HAL Id: jpa-00233060
https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00233060
Submitted on 1 Jan 1931
HAL is a multi-disciplinary open access
archive for the deposit and dissemination of
sci-entific research documents, whether they are
pub-lished or not. The documents may come from
teaching and research institutions in France or
abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est
destinée au dépôt et à la diffusion de documents
scientifiques de niveau recherche, publiés ou non,
émanant des établissements d’enseignement et de
recherche français ou étrangers, des laboratoires
publics ou privés.
Non existence d’un spin des photons
A. Kastler
To cite this version:
A. Kastler. Non existence d’un spin des photons.
J. Phys. Radium, 1931, 2 (5), pp.159-164.
�10.1051/jphysrad:0193100205015900�. �jpa-00233060�
NON EXISTENCE D’UN SPIN DES
PHOTONS ;
par A. KASTLER.
Sommaire. 2014 Le principe de sélection du quantum azimutal et le parallélisme que la mécanique ondulatoire établit entre électrons et photons suggèrent l’idée de l’existence d’un spin des photons correspondant à celui des électrons. On peut supposer une relation entre l’orientation des axes des spins corpusculaires et l’état de polarisation de l’onde associée. L’observation de l’absorption des composantes 03C3 dans l’effet Zeeman transversal fournit une expérience cruciale pour ou contre le spin des photons. Cette expérience réalisée une première fois par R. Frisch sur la raie de résonance du mercure a donné un
résultat négatif (pas de spin du photon). L’auteur a repris l’expérience sur les raies D du sodium et a pu confirmer le résultat de Frisch. Il insiste sur quelques conséquences du résultat négatif trouvé.
1. Posi,tion du
problème. -
Leprincipe
de sélection de RubinoBvicz et Sommerfeldmontre que l’émission ou
l’absorption
de lumière par un atomes’accompagne
d’un saut£LTi - ± 1 du
quantum
azimutaL Dupoint
de vue de la «Kugelstrahlung
»(émission
d’uneonde lumineuse
sphérique
par un seulatome)
cette conditionapparaît
comme uneconsé-quence de la conservation du moment
cinétique
(moment
de laquantité
demouvement)
du»ystène
atome-éther. Pendant l’émi.ssi.on d’une onde lumineuse l’orbiteélectronique
de l’atomeperd
unepartie
de son momentcinétique,
et cettepartie
est transmise à l’onde émise.L’échange
de momentcinétique
entre l’atome et l’éther estégal
àL’échange
inverse a lieupendant l’absorption (~).
Les considérations
précédentes
transposées
dans la théorie de la «Nadelstrahlung
»(émission dirigée
dephotons)
font supposer que dans l’émission lumineus.e la variation de momentcinétique
de l’atome est transmise auphoton
individueléjecté
qui
restituerait cemoment
cinétique
à un autre atome dans le processusd’absorption.
Larègle
de sélection attribuerait donc auphoton
individuel un momentcinétique
ouspin
qu’on peut
,
représenter
par un vecteurayant
lasymétrie
d’uncylindre
tournant.Des considérations de
symétrie
noussuggèrent
alors l’idée d’établir unecorrespondance
entre l’orientation dans
l’espace
des vecteursspin
desquanta
de lumière et l’état depolari-sation de l’onde lumineuse. Dans la lumière naturelle les axes de
spin
desphotons
seraientorientés au
hasard,
dans la lumièrepolarisée
les vecteursspin
seraient tousparallèles
entreeux : vecteur I
parallèle
au rayon lumineux dans la lumièrepolarisée circulairement,
( 1 ) SOMMaRFBLD, Atomban und Spektrallinien, wellentheorie ùnd Quantenibeorie. Erhaltùng yom
Impulsmoment. Auswahlprinzip und Polarisationsregel.
160
vecteur I
perpendiculaire
au rayon lumineux et confondu avec le vecteurmagnétique
de l’onde dans la lumièrepolarisée rectilignement (i).
De même
qu’il
existe deux sortes de lumièrespolarisées
circulairement,
gauche
etdroite,
correspondant
à des sensopposés
du vecteurI,
de même nousprévoyons
l’existencede deux sortes de lumière
polarisée rectilignement
aet ~
qui
sedistinguent
par le sens desvecteurs I. La lumière
rectiligne
ordinaire(par exemple
celle obtenue à l’aide d’unnicol)
serait unmélange
de a et,3.
Mais nouspourrions
obtenir isolément l’un ou l’autreétat,
parexemple
l’état a,
en diffusant de la lumière circulairegauche
par des atomesisotropes (gaz
inertes)
et en observant àangle
droit la lumière diffusée. Dans cette diffusion l’orientation du vecteur I desphotons
déviés ne doit en effet paschanger.
Si nous éclairions avec de lalumière circulaire
droite,
nous recueillerions au contraire de la lumièredillusée $ (2).
Cette
conception
du «photon
tournant » nous est encoresuggérée
d’une manièreplus
générale
par leparallélisme
que lamécanique
ondulatoire établit entrephotons
et électrons et par le dualisme desaspects
onde etcorpuscule
de ces deux êtresphysiques.
Lesanalogies
nombreuses entre l’électron et lephoton
(vibration
interne,
masse,quantité
demouvement)
nous amènent en effet à
envisager
le «photon
tournant » commependant
de l’ « électron tournant ~. Et dans les deux domaines on est tenté de fairecorrespondre
à l’orienta-tion dansl’espace
des vecteursspin
descorpuscules
l’état depolarisation
de l’onde associée.Pour les électrons cette
correspondance
entrespin
etpolarisation
de l’ondeélectro-nique
a été affirméedéjà
deplusieurs
côtésdepuis
queRupp
nous a fait connaître des ondesélectroniques polarisées (3).
Existe-t-il une
expérience
décisivepermettant
d’affirmer ou derejeter
cettehypothèse
du «spin
desphotons
» et sa relation avec l’état depolarisation
de la lumière’?Oui,
cetteexpérience
consiste à observerl’absorption
descomposantes c
dans l’effet Zeeman trans-versal.Plaçons
une source de lumière(source
émissiveA)
dans unchamp
magnétique
H,
et observonsl’absorption
de la lumièrequ’elle
émet par une source absorbante Bidentique
à A et
placée
elle aussi dans un deuxièmechamp magnétique
H2
identique
etparallèle
aupremier.
Dans l’observationlongitudinale (parallèlement
auxchamps)
on observe deux ouplusieurs
composantes T
depolarisation
circulaire inverse etl’absorption
n’a lieu que si lechamp
estégal
àH1
et de 1nême sens.L’absorption
cesse si l’on renverse le sens du deuxièmechamp.
Eneffet,
dans ce cas les sens de circulation descomposantes,7
de mêmefréquence
ne secorrespondent plus
dans les deux sources. Cette conclusion se trouve d’ailleurs confirmée par uneexpérience déjà
ancienne de M. Cottonqui
avaitenvoyé
unspectre
continu de lumière circulaire à travers une flamme absorbanteplacée
dans unchamp
magnétique.
Seule lacomposante
c de même sens de circulation absorbe la lumière incidente etapparait
comme raie renversée(1).
Mais pour le
problème qui
nouspréoccupe ici,
l’observationperpendiculairement
auxchamps
est d’un intérêtparticulier.
Dans l’effet Zeeman transversal nous observons à côtéd’une ou
plusieurs
composantes w
vibrantparallèlement
auchamp,
descomposantes
cvibrant
rectilignement perpendiculairement
auchamp.
Ces vibrations c sont enquelque
sorte les vibrations circulaires observées dans l’effet
longitudinal,
et vues maintenant parla « tranche ». Elles
correspondent
donc les unes à l’état a, les autres à l’étatr.
Lorsque
les deuxchamps
11,
et82
auront même sens, la source B absorbera évidemment (~) Une telle hypothèse avait déjà été formulée par Henriot, Bulletin de la Classe des Sciences de l’Ac. Royale ~ deBelgique,
t. 15 (19~9), p. 81.(q) Remarquons cependant que la différence entre les deux états ce et ~ de lumière rectiligne serait
moins profonde que celle qui existe entre des lumières circulaires gauche et droite. La différence entre ces
deux dernières est en effet absolue (non superposables) alors que la différence entre a et ~ n’existe que rela-tivement à l’observateur qui recueille la lumière.
(-3) E. Rupp. Z.
Physik, 61
(19), p. 158. - FuEs et HBLLMANN.Physik Z., 3’1 (1930), p. 465. - HALPERI{. .
Z.
Physik,
67 (t 931), p. 32u : « nie Polarisation einer MaterieBvelle aÙsRert sich im Sinne der Dirac-schenTheorie dùrch die Orientierùng des Spinvektois des Elektrons. »
la lumière émise
par A.
Mais que sepassera-t-il lorsqu’on
renversera le sens duchamp H2 J?
La théorieélectromagnétique classique
veutqu’il
y ait encoreabsorption.
Mais si nousadmettons l’existence d’un
spin
desphotons,
l’absorption
ne devraplus
seproduire
pourdes
champs
antiparallèles.
Eneffet,
dans ce cas les momentscinétiques
des électrons de mêmefréquence
sontopposés
dans les sources émissive et absorbante.L’expérience
seule pourra décider entre les deuxpoints
de vue et son résultatpermettra
de se prononcer pour ou contrel’hypothèse
d’unspin
desphotons (1).
Cette
expérience
a été réalisée unepremière
fois par R. Frisch sur la raie de résonance du mercure et a fourni un résultatnégatif (pas
dechangement
dansl’absorption
lorsqu’on
renverse le
champ
H2).
J’ai tenu àreprendre
l’expérience
en variant les conditions :champs
magnétiques
de 3 à 7 000 gauss, raies D dusodium,
observation à travers un nicol pouréliminer les
composantes
tu.2. Partie
expérimentale :
Absorption
descomposantes ci
dans l’effet Zeemantransversal des raies D du sodium. - L’écart Zeeman normal
correspond
à~ ~u ~
0,047
cm-1 pour unchamp
H = 1 000 gauss.L’écart entre les 2 raies
D1 -
5896 A etDZ ~-.
5890 À17,3
cm-1. Dans leschamps
accessibles l’effet Zeeman anormal n’est donc pas troublé par l’effetPaschen-Back.
-
L’effet Zeeman anormal des raies D se fait
d’après
le schéma suivant :L’écart des
composantes 5
est doncsupérieur
ouégal à
l’écart normal. Pour obtenirune
séparation
convenable descomposantes
Zeeman,
il fautemployer
deschamps
magné-tiques
assez forts pour que cet écart soitsupérieur
àl’épaisseur
des raies. Lalargeur
des raies d’une flamme étant de l’ordre de0,2 cm-1,
il est bond’opérer
duns deschamps
de 6 à 8 000 gausslorsque
les sources A et B sont des flammes de sodium.Lorsqu’on
utilise la résonanceoptique,
onpeut
obtenir un résultat net dans deschamps
beaucoup plus
faibles,
à cause de la finesse des raies de résonance. Lalargeur
des raies derésonance est due
uniquement
à l’effetDoppler-Fizeau
et c’évalue ainsi à0,07
cm-1. Il suffit doncd’opérer
dans deschamps
de 3 000 gauss. Il n’est pas bon d’allerau-delà,
la flamme excitatrice ne couvrantplus
dans deschamps
trop
forts.J’ai eu à ma
disposition ’2
électro-aimantsidentiques
type Weiss,
petit
modèle,
medonnant facilement les
champs
nécessaires. Leurscaractéristiques
ont été établies par unfluxmètre. Une mesure absolue des
champs
a été faite avec une balance de Cotton. Lespièces polaires
étaient descylindres plats
de 6 cm de diamètre. Les entrefers avaient uneépaisseur
de 2 à3,6
cm. Les deuxchamps
étaient ainsi suffisamment uniformes. Les élec-troaimants étaientplacés
côte àcôte ;
les centres des entrefers étant distants d’une tren-taine decentimètres,
les deuxchamps
ne se troublaient pas mutuellement. Je n’ai fait quedes observations sur l’effet Zeeman transversal.
Les
expériences
ont été effectuées de deux manières différentes :a)
Avec desflamrnes
de sodium. - La source A était obtenue en colorant faiblement la flamme d’un chalumeaugaz-oxygène
par unebaguette
de pyrex amenée au contact de la flamme. La source B était obtenue en volatilisant du bromure de sodium dans la flammebleue d’un bec Bunsen. Une
petite
lentille donnait uneimage
réelle de la flamme A àl’empla-(1) Les idées précédentes avaient été développées par l’auteur au début de l’année 1930 et communiquées par lui, en février 1930, à 1B"1. Eugène Bloch, professeur à la Sorbonne qui l’engagea à faire l’expérience. Sa réalisation ayant été retardée par des difficultés matérielles, l’auteur a été devancé dans cette voie par R. Frisch, Zur Drehimpulsbilanz bei Lichtemissionsvorgàngen, Z. Physik, 61 (f930), p. 626. Cet auteur,
partant d’une idée analogue, avait conçu et réalisé la même expérience. La priorité de publication du sujet appartient donc à 11~. Frisch.
162
cement de la flamme B. La flamme B et cette
image
de A s’observaient à travers unprisme
de Nicol à
champ
normalqui
ne laissait passer que les vibratiunsperpendiculaires
auxchamps
magnétiques
(composantes
zj.
Enréglant
convenablement l’intensité desflammes,
on se détacher nettement le bord noir a¡bsorbani de la flamme B sur le fond clair de
l’image
de A. La méthode consiste ensuite à observerl’aspect
de ce bordlorsqu’on
modifie leschamps magnétiques (méthode
deEn créant le
premier
champ,
H,,
on voitdisparaître presqu’entièrement
la bande noirequi
borde la flamme B. Mais cette ‘bande noireréapparaît
lorsque
l’on excite à son tour le deuxièmeéle-ctroaimant,
et ceci soit le sens duutibli4sé d’es
champs
de ’7 200 gauss.b)
En utilisant la résonanceoptique.
- En se servant de la résonan.ceoptique
de la vapeur desodium,
onpeut
obtenir un résultat très net dans deschamps plus
faibles. J’aiopéré
dans ce cas avec succès dans deschamps
de 3 000 gauss. La source émissive A était constituée par unpetit
tube scellé en verre contenant du sodiummétallique purifié
par distillation dans le vide. Ce tube était éclairé par une flamme de sodium intense obtenuesen introduisant une
baguette
de pyrex dans un chalumeaugaz-oxygène.
. Fig. 4.
F, flamme de sodium
C, Candenseur N, icoL
La lumière du chaftnjianeau était ’ciMiceatTée par un condenseur SliT tube A
palace dans
l’entrefer
Ri,
Il suffisait de chauffer ce tuibe doucement da;u’i; l.a flamme cl’NJ!l trec Bunsen lui 1*ire ’émettre une Lumière de résonancepersistant pendant plusirara
mi’Nlutes letkenltemeilllt
pendan»t
le refroidissf,-ment du tube. IOette source de l’bsooanoeobservée à travers un nicol et un deuxième tube scellé B
plus large,
contenantégalement
du sodium pur et
plaoé
dans l’enrtremerH2
du deuxième électro-aimant.Les deux tubes étélient«hauffés
simultanément,
puis
l’onprocédait
à l’observation. En l’absence dec’hamps magnétiques
A était invisible à traverse B. La lum.iére de résonance émise par A était doncirtégralement
absorbée par B. En établissant alors lechamp
Hi ,
’0nL’établissement du deuxième
champ
Hz
éteignait
de nouveau le tubeA,
et rétablissait ainsil’absorption
et ceciquel
que soit le sens duchamp
~~ (1).
3. ~
Conséquences théoriques. -
Cesexpériences
donc eîztièrentent le résultat de Friscfi :t absorption
descomposantes
ci dansl’effet
Zeeman transversal estindé-pendante
du sensrelatif
deschamps
nzagnétiques
Hl
etH2.
Ladissymétrie qui
semanifeste
dans
l’effet
Zeemanlongitudinal
lorsqu’on
deschamps
ne se ¡révèle pas dansl’effet
transversal..Ce résultat
qui
est en accord avec la théorieélectromagnétique classique
condamnel’hypo-thèse du morreent
cinétique
desphotons.
Frisch montre dans sonmémoire,
citéplus
haut,
Fomment
onpeut
essayer de concilier ce résultat avec leprincipe
de conservation dumoment
cinétique
dans l’émission etl’absorption
de la lumière par un atome. Je voudrais insister ici sur lesconséquences
de ce résultatnégatif
pour la structure même de lalumière.
L’analogie
entrel’électron
et lephoton,
mise en lumière par L. deBroglie,
ne doit pasêtre
exagérée.
Leparallélisme qui
existe entre ces deux êtresphysiques (masse, quantité
demouvement,
vibration internerégie
par lepostulat
universel E = hv =rnc2)
ne doit pasnous faire oublier les différences irréductibles
qui
existent entre les deux genres de corpus-cules. A côté despropriétés
communes aux deuxcorpuscules
l’électron seulpossède
en outreune
charge électrique,
un momentcinétique
et un momentmagnétique.
Ces trois
qualités supplémentaires
de l’électron coexistenttoujours
et ne sont que troismanifestations d’une même chose. Il serait artificiel et sans
signification physique
deséparer
les notions decharge électrique,
de momentcinétique
et de momentmagnétique.
Lephoton
par contre sembledépourvu
de cettetriple propriété.
Fréquence,
masse,quantité
demou-vement sont ses seuls attributs.
Nous venons de voir que nous sommes
obligés
d’abandonner l’idée duspin des photons.
Il faut donc renoncerégalement
à lacorrespondance
entre l’orientation des vecteursspin
et l’état depolarisation
de l’onde lumineuse. Il ne resteguère possible
de fairecorrespondre
unequalité
d’uncorpuscule
individuel à la notion ondulatoire depolarisation.
L’interprétation quantique
de lapolarisation
doit être recherchée sans doute dans desconsidérations
statistiques.
Mais dans ce cas lacorrespondance
entrespin
etpolarisation,
pourtant
siséduisante,
devientégalement
bienproblématique
pour les ondesélectro-niques.
L’expérience
suivante serait intéressante à tenter à cesujet :
Un
jet
d’électronspénètre, perpendiculairement
auxlignes
de force. dans unchamp
magnétique
homogène,
où il estdévié,
àangle
droit parexemple.
En traversant lechamp
les électrons subissent laquantification
dansl’espace.
Dans lejet
dévié les axes despin
sont donc tous orientésparallèlement
auchamp.
L’ondeélectronique
est-elle alorspola-risée’? L’étude de sa réflexion sur une feuille
d’or,
en fonction del’azimut,
pourrait
nousapporter
laréponse.
(t) En observant le tube A directement, on constate d’ailleurs, en donnant le ehamp RI, une modifi-cation de la lumière de résonance, qui s’explique facilement par la distribution d’intensité dans les raies de la flamme excitatrice. Lorsque le pyrex effleure à peine la flamme, la raie excitatrice est normale et a son maximum d’intensité au centre. Dans ce cas l’établissement du champ assombrit la
réso-nance.
Si au contraire le pyrex est introduit au milieu de la flamme. qui contient alors beaucoup de sodium
en couche épaisse, l’auto-absorption de la flamme produit une raie excitatrice renversée. La production du champ (3 000 gauss) renforce alors la lumière de résonance.
Dans des champs de 7 000 gauss la résonance s’éteint toujours complètement. L’étude de la résonance optique dans un champ magnétique constitue donc un moyen commode pour étudier sans spPctroscope la largeur et la distribution d’intensité d’une raie excitatrice. Il serait facile de rendre la méthode quantitative
en étalonnant le champ magnétique et en mesurant photométriquement l’intensité de la lumière réémise par résonance.
164
La
partie expérimentale
de ce travail a été effectuée au laboratoire dephysique
dul’Ecole Norrnale
Supérieure à
Paris. Je tiens àexprimer
ma reconnaissance à MM.Eugène
et Léon Bloch