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Eléments de préhistoire à l'usage des écoles

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Academic year: 2022

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Book

Reference

Eléments de préhistoire à l'usage des écoles

GALLAY, Alain

GALLAY, Alain. Eléments de préhistoire à l'usage des écoles. Sion : Département de l'instruction publique du canton du Valais, 1980, 2 vol. (35 p., 51 pl.)

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:94866

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PREFACE

Je n'ai pas à retracer ici l'histoire des recherches faites à partir du siècle dernier sur le Valais préhistorique. Il suffit de signaler que, depuis 1947 (fouilles de la Barn1az, ~ Collombey-Muraz), M. le professeur Marc-Rodolphe Sauter et ses collaborateurs de l'Université de Genève ont consacré aux plus anciens occupants connus de notre canton un effort per- sévérant. Même après l'organisation d'un véritable Service cantonal des monuments historiques et des recherches archéologiques, dont les fouilles ont porté essentiellement sur les périodes romaine et médiévale, le Dépar- tement d'anthropologie de Genève a poursuivi sans relâche son travail en terre valaisanne. M. Sauter, M. Alain Gallay, leurs assistants et leurs étudiants nous ont été d'un précieux secours lors de trouvailles fortuites et ont organisé plusieurs campagnes de recherches systématiques. Le Fonds National, l'Etat du Valais et la Loterie Romande ont accordé leur partici- pation financière.

Les résultats auxquels ont abouti tant de travaux, et qui méritent notre gratitude, sont relativement peu connus du grand public. Notre corps en- seignant recourt certes au précieux répertoire de trouvailles qu'est la Préhistoire du Valais publiée par M. Sauter (Vallesia, Sion, 1950 avec suppléments en 1955 et en 1960). Il peut admirer les collections archéolo- giques de l'Etat au musée de la Grange à !'Evêque (Sion) et à celui de la Fondation Pierre Gianadda (Martigny). L'enseignement, que lles perspectives nouvelles du programme veulent direct et vivant, reste toutefois difficile.

Les animateurs chargés par M. le Chef du Département de l'Instruction publi- que de réunir la documentation nécessaire, ont eu la main heureuse : ils rendent un inestimable service aux maîtres en obtenant de M. le Professeur Alain Gallay les pages que voici, consacrées à l'époque néolithique et à l'Age du Bronze.

Photographies, dessins et textes, réunis en recourant presque exclusivement aux trouvailles faites dans le canton aideront à donner les leçons aujourd'hui demandées. L'accent mis sur les connaissances relatives à la vie quotidienne délivre l'enseignant de tout fatras pédant et lui offre les moyens d'une instructive promenade dans les premiers villages du Valais. Il sera en prise directe sur des réalités comme l'agriculture, l'élevage du bétail, l'aménage-

s

=

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ment des habitations, les techniques de la pierre, de la terre cuite ou des métaux etc.

L'ensemble des données mises ainsi à la disposition de l'école doit faire passer dans le public, de manière très vivante, le résultat de recherches patientes et minutieuses. Il donnera l'occasion de faire comprendre sur quelles bases très précises le préhistorien construit son discours.

Je salue avec plaisir une belle réussite, et j'en remercie les auteurs.

Sion, août 1980 L'ARCHEOLOGUE CANTONAL F. O. Dubuis

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Photo l

Rarogne (VS) - colline du Heidnischbühl

Fouille d'une station néolithique, civilisation de Cortaillod (vers 4000 - 3400 av. J-C)

Commentaire

Le terrain est préalablement quadrillé. Après avoir enlevé 1 'herbe (mottes de gazon au _ _p_ser:ni_e1:. _plan)_,~on__entr--epr---ei:id----l-a fouille

2des niveaux archéologiques à l'intérieur des caissons de 4 m en laissant des "témoins stratigraphiques" permettant d'étudier la succession des couches. A gauche, zone entièrement fouillée jusqu'au sol limoneux de l'époque néolithique. On y

voit apparaitre des trous correspondant soit à des fosses-silos (voir habitation), soit à des fondations de poteaux de cabanes.

Photo 2

Sion (VS) - avenue du Petit-Chasseur

Fouille de la nécropole du Petit-Chasseur - Néolithique final et Bronze ancien (entre 3000 et 1700 av. J-C)

Commentaire

Vue générale du chantier couvert construit au-dessus du dol- men M XI~ On distingue au premier plan le dolmen (voir tom- bes) et, en arrière plan, les "témoins stratigraphiques" per- mettant d'étudier la succession des couches archéologiques.

Le pont roulant installé au-dessus du chantier permet de pren- dre des photographies à la verticale des diverses parties du chantier. Il a également été utile pour transporter certaines dalles de pierres très lourdes.

Photo 3

Sion (VS) - Av. du Petit-Chasseur

Fouille de la nécropole du Petit-Chasseur - Néolithique final et Bronze ancien (entre 3000 et 1700 av. J-C)

Commentaire

4

Vue du chantier de fouille du dolmen M XI. Les fils tendus au-dessus du chantier servent de référence pour établir les plans du monument. Trois fouilleurs sont en train de dégager

à la truelle le sol archéologique contemporain de la construc- tion de la tombe. Les deux gros aspirateurs visibles au premier

:

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plan à droite et en arriere plan à gauche permettent de net- toyer les surfaces fouillées. Deux autres personnes établissent le plan du sol (à gauche) et le relevé des couches de terrain visibles sur le témoin stratigraphique encore en place contre le monument (à droite). Le dolmen était situé à proximité im- médiate d'un immeuble moderne dont on aperçoit les fondations

à l'arrière-plan.

Photo 4

1

11:111

Sion (VS) - Avenue du Petit-Chasseur, chantier II

Fouille des niveaux inférieurs du site rattachables au Néolithique moyen, civilisation de Cortaillod (vers 4000 - 3400 av. J-C)

Commentaire

Vue générale du chantier de fouille. Le sol en cours de déga- gement correspond au niveau où étaient construites plusieurs cabanes de bois dont on ne retrouve les fondations que sous forme de trous de poteaux. Les petites murettes ne correspon- dent pas aux parois des cabanes mais aux "témoins stratigra- phiques". La coupe de terrain visible à l'arrière-plan per- met de se faire une idée de l'épaisseur des sédiments qui se sont accumulés sur le site entre l'époque néolithique et l'é- poque actuelle. (environ 2,5om en 5000 ans)

Photo 5

1 :1 1 .11

St-Léonard (VS) - Situation "Sur le Grand Pré"

Meule et molette. Néolithique moyen, civilisation de Cortaillod ( vers 4000 - 3400 av. J-C)

Commentaire

Pour réduire les grains de céréales en farine, les premiers agriculteurs de nos régions utilisaient des meules et des molettes de pierre.

La meule (en schiste cristallin) reste statique. Sa surface rendue légèrement concave par usure reçoit les grains.

La molette utilisée ici est également en schiste cristallin.

De forme allongée, elle est posée transversalement sur la meule. Ses extrémités peuvent être saisies à deux mains.

Animée d'un mouvement de va et vient, elle permet d'écraser les grains de blé visibles sur la photo.

L'usure de la pierre causée par la moulure faisait passer dans la farine une certaine quantité de matière minérale. On s'expli- que ainsi la très forte usure dentaire que l'on observe généra- lement sur les dentitions des paysans néolithiques.

Dimensions : meule : long. 38 cm molette : long 32 cm -

poids 4,300 kg poids 3,900 kg

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Photo 6

1:1 111

Auvernier (NE) - Station d1Auvernier Nord

Grains carbonisés de céréales (do~t blé) - Age du i3ronze final (vers 1500 - 750 av. J-C)

Commentaire

L1agriculture forme la base de l'alimentation des populations préhistoriques de nos régions dès le Néolithique. Les grains de céréales ne se anse vent en principe lYas ·aans· le lertain, sauf si elles subissent l'action accidentelle du feu, ce qui est parfois le cas dans les stations situées au bord de nos lacs.

Le blé (Triticum) est, avec l'orge (Hordeum), la céréale la plus représentée dans les stations préhistoriques suisses.

Dimension : la carbonisation réduit légèrement la dimension des grains. Longueur moyenne : environ 6 mm Matériel aimablement communiqué par Mme Karen Baudais

Photo 7

l:J 1 1 1 1

Auvernier (NE) - Station d'Auvernier Nord

Grains carbonisés d1orge (Hordeum) - Age du Bronze final (vers 1500 - 750 av. J-C)

Commentaire

cf. photo 6. Le grain d'orge se distingue du grain de blé par son aspect plus allongé.

Dimension : longueur moyenne environ 7 mm Matériel communiqué par Mme Karen Baudais

Photo 8

1:1 111

Auvernier (NE) - Station d'Auvernier Nord

Restes carbonisés d'épis de céréales - Age du Bronze final (vers 1500-750 av. J-C)

Commentaire

cf. photo 6.

Matériel communiqué par Mme Karen Baudais

6

;;

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Photo 9

1:1 1 11

Auvernier (NE) - Station d'Auvernier Nord

Graines de vesce (Vicia faba) carbonisées - Age du Bronze final (vers 1500 - 750 av. J-C)

Commentaire

Les légumineuses forment la deuxième grande catégorie de plantes cultivées aux périodes préhistoriques.

Les conditions de conservations sont identiques à celles des céréales.

Dimensions : longueur moyenne environ 8 mm

Matériel communiqué par Mme Karen Baudais

Photo lo

1:1 1 1 1

Auvernier (NE) - Station d'Auvernier Nord

Petits pois (Pisium sativum) carbonisés - Age du Bronze final (vers 1500 - 750 av. J-C)

Commentaire

cf. Photo 9

La petite dimension des grains témoigne d'une agriculture encore primitive.

Dimension : diamètre moyen, environ 4 mm (après rétraction due à la carbonisation)

Matériel communiqué par Mme Karen Baudais

Photo 11

1:1

1 1 1

Auvernier (NE) - Station d'Auvernier Nord

Lentilles (Lens esculenta) carbonisées - Age du Bronze final (vers 1500 - 750 av. J-C)

Commentaire

cf. photo 9

La petite dimension des grains témoigne d'une agriculture encore primitive.

Dimension : diamètre moyen, environ 3 mm (après rétraction due à la carbonisation)

Matériel communiqué par Mme Karen Baudais

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Photo 12

Auvernier (NE) - station d'Auvernier Glands de chêne (Querius) carbonisés

(ver~ 1500 - 750 av. J-C).

Nord

- Age du Bronze final

Commentaire

Les glands paraissent avoir été très fréquemment récoltés pour être consommés. Ces vestiges témoignent donc, non pas d'une activité agricole, mais d'une activité de collecte des res- sources sauvages disponibles (prédation).

Les chênes étaient au Néolithique et à l'âge du Bronze parti- culièrement abondants sur le Plateau suisse où ils formaient de vastes forêts. Cette espèce était par contre mal représen- tée en Valais où les conifères l'emportaient largement (notam- ment le pin).

Une très bonne connaissance du milieu naturel permettait aux populations agricoles de diversifier les bases de leur alimen- tion.

Dimension : cotylédon complet de droite, longueur Matériel communiqué par Mme Karen Baudais -

22 mm.

Photo 13

Auvernier (Ne7 - Station de Saunerie

Vestiges osseux animaux divers - Néolitique final (vers 3000 av. J-C) Commentaire

Les habitants préhistoriques livrent de très nombreux vestiges osseux appartenant à la fois aux animaux domestiques (essentiel- lement boeufs et moutons) et aux animaux chassés. Le matériel photographié provient d'un habitat de la fin du Néolithique

(civilisation Saône-Rhône). On remarque à gauche un crâne de chien domestique.

Fouilles: Ch. Strahm

Photo 14

St-Léonard (VS) - Station de St-Léonard q (propriété Pellaud, rue du Lac) Pointes de flèches taillées en silex - Néolithique moyen, civilisation de corlaillod ( vers 4000 - 3400 av. J-C)

8

,

=

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Commentaire

Les restes osseux découverts dans le Néolithique Valaisan montrent que l'élevage jouait un rôle beaucoup plus impor- tant que la chasse (91,4% de faune domestique en moyenne).

Cette dernière activité n'était pourtant pas totalement inexistante et portait sur le cerf, le chamois, le bouque- tin et sur certaines espèces occupant la plaine du Rhône alors marécageuse (canard, castor, loutre).

Les trois pointes de flèches proviennent d'une tombe cons- truite avec quatre dalles de pierres (tombe l) trouvées dans la cave de la maison de monsieur Pellaud à St-Léonard.

Elles montrent que le paysan néolithique utilisait l'arc pour chasser. La forme triangulaire esl caractéristique de la ci- vilisation de Corlaillod.

Dimensions longueurs de gauche à droite : 25 mm, 34 mm, 23,5 mm

Photo 15

Collombey - Muraz (VS) Nécropole Barmaz I

Fragment de bois de cerf - Néolithique moyen, civilisation de Cortaillod (vers 4000 - 3400 av. J-C)

Commentaire

Au Néolithique, la chasse ne joue qu'un rôle relativement res- treint en Valais central, zone qui devait présenter des paysages rèlativement ouverts (faune sauvage entre O et 5% de la faune

totale, le reste étant représenté par des animaux domestiques).

Le paysage plus boisé du Bas-Valais favorise par contre la chas- se et la proportion des espèces sauvages atteint 25,3% dans des sites comme Barmaz Il près de Collombey (13,6% à Barmaz l).

La photo représente un fragment de bois de massacre qui possède encore un fragment de la voOte crânienne du cerf. IJ s'agit donc d'un bois prélevé sur un animal tué à la chasse t non d'un bois ramassé par terre (bois de chute). On remarquera que le bois esl sectionné transversalement, probablement à l'aide d'un outil de silex. Le bois de cerf était utilisé au Néolithique pour fabriquer certains manches d'outil, notamment des gaines de hache permettant de fixer les lames de pierre aux manches de bois.

Dimensions : diamètre supérieur au bois, longueur totale: 17,7 cm.

Photo 16

Sion (VS) - Station de St-Guérin

Frontal de crâne de vache - Néolithique moyen - Civilisation de Corlaillod (vers 4000 - 3400 av. J-C)

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Commentaire

Le boeuf est présent dans les sites du Né9lithique et de l'âge du Bronze en Valais mais il est moins abondant que sur le Pla- teau suisse puisqu'il ne représente en moyenne que le 33,7 % de la faune domestique. La répartition des espèces drnnestiques est en effet la suivante :

Boeuf Chèvre/mouton Porc Chien

Valais 33, 7~o 54,5% lo, 9~o 1,9%

Plate~u su.j.ss_e .-12,-2~-- _ _ Hl.,_9~~- - - ZE:i,.6~0- ~ B,.2%- -·--- ~ Tous les vestiges valaisans peuvent être attribués à une forme dont les chevilles osseuses correspondent à des cornes courtes et graciles.

(Bos taurus brachyceros) ·

Photo 17

1:1 1 1 1

Sion (VS) - Station de St-Guérin

Frontal de crâne de mouton mâle - Néolithique moyen - Civilisation de Cortaillod (vers 4000 - 3400 av. J-C)

Commentaire

Parmi les espèces domestiques au Néolithique et à l'âge du Bronze en Valais, les chèvres et les moutons forment l'élément prin- cipal. Ils représentent en moyenne le 54,5% du cheptel et peuvent même atteindre 75% dans certains sites. (niveau inférieur du Petit-

Chasseur, Sion). _

Dans tous les cas où la discrimination a été possible, le mouton (Ovis aries) l'emporte sur la chèvre (Capra hircus) cela dans le rapport de 6 à 7. Durant le Néolithique moyen èt final, les moutons des deux sexes sont porteurs de cornes. C'est seulement au Bronze ancien qu'apparaissent les formes sans cornes. Ces individus repré- sentent sans doute un des résultats d'une sélection de plus en plus poussée. Ces moutons n'ont pas été domestiqués sur place car il n'exis- te pas de mouton sauvage dans les Alpes valaisannes. L'hypothèse d'une introduction du mouton par la vallée du Rhône à partir du Midi de la France, est plausible. Une origine italienne, empruntant les cols alpins semble plus problématique, bien que des relations culturelles soient indéniables entre le Valais et la vallée d'Aoste. En effet, les sites contemporains du versant italien sont caractérisés par un très faible pourcentage de caprinés, l'économie animale étant essentiellement basée sur la chasse du cerf et du sanglier.

10

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Pholo 18

St-Léonard (VS) - Station de "Sur le Grand Pré"

Mandibule d·e chien domestique - Néolithique moyen - Civilisation de Cortaillod (vers 4000 - 3400 av. J-C)

Commentaire

Le chien domestique est présent en faible pourcentage dans les sites valaisans du Néolithique et de l'âge du Bronze où il joue certainement un rôle au niveau de la chasse et, probablement;

au niveau de la garde des troupeaux de moutons.

Photo 19

St-Léonard (VS) - Station de "Sur le Grand Pré"

Fragment de pierre verte scie - Néolithique moyen - Civilisation de Cortaillod (vers 4000 - 3400 av. J-C)

Commentaire

Le travail des pierres vertes métamorphiques (Gabbro, serpenti- ne, etc.), apparaît en Suisse avec le Néolithique. Cette matiè- re première est essentiellement utilisée pour la confection des haches polies (d'où le terme "~ge de la Pierre Polie", utilisé anciennement pour caractériser le Néolithique. Ce type de roche se taille mal, aussi utilisait-on d'autres techniques pour débi- ter la roche avant de la travailler plus finement. Le fragment de roche représenté porte des traces de sciage. L'instrument utilisé devait être une lamelle d'os. On utilisait probablement du sable pour faciliter l'abrasion. L'entaille, une fois pratiquée, on obte- nait la séparation des deux morceaux par cassure ainsi qu'en témoi- gne le présent fragment.

Dimension : longueur : 13,7 cm

Photo 20

1 1 1-1 1

St-Léonard(VS) - Station de "Sur le Grand Pré"

Trois haches polies en pierre verte - Néolithique moyen, civilisation de Cortaillod (vers 4000 - 3400 av. J-C)

Commentaire

La pierre une fois grossièrement débitée était façonnée par bou- chardage (percussions perpendiculaires avec percuteur de pierre) puis polissage. La petite lame de gauche montre clairement les traces de ces deux techniques distinctes. Le talon de la pierre

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est bouchardé, (l'irrégularité de la surface facilite l'adhé- sion au manche de bois de l'outil) alors que le tranchant est régulièrement poli. Il est difficile de dire si ces petites lames étaient utilisées comme hache (tranchant parallèle au manche) ou comme herminette (tranchant perpendiculaire au man- che).

Dimension longueur de gauche à droite 5,9 cm - 7,2 cm - 7,4 cm.

Photo 21

1 1 1 .1 1

St-Léonard (VS) - Station de St-Léonard 4 (Propriété Pellaud, rue du Lac) Lame de hache polie en pierre verte (serpentine) - Néolithique moyen - civilisation de Cortaillod (vers 4000 -3400 av. J-C)

Commentaire

Cette lame de hache provient de la même tombe que les trois pointes de flèches de la photo 14. On distingue nettement le talon bouchardé du tranchant poli. Ces haches étaient essentiel- lement utilisées pour travailler le bois.

Dimension : longueur : lo,3 cm

Photo 22

St-Léonard (VS) - Station de "Sur le Grand Pré"

Lames de silex non retouchées - Néolithique moyen - cvilisation de Cortaillod (vers 4000 - 3400 av. J-C)

Commentaire

La taille du silex propre aux époques paléolithiques persiste au Néolithique et au début de l'âge du Rronze parallèment au polissage de la pierre. Le Valais est pauvre en silex, aussi, la matière première utilisée provient-elle probablement de l'ex- térieur. Il n'est pourtant pas possible de préciser actuellement l'origine de la matière première. Les pièces figurées sont des

"produits de débitage", c'est-à-dire des éclats de taillP qui n'ont pas encore subi de retouches de façonnage. Ces pièces brutes pouvaient pourtant être utilisées comme de petits couteaux. Dimension : lo~gueur de la lame pointue: 9,9 cm

Photo 23

Ra rogne (VS) - Colline du Heid,iisch-i3ühl

Petit cnuter1u en silex retouché - Néolithique moyen - Civilisation de Cortaillod (vers 4000 - 3400 av. J-C)

1 2

=

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Commentaire

Cette lame aux deux bords régulièrement retouchés par de petits enlèvements, est certainement un outil, mais son mode d'utilisation reste inconnu. S'agit-il d'un petit couteau ou d'une lame de fau- cille? L'identification de la fonction des outils en silex est souvent délicate car on ne sait pas comment les pièces de silex pouvaient être emmanchées. La situation est plus favorable pour les stations des bords des lacs où l'eau a permis la conservation des bois.

Dimension : longueur : 8,4 cm

Photo 24

St-Léonard (VS) - Station de "Sur le Grand Pré"

Lames de silex retouchées - Néolithique moyen - civilisation de Cortaillod (vers 4000 - 3400 av. J-C)

Commentaire

Les remarques formulées à propos de la photo 23, s'appliquent également aux trois objets figurés ici, dont la fonction nous est totalement inconnue.

Dimension : longueur, de gauche à droite: 5,8 cm - 6,7 cm - 5,4 cm.

Photo 25

Egolzwil (LU) - Station d'Egolzwil 3 - (marais de Wauwil)

Faucilles à manche droit - Néolithique - civilisation d'Egolzwil (vers 4000 av. J-C)

Commentaire

Les habitats situés dans les tourbières offrent les conditions de conservation exceptionnelles. C'est ainsi qu'il est possible de mettre au jour des instruments dont les parties du bois sont conser- vées. Les trois instruments figurés sont des faucilles ou plutôt des couteaux à moissonner (le terme de faucille étant réservé aux instruments en arc de cercle). Les lames de silex présentent un tran- chant lustré, brillant (comme si la lame avait été couverte de ver- nis à ongles) que l'on nomme patine des céréales. Cette patine est due au frottement des tiges de céréales, riches en silice, contre le silex; elle permet de reconnaître si un silex a effectivement servi à couper des céréales et constitue donc un des indices utili- sés pour identifier la présence de l'agriculture dans une civilisa- tion préhistorique. L'extrémité rectiligne du manche de bois permet- tait de maintenir ensemble les tiges coupées pour les réunir en gerbes.

Dimension : photographie à l'échelle 1:2 (environ)

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Photo 26

Sion (VS) - Avenue du Petit-Chasseur, chantier II

Nucleus de cristal de roche - Néolithique moyen, civilisation de Cortaillod (vers 4000 - 3400 av. J-C)

Commentaire

Pour palier à la rareté des silex, les Néolithiques du Valais ont utilisé un matériau de remplacement, le quartz ou cristal de roche.

ë-ette-mati-ère--prem±è-r-e-représente--le--ff7 ,-8%-dti-mat-érie:l- ta-i-llé--à -- Sion (silex 12,2%) et le 87% à St-Léonard (silex 13%). On se pro- curait la matière première soit en altitude dans les zones d'ori- gine, soit dans les moraines. Le quartz était travaillé par percus- sion comm8 le silex.

La pièce représentée est un "nucleus", c'est-à-dire une masse de matière d'où l'on extr8it les éclats destinés à l 1usage. On devine encore, à la base, la pointe du prisme primitif. La partie supé- rieure plane est le "plan de frappe", c'est-à-dire la surface sur laquelle on frappe (avec un percuteur de pierre, d'os ou de bois dur) pour détacher les éclats. Ces éclats sont constitués par de minuscules lamelles. Les traces négatives de ces enlèvements sont visibles sur la surface de la pièce.

Dimension : longueur maximum: 4,1 cm.

Photo 27

Sion (VS) - Avenue du Petit-Chasseur, chantier II

Lames de quartz non retouchées - Néolithique moyen - civilisation de Cortaillod (vers 4000 - 3400 av. J-C)

Commentaire

Ces quatre lames ont été extraites de nucleus comparables à celui que nous représentons photo 26 (quoique peut-être plus grands) L'interprétation fonctionnelle de ces objets pose les mêmes problè- mes que pour les outils de silex.

Dimension : longueurs maximum de gauche à droite

49 mm - 44 mm - 29 mm (en haut) - 34 mm (en bas).

Photo 28 -

1 1 1:1

St-Léonard (VS) - Station de "Sur le Grand Pré"

Poinçon en os et côte de boeuf présentant des incisions -

Néolithique moyen - civilisation de Cortaillod (vers 4000- 3400 av. J-C) Commentaire

14

La photo réunit 4 poinçons à extrémités appointies par polissage et un fragment de côte de boeuf incisé. Os utilisés pour la con- fection des poinçons (de gauche à droite) :

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- métatarse de mouton fendu longitudinalement puis poli - métacarpe de mouton, poli

métatarse de mouton, poli

Ces divers instruments sont probablement en relation avec le tra- vail du cuir. Les poinçons étaient utilisée pour percer des trous.

Le fragment de côte a dû servir de "planchette à découper" et por- te encore les traces des couteaux de pierre (silex ou quartz), uti- lisés pour couper les peaux.

Dimension : longueurs des poinçons, de gauche à droite : 11,2 cm - 8,7 cm - 6,4 cm - 79 cm.

côte : longueur : 11,l cm

Photo 29

Sion (VS) - Avenue du Petit-Chasseur, chantier I (nécropole)

Grande jarre en céramique grossière - Bronze ancien - civilisation du Rhône (vers 2000 - 1700 av. J-C)

Commentaire

L'art de la céramique apparaît dans nos regions avec le Néolithi- que. Au Néolithique et au Bronze ancien, la céramique est cuite en plein air en utilisant des techniques encore observables, en Afrique noire par exemple. On dispose en surface du sol un radier de branches sur lequel on entasse les céramiques. On recouvre le tas de branches fines, puis de paille et on met le feu au tout.

La céramique représentée possède quatre languettes de préhension allongées, reliées par un cordon en relief décoratif. Cette forme est caractéristique du Bronze ancien. Il s'agit d'une céramique grossière dont l'argile possède un gros "dégraissant" constitué de grains de quartz. Ce dégraissant permet d'éviter que la poterie ne saute à la cuisson dans les cas où l'on maitrise mal l'élévation de la température (ce qui est le cas du mode de cuisson mentionné).

Dimension : hauteur : 29,6 cm.

Photo 3o -

1 1 1-1 1

Sion (VS) - Avenue du Petit-Chasseur, Chantier I (nécropole)

Grande jarre en céramique grossière - Bronze ancien - civilisation du Rhône (vers 2000 - 1700 av. J-C)

Commentaire

cf. photo 29

dimension : hauteur 26,8 cm

(17)

....

Photo 31

Collombey-Muraz (VS) - Station de Barmaz 1

rusaiole en lerr~.cuite - Bronze ancien - civil~~ation du Rhône (vers 2500 - 1700 av. J-C)

Commentaire

Le filage et le tissage apparall dans nos régions avec le Néoli- - ______ ~ tbique..._La ____ laioe-dôlail-êll:e-ulili ée maj elle ne se conserve pa

dans les gisements. On possède par contre, provenant des stations des bords de lacs, de nombreux vestjges de tissus, cordes, cordelet- tes, filets etc. confectionnés en lin el datant du Néolithjque el de l'âge du Bronze.

La fusaiole représentée est laill"e dans un vieux tesson de poterie, mais il existe des objets de ce genre en pierre. Comme le montr le modèle figuré à côté de l'objet, la fusaiol n'est qu'un parli du fuseau, outil destiné à tordre le fil, il s'agit du "volant" assu- rant une rotation régulière à l'axe du fuseau. Ce type d'instrument, plus archaique que le rouet, était encore en usage au l9ème siècle dans les Alpes.

Din1ension : diamètre de la fusafole 6 cm

Photo 32

1.1 1:1 1

Sion (VS) - Avenue du Petit-Chasseur, chantier J (nécropole)

Fragments de textiles carbonisés - Néolithique final ou Bronze ancien (entre 3000 et 2000 av. J-C~.

Commentaire

Fragments de textiles conservés grâce à la carbonisation - Lin. Fils de chaine et de trame identiques d'environ o,5 rmi

de diamètre formés de deux brins retordus. Armure simple de type toile. Préparation et détermination prof. H-J Hundt, R6misch-germanisches Museum, Mainz

Photo 33

1 11~1 1

Mor ingen ( BE)

luyère de fourneau en argile, ~gr du Bronze final (vers lloo-750 av. J-C) Commentaire

16

Le type de tube en argile était place en bordure des foyers des forgerons et assurait la liaison entre le soufflet et le brasier. On ignore tout de la forme de çes soufflets construits

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en matière périssables (bois, peaux), mais la présence de tuyères atteste leur existence. Il n'est pas possible de dire si ces tuy- ères faisaient partie des hauts fourneaux rudimentaires servant

à l'extraction du métal ou des foyers où les forgerons travaillaient le métal après extraction.

Dimension : photographie à l'échelle 1:2 environ.

Photo 34 1

1 1 ~ 1 . 1

Wetzikon (ZH) - Station de Robenhausen

Creusets utilisés pour la fonte du cuivre - Néolithique moyen - civilisation de Pfyn (entre 3400 et 3900 av. J-C)

Commentaire

Des creusets en argile portant des traces de cuivre ont été trou- vés dans plusieurs stations rattachables à la civilisation de Pfyn et témoignent de la maitrise effective de la fonte du cuivre, donc d'une véritable métallurgie. Les métallurgistes de cette époque pouvaient donc obtenir des températures de l'ordre de looo degrés permettant la fonte du métal. Ils avaient donc la possibilité d'ex- traire le cuivre de minerais tels que la chalcopyrite (mélange de fer et de cuivre), et de refondre d'anciens objets pour couler le métal dans de nouveauy moules. Ces techniques étaient, à la même époque, inconnues en Suisse romande et en Valais. La civilisation contemporaine de Cortaillod a livré quelques rares objets de cuivre, mais le métal parait avoir été importé de l'extérieur, les gens de la civilisation de Cortaillod se bornant à façonner le métal obtenu par échanges.

Dimension : photographie à l'échelle 1:2 environ

Photo 35

1 1 IWJ 1 1 Auvernier (NE) - Station littorale d'Auvernier

Moule en molasse - §ge du Bronze final (Hallstatt 81 vers looo-900 av. J-C)

Commentaire

Ce moule en molass~.est· une des deux parties formant un moule bi- valve. Il permettait de couler en une seule fois deux couteaux et une série de petits anneaux de bronze (alliage de cuivre et d'étain).

Le canal reliant les divers anneaux permettait la coulée du métal.

Après refroidissement la tige était sectionnée au burin, et les an- neaux séparés les uns des autres étaient rectifiés pour faire dis- paraître les bavures dues à la coulée. Les deux parties du moule étaient maintenues ensemble par 4 tenons s'insérant dans les dépres- sions visibles sur le bord gauche du moule (2 tenons cylindriques transversaux et deux tenons cylindriques longitudinaux). Les couteaux ainsi obtenus pouvaient recevoir les décors géométriques gravés au

(19)

=

Photo 36 1

1 1 1.1 1

Zürich , Haussmesser (ZH), Riddes (VS), Auvernier (N~)

Enclumes et marteaux - âge du Bronze final (vers lloci-750 av. J-C).

Commentaire

L'enclume de gauche provient de Zürich~, l'enclume de droite de Riddes et le marteau d'Auvernier.

Reconstitution effectuée à partir des pièces métalliques originales.

Les parties de bois sont hypothétiques. Ces objetg montrent que le travail de forge pouvait s'appliquer aux objets de bronze (le fer était alors inconnu).

Dimension : photographie à l'échelle 1:2 environ Photo : Musée national suisse

Photo 37

Sion (VS) - Avenue du Petit-Chasseur, chantier I (nécropole) Ornement taillé dans un fragment de coquille de triton (charonia) Néolithique final - Civilisation de la céramique campaniforme (vers 2900 - 2700 av. J-C)

Commentaire

18

Les coquilles marines constituent une des composantes essentielles des transactions liant les diverses communautés préhistoriques.

Ces objets pouvaient avoir à la fois une valeur rituelle et une valeur marchande. D'après ce que l'on connaît des habitudes des populations

"primitives", les coquilles pouvaient être échangées à l'occasion de cérémonies diverses réunissant à intervalles réguliers, des com- munautés voisines; elles pouvaient également faire partie des dots.

Plus simplement, elles pouvaient être utilisées comme une forme pri- mitive de monnaie. Les simples contacts entre communautés voisines peuvent expliquer leur large diffusion à l'intérieur des terres.

Il n'y a donc pas besoin de faire intervenir des "commerçants" qui se seraient déplacés à longue distance.

La coquille représentée a été trouvée dans un des dolmens de la né- cropole du Petit-Chasseur où elle faisait partie des parures accom- pagnant le mort dans l'au-delà. Elle provient vraisemblablement de la Méditerranée (espèce vivant dans les mers plutôt chaudes).

Dimension : longueur maximum 58 mm.

(20)

Photo 38

Sion (VS) - Avenue du Petit-Chasseur, chantier I (nécropole) Ornements de coquilles marines.

Petits tubes taillés dans des dentales (Dentalium) - Néolithique final - civilisation de la céramique campaniforme (vers 2900 - 2700 av. J-C) - Coquilles de colombelles (Columella rustica) perforées litéralement.

Bronze ancien - civilisation du Rhône (vers 2100 - 1700 av. J-C) Commentaire

cf. photo 37

Les petits tubes de dentales sont des perles de collier faisant par- tie des mobiliers funéraires des dolmens du Petit-Chasseur.

Les dentales sont communes sur toutes les côtes marines.

Plus récentes, les colombelles sont également des éléments de parure.

La perforation a été obtenue en frottant la coquille sur une surface abrasive.

Elles proviennent certainement de Méditerranée, car elles n'existent ni dans l'Océan, ni dans la Manche.

Dimension : dentales : longueur : environ 14 mm colombelles : longueur : environ 19 mm

Photo 39

Zermatt (VS) - Col du Théodule

Hache d'origine bretonne - Néolithique moyen (vers 4000 - 3400 av. J-C) Commentaire

Cette hache a été trouvée vers 3400 m d'altitude, au lieu dit Garten, à environ 200 m du chemin du col du Théodule, au-dessus de l'ancienne moraine frontale du glacier supérieur du Théodule. Sa morphologie, notamment le talon pointu, la rattache aux haches bretonnes du début du Néolithique. L'analyse minéralogique montre que cette hache a été taillée puis polie dans une éclogite, roche métamorphique bien con- nue en Bretagne et qu'elle provient probablement d'un atelier de la région de Nantes. Les préhistoriens bretons ont bien étudié, en colla- boration avec des pétrographes, la diffusion de certains objets de pierre polie du Néolithique, dont la roche d'origine peut être située avec précision. Ils ont publié une partie des résultats qui démon- trent de façon très convaincante l'amplitude des chemins parcourus par certains objets.

Indépendamment de sa provenance, la hache de Zermatt mérite l'atten- tion par sa position en haute altitude sur le trajet du col de Théo- dule (3317 m), que les Néolithiques ont pu emprunter pour se rendre dans le val d'Aoste en passant par le Valtournanche.

Dimension : longueur : 34,3 cm.

(21)

...

Photo 4o -

Arolla (VS) - Plan Bertol

Poignard en silex du Grand Pressigny - Néolithique final (vers 3000 - 2500

ou 1_r 1

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Commentaire

Ce petit poignard est taillé dans un silex jaune ayant la couleur du miel. Ce type de sil~x e~t t~ès répandu en Europe à la fin du Néoli- thique. Il provient du Grand-Pressigny, dans le bassin de la LoirR, en France. Cette matière première était très recherchée car elle per- mettait de fabriquer des outils et des armes (notamment des poignards) dont la couleur évoquait le cuivre, métal qui commençait à se répan- dre en Europe à cette époque, mais qui était encore très rare. Il était donc difficile de se procurer des objets de ce type, d'où l'im- portance prise par les imitations de métal. Les ateliers du Grand- Pressigny étaient spécialisés dans la fabrications de ces "contre- façons" de pierre qui étaient exportées de proche en proche dans toute l'Europe par le jeu des contacts entre les communautés.

Le poignard figuré est une trouvaille isolée faite à 2600 m d'alti- tude environ, sur le chemin menant à la cabane Bertol. Il signale la présence d'un ancien passage reliant alors le Valais au Val d'Aoste par le col du Collon et la Valpelline. Le passage de ce col néces- site actuellement un trajet sur glacier. Les conditions climatiques qui régnaient à la fin du Néolithique et au début de l'âge du Bronze avaient en fait entrainé un très important recul des glaciers alpins en deçà des limites actuelles. Peut-être le col du Collon était-il alors plus facilement praticable. La présence de ce poignard sur ce trajet témoigne des contacts fréquents existant alors entre le Valais et le val d'Aoste, contacts prouvés par ailleurs par les si- militudes étonnantes existant entre les stèles de la nécropole du Petit-Chasseur à Sion et celles de la nécropole de Saint-Martin de Corléans à Aoste.

Dimension : longueur maximum: 12,6 cm.

Photo 41

Sion (VS) - Avenue du Petit-Chasseur, chantier I (nécropole)

Gobelets campaniformes - Néolithique final - Civilisation de la céramique campaniforme (vers 2900-2500 av. J-C)

Commentaire

20

A la fin du Néolithique, on voit apparaitre dans toute l'Europe cen- trale et occidentale, une céramique très décorée appelée : céramique campaniforme. Cette céramique se retrouve de l'Angleterre à la Pologne et à la Hongrie, du Danemark à l'Italie et à la péninsule ibérique. Il s'agit d'une céramique fabriquée avec une argile très fine, fort bien cuite, avec un décor très riche obtenu avec un peigne ou par impression de cordelettes. Cette céramique n'est pas une céramique utilitaire mais un "bien de prestige" très recherché, qui devait faire

(22)

l'objet d'importantes transactions, ce qui explique sa très large répartition dans toute) 'Europe. Plusieurs centres de production distincts devaient exister en Europe car l'ornementation des gobe-

lets diffère sensiblement d'une région à 'autre. 11 n'en reste pas moins que ces objets pouvaient voyag

r

sur d'as

ez

grands di~tances au gré des échanges entre communaulés. On a également évoqué à e propos la présence de commerçants ilinéranl qui é aient peut-~tr également forgerons. C'est en effet à celle époqu qu l'usage du cuivre gagne pratiquement toute l' uropc.

A Sion, la céramique campaniforme apparaH dans les lombes apparte- nant à la deuxième période de l'histoire de J nécrorole. Le 11ouvenux arrivants qui ont introduit l'usag e cet.le céramjqu en ValHis

venaient probablement d'Europe centrale. onl ux qui sonl à

l'origine de l'âge du Bronze dans] s Alp

La mode de la céramique campaniforme - car il s'agit d'une mode - n'a duré que quelques siècles. Ce type de céramique disparaît en effet au début de l'âge du Bronze, vers 2500 av. J-C.

Dimension : hauteur des gobelets, de gauche à droite : lo cm, 8,3 cm, 11 cm, lo,5 cm

Photo 42

Sion (VS) - Avenue du Petit-Chasseur, chantier 1 (nécropole)

Gobelets campaniformes - Néolithique final - civilisation de la c6ramique campaniforme (vers 2700 av. J-C)

Commentaire

cf. photo 41

Poterie de gauche décorée au peigne

Poteries de droite décorées d'impressions de cordelettes

La céramique campaniforme se caractérise par un décor formé de bandes horizontales couvrant toute la surface du récipient.

Dimension : hauteur des gobelets, de gauche à droite : 11 cm, 8,6 cm, 12,6 cm.

Photo 43

Sembrancher (VS) - NécrorolC' de Crélaz Polet

Tombe en ciste - NéolilhiquC' moyen - C.:ivilisalion de Corlaillod (vers 4000 - 3400 av. J-C)

Comm8nlairc

[11 Valais, comme dans le val d'Aoste cl dans le bassin du Léman, les rremiers paysans néolith.:iques sont inhumés dans des tombes fai- lps de qualre dalles de pierres recouverles d'une grandr dalle ap- pr]ées "cisle de type Chamblandes", du nom du cimf'lièrf' de Pully-

(23)

Chamblandes, près de Lausanne. Ces tombes contiennent généralement u~ individu, plus rarement plusieurs (jusqu~à cinq individus). La position du corps est pratiquement toujours la même : le mort est couché sur le côté gauche, les jambes repllées ou fortement contrac- tées contre la poitrine (cf. photo 44). Ce type de tombe est fréquent à la même époque en Ligurie italienne, dans le département de l'Aude en France et en Catalogne. Il s'agit donc d'un type méditerranéen.

L'analyse de la forme des os du squelette (notamment du crâne) des personnes inhumées dans ces tombes montre du reste que les premiers paysans valaisans, de petite taille, au crâne allongé, venaient cer- lainemenC-deMedfl::erranée:- Ces p-remiers colônîsateuts~des-~lpes

n-•-,r- --

vaient rien à voir avec les chasseurs du Mésolithique qui occupaient la Suisse auparavant.

Les formes très arrondies du crâne et le bassin relativement large de l'individu inhumé dans la tombe représentée sur la photo, montrent qu'il s'agit d'une femme. Cette dernière avait au cou un collier fait de petites perles cylindriques de calcaire et tenait dans la main droite une grande lame de silex retouchée cassée en deux mor- ceaux (visible au contact des doigts de la main droite en bordure du bassin). Cette lame était peut-être une lame de faucille.

Dimension : l'échelle représentée mesure la cm.

Photo 44

Sembrancher (VS) - Nécropole de Crétaz Polet

Tombe en ciste - Néolithique moyen - Civilisation de Cortaillod (vers 4000 - 3400 av. J-C)

Commentaire

cf. photo 44

L'individu inhumé a un squelette robuste et un crâne présentant des reliefs relativement marqués. Il s'agit donc d'un homme.

Comme c'est fréquemment le cas pour les sépultures de types Cham- _bland8s, la tombe était dépourvue de tout mobilier funéraire.

Dimension : le jalon situé au-dessus de la tête mesure 4o cm.

Photo 45

Sion (VS) - Avenue du Petit-Chasseur, chantier I (nécropole) Dolmen M VI - Néulitl,ique final - Civilisation Saône-Rhône

(vers 3100 - 2900 av. J-C) Commentaire

22

A la fin du Néolithique, on vit apparaitre dans nos régions, un nou- veau type de sépulture : le "dolmen". Il d'agit de constructions

(24)

de grandes dimensions, construites en dalles de pierre. Ces monu- ments étaient destinés à recevoir plusieurs inhumations successi- ves et jouaient donc le rôle de sépultures 11collectives". Les morts étaient introduits dans le caveau funéraire au fur et à

mesure des décès. .

Le dolmen représenté,est le plus ancien monument de la nécropole du Petit-Chasseur. Sa construction remonte à une époque antérieure

à l'époque de l'introduction de la céramique companiforme en Valais.

Le monument étail entouré d'une sorte de soubassement triangulaire, construit en p·erres sèches. On distingue au premier plan des petites dallettes de pierres implantées verticalement dans le sol; elles ont servi de calages aux stèles qui étaient dressées devant le monument.

Ce dolmen a été entièrement reconstruit dans une promenade du quar- tier de St-Guérin, à Sion où on peut le visiter.

Dimension : le soubassement du dolmen mesure 16 m de long au premier plan, jalon mesurant 2m.

Photo 46

Sion (VS) - Avenue du Petit-Chasseur, chantier I (nécropole)

Dolmen M XI - Néolithique récent- Civilisation de la céramique campaniforme (vers 2900 -2700 av. J-C)

Commentaires

Ce dolmen appartient à l'époque où l'image de la céramique cam- paniforme est introduite en Valais (cf. photo 41 et 42).

Il est donc plus récent de quelques siècles que le dolmen M VI (Photo 45).Il s'agit également d'une sépulture collective. On accédait à la chambre funéraire par une petite ouverture taillée dans la dalle latérale du coffre funéraire. Cette ouverture était obturée par les pierres visibles au premier plan, au niveau du sol.

Le trou percé dans la dalle de couverture est plus tardif. Il a été taillé au cours du Bronze ancien par des gens qui voulaient s'in- troduire dans la sépulture probablement pour y récupérer des objets de métal, encore rares à cette époque.

Dimension : jalon de lm.

Photo 47

Corseaux sur Vevey (VD) - Nécropole néolithique

Ornements de poitrine taillés dans des dents de sanglier - Néolithique moyen Civilisation de Cortaillod (vers 4000 - 3400 av. J-C)

(25)

Commentaire

Les quatre ornements figurés font partie d'un plastron composé de nombreuses défenses de sanglier travaillées) découvert dans une

"tombe en ciste de type Chamblandes" (cf. photos 43 et 44), décou- verte à Corseaux. La grande dimension des dents montre qu·ii s'agi~

de défenses de sanglier et non de défenses de porcs domestiques, ce qui est un témoignage indirect de la persistance de la chasse au Néolithique. Ces ornements sont également connus dans les cimetières de Lausanne-Vidy et Pully-Chamblandes.

Dl mension : longueur entre les deux extrémités, de h.:1ut en bas : 12 cm, 13 cm, 12,3 cm, 12 cm.

Photo 48 -

Sion (VS) - Avenue du Petit-Chasseur, chantier I (nécropole) Mobilier funéraire d'une tombe du Bronze ancien (tombe 3) Civilisation du Rhône (vers 1900 - 1700 av. J-C)

Commentaire

Au cours du Bronze ancien, on cesse d'inhumer dans des épultures collectives pour adopter à nouveau le rituel de l'inhumation in- dividuelle. Les corps sont alors placés en position allongée dans de profonde fosses au sol dallé, puis - parfois - recouverts de grosses pierres.

La tombe Bronze ancien n° 3 du Petit-Chasseur est une des tombes les plus richement dotées du Valais. Elle contenait de très nom- breux objets de bronze, soit, de gauche à droite, un poignard à manche massif, des petits tubes tête, un deuxième poignard, des pendentifs à boucle, deux épingles à tête enroulée, trois petits tubes faits d'un fil entoulé et (en bas), une grande lame de hache.

L'analyse de la position de ces objets dans la tombe permet de se faire une idée du vêtement que portait l'homme de l'âge du Bronze (cf. reconstitution).

Au Néolithique final et au Bronze ancien, le métal, encore diffici- le à travailler est réservé aux armes, aux objets de prestige et aux bijoux. Les outils utilisés tous les jours continuent par contre

à être fabriqués en bois, en os et en pierre. Il faudra attendre le Bronze final pour rencontrer les premiers objets utilitaires de mét-al-(-f::l ar-exem[=J-le-f'-aue-i-11 es-de-br-onze-)-.--

D imens ion : cf. dimension des ob.iets donnée dans les commentaires suivants.

Photo 48 (l) -

Sion (VS) - Avenue du Petit-Chasseur, chantier I (nécropole) tombe Bronze ancien 3

Poignard à manche massif - Bronze ancien - Civilisation du Rhône (vers 1900 - 1700 av. J-C).

24

(26)

Commentaire

Le poignard est composé de deux pieces de bronze assemblées par sept rivets, Le manche massif est creux et possède une âme de terre cuite. La lame triangulaire est décorée de traits géométriques in- cisés au burin, elle est assez fortement usée. L'objet étôil placé dans le fond de la tombe, sous le corps de l'individu inhumé, à la hauteur de Ja cage thoracique.

Dimension : longueur : 19,9 cm.

Photo 48 (2)

Sion (vs) - Avenue du Petit-Chasseur, chantier I (nécropole), tombe Bronze ancien 3

Petit poignard à manche de tête - Bronze ancien - civilisation du RHône (vers 1900 - 1700 av. J-C)

Commentaire

Le poignard étejt composé d'une lame traingulaire portant un décor linéaire jncisé et deux rivets de fixation et d'un manche probable- ment en bois, ql1i a disparu. Le manche était recouvert d'une petite plaque de tête qui s'est p.artiellement conservée. Cette tête était fixée par des petits clous de bronze. Ce poignard était déposé sous le corps, sur le fond de la sépulture.

Dimension : lnnqueur de la lame : 7,3 cm.

Photo 48 (3) -

Sion (VS) - Avenue du Petit-Chasseur, chantier I (nécropole) - tombe Bronze ancien 3

Lame de hache en forme de spatule - Bronze ancien - civilisation du Rhône (vers 1900 - 1700 av. J-C)

Commenlaire

Cette étrange lame de hache en bronze était fixée à l'extrémité d'un manche de bois recourbé donl l'extrémité était fendue en

deux pour permettre l'insertion du talon. La rigidité du tout était obtenue par une ligature. On a trouvé quelques traces de ce manche dans la tombe. Comme les poignards, la hache était déposée au fond de la tombe. La tête de l'inhumé reposait sur la lame elle- même. Ce type de hache pourrait ne pas avoir été fonctionnel. Un peut se demander s'il ne s'agit pas d'une sorte "d'insigne de grade"

ou objet de prestige en relation avec le statut social du personnage.

Dimension : longueur de la lame : 21,1cm.

(27)

=

Photo 48 (4) -

Sion (VS) - Avenue du Petit-Chasseur, chantier I (nécropole) tombe Bronze ancien.

Epingles à tête enroulée - Bronze ancien - Civilisation du Rhône (vers l~oo - 1700 av.

J-C)

Commentaire

Les deux épingles en bronze étaient placées de part et d'autre du

·· tl'lorax-Elu --mort--et Eievai-ent----ser--vir -à-- f--i*er un am~le-manteat:i- Sl:H'-la-- tunique portée par le personnage. Les extrémités des deux épingles sont volontairement recourbées pour éviter le glissement de la ti- ge de métal.

Ce type de fixation du vêtement est caractéristique de l'âge du Bronze. Au cours du Bronze final, vers 1200 av. J-C, apparaît un nouveau type de fixation qui va se généraliser à l'âge du Fer, puis

à l'époque romaine, la fibule, sorte de grosse ''épingle de nourrice", diversément ornementée.

Dimension : longueur des épingles : 16,8 cm et 11,7 cm.

Photo 48 (5)

Sion (vs) - Avenue du Petit-Chasseur, chantier I (nécropole) - tombe Bronze ancien 3

Tubes de tête de bronze - Bronze ancien - civilisation du Rhône - (vers 1900 - 1700 av. J-C).

Commentaire

Ces petits tubes paraissent avoir été cousus en bordure du manteau que portait le personnage inhumé. Leur disposition dans la tombe permet de se faire une idée approximative de la forme de ce vêtement dont les parties textiles ont totalement disparu.

Dimension : longueur moyenne des tubes : 5,8 cm.

Photo 48 (6)

Sion (VS) - Avenue du Petit-Chasseur, chantier I (nécropole) - tombe Bronze ancien 3

Parures diverses - Bronze ancien - Civilisation du Rhône - (vers 1900 - 1300 av. J-C)

Commentaire

26

La tombe 3 comportait encore trois éléments de parure faisant partie du ou des colliers portés par l'individu inhumé. Il s'agit de petites

(28)

perles de resine imitant l'ombre fossile, de deux petits tubes faits d'un fil de bronze entoLlé et d'une dent perforée, d'ours brun.

Dimension : largeur de la dent d'ours : 1,7 cm.

Photo 49

Sion (VS) - Avenue du Petit-Chasseur, chantier I (nécropole)

Petite ciste transportée sur la promenade de St-Guérin - Néolithique

final - civilisation de la céramique campaniforme (vers 2700 - 2500 av. J-C) Commentaire

Au Néolithique final, des sépultures de petites dimensions existaient parrallèlement aux dolmens.Contrairement aux "cistes de type Chamblan- des" qui étaient enterrées, les cistes du Petit-Chasseur étaient érigées en surface du sol et restaient visibles, elles comprenaient plusieurs inhumations malheureusement très mal conservées. En arrière plan, les menhirs du chemin des collines (cf. photo So)

Dimension : la ciste représentée est large de Bo cm.

Photo 5o

Sion (VS) - Chemin des collines

Menhirs du chemin des collines déplacés sur la promenade de St-Guérin

Néolithique moyen - civilisation de Cortaillod - (vers 4000 - 3400 av. J-C).

Commentaire

Les menhirs découverts au chemin des collines lors de la construction d'un immeuble, formaient un alignement grossier analogue aux aligne- ments de Bretagne. Certains menhirs portent des gravures figurant des personnages aux bras levés en position de prière, l'un d'eux a une surface entièrement bouchardée et porte une figure de hache.

Cet alignement était certainement en relation avec les croyances de l'époque, mais il est difficile de pousser très loin l 'interpré- tation. Il est possible que ces menhirs aient joué un rôl de point de repère pour étudier les variations de marche du soleil el de la

lune qui devaient régler le calendrier de certaines cérémonies.

Photos 51 52

Sion (VS) - Avenue du Petit-Chasseur, chantier I (nécropole)

Stèle anthropomorphe - Néolithique final ou Bronze ancien (entre 2,oo et L.loo av. J-C)

(29)

....

Commentaire

Les stèles tr0uvées au.Petit-Chasseur ~paraissent avoir été dressées devant les dolmens de la nécropole. Les c~oyances liées à ces re- présentations sont difficiles à préciser. ·Les quelques points qui semblent acquis sont les suivants

- ces stèles se trouvent dans des contextes funéraires, leur pré- sence est donc liée au culte des morts;

- ces représentations réquentes dans les Alpes présen.tent de foF~·~- tes analogies avec les gravures rupestres du Val Camonica;

- certains motifs gravés sur ces dernières sont en relation avec un culte solaire : disques solaires, figures de cervidés, etc.

- ces stèles présentent fréquemment des représentations d'armes poignards triangulaires, haches, arcs, ce sont donc des représen- tations masculines.

Il est difficile de dire sur cette base si ces stèles sont des re- présentations de personnages réels, des héros divinisés ou des dieux.

Ces effigies paraissent à maintes reprises avoir été volontairement brisées. On en retrouve en effet de nombreux fragments dans la construction même des dolmens.

Photo 53

Collombey-Muraz (VS) - Abri sous roche de Châble-Croix

Vue générale de l'abri au moment de la découverte - Mésolithique (vers 6000 av. J-C).

Commentaire

28

Le Mésolithique est l'époque des derniers chasseurs. A cette épo- que, le gibier principal n'est plus le renne comme aux époques an- térieures (Paléolithique), mais le cerf et le sanglier. Le renne a en effet, à la suite du réchauffement climatique postglaciaire, définitivement émigré vers le Nord.

L'abri de Châble-Croix est le seul site .valaisan attribuable à cette période. Situé aw niveau de la plaine du Rhône alors marécageuse, il offrait un lieu de halte idéal pour les chasseurs mésolithiques venant chasser le gibier d'eau qui devait être abondant en ces régions et les cervidés qui devaient fréquenter les premières pentes du Cha- blais (la faune récoltée comprend le cerf, le canard, la tortue et le chat sauvage).

Les seuls habitats de cette période connus en Suisse romande sont des abris sous roches (Collombey en Valais, Ogens et Baulmes dans

le canton de Vaud). Il devait pourtant exister également des habitats de plein air où l'homme vivait sous tente.

Dimension : le jalon vertical mesure deux mètres.

(30)

Photo 54

Sion (VS) - Avenue du Petit-Chasseur, Silo creusé dans le sol - Néolithique (vers 4000 - 3400 av. J-C)

Commentaire

chantier Il

moyen - civlisation de Cortaillod

En Valais, les habitats néolithiques sont marqués par de nombreux silos cylindriques creusés dans les limons éoliens. Ces derniers ont un diamètre variant entre o,5om et l,5om et une profondeur pou- vant atteindre l,5om. Leur fonction reste énigmatique, mais on peut penser qu'il s'agit de silos destinés à la conservation des céréa- les. Le grain était peut-être coservé dans des vanneries épousant les contours de ces fosses.

Les observations faites à propos de la cabane néolithique découverte au Petit-Chasseur, montre que ces silos étaient situés à l'intérieur des habitations, donc à l'abri des intempéries. Dans cetle cabane, auatre silos occupaient le fond de l'habi at·on. Le silo photographié est le silo situé le plus à droite (voir reconet·tulion de la rnaiao~).

(échelle centimétrique)

Photo 55

Sion (VS) - Avenue du Petit-Chasseur, chantier I

Silo rempli de pierres et petite tombe construite en dalles de pierres.

Néolithique moyen - Civilisation de Cortaillod (vers 4000 - 3400 av. J-C).

Commentaire

Les silos abandonnés servaient de "poubelles". Ces derniers font maintenant la joie des archéologues qui y découvrent de multiples vestiges permettant de reconstituer la vie de tous les jours du paysan néolithique, fragments de céramique, outils de quartz et de silex, fragments de meules, ossements divers, pierres brûlées, outils d'os etc.

Le silo représenté sur la photo paraît avoir été comblé de pierres en fin d'emploi, l 'habi ant dea lieux ayant probablement voulu nivel- ler e sol pour le réaménager.

L petit coffre de pierre visible à gauche est une tombe de nouveau- né construite après le comblement de la fosse. L'association de ces deux structures montre que l'on pouvait enterrer les très jeunes enfants dans les habitations. La cabane fouillée au chantier II du Petit-Chasseur fournit une preuve encore plus nette de cette coutume que l'on observe sur d'autres sites valaisans (St-Léonard par exemple).

La fréquence relative de ces tombes témoigne d'une mortalité infan- tile élevée. Les adultes et les adolescents étaient par contre in- humés dans des cimetières situés en dehors des zones d'habitation (cf. photos 43 et 44)

Dimension : échelle centrimétrique; un mètre sépare les deux croix

(31)

Reconstitution d'une maison néolithique

Sion (VS) - Avenue du Petit-Chasseur, chantier II

Reconstitution d'une maison du Néolithique - ci\Ülisation de Cortaillod (vers 4000 - 3400 av. J-C).

Commentaire

La reconstitution est effectuée selon une perspective isométrique.

1. Les données de la reconstitution

La reconstitution tjent compte de deux séries d'observations 1.1. Plan au sol donné par la fouille (voir document annexé)

Les données livrées par la fouille concernent essentiellement le plan au sol de la cabane. Les structures découvertes sont les suivantes : - neuf trous de poteaux formés de larges fosses atteignant 95 cm de

diamètre et profondes de 150 cm présentent un remplissage de gra- vier permettant d'assurer la stabilité des poteaux. La partie centrale du remplissage était composée d'un limon fin qui permet d'estimer le diamètre des poteaux. Ces derniers peuvent atteindre une quarantaine de centimètres.

Dans un cas, un poteau de bois totalement carbonisé était encore en place;

- sept fosses-silos creusées dans le limon formant le sol de la cabane et pouvant atteindre l,5o m de diamètre;

- une vaste dépression centrale utilisée comme foyer;

- à proximité immédiate du foyer, les fondations en arc de cercle d'un four à dôme d'argile;

en bordure de la maison, deux petits caissons de pierres abritant des sépultures de nouveaux-nés;

- dans l'angle nord-est de la cabane, les restes carbonisés d'une des parois latérales, formés de poutrelles parallèles-les unes aux autres;

- dans la partie médiane de la cabane une trace rectiligne foncée signalant peut-être une cloison interne.

Les fosses les plus extérieures débordent sur l'axe tracé par l'a- lignement des poteaux de soutien. Les parois n'étaient donc pas établies au niveau des poteaux porteurs, mais plus à l'extérieur, déduction confirmée par la disposition des bois carbonisés prove- nant des parois.

1.2. Données comparatives concernant la restitution des superstructures La restitution des superstruclures pose un problème délicat. Cer- taines informations fournies par les habitations trouvées dans les tourbières du nord des Alpes peuvent pourtant être mobilisées. Ces habitations présentent, en effet, des ~omposantes architecturales mieux conservées : planchers, bases de parois, et~ conservés en mi- lieu humide.

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