Revue Médicale Suisse
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7 décembre 20112423
jouant du spectre du statut défavo
rable aux privés, n’hésitant pas à né
gocier avec les adversaires, le res
ponsable du Social et de la santé publique se rapproche de son objec
tif : adapter pour le début de l’année la législation vaudoise au nouveau cadre légal fédéral promis pour jan
vier 2012. Le tout sans renoncer à la marge de manœuvre laissée aux can
tons.
PierreYves Maillard a dû ouvrir la porte à la concurrence entre les éta
blissements, suivant les modifications apportées à la loi sur l’assurance
maladie (LAMal). En clair, on ne fi
nancera plus les hôpitaux mais les patients en fonction de leur patholo
gie, 55% à la charge de l’Etat et le reste couvert par les caisses. En re
vanche, le magistrat a défendu le rôle central du canton dans le développe
ment de l’offre médicale.
Un savant équilibre entre ces deux exigences est aujourd’hui l’enjeu des pourparlers entre l’Etat et trois cli
niques privées ainsi qu’un regroupe
ment de médecins. (…)
Une partie des exclus, contrariés, a contesté le bienfondé de l’opération imposant les mêmes conditions d’ac
cès à la liste aux hôpitaux publics et privés.
PierreYves Maillard, après l’échec face aux élus, avait établi cet inven
taire en guise d’ultimatum en suppri
mant de surcroît la période transi
toire prévue par le projet initial. Soit les hôpitaux et les praticiens privés acceptaient les conditions de l’Etat, soit ils seraient contraints de discuter directement avec les assureurs les modalités de prise en charge des pa
tients en division commune.
Or, sans attendre l’issue des re
cours, les deux camps ont entamé des négociations. L’intérêt était réci
proque. La LAMal assure aux privés un certain volume de cas. Les cli
niques offrent à l’Etat des compé
tences et des structures alternatives.
Selon tous les protagonistes, une so
lution satisfaisante semble à portée de main. (…)
Marco Danesi Le Temps du 30 novembre 2011
Trois assureurs s’en prennent à la solidarité entre générations
Des représentants des hôpitaux aux lobbyistes, plusieurs acteurs de la santé ont discrètement assisté, jeudi, à la présentation de la nouvelle Al
liance des assureursmaladie suis
ses (AAMS). Fondée cet été par les
trois poids lourds que sont Helsana, le Groupe Mutuel et Sanitas, cette nouvelle association, assurent ses membres, se veut complémentaire, et non concurrente, de santésuisse, la faîtière des caisses. Elle se voit comme une sorte de «think tank».
Dans les faits, cette alliance, qui est aussi le fruit de dissensions au sein de santésuisse, risque pourtant d’af
faiblir le lobby des assureurs. Son rôle exact devrait se préciser ces prochains mois, puisque le Groupe Mutuel et Helsana restent pour l’heure affiliés à santésuisse.
Pour marquer son lancement, l’AAMS, qui «représente les intérêts de près de quatre millions d’assurés en Suis
se», a lancé un premier pavé dans la mare. Les trois assureurs, qui repré
sentent à eux seuls un tiers du mar
ché, ont mis en cause le déséquilibre entre les générations en matière de financement de l’assuran cemaladie.
Avec le système actuel de prime uni
que pour les adultes, «une impor
tan te charge financière pèse sur les jeunes au profit de l’ancienne gé
nération, indépendamment de leurs revenus financiers», écrit l’AAMS.
Aujour d’hui, poursuit l’alliance, «les primes pour les jeunes adultes sont bien supérieures aux coûts qu’ils oc
casionnent. Il en résulte une contri
bution considérable à la compensa
tion des risques» – cet instrument qui
1 Lehrer J. «Proust était un neuroscienti
fique. Ces artistes qui ont devancé les hommes de sciences». Paris : Editions Robert Laffont, 2011. ISBN 9780618
620104.
2 Escoffier A. «La vie à bon marché : la morue. 82 recettes pour l’accommoder».
Paris : Editions Flammarion, 1929.
permet une redistribution des coûts entre les caisses selon l’état de san
té de leurs assurés. Et un retour de balancier peu judicieux, puisqu’une partie des milliards de francs de primes transférés des jeunes vers les personnes plus âgées est ensuite re
versée aux premiers sous forme de réductions de primes financées par l’impôt.
Aux yeux des trois assureurs, l’en
semble du financement actuel de l’as
surance obligatoire est donc à revoir.
En ce sens, les efforts du Conseil fé
déral et du parlement visant à affiner la compensation des risques par des critères supplémentaires ne résou
dront pas les nonsens du finance
ment, estime l’AAMS. Le projet des réseaux de soins, contre lequel un référendum vient d’être lancé, prévoit précisément l’ajout d’un critère sup
plémentaire pour calculer la com
pensation des risques. (…)
Valentine Zubler Le Temps du 2 décembre 2011
du volume des repas comme l’une des nécessités inéluctables de l’ave- nir et constitue un argument de plus, en même temps qu’une jus- tification nouvelle de notre opi- nion, en faveur de menus plutôt courts.» En 1929, Auguste Escoffier signe «La vie à bon marché : la morue» ; opuscule 2 de 67 pages à destination des gens à moyens ré- duits. La morue est certes devenue chère avec le temps ; l’ouvrage, lui, est devenu inabordable. On peut néanmoins rêver à une réédition.
Flammarion ou Robert Laffont ? Vite. Avant que Fooding ne s’en toque.
Jean-Yves Nau jeanyves.nau@gmail.com
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