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Notes pouvant servir de base à une théorie de l'explosion volcanique

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Academic year: 2022

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Notes pouvant servir de base à une théorie de l'explosion volcanique

BRUN, Albert

BRUN, Albert. Notes pouvant servir de base à une théorie de l'explosion volcanique. Archives des sciences physiques et naturelles, 1902, vol. 4e période, t. 13, p. 596-601

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:147592

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NOTES POUVANT SERVIR DE BASE

A DNE

THÉORIE DE L'EXPLOSION VOLCANIQUE

PAR

A. BKUN

Licencié ès-sciencea

Jusqu'à

présent, i!

n'a

pas été présenté de théorie incontestable du ph'énoméne volcanique explosif.

Il est naturel de penser que, durant l'explosion, toute observation scientifique complète est impossible, et que l'on ne peut que se borner à observer les effets, sans qu'il soit possible d'étudier les causes. Aussi les imaginations se sont-elles donné libre carrière et les explications n'ont pas fait défaut.

Il est certain que les analyses des gaz de l'explosion

faites aussi rigoureusement que celles fournies par les fabricants de poudre à canon donneraient satisfaction aux géologues, mais ce travail étant en dehors de la possibilité humaine, nous devons tourner la difficulté.

Raisonnant par analogie, des savants ont émis et soutenu des idées ayant quelque apparence de vérité.

Des chimistes enthousiastes du four électrique y ont puisé des généralisations mondiales et décrit hardiment

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les réactions chimiques qui peuvent se passer au centre

du globe.

Mais tout cela ne satisfait pas le géologue, car la base expérimentale réelle lui manque encore.

En 1901

et 1902,

M. Armand Gautier et moi-même

avons fait des expériences qui, à mon avis, peuvent servir de prolégomènes à l'érection d'une théorie.

Ces expériences étant incontestables, il ne peut y avoir de différences que sur leur interprétation et sur

la généralisation plus ou moins grande qu'on voudra leur

prêter.

Mais je le dis de suite, elles peuvent à elles seules donner une explication suffisante du phénomène explo-

sif

d'un

volcan et ceci à l'exclusion de toute hypothèse

plus ou moins hasardée.

Dans le rapide résumé que je fais ici je considérerai les points suivants

1 La

température

à laquelle sont portés les pro- duits de l'explosion.

2.

La nature et l'origine de l'explosif.

3. Accessoirement, la quantité d'explosif nécessaire pour produire un effet donné.

I. Température.

J'ai

eu l'honneur de publier dans les Archives (avril

1 902) des expériences permettant

d'établir

expérimen- talement la

température

des laves coulantes.

J'ai

montré que la lave coulante de la cheminée du Stromboli ne dépassait pas 1 230° et qu'au sein de cette lave se produisaient des explosions violentes.

Que

d'autres

laves leucitiques pouvaient atteindre

une température de 1410° maximum.

(4)

Mais si nous remarquons qu'un objet chauffé à 400

est blanc pour notre œil et qu'aucun observateur

n'a

vu à l'émission des laves portées au blanc incandes- cent, mais seulement à l'orangé, je dirai que la tempé- rature des masses chaudes externes du phénomène volcanique apparent est comprise

entre

1230° et 1 400"

comme extrême limite.

Ces expériences nous donnent donc la température

du phénomène volcanique externe, y compris l'explo- sion, et n'implique pas ce qui se passe dans les pro- fondeurs terrestres.

Les mêmes expériences montrent du reste que la température moyenne d'élaboration d'une lave basique devra être 1 500° (point de formation de l'anorthite) et

que les régions portées à cette température-là sont le

siège de phénomènes n'ayant pour ainsi dire pas de

répercussion sur la zone la plus externe de l'écorce.

En effet, tout confirme le fait que le phénomène explosif est essentiellement superficiel et appartient aux

couches les plus extérieures de la croûte

terrestre.

Ceci amène donc à séparer en deux zones l'ensemble

des actions volcaniques une zone tout à fait périphé- rique, seule apparente, dans laquelle la température

des laves rejetées et des lapillis ne dépasse pas 1230° à

1 400 maximum, et une seconde zone inaccessible aux investigations humaines dont la température dépasse

1 400° et dans laquelle nous ne pouvons pas savoir ce qui se passe. Le vouloir, c'est quitter le terrain de la

géologie expérimentale et

entrer

dans le domaine des

fictions et des hypothèses chimériques.

Ce point étant établi, passons à la question 2.

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II. Quelle est la

nature

de l'explosif.

Les expériences d'A. Gautier, publiées dans les

Comptes rendas Acad. sc.,

1901,

montrent que toute roche de la croûte

terrestre,

chauffée au rouge, dégage des gaz dans lesquels prédomine

H.

Celui-ci étant

formé par la réaction de l'H,O de constitution sur des

sels ferreux. A. Gautier ajoute que ces gaz sont en

quantité suffisante pour pouvoir expliquer le phéno- mène volcanique (voir le mémoire original). En

rappro-

chant ces expériences des miennes faites sur l'obsi- dienne, on voit que ces roches peuvent

supporter

sans altération une T de 830° dans les couches profondes.

Le fait de dépasser cette température amène la réaction de Gautier et le phénomène explosif (voir aussi mes expériences

sur

les mica, épidote, meïonite, etc.).

Il est donc naturel

d'admettre

que réchauffementdes roches étant une source d'hydrogène, c'est celui-là qui forme l'explosif cherché.

Chauffé déjà

par le fait

de sa naissance

à

une T.

voisine de 4000"

il arrive au

contact de

l'air,

s'y allume et produit

le

phénomène que

l'on sait.

Les

aulres

gaz inertes

ajoutant leur

détente

à

cette poussée explosive.

Les chiffres donnés par A. Gautier permettent de cal- culer combien de mètres cubes de roches donnent de

kg. de H.

J'ajouterai

que les produits lancés au loin sont tou- jours extra-superficiels. C'est la lave seule qui peut

amener

au

jour les minéraux des profondeurs.

III. Quantité d'explosif nécessaire

à un

effet donné.

On peut se Il vrer à de petits calculs en prenant pour

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base les chiffres de Gautier et la température que

j'in-

dique, ou assimiler les projections volcaniques à une suite de coups de canon tirés par l'homme.

Sans attacher plus de valeur qu'il ne faut à ces exercices d'arithmétique, on verra cependant qu'une

roche simplement échauffée et contenant 4 °/0

d'eau

de constitution, fournirait assez d'explosif pour lancer son double

à

5 km. de distance, en acceptant un rende-

ment volcanique égal au rendement d'une bouche à feu.

Ceci montre simplement qu'il suffit de masses géolo- giques minuscules pour produire des effets humaine- ment parlant énormes. Mais il est possible de pousser l'investigation encore plus loin.

Certaines projections présentent une soudaineté et une violence qui ne paraissent pas correspondre à la

quantité d'explosif H,

+

0 apparente.

Nous pouvons expliquer cette difficulté en introdui- sant dans l'étude du volcan la notion du co-volume. Ce principe dit (pour les explosifs) Que la pression de- vient théoriquement infinie, lorsque la densité de char- gement atteint une valeur égale à l'inverse du co- volume.

Ce qui, traduit en langage minéralogique, exprime

que Une roche échauffée, en dégageant des gaz, pro- duira sur son enveloppe une pression plus grande que toute grandeur connue, si la densité des produits après

la chauffe, est plus petite que la densité de la roche primitive.

Pour l'obsidienne que j'ai expérimentée, nous som-

mes très près de cette densité limite. Cette roche chauffée dans son propre volumeà une T > 830° déga- gera une pression plus grande que toute grandeur

connue.

(7)

Donc la température seule, sans qu'il soit nécessaire d'y ajouter la réaction productrice d'H, peut suffire

pour expliquer le soulèvement des masses, et si en outre H, s'allume, l'explosion atteint son paroxisme.

Origine de

la

chaleur.

Pour ce qui est de l'origine de la chaleur, l'accepta- tion du feu central n'offre pas de difficulté, pas plus que le transport sismique d'un paquet de roches dans une région plus chaude. La

température

de la région considérée pouvant encore être augmentée

par

la cha-

leur dégagée par les frottements des voussoirs.

Les notions que je viens

d'exposer

ont l'avantage

d'être

basées uniquement sur des expériences.

Cette théorie demande évidemment à être complé-

tée,

et je serais heureux si je pouvais provoquer une discussion ou de nouvelles recherches

permettant

d'avancer l'explication du phénomène le plus formi- dable que l'homme puisse contempler.

Genève, juin 1902.

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