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Révision janvier 2009

3-Pour une histoire de l’historiographie économique du Moyen Âge, particulièrement en France

Les évolutions des thèmes de recherche ... 2

Le jeu des influences : grands maîtres et circulation des idées entre disciplines ... 2

Le droit, la géographie : influences du passé ? ... 2

La sociologie ... 2

L’anthropologie ... 3

Les 4 étapes de l’histoire économique en France depuis un siècle ... 3

Première étape : l'histoire positiviste ... 3

-Deuxième étape : ouverture très large des champs d’intérêt et dominante économique et sociale, à partir de la création des Annales et des livres de Marc Bloch (années 30). ... 3

Troisième étape : à partir du milieu des années 70, la diversification des intérêts dans toutes sortes de directions et l’influence de l’anthropologie ... 5

4e étape de l’histoire économique du Moyen Âge, qui est en cours actuellement : le retour de l’économie ... 7

JALONS BIBLIOGRAPHIQUES ... 9

1- Jeux d’influences et choix historiographiques ... 9

Des maîtres influents : deux exemples : Verhulst et Hilton : ... 9

La sociologie : ... 9

L’anthropologie : ... 9

2- La dominante économique et sociale, des années 30 à la fin des années 70 : ... 9

L’influence de Marc Bloch ... 9

Le modèle moderniste ... 9

Quelques thèses monographiques d’histoire rurale régionale... 10

Thèses sur commerce et villes ... 10

De nouveaux thèmes ... 10

Grands schémas interprétatifs ... 10

Croissance des Xe-XIIIe s., crise du XIVe : ... 10

Incastellamento, encellulement : ... 10

Synthèses ... 10

3- A partir des années 70 : la diversification des intérêts et l’anthropologie historique ... 11

La « nouvelle histoire » : textes de méthode ... 11

Les grands médiévistes, vers l’événement, la biographie, l’histoire des femmes… ... 11

Anthropologie historique ... 11

L’exemple de l’évolution dans l’interprétation de la féodalité ... 11

Le cas de l’alimentation ... 11

Dans un domaine comparable, le vêtement ... 11

4- Tendances récentes et actuelles ... 12

N.B. : l’orientation bibliographique suit le déroulement du texte, § par §.

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Les évolutions des thèmes de recherche

L’idée du séminaire : les domaines de recherche ont chacun leur histoire : naissent, évoluent, avec des hauts et des bas. L’histoire économique (et sociale, mais c’est une histoire un peu différente même si les deux sont étroitement liées), du Moyen Âge en particulier, est née pour l’essentiel entre les deux guerres (la célèbre « école des Annales » en France), après de premiers éléments au XIXe s. Commence avec Marc Bloch, qui établit cet a priori d’où vont sortir tous les courants de l’historiographie par la suite : tous les champs de l'activité humaine méritent la même attention et sont porteurs d'éléments explicatifs pour l'histoire de l'économie et de la société. La période actuelle –le début des années 2000- est marquée par un vigoureux regain d’intérêt pour l’économie médiévale et pour l’histoire économique en général, qui rend d’autant plus intéressant le retour sur les voies et les rythmes selon lesquels s’est développée -ou a reflué- au fil des générations précédentes la connaissance de ce domaine.

Le jeu des influences : grands maîtres et circulation des idées entre disciplines Comment se passent ces évolutions :

-jeu des influences =un professeur prestigieux dans sa discipline, modèle ses orientations : on va parler de l’influence de Duby par ex. En Angleterre Rodney Hilton à Birmingham : analyse marxiste, sujets économiques et sociaux, revue Past and Present. En Belgique Adriaan Verhulst. En Italie Giovanni Tabacco et Cinzio Violante.

-influences aussi entre disciplines : Ces influences personnelles s’accompagnent de choix historiographiques précis. Le marxisme –comme pour Hilton- est pour l’histoire économique et sociale médiévale l’exemple majeur, qui a profondément influencé l’historiographie, du Moyen Äge en particulier, pendant la génération de l’après-guerre (1945-1975 environ) ; en général sous forme implicite (ex. le déterminisme imposé par les conditions de production aux formes sociales et aux autres domaines de l’activité ; la recherche d’une signification de conflit social dans les mouvements, par ex. religieux : hérésies) ; l’historiographie marxiste officielle des pays communistes reste cependant maladroite.

Le droit, la géographie : influences du passé ?

On peut aller au-delà dans l’approche de cette question (comment est-ce qu’un ensemble d’explications, une façon d’aborder –et de résoudre- un problème historique peut être influencé par une théorie venue d’une autre discipline, souvent à l’insu de ses utilisateurs ?), en montrant l’influence réciproque des sciences sociales. En France, l’histoire du droit a été relativement peu influente sur l’histoire médiévale depuis un demi-siècle, après l’avoir été beaucoup ; mais elle reprend rapidement de l’influence actuellement.

L’intérêt des historiens des générations précédentes pour l’économie passe surtout à travers l’association traditionnelle entre histoire et géographie. Cette association traditionnelle entre disciplines est un facteur important pour comprendre les orientations de la recherche dans le passé : les historiens français ont très longtemps fait des thèses (= les « grandes thèse », qu’on mettait 15 ans à écrire) qui étaient des monographies sur la société et l’économie d’une région médiévale, à fort arrière-plan géographique (tandis que les thèses de géographie comprenaient une partie historique) et en insistant sur les conditionnements géographiques et le façonnement par l’homme des éléments naturels, du paysage.

Cette proximité avec la géographie a aujourd’hui disparu de la recherche française : la géographie elle-même a beaucoup évolué, et son influence sur les historiens est remplacée par celle d’autres sciences sociales : à égalité, je dirais :

La sociologie

Pierre Bourdieu, fondamental pour beaucoup d’historiens français et d’autres pays ; par exemple La distinction : expliquer une partie des comportements économiques par des objectifs non économiques : acheter un cheval, dans une commune italienne du XIIIe siècle, sert en bonne partie à faire savoir qu’on appartient à la partie la plus aisée de la population ; toutes les dépenses de gaspillage répondent à des objectifs de distinction.

Les stratégies de distinction influencent fortement –entre autres- les haut-médiévistes,

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même non français : ex. l’origine des nations (Francs, Goths, etc.), considérée comme bien moins ethnique que par le passé.

L’anthropologie

Explorée par Duby, pionnier en la matière dès les années 70 avec l’étude des structures de parenté.

Et déjà par M. Bloch avec Les rois thaumaturges, mais il ne l’a pas étendue à ses études économiques et sociales, et l’influence de l’anthropologie sur l’histoire des sociétés et des économies du passé n’a guère démarré qu’avec Duby dans les années 70. Un ouvrage-charnière, la thèse de R.

Le Jan, Famille et pouvoir dans le monde franc, 1995.

On reparlera d’anthropologie à propos du marché de la terre, pour montrer sur un exemple précis comment l’analyse d’un phénomène économique du passé peut croiser l’anthropologie et l’économie.

On peut aussi prendre l’ex. de la notion de don et de contre-don, utilisée par Barbara Rosenwein, To be the neighbor, dont j’ai parlé la dernière fois : la réciprocité est une autre façon d’introduire le non- économique dans l’économique (les moines reçoivent des terres, et donnent en échange des prières).

A travers Rosenwein en particulier, l’anthropologie influence tout un secteur d’études médiévales jusque-là très traditionnel, l’histoire du monachisme et de l’Eglise ; aujourd’hui Dominique Iogna-Prat, Michel Lauwers… sur des pistes voisines : anthropologie ecclésiale en somme.

Les 4 étapes de l’histoire économique en France depuis un siècle

Un itinéraire historiographique qu'on retrouve dans beaucoup de domaines de la médiévistique française, ou plutôt qui est celui d'un grand nombre de médiévistes français.

Première étape : l'histoire positiviste

De la fin du XIXe s. à l’entre-deux guerres : dominante politique et institutionnelle, événementielle, les secteurs économiques et sociaux, pratiqués, sont cependant en général secondaires (cf. leur place dans les grands manuels, et le goût du "grand public éclairé" : biographies, livres anecdotiques) ; le rationalisme, le nationalisme doivent avoir une place dans cette tendance hégémonique à établir les faits et à se concentrer sur l'histoire politique. Le Moyen Âge n’est de toute façon pas assez bien connu pour pouvoir distinguer l’évolution économique dans son détail. Les théories comme celle de Marx n’atteignent guère encore les historiens.

Deuxième étape : ouverture très large des champs d’intérêt et dominante économique et sociale, à partir de la création des Annales et des livres de Marc Bloch (années 30).

C’est le tournant essentiel dans l’histoire économique (et pour bien d’autres domaines) : Marc Bloch et les Annales (= années 30). M. Bloch exerce une influence décisive, en histoire rurale (Les caractères originaux de l’histoire rurale française ; Rois et serfs et autres travaux sur le servage ; et La société féodale) mais pas seulement : ses notes critiques dans les Annales portent sur toutes sortes d’aspects de l’économie médiévale, dans des perspectives extrêmement ouvertes : interdisciplinaires, inter-périodes, internationales. On ne saurait surestimer cette influence de M. Bloch sur les façons de penser des historiens français (et de quelques autres).

Parmi les thèmes qui s'offrent à cette génération des Annales, l'économique et le social, traités quantitativement, l'emportent très largement : triomphent dans les années 50-70, avec les grandes thèses d'histoire rurale par ex.

Deux remarques générales sur ce grand ensemble de travaux d’histoire économique :

- la période préférée : les XIIe-XIVe s. pour l’histoire agraire (= période d’essor, avant la crise du XIVe) et pour les études sur le commerce et les villes la fin du Moyen Âge (XIVe- XVe), parce que les sources sont plus abondantes et forment des séries : livres de comptes des marchands, registres de notaires ; aussi parce que villes et commerce atteignent alors leur maturité dans l’ensemble de l’Europe : il est par ex. difficile de parler du grand commerce un peu partout en France avant le XIVe s., idem pour la plupart des villes ; ex. les thèses sur le commerce maritime normand de Mollat, breton de Touchard.

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- Le modèle : l’histoire économique française des XVIIe-XVIIIe s., fondée sur le dépouillement de grandes séries : registres paroissiaux pour la démographie (Goubert, Beauvaisis), comptes de dîme (Le Roy Ladurie, Languedoc), registres fiscaux, archives marchandes… Comme les historiens modernistes, on croit aux chiffres, aux statistiques, aux causalités économiques… Pour le haut Moyen Âge, la rareté des sources pose toujours un problème de légitimité.

Parmi les grandes thèses d’histoire rurale : Fourquin, Le Roy Ladurie offraient il y a 40 ans le modèle de thèse quasi unique… Les médiévistes français ont produit depuis 1945, et pendant un demi-siècle, plusieurs dizaines de thèses régionales, plus ou moins sur le même plan et avec les mêmes problématiques.

Les études sur le commerce et la production artisanale, et sur la société urbaine, sont également nombreuses à la même époque : Ph. Wolff sur les marchands de Toulouse, L.

Stouff et N. Coulet sur les villes provençales, M. Mollat sur le commerce atlantique, Y.

Renouard, Les hommes d’affaires italiens. Les dernières études de ce genre sont publiées dans les années 70 : Racine sur Plaisance ; Balard sur la Romanie génoise, Hocquet sur le commerce du sel vénitien.

Le chef d’œuvre des monographies d’histoire urbaine : La Roncière, Prix et salaires à Florence, 1280-1380. Modèle insurpassable de l’analyse quantitative sur une documentation sérielle. Florence est unique par ses archives, et La Roncière a utilisé des comptabilités. Ce genre de recherche requérait 15 ou 20 ans de travail (sans ordinateurs !). La Roncière a achevé sa thèse en 1975, à 44 ans, mais elle n’a été publiée qu’en 1982, alors que ce type de travail commençait à susciter moins d’intérêt ; encore l’Ecole française de Rome n’en a –t- elle publié que les deux tiers : trop gros (ces deux tiers = 850 pages) ; la troisième partie (L’influence de la ville sur la campagne) a été publiée en 2006 en italien, ce qui suggère un renouveau de l’intérêt en Italie pour les questions économiques.

Je m’arrête un peu sur le livre de La Roncière, qui incarne la réussite la plus complète des ambitions et des méthodes de cette génération (j’ai aussi une grande admiration pour l’homme La Roncière) : de la « vraie » histoire économique, pure et dure, bourrée de graphiques et de statistiques :

-1) prix et salaires = établissement et analyse des niveaux et de l’évolution des prix des différentes denrées et des salaires que l’on peut atteindre –assez peu, et pas les principaux, en fait : notamment rien sur les salaires des ouvriers du textile, qui forment la masse de la main d’œuvre ; c’est un bon exemple de la dépendance de l’histoire de l’économie médiévale envers ses sources : ce qui est important dans la Florence du Trecento, c’est la production de draps de laine, qui fait travailler des milliers d’ouvriers ; mais on n’a guère de comptes d’entreprises textiles, et ils ne permettent pas ce genre de recherche (ils en ont suscité d’autres, de permier ordre aussi, sur la condition ouvrière). En revanche on a conservé des livres de comptes d’institutions religieuses, hôpitaux surtout : contiennent les salaires versés aux ouvriers qui construisent les bâtiments, aux jardiniers… C’est de ces sources que se sert La Roncière pour établir des budgets-types de couples de travailleurs (j’en parle ensuite)

-2) deuxième partie du livre : Formation des prix et des salaires à Florence : essaie d‘évaluer le poids relatif dans la formation des prix des facteurs monétaires, démographiques, climatiques, des problèmes du ravitaillement. On n’a plus rien écrit de tel depuis parmi les médiévistes français, à la fois parce qu’il n’y a guère de sources équivalentes, et parce que le goût de ce genre de travail a disparu –avec la foi dans les chiffres, peut-être-.

Cette génération des années 60-70 prend aussi en compte des phénomènes jusque là passés inaperçus : Villages désertés et histoire économique, 1965 (avec les premières fouilles archéologiques d’habitats ordinaires) : c’est l’étude du reflux de l’habitat après la grande peste du milieu du Trecento ; dans une veine voisine, la découverte des fortifications de terre (mottes) par Michel de Boüard dans les années 60 –à l’aube de l’archéologie médiévale moderne-, avec fréquente insertion dans un contexte économique : mottes liées à des défrichements par ex.

Noter cependant la rareté des grandes enquêtes collectives (contrastant avec la façon de travailler actuelle) : la thèse de doctorat d’Etat épuise les énergies et le temps des chercheurs ; quelques congrès, autour d’un thème, en tiennent lieu –mais pas vraiment- : Prato… De grandes enquêtes ont

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été lancées, notamment à la VIe section de l’EPHE (qui devient alors l’EHESS) : sur le sel par ex., mais elles tournent assez court.

La construction de grands schémas interprétatifs est une autre caractéristique de cette génération : ex. : Congrès international des Sciences historiques de 1950 qui assoit le schéma de la crise du bas Moyen Âge ; Duby (L’Economie rurale…) et Postan (Cambridge Economic History) : courbe de l’essor de l’Occident 1000-1300 ; Toubert, l’incastellamento, repris par Fossier, l’encellulement de l’an mil…

De grandes synthèses à la fin des années 70 : Duby Economie rurale dès 1962 ; Duby lance les volumes de la collection U, longtemps indémodables : Fossier Histoire sociale de l’Occident médiéval, Fourquin Histoire économique …; encore Duby : Histoire de la France rurale, Histoire de la France urbaine (mais l’Histoire éeconomique et sociale de la France ne commence qu’à la fin du Moyen Âge); en Angleterre, la Cambridge Medieval History, mêmes années (60-70) ; en Italie, la Storia d’Italia Einaudi et ses Annali tiennent une place un peu différente : les auteurs expriment des points de vue qui ne représentent pas la « pensée unique » et peuvent être contestés, comme Philip Jones.

La synthèse majeure de cette tendance (même pour des médiévistes) : F. Braudel, Les structures du quotidien (1967 dans sa première version, Civilisation matérielle et capitalisme ; 1979 dans la version remaniée comme premier volume de la série de trois volumes Civilisation matérielle, économie et capitalisme) ; par sa date, son ampleur, la personnalité de l'auteur (successeur de Bloch et Lucien Febvre, président de la VIe section de l’EPHE, très influent dans l’institution universitaire aussi bien que dans les courants intellectuels), le recours à la longue durée (et aux grands espaces : déjà dans sa Méditerranée à l’époque de Philippe II, c’est à dire la 2e moitié du XVIe s.). Vu d'aujourd'hui, le grand livre de Braudel prend l'allure d'une conclusion à cette phase économico-sociale et quantitative de la recherche. Son titre permet d’évoquer une tendance de fond des années 70, la référence au structuralisme (cf. aussi Les structures du Latium médiéval de Toubert), qui se traduit – assez loin de ses présupposés théoriques- par une analyse d’ensembles structurels dont on montre les mécanismes, les relations internes, la fonctionnalité (ex. chez Toubert le castrum, habitat fortifié, structure de la vie sociale et économique de la Méditerranée médiévale). Aux antipodes de l’histoire événementielle (cf. le gommage de la guerre dans l’historiographie de la genèse du castrum, alors que c’est malgré tout d’abord une forteresse), mais assez dans la continuité des thèses régionales qui procédaient spontanément de façon voisine.

Troisième étape : à partir du milieu des années 70, la diversification des intérêts dans toutes sortes de directions et l’influence de l’anthropologie

Cette diversification était déjà fléchée par l'école des Annales depuis Bloch, Febvre et Braudel.

Grandes figures : Le Goff, Duby ; leurs intérêts se déplacent de l’histoire sociale et économique (Duby L’économie rurale, Guerriers et paysans ; Le Goff La ville au Moyen Âge, Les marchands, La bourse et la vie) vers l’approche anthropologique, la biographie qu’ils renouvellent (Guillaume le Maréchal de Duby, Saint Louis et Saint François de Le Goff), l’histoire-récit (Bouvines de Duby), les femmes (Duby).

Un bon exemple de cette évolution des intérêts et des approches : trois études majeures sur la féodalité :

- F. L. Ganshof, Qu’est ce que la féodalité ?, 1944 : c’est l’approche juridique traditionnelle, décrivant les institutions féodales.

- M. Bloch, La société féodale, 1939 : un très grand livre. La date est plus ancienne que celle du livre de Ganshof, mais en fait l'approche est plus moderne : analyse la société (et non pas seulement les institutions) ; parle aussi des conditions économiques de ce système de rapports sociaux (le prélèvement seigneurial).

- G. Duby, article : « La féodalité ? une mentalité médiévale » (années 70) : c’est la 3e étape : l’analyse socio-économique laisse la place à l’histoire des mentalités,

- Et une 4e étape, dans le sillage de la « mentalité » de Duby : la féodalité se dissout en tant qu’institution, dans une approche franchement anthropologique avec Barthélemy et Susan Reynolds : les rapports féodaux ne sont plus qu’une des formes du lien social, l’autre forme majeure étant la famille et l’échange des femmes. Cf . Anthropologie du prélèvement seigneurial dans un domaine très proche.

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On pourrait aussi évoquer la variante marxiste de l’analyse de la féodalité : la féodalité n’est qu’un élément du féodalisme, qui est un système économique.

La clef de cette diversification des intérêts et des approches : l'histoire dérive vers une anthropologie historique. Rappelons que M. Bloch introduit déjà l’approche anthropologique, avec Les rois thaumaturges : on n’oubliera pas non plus cette ouverture, ou plutôt on la redécouvrira longtemps après. La société féodale attachait d’ailleurs aussi, dans une perspective quasi-anthropologique, une certaine importance aux relations personnelles suscitées par ce système d’institutions. En fait, par son ouverture culturelle, M. Bloch prépare déjà les changements d’orientation des Annales, dont la « saison économique » va s’éteindre, pratiquement, après les années 70 pour laisser place à un dialogue de plus en plus étroit avec les autres sciences sociales : cf. le changement de nom, AHSS (Annales histoire sciences sociales).

Le livre précurseur : 1967 (= complètement à contre-courant, à une époque où l’approche économique domine absolument), Le Goff, La civilisation de l’Occident médiéval (toujours disponible ; très facile à lire ; préférer une édition avec les illustrations commentées) : changement décisif du regard porté sur le Moyen Âge, qui met en relief son altérité :

*ne plus considérer les hommes du Moyen Âge comme nos ancêtres, chez lesquels nous cherchons nos antécédents, des ressemblances, l’annonce du futur qui s’est réalisé depuis. Cette erreur de perspective consiste par ex. à rechercher des signes de modernité ; c’est l’expression d’un point de vue finaliste, téléologique : par ex. on considérera les communes italiennes comme un progrès sur la féodalité, dans la marche vers la démocratie : elles le sont certes d’une certaine façon, mais elles ont leur propre façon de construire la vie politique.

*Mais porter sur les hommes (et l’économie…) du Moyen Âge un regard ethnographique : un chevalier ou un paysan du XIIe siècle sont pour nous des gens aussi différents qu’une tribu des îles du Pacifique ; on les considèrera donc comme un objet d’étude, non comme une partie de nous-mêmes. Ce qui n’exclut pas évidemment la bienveillance, la sympathie éventuelle.

Le grand tournant en ce sens se place dix ans après, à la fin des années 70 :

*1976, le séminaire EHESS de Le Goff abandonne l'intitulé "Histoire et sociologie de l'Occident médiéval" pour devenir "Anthropologie historique de l'Occident médiéval" ; la VIe section, rendue célèbre par ses travaux sur l’économie, devient l’EHESS, président Le Goff

*1974, n° des Annales ESC : "La réciprocité. Pour une histoire anthropologique" ; *1975, Duby inaugure son séminaire au Collège de France (chaire de sociétés médiévales) par un dialogue avec des anthropologues sur la sexualité médiévale, radicalement nouveau à cette époque. Son équipe de recherche prend d’ailleurs le nom de

« sexualité médiévale ». Le discours sur la sexualité, élargi par la notion de gender, est devenu depuis très banal chez les médiévistes, notamment américains : il y a certainement beaucoup plus –dix fois plus ?- de médiévistes américains qui travaillent aujourd’hui sur le genre et les sexualités de toutes sortes, que sur l’économie.

Définition : l'anthropologie historique est "une histoire des comportements et des habitudes" (A. Burguière) ; cf. l’habitus de Bourdieu : on tourne autour d’une définition de l’homme comme ensemble de déterminations d’ordres divers, qui influent sur ses comportements (économiques en particulier). L'aspect culturel et mental a une place importante : étude des représentations (par ex. comment telle classe sociale se représente-t-elle elle-même? quelle image d'elle- même se donne-t-elle?). Dans ses premiers temps l’approche anthropologique inclut la notion de mentalités, abandonnée ensuite (on parle aujourd’hui de représentations).

On peut faire une "anthropologie historique des couleurs" (M. Pastoureau, préface à Figures et couleurs), une Histoire de la vie privée, dir. G. Duby, II, Seuil, 1985 (qui n’est pas du tout la « vie quotidienne », concept de base d’une série bien connue, avec d’ailleurs de très bons ouvrages mais beaucoup d’autres anecdotiques : la

« vie privée » = concept de privacy). Le costume est une voie d'approche intéressante dans cette direction ; ou son absence…

Quatre grands champs de recherche de l'anthropologie historique médiévale française depuis 1975 (selon une revue historiographique de J. Le Goff et J.-C. Schmitt, vers 1993) :

- les systèmes de parenté ; - l'histoire du corps ;

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- les systèmes de représentation (sociale, politique, religieuse);

- l'histoire politique (« retour du politique », après le temps de prépondérance de l’économique).

On voit que l’histoire économique et des pans entiers de l’histoire sociale disparaissent ou se modifient dans cette classification. Un des derniers ouvrages en date : Ecrire Compter Mesurer, (Coquery Menant Weber) a ainsi un rapport évident avec l’histoire économique, qui est en fait au centre de l’ouvrage ; mais il privilégie des approches largement anthropologiques.

Ex. de transformation d’un secteur de recherche : l'histoire de l'alimentation était un des secteurs importants de la recherche « quantitativiste » des années 45-70 (calcul des rations alimentaires, de leur équilibre, mise en relation avec l’évolution démographique, économique, voire politique : …. : « ce siècle est plein de pois », dit Lnn White Jr. pour expliquer l’essor du XIIe s.) ; elle est remplacée par l'histoire de la cuisine, du goût, du symbolisme de la nourriture, de l'imaginaire, des représentations traduites dans ce qu'on mange et dans la façon de le manger...

Les évolutions ultérieures sont assez différentes : goût pour l’histoire politique, diplomatique, retour de l’évènement, de la biographie… ; peu de succès en France de la gender history….

Pendant près d’une trentaine d’années (courant des années 70- fin du millénaire) la primauté de l’économique et du social dans les études des médiévistes – au moins français – a ainsi été progressivement anéantie par la diversification des intérêts et le recours à des méthodes non quantitatives.

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e

étape de l’histoire économique du Moyen Âge, qui est en cours actuellement : le retour de l’économie

Depuis quelques années, l’histoire économique (et l’histoire sociale, peut-être un peu moins vivement au début, mais bel essor aujourd’hui je crois) reviennent à la mode, sur des voies nouvelles réinterprétant les anciennes : cf le nombre de séminaires d’histoire économique dans le département d’histoire de l’ENS, l’orientation des dernières promotions de médiévistes (je n’y suis pour rien)…

Sous forme de thèses, de recherches collectives à orientation comparatiste… Les Anglais, les Espagnols, les Belges n’ont en fait jamais cessé de faire de l’histoire économique du Moyen Âge, massivement, et forment de vraies écoles nationales. Les Français, plus timidement les Italiens, s’y remettent. Il en sort une conception de l’histoire économique du Moyen Âge, qui intègre le renouvellement des approches survenu depuis 30 ans : le quantitatif conserve son importance (même si en France on le néglige passablement sauf dans certains domaines : fiscalité) mais on prend largement en compte aussi des notions autrefois négligées comme la construction du document ou des comportements non marchands au sein même des transactions. Pour le crédit par ex., tout un champ disciplinaire s’est constitué autour de la théologie économique, celle des Franciscains surtout, dont le renouvellement a modifié la façon classique de considérer le crédit dans la société chrétienne ; les notions de charité, de réciprocité, l’insistance sur le lien social créé par le crédit ont complété ce renouvellement des perspectives.

Ce retour de l’économique se traduit par des entreprises éditoriales (une très bonne Economie médiévale, dir. P. Contamine, en 1993, une remarquable Economie rurale et société dans l’Europe franque (VIe-IXe s.) de J.-P. Devroey en 2003 et une excellente Histoire de l’Europe urbaine, dir. J.-L. Pinol, la même année), des associations et des revues : Association Histoire et sociétés rurales, idem pour l’histoire économique en général, l’histoire urbaine.

Le retour de l’intérêt pour l’économie se traduit aussi, en France et ailleurs, par le renouvellement de chantiers anciens ou l’ouverture de nouveaux ; au total, se sont constituées des équipes de recherche assez importantes, caractérisées par une forte coordination internationale (sauf Allemands en général, et pas beaucoup d’Américains).

Les thèmes les plus concernés par ces gr&nds chantiers : - fiscalité/finances publiques

- monnaie

- crédit/prélèvement seigneurial/marché de la terre - « commercialisation » anglaise

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- marché foncier en ville : Hubert à Rome, Le sol et l’immeuble ; cf. son article AHSS.

- renouvellement des problématiques par l’histoire des techniques et l’observation des objets : Comet, Le paysan et son outil ; renouvellement de l’histoire des textiles : D.

Cardon, La draperie médiévale. Fondé sur l’observation des tissus méditerranéens conservés (ex. : échantillons de drap attachés aux lettres de marchands, dans les archives Datini de Prato). Ex. marginal mais typique : Kuchenbuch, étude sur les baguettes de taille (dans Ecrire compter mesurer) : l’attention portée à un objet renouvelle notre conception des modes de calcul, des rapports entre écrit et non écrit, des méthodes administratives.

- rapport différent au document, dont la production elle-même est davantage prise en compte (= plus seulement un matériau brut). Ex. volume sur les cartulaires (et thèse de Chastang sur les cartulaires languedociens), l’intérêt actuel pour les enquêtes.

Un autre élément essentiel, c’est qu’aujourd’hui –assez longtemps après s’être imposée en histoire- l’approche anthropologique a gagné l’économie médiévale – ou ce qui en restait-.

Prise en compte notamment des rationalités non économiques, de la réciprocité, de la longue primauté du social sur l’économique dans la détermination des comportements et des relations… Par exemple, dans l’historiographie de la féodalité, la 4e étape serait le volume collectif Pour une anthropologie du prélèvement seigneurial : il prend en compte à la fois les phénomènes économiques, dont les mécanismes sont analysés, et l’approche anthropologique.

Enfin, dernier facteur de renouvellement : l’archéologie.

Bien distinguer :

- l’archéologie/ histoire de l’art, la seule pratiquée pendant longtemps

- l’archéologie / histoire de la culture matérielle, née après la 2e guerre mondiale, d’abord dans le Nord de l’Europe, et développée ailleurs ensuite : fouille des habitats, des sites de production industrielle, etc. Très favorable aux économistes, auxquels elle apporte des données… souvent contradictoires d’ailleurs avec celles des textes.

Par exemple on sait maintenant identifier et dater tous les types de céramique utilisée autour de la Méditerranée (et ailleurs) pour l’usage quotidien, le transport de certaines marchandises…

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F. Menant, ENS 2006-2007 et 2007-2008 Séminaire: « Eléments d’économie médiévale »

Histoire de l’historiographie économique du Moyen Âge, particulièrement en France.

Jalons bibliographiques

1- Jeux d’influences et choix historiographiques

Des maîtres influents : deux exemples : Verhulst et Hilton :

Verhulst A., Histoire du paysage rural en Flandre de l’époque romaine au XVIIIe s., Bruxelles, 1966

Verhulst A., The Carolingian Economy, Cambridge, 1992.

Verhulst A. (dir.), Le grand domaine aux époques mérovingienne et carolingienne, Gand, 1985.

Verhulst A., Rural and urban aspects of medieval northwest Europe, Aldershot, 1992.

Hilton R. H., A medieval Society. The west Midlands at the end of the thirteenth century, Cambridge, 1966.

Hilton R. H., Bond men made free : Medieval peasant movements and the English rising of 1381, Londres 1973. Trad. fr. : Les mouvements paysans du Moyen Âge et la révolte anglaise de 1381, Paris, 1979.

Hilton R.H., The english peasantry in the later middle ages, Oxford, 1975.

La sociologie :

P. Bourdieu, La distinction. Critique sociale du jugement, Paris, 1979.

G. Duby, Des sociétés médiévales. Leçon inaugurale au Collège de France prononcée le 4 décembre 1970, Paris, 1971.

L’anthropologie :

M. Bloch, Les rois thaumaturges. Etude sur le caractère surnaturel attribué à la puissance royale, particulièrement en France et en Angleterre, Strasbourg, 1924, rééd. Paris, 1961 et 1983.

Famille et parenté dans l’Occident médiéval. Actes du colloque (1974), dir. G. Duby et J. Le Goff, Rome, 1977.

G. Duby, Le chevalier, la femme et le prêtre. Le mariage dans la France médiévale, Paris, 1981.

Amour et sexualité en Occident, préf. de G. Duby, Paris, Points, 1991 (recueil d’articles parus dans

« L’histoire »).

Le Jan R., Famille et pouvoir dans le monde franc. Essai d’anthropologie sociale, Paris, 1995.

B. Rosenwein, To be the neighbor of saint Peter : the social meaning of Cluny’s property, 909-1049, Cornell, 1989.

2- La dominante économique et sociale, des années 30 à la fin des années 70 :

L’influence de Marc Bloch

M. Bloch, Les caractères originaux de l'histoire rurale française (1ère éd. 1931, complétée par la suite ; rééd. Paris, 1988).

M.Bloch, Rois et serfs. Un chapitre d'histoire capétienne, Paris, 1920 ; rééd. sous le titre Rois et serfs, et autres écrits sur le servage.

M. Bloch, Mélanges historiques, 2 vol., 1983.

Le modèle moderniste

Le Roy Ladurie E., Les paysans de Languedoc, Paris, 1969.

Goubert P., Beauvais et le Beauvaisis de 1600 à 1730, Paris, 1960.

(10)

F. Braudel, Les structures du quotidien, 1967 dans sa première version, Civilisation matérielle et capitalisme ; 1979 dans la version remaniée comme premier volume de la série de trois volumes Civilisation matérielle, économie et capitalisme.

Quelques thèses monographiques d’histoire rurale régionale

Fourquin G., Les campagnes de la région parisienne à la fin du Moyen Âge (du milieu du XIIIe siècle au début du XVIe siècle), Paris, 1962.

Bois G., Crise du féodalisme. Economie rurale et démographie en Normandie orientale, du début du XIVe siècle au milieu du XVIe siècle, Paris, 1976 (2e éd. Paris 1981)

Rippe G., Padoue et son contado (Xe-XIIIe siècle), Rome, 2003 (BEFAR).

Thèses sur commerce et villes

M. Mollat, Le commerce maritime normand à la fin du Moyen Âge. Etude d’histoire économique et sociale, Paris, 1952.

H. Touchard, Le commerce maritime breton à la fin du Moyen Âge, Paris, 1967.

Ph. Wolff, Commerces et marchands de Toulouse, vers 1350-vers 1450, Toulouse, 1954.

L. Stouff, Ravitaillement et alimentation en Provence à la fin du Moyen Âge, Paris, 1980.

N. Coulet, Aix-en-Provence, espace et relations d’une capitale, milieu XIVe-milieu XVe siècle, Aix, 1988.

Y. Renouard, Les hommes d'affaires italiens au Moyen Âge, Paris, 1968 (coll. U2).

P. Racine, Plaisance du Xe à la fin du XIIIe siècle. Essai d’histoire urbaine, Lille, 1980.

M. Balard, La Mer Noire et la Romanie génoise (XIIIe-XVe siècle), Rome, 1989.

J.-Cl. Hocquet, Le sel et la fortune de Venise, 2 vol., Rome, 1978-1979.

Ch. de La Roncière, Prix et salaires à Florence au XIVe siècle, 1280-1380, Rome, 1982.

La Roncière Ch. de, Firenze e le sue campagne nel Trecento. Mercanti, produzioni, traffici, Florence, 2005.

Et aussi : Ph. Dollinger, La Hanse, XIIe-XVIIe siècles, Coll. Historique Aubier, 1964, rééd.

De nouveaux thèmes

Villages désertés et histoire économique, préf. de F. Braudel, Paris, 1965 (Bibl. de l’EPHE, VIe section).

Boüard M., L’archéologie médiévale Revue Château-Gaillard.

Grands schémas interprétatifs

Croissance des Xe-XIIIe s., crise du XIVe :

Cipolla C.M., J. Dhondt, M. Postan, Ph. Wolff, « La démographie au Moyen Âge », dans IXe Congrès international des sciences historiques, Paris, 1950, I.

Duby G., L'économie rurale et la vie des campagnes dans l'Occident médiéval, Paris, 2 vol., 1962 (et rééd.).

M.M. Postan, ed., The Cambridge Economic History of Europe. I. The Agrarian life of the middle ages, Cambridge, 2nd ed., 1966.

Postan M.M., The Medieval Economy and Society. An Economic History of Britain in the Middle Ages, Londres, 1972.

Incastellamento, encellulement :

Toubert P., Les structures du Latium médiéval. Le Latium méridional et la Sabine du IXe siècle à la fin du XIIe siècle, 2 vol., Rome 1973 (BEFAR).

Synthèses

Dyer C., Making a living in the middle ages. The people of Britain, 850-1520, Yale, 2002, chap. 4, 5, 7, 8 and 10.

Dyer C., Standards of Living in the Middle Ages. Social Change in England c. 1200-1520, Cambridge, 1989.

Storia d’Italia Einaudi Cambridge Medieval History

(11)

Histoire de la France urbaine, dir. G. Duby, t. I, Paris, Seuil, 1980 (rééd. en poche, 1997).

Histoire de la France rurale, dir. G. Duby et A. Wallon, I et II, Paris, 1975 et 1977 (rééd.

1992).

3- A partir des années 70 : la diversification des intérêts et l’anthropologie historique

La « nouvelle histoire » : textes de méthode

Faire de l'histoire, dir. J. Le Goff et P. Nora, 3 vol., Paris, 1974.

La nouvelle histoire, dir. J. Le Goff, R. Chartier, J. Revel, Paris, 1978.

Dictionnaire des sciences historiques, dir. A. Burguière, Paris, 1986.

Champs et chantiers de l'histoire, dir. J. Boutier et D. Julia, Paris, 1994.

Les grands médiévistes, vers l’événement, la biographie, l’histoire des femmes…

G. Duby, Guillaume le Maréchal ou le meilleur chevalier du monde, Paris, coll. Folio, 1984.

J. Le Goff, Saint Louis, Paris, 1995.

J. Le Goff, Saint François d’Assise

G. Duby, Le dimanche de Bouvines, 27 juillet 1214, Paris, 1973 (coll. "Trente journées qui ont fait la France").

G. Duby, Dames du XIIe siècle, 3 vol., Paris, 1995-1996.

Histoire de la vie privée , dir. Ph. Ariès et G. Duby, II, Paris, 1985.

Histoire des femmes en Occident, dir. G. Duby et M. Perrot, II, Le Moyen Âge, dir. Ch. Klapisch-Zuber, Paris, 1991.

Anthropologie historique

J. Le Goff, La civilisation de l'Occident médiéval, dans l'édition illustrée d'origine, toujours rééditée (coll. Les grandes civilisations, Arthaud), ou dans l'édition de poche (coll. Champs, Flammarion)

« La réciprocité. Pour une histoire anthropologique », n° des Annales ESC, 1974.

Pastoureau M., Couleurs, images, symboles. Etudes d’histoire et d’anthropologie, Paris, 1989 (et autres ouvrages du même sur l’histoire des couleurs).

L’exemple de l’évolution dans l’interprétation de la féodalité

F. L. Ganshof, Qu’est ce que la féodalité ?, 1944 et nombreuses rééd .

M. Bloch, La société féodale, Paris, collection "L'évolution de l'humanité", 1939 ; nombreuses rééditions.

G. Duby, article : « La féodalité ? une mentalité médiévale » (années 70) ; rééd. dans Id., , Hommes et structures du Moyen Âge, Paris, 1973 et dans Id., Féodalité, coll. Quarto, 1996.

D. Barthélemy, L'ordre seigneurial (XIe-XIIe siècle), Paris, 1990 (Nouvelle histoire de la France médiévale, t. 3).

S. Reynolds, Fiefs and Vassals. The Medieval Evidence Reinterpreted, Oxford, 1994, rééd. 1996.

Pour une anthropologie du prélèvement seigneurial dans les campagnes médiévales (XIe-XIVe siècles). dir. M. Bourin et P. Martinez Sopena, Paris, I, Réalités et représentations paysannes, 2004 ; II, Les mots, les temps, les lieux, 2006.

Le cas de l’alimentation

Manger et boire au Moyen Âge. Actes du colloque de Nice (15-17 octobre 1982). Centre d'études médiévales de Nice. Public. de la Fac. des Lettres et Sc. Humaines de Nice, 2 vol., Paris 1984.

B. Laurioux, Le Moyen Âge à table, Paris, 1989.

O. Redon, F. Sabban, S. Serventi, La gastronomie au Moyen Âge, Paris, 1991.

J.-L. Flandrin et M. Montanari (dir.), Histoire de l'alimentation, Paris, 1996.

M. Montanari, La faim et l'abondance. Histoire de l'alimentation en Europe, Paris, 1995.

Dans un domaine comparable, le vêtement

F. Piponnier et P. Mane, Se vêtir au Moyen Âge, Paris, 1995.

Le vêtement au Moyen Âge. Histoire, archéologie et symbolique vestimentaires, dir. M. Pastoureau, Paris, 1989.

(12)

4- Tendances récentes et actuelles

Histoire et sociétés rurales (revue) Histoire urbaine (revue)

Le sol et l’immeuble : les formes dissociées de propriété immobilière dans les villes de France et d’Italie, XIIe-XIXe siècles, dir. O. Faron et E. Hubert, Rome, 1995.

E. Hubert, « La construction de la ville. Sur l’urbanisation dans l’Italie médiévale », Annales HSS, 59/1 (2004), p. 109-139.

G. Comet, Le paysan et son outil. Essai d’histoire technique des céréales, France, VIIIe-XVe siècle, Rome, 1992.

D. Cardon, La draperie au Moyen Âge : essor d’une grande industrie européenne, Paris, 1998.

L. Kuchenbuch, “Les baguettes de taille au Moyen Âge : un moyen de calcul sans écriture ?”, dans Écrire, compter, mesurer. Vers une histoire des rationalités pratiques, dir. N. Coquery, F.

Menant et F. Weber, Paris, 2006, p. 113-142.

Les cartulaires. Actes de la table ronde…, réunis par O. Guyotjeannin, L. Morelle et M. Parisse, Paris, 1993.

P. Chastang, Lire, écrire, transcrire : le travail des rédacteurs de cartulaires en Bas- Languedoc, XIe-XIIIe siècles, Paris, 2001.

Pour une anthropologie du prélèvement seigneurial dans les campagnes médiévales, XIe-XIVe siècles, dir. M. Bourin et P. Martínez Sopena. I : Réalités et représentqtions paysannes, Paris, 2004 ; II : Les mots, les temps, les lieux, Paris, 2006.

L’économie médiévale, dir. P. Contamine, coll. U, 1993

J.-P. Devroey, Economie rurale et société dans l’Europe franque (VIe-IXe s.), I, Belin, 2003 ; II, Puissants et misérables, Bruxelles, 2006.

Histoire de l’Europe urbaine, dir. J.-L. Pinol, 2004.

La croissance agricole du haut Moyen Âge. Chronologie, modalités, géographie, Auch, 1990 (Centre culturel de l’abbaye de Flaran. Journées internationales d’histoire, 10).

Travaux d’économistes

Robert M. Townsend, The medieval village economy: a study of the Pareto mapping in general equilibrium models, Princeton, 1993.

Avner Greif, « Théorie des jeux et analyse historique des institutions : les institutions économiques du Moyen Âge», Annales HSS, 1998, n°3, pp. 597-633. Cf. http://www- econ.stanford.edu/faculty/greifhp.html : page d’Avner Greif (Stanford).

http://www.carloalberto.org/people/botticini : page de Maristella Botticini, université de Turin : bon exemple d’analyse de données médiévales par une économiste : examine les contrats agraires, le prêt juif et les dots en Toscane au XVe s. sous l’angle du risque http://www.economics.utoronto.ca/munro5 : John Munro, université de Toronto : site sur

la crise de la fin du Moyen Âge, dans une approche historienne classique privilégiant la crise industrielle et financière de l’Europe du Nord-Ouest.

Références

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