• Aucun résultat trouvé

Le poids des normes sur les individus lié à la problématique de la différence, Kandem

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Le poids des normes sur les individus lié à la problématique de la différence, Kandem"

Copied!
15
0
0

Texte intégral

(1)

Le poids des normes sur l’individu, lié à la problématique de la différence

Rédigé par Kandem

(2)

Le poids des normes a toujours été un phénomène important et connu. La sociologie a montré depuis déjà plusieurs siècles que l’individu ne fonctionne jamais seulement par lui-même, et que d’une manière ou d’une autre, l’influence des normes, du groupe, de la société est très grande. Durkheim écrivait à ce propos dans son introduction des règles de la méthode sociologique que : « Non seulement ces types de conduite ou de pensée sont extérieurs à l’individu, mais ils sont doués d’une puissance impérative et coercitive en vertu de laquelle ils s’imposent à lui, qu’il le veuille ou non. ». La norme sociale, c'est-à-dire l’ensemble des règles de conduites, les manières d’agir, qu’elle soit explicite ou implicite, constitue donc autant un ciment qui assure une cohésion sociale nécessaire, qu’un fardeau constituant un frein à l’émancipation des esprits.

Si le poids des normes n’est aujourd’hui plus à démontrer, il reste aujourd’hui pourtant encore difficile d’en prendre pleinement conscience. Entre la résurgence (ou la ténacité ?) des discours individualisant notamment en matière de politique pénale (Colloque de Villepinte de 1997 à gauche, volonté de réforme douteuse de l’ordonnance de 1945 sur les mineurs à droite) et la portée discutée du poids des normes sur l’individu, la tâche n’est pas simple. En effet, jusqu’à quel point une norme peut-elle avoir un impact ? Peut-elle continuer à en avoir un, même lorsque nous avons conscience d’elle ? Comment vérifier l’influence des normes sur les différents choix et actions d’un individu ? Alors que ces questions ne connaissent pas de réponse mathématique, le discours ambiant contribue à minorer la force des travaux sociologiques quand bien même ceux-ci dégageraient des principes essentiels et fourniraient des illustrations importantes.

En conséquence, il est nécessaire de prendre du recul quant aux normes, de questionner nos comportements, nos actions, d’apprendre au mieux à faire la distinction entre l’inné et l’acquis, entre ce que nous somme et ce qui nous a été inculqué.

Avant d’entrer plus longuement dans les développements, j’aimerais préciser que si je m’attèle ici à entreprendre cette réflexion, c’est avant tout pour deux raisons principales.

D’une part je pense qu’en mettant en forme mes connaissances et mes réflexions sur le sujet, l’exercice ne peut être que bénéfique. D’abord car cela permet je pense de mettre au clair de nombreuses observations et pensées qui, sans la rigueur de l’écrit, tendent à s’entremêler et à se confondre. Ensuite car en y mettant de l’ordre, il est par la suite plus facile de poursuivre d’autres réflexions. D’autre part, j’ai espoir que dans l’idéal d’un partage réussi, ce court et modeste essai puisse sensibiliser les esprits, voire aider les gens qui ressentent le poids des normes comme un fardeau à trouver des solutions à leur situation ou au moins à les aider à mieux comprendre la situation dans laquelle ils se trouvent.

Bien entendu, cet essai n’aura pas de rigueur scientifique, car je n’ai ni les moyens, ni le temps, ni la qualification nécessaire pour mener diverses études. Il n’aura pas non plus d’étoffe particulière car mes connaissances sont limitées et car je n’ai pas la prétention de fournir un travail académique référencé. J’espère cependant, sur la base de mon expérience, de mes réflexions sur le sujet et de mes quelques connaissances, pouvoir offrir un point de vue valable.

Pour cela, j’ai décidé de découper le développement en trois parties, dont la dernière tiendra plus du manifeste ou du pot-pourri d’idées que d’une véritable partie structurée.

En premier, je parlerai du problème que représente la norme et son intériorisation par les individus, j’essayerai d’en montrer les dérives qui en découlent. En second, je parlerai des différents outils et

(3)

phénomènes qui permettent l’application stricte de ces normes et qui codifient de manière complexe les rapports sociaux. Enfin, je rédigerai une partie sur le problème de l’exclusion et de la différence. Cette dernière partie aura pour but de voir la signification et le traitement de la différence dans nos sociétés, et d’en faire le lien avec le poids des normes. Je tenterai alors de poser un constat et de proposer des réflexions et des solutions.

(4)

I)

La problématique des normes et de leur intériorisation

A mes yeux, La norme pose deux problèmes distincts. D’une part, Le phénomène d’intériorisation s’oppose à un climat sain de réflexion, situation dont découle une multitude d’autres problèmes. D’autre part, la norme peut créer selon moi un système de valeurs infondé et excluant. Je vais donc développer ces deux points en premier lieu, et j’aborderai enfin le fait social qu’est l’inceste, en l’utilisant comme exemple et ainsi mettre en lumière en quoi la norme peut être aliénante.

a/ une situation acceptée de tous dont il est impossible de s’écarter

Pour commencer, qu’est-ce que l’intériorisation des normes ? Simplement, Wikipedia nous indique qu’il s’agit de « l'ensemble des processus par lesquels certains éléments du monde extérieur sont

intégrés au fonctionnement mental de l'individu ».

En d’autres termes, l’intériorisation des normes est un processus au cours duquel un individu va incorporer différentes normes, et être amené à les considérer comme naturelles (ou ayant une valeur semblable). En lui-même donc, le phénomène d’intériorisation peut être considéré sous un certain point de vue comme dangereux. Certes, l’intériorisation permet la construction de l’individu face au groupe, à la société, en ce qu’il assimile des normes communes à tous, créant ainsi les conditions d’une cohésion sociale, sans laquelle des phénomènes basiques (mais néanmoins complexes on le verra) comme la communication seraient rendus difficiles. Je n’ai donc pas l’idée impossible d’abolir purement les normes et le phénomène d’intériorisation de celles-ci, mais plutôt l’idée d’en chercher à comprendre les fondements, les tenants et les aboutissants.

En effet, la norme est un état de fait, qui n’a en elle-même ni de caractère bénéfique ni de caractère malsain. C’est un phénomène qui doit être vu comme se détachant de la chose qu’il « normativise ». Cette distinction entre la norme et l’objet de la norme, doit permettre de prendre pleinement conscience qu’une norme n’est pas nécessairement un acquis qui ne mérite pas de remise en cause. De ce fait, il est donc important de réfléchir, de ne pas cesser de se questionner sur la norme et son influence sur notre pensée. Cette situation est-elle légitime ? Ce que je fais peut-il nuire à autrui ? Ce que fait autrui me nuit-il ? Quelle est le fondement de cette pratique ? Existe-t-il une meilleure manière de procéder ?

Toutes ces questions sont autant d’outils qui permettent, à l’échelle individuelle, de fonder son propre avis sur ce qui nous entoure, sur le monde social dans sa définition la plus globale. Elles constituent, je pense, une sorte de protection contre une intériorisation trop forte, trop inconsciente, au sens où elle peut nous modeler de telle sorte que l’on croit naturelles et immuables des choses qui ne le sont peut être pas autant.

C’est aussi dans ce cadre que j’aimerais par suite parler de considérations qui peuvent paraitre certes plus subjectives et moins rigoureuses, mais que je pense importantes malgré tout.

b/ le détournement des valeurs.

Et cette considération concerne ce que je nommerai ici le détournement des valeurs à travers le poids des normes.

En effet ce que je constate, c’est que la norme a tendance à s’imposer, dans un milieu donné, comme quelque chose d’intrinsèquement « vertueux ». Ce que je veux dire, c’est que la norme devient une sorte de règle de droit légitimée, dont la transgression correspond alors à une faute. Celui qui est en dehors de cette norme devient alors un coupable, celui qui a fauté, voire celui qui mérite la réprobation. Cette situation fait écho d’une manière générale au principe de tyrannie de la majorité développé notamment par Tocqueville (majorité opprimant une minorité), qui s’installe

(5)

naturellement dans différents groupes sociaux de n’importe quelle nature (l’exemple typique chez les adolescents, ou la norme occupe une place prépondérante). Ainsi la minorité, au lieu de provoquer l’indifférence, provoque la réprobation. Et si cette réprobation a lieu, c’est à cause d’un détournement des valeurs. En effet l’objet de la norme est dans de nombreux cas une chose ni mauvaise, ni bonne : c’est une pratique, une coutume, une mode qui s’inscrit dans le temps et/ou alimenté par une majorité (par exemple, sortir en soirée est une norme de socialisation et de festivité). Pourtant, ces normes peuvent être érigées en tant que pratique vertueuse, valorisante, qui sanctionnent dans le même temps ceux qui ne s’y conforment pas. De cette façon, la minorité est perçue comme étant déclassée par rapport à un système de valeur, perçue comme étant fondamentalement dans le faux, le moins bon, l’erreur. Par rapport à la vertu, la minorité devient quasiment un vice à rejeter.

Or, cela pose un problème majeur. Majeur car en dehors des exemples de tyrannie faciles à identifier chez les adolescents, il en existe beaucoup d’autres à tous les niveaux de notre société, souvent de manière moins flagrante. Dans la vie de tous les jours, dans n’importe quel groupe social, dans n’importe quel cas de figure, la reproduction de ce schéma de tyrannie se réalise et prouve que la norme conserve un poids proéminant partout.

Ainsi philosophiquement parlant, le fait d’octroyer des vertus à une norme et de considérer comme vicié son non-respect revient, fondamentalement, à déterminer ce qui est « sensé » et ce qui ne l’est pas. En d’autres termes, le bon et le mauvais s’opposent à partir d’un fait qui ne peut en aucun cas faire l’objet d’une vision manichéenne (sauf bien sûr dans des cas où l’objet de la norme a un fort caractère éthique qui ne laisse pas de doute, par exemple ne pas tuer est une règle de droit mais aussi une norme, et elle trouve son fondement dans de nombreux raisonnements valables difficilement discutables), et ils s’opposent en ce que justement la conformité à la norme valorise, au détriment de sa non-conformité qui est rejetée. Or, ce qui je pense doit définir l’action humaine, c’est l’équilibre entre la recherche personnelle du bonheur et l’altruisme, qui par réciprocité permet à tous de trouver le bonheur (bien sûr ceci est une considération utopiste, mais l’idée est malgré tout de toujours tendre vers le bien, en faisant mieux). En clivant, dévalorisant sans aucune raison valable, on n’acquiert au final aucune valorisation, et on se retrouve acteur d’un système de normes qui monopolise d’une mauvaise façon les esprits.

Pour résumer cela, on peut dire que la différence serait par nature viciée, et que les comportements majoritaires dans nos sociétés seraient fondamentalement et immuablement liés à une « bonne nature humaine ».

Or en agissant de cette manière, c’est fatalement l’égoïsme, l’exclusion et l’intériorisation d’un mode de pensée qui limite notre réflexion qui prédomine. De ce point de vue là, il est donc important de prendre garde à ce système complexe de normes et de valeurs. Même si ce type de comportement est très ancré en nous et se retrouve concrètement chez n’importe qui, il est je pense tout de même possible d’adopter de nouveaux mécanismes de réflexion pour se prémunir, au moins pour les cas les plus reconnaissables, d’appliquer des sentences d’exclusions.

c/ le prisme révélateur de l’interdit de l’inceste

Et pour illustrer ce propos autour du poids des normes ainsi que le système de valeur qui s’y rapporte, j’ai voulu prendre le cas de l’inceste. En effet l’inceste est un fait qui depuis des centaines d’années, mobilise dans diverses mesures des interdits et des sanctions. Dans de très nombreuses sociétés,

(6)

l’inceste a été réprimé : soit c’était un interdit purement moral qui était implicite mais néanmoins puissant, soit il était formulé à travers des lois régulant avec précision l’interdit selon les degrés de parenté et selon les différentes conceptions de parenté. En tous les cas, l’acte était sévèrement puni, souvent par la peine de mort. Il est intéressant de remarquer que la notion d’inceste est finalement très large et recouvre énormément de types de relations ; Françoise Héritier montre par exemple qu’au-delà de l’inceste classique mettant en relation des personnes d’un même sang, il existe un inceste dit de second degré qui, tout aussi interdit, décrit des relations entre individus n’ayant pas de parenté directe. A travers cette « extension » de la notion d’inceste, il s’agit en fait de protéger une conception de la famille plus large, de protéger et conserver des stratégies d’alliances qui se sont construites socialement.

L’inceste est donc un exemple typique de phénomène réprimé, tabou. Cette illustration, on la retrouve dans une œuvre de Motoi Yoshida (manga original), animé par Takahiro Omori (adaptation en anime) : Koi Kaze. Ce manga/anime raconte l’histoire d’un frère et d’une sœur qui, séparés par le divorce de leurs parents, finissent par se retrouver des années après. Sans connaitre l’identité de l’autre, le hasard les amène à se croiser dans la rue et à échanger, avant que les deux ne se rendent compte qu’ils viennent de la même famille.

Si je prends cela en exemple c’est parce que ce manga décrit avec force et réalisme le poids des normes sur les individus. En effet le manga nous montre Koshiro comme étant un personnage déchiré, partagé entre son envie personnelle, individuelle, et les normes qui prohibent l’inceste. Il est intéressant de voir comment, en définitif (et au-delà de tout jugement), une norme peut être intériorisée jusque dans l’esprit des individus : le personnage passe par une phase de rejet violent de ses sentiments, se considérant comme un monstre immoral. On a donc cette vision du poids de la norme (autocensure individuelle) mais aussi de l’attribution des valeurs (amour interdit, immoral). Le manga fait aussi état de la réprobation sociale à travers les autres individus qui s’érigent en gardien de la norme. Dans une scène, son secret découvert, Koshiro est par exemple verbalement blâmé par sa collègue de travail, laquelle va représenter au cours de l’histoire une sorte de juge intransigeant. Cette œuvre dépeint donc cette emprise des normes sur l’individu, et finalement le combat qui s’opère entre la liberté individuelle et le poids des normes.

Finalement, le sujet de l’inceste est aussi l’exemple d’une perversion qui résulte du poids de la norme et de son seul fondement traditionnel. En effet l’inceste reste un phénomène intrinsèquement résiduel : il ne s’agit pas de remettre en cause les systèmes d’alliances ou d’encourager sa propagation. Ainsi, le seul fondement de sa réprobation sociale est celui de la tradition (fondement anti réflexif par excellence). Et cette tradition est tellement forte, la norme est tellement ancrée et conçue pour réprouver l’inceste, que cela mène à fabriquer de « fausses preuves » censées légitimer l’interdiction, ici de l’inceste. Dans notre cas, on a longtemps dit que l’inceste était dangereux car l’accouplement de deux personnes de même sang engendrerait un enfant malade, difforme, fragile. On a donc voulu produire une justification scientifique comme ultime moyen de légitimation ; cependant, cette « vérité » est beaucoup plus nuancée. En effet, la consanguinité peut effectivement augmenter le risque, par exemple, de maladies génétiques et leur transmission héréditaire, mais ses effets dépendent et varient selon de nombreux paramètres (la population concernée, la manière dont les génotypes interagissent avec l’environnement, etc). De plus, ces mêmes effets semblent, chez l’humain, ne se manifester véritablement qu’après plusieurs générations de consanguinité. On se rend donc compte que, en plus d’avoir des influences multiples et parfois dangereuses, une norme

(7)

peut s’auto légitimer à travers un procédé partiellement voire totalement infondé, ce qui est encore plus dangereux et regrettable.

A présent et pour compléter ce que je viens de développer, j’aimerais aborder certains « outils » et phénomènes qui permettent, selon moi, l’application imparable des normes ou la renforce, la conforte. Si on vient de voir que la norme peut être un problème selon le poids et l’influence qu’on lui donne, on peut aussi constater qu’il existe de nombreux vecteurs qui les sédimentent, cela à différentes échelles.

(8)

II/Les outils et phénomènes permettant l’applicabilité d’une norme excluante

J’aimerais aborder dans cette partie les « outils », les phénomènes, mais aussi plus globalement les systèmes qui vont mécaniquement renforcer le poids des normes dans nos sociétés. Il ne s’agit pas de se demander comment ces différentes composantes sont et restent en place, au regard du caractère largement multi causal et complexe de leur existence. Celle-ci est d’ailleurs avant tout d’ordre structurelle, et sédimente tacitement à la manière d’un « pacte social », la vie sociale.

Je pense que trois points importants sont à traiter sur le sujet. Premièrement, un point sur les rites et la communication, deux éléments courants de la vie sociale et qui pourtant vont grandement contribuer à une normalisation constante. Deuxièmement, un autre point sur l’aspect psychosociologique. Enfin, un point sur les phénomènes d’exclusion et d’auto-exclusion, qui fonctionnement souvent dans une même synergie complexe.

a/ point de lumière sur les rites et la communication

Emile Durkheim désignait les rites comme « des règles de conduite qui prescrivent comment l’homme doit se comporter avec les choses du sacré ». C’est un ensemble d’usages, de codes, qui sont ritualisés et souvent construits dans le but de codifier un évènement ou un protocole. Le rite est donc souvent un repère pour l’homme, une façon de codifier la vie sociale et un moyen d’organiser la cohésion. De cette définition, ressort plusieurs choses. D’une part, le rite est une construction sociale qui ne rend pas compte d’une réalité concrète, c'est-à-dire qui n’a pas de véritablement de fonction utile. Dans bien des cas, le rite est essentiellement un repère fondé sur la tradition et certaines fois sur un aspect magique. D’autres part, cela signifie que le rite peut inclure autant qu’exclure. En effet lorsque le rite est destiné à marquer une étape, à consacrer un statut (rite de passage), il acquiert cette caractéristique. Il devient donc un fort moyen de catégorisation, qui va contribuer à construire une « étiquette », voire à faciliter l’identification des individus entre eux (chacun en fera alors une lecture selon son système de valeurs et ses représentations sociales). Cela pose donc pour moi un problème essentiel : le rite tend à déformer la réalité sur deux tableaux. Le premier sur le fait qu’il inclut autant qu’il exclut : celui qui n’a pas passé le rite peut être déconsidéré, ou celui qui l’a passé peut être sur-considéré. Le second sur le fait que cette déformation de la réalité vient en fait accentuer les représentations sociales, les a priori et les préjugés. En catégorisant à outrance, on finit par schématiser et rechercher non pas ce qu’est l’autre mais ce qu’il représente. Je pense personnellement qu’une société sans rite n’est pas idéale, mais qu’une société trop ritualisée conserve fonctionnellement une part d’obscurantisme. Supprimer le surplus de repères, de rites, c’est je pense avant tout la voie vers des modes de pensées moins aléatoires et primaires. Si la représentation sociale est inhérente aux individus (on interprète tous la réalité avec notre culture, notre système de valeurs, car dans l’immédiateté cette réalité complexe nous échappe), elle doit justement faire l’objet d’une atténuation et non d’un renforcement à travers la ritualisation à outrance.

La communication est aussi intéressante. On pourrait la définir comme étant l’ensemble des moyens et processus par lesquels s’effectue un échange d’informations, dans une situation donnée. Cela signifie que la communication est codée, d’une manière éminemment complexe. On le sait notamment grâce aux diverses études et conceptions qui ont évolué avec le temps : conception de Weaver et Shannon (1949), de Winkin (1996), étude de la communication non verbale, étude de la communication non verbale liée aux différentes cultures… La communication est au final une interface sociale, composée de codes qui peuvent différer selon les cultures.

(9)

Et il est intéressant de voir que cette interface occupe une place prépondérante dans notre socialisation. En effet, la communication permet d’avoir des relations interindividuelles et intergroupes, d’occuper une place dans le jeu tacite qui forme le contrat de communication (on tente naturellement d’agir sur autrui, d’imposer ses représentations sociales, de prendre un ascendant sur l’autre, toujours dans les règles qui composent cette interface sociale). C’est pourquoi, à la manière du jeu politique (où la non maitrise ou le rejet des règles du jeu empêchent d’y rentrer), la non maitrise de l’interface sociale exclu. Ceux qui communiquent « moins bien », ou plus objectivement différemment, peuvent être moins considérés. Et cette exclusion n’est pas anodine puisqu’elle se traduit autant de manière consciente qu’inconsciente. Cela signifie que si une entorse flagrante est souvent rejetée de manière consciente, une entorse plus diffuse pourra aussi être sanctionnée de manière inconsciente, à travers par exemple un jugement négatif envers celui qui ne maitrise pas l’interface, une mauvaise opinion qui se formera dès les premiers échanges. L’étude de Hall en 1966 en est un bon exemple. Dans cette étude, Hall s’est rendu compte que la gestion de l’espace de communication diffère entre une personne de culture américaine et latine. Si l’américain tend à garder une distance raisonnable pour parler, le latin tend lui à se rapprocher : au final l’un considère que l’autre lui siffle dans les oreilles quand l’autre pense que son interlocuteur est froid avec lui. Cet exemple est une bonne illustration, mais d’autres exemples peuvent se trouver au sein d’une même culture entre des personnes qui ne maitrisent pas à égalité cette interface sociale. En tous les cas, cela montre que la norme peut être défendue de manière inconsciente et irréfléchie dans certains cas.

Or, la communication est basée sur une interface, qui est une construction « artificielle », au sens où elle n’est pas inhérente au langage (sinon tout le monde sur Terre aurait les mêmes codes). Elle est donc faite pour le plus grand nombre (son établissement et son évolution vont naturellement et logiquement dans ce sens), mais pas forcément pour tous. Cela doit amener à une réflexion générale: l’interface sociale en tant qu’outil de communication est certes universel (on communique tous avec des codes), mais qui doit être relativisé au regard de la diversité des individus et de leurs conceptions de la communication. Aucune interface n’est universelle, et il est important d’en prendre conscience pour que son non-respect ne soit pas systématiquement sanctionné.

b/notions psychosociologiques

J’aimerais maintenant aborder, dans ce second point, l’aspect psychosociologique. En lien avec les rites et la communication notamment, la psychologie sociale a apporté des exemples concrets de relation entre norme et individu, entre individu et groupe, qu’il est je pense adéquate de développer ici.

Mais tout d’abord il convient de définir brièvement ce qu’on entend par psychologie sociale. Schématiquement, on pourrait dire que la psychologie sociale est un pont, une passerelle entre la sociologie et la psychologie. Cette place charnière offre donc un champ d’étude vaste et non hermétique à la matière. Il s’agit en fait de l’étude de l’homme dans son environnement social, autant à travers la compréhension des « processus psychologiques responsables des comportements émis en société », que de la compréhension de « l’influence du contexte social sur les divers types de comportements » (psychologie sociale, Stéphanie Baggio). C’est donc une vision intéressante pour essayer d’observer les relations entre norme et individu.

De nombreuses notions et expériences ont été développées depuis des années, et c’est pourquoi je ne m’attarderai que sur quelques unes d’entre elles qui me paraissent ici les plus pertinentes.

(10)

En premier lieu j’aimerais aborder la notion de présentation de soi. Comme son nom l’indique, il s’agit de la façon dont on est amené à se présenter à autrui, c'est-à-dire la manière dont on va sélectionner, trier les informations et les communiquer à son ou ses interlocuteurs. Cette présentation va passer par des éléments de communications que l’on peut dire actifs (c'est-à-dire par la façon de parler, les expressions du visage, la gestuelle, la façon de se tenir) et des éléments plus passifs (les vêtements portés, la coiffure, les accessoires). Tous ces éléments vont servir schématiquement deux situations : une présentation de soi dite authentique, non contrôlée ou contrôlée pour construire une image que l’on veut fidèle à nous-mêmes ; une présentation de soi stratégique, utilisée pour donner une image contrôlée ou partielle de soi, qui fait écho à ce qui est attendu de nous dans certaines situations (entretien d’embauche, situation de drague). Or, ce principe de contrôle de présentation n’est pas forcément un acquis pour tout le monde et n’est pas nécessairement une « technique » recherchée.

En effet, la psychologie fait aussi part de la notion de « self monitoring », ou monitorage de soi. Ce self monitoring correspond en fait à la propension d’un individu à utiliser des éléments de représentation afin de construire une image de soi même pour les autres, propension qui sera surtout déterminée par la capacité de l’individu à contrôler et créer son image de soi. Une personne avec un self-monitoring élevé va ainsi pouvoir ajuster les paramètres et indices qui vont définir son image en société, tandis qu’une personne avec un self monitoring faible recherchera surtout à assurer une cohérence entre actions, sentiments et pensée, sans stratégie particulière.

Ce constat a donc une implication importante dans ce propos : les personnes ayant un self monitoring faible sont donc plus susceptibles d’être sujet à une certaine exclusion et de subir le poids des normes. Là où une personne toute aussi susceptible d’être exclue sera facilement capable d’effacer l’élément anormal si elle maitrise une « bonne » présentation de soi. Au final les incidences sont de nature diverses, mais restent toutes liées (cette question de présentation de soi avec l’enjeu de la communication, puis avec la question du système de valeurs), et c’est ce que l’on va encore constater à travers la notion de représentation sociales.

En effet la représentation sociale est une construction collective, qui va permettre aux individus d’interpréter une réalité, de se positionner par rapport à elle, sans nécessairement faire appel à des éléments rationnels et scientifiques pour nourrir cette représentation. Puisqu’elle est avant tout sociale et non scientifique, cette pensée va s’organiser sur la base de normes, de valeurs propres à différentes catégories se définissant par une culture là aussi propre.

Il serait utopique (ou dystopique selon le point de vue et les conséquences) de croire qu’il est possible de vivre sans ces représentations sociales. Chaque individu a besoin de se représenter son environnement selon son expérience, ses valeurs, et cela notamment pour deux raisons. La première, c’est qu’il est souvent impossible d’être face à un élément inconnu et de ne pas l’interpréter. Même sans chercher à préjuger, nous somme tous amenés à analyser les choses qui se présentent à nous selon les normes et les valeurs qui nous ont été inculquées, processus quasi naturel. Par exemple lorsque l’on rencontre un insecte qui nous est inconnu, nous allons observer sa façon de se déplacer, son apparence, ses similitudes avec d’autres espèces connues afin de déterminer, de manière non scientifique, sa potentielle dangerosité. La seconde raison, c’est que la réalité est bien trop vaste pour faire l’objet d’une analyse rationnelle systématique. Il est tout simplement impossible de tout étudier en détail, et il est tout aussi impossible d’étudier quelque chose en détail lorsque nous sommes face à une situation qui demande de prendre une décision ou d’émettre un jugement rapide.

(11)

Nous sommes donc obligés d’user de représentations sociales, mais pour autant il n’est pas inconcevable de s’efforcer à limiter son influence. En effet si prendre des décisions rapides se font souvent sur des bases non rationnelles, il reste possible d’éviter le préjugé en s’émancipant d’une vision trop subjective. Sortir d’un système de valeur trop aliénant, chercher à comprendre la différence, à comprendre une réalité, est une chose qui reste disponible à tout le monde.

A ce sujet d’ailleurs, une expérience intéressante menée en 1989 par Denise Jodelet montre l’influence concrète des représentations sociales. Dans cette expérience, la psychosociologue s’est rendue dans une famille d’accueil qui prenait en charge des malades mentaux sortant d’hôpital psychiatrique. Elle s’est alors rendu compte que sans connaitre les différentes maladies, les familles d’accueil développaient des attitudes en fonction de la maladie du pensionnaire, et naturellement en fonction de l’expérience et des idées reçues. Ainsi alors qu’aucune preuve scientifique ne pouvait être avancée, certaines familles pensaient qu’une contamination de la maladie était possible et s’en prémunissaient par différents moyens (habits lavés séparément, vaisselle dédiée exclusivement aux malades, contacts physiques évités). L’impact des représentations sociales n’est donc pas négligeable et il est donc essentiel de ne pas y « recourir » sans, à terme, se questionner sur la rationalité de celles-ci.

c/ le phénomène d’exclusion et d’auto-exclusion, subir la norme ou la renier

J’aimerais maintenant me pencher, en guise de conclusion de cette partie, sur le phénomène d’exclusion/auto exclusion. En effet ces deux phénomènes sont, je pense, souvent liés et fonctionnent en une sorte de synergie vicieuse. Et ici la question intéressante à se poser est de savoir pourquoi ce lien.

Si l’exclusion est un phénomène qui se comprend facilement (rejet, marginalisation des individus ne correspondant pas au modèle social, à la norme en vigueur), le phénomène d’auto-exclusion me parait tout aussi essentiel mais néanmoins plus complexe. Par définition, l’auto exclusion est une exclusion que l’on s’applique à soi-même, avec comme but de délibérément rejeter le modèle social qui nous est proposé. Par l’observation de différents cas et situations, j’ai pu constater que ce phénomène est avant tout un moyen de protection individuel face au groupe. Il ne s’agit pas de s’auto-sanctionner, mais de se protéger d’une norme régulatrice. Et ce phénomène est bien souvent lié à l’exclusion sociale. C’est en effet je pense que c’est souvent en réponse à l’exclusion que le phénomène d’auto-exclusion se déclenche. Ainsi plutôt que d’accepter les règles d’un jeu qui lui parait déséquilibré et mal adapté, l’individu préférera par la suite rejeter ces règles. C’est donc une réaction psychologique que je pense mécanique. Lorsque le jeu est inégalitaire et rend la tâche plus difficile à l’un des participants, alors la propension de ce dernier à quitter le jeu, à tricher, ou à contester le jeu en lui-même sera plus élevée que pour les autres. C’est ce phénomène qui me semble s’appliquer dans le contexte des relations interpersonnelles et inter groupales, et qui relève donc d’une synergie difficile à enrayer.

En effet l’auto exclusion est parfois le seul moyen pour un individu de marquer sa non-adhésion aux règles, et donc de conserver son identité. Car si l’individu ne peut être reconnu dans l’environnement dans lequel il évolue, alors il sera nécessairement amené à trouver un environnement dans lequel il aura sa place : c’est en fin de compte, une recherche d’identité.

Et pour moi, l’identité est une pièce à deux faces. La première face serait l’identité subjective : c’est celle « constituée » par notre pensée, par nous-mêmes. On sait que l’on existe, en soi-même. La

(12)

seconde est l’identité « objective » : pour confirmer notre identité, nous avons besoin d’interagir avec d’autres, de se sociabiliser pour se positionner, se repérer, et faire reconnaitre notre identité comme réelle.

Or si notre identité objective n’est pas reconnue, la construction de notre identité est incomplète. Dans ces conditions, le moyen le plus efficace pour retrouver une identité « stable » (non écorchée par le rejet) ainsi que son individualité est alors de s’auto exclure, en ce que cet acte résulte d’un acte de volonté personnel, d’un choix personnel, qui permet à l’individu de se sentir comme tel en agissant sur lui-même et en fonction d’autrui.

Il existe donc de nombreux paramètres, structurels et psychologiques, qui agissent dans le sens d’une norme parfois écrasante, laissant peu de place à la différence et à sa compréhension. Mais alors, quelles solutions ? Faut-il tout rejeter systématiquement, ou tenter coûte que coûte ou tant bien que mal de s’incorporer ? Existe-t-il des voies alternatives, inexplorées pouvant représenter un potentiel meilleur futur ?

Toutes ces questions feront l’objet d’une dernière partie qui, comme je l’ai indiqué en introduction, fera office de pot-pourri de réflexions, d’idées, de convictions personnelles sur le sujet et l’avenir de notre société.

(13)

III/ Le combat de la différence

Pour entamer cette dernière partie, je pense qu’il faut tout d’abord redéfinir la notion de « différence », la reconceptualiser. Aujourd’hui encore lorsque l’on évoque la différence sous de multiples formes, un sens moraliste explicite s’en dégage (avec la notion de détournement de valeurs que j’ai développé plus haut), mais un sens implicite s’y attache aussi de manière quasi systématique. Pourtant et c’est une réalité, de nombreuses minorités sont protégées, comprises, et les individus tendent à se comprendre mutuellement.

Pourtant au fond la différence reste une mauvaise chose, une pathologie, un danger. Pour voir cela, il suffit de voir comment sont traitées les différences. Si on prend l’exemple de l’homosexualité, on constate qu’elle a été mal perçue à différentes époques et dans beaucoup de sociétés : la notion de différence était alors utilisée comme un moyen de ségréger, de persécuter, et de justifier des actes de répression à travers un détournement de valeurs.

Or à partir du moment où l’homosexualité a commencé à être acceptée et protégée, on ne parlait plus d’elle comme quelque chose de différent, et les sociétés ont commencé à voir les homosexuels comme « normaux ». Et c’est ici qu’est le problème : finalement, la notion de différence ne se définie qu’à travers ce qui est « mal », ce qui est dangereux. Toute différence qui est acceptée doit devenir norme, car intrinsèquement le terme de « différence » ne désigne pas d’autre chose que ce qui est mal. En d’autres mots, cela revient en fait à incorporer à une norme, une différence, et donc à intellectuellement nier la différence. Effacer une différence, en la considérant comme désormais norme, c’est au final garder à l’esprit que la différence est fondamentalement mauvaise et que la norme reste maitresse.

C’est pour cela que la notion de différence doit être redéfinie : pour faire cesser l’emprise des normes, pour consacrer et revendiquer les différences de chacun, pour rendre au terme une définition neutre, et ainsi donner la possibilité à chacun de réfléchir par soi même. Car si d’aucune manière, la norme et la différence ne rendent compte d’un phénomène ou d’un objet bon ou mal, alors chacun sera dans l’obligation intellectuelle de réfléchir sur la nécessité ou non de l’accepter. Sans repères préconçus mais surtout mal conçus, chacun pourrait juger par ses propres réflexions et ses propres questionnements.

Je pense donc que la différence doit se définir comme un état de fait de distinction, dont les critères objectifs ne sauraient délivrer un quelconque jugement moral.

Pour autant, j’entends l’écueil qu’on pourrait me faire, qui consisterait à dire qu’il n’est jamais bon de se définir exclusivement à travers nos différences, ce qui nous oppose. Il est clair que la différence, comme la norme, ne doivent pas servir à nous définir dans notre totalité. Si un homosexuel est effectivement homosexuel, il peut aussi être violoniste, enseignant en chimie, etc. Mais il reste essentiel de lutter pour la reconnaissance de la différence en tant que telle dans nos sociétés. D’une part il faut mettre fin à la vision traditionnelle d’une différence intrinsèquement mauvaise, et d’autre part car cela permettrait aux générations futurs de ne pas préjuger de pratiques ou de phénomènes qui se révéleraient différents.

Maintenant que la notion de différence est définie, comment la protéger ? Comment éviter de la condamner ?

Il est d’abord primordial, d’un point de vue individuel, de ne pas préjuger. J’ai déjà insisté dans mes deux précédentes parties sur la nécessité d’un avis éclairé, car c’est une chose prépondérante si l’on

(14)

veut parvenir à faire en sorte que chacun respecte les différences des autres et tempère l’influence des normes sociales. Apprendre à raisonner sans préjuger, c’est prendre conscience de l’influence des normes, c’est se questionner sur les choses qui nous entourent, c’est remettre en cause s’il le faut la tradition. Même lorsque l’on se sent soi-même différent il est essentiel de ne pas oublier ces principes car personne n’est à l’abri de l’obscurantisme et de l’influence de groupe. Il faut donc aussi préserver son individualité, et prendre garde aux concessions conscientes ou inconscientes qui se produisent par l’effet de masse.

D’un point de vue structurel, je pense qu’il est aussi possible de créer des instances de socialisation adaptées aux personnes qui se sentent différentes, c'est-à-dire un moyen, un vecteur par lequel les gens peuvent se rencontrer et se socialiser. En effet, la société n’est dans sa globalité parfois pas prête à repenser ses modes de fonctionnements, ses traditions et ses mœurs.

Or aujourd’hui, internet est un formidable outil qui peut être un support adéquat pour ce type de projet. Grâce à internet, les gens peuvent communiquer plus facilement, s’assembler comme bon leur semble, se trouver avec plus d’aisance et discuter à travers une interface (écran, clavier, pseudonyme ou non) qui redistribue en partie les cartes du jeu social. Reste qu’internet est aussi un immense océan d’information duquel il est souvent difficile d’émerger. En tous les cas, une nouvelle instance d’intégration spécifiquement conçue pour désamorcer le poids des normes et accepter les différences telles qu’elles peuvent se présenter pourrait potentiellement trouver un chemin par le biais d’internet : cela pourrait aussi être un moyen de réfléchir plus en profondeur sur les moyens de diffuser des idées sur le sujet.

Mais finalement, cela pose une dernière question : dans ce cadre là, doit-on se tourner vers une communauté ou forcer l’assimilation ?

Je pense que ni l’un, ni l’autre ne sont totalement bons. Forcer l’assimilation, par exemple en masquant ses différences et en les reniant, ne conduira jamais vers le bonheur. Pour tenter de vivre heureux il faut d’abord commencer par s’assumer soi-même, par porter ses différences et les revendiquer si nécessaire. Il est aussi parfois important d’avoir l’esprit combatif : ne jamais baisser les bras, se battre contre ce qui peut nous paraitre injuste, infondé et non-altruiste. Pour autant, abandonner toute intégration peut conduire à des formes de solitude, de tristesse. Il est important d’aller vers les gens, même si cela est rendu difficile par les individus et la structure dans laquelle nous sommes immergés.

Se tourner vers des communautés peut en revanche être une bonne alternative. Comme expliqué, cela peut permettre de rencontrer des gens plus ouverts et conscients, et donc d’avoir accès à une instance de socialisation. Il faut cependant faire attention à ne pas vivre qu’à travers un groupe, car en se coupant totalement du « reste », on prend naturellement le risque d’être fortement conditionné par un seul groupe, qui s’auto-influence.

Pour finir, il existe certainement d’autres voies et moyens pour s’emparer concrètement de la problématique de la différence, correspondant à autant de manières de voir et de penser celle-ci. En tous les cas, cet exposé reflète à mon sens les schémas les plus probables et importants à chercher à mettre en œuvre. Ceci conclu ce court essai sur le poids des normes lié à la problématique de la différence.

(15)

Petite postface

J’espère que ces quelques pages vous auront donné envie de développer de nouvelles idées, pour approfondir ce que j’ai écrit, le corriger, le contredire, ou alimenter une toute autre réflexion. J’espère aussi que ces quelques pages vous ont convaincu que le poids des normes et leur impact sur les différences dans nos sociétés est tangible, palpable, et qu’il est important de se saisir de cette problématique pour les années et décennies à venir.

Enfin merci d’avoir pris le temps de lire ou de piocher quelques idées de cet essai.

Références

Documents relatifs

« AREVA NC identifiera pour le 30 juin 2009 les zones d’accumulation sédimentaires, notamment dans les cours d’eau et zones humides associées, seuils et retenues situés en aval

La conjonction d’un diagnostic d’assez fort isolement du monde des enseignants de la conduite et de la sécurité routière, par rapport au monde de l’éducation à la

La loi de financement de la sécurité sociale pour 2016 a repoussé à 2020 le basculement de l’assiette des tickets modérateurs à l’hôpital public des tarifs

L’opération consiste en une intégration verticale entre la raffinerie de SRD, qui produit et commercialise du bitume et Colas, qui, à travers ses filiales, achète

Considérant qu'il résulte de dépositions concordantes que des représentants de Salomon, à l'occasion de stages de certification ou de réunions rassemblant des distributeurs,

Les trois principaux distributeurs de produits frigorifiques offrent tous à leur clientèle un tarif général assorti d'un barème pour les installateurs selon diverses modalités :

orthoprothésistes (UFOP) sur le marché de la fourniture d’orthoprothèses, points 53 et suivants et point 63). En l’espèce, le barème de séchage incite à la rigidité et

Considérant que la coopérative agricole l'Ardéchoise prie à titre subsidiaire la cour de réformer la décision déférée, le Conseil lui ayant infligé une sanction pécuniaire dans