diff´ erentes classes ont ´ et´ e d´ efinies, elles sont rappel´ ees dans le tableau 1.2 : Classe ESD Tension de pr´ echarge
Classe 00 ` a 199 Volts
Classe 1200 ` a 1 999 Volts
Classe 22 000 ` a 3 999 Volts
Classe 34 000 ` a 15 999 Volts Tab. 1.2 – Classes ESD pour le mod` ele HBM
Mod` ele MM : Machine Model
Le mod` ele de d´ echarge Machine Model (MM) ou mod` ele des machines est une extension du HBM pour le cas o` u la r´ esistance s´ erie
RSest r´ eduite [8]. Cela permet en particulier de rendre compte de la d´ echarge d’une personne tenant un outil m´ etallique (pince, fer ` a souder), ou par un syst` eme, comme un robot, manipulant des composants (Fig. 1.3(a)). Ce mod` ele a ´ et´ e d´ evelopp´ e au Japon comme le pire cas du mod` ele HBM, dont il diff` ere principalement par sa r´ esistance s´ erie quasi nulle.
CT
C
LS
RS
(a) (b)
0 Ω 200 pF
Fig. 1.3 – Mod` ele des machines (MM) (a) et sch´ ema ´ electrique d’un testeur MM (b).
Classe ESD Tension de pr´ echarge
Classe M10 ` a
<100 Volts
Classe M2100 ` a
<200 Volts
Classe M3200 ` a
<400 Volts
Classe M4 ≥400 Volts
Tab. 1.3 – Classes ESD pour le mod` ele MM
Avant une d´ echarge, la capacit´ e est typiquement charg´ ee ` a quelques centaines de Volts. La
forme d’onde du courant g´ en´ er´ e par la d´ echarge est g´ en´ eralement oscillatoire, avec une fr´ equence
comprise entre 5 et 15 MHz. L’intensit´ e maximale au cours d’une d´ echarge MM est de l’ordre de 1 ` a 10 A. Les oscillations sont dues ` a l’existence d’une inductance s´ erie non n´ egligeable, en particulier au contact et ` a la faible r´ esistance s´ erie du mod` ele. Comme pour le mod` ele HBM, 4 classes d´ efinissent les niveaux de stress MM (c.f. tableau 1.3).
Mod` ele CDM : Charged Device Model
Ce mod` ele plus r´ ecent est diff´ erent des deux pr´ ec´ edents par la nature mˆ eme du ph´ enom` ene qu’il d´ ecrit [9, 10]. Il repr´ esente la d´ echarge d’un composant, lui-mˆ eme charg´ e, par une seule de ses broches mise ` a la masse. Ce type d’´ ev` enement se rencontre fr´ equemment sur les chaˆınes d’assemblage automatis´ ees et pourrait constituer un probl` eme majeur pour les circuits sub- microniques. Il est difficile d’´ evaluer pr´ ecis´ ement les valeurs des composantes parasites, le boˆıtier ainsi que la puce faisant partie int´ egrante du mod` ele. La forme du courant est sensible ` a ces param` etres. Ce type de d´ echarge se caract´ erise cependant par de tr` es rapides variations du courant, plusieurs amp` eres par nano-seconde, et des temps tr` es courts, quelques nano-secondes.
Le mod` ele CDM a ´ et´ e d´ evelopp´ e afin d’expliquer la rupture de certains oxydes aussi bien au niveau des entr´ ees qu’au niveau du cœur du circuit et dont l’origine ne pouvait ˆ etre expliqu´ ee par un stress HBM ou MM. La d´ et´ erioration est alors due aux chemins internes du courant et aux surtensions cr´ e´ ees dans la puce lors de la d´ echarge. Le tableau 1.4 donne les 7 classes qui ont ´ et´ e d´ efinies pour le mod` ele CDM.
Classe ESD Tension de pr´ echarge
Classe C1 <125 Volts
Classe C2