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Academic year: 2021

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HAL Id: jpa-00233057

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Submitted on 1 Jan 1931

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Sur la texture à coniques focales dans les corps mésomorphes

G. Friedel, E. Friedel

To cite this version:

G. Friedel, E. Friedel. Sur la texture à coniques focales dans les corps mésomorphes. J. Phys. Radium,

1931, 2 (5), pp.133-138. �10.1051/jphysrad:0193100205013300�. �jpa-00233057�

(2)

1.E JOURNAL DE PHYSIQUE

ET

LE RADIUM

SUR LA TEXTURE A CONIQUES FOCALES DANS LES CORPS MÉSOMORPHES ;

par G. et E. FRIEDEL.

Sommaire. 2014 L’existence des textures à coniques focales dans les corps smectiques et cholestériques, c’est-à-dire dans les corps mésomorphes à surfaces (S) parallèles et équi- distantes, résulte de cette propriété de la cyclide de Dupin d’être la seule surface S dont les deux nappes de la surface focale F soient réduites à des lignes, qui sont dès lors

nécessairement

un

groupe de coniques focales. Une surface focale

non

réduite à des

lignes

ne

peut être réalisée parce qu’elle serait

une

discontinuité de structure. On comprend ainsi pourquoi la texture à coniques focales est limitée

au «

domaine focal ».

On montre aussi que, contrairement à l’idée émise par Oseen,

une

texture à surfaces S

sphériques et concentriques, si elle existait,

ne

pourrait pas être considérée

comme un cas

particulier de la texture à coniques. Les sphérolithes existants n’ont d’ailleurs pas cette texture sphérique simple.

SÉRIE VII. TOME II. MAI 193I. N° 5.

On sait (1) que deux types très dissemblables de stases (2) mésomorphes offrent, à des

titres différents, des surfaces S parallèles et équidistantes. Dans la stase smectique, ces sur-

faces appartiennent à la structure (j) moléculaire. Analogues aux plans réticulaires des

cristaux, elles expriment la périodicité des strates de molécules. Leur équidistance est

sensiblement égale à la longueur d’une molécule, soit ici quelques dizaines d’~. Dans la stase nématique sous la forme cholestérique, c’est-à-dire sous la forme très sp iale qu’elle prend lorsqu’elle a la dissymétrie rotatoire, les surfaces S (surfaces de Grandjean) appar- tiennent à une texture d’un tout autre ordre, et leurs équidistances sont de quelques milliers

ou dizaines de milliers d’À.

L’existence des surfaces de Grandjean dans les corps cholestériques a été niée récem- ment par C. W. Oseen, puis par H. Zocher, non pas sur des observations nouvelles, mais

pour des raisons de pure théorie, ces auteurs pensant pouvoir se passer de la réflexion sur

ces surfaces pour expliquer les propriétés des corps cholestériques relativement à la réflexion de la lumière. Mais dans diverses circonstances ces surfaces sont visibles, notamment,

(I) G. FRIEDEL. Les états mésomorphes de la matière. Annales de Phys., 18 (1922).

(2) Nous appelons siase

une

manière d*ètre de la matière caractérisée par

une

structure moléculaire. On

en

connaît actuellement quatre types, qui sont les stases cristalline, smectique, nématique et amorphe.

L’introduction de

ce

terme

a

été rendue ’ nécessaire par les continuelles confusions qu’entraîne l’emploi d’autres expressions, notamment du mot

«

état », dont

on se

sert indifféremment pour désigner par exemple l’

«

état cristallin »

ou

l’

«

état liquide » brouillant ainsi deux ordres de faits bien différents. C’est par cette voie que beaucoup d’auteurs sonL amenés à confondre liquide

avec

arnorphe et que certains sont allés jusqu’à qualifier de liquide le

verre

ordinaire, à froid. lous disons que le

verre

est, dans

ces

conditions.

un

parfait

solide (à l’etat solide, si l’on veut),

sous

la stase amorphe. Ce qui fait l’importance de cette notion de stase, c’est que les stases sont séparées entre eHe#par des discontinuités irréductibles, qui constituent leur véri- table définition physique.

(3) Structure - _ structure moléculaire. Et dans

un

ordre de grandeur plus grand : Textures = = arrange- ments divers d’éléments ayant une même structure.

LE

JOURNAL

DE

PHYSIQUE

ET LE RADIUM. -

SÉRIE VII.

- T. II.

- N° 5. 2013 MAI 1931. 10.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:0193100205013300

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lorsque leur espacement est assez grand, dans la texture à coniques qui nous océupe ici, et

il n’est pas douteux qu’elles existent comme trait essentiel de la texture. Seuls leur rôle dans cette texture et leur action sur la lumière restent discutables.

Il faut remarquer qu’en disant qu’une surface S existe (ou est réalisée) dans un petit

volume v, nous n’entendons pas par là qu’elle soit nécessairement représeniée par un objet

matériel de faible épaisseur ou par une discontinuité de structure, etc. Cela peut savoir lieu,

et nous pensons que c’est ce qui se produit dans les corps cholestériques. Mais il 8e peut aussi bien que, comme les plans réticulaires des cristaux ou les surfaces S des corps smec-

tiques, cette surface n’existe que comme expression de la période des espacements. Si même Oseen et Zocher ont raison et si les surfaces de Grandjean n’existent pas comme objets

matériels. capables, par exemple, de réfléchir la lumière, ces surfaces n’en son pas moins existantes au même sens que celles des corps smectiques ; elles expriment la périodicité due

à la constance de la torsion. En les disant réalisées dans le petit volume v, on entend simplement que dans ce volume règnent une structure ou une texture qui les com- portent.

On sait aussi que les surfaces S peuvent être planes (exemples : gouttes à gradins des

corps smectiques, texture à plans des corps cholestériques), mais que, lorsqu’elles ne le

sont pas, elles ont une tendance remarquable à prendre la forme d’une famille de cyclides de Dupin, dont les coniques focales (ellipse et une branche d’hyperbole, toujours orthogonales

en projection) sont alors visibles comme discontinuités optiques dans le corps biréfringent

et constituent un trait frappant commun aux deux stases en question.

Quelle est la raison d’être de cette disposition, au premier abord si singulière? Il semble

bien évident qu’elle doit être liée à l’existence du seul trait qui soit commun aux deux types

de matière, c’est-à-dire de surfaces parallèles équidistantes, jouant d’ailleurs dans les deux stases des rôles très différents. Oseen (1) a pensé résoudre la question, mais uniquement

pour la stase smectique. C’est son explication qui nous suggère ce qui suit. Malheureusement il passe par le détour d’une théorie mathématique générales rlui, à en juger par ses résultats, habille bien imparfaitement les faits. C’est ainsi que l’une des conséquences principales de

cette théorie est, selon l’auteur, que dans la stase smectique les molécules très allongées, rectilignes, tout en étant réparties par strates S équidistantes, seraient alignées en rangée rectilignes (

«

in geradlinige Reihen ») normales aux surfaces S. Un tel résultat n’est ni con-

forme aux faits, ni même physiquement possible. L’un des caractères les plus remarquables

de la stase smectique, se manifestant dans sa forme homogène, est la grande mobilité des

strates S glissant les unes sur les autres, la fluidité étant beaucoup plus grande dans les

directions normales à l’axe optique que dans le sens de cet axe, alors que le résultat d’Oseen.

impliquerait une rigidité particulière dans les directions normales à l’axe. (Notons en passant

que cette même mobilité parallèlement aux surfaces S se manifeste dans les corps cholesté-

riques par les mouvements des strates de

«

virgules y>.) D’autre part, si les molécules étaient

alignées en rangées rectilignes, dans la texture à coniques la densité varierait d’une strate à l’autre et en particulier augmenterait beaucoup en approchant des coniques. En réalté

les molécules, figurées par leur axe d’allongement rectiligne, sont bien normales aux sur-

faces S, donc orientées chacune suivant une des normales communes à ces surfaces parallèles,

mais elles ne sont pas alignées sur ces normales comme le veut la théorie d’Oseen. Cette

théorie ne saurait donc avec quelque sûreté fournir la clef de la question posée ci-dessus.

Oseen n’en tire d’ailleurs que l’explication d’une partie très incomplète des faits.

Rappelons les faits principaux à expliquer. Ils ne consistent pas simplement, comme paraît le croire Oseen, dans l’existence des cyclides. Les surfaces S n’ont pas nécessairement et partout la forme de cyclides de Dupin ; elles n’ont cette forme que dans l’intérieur d’un domaine parfaitement délimité appelé doJ7iai>ie focal, borné par les deux cônes de révolution

ayant pour sommets les deux points où s’arrête la branche d’hyperbole et dont les généra-

trices s’appuient sur l’ellipse. Au cas l’ellipse n’e% que partiellement réalisée, les deux

cônes de révolution ayant pour sommets les extrémités de l’arc d’ellipse et dont les généra-

(1) Die Anisotropen Flitssiâheiten. Fortschl’itte d. Chemie, Physik, etc. T. 20, série B (1929), p. 3i.

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trices s’appuient sur la branche d’hyperbole limitent également le domaine focal, qui est

alors borné par quatre cônes de révolution. Cela revient à dire que la surface S, en un point

donné P, n’a la forme d’une cyclide de Dupin que si P est compris, sur la normale à S en P,

entre les deux points E et H cette normale touche l’ellipse et l’hyperbole, et si cette nor-

male est effectivement réalisée (c’est-à-dire normale à des surfaces S réalisés) dans tout

l’intervalle E H. En dehors du dontaine focal ainsi défini, les surfaces S se raccordent par d’autres formes, ainsi qu’il est d’ailleurs nécessaire puisque des domaines limités par des cônes de révolution ne peuvent remplir tout l’espace.

Pour expliquer ces faits, nous partons de cette hypothèse que le milieu contient, jouant

dans sa texture un rôle quelconque mais nécessaire, des surfaces S qui sont partout parallèles et équidistantes.

Considérons une des surfaces S(fig. 1). Ses normales lui sont communes avec toutes les surfaces S, puisque celles-ci sont parallèles. Ces normales ; touchent en deux points les

deux nappes FF’ de la surface focale de S, qu’elles enveloppent et définissent. La surface focale FF’ est donc la même pour toutes les surfaces S.

Fig. 1.

Soit ? un petit élément de chacune des surfaces S limité par les mêmes normales. Le faisceau des normales à cet élément touche FF’ dans deux domaines ff’ qui, chacun dans son

voisinage, divisent l’espace en deux régions : l’une A où se trouvent toutes les normales du

faisceau, l’autre B où elles ne pénètrent pas. Du côté A, les éléments ? des surfaces S existent ; ils rencontrent normalement l’élément f ou f’ de la surface focale, s’y arrêtent et sont pour ainsi dire réfléchis par lui. Du côté B, ils n’existent pas. Cela ne veut pas dire qu’en

B les surfaces S ne puissent pas exister ; il peut y avoir en B des portions de surfaces S, appartenant à des régions autres que z, et qui en ce cas couperaient F sous des angles quel-

conques. Il net a donc pas nécessairement, en traversant la surface focale F de A en B, dis-

continuité de densité dans la répartition des surfaces S. Mais il y a nécessairement discon-

tinuité dans le tracé de ces surfaces. Une surface focale telle que F ne peut donc pas exister

(5)

136

dans un milieu où, par hypothèse, les surfaces S sont supposées partout parallèles et équi-

distantes.

Il résulte de là que la surface focale FF’ ne peut pas exister comme surface. Elle doit nécessairement avoir une aire nulle et se réduire à des lignes. Et l’on démontre en géomé-

trie que la seule surface dont les deux nappes de la focale se réduisent à des lignes est la eyclide de Dupin, les deux lignes étant nécessairement un groupe de coniques focales,

Toutefois, il faut distinguer. L’impossibilité d’une surface focale qui ne soit pas rédulte à des courbes n’est pas une impossibilité géométrique, mais bien une condition physique.

Ce qui est impossible, et rend impossible l’existence d’un petit. volume v de la matière, ce

n’est pas qu’une telle surface existe au sens géométrique du mot pour les surtaces S du

volume v; c’est qu’elle soit réalisée dans la masse même de matière où règnent des sur-

faces S faisant suite sans discontinuité à celles de v. Rien ne s’oppose donc à ce que, dans le volume v, existent des surfaces S qui ne soient pas des cyclides de Dupin. Mais il faut pour cela que la surface focale correspondante, telle qu’elle est définie géométriquement,

soit en dehors de la partie réalisée. Il suffit d’ailleurs que l’une des deux nappes de la sur- face focale soit ainsi en dehors de la partie réalisée, l’autre pouvant être une courbe réalisée.

Car on démontre en géométrie (voir par exemple Darboux, Cour’s de géol1létrie, Leçons sur

les surfaces, 188P, p. 266) que si l’une des nappes de la surface focale est réduite à une

courbe, l’autre nappe est en général une surface, et la surface S n’est pas une cyclide de Dupin. Ce n’est que si les deux nappes de la surface focale sont réduites à des courbes que

ces courbes sont nécessairement des coniques focales, et la surface une cyclide de Dupin.

Cela nous fait saisir immédiatement la raison d’être du domine focal et de ses limites,

telles que nous les avons définies ci-dessus et que l’observation les avait fait connaître il y

a quelque vingt ans, bien avant que l’on comprît le rôle des coniques et l’existence même des cyclides. Dans un petit élément de volume v, les surfaces S n’ont nécessairement la forme de cyclides que si (condition 1) les normales en v aux surfaces S rencontrent effecti- vement les deux coniques focales dans leur partie réalisée.

Fig. 2.

-

Le domaine focal projeté

sur

le plan de l’hyperbole Hall’. L’ellipse

se

projette suivant

une

droite EE’. Les deux cercles sont la section d’une des cyclides par le plan de l’hyperbole. Au point

v

du domaine focal, la normale L v à la cyclide touche

en

E et F les parties réalisées des deux coniques.

Il faut en outre, évidemment (condition 2), qu’il y ait continuité de la matière compor- tant les surfaces S parallèles entre v ef les deux régions de contact des normales avec les

coniques. C’est là exactement ce qui définit le domaine focal, limité par les cônes s’appuyant

chacun sur un des coniques et ayant pour sommet une extrémité de la partie réalisée de

l’autre (fig. 2). En dehors de ces limites qu’elles coupent normalement, les surfaces S se

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raccordent à des surfaces qui n’ont plus en général la forme de cyclides, et qui sont seule-

ment astreintes à cette condition qu’une au moins des nappes de leur surface focale soit en dehors de la partie réalisée, l’autre pouvant être réalisée, mais alors réduite à une courbe.

Ce dernier cas pourrait se produire pour des surfaces S dont les normales s’appuieraient,

hors du domaine focal, sur l’une des deux coniques. Il faut remarquer encore que si l’on

prolonge au delà de l’ellipse les génératrices EH, EH’... du cône limite du domaine focal,

on définit ainsi un domaine extérieur BEB’-CEC’ où les normales peuvent reI1contrer les deux coniques, et l’on pourrait croire par suite, au premier abord, que les surfaces S doivent avoir la forme de cyclides. Mais il n’y pas continuité de matière entre ce domaine extérieur et le domaine focal, se trouvent les contacts des normales avec l’hyperbole ; t ils ne se touchent que sur l’ellipse. La condition 2 n’est pas réalisée. Il n’y a, par suite, pas de raison pour que les surfaces S prennent la forme de cyclides dans ce domaine extérieur.

Et en fait l’observation (notamment des pseudomorphoses par la stase cristalline) montre qu’elles n’ont pas cette forme.

E71 résu,~ié, lorsque, dans un milieu suffisamment plastique pour céder aux force intérieures qui tend ent à lui donner une structure ou une texture déterminées, cette struc- ture ou cette texture comportent à un titre quelconque une série unique de surfaces S

parallèles, les discontinuités n’y peuvent apparaître que sous la forme d’un groupe de

coniques focales, et les surfaces S prennent nécessairement la forme d’une famille de cyclides

de Dupin dans le « domaine focal

»

limité par les 2 ou 4 cônes de révolution s’ appuyant

sur l’une des coniques et ayant pour sommets les extrémités de la partie réalisée de l’autre.

En dehors de ce domaine, les surfaces S ne sont pas des cyclides de Dupin. C’est exactement

ce que l’observation a fait connaître aussi bien pour les corps smectiques que pour les corps cholestériques. On remarquera que pour les corps cholestériques l’existence de la structure à coniques, qui est incontestable, se trouve être ainsi une très forte confirmation de l’existence des surfaces parallèles dites surfaces de Grandjean. Cela laisse d’railleurs intacte la question de savoir quel rôle exactement elles jouent dans la texture encore impar-

faitement connue des corps cholestériques et dans les caractères si particuliers de la

réflexion de la lumière par ces corps.

Une autre remarque est à faire : Certains auteurs (Oseen notamment) ont fait remarquer

qu’un cas particulier de la texture à coniques serait celui de sphérolithes où les surfaces S

parallèles se réduiraient à des sphères concentriques. Et ils ont cru voir une telle texture

dans les spérolithes qui existent fréquemment, en effet, chez les corps smectiques et chez

les corps cholestériques, comme aussi bien dans la stase cristalline. Il y a là deux affirma- tions peu fondées. En premier lieu, s’il est vrai qu’une famille de sphères concentriques soit, pour le mathématicien, un cas particulier d’une famille de cyclides de Dupin, il n’est

pas exact que la partie des surfaces S qui devient sphérique dans ce cas particulier soit équivalente à celle qui seule joue un rôle dans la texture à coniques des corps smectiques

ou cholestériques, c’est-à-dire celle qui est contenue dans le domaine focal HEH’E’ (fig. ~).

Car la forme limite sphérique n’appartient aux surfaces S que dans le domaine extérieur

BEB’-CEC’, le domaine focal, dans ce cas limite, se réduisant à un point. La texture à

sphères concentriques, à supposer qu’elle existe réellement, ne serait donc pas un cas par- ticulier de la texture à cyclides, telle qu’elle est réalisée dans les corps smectiques et cho- lestériques. Ce seraient deux choses tout à fait distinctes. En second lieu, les spérolithes

observés jusqu’à présent dans les corps mésomorphes (Ann. de Phys. (1922), pp. 129-131),

non plus d’ailleurs que les spérolithes cristallins, n’ont pas du tout la texture à sphères concentriques. Ce sont des assemblages infiniment plus complexes, formés de nombreux petits domaines focaux très excentrés et qui divergent plus ou moins grossièrement à partir

d’un point, ou parfois aussi l’entourent sphériquement. Les sphérolithes à surfaces S en

sphères concentriques existent-ils réellement # Cela est très douteux, et dans tous les cas

nous n’en avons jamais vu. Mais s’ils existaient, on ne pourrait les considérer comme cas

particulier des domaines focaux.

Qu’il nous soit permis de dire que nous ne nous illusionnons pas sur la valeur démons-

trative absolue des raisonnements précédents. Ce que nous avons voulu surtout mettre en

(7)

138

lumière, c’est la liaison qui nous semble évidente, dans les corps dont la texture comporte des surfaces S parallèles, entre la forme de cyclides de Dupin que prennent ces surfaces S

dans l’intérieur du domaine focal et cette propriété de la cyclide de Dupin d’être la seule surface dont les deux nappes de la focale sont réduites à des courbes ; ce qui suggère invin-

ciblement que la forme de cyclides est due à l’impossibilité de l’existence réelle, dans ces corps, de surfaces focales des surfaces S, impossibilité qui provient évidemment de ce que

ces surfaces focales seraient des discontinuités de structure. Mais pourquoi ces disconti-

nuités à deux dimensions (1) sont impossibles, nous devons reconnaître que cela reste à

préciser. Dans la stase cristalline (solide) elles sont fréquentes (contacts de cristaux, limites

de macles...) et l’on voit bien que la plasticité plus grande des stases mésomorphes doit s’opposer au maintien de telles discontinuités, mais non d’une manière précise pourquoi

elles sont absentes. De même, on ne voit pas clairement pourquoi il n’existerait pas, en dehors du domaine focal, des discontinuités linéaires n’ayant pas la forme de coniques et appartenant à des textures dont une seule nappe de la surface focale fût réduite à une ligne.

Si nous pensons avoir un peu éclairci la question, nous sommes encore loin, on le voit, de l’avoir résolue complètement (z).

(1) L’absence de discontinuités à deux dimensions dans les corps smectiques

a

été

reconnue

dès z (Ann. Phys., p. 320).

j2) C’est après l’envoi de la note ci-dessus

au

Journal de Physique que

nous avons eu

connaissance de la communication qui

a

été faite à la Section de Lyon de la Société de Physique le 21 mars,

en

partie

sur

le même sujet, par cl Gibrat, lequel de

son

côté n’avait pas

vu

notre note. Il n’y

a

qu’une coïncidence

purement fortuite entre les deux mémoires, qui d’ailleurs envisagent la question

sous

des angles tout

différents.

Manuscrit reçu le 21 février 1931.

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