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Investir dans le financement alternatif

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Consommer moins et mieux

Investir dans le financement alternatif

Cahier 3

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Dans ce cahier n°3 : Investir dans le financement alternatif

Ethique et solidaire ne sont pas des adjectifs que l'on associe spontanément au monde de la finance.

Et pourtant, depuis plusieurs dizaines d'années, des possibilités, de plus en plus nombreuses, sont offertes à celles et ceux qui ne sont plus d'accord avec la manière dont leur argent est investi dans la finance classique et qui souhaitent que celui-ci soit mis à disposition de projets solidaires, humains et respectueux de l'environnement.

Toutefois, malgré ces alternatives, l'immense majorité des avoirs financiers de nos concitoyens sont encore confiés à des banques et à des institutions financières qui les investissent dans des projets économiques, industriels ou purement financiers qui ne respectent pas toujours l'homme et son cadre de vie. Industrie de l'armement, productions fortement polluantes et spéculation financière sont encore et toujours alimentées par l'immense majorité des sommes placées en banque par de simples épargnants.

L’épargnant peut changer tout cela ! Il peut éviter d’être complice de ces investissements, exiger des institutions financières un minimum de transparence dans la manière dont elles gèrent notre argent.

Le rendement maximal de notre épargne a un prix qui ne s’obtient qu’au détriment de la planète et des millions de travailleurs, d'hommes et de femmes exclus du système économique mondial. Il est temps d'investir dans la solidarité et la justice !

EN S E MB L E POU R AL L ER PL U S LO IN : S E F OR M ER , D ÉBA T TR E , AG IR

En publiant ce cahier, notre objectif est de vous proposer un support d’information, de formation, de débat et d’action.

Nous vous invitons à consulter le cahier n° 8 du dossier « Multinationales, Mondialisation et Commerce Equitable ». Vous y trouverez méthodes et idées pour aller plus loin.

V OTR E A V I S N OU S I NT ÉR E S S E Avis, commentaires, questions, coups de gueule, coups de cœur, coups de main nous intéressent. Partage de ce qui se dit, de ce qui se fait. Le site www.madeindignity.be est ouvert pour recueillir tout cela. Et le partager avec d’autres.

CON S OM M E R M O IN S E T MI E U X

Cahier 1. Choisir Made in dignity

L’analyse de la démarche Made in dignity de commerce équitable

Cahier 2. Soutenir une agriculture biologique L’analyse de modèles de développement agricole

Cahier 3. Investir dans le financement alternatif L’analyse de la démarche de financement solidaire

Cahier 4. Choisir une consommation durable et solidaire L’analyse de la filière des vêtements de seconde main

Cahier 5. Economiser l’énergie et les ressources naturelles L’analyse de l’empreinte écologique

Cahier 6. Consommer moins et mieux

4 critères pour une consommation critique et responsable

Cahier 3

Investir dans la finance alternative Un schéma d’analyse

Page 3 Les explications du schéma

d’analyse

Pages 4 à 8 Des articles de presse pour

prolonger la réflexion

Pages 9 Des actions alternatives : Crédal

Page 10 et 11

www.madeindignity.be

www.credal.be

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Les

consommateurs épargnants Les banques

Les entreprises à finalité strictement économique

( y compris les entreprises d'armement, polluantes, peu respectueuses des droits des travailleurs…)

Les organisations à finalité sociale ou environnementale

Les acteurs de la finance alternative

Le système financier international

(spéculation financière, système boursier…)

Intérêts, Services, Crédits

Epargne solidaire

Spéculation Financement, prise

de participation.

Financement

Lutte contre l'exclusion bancaire Exclusion

bancaire

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Les banques et les épargnants

S OM M E S-N OU S D E V EN U S D ÉP E NDAN T S D E S BAN QU E S ?

• Les banques offrent des services de plus en plus nombreux à leurs clients particuliers. Parmi les plus importants, la mise à disposition d'un ou de plusieurs comptes en banque avec les moyens de payement qui les accompagnent (virement ou cartes électroniques), les ouvertures de crédit (à la consommation, hypothécaire,…) par le biais de prêts ou de cartes de crédit. Mais aussi la valorisation de l'épargne au moyen du classique livret d'épargne ou de multiples autres formes de placement de l'argent déposé. Ces services font partie de notre vie quotidienne et il est devenu extrêmement difficile de s'en passer. Nous sommes donc de plus en plus dépendants des banques et elles le savent.

L E S E XC LU S DU S ER V IC E B ANCA IR E

La loi du 24 mars 2003 instaure pour tout consommateur le droit au service bancaire de base, auprès de la banque de son choix. Et pourtant, l'exclusion bancaire est un phénomène qui prend de plus en plus d'ampleur. On estime à ce jour que plus de 40.000 personnes en Belgique sont touchées par cette exclusion. Elle se traduit par le refus d'ouverture du compte par la banque, le refus de délivrer une carte de paiement (Mister Cash, Bancontact), le refus

d'effectuer des opérations aux guichets et enfin par la clôture du compte. Les conséquences sont multiples : problèmes administratifs, problèmes psychologiques (image de soi, sentiment d'exclusion…), problèmes de logement (impossibilité de déposer une garantie, difficulté pour payer l'eau, l'électricité…), problèmes liés à la vie professionnelle (payement du salaire…), etc.

L E CR ÉD IT : LE C O EUR D E L'AC T I VI T É BA NCA IR E !

• Qu’il s’agisse de l'Etat, des entreprises, des institutions ou des particuliers, le recours au crédit est une pratique courante dans notre société. Que ce soit pour financer l'achat d'une maison, investir dans un outil de production ou dans la construction d'un équipement public, les différents acteurs se tournent vers des institutions de crédit qui sont majoritairement des banques.

• Aujourd'hui, on emprunte de l'argent non seulement pour financer un gros investissement (une maison, une voiture) mais également pour les dépenses quotidiennes. C’est ce que l’on appelle le crédit à la consommation. Cette pratique crée une plus grande dépendance du client vis-à-vis de sa banque.

L E S E XC LU S DU C R ÉD IT

• Mais, face à des situations d'endettement voire de surendettement, des personnes sont exclues de cette possibilité de recours au crédit. Il en va de même pour de nombreuses PME ou pour des indépendants, pour des entreprises à finalité sociale qui ne trouvent plus auprès des banques les ouvertures de crédit qui leur permettraient de développer leurs activités

économiques. Le problème est tel que FEBELFiN, la Fédération financière, qui regroupe les banques et les institutions de crédit en Belgique, consacre plusieurs pages de son mémorandum au formateur de juin 2003 à expliquer que la situation n'est pas aussi catastrophique que l'on veut bien le dire.

L E B EL G E S P É CI AL I ST E D U " BA S D E LA IN E "

La somme totale placée par des particuliers sur un livret d'épargne dépassait, début 2005, les 150 milliards d'euros (Le Soir, janvier 2005). Et ce chiffre ne dit rien des économies investies sous d'autres formes (obligations, bons de caisse, placements boursiers). On l'aura compris, les sommes ainsi mises à la disposition des banques sont énormes. Mais que font les banques de tout cet argent ?

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Cahier 3 : Investir dans le financement alternatif

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Les banques et les entreprises

QU E F ON T L E S BAN QU E S A V EC N OT R E A RG EN T ?

Financer les entreprises.

Les banques et les groupes financiers dont elles dépendent utilisent les sommes considérables dont elles disposent et qui proviennent entre autres de l'épargne des particuliers pour financer l'activité économique, pour financer des entreprises. Ce financement peut prendre plusieurs formes : de la prise directe de participation dans des entreprises, au prêt bancaire classique en passant par l'octroi de garantie vis-à-vis de fournisseurs.

N'importe quelles entreprises?

Ce rôle devient problématique pour les citoyens, épargnants soucieux d'un monde plus juste quand les activités économiques ainsi financées ne répondent pas aux critères éthiques minimaux. C'est le cas pour l'industrie de l'armement mais aussi pour celles qui ne respectent pas les droits

fondamentaux des travailleurs et l'environnement ou compromettent le développement durable de notre planète.

Dans la transparence !

Secret bancaire, concurrence, opacité des structures économiques et financières… Il est très difficile de savoir aujourd'hui ce que font les banques avec notre argent, où elles l'investissent et sous quelle forme. Même si de nombreuses banques offrent aujourd'hui à leurs clients des possibilités de placements éthiques, la très grande majorité de leurs investissements reste consacrée à l'économie classique dont une part non négligeable ne respecte ni l'homme ni son environnement.

Un exemple : le financement de l'industrie des mines antipersonnel

Singapore Technologies Engineering est une importante société cotée en bourse à Singapour. De son propre aveu, l'activité militaire représentait en 2002, 57% de son chiffre d'affaires. De nombreuses sources confirment que cette activité militaire comprend la fabrication de mines terrestres antipersonnel. L'usage, la commercialisation et la fabrication de ces mines font l'objet d'une condamnation sur la scène internationale depuis une dizaine d'années. Un traité

international, à l’initiative du Canada et de la Belgique, a été signé à Ottawa, en décembre 1997, par 122 pays. L'étude de Netwerk Vlaanderen a démontré qu'en 2004 plusieurs institutions bancaires belges ou actives en Belgique (AXA, DEXIA, ING, FORTIS, KBC) avaient investi dans Singapore Technologies Engineering et qu'elles proposaient à leurs clients des fonds qui investissent dans cette même société. Tout ceci alors que la Belgique est un pays précurseur dans la lutte contre les mines antipersonnel et que plusieurs de ces institutions bancaires (KBC, ING) déclarent ne pas investir dans ce type d'activité.

Pour aller plus loin : "Bombes à fragmentation, mines terrestres, bombes nucléaires et armes à l’uranium appauvri" une recherche sur les liens financiers entre les banques et les producteurs de certains systèmes d'armement controversés – avril 2004.

Disponible sur le site www.netwerk-vlaanderen.be

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Spéculation financière

MO ND IA LI S AT I ON E T S P ÉCU LA TI ON

• En raison de la globalisation financière, la liberté de circulation des capitaux internationaux est devenue la norme. Les politiques fiscales visent essentiellement à favoriser les opérateurs financiers et les transnationales. L’objectif final étant de leur permettre d’investir où ils veulent, quand ils veulent et à des conditions qu’ils fixent eux-mêmes.

• La liberté pratiquement incontrôlée de circulation des capitaux a également mené au

développement et à la croissance illimitée de flux de capitaux spéculatifs. La volatilité de ces flux rend les marchés financiers instables, augmente les déséquilibres et menace les investissements productifs.

• La globalisation des marchés financiers a mené, ces dix dernières années, à une série de graves crises financières (la crise bancaire européenne en 1992-93, la crise "tequila" à partir du Mexique en 1994-95, du Sud-Est asiatique en 1997-98, la crise russe en 1998, la crise "samba"

au Brésil en 1999 et les récentes crises qui se sont succédées en Turquie, en Argentine, au Brésil, en Uruguay, etc.). Ces débâcles financières frappent de plein fouet les économies réelles et entraînent dans leur sillage de dramatiques crises sociales.

E T L E S BAN QU E S DA N S T OUT Ç A ?

• Les banques sont des entreprises comme les autres qui maximalisent leur profit au bénéfice de leurs actionnaires. Elles disposent de sommes considérables qui leur sont confiées par les épargnants. Nous l'avons vu, elles investissent en partie cet argent dans le financement de l'activité économique des entreprises. Mais elles en injectent également une partie, directement ou indirectement, dans des opérations de spéculation sur des titres boursiers ou sur le taux de change de certaines monnaies. Elles contribuent donc largement à l'existence de la spéculation financière internationale, à ses excès et ses dérives.

UNE TA X E SUR L ES TRA N SAC TI ON S FI NA NCI ÈR E S !

Pour enrayer la spéculation destructrice, l'idée circule depuis plus de 30 ans d'instaurer une taxe, même minime (0,01%) sur les principales transactions financières. La Belgique (en juillet 2004) et d'autres pays européens comme la France ont adopté des lois qui instituent le principe d'une telle taxe (dite taxe Tobin). Toutefois, cette taxe n'entrera en vigueur que quand tous les autres pays de la zone Euro en auront fait de même !

Pour aller plus loin :

le réseau "Action contre la spéculation financière" sur le site www.entraide.be/entraide/actions

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Cahier 3 : Investir dans le financement alternatif

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Le financement alternatif

Derrière le terme de financement alternatif se cache des réalités assez différentes. De l'investissement socialement responsable et des placements éthiques au crédit solidaire et à l'épargne de proximité en passant par le label éthique, il y a de nombreuses formules répondant à des enjeux divers.

L'I N V E ST I S S E M ENT S OC IA L EM E NT R E S P O NSA BL E

• De nombreuses banques et institutions financières proposent depuis quelques années à leurs clients des possibilités d'investissements éthiques. Elles garantissent ainsi que les entreprises et institutions financées par ces fonds respectent un certain nombre de règles en matière sociale et environnementale.

• Le problème de ces fonds réside dans le doute que peut avoir l'investisseur, l'épargnant, sur le respect de ces critères éthiques. C'est cette préoccupation qui a amené au début des années 90, le monde associatif belge à mettre sur pied le label Ethibel. Celui-ci est octroyé aux fonds d'investissements socialement responsables (ISR) qui investissent uniquement dans des entreprises sélectionnées sur la base du modèle d'évaluation global d'Ethibel. A savoir une liste de contrôle détaillée basée sur des "critères de durabilité" dans quatre domaines : la politique sociale interne, la politique environnementale, la politique sociale externe et la politique éthico-économique.

Pour en savoir plus : Réseau Financement Alternatif : www.rfa.be, Le label Ethibel : www.ethibel.be

L E S BAN QU E S É TH I QU E S

• La plus connue des banques éthiques en Belgique est la Banque Triodos. Elle se présente comme une banque d'épargne à part entière : « la Banque Triodos veut contribuer à la mise en place d'une société (…) qui respecte la personne, la nature et la culture. La Banque Triodos finance des entreprises, des institutions et des projets à valeur ajoutée sociale,

environnementale et culturelle, grâce aux moyens que lui confient des épargnants et des investisseurs désireux d'encourager le développement des entreprises socialement responsables. » (www.triodos.be)

• A la différence des autres banques, Triodos garantit que l'ensemble de son activité bancaire est socialement responsable.

L E S CH IF FR E S DU F IN ANC E M EN T A LT ER N AT IF EN B E LG I QU E

• A sa création en 1984, le marché éthique belge se composait quasi exclusivement de produits d'épargne (Krekelsparen en 1984 et l'Epargne Cigale en 1987). Les produits de placements éthiques - pour l'essentiel des sicav - n'ont, quant à eux, connu un réel essor qu'à partir de 1997.

• Fin 2001, le marché bancaire éthique en Belgique pesait 1,6 milliard d'euros, répartis pour 84% en produits d'investissement (1,3 milliard euros) et pour 16% en produits d'épargne (260 millions Euros).

• Grâce aux 1,3 milliard d'euros placés en fonds d'investissement socialement responsable, environ 1,5% du capital total placé l'est de manière éthique ou durable.

• A l’échelle européenne, la Belgique se place en 5ème position et représente 8% du capital socialement responsable placé en Europe (Source SIRI Group).

• Source: www.rfa.be

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Le financement alternatif

L E S IN I TI AT I V E S D E F INA NC E M EN T S OL ID AIR E S

• Certains épargnants et investisseurs souhaitent favoriser des solidarités. Ils sont alors disposés à consacrer une partie, voire la totalité, des revenus générés par leur épargne à une initiative solidaire. Certaines institutions financières ont également décidé de consacrer un pourcentage des sommes déposées par les épargnants qui en font la demande à ces mêmes initiatives. Ce fut pendant longtemps le cas de l'épargne Cigale.

• La coopérative CREDAL n'est pas une banque. Elle permet toutefois à celles et ceux qui souhaitent investir dans la solidarité de le faire par le biais de parts de coopérateur. Avec l'argent ainsi mis à sa disposition, CREDAL investit dans des projets sociaux qui n'ont pas ou peu accès au crédit bancaire classique. Pour en savoir plus sur CREDAL, lisez la fin du cahier.

• Enfin, au bout de la logique de solidarité, les groupes d'épargne de proximité, comme les Ecus baladeurs en Brabant wallon, la Fourmi solidaire à Tournai ou le Pivot à Herve, expérimentent depuis plusieurs années un autre usage de l'argent en mettant l'accent sur une solidarité de proximité. « … expérimenter de façon systématique le caractère socialement constructeur d'une circulation d'argent éclairée par la conscience altruiste » comme le dit Geneviève Petit à propos des Ecus baladeurs.

RE S P EC T + , I N V E ST I S S EZ D AN S L E C O MM ERC E É QU IT ABL E

• Le commerce équitable a de l'avenir, Oxfam-Magasins du monde en est convaincu et le prouve tous les jours en Belgique francophone avec ses partenaires du Sud et plus de 3.000 bénévoles.

Pour donner toutes ses chances à ce projet, Oxfam-Magasins du monde se dote d'une centrale de distribution plus performante. C'est l'outil de tout un mouvement pour importer des produits Made in Dignity d'une centaine de groupes de producteurs du Sud, distribuer les produits dans 300 Magasins du monde-Oxfam et coordonner les actions des bénévoles et des sympathisants pour un commerce équitable et une mondialisation solidaire.

• Respect + est une formule simple et utile de financement solidaire qui permet de soutenir ce projet. Vous prêtez votre argent à Oxfam-Magasins du monde : une ou plusieurs fois 250 à un taux d’intérêt de 0 ou 3%. (plus d’informations sur www.madeindignity.be)

EN C ONC LU S IO N Un produit solidaire peut l'être :

• par l'affectation (par l'épargnant et/ou la banque ) d'une partie (ou de la totalité) de l'intérêt généré par un placement éthique à un projet de solidarité. (Par exemple l'épargne Cigale - Fortis)

• par le placement direct du montant de l'épargne dans un projet de solidarité par le biais d'une association de financement alternatif. L'intérêt produit par l'argent est alors souvent limité.

(Par exemple : CREDAL ou "Respect +" d'Oxfam-Magasins du monde)

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ENTRETIEN

De nouvelles tendances dans les portefeuilles

PAR ISABELLE de LAMINNE

Mis en ligne le 10/09/2004 - - - ENTRETIEN

Le monde financier bouge à l'instar de ce qui se passe dans le monde. Les grands mouvements environnementaux, socialement responsables ou pacifiques, qui émergent aux quatre coins de la planète ont un impact dans les milieux de la finance.

Cet impact se traduit essentiellement à travers la demande pour des fonds éthiques. Nous avons interrogé Philippe Druart, chief economist à la Banque Nagelmackers (membre de Delta Lloyd Group).

«Effectivement, nous observons une demande croissante pour les fonds éthiques dans le cadre de notre gestion de fonds. Cette demande n'émane pas spécifiquement de notre clientèle privée mais provient surtout de notre clientèle institutionnelle. Dans les fonds de pension, par exemple, dont les conseils d'administration sont composés de travailleurs et de représentants du patronat, nous observons une augmentation de la demande de gestion éthique. Ce n'est pas une demande majoritaire mais plutôt une tendance que nous observons depuis deux ans», constate Philippe Druart.

Cette demande viendrait d'un certain climat qui règne actuellement dans la société : un climat qui prône une plus grande éthique dans les affaires, un plus grand respect de l'environnement et des règles sociales plus respectueuses dans la sphère du travail.

Les fonds éthiques ont fait leur apparition dans le monde anglo-saxon et en Hollande. Ils émanent de l'esprit calviniste dont sont issues ces sociétés. Ils permettent de faire de l'argent en se donnant bonne conscience. «Cette demande de fonds éthiques vient de la société et nous essayons d'y répondre par des solutions adéquates», ajoute Philippe Druart. Une seconde tendance que l'on peut observer dans les portefeuilles est un changement dans la façon d'appréhender l'investissement. Si l'on se replace dans le contexte de l'éclatement de la bulle spéculative, des événements du 11 septembre 2001 et de la guerre en Irak, on remarque que les investisseurs n'appréhendent plus le risque en actions de la même façon.

On ne peut nier qu'il y a un «avant» 11 septembre et un «après» 11 septembre. Les événements qui se sont déroulés il y a trois ans ont profondément modifié les équilibres traditionnels : les oppositions politiques et religieuses se radicalisent, la montée des tensions et les enjeux liés à la maîtrise des ressources naturelles créent de nouveaux besoins.

Ces aspects géopolitiques ont une influence sur l'économie et donc sur la gestion des portefeuilles patrimoniaux et sur les portefeuilles des sicav. «Actuellement, on constate que les primes de risque sur les marchés sont énormes. Nous avons tout lieu de penser que ces primes vont rester élevées car le marché a trouvé un nouveau risque d'incertitude à grande échelle.

Nous sommes entrés dans une période d'incertitude majeure concernant le pétrole. On peut considérer que dans le cours du baril, qui est actuellement entre 40 et 45 dollars, il y a 10 dollars de prime de risque liée à la situation géopolitique», estime Philippe Druart.

Dans le choix des valeurs dans les portefeuilles, cette incertitude se marque, par exemple, par une surpondération des valeurs pétrolières.

A noter aussi que les fonds éthiques ont beau avoir le vent en poupe, le secteur de l'armement a, lui, très bien performé ces derniers temps. Dans les investissements, il y a toujours un lien avec la réalité du monde qu'il soit économique, social ou politique.

Depuis le 11 septembre 2001, les gestionnaires ont pris conscience d'un nouveau type de risque. On estime aujourd'hui que les valeurs du SP 500 sont sous-évaluées de près de 35 pc par rapport à ce qu'elles devraient être sans ce facteur de risque supplémentaire.

Les grandes tendances éthiques, les conflits géopolitiques qui agitent la planète se reflètent donc aussi dans le portefeuille de l'épargnant traditionnel et dans la demande des investisseurs pour certains produits financiers.

© La Libre Belgique 2004

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Cet article provient de http://www.lalibre.be

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CREDAL

IN V E ST I S S E Z DAN S VO S VA L EUR S

• Avec CREDAL, nous sommes bien dans le domaine de la finance solidaire, bien au-delà du produit d'épargne éthique proposé par une banque. Il s'agit ici de donner à mon argent une vraie valeur de solidarité, une utilité sociale. Peu importe l'intérêt que j'en tire. Avec celui d'autres épargnants, il permet à des associations, des entreprises sociales mais aussi des indépendants et des particuliers exclus du système bancaire traditionnel, de construire des projets collectifs ou individuels à haute valeur humaine ajoutée.

• Fondée en 1984, d’une réflexion sur l'éthique de l'épargne, par deux associations soucieuses de proposer une alternative crédible et solidaire, la coopérative à finalité sociale s'est développée au cours de ces 20 années pour devenir un acteur incontournable du financement alternatif en Belgique francophone.

CRE DA L E N 5 QU E S TI ON S CREDAL : banque ou pas ?

• CREDAL n'est pas une banque ! Même si a priori les services offerts ressemblent à ceux d'une banque d'épargne et de crédit. CREDAL est une coopérative à finalité sociale. Ce qui suppose que les épargnants deviennent coopérateurs. En effet, chaque fois qu'un épargnant répond à l'appel à l'épargne lancé par CREDAL, il acquiert en fait des parts de coopérateur. Ce statut de coopérative assure à CREDAL un fonctionnement particulièrement transparent.

Comment devenir épargnant chez CREDAL ?

• Rien de plus simple ! Il suffit d'opter pour l'une des deux formules : "bâtisseur" ou

"investisseur". La part de coopérateur "bâtisseurs" est de 100 et est remboursable à sa valeur nominale. La part "investisseur" est de 500 et offre un "intérêt" qui couvre l'inflation. On l'aura compris, investir son épargne chez CREDAL c'est investir dans la valeur humaine de solidarité plutôt que dans une valeur financière.

Puis-je obtenir un prêt chez CREDAL ?

• CREDAL accorde, sous certaines conditions, des crédits à trois types de bénéficiaires : Tout d'abord, des crédits de différentes natures (court terme, long terme, trésorerie,

investissement…) pour des ASBL ou des entreprises solidaires.

Ensuite du micro-crédit pour des entrepreneurs indépendants exclus du système bancaire.

Enfin, du crédit social à la consommation pour des particuliers qui n'ont plus d'autres accès au crédit bancaire classique.

• Si vous faites partie d'une de ces trois catégories vous pouvez introduire une demande de crédit qui sera étudiée avec le plus grand soin. Contrairement à certaines entreprises de crédit qui font beaucoup de publicité, CREDAL ne cherche pas des clients à tout prix. Par contre, l'équipe de professionnels tente de trouver pour chaque demande qui lui est faite la meilleure solution, «la vraie voie dans laquelle ils pourront trouver une vie qui leur convienne».

Qui contrôle ce que CREDAL fait de mon argent ?

• Le statut de coopérative qui fait que chaque épargnant mais aussi chaque client, chaque emprunteur, devient coopérateur, assure à CREDAL un fonctionnement particulièrement démocratique. Epargnants et emprunteurs sont, à l'assemblée générale des coopérateurs, aux premières loges pour contrôler l'usage de l'argent confié à CREDAL. Tout coopérateur connaît donc l'usage précis qui est fait de son argent.

Est-ce que mon argent est bien utilisé à CREDAL ?

• Contrairement aux banques traditionnelles, même éthiques, pour CREDAL, la croissance n'est pas une fin en soi. Dans cette perspective, la recherche de fonds n'est activée qu'en cas de besoin. Chaque coopérateur épargnant est ainsi assuré que son argent est effectivement utilisé à du crédit solidaire plutôt qu'à dormir sur un compte. En 2002, 92,3 % des fonds placés

finançaient des projets solidaires (Rapport d'activités 2002 de CREDAL, p.22)

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Cahier 3 : Investir dans le financement alternatif

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S OUT E NI R D E S PR OJ E T S SO L IDA IR E S ET CON S TRU IR E UN E S OC I ÉT É PL U S HUM AI N E.

• Plus de 160 projets solidaires bénéficient des crédits de CREDAL. Ils travaillent dans des domaines aussi variés que l'encadrement de personnes handicapées, de jeunes en difficultés, de toxicomanes, de sans-abri ; que l'accompagnement de chômeurs de longue durée ou de

bénéficiaires du revenu d'intégration ; que les maisons médicales ou des entreprises à finalité sociale. Tous ces projets ont une haute valeur sociale ajoutée.

L E M ICR O-C R ÉDI T : ÇA E X IS T E EN B E LG I QU E AU S S I !

• Quand on parle de micro-crédit, on pense souvent aux pays du Sud. Et, il est vrai que c'est dans ces pays que le micro-crédit a vu le jour et s'est développé. Le phénomène a pris une telle ampleur que l'ONU a décidé de déclarer 2005 année du micro-crédit. Depuis quelques années, cette façon originale d'encourager l'activité économique a même émigré chez nous !

Un micro-crédit, c'est quoi ?

• Chez CREDAL, le micro-crédit est défini comme un petit crédit remboursable mensuellement qui sert à financer une activité économique, durable et rémunératrice pour son porteur. Aussi ajusté que possible aux besoins des activités, de façon à limiter le poids de la dette et le risque de l'emprunt, il est proposé à des indépendants ou candidats indépendants à qui les banques ont refusé le financement. Une des spécificités du micro-crédit chez CREDAL, c'est

l'accompagnement : depuis l'origine de la demande jusqu'au remboursement, l'équipe de CREDAL rencontre les personnes et analyse les paramètres de l'activité économique.

L E CR ÉD IT S OC IA L :

UNE R É P ON S E C ONCR È T E À L' E X CLU S I ON BA NCA IR E . Le "Prêt 5 sur 5"

Prêter de l’argent à un taux préférentiel à des personnes ou des ménages en état de précarité et les accompagner pendant la période du remboursement. Tel est l'objectif de l'asbl Osiris, filiale de CREDAL créée pour mener des projets de crédit social en faveur des particuliers. Les situations de plus en plus fréquentes de surendettement et d'exclusion du service bancaire rendaient une initiative en la matière bien nécessaire. Un projet qui en est encore au stade expérimental. Rénover sa toiture, installer un nouveau chauffage plus économique, acheter du matériel spécialement adapté à un handicap ou encore se former. Voici des investissements qui, pour de nombreuses personnes précarisées, ne sont souvent possibles que si quelqu'un accepte de leur donner un petit coup de pouce. Restent alors des initiatives comme le "Prêt 5 sur 5" !

Pour en savoir plus sur le "Prêt 5 sur 5", le cahier 35-36 de la revue Labiso (Laboratoire des innovations sociales) est consacré entièrement à ce sujet et accessible en ligne sur www. labiso.be

Pour en savoir plus

Place de l'Université, 16 1348 Louvain-la-Neuve tel. : 010 - 48 33 50 fax : 010 - 48 33 59 E-mail:

credal@credal.be

www.credal.be

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ÉDITEUR RESPONSABLE: DENIS LAMBERT - RUE PROVINCIALE 285 - 1301 WAVRE - DESIGN : SPECULOOS OXF-2173

pour les conditions de travail pour l’environnement

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