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Alice Parizeau, Une femme. Montréal, Leméac, 1991, 477 p.

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Bulletin Amades

Anthropologie Médicale Appliquée au Développement Et à la Santé  

48 | 2001 48

Alice Parizeau, Une femme

Montréal, Leméac, 1991, 477 p.

Jean Benoist

Édition électronique

URL : http://journals.openedition.org/amades/939 DOI : 10.4000/amades.939

ISSN : 2102-5975 Éditeur

Association Amades Édition imprimée

Date de publication : 1 décembre 2001 ISSN : 1257-0222

Référence électronique

Jean Benoist, « Alice Parizeau, Une femme », Bulletin Amades [En ligne], 48 | 2001, mis en ligne le 15 juillet 2009, consulté le 08 septembre 2020. URL : http://journals.openedition.org/amades/939 ; DOI : https://doi.org/10.4000/amades.939

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Alice Parizeau, Une femme

Montréal, Leméac, 1991, 477 p.

Jean Benoist

1 Un destin exceptionnel qui s’achève à soixante ans par un cancer du poumon. La vie mouvementée d’Alice Parizeau commence dans le bonheur, au sein d’une riche famille de sa Pologne natale. Mais le partage de la Pologne, les horreurs commises sous ses yeux de dix ans par les occupants russes, puis par les Allemands qui fusillent ses parents, son activité de combattante, à quatorze ans, dans l’insurrection de Varsovie labourent ce bonheur et donnent à jamais à Alice Parizeau cette voix blessée et passionnée que ceux qui l’ont connue croient entendre en la lisant.

2 L’ouvrage commence avec l’annonce d’un cancer du poumon, déjà très avancé. Et il se poursuit en entrelaçant les étapes de sa vie, et les coups de gong réguliers du rappel de sa maladie, de l’expression de ses terreurs, de ses douleurs et de ses doutes. D’autant que sa vie pouvait enfin sembler belle à ceux qui la rencontraient : écrivain connu, épouse d’un très brillant universitaire qui allait bientôt devenir premier ministre du Québec, mère de deux enfants. Mais le rappel du mal rythme ses jours. Le récit, sans fard, nous fait suivre son « itinéraire thérapeutique ». On y entend d’abord la confiance dans les soins de ses médecins, puis une répulsion, qui va chercher réponse chez des thérapies autres. Un guérisseur d’abord devant qui, dit-elle « je n’éprouve pas la gène que je ressens devant ces infirmières et devant les médecins, mais juste une sorte de soulagement, une sensation qu’enfin quelqu’un est prêt à s’occuper de mon corps endolori et à trouver des solutions sans faire appel à aucune machine et à aucune mesure sophistiquée. Cet homme devine tout et sait tout. » Puis sa méditation ravive ses souvenirs, et son talent de romancière donne à leur luminosité une telle force qu’ils balaient l’ombre que la maladie porte sur elle. La Pologne, la guerre, le Québec alternent ainsi avec les pages où l’ombre monte à nouveau : révolte contre la chimiothérapie, voyage à Lourdes, entrée dans une clinique parallèle au Mexique. Puis l’abandon au destin, le refus d’autres soins que palliatifs. « Autant oublier, effacer le mot sur le tableau noir, penser à autre chose, couvrir les miroirs de crêpe noir, car chacun me renvoie à sa manière l’image d’un visage rond qui n’est pas le mien avec ses yeux aux paupières gonflées, lourdes, horribles, qui donnent à l’ensemble une

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expression ridicule. » Ne pas se soucier des autres, même des plus proches, car on doit avoir « jusqu’au bout une armure qui protège contre les blessures qu’inconsciemment les autres peuvent vous infliger. Car contrairement à bien d’autres maladies, les limites du temps ne sont pas fixes, et à force de durer, le malade use les sentiments qu’il peut susciter. »

3 Alice Parizeau nous entraîne avec elle au long de son chemin, et, par l’impressionnante force de vie qui est en elle, nous contraint à l’accompagner au long du parcours tragique du malade qui se sait condamné. Une fois de plus la littérature va plus loin que toutes nos recherches, dans l’exploration du mal, des soignants, par sa façon de suivre à la trace ces derniers pas de la vie qui conduisent inéluctablement au précipice.

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