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Le financement du Cloud Computing en France. Livre Blanc produit par EuroCloud France

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

   

Le financement du Cloud Computing   en France  

 

Livre Blanc produit par EuroCloud France  Mai 2013  

(2)

Ce Livre Blanc est le fruit du travail de la commission Finance d’EuroCloud France. 

EuroCloud France est la branche française de l’organisation européenne EuroCloud, premier  réseau d’acteurs du Cloud en Europe avec 1400 entreprises membres réparties dans 28 pays. 

L’objectif fondateur de l’association EuroCloud France est de favoriser le développement du  Cloud computing en France par les acteurs et les usages. Cela passe notamment par : 

les différentes commissions de travail qui fournissent des analyses, des orientations,  des conseils ; 

les Etats Généraux du Cloud, organisés chaque année depuis 2006 ; 

les trophées du Cloud, décernés chaque année depuis 2007 ; 

l’organisation de dîners permettant de faire d’EuroCloud un lieu d’échanges et de  partenariats ; 

des actions d’informations sur le terrain en collaboration avec les Chambres de  Commerce et d’Industrie ; 

une politique d’échange avec les pouvoirs publics pour leur apporter la voix des  acteurs du Cloud. 

EuroCloud France compte 160 sociétés membres à l’image de l’écosystème informatique  français : éditeurs, constructeurs, hébergeurs, télécoms, SSII, VARs, conseils, grossistes,  depuis de grands leaders internationaux jusqu’à une trentaine de Start‐Up. 

L’adhésion à EuroCloud France est ouverte à toute société, acteur de l’informatique et ayant  au moins une partie de ses activités commerciales en France. 

EuroCloud France – 66, avenue des Champs Elysées – 75008 Paris – www.eurocloud.fr   

La commission Finance d’EuroCloud France a pour objectifs : 

d’informer sur  

o

les moyens de financement,  

o

l’actualité comptable et financière,  

o

les valorisations et les transactions.  

de produire des analyses financières sur la base d’enquêtes, de questionnaires,  d’entretiens ; 

d’assister les membres d’EuroCloud France sur  

o

les procédures de contrôle et systèmes d’information,  

o

les business models et l’information financière.  

 

 

(3)

Groupe de travail  

 

Eric Lefebvre            KPMG     Associé Technologies Média Télécommunications  Stéphanie Ortega          KPMG      Associée Technologies Média Télécommunications  Alfred Affoyon         KPMG    Senior manager Technologies Média Télécommunications  Guillaume Cauchoix          KPMG     Senior manager Corporate Finance 

Henry‐Michel Rozenblum        Eurocloud     Délégué général 

Ahcene Latreche               Bull         Director Marketing Programs  Sabine Roucoules          Bull         M&A Manager 

Laurent Briziou            Exaegis    Président  Nicolas Herschtel          bpifrance investissement  

Alain Blaise            Navaho       Directeur Général 

Sébastien Mantanus         NEVA         Directeur du développement  Matthieu Hug            RunMyProcess     Président 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(4)

Sommaire

 

PARTIE 1  Le marché du cloud en 2012        Page 6  

 

1.1  Le cloud computing ?  

1.2  Le marché  

1.3  Les acteurs  1.4  La demande 

1.5  Les catalyseurs de croissance pour le cloud  1.6  Le cloud prend forme 

   

 

 PARTIE 2   Les financements privés           Page 15    

 

2.1  Les levées de fonds dans le secteur du cloud computing en Amérique du    

Nord et en Europe 

2.2  Le financement du SaaS en France par le Venture Capital  

2.3  Les fusions acquisitions dans le secteur du cloud computing en Amérique  du Nord et en Europe 

2.4 Une sélection de transactions dans le secteur du cloud computing  2.5 Des références de valorisations boursières 

2.6 Les financements du contrat SaaS   

 

PARTIE 3  Les financements publics           Page 26  

3.1  Les institutions publiques  3.2  Le Crédit Impôt Recherche 

3.3  Les autres dispositifs d’aides publiques    

 

 

 

(5)

Executive summary

Malgré un contexte économique national et européen bien morose, l’année 2012 a été comme l’année 2011 une excellente année pour le Cloud Computing en France. De nombreuses start-up ont vu le jour et des acteurs déjà établis de l’informatique ont rejoint les rangs du Cloud

Computing.

Le Cloud Computing est transversal et au cœur de l’industrie, de l’économie et de la société. Il se retrouve dans tous les secteurs : santé, éducation, sécurité, démocratie participative,…

Grâce au Cloud Computing, les PME ont enfin accès à des logiciels et à de la puissance informatique auparavant réservés aux grandes entreprises. Grâce au Cloud Computing et à son principe économique « d’informatique à la demande », les entreprises et le secteur public disposent d’un outil de production qui s’adapte en permanence à leurs besoins et améliore leur productivité.

L’industrie française des services du Cloud Computing est largement soutenue par de très jeunes entreprises innovantes. A l’image de ce que l’on observe dans d’autres secteurs, ces start-up sont sous capitalisées. Si leurs fonds propres leur permettent tout juste de produire la version 1.0 de leur solution Cloud, ils sont totalement insuffisants pour leur permettre de passer à la seconde étape de leur développement : moyens commerciaux et marketing, nouvelles versions et internationalisation, cette dernière étape étant essentielle compte tenu de la taille du marché français.

En décembre 2012, EuroCloud France a présenté au cabinet de Mme Fleur Pellerin, ministre déléguée en charge de l’Economie Numérique, une série de propositions. La première proposition demandait au gouvernement de favoriser la création d’un fond d’amorçage de 500 millions d’Euros destiné aux start-up.

En attendant la prise en compte de cette proposition, ce livre blanc dessine le paysage actuel de l’ensemble des dispositifs financiers privés et publics plus ou moins facilement mobilisables pour accompagner les acteurs français du Cloud Computing.

Ce premier livre blanc sera complété par un second opus qui s’attachera à proposer des

améliorations du dispositif actuel et imaginer de nouvelles solutions de financement adaptées au Cloud Computing.

EuroCloud France remercie pour le travail de réflexion et de recherche les sociétés membres de notre association sans lesquelles ce livre blanc n’aurait pas pu être réalisé.

Henry-Michel Rozenblum

Délégué Général d’EuroCloud France.

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1. Le marché du cloud en 2012

1.1 Le cloud computing ?

L’objet de ce livre blanc n’est pas d’entrer dans les détails de ce que recouvre le cloud computing. Le lecteur voudra bien se reporter aux très nombreux articles et livres blancs à ce sujet, dont ceux produits par EuroCloud France.

Cependant, nous rappelons ici les définitions choisies par le NIST1 :

Le cloud computing est un modèle permettant d’offrir un accès simple, en tout lieu et à la demande, à un ensemble de ressources informatiques configurables et partagées : réseaux, serveurs, stockage, applications et services. Cet ensemble de ressources peut être rapidement approvisionné et mis en service avec un minimum d’efforts de gestion et d’intervention du fournisseur.

Le Software as a Service (SaaS) est un service fourni au consommateur lui permettant d’utiliser des applications fonctionnant dans une architecture Cloud. Le consommateur ne gère ni ne contrôle ces applications et cette infrastructure. Tout au plus peut-il se voir accorder un certain niveau de configuration des applications qu’il utilise.

Le Platform as a Service (PaaS) est un service permettant au consommateur de déployer sur une infrastructure Cloud des applications qu’il aura développé à l’aide d’outils (langages de

programmation, boite à outils, librairies,…) mis à sa disposition par le fournisseur. Le consommateur ne gère ni ne contrôle cette infrastructure. Il contrôle les applications déployées et leur configuration.

L’ Infrastructure as a Service (IaaS) est un service d’approvisionnement et de déploiement de ressources mises à la disposition du consommateur comme la puissance de calcul, le stockage, le réseau et d’autres ressources informatiques lui permettant de faire fonctionner des applications, des outils de gestions et des systèmes d’exploitation dans le Cloud.

1.2 Le marché

Mesurer la volumétrie de ce nouveau secteur des services applicatifs et d’infrastructures est loin d’être simple. En effet comme tout marché qui n’a pas atteint un stade de maturité – l’atteindra-t-il un jour ? – il n’existe de pas de définition unique permettant de délimiter son contour. Les éléments

d’informations communiqués dans ce livre blanc sont issus des meilleures sources. Le lecteur voudra bien ne pas s’étonner si d’une source à l’autre, les mesures font apparaître quelques nuances.

Selon une étude du cabinet Gartner, le marché des services liés au cloud public devrait atteindre les 131 milliards de dollars en 2013, soit une belle croissance de 18,5% sur l’année par rapport aux 111 milliards de dollars en 2012.

      

1 National Institute of Standards and Technology (Département américain du commerce) 

(7)

pour l’Europe, alors que le PIB des USA et de l’Union Européenne sont très proches2. En considérant que le poids économique de la France représente 15% de celui de l’Europe, on arrive à une première estimation réaliste du marché du Cloud en France autour de 4 milliards d’euros.

De son côté et pour le seul marché français, Markess International fournit une estimation assez voisine de 3,8 milliards d’euros pour l’année 2014. De la répartition de ce marché entre IaaS, PaaS et SaaS, il apparaît que c’est le SaaS qui domine très largement mais que les perspectives de croissances les plus fortes sont attendues pour les deux autres composantes du Cloud Computing.

C.A. du Cloud en France (M€) 2012 2014 Croissance annuelle moyenne

SaaS 2.000 2.470 11%

PaaS 90 190 45%

IaaS 730 1.140 25%

Total 2.820 3.800 16%

Source : Markess International

La récente étude KPMG “Breaking through the adoption barriers” basée sur 179 interviews menées en 2012 auprès d’acteurs du Cloud donne les résultats suivants:

1.3 Les acteurs

Si l’évaluation du marché est complexe, le repérage des acteurs ne l’est pas moins. Il faut déjà faire la part entre les acteurs occasionnels et ceux pour qui le cloud est au cœur de la stratégie et qui ont une activité régulière dans le Cloud.

      

2 Respectivement 14.300 et 14.800 milliards de dollars (Source FMI 2009) 

(8)

Aujourd'hui, la majorité des éditeurs de logiciels a engagé une dynamique dans ce sens. Tous ne génèrent cependant pas encore des revenus réguliers avec une offre Cloud. Par ailleurs, de nombreux acteurs, d’horizons variés ont déployé une offre dans le Cloud (par exemple, La Poste avec Docapost et ses solutions de dématérialisation).

L’étude KPMG “Breaking through the adoption barriers” montre que les acteurs interrogés ayant déployé une offre Cloud s’attendent à ce que la part de leurs revenus générés par le Cloud progresse de façon significative d’ici 2 ans.

La grande majorité des acteurs en France sont à l’image du marché du cloud, des start-up, des pure- players créés spécifiquement pour ce marché.

(9)

1.4 La demande

D’après l’étude de Markess International en 2012 :

 46% estiment que le nombre de leurs clients « cloud » a fortement progressé

 53% prévoient une croissance modérée ou forte (20%) du panier moyen de leurs clients

 45% espèrent une forte croissance de leur carnet de commandes (contre 51% en 2011)

(10)

L’une des mesures les plus regardées par les fournisseurs de Cloud est la durée moyenne de leur contrat avec leurs clients. De l’analyse réalisée par Markess International, il apparait que cette durée moyenne excède rarement deux ans. Cette indication doit être prise avec beaucoup de précaution étant donné que les fournisseurs de Cloud sont souvent de jeunes entreprises ayant donc peu de recul sur leur propre activité.

L’objectif des fournisseurs de Cloud est de fidéliser leurs clients au travers d’une prestation flexible, s’adaptant instantanément aux évolutions des besoins des entreprises.

Le Cloud permet aux offreurs d’être en relation permanente avec leurs clients, de mieux maîtriser leurs évolutions et attentes, de renforcer leurs liens avec eux. Cette relation approfondie entre le client et son prestataire doit permettre d’atteindre des taux de renouvellement de contrats élevés. Cet autre

indicateur (le taux de «churn») est également particulièrement suivi par les acteurs du Cloud.

(11)

 Notons la guerre des prix qui s’amorce et qui pourrait être aussi violente que celle que connait le marché de la téléphonie mobile. C’est particulièrement évident pour le IaaS. Au cours des 6 dernières années, le leader mondial du marché, Amazon suivi de près par Google ou

Microsoft, a baissé ses tarifs plus de 20 fois ! Le phénomène est différent pour le SaaS mais on observe qu’une partie non négligeable des « clients » sont en fait utilisateurs des versions gratuites des logiciels et services en ligne « Fremium ». Afin de garantir la pérénité du modèle Cloud, ces offres Fremium devraient évoluer et de nouvelles offres (notamment par palier) devraient apparaître.

1.5 Les catalyseurs de croissance pour le cloud

L’adoption du Cloud par le plus grand nombre nécessitera encore des mesures d’accompagnement et des initiatives dans plusieurs directions.

 Le développement des usages numériques sur le téléphone mobile et surtout sur les tablettes devrait accélérer l’implantation du Cloud. Seul le Cloud est en mesure de répondre à cet appétit croissant d’applications immédiatement opérables. L’arrivée de la 4G (très haut débit) devrait favoriser cette évolution.

 L’implication progressive, mais qui demande encore des efforts d’évangélisation, des réseaux de distribution est indispensable pour assurer ce service continu notamment aux PME qui s’appuient très souvent sur leur partenaire informatique de proximité.

 

(12)

     

 Le recours massif du secteur public : l’Etat, les collectivités locales, le parapublic, permettra d’accélérer l’implantation du Cloud en poussant tous les sous-traitants du secteur public à s’y mettre

 Les craintes liées à la sécurité, à l’accès des données et à la réversibilité ne seront levées qu’à condition que soient mis en place des standards et des normes, au moins au niveau européen.

La Commission Européenne s’est emparée du dossier mais ses travaux ne devraient produire de premiers résultats qu’à partir de 2014.

 Le soutien aux nouveaux acteurs doit être renforcé et prendre notamment la forme d’un accompagnement de mesures incitatives en matière de financement de l’innovation. C’est l’objet de ce livre blanc.

1.6 Le Cloud prend forme

Sur 1056 entreprises européennes interviewées par IDC, 64% d’entre elles faisaient usage du Cloud : (Source étude d’IDC mené pour l’UE au printemps 2012).

 11% ne voyaient pas d’intérêt dans l’usage du Cloud

 12% y pensaient

 13% le planifiaient

 19% le testaient

 13% utilisaient une solution

 32% utilisaient plusieurs solutions.

Le type d’utilisation est présenté dans le graphe ci-dessous :

(13)

Dans la seconde étude de KPMG « The Cloud takes shape » publiée en février 2013 et basée sur 650 interviews menées en 2012 dans 16 pays différents après de dirigeants d’entreprises utilisatrices d’une offre Cloud, on observe que la réduction des coûts n’est plus le seul motif d’adoption et que la sécurité n’est plus le premier frein à sa mise en œuvre.

Les entreprises utilisatrices de Cloud mettent en avant ses avantages

Les freins à l’adoption sont bien identifiés

(14)

Toujours dans cette étude de KPMG « The Cloud takes shape », on note que les applications qu’entendent migrer en mode Cloud les entreprises sont progressivement plus larges et plus complexes.

Source: KPMG International's 2012 Global Cloud Providers Survey.

 

(15)

2. Les financements privés

Les financements privés étudiés concernent aussi bien les financements en capital que les financements du besoin en fonds de roulement.

 

2.1 Les levées de fonds dans le secteur du cloud computing en Amérique du Nord et en Europe

 

Les marchés américain et européen évoluent selon des trajectoires différentes en raison notamment de leur taille et des conditions d’accès au financement des sociétés de croissance. Ainsi, les entreprises américaines bénéficient d’un écosystème favorable qui leur permet de se développer plus rapidement.

Méthodologie

Les échantillons présentés dans cette partie répertorient les levées de fonds et opérations de fusion/acquisition réalisées dans les secteurs liés au cloud computing (IaaS, SaaS, PaaS) et à l’Internet entre le 1er janvier 2010 et le 31 décembre 2012.

La base de données utilisée pour cette étude est S&P / Capital IQ.

Les secteurs d’activité identifiés ci-dessous ont été retenus pour couvrir les entreprises du cloud computing :

Internet Software and Services

Application Software

Deux zones géographiques ont été étudiées :

Amérique du Nord : Etats-Unis et Canada

Europe

L’échantillon comprend :

10 094 opérations de levée de fonds

1 766 opérations de fusion/acquisition avec Entreprise Value (EV) renseignée, dont

535 opérations de fusion/acquisition avec multiple Entreprise Value (EV) / Chiffre d’affaires renseigné

Les montants de capitaux levés par les entreprises du cloud computing sont significativement supérieurs lorsque ces entreprises sont basées aux Etats-Unis et au Canada plutôt qu’en Europe. Sur la période étudiée (1er janvier 2010 – 31 décembre 2012) le montant trimestriel cumulé du capital investi en Amérique du Nord excède le plus souvent les 2 milliards d’euros et culmine à 4,9 milliards d’euros au deuxième trimestre 2011 (entrée de KKR au capital de Go Daddy Group). En Europe, le montant trimestriel cumulé du capital investi sur la même période ne dépasse que deux fois le milliard d’euros.

(16)

   

Evolution comparée des capitaux levés en Amérique du Nord et en Europe depuis 2010 dans les  secteurs liés au Cloud Computing et à l’Internet (en valeur) 

 

Source : Capital IQ 

La croissance du secteur et le développement des sociétés sont fortement corrélés à la capacité de ces dernières d’accéder aux financements externes. Les entreprises technologiques nord américaines parviennent à lever des capitaux plus fréquemment que leurs homologues européens, leur permettant ainsi de franchir des paliers de croissance plus rapidement.

 

Evolution comparée du nombre de levées de fonds en Amérique du Nord et en Europe depuis 2010 dans les secteurs liés au cloud computing et à l’Internet (en valeur)

 

Source : Capital IQ 

1 536 1 617

2 002

4 667

2 891

4 876

4 131

2 596 2 532

3 574

2 805

2 529

556 488

323

2 024

315 493

1 240 868

398

697

426 542

Q1-10 Q2-10 Q3-10 Q4-10 Q1-11 Q2-11 Q3-11 Q4-11 Q1-12 Q2-12 Q3-12 Q4-12

Amérique du Nord - Valeur cumulée des levées de fonds (€m) Europe - Valeur cumulée des levées de fonds (€m)

429

560 584

711 676

743

696

748

678

809

712 694

94 113 126 124 154 197

120

194 153 176

144

244

Q1-10 Q2-10 Q3-10 Q4-10 Q1-11 Q2-11 Q3-11 Q4-11 Q1-12 Q2-12 Q3-12 Q4-12

Amérique du Nord - Nombre de levées de fonds Europe - Nombre de levées de fonds

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En Europe, le marché est dominé par le Royaume Uni et la France qui représentent respectivement 24% et 23% des levées de fonds répertoriées dans l’échantillon européen. Cette domination s’explique notamment par un marché adressable plus large et un niveau de maturité plus avancé du capital investissement dans ces pays.

Echantillon des principales levées de fonds dans le secteur du Cloud computing réalisées par des sociétés françaises

  La taille critique des entreprises de Cloud computing aux Etats-Unis leur confère un avantage compétitif face aux concurrents européens. Cette plus grande maturité se reflète également dans les transactions M&A et opérations de consolidation qui sont étudiées ci-après.

 

2.2 Le financement du SaaS en France par le Venture Capital

Un fonds de capital risque apporte du capital, parfois de l’expérience voire des réseaux, pour aider une entreprise dans son développement. L’objectif unique est simple : obtenir la meilleure rentabilité dans une période de temps donnée, généralement de l’ordre de 6 à 8 ans, au-delà de laquelle la sortie est quasi-obligatoire.

On distingue en France deux catégories de fonds d’investissement : FCPI/FIP (60%des

investissements) et FCPR (40%). La collecte des FCPI connait une baisse sensible depuis 2008 (-30%

entre 2008 et 2010), l’avantage fiscal y étant attaché ayant nettement diminué. Côté FCPR il est plus difficile de connaitre les montants de collecte, mais il semble que celles-ci soient aussi en baisse nette, pouvant peut-être entrainer la fusion de certaines équipes de gestion.

Le SaaS se situe à la croisée de deux catégories possibles d’investissement : le «Web» et le «logiciel».

Après le tassement des années 2010 et 2011 (environ 300M€ d’investissement) les investissements en France dans le «web» ont représenté 542M€ en 2012, en hausse de plus de 90% par rapport à 2011 : mais l’idée d’une réelle embellie dans le capital-risque français doit être mitigée par l’observation que 250M€ proviennent de fonds étrangers. Comparativement le financement du «web» US représentait environ 8Mds $ en 2010 : soit 8€/habitant en France et 25€/habitant outre Atlantique.

Dans le détail la réalité est diverse :

 les investissements sont concentrés sur les secteurs déjà bien connus et bien appréhendés par les VC (e-commerce -41,5%-, services Web et e-tourisme -38,4%-, e-marketing -13,4%-); si certaines catégories incluent des acteurs SaaS, on peine à identifier une représentation significative du SaaS 

Date Société cible Description de la cible Investisseur Pays de

l'investisseur

CA société cible

Levée de fonds

oct.-12 Emailvision Solutions de marketing en mode SaaS Izurium Capital Royaume Uni 70 23,0

avr.-12 Eptica Solutions de relation client en mode SaaS Auriga Partners, Omnes Capital France 6 7,0

mars-12 TalentSoft Solutions RH en mode SaaS Seventure Partners, FSN France 10 7,0

oct.-12 Systancia Solutions de virtualisation de postes de travail CDC Entreprises, A Plus Finance France 3 4,0 sept.-12 Kadrige Logiciels de visite médicale en mode SaaS Matignon Investissement, CM-CIC

Capital Privé, Equitis, Amundi PE

France 5 4,0

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 le logiciel, en particulier d’entreprise, y compris SaaS, reste un terrain peu apprécié, en particulier parce que les espoirs de sorties intéressantes en France sont rares, de part la quasi absence de consolidateur comme de marché actions technologiques

 peu d’investissements dépassent les 3,5M€, ce qui comparativement aux montants des tours d’investissements dans le SaaS aux Etats-Unis ne permet pas de faire émerger des acteurs globaux en France

 quelques poids lourds représentent l’immense majorité des montants investis, à l’instar de Fotolia -117M€-, Deezer -100M€-, Criteo -30M€-, Spartoo -25M€-, Viadeo -24M€- ou Sensee -17M€-.

 plus de la moitié des investissements sont en dessous de 1M€.

La répartition des montants est une illustration concrète d’une réalité désormais bien connue : la grande difficulté du développement d’entreprise (passage de 1M€ à 20M€), en particulier technologique en France.

L’attrait du modèle SaaS pour les VC est simple : le modèle de revenu récurrent qui amène des valorisations importantes aux Etats-Unis et sur le marché international. Pour une société 100% SaaS avec une technologie native et un modèle de déploiement global, une valorisation de 5x le chiffre d’affaires est usuelle ; des valorisations de 10x voire 20x peuvent exister, y compris sur des transactions importantes (SuccessFactors / SAP, environ 10x pour 3,4Mds $). Comparativement le logiciel licence / maintenance se valorise classiquement au plus 2x, de même que le web marchand.

La difficulté spécifique au SaaS provient en France de quatre éléments :

 la lenteur du modèle de revenu, qui peut non seulement augmenter le besoin de financement à terme, mais aussi entrer en conflit avec les échéances de sorties de VC, créant des désalignements d’intérêts entre actionnaires ;

 la valorisation «à l’entrée» difficilement alignable sur les valorisations des transactions

internationales, alors que celles-ci ne sont pas la norme en France. Difficulté d’autant plus grande que la rareté des capitaux dans les fonds français crée une pression à la baisse sur les

entrepreneurs ;

 la quasi-obligation de trouver un modèle d’internationalisation, en particulier parce que les sorties potentielles (et obligatoires pour un VC) sont peu probablement en France du fait de la grande rareté des consolidateurs locaux ;

 le manque d'appétence des fonds pour le logiciel.

Plusieurs tendances semblent être en mesure de modifier favorablement le paysage, tant en montants investis, qu’en prise de risque et en secteur investis, en particulier si l’on se réfère à ce qui se passe aux Etats-Unis :

 le retour des fonds corporate et des investissements par les grands groupes ;

 l’arrivée de fonds d’entrepreneurs qui prennent pour beaucoup la place laissée vacante par les VC traditionnels dans le «early stage» ;

 l’émergence d’investisseurs privés («business angels») intéressés par les investissements technologiques et pouvant investir des tickets significatifs ;

 la possible émergence d’un phénomène durable de crowd funding y compris pour les projets technologiques : sans être une tendance encore visible dans les technologies, les 380M$ levés via Kickstarter en 2012 peuvent amener à s’interroger sérieusement.

 

(19)

2.3 Les fusions acquisitions dans le secteur du cloud computing en Amérique du Nord et en Europe

Les fusions acquisitions d’entreprises technologiques sont très dynamiques en Amérique du Nord où il y a eu sur la période étudiée (1er janvier 2010 – 31 décembre 2012) 1,5 fois plus de transactions qu’en Europe. Le marché américain tend également à mieux valoriser les entreprises cibles avec un multiple médian de 3,2x le chiffre d’affaires contre 2,4x le chiffre d’affaires en Europe sur l’ensemble des transactions recensées. Cette différence de valorisation s’explique principalement par la différence de croissance des entreprises.

Evolution du nombre de transactions réalisées dans les secteurs liés au cloud computing et à l’Internet en Amérique du Nord depuis 2010

 

Source : Capital IQ

Evolution du nombre de transactions réalisées dans les secteurs liés au cloud computing et à l’Internet en Europe depuis 2010

Source : Capital IQ

328 310 329 303 356 306 334 342 346 351 364 331

2,0x 3,1x

2,5x 3,3x

3,7x 3,6x

3,0x 3,3x

2,5x 2,7x

3,4x 3,8x

Q1-10 Q2-10 Q3-10 Q4-10 Q1-11 Q2-11 Q3-11 Q4-11 Q1-12 Q2-12 Q3-12 Q4-12

Amérique du Nord - Nombre total de transactions Moyenne des multiples VE / Chiffre d'affaires

Multiple médian : 3,2x

195 209 205 227 260 237 214 228 227 240 235 197

2,9x

2,1x 2,6x

1,2x 2,3x

2,0x 2,6x

1,9x 2,5x

2,7x

1,5x 2,6x

Q1-10 Q2-10 Q3-10 Q4-10 Q1-11 Q2-11 Q3-11 Q4-11 Q1-12 Q2-12 Q3-12 Q4-12 Europe - Nombre total de transactions Moyenne des multiples VE / Chiffre d'affaires

Multiple médian : 2,4x

(20)

La valeur d’entreprise moyenne des sociétés cibles est également supérieure en Amérique du Nord, du fait notamment de la maturité atteinte par les pure players. Ainsi, en moyenne, une société technologique cédée aux Etats-Unis a une valeur d’entreprise deux fois plus importante qu’une société équivalente en Europe.

La valeur d’entreprise médiane s’établit respectivement à 39m€ et 87m€ pour l’Europe et l’Amérique du Nord, correspondant à un cœur de cible constitué d’entreprises réalisant entre 15m€ et 30m€ de chiffre d’affaires sur la base des multiples de valorisation de l’échantillon ci-dessus.

Au niveau européen, le Royaume-Uni est le marché le plus mature en termes de fusion acquisition de sociétés technologiques, il représente près de 38% des transactions du panel, devant l’Allemagne avec 9% et la France avec 8%.

Comparaison des valeurs d’entreprise moyennes des sociétés achetées en Amérique du Nord et en Europe depuis 2010

Source : Capital IQ 

Forts vecteurs de croissance, les opérations de fusions acquisitions de sociétés technologiques permettent d’accélérer le développement des entreprises mais également de donner de la liquidité aux investisseurs en capital historiques qui peuvent réinjecter le produit de ces cessions dans de nouvelles entreprises, créant ainsi un cercle vertueux pour l’ensemble du secteur.

   

28 93

68 70

93

86 80

97 78

136

89 114

28 22

103

40 38 38

151

19 139

60

32 62

- 20 40 60 80 100 120 140 160

Q1-10 Q2-10 Q3-10 Q4-10 Q1-11 Q2-11 Q3-11 Q4-11 Q1-12 Q2-12 Q3-12 Q4-12 Amérique du Nord - Valeur d'entreprise moyenne (en m€) Europe - Valeur d'entreprise moyenne (en m€)

Médiane VE Am.

Nord : 87m€

Médiane VE Europe : 39m€

(21)

La sélection est constituée d’opérations récentes ayant pour cibles des sociétés américaines ou européennes et dont la majeure partie de l’activité est liée au cloud computing (éditeur de solutions SaaS, fournisseurs de services de virtualisation, de gestion des infrastructures IT etc.)

Sélection de transactions réalisées aux Etats‐Unis depuis 2010

Source : Capital IQ, MergerMarket, rapports annuels   

                 

Date Société cible Activité de la cible Pays VE

(€m ) Acquéreur Pays CA n-1

(€m )

VE / CA n-1

oct.-12 JDA Softw are Editeur de solutions de gestion de la supply chain en

mode Saas USA 1 389 RedPrairie USA 514 2,7x

août-12 Kenexa Editeur de solutions de gestion de talents en mode

Saas USA 1 039 IBM USA 225 4,6x

août-12 Deltek Editeur d'ERP en mode Saas USA 819 Thoma Bravo USA 271 3,0x

juil.-12 Quest Softw are Editeur de solutions de gestion et d'administration des

ressources et de virtualisation USA 1 978 Dell USA 697 2,8x

juin-12 Ariba Editeur de solutions d'e-commerce B to B en mode

cloud USA 3 569 SAP Allemagne 359 9,9x

févr.-12 Demandtec Editeur de solutions d'analyse de merchandising, de

promotion et de marketing en mode Saas USA 320 IBM USA 62 5,2x

févr.-12 Taleo Editeur de solutions de gestion de talents en mode

Saas USA 1 354 Oracle USA 237 5,7x

déc.-11 SuccessFactors Editeur de solutions d'exécution de stratégie

d'entreprise en mode Saas USA 2 713 SAP Allemagne 253 10,7x

oct.-11 Rightnow Technologies

Editeur de solutions de gestion de la relation client en

mode Saas USA 1 099 Oracle USA 134 8,2x

avr.-11 Savvis Fournisseur de services d'hébergement et de cloud

computing USA 2 001 CenturyLink USA 630 3,2x

mars-11 Radian6 Editeur de solutions de surveillance des médias

sociaux pour les entreprises en mode Saas USA 240 Salesforce.com USA 25 9,7x

févr.-11 NaviSite Fournisseur de services d'hébergement, de services

managés et de cloud computing USA 238 Time Warner Cable USA 91 2,6x

janv.-11 Terremark Fournisseur de services managés et d'externalisation

des infrastructures IT USA 1 345 Verizon USA 213 6,3x

nov.-10 Hosted Solutions Fournisseur de services d'hébergement spécialisé en

Iaas destiné aux entreprises USA 236 Windstream

Corporation USA 37 6,3x

Moyenne 1 310 268 5,8x

Médiane 1 222 231 5,5x

(22)

 

Sélection de transactions réalisées en Europe depuis 2010 

 

Source : Capital IQ, MergerMarket, rapports annuels 

Cette sélection d’opérations permet de constater que le multiple médian des transactions ayant pour  cible une société basée en Amérique du Nord est de 5,5x le chiffre d’affaires contre 2,7x pour les  sociétés basées en Europe. Les sociétés américaines qui acquièrent des cibles européennes ont  également tendance à mieux valoriser ces dernières.  

Le marché américain offre un écosystème favorable aux entreprises technologiques qui, à leur tour,  valorisent favorablement leurs cibles et n’hésitent pas à franchir l’Atlantique pour faire l’acquisition  d’entreprises innovantes en Europe. 

Le dynamisme du marché américain est également soutenu par l’attractivité de ses marchés  financiers, lesquels offrent d’importantes sources de liquidité, avec des valorisations élevées, et de  financement aux différents acteurs. 

         

Date Société cible Activité de la cible Pays VE

(€m ) Acquéreur Pays CA n-1

(€m )

VE / CA n-1

nov.-12 Star Technology Services

Fournisseur de services managés et de réseaux (communications unifiées, postes de travail distants

t )

UK 69 Claranet UK 57 1,2x

juil.-12 SHL Group Editeur de solutions de gestion de talents en mode

cloud UK 537 CEB USA 171 3,1x

avr.-12 eLINIA Fournisseur de services de cloud computing et

d'externalisation d'infrastructure IT UK 16 Adapt Services UK 8 2,0x

déc.-11 Traveldoo Fournisseur de plates-formes de services de voyages

d'affaires en mode Saas France 25 Expedia USA 6 4,5x

déc.-11 Workplace Systems

Editeur de solutions de gestion des ressources

humaines en mode cloud UK 46 Lloyds TBS

Development CapitalUK 11 4,2x

oct.-11 App-DNA Group Fournisseur de services de migration applicative et de

solutions de virtualisation UK 67 Citrix Systems USA 6 11,1x

oct.-11 B-Process Editeur de solutions de traitement des factures et de

dématérialisation en mode SaaS France 35 Ariba USA 11 3,3x

sept.-11 eFront Editeur de solutions en mode Saas destinées au

secteur financier France 57 Francisco Partners USA 28 2,1x

août-11 Attenda Limited Fournisseurs de services de cloud computing UK 56 Darw in Private

Equity UK 32 1,8x

juin-11 Acens Technologies

Fournisseur de services d'hébergement et de cloud

computing destinés au marché des PME Espagne 55 Telefonica Espagne 30 1,9x

juin-11 Jobpartners Editeur de solutions de gestion de talents en mode

Saas UK 26 Taleo USA 5 5,4x

juin-11 Prosodie Fournisseur de services de gestion des infrastructures

et de solutions en centres de contacts multicanaux France 382 Capgemini France 173 2,2x

juin-11 Mamut Editeur de solutions en mode Saas destinées au

marché des PME Norvège 111 Visma Norvège 63 1,8x

sept.-10 Host Europe Founisseur de services d'hébergement UK 325 Montagu Private

Equity UK 83 3,9x

Moyenne 129 49 3,5x

Médiane 57 29 2,7x

(23)

Le marché boursier américain est plus profond que le marché européen, supporté par une base plus large d’investisseurs et le rôle central qu’il occupe dans le financement de l’économie Internet. Ceci se traduit notamment par un nombre de sociétés cotées plus important aux Etats-Unis qu’en Europe, et par des niveaux de valorisation supérieurs.

 

Parmi les principaux acteurs mondiaux du SaaS et des services de Cloud computing, la grande majorité sont des sociétés d’origine américaine.

Principaux acteurs cotés du Cloud computing aux Etats-Unis

 

Source : Capital IQ, données au 31/01/2013 

Le multiple médian de l’échantillon s’élève à 6,9x le chiffre d’affaires 2012 du fait des perspectives de croissance soutenues dans un environnement économique dégradé.

Il n’a pas été encore possible de constituer un échantillon de sociétés cotées européennes comparables du fait du nombre trop limité d’entreprises du cloud de taille significative et/ou cotée en bourse.

 

2.6 Les financements du contrat SaaS

L’affacturage pour les acteurs de SaaS

L’ affacturage est un mécanisme auquel ont à présent accès les acteurs de SaaS : les factures émises au fil de l’eau, à terme à échoir, peuvent être ainsi financées moyennant la constitution d’un fonds de garantie et l’existence dans les contrats SaaS de clauses spécifiques telles que celles relatives à la redondance des solutions, à la qualité de l’hébergement…En fonction des caractéristiques de l’éditeur, de 50% à 90% du lot de factures cédées peuvent être financés.

EV / Net Sales Growth % EBITDA % EBIT % 2011A 2012E 2013E 2012E 2013E 2012E 2013E 2012E 2013E

SaaS

salesforce.com, Inc. United States 18 541 18 521 11,4x 8,4x 6,7x 35% 27% 17% 18% 11% 13%

Intuit Inc. United States 13 591 13 548 4,7x 4,2x 3,9x 11% 10% 36% 39% 31% 35%

NetSuite Inc. United States 3 703 3 567 20,5x 15,7x 12,1x 31% 30% -5% 10% -10% 6%

Concur Technologies, Inc. United States 2 714 2 545 9,3x 7,4x 5,9x 26% 25% 14% 22% 6% 17%

ServiceNow, Inc. United States 2 551 2 319 21,5x 12,9x 8,1x 66% 60% -10% 6% -15% 0%

NeuStar, Inc. United States 2 202 2 438 5,3x 4,0x 3,7x 34% 9% 44% 48% 33% 36%

Aspen Technology, Inc. United States 2 105 1 976 12,2x 9,9x 8,2x 23% 21% 8% 21% 6% 19%

Guidewire Software, Inc. United States 1 351 1 214 8,4x 6,5x 5,4x 29% 21% 11% 13% 10% 10%

RealPage, Inc. United States 1 296 1 288 6,8x 5,4x 4,5x 25% 21% 23% 25% 18% 21%

ExactTarget, Inc. United States 1 102 946 6,2x 4,5x 3,5x 39% 28% 3% 2% -4% -5%

Average 10,6x 7,9x 6,2x 32% 25% 14% 20% 9% 15%

Median 8,8x 6,9x 5,6x 30% 23% 13% 19% 8% 15%

Company Name Country

Market cap (€m)

EV (€m)

(24)

La cession de contrat SaaS

Le financement des contrats de licences et maintenance est à présent couramment proposé par les acteurs du financement des équipements informatiques.

Avec la croissance des offres dans le cloud, les éditeurs ont besoin d’être accompagnés pour le financement de leurs ventes de contrats SaaS. En effet, pour ceux qui font évoluer leur business model vers le SaaS, ces nouvelles solutions impactent très sensiblement leur trésorerie. Pour les pure players, ils ont un besoin de financement lié aux investissements en infrastructures et marketing importants et à leurs coûts de R&D qu’une facturation progressive ne peut pas satisfaire.

Les travaux ont été engagés par plusieurs entreprises, crédit-bailleurs, loueurs ou institutions financières (tel GE Capital, Navaho…), pour trouver un modèle contractuel permettant de financer ces contrats en prenant en compte les actifs sous-jacents d’un contrat SaaS (droit d’usage,

hébergement, ligne télécom…) d’une part et les risques opérationnels notamment liés à la qualité de l’hébergement et aux « SLA » d’autre part.

Les acteurs du SaaS ayant plus de trois ans d’antériorité peuvent cependant aujourd’hui céder leurs contrats à des loueurs ou institutions financières spécialisées selon les modalités suivantes :

 l’éditeur transfère la gestion du risque de paiement client (risque de contrepartie) auprès du loueur qui en contrepartie encaissera les redevances, pour toute la durée du contrat : en cas de défaillance financière du client final, le loueur assume la perte générée par les non paiements du client final ;

 le prestataire SaaS continue d’être responsable du service auprès du client final (risque de performance ou risque opérationnel) ;

 le loueur facture selon la périodicité contractuelle le client final, encaisse les redevances et règle à l’éditeur au démarrage du service la partie du contrat qui correspond à la licence et aux équipements acquis, et au fur et à mesure de l’encaissement, la partie « service récurrent » du contrat ;

 le prestataire SaaS facture au loueur un pourcentage de la somme des redevances (ou abonnements) engagées par le client final ;

 le loueur se rémunère par une marge formée sur l’actualisation des redevances à un taux convenu avec l’éditeur ;

 l’éditeur reste l’interlocuteur commercial et technique de son client final.

Cette formule permet pour l’éditeur SaaS d’encaisser immédiatement une grande partie de la somme des redevances du contrat et de limiter ainsi le fonds de roulement nécessaire à l’activité.

Le mode opératoire de cette formule nécessite certains pré-requis indispensables :

 les durées d’abonnement SaaS doivent être fermes et non résiliables pour une durée généralement comprise entre 36 et 48 mois ;

 l’évaluation du prestataire et l’identification des coûts relatifs à la prestation SaaS récurrente.

(25)

exclusif d’utiliser les logiciels dans le cadre de la location financière, ou le droit d’accès au contrat d’hébergement en cas de défaillance financière de l’éditeur ;

 afin de garantir le risque opérationnel de l’éditeur, le loueur fera appel à un tiers, tel Exægis, pour l’évaluation et la notation de l’éditeur et la sécurisation de la solution louée.

La mise en œuvre est simple, elle consiste pour l’éditeur à être référencé auprès des loueurs acceptant de financer des contrats SaaS :

 présenter son offre et ses trois derniers bilans, et obtenir une notation suffisante. Signature d’un contrat de partenariat entre le loueur et l’éditeur qui recense les droits et obligations de chacun ;

 pour chaque dossier client présenter les trois derniers bilans, autorisation de prélèvement et informations diverses, des sociétés clientes. Mise en place des procédures de sécurisation.

 à la mise en place de chaque contrat, le loueur règle généralement sous un délai de 72 heures après activation du service accepté par le client final, le montant convenu de la chaine d’abonnement dans le contrat de partenariat.

Cette formule présente les avantages suivants : Optimisation de la trésorerie

Le loueur règle immédiatement une partie importante des redevances, ou abonnements, (partie licence).

 facilite le développement tout en limitant le recours à des solutions capitalistiques.

 permet de proposer un mode de rémunération immédiat et non fractionné à ses partenaires. 

Suppression du risque client

Le loueur facture les loyers et gère les impayés pendant toute la durée du contrat.

 plus de frais d’analyse de risques et de recouvrement, l’activité commerciale peut être privilégiée.

 la facturation client est réalisée par un tiers et les frais de gestion sont limités. 

Evolution de la solution pendant toute la durée du contrat

Des programmes d’évolution à loyers constants sont généralement possibles.

 les renouvellements et évolution sont facilités.

 facilite les engagements longue durée des clients pour le prestataire SaaS.

Intégration d’une continuité de services

 facilite les ventes en apportant une garantie de continuité de services de la solution.

 en labélisant la solution par un organisme indépendant.

 en bénéficiant de l’accompagnement d’un expert qui objectivise la qualité du service.

(26)

 

3. Les financements publics

Le secteur du cloud computing se caractérise par une forte dynamique d’innovation et la création régulière d’un grand nombre de start-up spécialisées. Pour financer leur croissance, un certain nombre d’outils ont été mis en place par les pouvoirs publics, dont (i) la création d’institutions publiques spécialisées (la Banque Publique d’Investissement - bpifrance - et le Fonds National pour la Société Numérique - FSN -) ; (ii) le Crédit Impôt Recherche – CIR - ; et (iii) d’autres dispositifs d’aides publiques (le statut de Jeune Entreprise Innovante - JEI - et le Crédit d’Impôt Innovation - CII -).

3.1 Les institutions publiques

Les financements disponibles au sein de la sphère publique se révèlent être nombreux et variés.

Jusqu’à maintenant les principaux acteurs pour les sociétés du cloud computing étaient d’une part OSEO, le Fonds Stratégique d’Investissement (FSI), FSI Régions, CDC-Entreprises et le Fonds National d’Amorçage (FNA) qui sont en cours de regroupement au sein de bpifrance, et d’autre part le FSN.

L’innovation est l’une des priorités de ces entités, depuis le soutien à la R&D jusqu’au renforcement du capital des entreprises innovantes, porteuses de croissance et de compétitivité. Dans ce cadre, l’investissement dans les secteurs d’avenir comme les nouvelles technologies, l’environnement et la santé est clé : l’accompagnement des sociétés françaises du cloud computing s’inscrit pleinement dans cette démarche.

3.1.1. La Banque Publique d’Investissement (bpifrance)

bpifrance, qui a été créée par la loi du 31 décembre 2012, regroupe OSEO, CDC-Entreprises, le FSI et FSI Régions. Ses principales missions sont (i) de pallier les défaillances de marché qui freinent, en particulier pour le PME, le financement des entreprises ; (ii) investir dans le développement des secteurs stratégiques d’avenir, vitaux pour le développement économique de la France, comme l’économie numérique (Internet et le cloud computing), les technologies favorisant la transition écologique et énergétique, et les biotechnologies ; et (iii) permettre le développement des territoires (représentations en région). bpifrance est dotée de 42 Mds€, dont 20 Mds€ en fonds propres.

                     

(27)

   

 

bpifrance est détenue à 50% chacun par l’Etat et la Caisse des Dépôts. Elle est constituée d’un pôle financement et d’un pôle investissement :

Le pôle financement (bpifrance financement), l’actuel OSEO, regroupera trois activités : o Le cofinancement, aux côtés de banques de la place, de prêts bancaires à moyen et

long-terme visant à financer le développement des PME et ETI (4,7 Mds€ de cofinancement en 2012 pour 5 000 dossiers)

o La garantie de prêts et, le cas échéant, d’investissements en fonds propres (3,5 Mds€ de financements garantis en 2012 pour 50 000 dossiers) ;

o Le financement de l’innovation (sur crédit de dotations budgétaires de l’Etat et des régions) sous la forme de subventions et d’avances remboursables (environ 745 M€ en 2012 pour 2 500 dossiers) ;

Le pôle investissement (bpifrance investissement), issu de l’apport du FSI, de CDC-Entreprises et de ses filiales, chargé des investissements en fonds propres et quasi-fonds propres dans les PME, les ETI et les grandes entreprises, directement et via des fonds partenaires (env. 1,5 Mds€ en 2012 investis dans 1 000 entreprises). Il regroupera quatre activités :

o L’activité de fonds de fonds qui finance la majorité des fonds de capital risque privés français à travers le programme France Investissement, et les principaux fonds d’amorçage en France via le Fonds National d’Amorçage (FNA). Cette activité était gérée auparavant par CDC-Entreprises ;

o Le financement des ETI et des grandes entreprises tous secteurs confondus, dont le ticket d’investissement dépasse 10 M€. Cette activité était couverte par le FSI ;

(28)

o Le financement des entreprises qui ne relèvent pas de la branche Innovation, à travers notamment des fonds sectoriels et régionaux (ex. FSI Régions), dans la mesure où le ticket d’investissement ne dépasse pas 10 M€. Cette activité était assurée historiquement par CDC-Entreprises ;

o Le financement des PME innovantes principalement dans le numérique, les biotechnologies et les écotechnologies, sous la forme d’investissement essentiellement en fonds propres à travers 3 fonds sectoriels dédiés pour les tickets d’investissement inférieurs à 10 M€ (ex. FSN PME pour les sociétés du numérique) et la mise en place d’un fonds « Large Venture » pour les tickets supérieurs à 10 M€. Cette activité était initialement couverte par CDC-Entreprises et le FSI, mais devrait être renforcée dans le cadre de bpifrance

Ainsi le financement de l’innovation est regroupé au sein d’une branche transverse qui regroupe tous les moyens au service des PME innovantes. Cette branche Innovation constituera la pierre angulaire de l’action de bpifrance dans le domaine du cloud computing.

bpifrance est organisée de manière à pouvoir accompagner les entreprises françaises à toutes les phases de leur développement. La création de bpifrance visait également à créer une structure unique, et ainsi favoriser la coordination entre différentes entités qui fonctionnaient jusqu’à maintenant de manière autonome et ainsi favoriser l’orientation des entrepreneurs. Enfin, en s’appuyant sur ses 38 délégations régionales, bpifrance veut être plus près des entreprises.

Depuis sa création, bpifrance est déjà à l’origine de plusieurs initiatives qui visent à soutenir les entreprises, comme par exemple le préfinancement du Crédit Impôt Recherche (CIR) pour les PME et le préfinancement du Crédit d’Impôt Compétitivité Emploi (CICE) : les crédits d’impôt payables par l’Etat en 2014, peuvent être préfinancés dès 2013 par les banques avec une garantie bpifrance ou par bpifrance en direct. Par ailleurs, afin d’aider les sociétés à conquérir des marchés à l’export, bpifrance intégrera au niveau de ses délégations régionales des conseillers d’Ubifrance.

Focus sur bpifrance investissement

Pourquoi bpifrance s’intéresse-t-elle au secteur du numérique et en particulier au cloud computing ?

Le secteur du numérique est identifié comme stratégique par les pouvoirs publics, alors que dans ce domaine, la France souffre aujourd’hui d’un déficit d’investissement privé, notamment au regard d’autres pays comme les Etats-Unis. Cela n’empêche pas la France de compter en son sein quelques champions du numérique qu’il convient d’accompagner ; bpifrance investissement, à travers le FSI et CDC-Entreprises, est d’ailleurs déjà au capital de plusieurs d’entre eux.

Le cloud computing est une évolution technologique majeure qui apporte depuis quelques années une rupture au modèle économique traditionnel, en particulier dans le monde du logiciel, et qui bouleverse les frontières entre les acteurs de l’informatique. bpifrance veut accompagner le développement d’acteurs français sur ce marché en forte croissance, qui est global et encore très dominé par les acteurs américains. Toutefois, comme le marché du cloud computing se construit et ne cesse d’évoluer, il y a également des places à prendre par les sociétés françaises.

(29)

accompagner dans leur développement les sociétés innovantes et créatrices de compétitivité pour la France. D’une part ces sociétés sont généralement en forte croissance, créent des emplois et s’exportent, et d’autre part leurs solutions contribuent également à améliorer la compétitivité des entreprises, en particuliers des PME, avec des solutions plus simples, moins chères et plus flexibles.

En investissant au capital des sociétés du cloud computing, bpifrance investissement leur permet de financer leur croissance organique et/ou leurs projets d’acquisition, et ainsi d’atteindre la taille critique nécessaire pour s’imposer sur la scène internationale.

La France bénéficie de nombreux atouts pour faire émerger les champions de demain. On trouve en France une communauté dynamique de start-up innovantes, et les entreprises de plus grosse taille ont gardé un fort esprit entrepreneurial. Le pays dispose en outre de chercheurs et d’ingénieurs d’excellent niveau, et sa créativité est reconnue au niveau international. bpifrance vise, par son action, à contribuer à l’émergence de ces champions de demain, en proposant aux entrepreneurs une solution de financement adaptée.

Quel type de sociétés bpifrance regarde-t-elle ?

L’innovation est au cœur des priorités de bpifrance. Dans le domaine du cloud computing, bpifrance va s’intéresser tout particulièrement aux éditeurs de logiciels qui développent des solutions en mode SaaS ou dans des sociétés qui fournissent une technologie innovante qui peut être utilisée par les acteurs du cloud computing.

Comment bpifrance investissement rentre-t-elle au capital d’une société ?

bpifrance investissement prend des participations minoritaires aux côtés d’investisseurs privés. Elle cherche ainsi à générer un effet d’entraînement sur les investisseurs privés en privilégiant le co- investissement.

bpifrance investissement donne priorité à l’investissement d’ « argent frais », au travers par exemple d’augmentation de capital, afin de contribuer effectivement à la croissance et au développement des entreprises, sans exclure de prendre le relais d’investisseurs historiques dans certains cas.

Enfin, lorsque le montant du ticket d’investissement le justifie (notamment pour les tickets d’investissement supérieurs à 10 M€), bpifrance investissement demande une représentation au conseil de la société, de manière à pouvoir participer activement à sa gouvernance.

Qu’est-ce que peut apporter bpifrance investissement de plus par rapport à d’autres fonds ?

bpifrance investissement est un investisseur de long terme, dont l’horizon d’investissement s’adapte au projet d’entreprise. bpifrance investissement recherche une rentabilité sur un horizon de temps plus long que la plupart des investisseurs privés qui sont soumis à des contraintes, notamment en termes de sortie et de réinvestissement.

En outre, nonobstant le fait que bpifrance investissement est un investisseur avisé et opère à ce titre aux conditions de marché, bpifrance investissement agit également au service de l’intérêt collectif.

Ainsi, bpifrance investissement prend en compte des aspects extra-financiers dans ses décisions (potentiel de développement à l’export et à l’international, contribution à l’innovation, création d’emplois, etc.).

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