Outils e t méthodes de la recherche
A v a n t-p ro p o s
Virginie Laniepce (UMR ArScAn - Archéologie et systèmes d ’information)
L'intérêt pour l'a p p lica tio n des outils inform atiques e t docum entaires est un o b je c tif essentiel pour l'UMR ArScAn qui prend form e dans le thèm e consacré aux outils e t aux méthodes. C onvaincu qu e l'ap plication de ces outils doit s 'a c c o m p a g n e r d 'u n e réflexion m éthodologique, le thèm e a form é le voeu d 'u n e part, de favoriser une dynam ique d 'é c h a n g e s d 'a u tre part, d e s'interroger sur les transformations des techniques et des m éthodes sous l'e ffe t des technologies d e l'inform ation. Les personnes im pliquées dans c e collectif sont nombreuses et le thèm e est devenu un lien transversal pour confronter les expériences, s'informer e t se former. Si b e a u co u p reste à faire, le public du thèm e répond déjà régulièrem ent présent e t constitue un forum d 'é ch a n g e s vivant. Le thèm e s'organise en séminaires d e recherche co m m e les autres thèmes : les exposés techniques ou m éthodologiques p e rm e tte n t d e cerner des exemples d 'a p p lica tio n s e t leurs perspectives (enregistrem ents d e terrain, archives, im ages num ériques, g é o m a tiq u e e t systèmes d'in fo rm a tio n géographiques, publication électronique).
Le thèm e m ène aussi un travail d 'a id e au c o lle c tif par la veille et la réflexion sur les transformations du travail d e recherche sous l'a n g le des plateform es informatiques e t des fonctions documentaires. C ette fonction de conseil sert à com prendre les besoins en traitem ent des données, en matériel, logiciels et form ation, e t form ule des propositions pour mobiliser les membres d e l'UMR sur des opérations stratégiques. Les dernières impulsions o n t porté sur l'utilisation du logiciel EndNote pour la bibliographie e t la définition d'un protocole pour l'a rch iva g e des images numériques est à l'étude. Dans c e tte activité d e pilotage, le pôle g é om atiqu e du Programme transversal « A rchéologie du Bassin parisien » prend en charge l'intégration progressive des systèmes d 'in form ation géographiques (SIG),
En écho au travail du thèm e, voici le co m pte-rendu des journées correspondant au quatrièm e cahier, suivi des textes relatifs aux archives du Mont-Beuvray e t au logiciel EndNote.
L'axiome est connu : il fa u t conserver dans un m êm e lieu « institutionnel » les données à archiver, puis les associer à des outils d e repérage des informations, en vue d'assurer leur pérennité. Le Centre archéologique du Mont-Beuvray (Anne Chaillou, post-doctora nte Université Lyon 2, texte 1) e t la mission d'Ulug Depe au Turkménistan (Olivier Lecomte, ArScAn-Du village à l'État, André Pelle, UMS 844) ont présenté chacun leur expérience : définition d 'u n e m éthode, mise au point d'une base d e données, responsabilisation d'un chef d'orchestre, im plication des utilisateurs afin qu'ils dépose nt e t analysent les données. Le protocole utilisé à Bibracte est présenté par son auteur dans le texte suivant. L'évolution inform atique d e la base de données y est prise en co m p te . Tout aussi important, l'a s p e c t humain a été a b o rd é dans la discussion : com m ent intéresser les utilisateurs à une surchage d e travail alors que la fouille ou la recherche sont terminées ? Au final, pour eux-mêmes, pour les autres chercheurs e t pour ceux des générations futures, c e travail est l'unique moyen d 'a c c é d e r aux données d e base. Si on sait d e mieux en mieux co m m e n t archiver, il arrive q u 'o n oublie de le faire, ta n t pour des docum ents traditionnels que numériques ; que l'on pense à l'ensem ble d 'u n livre ou d 'u n rapport, les docum ents, textes e t images, ont-ils é té conservés en vue d 'u n e réédition ?
Notre réflexion est aussi en train d 'é vo lu e r co n ce rn a n t la gestion des images numériques et nous nous interrogeons sur l'e ffic a c ité d e nos principes d 'a rch iva g e . Les protocoles actuels perm ettent-ils de se repérer a v e c ces images, en forte a u gm enta tion e t dématérialisées, to u t en conservant tous les critères de recherche. En présentant son protocole, la mission d'Ulug Depe s'est m ontré très sûre g râ ce à la rapidité de traitem ent du lot d e clichés numériques d e la mission. À l'inverse, si le sentiment d 'u n m anque d e repères se confirm e d'après une analyse plus fine des usages, il fa u d ra définir une m éthode plus précise ré p o n d a n t à différentes interrogations : quel d o c u m e n t a bien été déposé, sur quels supports, en version brute ou transformée, d 'e n gérer les sources e t les dates, mais aussi d e retrouver les différentes images d 'u n m êm e o b je t (avant ou après restauration, représenté sous l'e a u dans une fouille sous-marine ou sorti), etc.
Outils e t méthodes de la recherche
Parmi les docum ents secondaires présentés, on a constaté l'existence d e représentations originales mises au point spécialem ent pour des programmes, co m m e les prises d e vue photographiques depuis un cerf- volant (Yves Guichard, ArScAn - Protohistoire européenne) ou ia réalisation d 'u n e vidéo numérique, facilitée par l'e n tré e des logiciels de m on ta g e dans la bureautique courante (André Pelle, film d e 13 mn sur la fouille d'Ulug Depe en préparation), Exemple du m êm e type, que nous citons pour com paraison, le Centre Franco- Égyptien d'Étude des Temples de Karnak (CNRS, UPR 1002) a réalisé des images inédites représentant les décors com plets d e la salle hypostyle e t des obélisques à l'a id e de prises de vue numériques e t d e redressements1.
C e tte année a vu le d é p a rt d e Sander Van der Leeuw, responsable de l'é q u ip e ArScAn - Archéologies environnem entales e t spécialiste des m éthodes d'analyse spatiale qui nous a donné une sorte de « testam ent » scientifique, a ve c une séance sur la modélisation e t les scénarios en a rch é o lo g ie . C ette présentation renforce l'id é e qu e les modèles favorisent la com préhension des sociétés actuelles ou passées. Ils sont des outils d'a nalyse utiles pour observer, conceptualiser, simuler des processus naturels et humains, des dynamiques, des relations. Leur mise au point repose sur la prise en c o m p te d e multiples param ètres décrivant les com portem ents humains, l'environnem ent, le climat, les dynam iques urbaines e t rurales, l'agriculture, et d'autres aspects2. Les projets d e modélisation attirent différentes disciplines des SHS, la dém ographie, la géographie, l'histoire, l'arch éologie e t le d é p a rte m e n t SHS du CNRS soutient une a p p ro c h e interdisciplinaire à m êm e d'enrichir ces modèles. Les projets sont reliés à l'évolution des outils informatiques, notam m ent des systèmes d'in form ation géographiques, à la fois satisfaisants pour cartograph ier un territoire et exploiter des informations géo-référencées en vue d'expérim entations d e calculs e t d'hypothèses.
Sur un sujet proche, le program m e Archéologie du Bassin parisien (Claudine Karlin, ArScAn - Ethnologie préhistorique, Patrice Brun, ArScAn - Protohistoire européenne) a rendu co m p te du rapport entre territoire et archéologie. Les objectifs scientifiques visent la compréhension d e l'organisation sociale e t de l'emprise des territoires, des réseaux d'échanges, d e biens, d'idées. Ce dénom inateur com m un perm et un travail transversal à quatre équipes d e l'UMR ArScAn, Il est aussi le lien qui donne corps à un réseau rassemblant autour du thèm e du Bassin Parisien des archéologues d'institutions différentes (Services régionaux d e l'Archéologie, Collectivités territoriales, autres UMR), en m êm e tem ps que se précise l'outil SjG en fonction des échelles de recherche (Laurent Aubry, post-doctorant, ArScAn) e t la réflexion sur les modèles d'analyse spatiale (Laurent Costa, docto ra n t, ArScAn - Archéologie e t systèmes d'inform ation).
Parmi les besoins communs e t très pratiques, celui d 'a llé g e r la préparation des bibliographies et l'enregistrem ent d e ses publications explique la m ontée en puissance des logiciels d e gestion de références bibliographiques auprès des chercheurs. La politique du CNRS nous incite aussi à regarder à la loupe le logiciel EndNote qui facilite l'entrée de la bibliographie dans le système général Publi-CNRS, rem plaçant de Labintel. Les fonctionnalités du logiciel sont riches e t axées sur différents usages des chercheurs, éditer sa bibliographie, rapatrier des références d 'u n e base d e données, d 'u n cédérom ou d'Internet. Venant à notre secours pour identifier les fonctions avantageuses e t les limites d e l'outil, un premier bilan est dressé ici pa r Arnaud Contentin (UMS d e la Maison René Ginouvès, texte 2).
1 Cf. Larché F. 2003. L'image numérique à Karnak. Lettre d u d é p a rte m e n t Sciences d e l'h o m m e e t d e ia société, 66, p. 55-57, h ttp ://w w w . cnrs.fr/SHS/actions/lettre_departement.php.
2 Cf. Van der Leeuw S. 2002. Why m odel ? Lettre du d é p a rte m e n t Sciences d e l'hom m e e t d e la société, 65, p. 19-20, ainsi que le reste du dossier « Modélisation en SHS », http://w w w .cnrs.fr/SHS/actions/lettre_departem ent.php.
